J'arpentais les ruelles étroites de la ville sous un ciel d'encre, la brise nocturne caressant mon visage comme pour m'encourager dans ma quête. L'objectif de cette nuit, bien ancré dans mon esprit, résonnait comme un mantra : éliminer ma cible pour porter un coup aux Templiers modernes. Cette mission, bien que courante dans mon existence, portait en elle une singularité qui allait changer le cours des événements.
Cette ville… j’avais appris à m’y faire, sans toutefois pouvoir m’y sentir tout à fait chez moi. Ma vie était en Italie, à Florence principalement, c’était là qu’était le berceau de ma famille et c’était là que j’avais grandi… C’était sans doute là que j’aurais aimé être, depuis ces quelques années.
J’avais vite compris que cette ville était spéciale, qu'il y avait ici bien des mystères sans réponse... et bien des raisons de penser que quelqu'un tirait les ficelles dans l'ombre. Dans ma vision des choses et d'après mon expérience, les templiers avaient toujours une idée derrière la tête, alors... pourquoi ne seraient-ils pas impliqués dans tout ceci ?
J'avais mené des recherches, bien sûr, j'avais décelé des anomalies et les informations que j'avais collectées m'avaient directement mené à un nom. Et, par conséquent, à une cible.
Je ne comptais pas tuer cet homme, mais j'avais besoin qu'il me dise ce qu'il savait. Parfois, les menaces étaient suffisantes pour obtenir les renseignements désirés, mais parfois, il fallait faire usage de la force également.
Je suivais donc ma cible depuis quelques heures, maintenant. L'homme ne m'avait pas repéré et quand il s'approcha du cimetière, très honnêtement, je ne pus que penser que ça y était, que j'allais pouvoir l'acculer et le forcer à me parler...
Mais nous n'étions pas seuls.
La silhouette d'une femme, svelte et visiblement solidement campée dans une posture un peu prédatrice, se découpa assez nettement dans le bleu de la nuit. J'eus un léger soupir. La vie ne m'avait jamais vraiment rendu les choses faciles, alors c'était sans doute logique que cela continue ici.
Je me lançais d'un pas sûr et rapide pour venir près de cette femme.
« Pas touche... » Je n'étais pas seul sur le coup et il fallait bien marquer mon territoire d'une façon ou d'une autre. « Il est à moi. » Je ne pouvais pas le laisser filer.
Je n'avais pas pour habitude de frapper des femmes, c'était même plutôt tout le contraire, j'avais toujours eu tendance à leur vouloir du bien, mais s'il le fallait... je pourrais sans doute changer cette habitude.
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Chiyoh Mori
▿ Ton univers : Hannibal (série)
▿ Date de naissance : 30/12/1987
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Ven 22 Mar - 18:22
wanting something does not give you the right to have it
Depuis qu’elle avait eu la possibilité de retrouver Hannibal et Will, les choses avaient pris une drôle de tournure dans la vie de Chiyoh. Elle avait tout d’abord eu beaucoup de mal à s’habituer à une vie pour elle seule. Sans prison, sans responsabilités, sans sacrifice, sans solitude… Cela n’avait pas été simple de reprendre une vie comme celle du commun des mortels. Elle avait bataillé longtemps avec ses démons, mais elle avait su trouver un certain équilibre.
Son travail à l’armurerie lui plaisait. Elle était plutôt bonne en tant qu’instructrice de tir, ayant elle-même une grande compétence en la matière. Elle s’était découvert un côté patient et surtout pédagogue qu’elle n’aurait pas imaginé. Pourtant, elle prenait le temps d’expliquer les postures, les respirations, la souplesse et la rigidité. Sa vie avait pris un tournant inattendu avec le retour d’Hannibal dans celle-ci. Elle avait longtemps réfléchi à la question et elle avait prêté une allégeance à cet homme pour toutes les vies où ils se rencontreront. C’était dans son sang, c’était dans sa tête, c’était surtout dans son cœur. Elle lui serait toujours fidèle. Et c’est comme ça que commencèrent les enquêtes sur ceux qui pourraient lui vouloir du mal. C’était pourquoi elle été là ce soir. L’homme avait fini par aller dans un cimetière. C’était l’endroit idéal pour lui porter le coup de grâce. Pourtant, Chiyoh avait perdu de sa superbe, elle se fit surprendre par un troisième protagoniste. Merde. Elle ne l’avait pas vu cacher discrètement.
Chiyoh haussa un sourcil en entendant l’homme lui tenir de pareils propos. Pour qui se prenait-il ? Elle aurait dû lui mettre une balle dans la tête sans chercher à en savoir plus, mais elle n’aimait pas la violence gratuite. Oui, elle avait l’intention de tuer sa cible, mais ce n’était pas « gratuit ». Il était une menace pour Hannibal et il était donc hors de question qu’il reste en vie. Jusqu’ici, le psychiatre avait réussi à rester discret, mais si cet homme parlait, la tranquillité ne serait certainement plus au menu.
Quelles étaient les intentions du nouveau venu ? S’il voulait le tuer cela ne lui posait pas fondamentalement de problème : elle le voulait mort aussi et se fichait de qui lui mettrait une balle dans la tête. En revanche, il était possible qu’il cherche des infos. Des infos qui le mettraient peut-être sur la piste d’Hannibal. Elle ne pouvait que faire des suppositions.
- Qu’est-ce que tu lui veux ?
C’était peut-être la meilleure question à poser, mais répondrait-il honnêtement ? Elle avait des doutes, mais elle s’était fait avoir. Le combat au corps-à-corps n’était pas sa spécialité. Elle se débrouillait, mais ce n’était pas là-dedans qu’elle s’était le plus entraîné. Elle avait eu l’intention d’utiliser un pistolet avec un silencieux pour tuer sa cible, mais difficile de faire ça au corps-à-corps avec le nouveau venu.
- Je le veux mort et silencieux.
Au moins, elle affichait clairement ses intentions. Restait à savoir si son plan était le même que celui de l’homme en face d’elle. Elle se permit de reculer d’un pas, n’aimant pas la proximité qui pouvait se retrouver à son détriment.
Au milieu de la brise nocturne, je m'arrêtai pour considérer la femme devant moi. Elle se tenait là, une silhouette fine et tendue, évoquant les traits d'une guerrière avec cette méfiance que je connaissais trop bien. Mon regard analysa rapidement sa posture et sa tenue, établissant clairement que l’arme qu’elle avait à la main n’était sans doute pas la seule qu’elle avait sur elle. Son interrogation me fit sourire, bien que mes lèvres restassent fermées.
Nous étions tous deux en hauteur, ce qui suggérait que nous avions le même genre d’habitude. La furtivité, la discrétion. Je soupçonnais également chez elle un goût du travail bien fait.
« Mon intention n'est pas de le tuer. Pas tout de suite, en tout cas. » dis-je, répondant à sa question directe. Je n’hésitais pas longtemps avant de lâcher ce qu’était mon objectif, ce qui me permettrait peut-être d’observer des variations dans les expressions de son visage ou dans son regard. « Je cherche des réponses, des informations qu'il pourrait avoir et qui pourraient éclairer les sombres desseins des Templiers modernes. »
Je fis une pause, mesurant chaque mot avant de les prononcer. Nous voulions tous les deux quelque chose de cet homme et nous ne pouvions pas nous permettre de le laisser filer ni de le perdre sans avoir obtenu ce dont j’avais besoin, dans mon cas.
« Mais je comprends votre position, Madame. Vous avez vos propres raisons. » Mes paroles étaient imprécises, mais il était vrai que je comprenais qu’elle puisse avoir, elle aussi, un objectif, une tâche à accomplir au sujet de cet homme.
J'observais les nuances de son expression, cherchant à lire entre les lignes de son visage austère ce qui pouvait bien lui traverser l’esprit.
« Peut-être pourrions-nous trouver un terrain d'entente ce soir. Je dois interroger cet homme. Après quoi, je vous laisse en faire ce que bon vous semble. » Si elle le voulait silencieux, c’était sans doute qu’il détenait des informations qu’elle devait, elle aussi, obtenir. Pour protéger quelqu’un ou pour combattre une cause, allez savoir. « Parlez-moi de ce que vous savez, » insistai-je doucement. « Pourquoi cet homme représente-t-il une menace pour les vôtres ? » Je restai volontairement vague dans mes questions. Par expérience, je savais qu’il valait mieux ne pas trop s’exposer en cherchant à aller trop vite.
Un silence tendu s'installa entre nous, seulement perturbé par le murmure du vent. « Je suis prêt à vous aider à le garder silencieux, à condition que vous m'aidiez à obtenir les informations dont j'ai besoin. » C’était un vrai saut de foi, au sens figuré, que de se lancer ainsi, dans l’inconnu, mais je n’avais pas le choix. Ma lame secrète était là, n’attendant que l’occasion pour sortir et trancher, mais je me devais de faire preuve d’un minimum de courtoisie envers cette femme.
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Chiyoh Mori
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Ven 12 Avr - 18:31
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Chiyoh se tendit quand l’homme en face d’elle lui expliqua qu’il voulait des informations. C’était très précisément ce qu’elle ne voulait pas. Pourtant, il développa son propos parlant des Templiers. Elle se détendit un peu même si elle n’était pas complétement rassurée. A sa connaissance, Hannibal n’était pas dans ce genre d’organisation, mais après tout qu’en savait-elle ? Au fond, elle l’avait retrouvé depuis peu de temps et il partageait uniquement ce qu’il avait envie, comme il l’avait toujours fait. Elle l’écouta sagement lui expliquer qu’ils pouvaient se rendre mutuellement service. Cela lui paraissait honnête. Elle se méfiait quand même, mais il semblait sincère et déterminé, des qualités qu’elle appréciait.
- Je veux écouter l’interrogatoire. Je peux le faire parler. De ce que vous voulez. Mais je ne le laisserais pas parler des informations qu’il détient sur mon… ami.
Comment décrire le lien qu’elle avait avec Hannibal ? Son frère de cœur ? L’homme qui l’avait laissée seule avec une tâche impossible ? Son mentor ? « Ami » n’était clairement pas le bon terme, mais elle n’avait rien trouvé de mieux.
Elle lui tendit la main d’un geste sûr. Chiyoh était de la vielle école. Elle n’avait toujours pas complétement compris les codes sociaux du monde moderne, elle était restée dans les codes du monde d’il y avait 20 ans. Pourtant, elle avait progressé avec la technologie et sur certains aspects, mais elle restait une vielle âme d’une certaine façon. La poignée de main avait du sens pour elle en tout cas.
- Cet homme détient des informations qui peuvent créer un danger pour mes proches. Je sais qu’il sera prêt à les vendre au plus offrant alors j’arrête la propagation maintenant pour éviter encore plus de violence et de morts inutiles.
Si l’information se propageait, ce serait une catastrophe. Il n’était pas question de laisser cela arriver.
- Ce n’est pas de gaieté de cœur que je veux sa mort.
Elle se sentait obligée de préciser cela… Elle avait été pacifiste pour la plupart de sa vie. Elle s’était même condamnée toute sa vie pour ne pas tuer un homme. Mais son allégeance à Hannibal était plus forte que ses principes.
- Nous ferions mieux d’y aller avant qu’il ne s’en aille.
Elle sortit, devant son allié temporaire, son revolver de sa ceinture. Elle s’avança à pas de loup de l’homme qui était dos à eux. Arrivé à sa hauteur, elle lui mit un violent coup de crosse sur l’arrière du crâne. L’homme s’écroula au sol sans un cri. Elle ne perdit pas de temps et se saisit de ses poignets qu’elle attacha avec un collet en plastique.
- Je vous laisse lui poser toutes les questions que vous voulez. Si ça concerne mon ami, je le tue…Et s’il n’est pas bavard, je sais comment l’encourager.
Les rues de la ville étaient silencieuses, seulement troublées par le frôlement des feuilles de quelques arbres épars, par ce vent léger. Éclairé par la lueur incertaine de la lune diaprée, je faisais face à cette femme, une compagne temporaire dans cette quête d’ombres et de vérités cachées. Elle était un mystère enveloppé d'un calme perturbant, comme une guerrière dont la détermination égalait la mienne.
« Nous avons un accord. Cet homme possède des informations qui m’intéressent également. »
Notre conversation fut brève, mais nous avions trouvé une forme d’accord. Il fallait donc que nous fassions parler cet individu, puis que nous l’éliminions. C’était un plan parfait pour elle comme pour moi.
L’homme en bas, notre cible commune, entra dans une maison. Et nous l’avions observé, comme deux aigles prêts à fondre sur une proie.
Nous nous dirigions vers une demeure discrète, cachée derrière des grilles ouvragées, là où nous attendait celui que nous devions interroger. Un homme de pouvoir et de secrets. Chiyoh, ayant noué ses propres desseins avec les miens, semblait réfléchir intensément, les sourcils froncés, tandis que le poids de ses décisions la courbait légèrement. Arrivés devant la porte, je lui offrai un regard qui se voulait rassurant.
« Ce soir, nous trouverons ce que nous cherchons » murmurai-je avec cette conviction qui m'était coutumière.
La porte céda sans un bruit sous la pression de mes outils habiles, nous laissant pénétrer dans l'antre du loup. Les pièces étaient sombres, enveloppées de l'aura de secrets longtemps gardés. Chiyoh, son revolver à la main, avançait avec une grâce silencieuse, chaque mouvement révélant sa maîtrise des arts de la discrétion. « Restez sur vos gardes, » soufflai-je alors que nous progressions à travers les couloirs tapissés de riches tapisseries et de tableaux aux yeux accusateurs. L'homme que nous cherchions n'était autre qu'un pionnier des affaires modernes, un homme dont la fortune se bâtissait sur des informations qu'il n'aurait jamais dû posséder.
