La neige tombe et il fait extrêmement froid dehors. La neige cache quelques plaques de verglas, plaques que Severus, tu ne vois pas. Tu tombes alors. Tu es couvert de neige et entièrement gelé. Par chance, Sybil, tu passe par là. Tu aide Severus à se relever et tu l’invites à entrer chez toi pour lui offrir un chocolat chaud et se réchauffer un peu en attendant que la tempête se calme.
Le secret santa ▿ Sybil : Secret Santa te demande d’être altruiste avec cet inconnu. ▿ Severus : Secret Santa te demande de te montrer gentil avec Sybil et de lui offrir un petit quelque chose en échange de son attention et de sa gentillesse.
Les informations ▿ Chaque personnage a reçu une enveloppe avec son secret santa. Il ne comprend pas forcément de quoi il s'agit puisque l'événement n'a souvent lieu que plusieurs heures plus tard, mais il comprend que ce qui est en train de se passer, ce n'est pas du hasard. Tout avait été prévu par la ville... Ou le Père Noël, qui sait.
Severus Snape
▿ Ton univers : Harry Potter
▿ Date de naissance : 09/01/1988
▿ Age : 36
▿ Métier : Ingénieur chimiste pour une firme pharmaceutique
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur : Always...
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Baguette magique
▿ Occlumancie
▿ Légilimancie
▿ Potionnisme
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▿ Pseudo : Ameknos
▿ Avatar : Adam Driver
▿ Copyright : Eilyam
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
La neige tombait en silence, drapant le monde dans un manteau blanc, froid, imperturbable. Je marchais, seul, mes pensées noyées dans l'épaisse brume de mon esprit. La lettre, une enveloppe scellée portant le sceau de ce qu'ils appelaient "Secret Santa", pesait lourd dans ma poche. Une absurdité. Un jeu puéril. Et pourtant, elle était là, insistant sur sa présence.
Je n'avais guère de patience pour ces festivités superficielles, ces mascarades de joie et de convivialité. Mais la ville, ou peut-être le Père Noël lui-même, en avait décidé autrement. On m'avait assigné une tâche, une mission dénuée de sens à mes yeux : être gentil avec Sybil. Sybil Crawley, un nom qui sonnait étrangement à mon oreille, porteur d'une innocence et d'une douceur qui me semblaient si éloignées de mon monde.
Mes pas étaient mesurés, réfléchis, mais la neige dissimulait traîtreusement des plaques de verglas. Un instant d'inattention, et je sentis mes pieds glisser sous moi. Le monde se renversa, et je me retrouvais à terre, la neige s'insinuant froidement sous mes vêtements et s'amoncelant sur moi, glaciale et impitoyable. Ma cape était trempée, mes cheveux noirs piqués de blanc, et un frisson d'humiliation me parcourait. Ma dignité, semblait-il, avait glissé aussi vite que mes pieds. Severus Snape, professeur de potions, maître occlumens et legilimens, vaincu par un morceau de glace. Un vulgaire morceau de glace moldue, qui plus est.
Pourquoi, me demandai-je, avais-je mérité une telle disgrâce ? Une chute aussi banale, aussi dérisoire. Étais-je si négligeable aux yeux du destin pour subir un sort si ordinaire ? Allongé dans la neige, je contemplais le ciel gris, un instant, avant de fermer les yeux et de laisser mon esprit errer un peu, me demandant amèrement ce que j'avais fait pour mériter une telle déchéance. Ce moment de faiblesse, si ordinaire, si banal, contrastait cruellement avec l'image de maîtrise et de puissance que je m'efforçais de projeter. Pourquoi le destin s'acharnait-il ainsi sur moi ? Était-ce une punition pour les ombres de mon passé, ou simplement l'ironie cruelle d'un monde indifférent à mes tourments ? Ces questions me tourmentaient, alimentant le feu de mes doutes intérieurs. Avais-je le droit de participer à ces festivités, moi, un homme hanté par des souvenirs douloureux et des choix qui n’étaient pas toujours les plus judicieux aux yeux du monde ? Méritais-je vraiment l'attention ou les cadeaux de Noël, ces manifestations de joie et de bonté qui me semblaient si étrangères ? Mon existence solitaire était-elle le juste prix de mes erreurs, ou y avait-il encore une lueur d'espoir pour quelqu'un comme moi ? Moi, un homme qui avait passé sa vie dans l'ombre, tiraillé entre regrets et rancœurs. Quel genre de cadeau pourrait convenir à un homme comme moi, dont l'existence était si éloignée de ces réjouissances ?
La réponse vint sous la forme inattendue d’une femme. Une silhouette que je ne reconnus pas et qui, dans ce blanc immaculé, me sembla surgir de nulle part.
