(Terminé) La tronçonneuse ▿ Annie.

Comment était-elle arrivée là ? Aucune idée ? Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle se trouvait ici. Une porte ouverte et voilà qu'elle se retrouvait dans une ruelle sans trop savoir comment. Techniquement, elle aurait dû se retrouver dans une autre pièce, mais elle était à l'extérieur au rez-de-chaussé, alors qu'elle était au quatrième étages. L'endroit lui semblait inconnu, plutôt sombre, mais le plus étrange était ce bruit qu'elle entendait et qui attirait grandement son attention. Bien qu'elle ne s'y connaissait pas tellement dans ce genre d'engin, elle avait appris depuis qu'elle était ici à connaitre un peu plus la technologie de ce monde. Cet engin que cet homme à la tête encapuchonnée ou plutôt masqué par un étrange... sac ? tenait dans sa main une tronçonneuse. Engin pour couper des arbres en général ou du bois, mais qui semblait très menaçant devant elle.

A côté d'elle, elle constata qu'elle n'était pas seule, qu'une autre femme était présente juste là. Visiblement, la même tension était la même chez cette inconnue. Pourquoi se trouvaient-elles toutes les deux ici devant cette personne pas très rassurante ? Personne ne bougeait, mais quand le bruit de la tronçonneuse devint plus intense et que l'homme fit un pas en avant, en brandissant son "arme", Annie ne tarda pas à tourner les talons pour courir. Sans arme difficile de se défendre. Se transformer en titan risquerait de détruire tout autour d'elle et de blesser la jeune femme avec elle. Elle était donc bloquée à ce niveau là.

La ruelle était un cul de sac, impossible de s'échapper et la porte était fermée. Il n'y avait qu'une échelle qui permettait de monter dans l'immeuble. Cependant, il fallait faire descendre l’échelle, sans l'aide de la jeune femme elle ne pourrait pas y parvenir. "Monter sur mes épaules et grimper ! Ça fera descendre l’échelle ! Vite !" ordonne t'elle car elle n'avait pas envie de se faire découper en morceau, pas du tout !

Les explications ça n'allait pas être pour le moment. Difficile de comprendre ce qu'il se passait et pourquoi. Tout ce que Annie savait, c'est qu'elle était dans cette étrange ruelle, le genre pas très rassurante et qu'en plus de cette autre jeune femme qui était là à côté d'elle, il se trouvait cet homme masqué par ce qui semblait être un sac de patate et tenant dans ses mains une tronçonneuse, objet plutôt inquiétant. C'est comme si le temps était presque suspendu, personne ne bougeant ou n'osant respirant, redoutant ce qu'il pourrait se passer au moindre geste. Mais l'homme finit par avancer, actionnant son outil de bricolage pour devenir une arme mortelle. Car de toute évidence, si la chaine d'une tronçonneuse arrive très facilement à couper du bois, elle le fera encore plus de facilité pour trancher la chair. Le seul réflexe, la fuite ! Annie n'avait rien à disposition pour se défendre et là, elle doutait pouvoir faire quoi que ce soit. Se transformer était une possibilité, mais la rue n'était pas large, elle pourrait détruire les bâtiments et causer la mort de cette jeune femme. Si elle a déjà beaucoup de sang sur les mains vis à vis de son passé, elle ne voulait plus ôter la vie à présent.

Telle une simple humaine, elle prenait donc la fuite aussi, mais la ruelle n'offrait pas d'issues. Un cul de sac qui pourrait causer leur mort... Rapidement, elle voit l’échelle pour monter vers les étages, mais il faut la faire descendre, c'est "télescopique". Sans attendre, elle intime la jeune femme de grimper sur ses épaules pour atteindre ce qui pourra être leur salut, elle l'espère. Au moins, l'inconnue agit, elle l'aide à monter sur ses épaules et le reste c'est elle qui le fait. L'échelle descend sous son poids et Annie peut suivre le mouvement dès que sa comparse d'infortune est assez haut. Quant à ses questions... difficile d'avoir la moindre réponse. "Comment suis-je censée le savoir ? On a pas le temps pour ça pour le moment, faut échapper à cet homme," balance Annie tout en montant. Elle espérait atteindre la plateforme avant que l'homme armé de la tronçonneuse n'arrive et qu'elle puisse remonter. Hélas, elle voit bien que l'échelle ne remonte pas et quand elle regarde vers le bas, elle voit que leur poursuivant à attraper l'un des barreaux pour empêcher que l'échelle ne monte. "C'est pas bon ça ! Faut qu'on s'en aille et vite !" Annie n'hésite pas à s'approcher de la fenêtre de ce qui devait être un appartement pour la briser d'un coup de poing. Tant pis pour les blessures, ça va se régénérer rapidement. La fenêtre est ouverte, elle jette un coup d’œil, la tronçonneuse va mettre du temps à monter, l'objet était lourd et encombrant. "Vite, on a pas le temps de trainer, entrez !" ordonne t'elle en restant en arrière ne sachant pas si l'inconnue était apte à se battre.