Soudain, au détour d'un couloir, nous le trouvâmes, assis à un bureau, absorbé par les papiers qui s'étalaient devant lui. Surpris, il tenta de se lever, mais le geste rapide de Chiyoh l'en dissuada. Un coup sec de crosse le fit sombrer dans l'inconscience. Je m'avançai, attachant rapidement l'homme avec des liens que j'avais préparés. Son souffle était régulier, preuve qu'il n'avait été que momentanément neutralisé. Chiyoh, les yeux fixés sur lui, semblait lutter intérieurement avec la décision qu'elle avait prise. La tension dans ses gestes trahissait sa répugnance à utiliser la violence, même si nécessaire.
« Nous n'avons pas beaucoup de temps, » dis-je doucement, préparant mes instruments pour l'interrogatoire. « Posez vos questions. Je vous suivrai. »
Par égard pour mon associée de ce soir, je passai dans la pièce d’à côté, où je pris le temps d’observer le décor et les objets que je pouvais trouver. Une petite statuette d’une dizaine de centimètres attira mon attention et je la fourrais dans une de mes poches. Je prendrais le temps d’analyser cela un peu plus tard, chez moi.
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Chiyoh Mori
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Lun 29 Avr - 15:07
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Chiyoh n’avait pas l’habitude de travailler en duo. Elle l’avait peut-être un peu fait avec Hannibal dans son enfance, mais cela n’avait rien à voir avec ce qui se produisait aujourd’hui avec cet homme. Ils étaient tous les deux des traqueurs sur la même piste. Des chasseurs qui fondraient sur leur proie tout crocs découverts.
Chiyoh hocha la tête quand son compagnon lui affirma que ce soir, ils trouveraient ce qu’ils cherchaient. Pour elle, la tâche était simple. Tuer un homme qui en savait trop et qu’elle voulait silencieux. C’était étrange de voir quelqu’un travailler avec elle de la sorte. Quelqu’un qui lui prodiguait des conseils, des avertissements, qui étaient doués pour travailler en équipe visiblement. Elle avait l’impression d’être un amateur comparé à lui. C’était peut-être le cas.
Il ne fallut pas longtemps pour trouver l’homme une fois dans la maison et Chiyoh le mis KO en mettant toute sa force dans son coup de crosse. Elle ne put cacher un très léger sourire en coin en voyant qu’elle était toujours quelqu’un de capable. Capable de tout pour Hannibal. Mais qu’est-ce que ça faisait d’elle ? C’était une question qui la rongeait depuis qu’elle avait repris contact avec tout cet aspect de sa vie. Elle n’avait pas le temps de juger les choses bonnes ou mauvaises ce soir. Il fallait être pragmatique.
Lorsque son associé du soir sortit ses instruments de torture un frisson parcouru Chiyoh. Elle avait dit elle-même qu’elle était prête à utiliser ce qu’il faudrait pour le faire parler, mais ça ne lui faisait pas vraiment plaisir. Elle attendit que l’homme ce réveil pour lui poser la seule question qu’elle avait :
- Avez-vous parlé à qui que ce soit d’Hannibal Lecteur ?
Elle n’obtient pas sa réponse du premier coup, l’homme se débattant contre les liens et visiblement pas disposé à en dire plus. Chiyoh ne voulait pas perdre de temps, elle attrapa un couteau dans le kit de son « collègue » et l’enfonça sans flancher dans la cuisse de l’homme. Il hurla de douleur, mais finit par répondre que personne ne savait pour Hannibal. Parfait. Elle retira le couteau, l’essuya sur un chiffon et sortit de la pièce pour prévenir qu’elle en avait fini avec l’interrogatoire.
- Est-ce que je peux rester dans la pièce pendant que vous menez vos propres questions ? Je ne me servirais pas de ce que j’entendrais, mais je ne veux pas que le nom de l’homme que je protège soit cité… Je comprends que vous m’avez offert une discrétion et une politesse que je n’oublierais pas, mais…
Elle ne trouva pas tout de suite la formulation pour dire ce qu’elle ressentait.
- Si vous me faites cette faveur, je vous en devrai une à mon tour.
Elle lui tendit la main, un peu gauchement comme pour sceller leur accord. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle ferait s’il refusait de la laisser entendre son propre interrogatoire. Elle ne voulait pas se mettre cet homme à dos. Déjà, car contrairement à ce qu’on pourrait croire, elle n’aimait pas la violence et surtout parce qu’elle le savait dangereux, organisé, méticuleux. Elle avait assez de jugeote pour voir qu’elle ne travaillait pas avec un débutant.
- Je dois vraiment protéger mon ami de tous ceux qui pourraient lui vouloir du mal…
Comment mieux expliquer la situation si complexe qui s’était tissé entre elle et la « famille » Hannibal.
« Bien sûr, vous pouvez rester. » Je n’avais rien à cacher à cette femme, parce que ce qu’elle m’avait expliqué me faisait penser que nous pouvions avoir des intérêts communs. Pas du même genre, sans doute, mais si cet homme détenait des informations sur les Templiers de cette époque, je me devais aussi de l’interroger comme il se devait.
Dans les ombres tamisées de la maison, la tension semblait palpable, presque aussi tangible que les tapisseries et les œuvres d'art qui tapissaient les murs de cette demeure ancienne. Chiyoh, à mes côtés, était une présence rassurante malgré la gravité de notre entreprise. Elle venait de terminer son interrogatoire avec une détermination glaciale, révélant une facette de sa personnalité que peu auraient pu soupçonner sous ses traits calmes.
Je m'approchai d'elle, les instruments d'interrogatoire encore à la main, les déposant avec précaution sur une petite table en acajou. « Vous avez fait ce qui était nécessaire, Chiyoh. Je respecte cela. Restez, bien sûr. » Mes mots étaient choisis pour leur calme et leur assurance, pour montrer que je comprenais l'importance de ces enjeux.
Elle me tendit sa main, un geste maladroit mais chargé de signification. Je la pris entre les miennes, sentant la fermeté de sa poigne, l'écho de ses peurs et de ses espérances.
« Je vous en prie, il n'y a pas de dette entre nous. Ce que nous faisons ici ce soir, nous le faisons pour le bien. »
Je me tournai alors vers l’homme, sortant une lame pour le menacer et l’aider à parler. Je n’avais jamais vraiment apprécié torturer des gens, mais parfois c’était nécessaire de passer par là, lorsqu’ils étaient trop difficiles à faire parler. Notre homme s’avéra plus facile à convaincre que je ne pensais, sans doute parce que Chiyoh l’avait déjà un peu travaillé au corps. Je me penchais donc pour poser quelques questions.
« Je connais les signes et les symboles. Vous, vous connaissez des noms. Donnez-les moi. » Il avait promis de se taire et je compris rapidement que je ne pouvais pas compter sur sa voix, mais peut-être plutôt sur ses mots, écrits. Je lui suggérai cette idée, prétextant que cela lui permettrait de ne pas trahir sa parole, puisqu’il ne parlait pas.
« Je dois savoir… Quel est l’objectif principal des Templiers dans cette région ?» Je lui demandais aussi des informations sur des lieux de réunions, des caches d’armes, sur des alliances entre les Templiers et les autorités locales… J’avais de nombreuses questions et lui, quelques réponses. Sa main droite, liée, écrivait difficilement sur le papier que j’avais glissé là pour qu’il y note ses indications.
Je terminais mon interrogatoire par une manière assez habituelle de faire : un petit assassinat discret, à l’aide de ma lame secrète. Cela pouvait montrer à Chiyoh que je lui faisais assez confiance pour qu’elle sache que je ne lui cachais pas ma réelle fonction, mais il y avait aussi quelque chose de dissuasif : j’étais un homme qui n’hésitait pas à tuer.
La pièce était silencieuse, seul le tic-tac d'une horloge ancienne troublait le calme. Je me dirigeai vers notre captif toujours inconscient, m'assurant qu'il était sécurisé. Mon regard se porta ensuite vers les divers objets de la pièce, cherchant quelque indice qui pourrait nous être utile. Mon attention fut attirée par un bureau en bois sombre, surchargé de papiers et de dossiers. Je m'approchai, fouillant avec méthode.
Après quelques minutes, je trouvai ce que je cherchais. Des lettres scellées, portant le sceau d'un homme d'influence et de pouvoir. Je les tendis à Chiyoh, mon regard fixé sur elle, cherchant à comprendre ses pensées.
« Peut-être que ces lettres contiennent les informations que nous recherchons. »
Je pris la première lettre et l’ouvris près de la fenêtre, la lumière de la lune éclairant faiblement le papier. Mes yeux parcoururent rapidement les lignes écrites. Mon expression changea, une ombre de soulagement, puis une nouvelle inquiétude semblant se peindre sur mon visage. « Il semblerait que nous ayons plus d'un ennemi à craindre... »
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Chiyoh Mori
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Mar 14 Mai - 17:11
wanting something does not give you the right to have it
Elle était un peu déstabilisée par la gentillesse qu’elle ressentait de la part de son acolyte du soir. Bien sûr, cela semblait paradoxal de parler de gentillesse pendant une session de torture, mais elle savait ce qu’elle sentait de lui. Il n’y prenait pas plaisir, tout comme elle. Mais comme il le disait, il le faisait pour le « bien ». Elle doutait qu’on puisse considérer Hannibal comme quelqu’un de bien, mais elle se passerait d’en faire le moindre commentaire.
Chiyoh attendit dans un coin de la pièce que l’homme parle. En l’occurrence, il écrivait, car il avait probablement juré de ne pas divulguer les noms de ses complices. Cela amusa Chiyoh d’une façon bien froide. Les promesses et les engagements ne valaient pas grand-chose selon les personnes. Elle était un cas extrême. Tous les gens proches d’Hannibal étaient des cas extrêmes. Mais jamais elle n’aurait donné de nom, elle le savait. L’interrogatoire se termina par la mise à mort de l’indicateur. C’était exactement ce que cherchait Chiyoh. Elle apprécia que son allié le fasse lui-même. Elle rechignait toujours autant à tuer, mais quand elle y était forcée, elle n’hésitait pas.
Elle fut surprise quand son compagnon lui tendit des lettres qui pouvaient peut-être contenir des informations. Elle les lut en diagonale sans tarder, mais ne trouva rien de compromettant.
- Plus d’un ennemi ?
Elle se mit à fouiller la pièce de fond en comble. Et fit tomber les tapis des murs, décrocha les tableaux, inspecta l’horloge pour voir si un mécanisme y était caché. Elle n’aurait probablement pas pensé à une méthode aussi radicale si elle avait été seule, mais son acolyte avait placé la barre assez haut et elle se devait de lui rendre la pareille.
Elle était sur le point d’abandonner ses recherches quand elle souleva le dernier tableau de la pièce et qu’il révéla un coffre-fort.
- Effectivement, notre travail ici n’est pas terminé.
Elle examina l’objet essayant de réfléchir à comment l’ouvrir. Son côté un peu brutal avait envie de cribler le coffre de balles jusqu’à ce qu’il s’ouvre, mais elle remarqua qu’on pouvait l’ouvrir soit par code, soit par une clé. Elle repartit du côté du macchabée et commença à le fouiller, poches, vestes, manteau tout y passa. Elle trouva un bout de papier griffonné dont elle ne comprenait pas le sens qu’elle donna à l’homme avec qui elle collaborait.
- J’ai trouvé ça dans la doublure. Ça aura peut-être du sens pour vous… Est-ce que vous avez trouvé une clé ou un code dans les lettres ? Quelque chose qui pourrait ouvrir le coffre-fort ? Si on ne trouve rien, on mettra le feu à la maison, avec un peu de chance le coffre n’est pas ignifugé...
Chiyoh n’avait pas froid aux yeux. Elle ne savait pas ce qu’en pensait son partenaire, mais au moins les secrets qu’il voulait garder le seraient avec elle…
Elle commença à s’intéresser au bureau d’où son binôme avait sortit les lettres, elle chercha un double fond ou une clé scotchée sur le dessus de l’intérieur des tiroirs. Il n’y avait pas de matériel informatique dans le bureau, c’était assez étonnant. Le coffre-fort faisait office de seul objet moderne dans tout le décor de la pièce.
La lumière froide de la lune se glissait à travers les rideaux épais, projetant des ombres mouvantes sur les murs de la pièce. La tension était palpable, et je pouvais sentir l'inquiétude sous-jacente dans l'air alors que Chiyoh et moi poursuivions notre investigation. Les lettres trouvées n'avaient révélé que des fragments de la vérité, et il était évident que nous n'étions pas encore au bout de nos peines.
Chiyoh murmura, reprenant mes paroles, tandis qu'elle se mettait à fouiller frénétiquement la pièce, renversant tapisseries et tableaux à la recherche d'indices supplémentaires. Sa détermination était palpable, presque contagieuse. Je la regardai faire, évaluant chaque mouvement, chaque décision.
Lorsque le dernier tableau révéla un coffre-fort, une lueur de satisfaction passa dans son regard. « Effectivement, notre travail ici n’est pas terminé, » dis-je en écho, me rapprochant pour examiner l'objet. Il semblait robuste, mais comme tout mécanisme, il avait sûrement un point faible.
Chiyoh fouillait maintenant le corps de notre prisonnier, cherchant un indice qui pourrait nous aider à ouvrir le coffre. Son pragmatisme brutal me fit sourire légèrement. Elle était prête à tout pour obtenir les informations dont nous avions besoin.