Il n'y avait rien de plus beau que la période de Noël et l'hiver, aux yeux de Sybil. Chaque visage reflétait la joie. La neige recouvrait les sols. Les enfants s'amusaient et éclataient de rire en se lançant des boules de neige ou en glissant sur les plaques de verglas. Partout, les décorations fleurissaient. Les sapins trouvaient une place, bien au chaud, dans les foyers. Décorés et avec une étoile à leur sommet, ils trônaient en maître, attendant l'arrivée du Père Noël dans la nuit de Noël, accompagné de ses rennes et de sa hotte débordant de cadeaux. L'odeur du pain d'épice embaumait chaque coin de rue...
Oui, Sybil aimait décidément beaucoup cette fête et cette période. C'était donc joyeuse et souriante que la jeune femme était sortie de son travail pour rentrer chez elle. Elle avait hâte de retrouver la chaleur de son foyer. Elle se voyait déjà, un chocolat chaud entre les mains, observer la neige qui tombait au-dehors. Pourtant, le destin en avait décidé autrement. D'abord, alors qu'elle avait retiré ses gants un instant, ces derniers étaient tombés. En un rien de temps, juste le temps pour elle de s'en rendre compte, déjà, sa paire de gants était recouverte par la neige. Elle avait cherché un certain temps, mais ses mains étaient gelées à fouiller ainsi dans la neige, alors elle abandonnait. Des gants, elle en avait d'autres, ce n'était pas bien grave. Puis, alors qu'elle avait repris la route et qu'elle n'était plus qu'à quelques pas de chez elle, elle avait aperçu un homme tomber et ne pas se relever.
D'un pas lent, pour ne pas glisser sur la neige rendue glissante par le gel et ainsi éviter de se mettre à faire du patinage en plein milieu de la rue, elle s'était approchée de cet homme, un sourire réconfortant et poli sur les lèvres. « Severus Snape, je présume ? » Demanda-t-elle doucement, sans aucune moquerie face à sa chute. Ce matin, elle avait reçu une lettre mystérieuse, signée d'un Secret Santa, et elle faisait simplement le lien avec ce qu'elle venait de voir - elle n'avait aucun don de voyance. « Vous devez être gelé, laissez-moi vous aider à vous relever ! » Souffla-t-elle en lui tendant une main et en conservant toujours son sourire pour l'inciter à accepter son aide.
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La neige continuait de tomber, ses flocons semblables à des murmures silencieux qui recouvraient le monde d'un voile de pureté. Allongé dans cette étendue blanche, je tentais de rassembler ma dignité éparpillée, quand une voix douce perça le silence. C'était elle, Sybil Crawley, la dame de mes pensées récentes et l'objet de mon Secret Santa.
« Severus Snape, je présume ? » Elle ne montrait aucune moquerie, son visage empreint d'une bienveillance qui semblait déplacée en ma présence.
Je levai les yeux vers elle, scrutant son visage. Ses traits reflétaient une innocence et une gentillesse presque irréelles dans ce monde où j'avais toujours navigué entre ombres et mystères. Elle tendit la main pour m'aider, son sourire persistant comme un rayon de soleil perçant les nuages sombres. Mon instinct premier fut de rejeter son aide, de me relever seul, de maintenir cette distance glacée que j'avais toujours cultivée. Mais quelque chose dans son regard, un mélange de sincérité et d'empathie, me fit hésiter.
« Vous devez être gelé, laissez-moi vous aider à vous relever ! » dit-elle doucement.
Prenant une grande inspiration, je décidai de briser les chaînes de mon orgueil. Je tendis ma main vers la sienne, sentant la chaleur de sa paume contre la froideur de la mienne. Avec un effort que j'essayai de rendre imperceptible, je me relevai, me tenant debout, face à elle, ma cape encore couverte de neige.
« Merci… » dis-je d'une voix basse, mon ton habituellement sec adouci par un soupçon de gratitude.
Elle sourit encore, son expression reflétant une joie pure que je n'avais pas connue depuis longtemps. Je me rendis compte alors de l'absurdité de ma situation – moi, Severus Snape, acceptant l'aide d'une inconnue, moldue qui plus est, dans une rue enneigée. C'était un moment de vulnérabilité que je n'aurais jamais imaginé possible, et pourtant, je ne pouvais nier la douceur étrange qui s'infiltrait en moi.