A son tour, elle pénètre à l'intérieur par la fenêtre, c'est donc dans un vaste bureau qu'elles se trouvent. Elle pensait que c'était des habitations mais non. C'était clairement ce que les gens appellent un open space. Il devait bien y avoir un endroit ou se cacher ou bien un escalier pour monter ou descendre et prendre la fuite. Est-ce que barricader la fenêtre ne pourrait pas non plus leur donner un peu de temps ? Annie décide alors de pousser une énorme armoire devant pour leur donner encore plus de temps.

La situation était difficile et surtout très dangereuse. Cette tronçonneuse était une arme importante contre elles et difficile de réussir à se battre à arme égale contre ce genre d'engin. Déjà, la fuite avait été la chose la plus intelligente à faire et la seule également. Coincée dans la ruelle, il n'y avait qu'en grimpant dans l'immeuble qu'elle et l'inconnue avaient une chance de salut.

A l'intérieur, les deux femmes n'avaient pas plus de chance de survie, enfin... tant que le bonhomme n'était pas entré ça leur donnait du répit. Annie avait pris initiative de bloquer la fenêtre avec une armoire. C'était plus de la poudre aux yeux qu'autres choses. La tronçonneuse pourra surement endommager tout ça. Mais le temps qu'il grimpe avec son engin, elles ont peut-être une chance de trouver une solution ou du moins un plan pour agir. Comme le disait l'autre jeune femme rester ici n'était pas une bonne idée. "Encore faut-il trouver une sortie ou un endroit ou se cacher," propose t'elle. Ses bureaux n'étaient pas le meilleur endroit pour se cacher. Mais il offrait un espace assez grand pour fuir si l'affreux arrivait.

Sa partenaire dans cette histoire délirante lui demanda si elle ne pouvait pas attaquer l'homme à la tronçonneuse pendant qu'elle servait d’appât. C'était là un plan direct et risqué. En soit, Annie pourrait surement parvenir à l'attaquer et le désarmer, mais pas sans blessure. On parle quand même d'un objet aussi tranchant qu'une lame et devoir contrecarrer ça sans arme, c'était du suicide pur et dur. Certes, même si elle se fait blesser ou qu'elle perd un membre, elle pourra se régénérer, mais elle préférerait ne pas aller jusque là. D'autant plus que si sa tête tombe, elle sait que ça en sera fini d'elle. Ce n'est pas une immortelle, juste quelqu'un avec un physique dopé à l'essence de titan. "Est-ce qu'on est désespéré au point de déjà faire une mission suicide ?" demande t'elle. "Essayons déjà de trouver une sortie ou un endroit ou se cacher et après on avisera pour la mission suicidaire !" Chaque chose en son temps, ça lui semblait être une meilleure idée et elle n'est pas familière de ce genre d'outil/arme. En plus, observer son ennemi pourrait être une bonne idée pour essayer déceler des faiblesses chez lui. "On regarde si les portes sont ouvertes ?!" A peine dit, elle commence à avancer. Des coups se firent entendre derrière le meuble qui bloquait la fenêtre. Il était là, il avait fait vite, ceci ne leur donne donc qu'une très courte longueur d'avance. La première porte qu'elle test était fermée, la seconde aussi. L'ascenseur ne marchait pas et la porte menant aux escaliers semblait aussi verrouillée. Comme de par hasard ! Le bruit de la tronçonneuse se faisait entendre, en train de détruire le meuble bloquant la fenêtre. Annie attrapa la jeune femme par la main pour la tirer derrière un bureau avec elle. L'homme venait de pénétrer à l'intérieur.