Je pouvais voir la tension dans ses mouvements, une nervosité contenue. « Laissez-moi essayer quelque chose, » dis-je en approchant du coffre. Je pris une profonde inspiration, mes doigts effleurant les chiffres sur le papier. Lentement, je tournai le cadran du coffre, entrant les chiffres un par un. Le silence dans la pièce était presque palpable, chaque clic résonnant comme un coup de marteau. Enfin, un dernier clic, et le coffre s’ouvrit avec un soupir métallique. À l’intérieur, des documents, des disques durs et… une clé. Je la pris, la tenant à la lumière.
« Voilà notre clé, Chiyoh. Mais ce n’est pas tout. Regardez ces documents. » Je sortis les papiers, les étalant sur le bureau. Des plans, des diagrammes, des listes de noms. Je pris un moment pour réfléchir, parcourant une nouvelle fois les lettres que nous avions trouvées. Les mots, les phrases, tout pouvait contenir un indice. Et puis, quelque chose attira mon attention. Une série de chiffres répétée dans plusieurs documents, presque comme une signature cachée. « Les Templiers ont une base ici, dans cette ville. » Je hochai la tête. « Nous devons être prudents. Ils sont nombreux et bien organisés. » Je repliai les documents, les rangeant soigneusement. « Nous devrons infiltrer leur base, découvrir leurs plans et les détruire de l’intérieur. »
J’ignorais ce que cherchait Chiyoh exactement dans ce lieu, mais désormais, je la considérais comme une possible alliée. Nous avions traqué cet homme tous les deux, nous avions fouillé les lieux ensemble… il allait de soi, pour moi, que nous allions faire un bout de chemin tous les deux, désormais. « Pas de bruit, pas de témoins. Je pense que c’est dans vos cordes, n’est-ce pas ? »
Elle et moi partagions des compétences que peu de personnes pouvaient se vanter de posséder. Nous étions des ombres parmi les ombres, capables de nous infiltrer et de neutraliser des ennemis en quelques secondes à peine.
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Mar 18 Juin - 15:16
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Ezio était aussi déterminé qu’elle a ouvrir ce maudit coffre et découvrir ce qu’il renfermait. Chiyoh avait peut-être eu plus de chance qu’elle ne l’aurait cru en le trouvant sur sa route. Les choses n’auraient probablement pas été aussi faciles sans lui. Elle n’avait pas exactement les mêmes motivations que lui. Elle ne savait pas vraiment qui étaient ses Templiers, mais si l’homme de ce soir avait des complices, elle voulait les trouver elle aussi et les réduire au silence. Elle avait fait la promesse à Hannibal de le protéger et elle comptait bien tenir cet engagement. Elle attendit silencieusement que son allié se mette à ouvrir le coffre. Elle ne bougea pas d’un centimètre, l’étudiant de dos avec un sérieux absolu. Quand elle entendit le clic reconnaissable de l’ouverture elle ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire satisfait sur le visage.
- Bien joué Ezio !
Elle prit le temps de lire les différents documents trouvés dans le coffre. Le nom du psychiatre n’y était pas précisé, mais elle ne voulait prendre aucun risque. Elle écouta Ezio expliquer qu’il avait repéré une base de Templiers d’après les indices laissés. Elle avait envie de soupirer devant l’énormité de la tâche qui se profilait devant elle, mais elle ne le fit pas. Elle était courageuse et elle avait un allié à présent.
- Je vous accompagne pour détruire cette base. Je ne veux pas que certains secrets s’ébruitent et je pense que ça va dans votre sens. « Pas de bruit, pas de témoins » : c’est un peu mon deuxième prénom.
Elle lui tendit la main pour sceller leur union sur ce point. C’était sans doute un peu vieux jeu, mais elle n’était pas très moderne à bien des égards malgré ses quelques années passées en ville. Elle se pencha avec lui sur les papiers, écoutant avec attention quand il lui expliqua comment repérer cette base grâce au code dans les lettres et autres documents trouvés. Elle n’avait jamais travaillé de cette façon, mais elle aimait bien. C’était une nouvelle façon de faire qui semblait si aisée pour Ezio.
- Que faisons-nous du corps de notre homme ? J’imagine que si on le laisse pourrir ici ça pourrait être trop révélateur pour les autres Templiers ? Qu’en pensez-vous ? Je serais tentée de faire croire à un accident domestique, mais si le corps n’est pas brûlé, ils risquent de faire une autopsie.
Chiyoh avait l’habitude de travailler au sniper. Pas franchement une mort naturelle, mais ses ennemis ne savaient pas qu’elle existait. Elle pouvait suivre Hannibal discrètement sans jamais annoncer sa présence jusqu’à ce qu’il ait besoin d’une balle pour le protéger. Ici, elle ne pouvait pas parcourir le monde pour se cacher. Elle était bloquée dans cette ville avec ses ennemis.
- Vous connaissez les Templiers que moi, je vous suis. Je pense qu’au vu des circonstances, on pourrait peut-être se tutoyer. Après tout, nous avons tué un homme ensemble…
La lune était haute dans le ciel, ses rayons blafards inondant la pièce d'une lueur fantomatique. Les ombres dansaient sur les murs, animées par la flamme vacillante d'une bougie presque consumée. Chiyoh et moi, nous avions avancé dans notre investigation, mais les réponses semblaient toujours aussi insaisissables. Chiyoh observait avec attention les documents éparpillés sur la table, ses yeux noirs analysant chaque détail, chaque indice potentiel. La clé trouvée dans le coffre tenait une importance capitale, mais elle était entourée de mystères que nous devions encore élucider. Je replongeai mon regard dans les lettres trouvées auparavant. Les Templiers, avec leur habileté à dissimuler des messages codés, avaient laissé des indices épars que nous devions assembler. Il y avait une série de chiffres qui revenait sans cesse, comme une signature secrète. Après un moment de réflexion, je pris conscience de leur signification.
« Ces chiffres… ils correspondent à des coordonnées géographiques, » dis-je en brisant le silence. « Les Templiers ont une cachette ici, dans cette ville. »
Chiyoh hocha la tête, sa détermination non entamée. Elle allait m’accompagner, pour s’assurer que certains secrets restent bien enterrés. Sa réponse me fit légèrement sourire. Nous nous penchâmes de nouveau sur les documents. Les plans et les listes de noms semblaient indiquer une structure bien organisée. Les Templiers n’étaient pas n’importe quel adversaire ; ils étaient nombreux, puissants et déterminés. Il fallait être prudent et méthodique.
Elle avait raison pour le corps, il nous fallait faire en sorte qu’il ne soit pas découvert trop vite. Je réfléchis un instant, pesant les options. « Un accident domestique pourrait fonctionner, mais il doit être convaincant. Si nous ne brûlons pas le corps, une autopsie révélera la vérité. »
Le feu était purificateur, il nettoierait les lieux, brûlerait ce cadavre et nous assurerait une avance confortable. Peut-être même que nous pouvions emporter tout ce qui pouvait nous servir, de près ou de loin, avant de simuler l’incident domestique menant à l’incendie.
« C’est d’accord, tutoyons-nous. » Je lui tendis une main amicale. « Il y a bien longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de collaborer avec quelqu’un de ta trempe. » Bien sûr, il y avait eu les autres Assassins, à Florence, mais depuis… les choses avaient changé, la corporation n’était plus ce qu’elle avait été et, dans cette ville, je n’avais encore jamais rencontré quelqu’un qui aurait aussi bien qu’elle les capacités pour être recrutée et devenir membre des Assassins. « Avant de nettoyer les lieux, je te propose de te servir de tout ce que tu ne veux pas voir brûler sur place. Il y a quelques armes ma foi fort sympathiques, peut-être qu’elles te plairaient. »
J’avais vu une vitrine contenant certains modèles modernes. Pour ma part, les lames me tentaient bien plus. J’avais l’habitude de dépouiller mes victimes et de fouiller tous les lieux possibles, je me servais toujours au passage, pour améliorer mon équipement, notamment. « On peut aussi tout rassembler et partager le butin. »
Je n’avais jamais été vraiment dans le besoin, je n’avais jamais eu besoin de voler pour vivre, mais me servir sur les Templiers et leurs alliés, c’était une façon de leur faire comprendre que je ne laissais rien passer, que rien n’était laissé au hasard… et puis il y avait aussi une certaine satisfaction personnelle à trancher la gorge d’un ennemi avec la lame de l’un de ses alliés. Mais… peut-être que Chiyoh était plutôt du genre à laisser les choses dans leur état avant de disparaître, telle une ombre filant dans la nuit, comme un assassin qui s’enfuit. « L’avantage du dépouillement des lieux, c’est aussi de faire penser à un vol qui a mal tourné… Mais si tu préfères, je me contente de quelques objets et documents. »
Je n’avais jamais force aucun de mes alliés à faire cela. Certains préféraient, d’ailleurs, se contenter de tuer les mauvais et de protéger les bons. C’était une noble ligne de conduite qui leur éviter d’être poursuivis par les forces de l’ordre. Mais j’avais appris au fil du temps que peu importait la conduite choisie, les forces de l’ordre étaient bien souvent peuplées de traîtres et de gens corrompus.
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Chiyoh Mori
▿ Ton univers : Hannibal (série)
▿ Date de naissance : 30/12/1987
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▿ Métier : Instructrice de tir dans un stand et vendeuse de l'armurerie
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Dim 11 Aoû - 22:54
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Ezio était un vrai professionnel. Chiyoh n’avait pas l’habitude de travailler avec quelqu’un d’aussi méthodique et clairvoyant. Il avait rapidement su décoder les lettres pour trouver les coordonnées GPS de la base de ce groupe. Il les appelait les Templiers. Chiyoh avait toujours cru qu’il s’agissait d’une légende urbaine, que ce groupe n’était que fantasme. Elle avait apparemment tort ou bien, il les avait ramenés de son monde avec lui. Cela n’avait pas beaucoup d’importance. La jeune femme était focalisée par sa tâche : protéger Hannibal et sa famille. Peu importe si ses nouveaux ennemis voulaient s’appeler les Templiers ou la confrérie des guignols ; il fallait juste les éliminer jusqu’au dernier. Visiblement, Ezio était plutôt d’accord avec ce point et ça tombait bien. Chiyoh avait besoin de lui. Elle lui offrit un petit sourire quand il la complimenta sur son tempérament.
- Je te retourne le compliment : c’est agréable de ne pas travailler en solo quand on est bien accompagné.
Son sérieux revient bien vite quand il lui parla de prendre des armes dans la maison. Elle n’y aurait pas pensé. Elle aurait plutôt été du genre à se faire la plus discrète possible. Mais effectivement, s’ils faisaient croire qu’il s’agissait d’un cambriolage qui avait mal tourné, c’était carrément plus probable. Il faudrait plus de temps à l’organisation de comprendre que le cambriolage camouflé par l’incendie était en réalité un meurtre.
Chiyoh s’approcha de l’armoire où étaient stockées les armes. Elle réfléchit un instant à ce qu’elle allait prendre avant de décider d’emporter le lot.
- Je vais chercher un sac, on prend tout ce qui a de la valeur et qui rentre dedans. Je m’occupe de la chambre et de la salle de bain, après je prendrais les armes. On pourra se séparer le butin dans un lieu neutre. Je pense que couvrir le meurtre par un vol couvert par un incendie, c’est ce qui nous fera gagner le plus de temps.
Sur ces mots, elle partit fouiller et piller la maison comme elle l’avait annoncé. Elle trouva un grand sac de sport dans le dressing et commença à récupérer tous les petits objets qui avaient de la valeur. C’était tellement étrange de faire ça. Elle ne se sentait pas coupable. Elle n’avait aucun état d’âme pour cet homme qui était devenu son ennemi à partir du moment où il s’était mis à fouiner trop près des Lecter.
Chiyoh fut méthodique : ouvrant tous les tiroirs, cherchant toutes les cachettes. Elle n’avait jamais fait ça, mais elle était quelqu’un d’appliqué. Peut-être qu’un vrai pro n’aurait pas procédé comme elle, elle n’en avait aucune idée, mais elle faisait au mieux. Il lui fallut une petite dizaine de minutes pour revenir auprès d’Ezio.
- Je crois que j’ai passé les pièces au peigne fin. Il y en a pour une coquette somme. Comment ça se passe de ton côté ?
Sans plus attendre, elle lui passa le sac pour qu’il puisse décharger tout ce qu’il voulait.
- J’ai trouvé une valise dans le dressing si jamais on n’a pas assez de place avec le sac.
Après tout, les armes prenaient un peu de place vu la collection que l’homme avait chez lui. Elle avait toujours cru qu’elle possédait beaucoup trop de ce genre de matériel, mais elle était une enfant de cœur comparé à leur homme.
- Est-ce que tu as trouvé l’adresse sur le GPS ? Je pense qu’on devrait se laisser le temps d’observer l’endroit de loin avant de s’y rendre sans informations. Tu les connais mieux que moi, mais ils semblent nombreux et équipés. Un ou deux jours de repérages avant de s’infiltrer ça me semble pas mal.
La nuit enveloppait la ville d'un voile de mystère, tandis que la lune, reine solitaire du ciel, projetait ses lueurs argentées à travers les rideaux mal fermés. Les ombres, danseuses silencieuses, se mouvaient au rythme du vent, dessinant sur les murs des formes fantomatiques. À travers la fenêtre, le murmure des rues désertes atteignait à peine mes oreilles, semblable au souffle léger d'un mourant. La quiétude apparente contrastait avec l'effervescence qui bouillonnait en moi, alors que Chiyoh et moi nous préparions à nous lancer dans une opération que peu auraient osé entreprendre.
Chiyoh avait une présence rare, une détermination froide qui transparaissait dans chacun de ses gestes. Tandis qu’elle disparaissait dans les pièces adjacentes, à la recherche de tout ce qui pourrait avoir de la valeur, je restai seul dans le salon, mes yeux scrutant les moindres détails de cette demeure qui avait appartenu à un homme mort trop tôt pour comprendre qu’il s’était mêlé de ce qui le dépassait. Sa passion pour les armes révélait plus qu’un simple intérêt pour les objets, c’était le signe d’une obsession, peut-être même d’une peur qui le hantait. Les Templiers avaient cette capacité à instiller la peur dans les cœurs de ceux qu’ils jugeaient indignes de leurs secrets.
Je me dirigeai vers la vitrine où reposaient les armes. Chaque lame, chaque pistolet semblait raconter une histoire, et je me dis que ces histoires ne devaient pas s’éteindre avec le crépitement des flammes. Mes mains glissèrent sur le bois poli, le métal froid. Certaines de ces armes étaient anciennes, portaient les marques du temps, tandis que d’autres étaient presque flambant neuves, témoins d’un passé récent qu’il m’incombait de démêler.
Lorsque Chiyoh revint, un sac de sport sur l’épaule, je la vis déposer méthodiquement tout ce qu’elle avait récolté. Elle n’avait rien laissé au hasard, chaque objet avait été choisi avec soin, pesé, évalué. Son efficacité me rappela celle de mes frères d’armes, ces assassins qui, comme moi, parcouraient le monde dans l’ombre, guettant le moindre faux pas de leurs ennemis. Mais Chiyoh, elle, avait quelque chose de plus… une sorte de fureur maîtrisée, une passion cachée sous des couches de glace.
Chiyoh revint après un moment, m’annonçant qu’elle avait passé les différentes pièces au peigne fin et qu’elle avait fait une récolte plutôt lucrative. Elle me demanda alors comment cela se passait de mon côté et me tendit le sac. « J’ai trouvé des choses intéressantes aussi.» Je pris le sac, y ajoutant les armes que j’avais sélectionnées. La sensation du métal contre ma peau me ramena des années en arrière, à Florence, quand je n’étais qu’un jeune homme, bien loin de ce que j’étais devenu. Les souvenirs affluèrent, des visages oubliés, des voix éteintes… Mais je chassai ces pensées. Le passé devait rester là où il était, derrière moi, à l’abri des regrets.
« Ces armes ne doivent pas tomber entre de mauvaises mains,» répondis-je, ma voix calme, mais empreinte d’une gravité que je ne pouvais masquer. « Nous allons les garder pour l’instant, elles pourraient nous être utiles.»
Chiyoh acquiesça, et je la vis observer le sac d’un regard calculateur, évaluant déjà la meilleure façon de transporter tout cela sans attirer l’attention. Sa proposition d’utiliser la valise était judicieuse, et je la suivis dans la chambre pour y ajouter les dernières pièces du butin.
Une fois cela fait, je me tournai vers elle, mon regard croisant le sien. Ses yeux reflétaient une détermination égale à la mienne, mais aussi une intelligence que peu de gens possédaient. Chiyoh n’était pas qu’une exécutrice, elle était une stratège, quelqu’un sur qui je pouvais compter. « Oui, j’ai trouvé l’adresse. Nous devrions effectivement prendre le temps de l’observer avant d’agir. Ces Templiers…» Je m’arrêtai un instant, repensant à tout ce que j’avais appris au fil des années. « Ils sont comme un poison. Ils s’infiltrent, s’insinuent dans les esprits, corrompent tout ce qu’ils touchent. Mais comme tout poison, ils ont un antidote, et cet antidote, c’est la patience. Deux jours de repérages, c’est un minimum. Nous devons connaître chaque entrée, chaque sortie, chaque garde avant de faire un mouvement.»
Elle acquiesça encore une fois, et je vis dans ses yeux une lueur qui me confirmait qu’elle était prête. Prête à affronter ce qui venait, prête à risquer sa vie pour sa cause. Nous étions semblables en cela, et c’est cette similitude qui me donnait confiance en notre succès. « Nous partirons à l’aube,» déclarai-je finalement, me détournant pour refermer le sac et la valise. « Que la nuit nous apporte le repos nécessaire. Le jour qui vient sera décisif.»
Le feu crépita alors que nous faisions nos derniers préparatifs, et dans le silence de la nuit, je pouvais presque entendre les battements de mon propre cœur, réguliers, implacables, comme un tambour de guerre. Les Templiers ne savaient pas encore ce qui les attendait, mais ils le sauraient bientôt. Très bientôt.
Je me tournai une dernière fois vers Chiyoh, esquissant un sourire à peine perceptible, un sourire qui exprimait tout ce que les mots ne pouvaient dire : la camaraderie, la détermination, et une promesse tacite de sortir victorieux, quels que soient les obstacles. « Dormons quelques heures,» dis-je en prenant le sac. « La route sera longue, et le danger, omniprésent. Mais nous en avons vu d’autres, n’est-ce pas ?»
Avec cela, je me retirai, laissant Chiyoh avec ses propres pensées, prêt à affronter le lendemain avec la même résolution que celle qui m’avait guidé toute ma vie. Nous étions sur le point d’entrer dans l’antre du serpent, mais ce serpent n’était pas invincible. Pas pour nous.
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Chiyoh Mori
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Dim 25 Aoû - 13:28
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Chiyoh observait les gestes d’Ezio avec sérieux. Il déposait des armes trouvées lors de sa fouille dans le sac qu’elle apportait. Elle regarda chaque objet avec attention mesurant leur utilité future avec beaucoup de gravité. Chaque arme en moins dans les mains de l’ennemi était une bénédiction pour eux. Vu la quantité qu’Ezio apportait, il n’y avait plus aucun doute : leurs ennemis étaient dangereux et ils ne reculeraient pas. Ça tombait bien, car Chiyoh avait l’impression qu’Ezio non plus ne reculerai pas face à la tâche qui les attendait.
Après une courte poignée de main et l’échange de leur lieu de rendez-vous le lendemain, ils se séparèrent en laissant la maison brûler. La nuit fut légèrement agitée pour Chiyoh. Elle avait perdu l’habitude d’avoir un but aussi important en jeu. Elle avait perdu l’habitude de risquer sa vie pour celle d’Hannibal.
Elle arriva au point de rendez-vous légèrement en avance. Elle attendit calmement Ezio, avec une anticipation qu’elle n’avait plus ressentie depuis longtemps. Il faudrait plusieurs jours d’observation pour connaître leurs ennemis. Chiyoh avait pris des armes avec elle au cas où ils se feraient repérer. C’est donc avec son sniper, mais aussi deux pistolets et un couteau qu’elle se sentait prête à toute éventualité. Le sniper servirait à repérer de loin et le reste à se défendre en cas de besoin. Ezio et elle s’étaient donné rendez-vous à un kilomètre de la base des Templiers pour avoir suffisamment de distance entre eux. Quand elle vit l’homme arriver au point de rendez-vous, elle le salua avec un petit sourire.
- Bien dormi ? Prêt pour ce qui nous attend ?
Ils se mirent en route vers leur destin. L’endroit qu’ils visaient était excentré de la ville et offrait plus d’opportunités de point de repérages. Chiyoh remarqua un petit bosquet d’arbres d'arbustes au sud de la base des Templiers. L’endroit était légèrement surélevé par rapport à la ferme occupée par leurs ennemis.
- Nous pourrions les observer d’ici qu’en penses-tu ?
Avant qu’ils n'aient pu rejoindre leur point d’observation, deux hommes s’avancèrent vers eux sur le chemin qu’ils avaient emprunté. Chiyoh glissa sa main dans celle d’Ezio sans la moindre hésitation. Elle s’était habillée d’une façon à passer sans problème pour une femme en randonnée avec son amoureux. Son sniper était démonté en plusieurs parties dans son sac à dos et ses armes étaient cachées sous ses vêtements. Chiyoh plaqua un sourire sur son visage à l’arrivée des deux hommes à leur hauteur.
- Mais tu ne m’avais jamais raconté cette histoire mon amour, je n’arrive pas à y croire !
-Bonjour, vous êtes sur une propriété privée, je vous demanderais de partir.
Merde… Ils avaient des gardes postés partout, autour du vieux corps de ferme. Ça allait être plus compliqué que prévu.
La nuit s'éteignait doucement, laissant place à une aube timide. Les rues de la ville moderne s'éveillaient peu à peu, mais pour moi, le jour n’avait jamais vraiment fini. L'attente de ce moment précis m’avait tenu éveillé, un mélange de tension et d'anticipation battant au rythme de mon cœur. Chiyoh m'avait devancé au point de rendez-vous. Une habitude que j'avais remarquée chez elle, cette ponctualité presque militaire. Je ne pouvais m'empêcher d'admirer cette constance, ce sérieux dans chaque geste, chaque décision.
Lorsqu'elle me vit, un sourire effleura ses lèvres, un rare éclat d’humanité qui brisait la façade dure de sa détermination. Je la rejoignis, le silence de l'aube enveloppant notre rencontre. Elle me demanda si j’avais bien dormi et puis, dans la foulée, si j’étais prêt pour la suite. J'acquiesçai. « Comme toujours, » répondis-je avec un sourire, éludant la question portant sur mon sommeil. Je n’avais jamais eu un sommeil très réparateur, j’avais même tendance à dormir peu et mal. « Je suppose que nous n'aurons pas beaucoup d'autres occasions de nous reposer avant un moment. »
Nous commençâmes notre marche vers la ferme, une bâtisse ancienne, isolée, à l'abri des regards indiscrets mais non du nôtre. Chiyoh avait déjà repéré un bosquet au sud, légèrement surélevé, parfait pour une observation discrète. Je hochai la tête en silence, appréciant son œil aiguisé pour le détail.
Je pris un instant pour évaluer l'endroit. Les arbres nous offraient une couverture suffisante, et la position surélevée nous permettrait une vue dégagée sur la propriété des Templiers modernes. « C'est un bon point de vue, » répondis-je. « Mais il faudra être prudent. Les Templiers et leurs alliés n'ont jamais été des amateurs en matière de sécurité. »
Nous n'avions parcouru qu'une courte distance lorsque deux hommes apparurent sur notre chemin. Leur démarche était trop assurée pour des randonneurs perdus. Je sentis la tension monter d'un cran. Chiyoh réagit instantanément, glissant sa main dans la mienne, son sourire se transformant en une expression de fausse insouciance. Elle se lança alors dans une parade parfaite, nous faisant passer pour un couple en pleine promenade romantique. Je souris à mon tour, m'adaptant rapidement à son jeu. « Tu sais bien que j'adore te surprendre, » répondis-je, ma voix douce mais assurée. Les deux hommes s'arrêtèrent devant nous, leur posture se raidissant. L'un d'eux, un colosse au visage fermé, prit la parole d'un ton sec pour nous faire quitter cette propriété privée.
Le sang dans mes veines semblait battre plus fort, chaque pulsation résonnant avec l'urgence de la situation. Je laissai mon regard balayer l'homme et son complice, cherchant les signes familiers d'une formation militaire. Les Templiers avaient toujours su s'entourer de mercenaires bien entraînés. Chiyoh, de son côté, ne lâcha pas ma main, mais je sentais ses doigts se raidir, prête à l'action si nécessaire.
« Ah, vraiment ? Nous sommes désolés, » dis-je avec un sourire, inclinant légèrement la tête. « Nous ne savions pas. Nous partirons immédiatement. »
Je fis un pas en arrière, emmenant Chiyoh avec moi, espérant que le simple fait de reculer suffirait à apaiser la situation. Mais l'un des hommes fit un pas en avant, son regard se durcissant. "Montrez-moi vos sacs," ordonna-t-il.
Merde. L'instant se figea. Mon esprit calculait rapidement les options. Fuir serait risqué, combattre encore plus. Mon regard croisa celui de Chiyoh. Il y avait une compréhension tacite entre nous, un accord silencieux forgé dans l'urgence.
« Bien sûr, » répondis-je calmement, relâchant la main de Chiyoh avec douceur. « Nous n'avons rien à cacher. »
Je retirai mon sac de mon épaule, mes mouvements délibérément lents, mes yeux ne quittant pas ceux de l'homme. Le sac contenant les parties démontées de mon équipement de surveillance, rien de compromettant à première vue. Chiyoh fit de même, son sourire poli toujours en place, même si je pouvais sentir l'acier sous-jacent de sa détermination.
Les hommes fouillèrent rapidement nos sacs, trouvant exactement ce que nous voulions qu'ils trouvent : quelques provisions, des vêtements, et des jumelles de randonnée. Rien de suspect, rien qui justifierait une détention prolongée.
Le colosse nous observa encore un moment, son regard perçant cherchant une faille, une raison de douter. Mais nous restâmes calmes, inébranlables.
"Très bien," grogna-t-il finalement, rendant les sacs. "Maintenant, dégagez d'ici." « Merci, » dis-je, récupérant mon sac. Je pris la main de Chiyoh, jouant encore le rôle jusqu’au bout. « Allons-y, mon coeur. On dirait que cette randonnée devra attendre un autre jour. »
Nous nous éloignâmes, nos pas lents et calculés, chaque muscle tendu, prêt à bondir au moindre signe de danger. Ce n’est qu’une fois à une distance sûre que je relâchai enfin la tension de mes épaules.
« Bien joué, » murmurai-je à Chiyoh, un sourire en coin. « Mais ils seront en alerte maintenant. Nous devons être encore plus discrets et prudents. »
Nos ennemis savaient désormais que quelque chose se tramait, mais ils ignoraient encore de quoi il s’agissait. Avec deux jours de repérage, nous devrions récolter assez d’informations pour choisir le moment idéal pour frapper.
Alors que nous reprenions notre marche, je sentis la gravité de notre mission peser plus lourdement sur mes épaules. Les Templiers n’étaient pas des adversaires à prendre à la légère. Ils avaient survécu à travers les âges, tout comme nous. Mais cette fois, le jeu avait changé. Les enjeux étaient plus élevés, les risques plus grands. Et la moindre erreur pourrait nous coûter cher.