Annie n'avait pas du tout prévu de devoir affronter une tronçonneuse. De base, pour elle ça devrait être un jeu d'enfant de pouvoir la dégommer sous sa forme titanesque. Le problème, c'est que faire ça dans le bâtiment, c'était mettre la vie de l'autre jeune femme en danger en détruisant tout. Elle devait donc pour le moment subir et se cacher, c'était la seule chose à faire. Même une transformation partielle serait trop dangereuse à l'intérieur.

Quand l'homme entra, la jeune femme et elle s'étaient cachées derrière un bureau en espérant qu'il passe sans les voir. Techniquement, il n'avait aucun moyen de les voir, elles étaient bien camouflées. Sauf que ce fou détruisait à tire larigot tout ce qui se trouvait sur son passage et même ce qu'il y avait autour de manière hasardeuse, sans logique. Ce n'était pas bon pour elle. Annie croisait les doigts pour qu'il épargne leur cachette. Sauf que voilà, la tronçonneuse commença à entamer le bureau derrière lequel elles se trouvaient. L'autre demoiselle, effrayée ce mit à crier. Comme ça, il n'avait plus aucun doute qu'elles se trouvaient là.

La titan ne tarda pas à se lever, prête à se défendre. Mais l'engin était coincé dans le bureau, enrayé, il n'arrivait pas à la sortir. Une aubaine et ça, Sybil l'avait bien compris car elle s'éloignait déjà. Annie la rejoignit alors qu'elle lui demandait quoi faire. Le cerveau du groupe c'était visiblement elle, pourtant, elle n'avait pas spécialement de solution à proposer sur l'instant. "La porte, là bas !" indique t'elle en montrant la double porte à côté de l'ascenseur. C'était fermé à clef, mais rien d'impossible pour Leonhart. Sa force même sous forme humaine était plus importante que celle d'un humain. Un grand coup de pied dedans et la porte céda sous le choc. "On y va ! Vite !" Dans l'idée, elle aurait voulu descendre, mais pour une obscure raison, l'escalier était bloquée par des objets. Est-ce que la ville cherchait à les tuer ? "C'est une blague ?!" s'exclame t'elle en voyant ça. Seule solution, gravir les marches vers les étages. Attrapant la jeune femme par le bras, elle l'entraine avec elle vers les étages supérieurs, jusqu'à une porte qui voulu bien s'ouvrir. Étrangement, sans aucune logique, l'endroit ressemblait à un sous-sol. Le genre de long couloir sombre, avec des gros tuyaux et des câbles et des lumières clignotantes. "C'est quoi ça ?" Un toit aurait été plus logique, mais cette ville et la logique ne faisait tout simplement pas bon ménage. "On court, on trouvera peut-être une sortie plus loin," s'écrit elle en entendant la tronçonneuse raisonner dans le cage d'escalier. Ce type n'abandonnait donc jamais !

Sybil se sentait ridicule. Elle avait réagi par réflexe, sans réfléchir, sans avoir le temps de se contrôler. Le stress et la peur avaient pris le dessus un court instant et elle s'était mise à crier de surprise. L'autre femme paraissait relativement calme face à une situation comme celle-ci. Il était évident qu'elles ne venaient pas du même monde et qu'elles n'avaient jamais eu à affronter les mêmes épreuves. Sybil n'avait jamais eu à affronter des dangers de la sorte. Elle était courageuse, mais face à ce qu'elle connaissait ou face à ce qu'elle était capable de comprendre. Là, face à un homme fou armé d'une tronçonneuse, les choses étaient évidemment beaucoup plus compliquées.

Sybil avait profité du petit problème de ce monstre pour prendre la fuite et s'éloigner. Il lui faudrait bien quelques secondes avant de décoincer la tronçonneuse et ça leur laissait le temps de trouver une solution. Enfin, ça laissait le temps à cette autre femme de le faire parce que face à tout ça, Sybil n'arrivait pas à trouver la moindre idée. Sur les idées d'Annie, elles s'étaient donc dirigées vers une double porte. Mais cette porte était fermée, alors comment est-ce que ça pouvait les aider ? Apparemment, ce n'était qu'un léger détail pour la jeune femme à ses côtés qui avait fait céder la porte d'un simple coup de pied. Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt ? Et, surtout, n'était-ce pas impossible pour un être humain de faire ça ?