Mais pour l'instant, nous avions gagné un répit. Une chance de reculer, de planifier, et de frapper au moment où ils s'y attendraient le moins. Et avec Chiyoh à mes côtés, je savais que nous avions une chance. Une chance de faire tomber ces Templiers modernes une fois pour toutes.
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Chiyoh Mori
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Dim 8 Sep - 17:13
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Malgré les remarques d’Ezio, Chiyoh n’avait pas imaginé que l’endroit serait aussi bien protégé. Elle avait en tête quelques gardes au pied du bâtiment, mais pas de ronde aussi étendue autour de la propriété. Elle ne connaissait rien des Templiers, mais elle comprenait à présent qu’il s’agissait d’une organisation bien plus grosse que ce qu’elle s’était imaginée. Si ces gens en avaient après Hannibal, elle était mal partie pour le protéger. Mais l’heure n’était pas à la réflexion sur ces sujets : il fallait agir et intelligemment.
Chiyoh planta son regard dans celui d’Ezio quand on leur demanda d’ouvrir leurs sacs. Elle garda une expression neutre sur son visage, mais elle était nerveuse. Combattre ici serait possible et elle avait confiance en eux pour en sortir vainqueur, mais ils attireraient une attention non voulue sur eux. Et elle ignorait la quantité de renforts qu’ils pourraient avoir. Ils fouillèrent le sac d’Ezio et jetèrent un coup d’œil dans le sien. Heureusement, elle avait mis des vêtements et de la nourriture sur les pièces de son sniper. Les gardes avaient regardé son sac distraitement. Une chance pour elle et Ezio.
- Pardon pour le dérangement, ajouta-t-elle avec un sourire aux deux gardes avant de tourner les talons, main dans la main avec son acolyte.
Elle attendit qu’ils soient vraiment éloignés pour lâcher la main d’Ezio. Il fallait trouver une autre façon de faire.
- Merci, beau jeu d’acteur à toi aussi. Il nous faut un nouveau plan. Heureusement qu’ils n’ont pas fouillé entièrement mon sac sinon on était mort.
Elle passa une main dans ses cheveux en soupirant à la fois de soulagement et de lassitude. La tâche n’avait pas été prévue pour être simple, mais elle devenait incroyablement plus compliquée en un instant.
- La maison est un peu excentrée de la ville, mais est-ce que nous pourrions les observer depuis une habitation grâce au snipper et aux jumelles ? On ne sera pas aussi bien positionnés que dans le bosquet, mais ça me semble être une bonne idée.
Ils avaient beaucoup à faire : se rendre compte du nombre d’ennemis, repérer les tours de garde, visualiser les entrées et les sorties du bâtiment… Si l’homme qu’il avait tué la veille était une indication, ils auraient affaire à des personnes lourdement armées. Chiyoh ne doutait pas de ses compétences de tir, mais elle restait humaine. Elle était douée, pas magicienne.
En s’approchant de la lisière de la ville, Chiyoh montra du doigt à Ezio, un motel qui semblait assez peu recommandable, mais qui avait des chambres sur plusieurs étages et qui était le bâtiment le plus proche qu’ils aient croisé de la bâtisse des Templiers. Elle leur loua une chambre pour deux nuits en gardant des petits noms d’amour à l’intention d’Ezio tout le long de la réservation. C’était peut-être une démarche inutile, mais mieux valait ne pas prendre de risque. Une fois dans la pièce qui sentait le renfermé, elle sortit son sniper pièce par pièce et commença à le remonter d’une façon méthodique.
- Est-ce que tu peux me parler des Templiers ? Je ne m’attendais pas à une organisation pareille. C’est un réseau énorme dont il s’agit là. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Pourquoi tu te bats contre eux ?
Le jour se levait à peine, et pourtant je me sentais déjà pris dans le filet des responsabilités et des secrets qui ne laissaient jamais véritablement place au repos. La lumière filtrée par les bâtiments de cette ville moderne n’avait rien de l’aube que je connaissais autrefois, à Florence. Les Templiers s’étaient adaptés à ce monde, tout comme moi, et ce qu’il nous restait de notre ordre ancien se fondait dans les outils technologiques et la science des données. Mon rôle d’analyste en renseignement était devenu ma couverture, un moyen de traquer ces ennemis de toujours, mais aussi un miroir de l’homme que je devais être ici, dans cette époque.
Après la rencontre avec les gardes, je n’avais pas perdu une seconde pour analyser la situation. Leur méfiance croissante n’était qu’un signe avant-coureur de ce qui nous attendait. Chiyoh avait eu la bonne idée de nous éloigner rapidement, cherchant une solution de repli pour mieux observer. J’avais senti sa nervosité lorsqu’ils avaient fouillé nos sacs, et même si je lui faisais confiance, je savais que tout ceci n’était qu’un avant-goût du danger. Je marchai à ses côtés, calme en apparence, mais chaque muscle de mon corps restait tendu, prêt à réagir si nécessaire.
« Oui, tu as raison, il nous faut un nouveau plan, » dis-je en regardant discrètement autour de nous. Cette ville n’offrait que peu de cachettes, mais j’avais appris à trouver des angles, des ombres où l’œil humain ne s’aventurait pas. « Ce motel pourrait faire l’affaire, mais nous devrons être prudents. Trop de regards, trop d’oreilles attentives. »
Le bâtiment miteux que Chiyoh avait repéré ne m’inspirait guère confiance, mais parfois, le pire des lieux était aussi le plus négligé, le plus ignoré. De ce bâtiment sortaient des couples qui n’en étaient pas, des hommes qui payaient des femmes pour quelques instants de plaisir… la prostitution avait toujours existé et encore dans cette époque, elle existait toujours. Les Templiers se concentraient sur leurs tours de guet, sur leur propriété protégée, mais ce n’était pas ici, dans les quartiers modestes de la ville, qu’ils nous chercheraient. Pourtant, je ne baissai pas ma garde.
Nous entrâmes dans la chambre réservée, où l’odeur de renfermé et la poussière sur les meubles témoignaient d’un long abandon. Cela n’avait rien d’un lieu de confort, mais cela ferait l’affaire. Chiyoh commença à assembler son fusil de sniper avec une précision méthodique. Je l’observai un instant, admirant ce mélange de calme et de compétence qu’elle dégageait, même dans la tension de l’instant.
« Les Templiers, » dis-je en me tournant vers la fenêtre, observant la rue en contrebas. « Ils ont toujours été plus qu’une simple organisation. Autrefois, ils étaient les défenseurs d’une idéologie, d’un dogme. Ils croyaient en un monde sous leur contrôle, en un ordre imposé par la force et la manipulation. Mais aujourd’hui, ils ont évolué, tout comme nous. » Je marquai une pause, cherchant mes mots.
« Ce que tu as vu n’est qu’un fragment de leur réseau. Ils sont partout, dans les gouvernements, les grandes entreprises, les banques. Ce que nous affrontons ici, ce sont des hommes puissants, riches, capables d’utiliser la technologie et l’influence à des niveaux que même leurs ancêtres n’auraient pas imaginés. Mais leur but reste le même : le contrôle. Contrôler l’information, les ressources, les vies. »
Je m’approchai de la table où elle assemblait les pièces de son arme. Mon regard se posa sur elle, puis sur le fusil, symbole d’une résistance armée, directe, que je comprenais si bien. « Je me bats contre eux parce qu’ils ne doivent pas réussir. Depuis que j’ai perdu ma famille à cause d’eux, je me suis juré de ne jamais les laisser gagner. C’est plus qu’une guerre entre idéologies, c’est une guerre pour la liberté, la vraie liberté. Celle qu’ils essaient d’étouffer à chaque génération. »
Je jetai un coup d’œil aux alentours, ajustant mentalement nos prochaines actions. Le sniper et les jumelles étaient une bonne idée, mais la position, ici, n’était pas parfaite. Il nous faudrait aussi agir rapidement. Trop de temps passé à observer attirerait l’attention. « Depuis ce motel, nous pouvons avoir un bon angle de vue, » dis-je en montrant du doigt l’immeuble des Templiers à travers les rideaux à peine entrouverts. « Mais tu dois être prête à partir à tout moment. Une fois qu’ils réaliseront qu’ils sont surveillés, ils enverront d’autres hommes. Et ils ne se contenteront pas de simples questions. »
Je passai une main dans mes cheveux, signe de réflexion profonde. « Il va falloir que nous soyons plus astucieux qu’eux. La patience, c’est bien, mais nous devons aussi préparer une diversion. Si nous restons trop concentrés sur un seul point, ils finiront par comprendre. »
Je m’assis enfin, prenant une inspiration lente. « Il faudra peut-être que nous fassions du bruit ailleurs, attirer leur attention loin d’ici pendant que nous continuons à les observer. Ce n’est pas seulement une question de force, mais de ruse. » Je laissai mes pensées flotter un instant, me souvenant des stratégies que j’avais utilisées autrefois, dans des rues bien plus anciennes, mais tout aussi dangereuses. « Ils ont des mercenaires, des hommes bien entraînés, mais leur arrogance est leur faiblesse. Nous devons en profiter. »
Je relevai enfin les yeux vers Chiyoh, mes paroles devenant plus intenses, plus personnelles. « Ce que je fais, ce que nous faisons, ce n’est pas seulement pour nous. C’est pour tous ceux qui n’ont pas les moyens de se défendre contre eux. Mais cela a un prix. Un prix que j’ai payé maintes fois, et que je continue de payer. »
Je me levai à nouveau, incapable de rester en place trop longtemps alors que le poids de la mission reposait sur mes épaules. « Nous allons les traquer, les forcer à révéler leurs failles, à montrer leurs vraies couleurs. Et quand ce sera fait, nous frapperons là où ils s’y attendent le moins. Mais en attendant, chaque seconde compte. »
Je m’arrêtai près de la porte, me tournant vers Chiyoh. « Prépare-toi. Cette bataille n’est pas comme celles que tu as pu mener jusqu’à présent. Ici, chaque mouvement, chaque regard peut être notre perte... ou leur chute. » Je la regardais avec une intensité que je ne contrôlais pas vraiment. « Je n’ai pas souvent travaillé avec d’autres, mais tu es une excellente partenaire. » Elle était avisée, elle réfléchissait, elle anticipait, elle était réactive et proactive… « Je ne suis pas mécontent de travailler avec toi. »
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PRETTYGIRL
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Chiyoh Mori
▿ Ton univers : Hannibal (série)
▿ Date de naissance : 30/12/1987
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▿ Métier : Instructrice de tir dans un stand et vendeuse de l'armurerie
▿ Quartier : Raccoon Square
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Dim 8 Sep - 22:44
wanting something does not give you the right to have it
L’homme de la réception leur avait glissé un regard entendu quand ils avaient payé pour la chambre. Effectivement, louer une chambre dans ce genre de motel de bon matin, c’était… Tendancieux. Elle se fichait bien du regard de cet homme, qu’il pense ce qu’il voulait. En plus, Chiyoh était bien arrangée par ses suppositions. S’ils devaient passer pour un couple auprès de leurs ennemis, ils avaient une meilleure couverture. En plus, il ne fallait pas le nier, Ezio était beau à voir, ce qui rendait la mise en scène plus facile à faire. Bien sûr, elle ne s’imaginait rien. Ils étaient liés par un même but, un objectif commun. Elle ne savait pas ce qu’il adviendrait d’eux une fois leur mission terminée. Peut-être était-elle en train de se faire un vrai ami ? Elle avait un petit sourire timide sur le visage en pensant à ce scénario.
Mais à quoi pensait-elle ? L’heure n’était pas à la rêverie, mais à l’action. La chambre se composait d’un lit à la couverture pas très propre, d’une petite salle de bain et d’un bureau. Rien de bien luxueux, mais on ne penserait pas forcément à les chercher ici. Ils avaient attiré l’attention sur eux, mais elle espérait que leur cinéma avait été crédible pour éloigner les soupçons pesant sur eux. Chiyoh entreprit de monter son arme. Méthodiquement.
Chaque pièce était nettoyée au chiffon même si l’arme était dans un état impeccable avant d’être remontée avec le reste des éléments. On parlait d’un fusil de précision professionnel, chaque détail pouvait dévier la balle. Pourtant, malgré sa concentration dans les gestes, elle était très attentive à ce que lui disait. Ezio semblait nerveux quand il parlait des Templiers. Ou peut-être que nerveux n’était pas le mot… Définitivement canalisable. Pour Chiyoh, c’était la preuve qu’il planifiait déjà leurs prochaines actions.
- Je suis désolée pour ta famille… C’est triste de voir que tu dois mener une vie de combat pour honorer leurs morts.
Elle comprenait très bien sa réaction. Après tout, elle avait vu Hannibal faire tout en son pouvoir pour venger Mischa. Bien sûr, elle était intervenue à l’époque, mais elle comprenait ce besoin ardent, dévorant de se venger de ceux qui nous blessaient.
- Est-ce que ces Templiers, il s’agit d’une hydre à plusieurs têtes ? Si on coupe la branche d’ici, deux autres repousseront ailleurs ? Avons-nous une chance d’en sortir vainqueur ?
Il parlait de réseau ayant infiltré tellement de couches de la population qu’il était légitime de se poser la question. Est-ce qu’Hannibal serait en sécurité ? Elle voulait bien défendre la veuve et l’orphelin d’une pierre deux coups, mais elle s’intéressait principalement à son objectif personnel.
- La région autour de leur base est assez aride à cette époque de l’année, peut-être pourrions nous mettre le feu à quelque chose pour les attirer autre part ? Ça nous laisserait le temps de nous infiltrer et de tout faire brûler dans leur repaire ?
Une fois le sniper entièrement monté, elle déplaça le bureau sous la fenêtre et laissa son canon se faufiler entre les rideaux. De ce point de vue, elle avait une vue imprenable sur leur bâtisse. Chiyoh leva les yeux vers Ezio au moment où il lui déclarai qu’il était content de travailler avec elle. La jeune femme sentit une chaleur au niveau des joues, signe qu’elle rougissait. Elle avait été prise au dépourvu.
- Je… Je suis plutôt solitaire aussi, mais c’est bien d’avoir quelqu’un sur qui compter.
Elle replaça son œil dans sa visière pour éviter de bafouiller encore plus ou de devenir aussi écarlate qu’une tomate. Elle n’avait pas l’habitude qu’on lui fasse des compliments.
- Je vois cinq gardes à cinq entrées différentes. Pour l’instant, ils semblent immobiles et n’ayant pas de visu sur les autres, ce qui devrait nous faciliter la tâche si nous allons allumer le feu. Car soit, ils quitteront leur poste, soit d’autres partiront et nous pourrons les éliminer discrètement.
Heureusement, le travail pouvait ramener à l’instant présent Chiyoh. Elle lâcha son arme pour regarder Ezio.
- Je suis prête à leur faire face. C’est vrai que je ne les connais pas, mais je suis déterminée à réussir. Quelqu'en soit le coût.
L'aube se glissait à travers les stores poussiéreux, projetant des rayons discrets sur les murs défraîchis du motel. Assis sur une chaise bancale, je sentais le poids du temps et des responsabilités peser sur mes épaules. Ce monde moderne ne me laissait guère de répit, tout comme Florence autrefois, mais aujourd'hui, les ennemis n'avaient plus de visages aussi reconnaissables. Les Templiers se cachaient derrière des entreprises et des écrans, tissant une toile complexe, presque invisible. Mais je les traquais toujours, sans relâche.
Chiyoh, méthodique, continuait de nettoyer son fusil de précision, chaque geste mesuré, chaque pièce parfaitement emboîtée. Je l’observai un moment, admirant cette rigueur. Elle avait une détermination que je reconnaissais, celle d’une personne qui sait pourquoi elle se bat. Moi aussi, je portais en moi cette flamme, attisée par la perte et les promesses que je m’étais faites il y a bien longtemps. Les Templiers ne se contentaient pas de voler des vies, ils volaient des libertés, et ce, depuis des siècles.
« Tu n’as pas à être désolée, » répondis-je d’une voix basse, sans tourner la tête. « Leur mort n’a pas été vaine. Elle a forgé celui que je suis devenu. Chaque pas que je fais est en leur honneur, chaque Templiers abattu est une victoire en leur nom. » Je marquai une pause, cherchant mes mots alors que les souvenirs affluaient. « Mais oui, cette guerre, elle est semblable à une hydre. Couper une tête n’est jamais suffisant. Il faut frapper au cœur, au centre névralgique. Là où ils ne s’y attendent pas. »
Mon regard se porta par la fenêtre, à peine entrouverte. Je distinguais le bâtiment où se terraient nos ennemis. De là, leurs agents surveillaient, calculaient, complotaient. Mais pour combien de temps encore ?
Chiyoh suggérait une diversion, un incendie, quelque chose qui les forcerait à réagir, à déplacer leurs forces. Une idée simple mais efficace. Et surtout, cela nous laisserait un espace, un moment de vulnérabilité chez eux que nous pourrions exploiter.
Je hochai la tête, me levant enfin de la chaise. « C’est une bonne idée, » dis-je en me rapprochant de la fenêtre pour mieux évaluer la situation. « Leur arrogance est leur plus grande faiblesse. Ils croient avoir le contrôle, mais ils ne sont pas prêts à gérer plusieurs fronts à la fois. » Je jetai un coup d’œil à Chiyoh, qui, concentrée sur son fusil, ajustait la lunette. « Si nous frappons rapidement, nous pourrons non seulement détourner leur attention, mais aussi les affaiblir de l’intérieur. »
Je fis quelques pas dans la pièce, réfléchissant aux prochaines étapes. Les hommes que nous voyions étaient des soldats, certes, mais il y avait plus. Toujours plus derrière ces façades d'apparence normale. Derrière ces murs, des serveurs, des archives numériques, des données précieuses que je savais pouvoir exploiter. Dans cette guerre, l’information était une arme aussi puissante que n’importe quelle lame.
Je me penchai vers mon sac, sortant un ordinateur portable. « Je vais fabriquer des bombes de diversion. Pendant que tu créeras une diversion d’un côté, je peux pénétrer leurs systèmes. Trouver des failles, dénicher des informations. Cela nous donnera non seulement un avantage stratégique, mais cela pourrait aussi révéler leurs autres bastions, des noms, des identités que nous pourrions traquer plus tard. »
Les Templiers modernes étaient devenus plus insidieux. Ils ne se battaient pas sur des champs de bataille, mais dans les conseils d’administration, dans les salles de serveurs. Ils se dissimulaient derrière des hommes de pouvoir, des banques, des entreprises. Mais leur soif de contrôle n’avait pas changé.
Je m'arrêtai, croisant les bras, le regard fixé sur la rue en contrebas. « Une fois que tu auras déclenché cela, tu devras agir rapidement. Je me connecterai à leurs réseaux pendant que leur attention sera ailleurs. Nous devons agir comme des ombres dans la nuit. Invisibles, insaisissables. »
Mon esprit vagabonda un instant vers Florence, vers ces ruelles étroites où j'avais appris à me battre, à survivre. Ici, tout était différent, mais en même temps, si semblable. La guerre se livrait toujours dans les rues, les ennemis étaient toujours là, tapis dans l’ombre, attendant le bon moment pour frapper.
Je tournai de nouveau mon regard vers Chiyoh. « Il y a quelque chose que tu dois savoir, » dis-je doucement. « Cette mission… elle ne se terminera pas facilement. Chaque victoire nous rapprochera de notre but, mais il y aura toujours une nouvelle tête à couper. Si tu choisis de continuer sur cette voie, tu dois savoir que cela ne prendra jamais fin. Il y aura toujours d’autres Templiers, d’autres menaces. Mais je te fais confiance pour comprendre ça. Tu es prête à payer ce prix. »
Je me dirigeai vers mon sac, laissant le poids de mes mots flotter dans l’air. Il n’y avait pas de place pour l’hésitation. Nous avions choisi cette vie, cette guerre, et elle ne nous laisserait jamais tranquilles. Mais en elle résidait aussi un sens, un but plus grand que nous. Pendant que Chiyoh guettait nos ennemis à travers la lunette de son arme, j’allais me mettre à la préparation des bombes artisanales.
Je pouvais en fabriquer assez facilement, c’était une compétence que j’avais développée voici bien longtemps déjà et qui m’avait été bien utile à plusieurs reprises. J’ignorais si les Templiers allaient reconnaître là ma signature, mais je comptais bien faire usage de mes différentes capacités pour nous aider. Je refusais d’exposer trop Chiyoh. Elle m’avait suivi dans cette aventure, sans poser de questions, et à présent, je ressentais le besoin de faire en sorte qu’il ne lui arrive rien. « Quoi qu’il arrive, je te couvre. »
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Chiyoh Mori
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Sam 28 Sep - 19:06
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- Même si leur mort à servi un but pour toi, je suis tout de même désolée que tu aies dû en passer par là. Tu es l’homme que tu es actuellement grâce à cette perte et elle te donne l’énergie de mener à bien ton combat, mais ça reste une épreuve difficile.
Elle n’insisterait pas plus sur le sujet. C’était inutile. Il semblait qu’Ezio avait fait son deuil et que sa détermination à venger ses proches était son moteur pour continuer son combat. Elle était tout de même sincèrement désolée pour lui. Personne ne devrait vivre ce genre de choses. Cela lui rappelait Hannibal qui avait une histoire similaire avec sa sœur même si les termes n’étaient pas les mêmes et les conséquences non plus. Elle avait eu de la peine pour lui quand le psychiatre lui avait révélé son histoire. Chiyoh avait un grand cœur ce qui lui avait déjà causé des soucis. Mais là n’était pas la question. Elle aurait l’occasion de repenser à tout ceci plus tard.
La femme lâcha un instant sa tâche première pour regarder Ezio se lever et s’approche de la fenêtre. Il était habillé d’une manière tout à fait banale, mais le mouvement avait fait se coller son tee-shirt à son corps. Il était dangereux rien que par sa musculature. Il n’était pas tout en masse, mais en muscles dessinés, prêts à être utilisés pour tuer. Ou pour protéger.
- Je trouve que c’est un bon plan. J’avoue que je serais plus rassurée si nous n’étions pas séparés, mais c’est notre meilleure chance.
Chiyoh regarda droit dans les yeux son camarade lorsqu’il lui parla de l’implication qu’elle devrait mettre dans cette mission. Qu’elle s’engageait dans quelque chose duquel elle aurait du mal à sortir. Elle s’autorisa un regard vers l’extérieur comme si elle disait adieu à sa liberté une fois de plus. Elle laissa échapper un soupir et tourna son regard vers lui.
- Je ne partage pas encore tes convictions à 100%. Mais j’ai quelqu’un que je suis prête à protéger quel que soient les conséquences et les Templiers semblent être sûr sa trace. Je ne laisserai pas ça advenir.
Elle continua de le regarder droit dans les yeux, pour laisser transparaître toute son implication dans ce qu’elle venait de lui dire. Elle connaissait les risques, mais au moins, cette fois, elle n’était pas seule.
- Je te couvre aussi… Partenaire ?
Elle savait qu’il prenait ses propres responsabilités et qu’il était conscient des risques, mais elle devait avouer que cela changeait quand même les choses pour elle de s’inquiéter pour quelqu’un d’autre. Elle n’en avait pas l’habitude, mais elle appréciait l’idée de pouvoir compter sur lui et réciproquement. Elle sentit ses joues légèrement rougir devant l’appellation qu’elle lui avait donnée et préféra détourner la tête pour la lunette de son fusil au lieu de le regarder créer ses bombes artisanales.
Elle resta un long moment à surveiller les allées et venu des gardes, indiquant toujours à Ezio ce qu’elle voyait. Elle n’hésita pas à mettre le filtre de vision de nuit quand le jour déclina. La fatigue commençait à se faire sentir, mais elle était trop concentrée pour vraiment le remarquer. Elle lâcha un instant son observation pour se tourner vers Ezio.
- Je pense qu’on devrait attaquer après demain à 12h45 quand les gardes font les changements de shifts. Ils seront désorganisés et ils auront oublié les deux touristes amoureux qui passaient près de chez eux. Qu’en penses-tu ?
Elle laissa la place qu’elle occupait à Ezio et lui montra un endroit en particulier à la gauche du camp.
- Si je fais un feu là-bas, que je retourne me cacher à un autre endroit pendant qu’ils l’éteignent, que tu rentres dans le bâtiment avec tes bombes et que je viens te rejoindre pour te protéger pendant que tu voles tout ce qu’on pourra en termes de données…. Je pense qu’on a un plutôt bon plan.
Les paroles de Chiyoh résonnèrent dans l’air chargé de tension de la chambre de motel, et je ne pus m’empêcher d’esquisser un léger sourire face à sa détermination. J’étais satisfait de l’entendre parler ainsi, car cela signifiait qu’elle comprenait, au-delà des mots, ce que cette lutte représentait. Pas seulement pour moi, mais pour tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, étaient pris dans l’engrenage des Templiers modernes. Ils n’étaient pas des soldats sur un champ de bataille, mais leurs actions laissaient toujours des traces, des vies brisées, des destins détournés. Elle avait quelqu’un à protéger, et cela me rappelait mes propres motivations. Les sacrifices que l’on fait par amour sont souvent ceux qui façonnent les hommes.
Je pris une profonde inspiration, tournant le regard vers elle alors qu’elle planifiait avec précision. Elle proposait d’attaquer après-demain, au moment où les gardes changeaient de poste. Cela nous laisserait une ouverture, une faille dans leur sécurité que nous pourrions exploiter. Pendant qu’elle détaillait son plan, je m’approchai, notant chaque détail. Le moment était bien choisi, et son idée d’allumer un feu pour les distraire était ingénieuse. Nous pouvions frapper deux fois : une diversion à l’extérieur et une incursion intérieure, pour perturber leurs systèmes et dérober des informations.
Je hochai la tête, appréciant sa stratégie. Elle semblait anticiper chaque mouvement, chaque réaction, ce qui rendait notre travail plus facile. Son regard perçant se posa sur moi, et je vis une détermination similaire à celle que j’avais autrefois. C’était étrange de voir autant de confiance dans les yeux d’une autre personne. Cela me rappelait mon passé, mes camarades perdus dans cette guerre séculaire.
« Très bien,» murmurai-je, croisant son regard avec une intensité qui ne laissait pas de place au doute. « Nous frapperons là où ils ne s’y attendent pas. Ils sont si sûrs de leur supériorité qu’ils en oublient qu’ils ne sont pas invincibles. »
Je revins à mes préparations, continuant de monter les bombes artisanales avec une concentration presque machinale. Mes mains glissaient sur les composants, les assemblant rapidement et efficacement. Dans ce monde moderne, il fallait des compétences diverses pour survivre, et cela ne m’avait jamais semblé aussi évident qu’à cet instant. Je savais que chaque action que nous allions entreprendre devait être parfaite, chaque mouvement calculé. Dans cette guerre de l’ombre, les erreurs ne sont pas permises.