Il n'y avait pas de temps à perdre pour les questions, alors Sybil se retenait, mais ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Il fallait fuir. Descendre était impossible puisque la sortie était obstruée par des débris. Elles devaient donc monter, elles n'avaient pas le choix. Annie l'avait donc entraînée par le bras pour monter les marches les unes après les autres. Elles avaient fini par trouver une porte ouverte. Une porte qui semblait les mener à une cave, un sous-sol, plus qu'à tout endroit que l'on aurait pu trouver en hauteur. « Je n'aime pas ça... » S'était-elle contentée de souffler pour toute réponse. Cet endroit, l'ambiance qui s'en dégageait... Sybil en frissonnait d'avance, mais elles n'avaient pas d'autres choix.

Les deux femmes, entendant la tronçonneuse résonner, n'avaient d'autres choix, il fallait courir. Alors, elles avaient couru. En ligne droite puisqu'elles n'avaient pas d'autres choix. Sybil sentait son corps se fatiguer, mais elle ne faiblissait pas. Enfin, elle essayait. Il fallait résister. Essayer. Pour survivre à tout ça.

Et, elle s'était brutalement stoppée. Soit elles étaient en train de tourner en rond, soit ce type connaissait des raccourcis ou était magicien puisqu'il était devant elles. La première solution lui paraissait être la plus probable, elle avait l'impression de reconnaître la porte non loin de l'homme à la tronçonneuse. Celle par laquelle elles étaient entrées. « Nous sommes revenues au point de départ ! Comment est-ce possible ? » Sa question n'attendait pas vraiment de réponse, mais ça avait de quoi surprendre. Quoi que, en réalité, devait-ce vraiment être surprenant que cette ville soit aussi peu logique ? Devait-elle s'étonner de n'avoir couru qu'en ligne droite pour finalement revenir là, au point de départ ? Certainement pas.

Ceci devrait être facile pour Annie d'éliminer cet individu avec sa tronçonneuse, du moins sous sa forme titanesque. Là, elle n'avait pas trop le choix et ne pouvait que rester humaine, histoire de limiter les dégâts. Qui sait ce qu'il pourrait se passer si elle se transformait ? Écraser Sybil n'était pas une option possible. Si par le passé, à un moment de sa vie, elle aurait pu se transformer en se fichant d'éliminer des vies humaines, ce n'était plus le cas aujourd'hui. Sa vision avait changé et elle avait compris que la rancune des Mahr pour Paradis était finalement futile. Une guerre sans fin et si personne n'arrêtait cela, rien ne pourra évoluer. Après tout, Annie n'était pas une Mahr. Certaines personnes avaient fini par lui ouvrir les yeux et elle avait aussi fini par comprendre.

Alors, la fuite était l'unique option. Prenant son acolyte d'infortune, les voilà en direction du toit. Sauf que la porte débouchait sur ce qui ressemblait plus à un couloir dans un sous sol. Ceci n'avait aucune logique, mais cette île jouait avec ça justement. Sans plus attendre, le duo se mit à courir pour s'éloigner et espérer trouver une autre issue.

Voilà, l'homme à la tronçonneuse apparu devant elle. Comment est-ce possible ? Sybil indiquait qu'elles étaient de retour au point de départ. Ceci n'avait vraiment aucune logique, Annie ne comprenait pas. "Bon sang, où qu'on aille, il finira toujours par nous rattraper." Ce couloir de l'infini qui semblait ramener au point de départ comme par magie n'offrait pas de réelle solution. "Bon, on va reprendre la porte d'où on vient. Je vais l'affronter, tu passes en force." Annie ne voyait plus que ça. Le moment de la confrontation était arrivé. Elle va devoir se battre sous forme humaine, heureusement qu'elle a toujours été doué au combat. Elle espérait que Sybil trace. "Dès qu'il est occupé, tu cours sans te retourner, je te rejoins après !" lance t'elle. Sans plus de détail, elle se rapproche de l'homme à la tronçonneuse. Sur ses gardes, prête à réagir. Il fait vrombir sa machine et tente de la trancher. La chance c'est que son engin est imposant et lourd, ses mouvements sont donc assez lent. Ainsi, elle put esquiver sur le côté et venir porter un coup dans l'abdomen du type. Pas trop déstabilisé, il poussa Annie et tenta de nouveau de l'attaquer. Nouvelle esquive, un peu juste, l'engin entaillant le haut de son bras. Ce n'était pas grand chose, elle avait vu pire et l'adrénaline anesthésie la douleur pour le moment. Elle fait en sorte que Sybil puisse passer sans problème, il est bien trop focus sur elle de toute manière. Dès qu'elle a une ouverture, elle parvient à le mettre à terre et s'échappe, claquant la porte derrière elle. De nouveau dans les escaliers, elle redescend pour se retrouver aux même étages qu'à leur arrivée. La jeune femme a dû se cacher, elle ne la voit pas. Déjà, elle entendant le gars et sa tronçonneuse en haut. Merde, il ne lâchait rien celui là !