Le jour déclina progressivement, et Chiyoh continua d’observer, me tenant informé de chaque détail. Sa patience et son regard attentif nous permettraient de frapper avec une précision redoutable. Le temps s’étira, et la nuit recouvrit la ville de son voile sombre. Seuls les néons des rues illuminèrent vaguement les façades du motel. Pendant un instant, je me retrouvai transporté dans les souvenirs des veilles nocturnes passées, celles où je surveillais les rues de Florence, attendant le bon moment pour agir, pour frapper, pour disparaitre avant que quiconque ne comprenne ce qui s’était passé.
Quand Chiyoh suggéra son heure, 12h45, je ressentis une satisfaction silencieuse. Elle avait réfléchi, calculé, et elle avait raison. « C’est parfait, » répondis-je en me redressant, observant avec elle la direction qu’elle avait pointée. « Leur structure de sécurité repose sur des habitudes. Ils se croient intouchables tant qu’ils suivent leur routine. Mais, une fois distraits, ils seront vulnérables, et c’est là que nous interviendrons. »
Je pris sa place devant la fenêtre, regardant le bâtiment en contrebas avec un regard calculateur. Dans ce monde numérique, le vol d’informations pouvait causer des ravages plus grands qu’un assassinat. Le monde s’effondre quand ses fondations sont sapées de l’intérieur. Mon rôle dans cette bataille n’était plus seulement de manier la lame mais aussi d’infiltrer leurs systèmes, de révéler leurs secrets. En perturbant leurs serveurs, en volant leurs données, nous aurions le pouvoir de les exposer, de montrer au monde la pourriture qui rongeait leurs organisations.
Je me tournai vers Chiyoh. « Une fois que tu déclenches le feu, assure-toi de rester cachée. Ils enverront des hommes pour vérifier les environs. Je rentrerai dans le bâtiment pendant leur absence, et pendant qu’ils s’acharneront à maîtriser les flammes, j’aurai le champ libre pour accéder à leurs serveurs. » Je pris une pause, regardant le plafond un instant, pesant mes mots. « C’est une mission risquée, mais c’est notre meilleure chance de leur porter un coup fatal. Je prendrai tout ce que je pourrai sur leurs serveurs et, ensemble, nous sortirons avant qu’ils ne réalisent ce qui s’est passé. »
Je sentais une énergie nouvelle, une rage contenue, prête à exploser. Les Templiers pensaient être à l’abri derrière leurs portes blindées et leurs systèmes de sécurité. Mais, comme Chiyoh et moi, ils étaient vulnérables à ceux qui savaient où frapper. Je lui fis signe de me rejoindre près de la table où étaient posées les bombes et l’ordinateur. « Le lendemain de l’attaque, nous devrons nous éclater rapidement. Si possible, j’ai besoin que tu puisses couvrir notre fuite. » Mon regard se fit plus intense. « Ce que nous faisons ici, c’est pour bien plus que nous-mêmes. C’est aussi pour tout ce qu’ils ont pris aux autres. »
Je tendis la main vers elle, une poignée ferme, un pacte silencieux. « Partenaire, » répétai-je avec une voix rauque. L’heure approchait, et avec elle, la promesse d’un combat qui changerait peut-être le cours de notre mission. En quittant la chambre, je savais que les heures suivantes seraient cruciales. Nous avions un plan, une stratégie, et une détermination qui pourrait faire chanceler même les plus puissants des Templiers.
Le silence s’épaissit autour de nous tandis que la nuit enveloppait la ville. Nous étions prêts, prêts à frapper comme des ombres, à prendre ce qui leur importait le plus, et à disparaître avant qu’ils ne puissent réagir. Nous étions des assassins, et cette nuit, nous leur montrerions que certains secrets ne peuvent être gardés, que certaines batailles ne peuvent être perdues.
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Chiyoh Mori
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Lun 14 Oct - 13:29
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Le regard perçant que lui lançait Ezio avait de quoi déstabilisé quelqu’un. Pourtant, Chiyoh était ravie d’y plonger les yeux, car elle voyait une détermination chez lui qu’elle avait rarement rencontrée. Elle avait toujours eu l’impression que son histoire à elle était « trop ». Elle s’était trop sacrifiée, elle était trop entêtée, elle avait trop donné… Pourtant aujourd’hui, elle sentait une détermination aussi forte que la sienne en Ezio et ça lui faisait beaucoup de bien. Elle rencontrait un égal. Ils n’avaient peut-être pas les mêmes motivations, peut-être pas le même but final, mais dans cette mission en particulier, ils se rencontraient. Ils étaient alignés. Ils étaient confiants en leur réussite malgré le danger, malgré l’incertitude qui régnait toujours sur ce genre de plan.
Pendant que la nuit tombait progressivement sur la ville, enveloppant lentement leur base de fortune, Chiyoh se surprit à observer les mains précises d’Ezio. Elle n’avait jamais monté le genre de mécanisme qu’il mettait en place, aussi elle le regarda avec attention pour comprendre comment il faisait. Elle était curieuse et elle était fascinée par ses mains méticuleuses. Elle arrêta finalement de l’épier et se reconcentra sur la lunette de son arme. Ce n'était pas le moment de rêvasser.
Ezio finit par la rejoindre à la fenêtre. Il lui expliqua comment il envisageait leur action. Elle écouta en hochant la tête, partageant son idée sur leur organisation. Elle le rejoint à la table quand il le lui demanda et finalement, il lui tendit la main pour sceller leur alliance. Elle plaça doucement sa main dans la sienne et elle se connecta à son regard. Elle finit par rompre le contact et annonça qu’elle allait prendre une douche. Elle avait passé la journée à observer leurs ennemis, elle considérait qu’elle pouvait s’octroyer quelques minutes pour elle. Il fallait aussi dire que ce contact avec Ezio l’avait un peu perturbée. Il avait un regard si intense et elle avait pu sentir les calles sur les mains très capables de son partenaire. Elle devait se mettre un peu sous l’eau froide pour reprendre sa détermination au lieu de se laisser distraire par un homme.
Il ne s’agissait pas de n’importe quel homme, il fallait le dire, mais tout de même. Elle laissa l’eau fraîche couler sur son corps, reprenant ses esprits. Elle attrapa une serviette minuscule qui était présente dans la salle de bain dont l’hygiène générale était au mieux suspecte. Ce motel accueillait vraiment dans des conditions particulières… Elle se rendit compte qu’elle n’avait pas pris son sac avec elle : laissé dans la chambre avec Ezio. Elle avait besoin de sous-vêtements propres et rechignait à remettre ceux qui étaient sales… C’est donc timidement qu’elle ouvrit la porte et qu’elle sortie dans la chambre seulement vêtue d’une petite serviette blanche qui couvrait sa poitrine et s’arrêtait tout juste à ses fesses.
- J’ai oublié mon sac…
Elle traversa doucement la pièce et attrapa son sac à dos sans oser jeter le moindre coup d’œil à Ezio. Elle se sentait particulièrement exposée bien qu’elle tienne d’une main implacable la serviette sur son corps. Voilà pourquoi elle était douée pour bosser en solo… Quand elle était avec quelqu’un, surtout aussi attirant qu’Ezio, elle faisait des bêtises. Elle se renferma dans la salle de bain et laissa un long soupir s’échapper de ses lèvres. Elle allait pouvoir se changer. Elle marmonna pour elle-même des insultes quant à sa bêtise de n’avoir pas pensé à son sac plus tôt. Elle n’arrivait pas à imaginer ce qu’Ezio avait pu penser d’elle. Peut-être qu’il hésiterait à faire une mission aussi périlleuse avec une tête en l’air comme elle l’avait été… Il fallait qu’elle agisse comme si de rien n’était. Comme si ce n’était pas une grossière erreur et qu’il ne s’agissait de rien de grave. Il avait déjà dû voir un certain nombre de femmes et cela n’avait pas dû lui faire le moindre effet. Elle était sa partenaire de travail après tout.
Le cliquetis de mes outils s'interrompit lorsque j'entendis la porte de la salle de bain s'ouvrir. Sans lever les yeux tout de suite, je sentis une tension légère mais palpable envahir l’espace. Puis, sa voix, douce, presque timide, brisa le silence : « J’ai oublié mon sac… » Je relevai le regard, et la vision qui s’offrit à moi me prit légèrement au dépourvu. Chiyoh, vêtue uniquement d’une petite serviette blanche qui peinait à dissimuler son corps élancé, traversait la pièce avec une démarche prudente, presque hésitante.
Je restai immobile, ancré dans ma position, ne montrant aucune réaction visible. Mes années d'entraînement m'avaient appris à garder un visage impassible dans les situations les plus inconfortables, et celle-ci, bien que différente de celles auxquelles j’étais habitué, ne faisait pas exception. Il y avait pourtant un éclat de vulnérabilité dans son attitude, une réserve que je n’avais jamais perçue chez elle jusqu’alors. Chiyoh n’était pas seulement une guerrière méthodique, elle était aussi humaine, avec ses doutes, ses faiblesses cachées. C’était une révélation inattendue, mais cela ne changeait rien à ce que je pensais d’elle : une combattante redoutable et une alliée précieuse.
Elle attrapa son sac avec une rapidité mesurée, évitant soigneusement de croiser mon regard, puis retourna précipitamment dans la salle de bain. Je ne dis rien, me contentant de reprendre la préparation des explosifs. Pourtant, son passage avait laissé une trace, une impression que je n’aurais pas cru possible. Depuis le début de notre mission, nous avions été concentrés, focalisés sur notre objectif commun, mais ce bref instant de vulnérabilité humaine m’avait rappelé que, sous le masque de l’efficacité et de la discipline, nous restions des êtres de chair, avec nos propres failles.
Le bruit de l’eau qui coulait à nouveau dans la salle de bain était presque apaisant. Je continuai d’ajuster les détonateurs avec des gestes précis, m’efforçant de maintenir l’esprit clair. Les missions, qu’elles soient à Florence ou dans cette ville moderne, demandaient une concentration totale. La moindre distraction pouvait être fatale, et pourtant… je me surpris à penser à elle. Non pas à la manière dont elle s’était présentée quelques instants plus tôt, mais plutôt à l’équilibre fragile qui existait entre nous, entre cette confiance naissante et la barrière invisible que nous maintenions pour nous protéger l’un l’autre.
Le bruit de la porte qui s’ouvrit à nouveau me ramena à la réalité. Chiyoh réapparut, cette fois vêtue de vêtements propres, prête à reprendre sa place de sniper expérimentée. Son visage portait encore les traces de cette gêne, mais elle n’en laissait rien paraître dans ses gestes. Elle reprit sa position près de la fenêtre, reprenant sa surveillance sans un mot. La tension de ce moment s’était dissipée aussi rapidement qu’elle était apparue.
Je me levai enfin, laissant mes outils sur la table, et me dirigeai vers la fenêtre à mon tour. La nuit s’étendait désormais totalement sur la ville, dissimulant les mouvements des hommes en contrebas, ces soldats des Templiers que nous surveillions depuis des heures. Ils n’avaient aucune idée de ce qui les attendait. Je me postai à côté de Chiyoh, mon regard se posant instinctivement sur elle un instant avant de retourner à notre cible. La lueur des lampadaires éclairait à peine les contours des rues, laissant d’immenses zones d’ombre dans lesquelles nous nous glisserions bientôt.
« Demain, » dis-je d’une voix basse, presque un murmure, « tout sera différent. » Je me tournai légèrement vers elle, mes yeux cherchant les siens. « Je sais que cette mission n’est pas facile, et que les risques sont nombreux. Mais je veux que tu saches que, quoi qu’il arrive, tu as prouvé ta valeur à mes yeux. Nous sommes des partenaires, et je te fais entièrement confiance. »
Je marquai une pause, laissant mes paroles se diffuser dans l’air pesant de la pièce. « Tu n’as pas à t’inquiéter pour ce qu’il s’est passé tout à l’heure, » ajoutai-je, d’un ton plus détendu. « Je ne suis pas du genre à laisser ces choses-là me distraire lors d’une mission. En dehors, par contre, je ne peux pas te garantir que j’aurais pu rester de marbre face à une telle apparition… » Une légère lueur d’humour passa dans mon regard, avant que je ne tourne de nouveau la tête vers l’extérieur. « Ce qui compte, c’est que demain, nous serons prêts. »
Je savais que ce que nous allions affronter n’était pas simplement une mission de plus. C’était un coup décisif, un affrontement où la moindre erreur pouvait nous coûter la vie. Mais, quelque part, dans cette dynamique étrange qui s’était installée entre Chiyoh et moi, je trouvais une source de force que je n’avais pas ressentie depuis longtemps. Cette confiance mutuelle, cette complicité silencieuse, me rappelait les rares moments où j’avais pu compter sur quelqu’un d’autre dans cette guerre interminable.
Je me détournai finalement de la fenêtre, attrapant mon sac pour vérifier une dernière fois notre équipement. « Reste concentrée, Chiyoh, » dis-je en me dirigeant vers la porte. « Demain, ce sera notre moment. Je vais veiller sur nous deux. »
Et, sans un mot de plus, je quittai la pièce, laissant derrière moi le silence de la nuit et les préparatifs pour ce qui allait être l’une des missions les plus cruciales de notre guerre contre les Templiers.
L’adrénaline commençait déjà à couler dans mes veines.
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Chiyoh Mori
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Mer 23 Oct - 11:45
wanting something does not give you the right to have it
Chiyoh se posta de nouveau à sa fenêtre et sentit la présence d’Ezio à côté d’elle. Même s’il murmurait, dans le silence de la pièce, ses mots faisaient de l’effet. Demain, ils se mettaient en place et leur réussite dépendrait de beaucoup d’éléments. Il fallait qu’ils y arrivent coûte que coûte. Cyiyoh arrêta de regarder dehors et leva la tête vers Ezio. Elle se perdit un instant dans son regard, dans lequel elle pouvait lire tellement de détermination à réussir leur mission. Elle était habitée du même feu…
- Je te fais confiance aussi. Tu sais que je te couvrirais de ma position autant que possible.