Ce type était du genre coriace et le terrasser allait être compliqué, surtout sans arme. Annie avait les capacités de le réduire à néant, mais pour ça, il faudrait qu'elle se transforme en titan. Comment faire dans un immeuble sans que sa comparse d'infortune se retrouve écrasée ou ensevelie sous des gravats et risquer de mourir ? La seule solution était de la jouer fine et de fuir pour le moment.

Son combat ne dura que quelques secondes, assez pour que Sybil puisse se sortir de ce "tunnel" incompréhensible et qu'elle même puisse ensuite partir. Gagner du temps, c'est ce qu'il fallait, mais dès qu'elle entendu la tronçonneuse derrière elle, elle comprit que ça allait être difficile de se débarrasser de lui.

Dans l'open space, Sybil lui fit signe et elle vint se planquer près d'elle. Son bras saignait, mais pas trop abondamment, sa nature de titan la fera guérir vite si elle le souhaite. Le bruit de la tronçonneuse raisonnait dans l'escalier, annonça l'arrivée du fou furieux. Ceci n'en finira donc jamais. "Je vais encore le retenir. Tu vas sortir par la fenêtre par laquelle on est entrée. Une fois dehors, tu suis la ruelle et tu t'éloigne le plus possible de l'immeuble d'accord ? C'est très important, tu dois t'éloigner au maximum et si jamais il y a du monde autour, dit leur aussi de prendre leur distance." C'était l'heure de passer aux choses sérieuses, mais elle devait s'assurer que la jeune femme suive ses instructions à la lettre, c'était très important. "Cours ! Fuit !" ordonne t'elle quand elle voit l'homme apparaitre. Ce dernier savait déjà où elles étaient et se dirigeait vers elle. Annie attrapa une chaise pour la balancer sur l'homme à la tronçonneuse, histoire de le ralentir. Le temps que Sybil sorte et s'éloigne, elle allait devoir lutter au moins trente secondes voir plus d'une minutes pour être sûre qu'elle était loin. Évitant au maximum le contact, elle jetait sur lui ce qu'elle pouvait, tournait autour des bureaux qu'il coupait en deux. Ce cirque durera autant qu'il le faut. Annie étant prête à tout moment à se transformer.

Fuir n'était plus une option et Annie n'aimait de toute manière pas ça. De toute manière, il suffisait de voir comment ça se passait, à chaque fois, l'homme à la tronçonneuse les rattrapait. Fallait en finir une bonne fois pour toute avant que l'une d'elle ne se fasse tuer. La blonde savait qu'elle avait plus de chance de survie, c'était une commandante, une soldate, elle était entrainée pour ça et surtout elle est le titan féminin. Sauf que se transformer ici, dans le bâtiment, avec Sybil dans le coin n'était pas possible sous peine de le tuer dans la destruction des lieux. Tout ce qu'elle pouvait fait, c'était gagner du temps en retenant leur adversaire et lui demander de fuir.

Elle avait exprimé son ordre le plus clairement possible, mais aussi assez sèchement pour éviter toute discussion. L'autre jeune femme était incrédule, mais elle devait lui faire confiance et faire ce qu'elle lui disait. Au moins, quand l'homme armée de sa tronçonneuse arriva, la peur avait dû la saisir de nouveau, car elle pris la fuite comme demandé. Le tout était à présent de gagner du temps, assez pour lui laisser le temps de descendre l'échelle et de fuir avant de se transformer.