Elle était fière de se battre avec lui. Mais elle déchanta bien vite quand il reprit la parole. Elle se sentit immédiatement rougir et elle du se faire violence pour ne pas rompre le contact visuel. Il l’avait donc vue… Enfin, elle le savait déjà, mais il n’avait pas fait de remarque à ce sujet avant alors elle s’était dit qu’il avait été insensible ou pas intéressé, mais il lui confirmait là qu’il l’avait vu et que dans d’autres circonstances…
- Je serais concentrée sur la mission, ne t’en fais pas.
C’est tout ce qu’elle parvient à dire avant de reporter son regard au-dehors comme il l’avait fait. Le reste de la nuit était anecdotique. Ils se préparaient l’un et l’autre à devoir affronter le lendemain midi. Ils se séparèrent dans le hall du motel et se dirigèrent l’un comme l’autre vers leur destination.
Chiyoh se dirigea vers son côté de la mission. Elle refoula la peur qu’elle pouvait ressentir pour mettre à profit sa détermination. Elle savait au fond d’elle, qu’elle ne s’inquiétait pas tellement pour elle, mais aussi pour Ezio. Elle avait le beau rôle dans leur plan, elle serait plus protégée qu’Ezio qui devrait pénétrer dans le bâtiment. Elle lui faisait confiance et elle le savait capable. Il ne fallait pas qu’elle se fasse du soucis pour lui car elle serait déconcentrée.
Sa partie de la mission se déroula bien. Elle arriva sur les lieux sans encombre et alluma son feu comme ils l’avaient planifié. Elle partit se mettre à l’abri plus loin pour éviter un conflit direct. Les gardes ne tardèrent pas à arriver, mais leur nombre était impressionnant. Ils arrivèrent rapidement à s’organiser pour éteindre les flammes. Ce n’était pas bon… Ezio avait besoin de plus de temps…
Chiyoh devait lui donner plus de temps. Elle sortit son sniper rapidement et elle décida de prendre un risque. Elle commença à tirer sur les gardes qui finissaient d’éteindre le feu. Elle en tua plusieurs avant qu’ils ne la repèrent et se mettent à répondre… Elle abandonna sa position avec son équipement et partit se mettre à l’abris. Elle espérait que cette deuxième diversion donnerait plus de temps à Ezio.
Elle partit se cacher dans un bar où ils avaient convenu de se retrouver une fois tout ceci terminé. Elle avait au préalable rangé son matériel dans son sac à dos pour passer à nouveau pour une touriste. Les gardes avaient vite perdu sa trace, car elle se trouvait à une très bonne distance d’eux. Maintenant, elle attendait Ezio. Les minutes s’écoulèrent, à la fois lentement et rapidement. Lentement, car il n’était pas là. Rapidement, car il mettait du temps à revenir. Elle s’inquiétait pour lui, mais elle ne pouvait rien faire de plus…
Que ferait-elle s’il ne revenait pas ? Il avait toujours semblé confiant en leur réussite et elle aussi. Mais s’ils avaient échoué… Hannibal, serait-il en danger ? Serait-elle capable de traquer une pareille organisation seule ? Ezio était bien plus qualifiée qu’elle pour tout ceci…
Elle regarda à nouveau sa montre. Les minutes devinrent une heure et un nœud désagréable se créa dans le ventre de Chiyoh. Elle n’avait pas l’habitude d’agir avec quelqu’un et elle comprenait pourquoi il était plus simple de mener à bien des missions en solitaire. Elle se faisait du souci. Régulièrement, c’est-à-dire toutes les 30 secondes, elle vérifiait son téléphone au cas où Ezio voudrait communiquer avec elle par ce biais. Mais rien. Aucune nouvelle. Silence radio. Devait-elle retourner sur place pour essayer de le récupérer ? Et s’il était en train de se faire torturer ? Elle ne pouvait pas y aller, elle se ferait, sans aucun doute, attrapée avant d’avoir pu l’aider…
Le bar où nous avions convenu de nous retrouver était plongé dans une ambiance feutrée, presque oppressante. Des silhouettes se mouvaient lentement dans la pénombre, accompagnées par le murmure discret de conversations anodines. Le regard fixe, j'observais les portes battantes de l’entrée, attentif à chaque mouvement, chaque ombre qui pourrait trahir l’arrivée imminente de Chiyoh. Les minutes s’étaient étirées comme des heures depuis que je m’étais échappé de ce nid de Templiers, mais quelque chose clochait.
Les premières phases de la mission avaient été impeccablement orchestrées. Le feu déclenché par Chiyoh avait fait son effet, attirant les gardes à l’extérieur, leur laissant à peine le temps de réagir à la menace. J’avais profité de ce chaos pour pénétrer dans l’immeuble, mes bombes artisanales prêtes à déclencher une série d’explosions en cas d’urgence. Les couloirs déserts m’avaient offert une avancée rapide, chaque porte déverrouillée me rapprochant des serveurs que je convoitais. C’était presque trop facile, pensais-je alors, alors que les ventilateurs des systèmes se faisaient entendre à travers le murmure des données transférées. Mais c’est à ce moment-là que tout avait dérapé.
Le téléchargement de leurs informations s'était interrompu brusquement, un bruit d'alarme sourd résonnant dans les murs du bâtiment. En une fraction de seconde, je sus que j’avais été repéré. Sans réfléchir, j'avais déclenché mes explosifs, créant un chaos suffisant pour couvrir ma fuite. Mais il y avait eu une résistance inattendue, un nombre de gardes bien plus élevé que ce à quoi nous nous étions préparés. Ils avaient anticipé nos mouvements, sentis que quelque chose se tramait. Ma sortie avait été bien plus violente que prévu. Et je me blessai lors d’une altercation, recevant un gros coup dans le haut du dos, avec un objet contondant que je n’eus pas le temps d’identifier.
Je ne pouvais m’empêcher de revoir les visages de ces hommes que j'avais dû abattre, des mercenaires au service des Templiers, trop sûrs d'eux. Mais la vérité était là : nous avions frôlé l'échec. Si Chiyoh n’avait pas pris la décision d’intervenir en tirant sur les gardes à l’extérieur, je ne serais peut-être pas là pour la retrouver. Sa deuxième diversion avait été un coup de maître, me donnant juste assez de répit pour terminer mon travail. Pourtant, en cet instant, l’inquiétude me rongeait de l'intérieur. Où était-elle ?
Je savais qu’elle était une combattante aguerrie, capable de se sortir des situations les plus délicates, mais l’attente devenait insupportable. Chaque minute qui passait sans la voir franchir ces portes me torturait. Le nœud dans mon estomac se resserrait alors que les scénarios possibles défilaient dans ma tête. Et si elle avait été repérée ? Capturée ? Chaque son de pas derrière moi semblait annoncer son arrivée, mais à chaque fois, ce n’était qu’un autre client du bar, ignorant des enjeux qui se déroulaient dans l’ombre.
Je jetai un rapide coup d’œil à mon téléphone, aucune notification. Silence radio.
« Calme-toi, » me murmurais-je intérieurement. L’anxiété n’était pas une alliée dans ces moments-là. Pourtant, il était impossible de la chasser complètement. Je repensais à ses gestes précis en maniant son fusil, à son regard assuré malgré l’incertitude de notre mission. Elle m’avait dit qu’elle me couvrirait, et elle l’avait fait. Si elle n’était pas encore là, c’était probablement parce qu’elle était en train de s’assurer qu’elle n’avait pas été suivie.
Les secondes continuaient de s’égrener. J’imaginais les pires scénarios : les Templiers, leurs méthodes brutales, leur capacité à briser même les esprits les plus résistants. Je me surprenais à m’inquiéter plus que je ne l’aurais cru pour elle. Jusqu’à maintenant, j’avais mené mes batailles seul, et cela me convenait. Mais Chiyoh avait changé quelque chose en moi. Sa présence m’avait rappelé que l’on n’avait pas besoin d’être seul pour porter ce fardeau, que la confiance partagée pouvait renforcer notre détermination. C’est à ce moment précis, alors que l’inquiétude atteignait son paroxysme, que je la vis enfin entrer dans le bar.
Elle apparut, silhouette discrète mais déterminée, son sac à dos bien serré sur ses épaules. Son visage était tendu, marqué par l’effort et peut-être l’angoisse de cette mission, mais elle était là. En sécurité. Je laissai échapper un soupir de soulagement que je n'avais même pas conscience de retenir.
Je me levai immédiatement pour aller à sa rencontre, dissimulant mon propre soulagement et la douleur de mon dos sous un masque de calme. En m’approchant, je pouvais lire dans ses yeux qu’elle avait ressenti la même pression, la même peur de ne pas me voir revenir. Mais nous étions là, tous les deux. Vivants.
« Bien joué, Chiyoh, » dis-je avec une voix plus douce qu’à l’accoutumée. Mon regard se plongea dans le sien. « Ta diversion... elle a fait toute la différence. Sans toi, je n’aurais pas pu terminer le travail. » Je lui offris un sourire discret, mais sincère. « Et j’ai récupéré ce que nous étions venus chercher. »
Je sentis la tension se relâcher lentement, comme si le poids des dernières heures s’évaporait enfin. « Je sais que ça a été difficile, » continuai-je, plus grave cette fois. « Mais tu as prouvé que tu es plus qu’à la hauteur. Tu es une alliée précieuse, Chiyoh. »
Les mots que j’avais prononcés flottaient encore dans l’air entre nous, mais je sentais que ce n’était pas le moment de parler des détails, pas encore. Chiyoh était là, assise devant moi, et bien que l’adrénaline de la mission s’était dissipée, il y avait une autre tension, plus subtile, qui s’installait. Je pouvais voir dans son regard qu’elle se posait mille questions, mais derrière cette façade de calme, je percevais une fatigue, peut-être même une vulnérabilité qu’elle ne laissait que rarement paraître.
Nous venions de traverser une épreuve, et je savais que, dans ces moments, il fallait parfois laisser retomber la pression, juste un instant, avant de plonger à nouveau dans l'action. Le poids des informations que j’avais récupérées pesait lourd sur mes épaules, mais je le gardai pour moi. Ce n’était ni l’endroit, ni le moment pour cela. Chiyoh, elle, avait besoin d’un moment de répit.
Je fis glisser mes doigts le long du bord de la table, mon regard toujours rivé sur elle. « Nous avons réussi, » murmurai-je, un sourire à peine perceptible aux coins de mes lèvres. « C’était risqué, mais nous avons réussi. » Elle leva les yeux vers moi, et je crus y voir un soulagement, bien que fugace.
Le silence qui suivit n’était pas inconfortable, mais il était chargé de ce que nous n’avions pas encore dit. Je la voyais comme elle était vraiment, bien plus qu’une simple combattante, bien plus qu’un sniper habile. Il y avait en elle cette force tranquille, mais aussi cette humanité qui me touchait plus que je ne voulais bien l’admettre.
« Chiyoh, » dis-je doucement, brisant la légère tension qui semblait s’accumuler. Je penchai légèrement la tête, l’observant avec plus de douceur que je ne l’avais fait jusqu’à présent. « Ce soir, nous avons accompli quelque chose d'important, ensemble. Mais ce que je veux que tu comprennes, c’est que peu importe ce qui nous attend, je serai là. »
Elle baissa les yeux un instant, comme si elle cherchait à comprendre la profondeur de mes paroles, ou peut-être à ignorer ce qu’elles évoquaient en elle. Elle n’avait pas l’habitude d’être protégée, je le savais. Elle était comme moi, indépendante, habituée à mener ses batailles seule. Pourtant, nous étions là, côte à côte, et quelque chose de plus profond que cette mission semblait se tisser entre nous.
Je laissai échapper un léger soupir, puis pris une gorgée de l’eau qui traînait sur la table, cherchant à masquer l’étrange sensation qui s'installait en moi. « Tu sais, tu n’as pas à tout porter toute seule. » Ma voix était presque un murmure. Je me rendais compte que mes mots résonnaient en moi autant qu’ils étaient destinés à elle. Depuis trop longtemps, j’avais aussi fait ce choix de solitude, ce besoin de tout gérer seul, mais avec elle, je sentais une différence. Une sorte de connexion qui ne nécessitait pas de mots.
Elle finit par relever les yeux vers moi, et je vis dans son regard une hésitation. Comme si elle se battait intérieurement avec cette idée, avec cette possibilité de laisser quelqu’un l’aider, ou peut-être même la comprendre. Je ne dis rien de plus, la laissant trouver ses propres réponses. À cet instant, ce n’était plus la mission qui comptait, mais ce que nous étions en train de construire, à deux, dans cette pièce sombre.
Après quelques instants de silence, je fis un geste lent, presque inconscient, et tendis doucement ma main sur la table, non pas pour sceller une alliance comme auparavant, mais pour simplement créer un lien, un contact humain. « Nous n’avons pas à tout affronter seuls, pas cette fois. »
Je ne la quittais pas des yeux, laissant ces mots flotter entre nous. Le poids de la mission s'était temporairement évanoui. Ce n’était plus simplement une guerre contre les Templiers. C’était aussi la découverte de ce que nous pouvions être l’un pour l’autre dans ce combat. Une complicité, une confiance silencieuse qui allait bien au-delà des armes et des stratégies.
Je ne savais pas encore où cela nous mènerait, mais je savais que ce moment comptait, que ces quelques minutes dans ce bar insignifiant étaient le début de quelque chose de plus grand. Je levai la main pour appeler le barman et je lui demandai de la glace dans un linge, pour soulager le haut de mon dos, ainsi que des boissons pour nous deux. « Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? »
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Wanting Something Does Not Give You The Right To Have It || ft. Chiyoh Mori