Le combat contre son ennemi était donc inévitable, elle évitait le plus possible les assauts, mais à un moment l'arme vient entailler profondément son avant bras. Annie ne cria pas, mais la douleur était là. C'était rien, elle pouvait même perdre un membre ce n'était pas un problème. Quand elle estima qu'elle avait attendu suffisamment longtemps, elle n'eut même pas besoin de se blesser pour déclencher la transformation vu qu'elle l'était déjà. Des éclaires et un corps gigantesque se format en à peine quelques secondes autour d'elle. Ce corps géant détruisit totalement la bâtiment qui commença à s'effondrer. La main d'Annie avait attrapé son ennemi à présent aussi petit et vulnérable qu'une mouche. Il tenta de lui cisailler le doigt, mais elle pouvait renforcer sa peau et la rendre aussi dur que du diamant. De son regard inexpressif, elle l’observait, dire qu'il avait causé tant de problème... Puis la pression de sa main se fit plus fort sur lui jusqu'à l'écraser, faisant craquer chacun des os de cet homme, le réduisant en bouillant tel un vulgaire insecte. Il était mort, elle avait gagné ! Annie lâcha le corps qui fit une chute de plusieurs mètres avant de se retrouver dans les décombres. Avec toute la poussière provoqué par l'effondrement, elle ne voyait pas si Sybil était là. Est-ce quelle devait fuir ou s'assurer qu'elle allait bien ?

Annie sortit de son titan en toute discrétion, laissant le corps se décomposer avec des vapeurs qui pouvaient masquer en parti ce corps gigantesque. La blonde se retrouva dans la rue, à la recherche de sa compagne d'infortune, oubliant qu'elle n'avait à présent plus une seule blessure sur le corps.

Annie espérait que les dégâts ne feraient de mal à personne. Mais c'était pour le moment la seule option pour éliminer l'homme à la tronçonneuse. Sa transformation avait réussi et contre un corps aussi gigantesque et sa faculté à pouvoir durcir sa peau, impossible de lui faire du mal. Son ennemi fut facilement écrabouillé entre ses mains. Ceci lui rappelait le passé quand les soldats volaient autour d'elle pour essayer de l'éliminer et qu'elle ne faisait qu'une bouchée d'eux. Façon de parler car elle ne les a jamais mangé, mais c'est pour dire avec quelle facilité elle en avait tué. Son ennemi du jour n'y avait pas échappé, il ne restait plus grand chose que lui et son corps n'était de toute manière plus reconnaissable, même sa machine de mort était en morceau. Par contre, elle avait détruit les lieux, mais c'était un mal pour un bien. Les transformations en titan ne sont jamais dans la demi mesure.

De la poussière, suite à la destruction de l'immeuble, flottait dans l'air. Difficile de voir bien loin et de respirer sans tousser. Annie aurait pu partir comme ça, telle une voleuse, mais elle devait s'assurer que Sybil aille bien et qu'elle ne soit pas coincée dans les décombres malgré son ordre de fuir le plus loin possible. Ainsi, elle avait quitté son titan, laissant son corps se dégradé naturellement pour retrouver le plancher des vaches. Il lui fallut un peu de temps pour retrouver la jeune femme. A première vu, elle allait bien ce qui soulagea Annie. "Je vais bien merci," répond t'elle en jetant un coup d’œil derrière elle. "Ça va ? Rien de cassé ?" demande t'elle quand même juste au cas où. "Je ne peux pas t'expliquer ce qu'il sait passé, l'important c'est qu'on soient vivantes toutes les deux." Cela serait trop long à expliquer et elle ne se sentait pas de devoir raconter toute son histoire où au moins essayer de faire comprendre. Sa nature de titan, elle la gardait secrète, c'était plus sûr ainsi. Au loin, elle entendait le son des sirènes, pompiers et policiers étaient en train d'arriver. "Le secours arrivent. Tu devrais les attendre pour te faire ausculter. Je ne peux pas rester, je dois y aller." Elle n'avait aucune envie de croiser des collègues, de devoir expliquer ce qu'il s'était passé. Son secret devait rester secret. Alors, elle fit un petit sourire à Sybil, s'assura qu'elle n'avait rien et quitta les lieux sans attendre.