« Il semble que nous soyons tous deux victimes de ce Secret Santa, » dis-je en sortant la lettre de ma poche. « Je dois avouer que je ne suis guère familier avec ces traditions moldues. »
J’avais beaucoup de mal avec ce genre de traditions, car elles me semblaient ineptes et sans intérêt. Pourtant, de nombreuses personnes semblaient aimer ce genre de choses. Mais les gens, surtout les moldus, étaient étranges et leur bizarrerie n’était que rarement explicable. Mais s’agissait-il de cette fameuse Sybil dont parlait ma lettre ? La seule personne portant un prénom similaire que je connaissais n’avait rien à voir avec cette jeune femme… celle-ci me paraissait être équilibrée et plutôt normale. Pour autant que je pusse en juger après quelques instants.
« Vous êtes Sybil, n’est-ce pas ?»
Poser la question… c’était la façon la plus simple et la plus pratique pour savoir. Je devais être gentil avec elle et trouver quelque chose à lui offrir… Sans verser dans les clichés un peu trop stéréotypés, j’avais songé à une potion, simplement, mais ne connaissant pas du tout la personne, c’était difficile de pouvoir envisager une recette qui puisse être idéale.
Sybil attendait que cet homme se décide à se relever en attrapant cette main qu'elle lui tendait pour l'aider. Poliment, elle insistait donc en supposant qu'il devait avoir froid et qu'elle ne voulait que l'aider à se relever. Il n'y avait aucun jugement, aucune moquerie face à sa chute, et elle ne voyait pas une façon de le rabaisser, de le blesser dans son ego ou elle ne savait quoi d'autre, dans sa proposition de l'aider. Ce n'était qu'une aide bienveillante qu'elle souhaitait lui apporter, comme cette lettre le lui avait demandé.
Après un certain temps, il avait donc attrapé la main tendue et il s'était redressé. Sybil avait fait en sorte de lui apporter un soutien stable pour qu'il ne glisse pas à nouveau en tentant de se relever sur cette neige transformée en véritable patinoire. Et il avait réussi. « Il semblerait, en effet. » Avait-elle simplement répondu en observant la lettre qu'il avait sortie, tout en sortant la sienne également. « Moldu ? » Elle ne comprenait pas le sens de ce mot, elle n'avait même aucune idée de ce qu'il pouvait signifier et donc de ce qu'il sous-entendait par ses mots, mais puisqu'il parlait de tradition... Voulait-il parler de Noël ? Du Secret Santa ? « Je suis bien Sybil. Sybil Crawley, enchantée. » Confirma-t-elle en lui tendant une main, comme pour rendre les présentations plus officielles. « Il semble neiger de plus en plus... » Constata la jeune femme en jetant un coup d'oeil autour d'elle. « Et vous devez avoir froid, non ? Vos vêtements doivent être mouillés... » Après tout, il était resté un certain temps allongé sur la neige et cela avait dû mouiller ses vêtements, ce qui ne devait rien arranger au froid qu'il devait ressentir. « J'habite juste ici... » Commença-t-elle en désignant une petite maison à quelques mètres à peine, dans laquelle elle possédait un appartement. « Peut-être pourriez-vous entrer un instant pour vous sécher et boire quelque chose de chaud ? » Et, pourquoi pas, pour attendre que la tempête passe. Après tout, elle devait se montrer altruiste et bienveillante envers cet inconnu et elle comptait bien respecter ça - même si ça voulait dire laisser entrer un parfait inconnu chez elle.
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Face à Sybil Crawley, mon esprit s'embrouillait, tiraillé entre la méfiance habituelle et une curiosité inattendue. Son invitation, aussi innocente et bien intentionnée qu'elle paraisse, réveillait en moi un dilemme. La prudence voudrait que je décline, que je maintienne cette distance sécuritaire qui m'avait toujours protégé. Pourtant, quelque chose dans sa manière d'être, cette sincérité désarmante, me poussait à considérer son offre.
« En effet, le froid ne me fait pas peur, mais... » je marquai une pause, pesant mes mots avec soin. « je reconnais l'utilité de se réchauffer après un... incident. » Mon regard glissa vers la maison qu'elle désignait, un havre de chaleur dans la morsure de l'hiver. « Je vous suis, Sybil Crawley. » Il y avait dans ma voix une réserve, une hésitation presque imperceptible, trahissant une vulnérabilité que je m'évertuais à cacher.
Nous nous dirigeâmes vers sa demeure, mes pas mesurés dans la neige, suivant les siens avec une défiance tacite envers cette situation inhabituelle. Mon esprit analysait chaque détail, de la structure de la maison à la disposition des rues, un réflexe de survie affûté par des années d'ombres et de secrets.
Une fois à l'intérieur, la chaleur enveloppante contrastait vivement avec le froid extérieur. Je me tenais légèrement en retrait, observant les lieux avec une curiosité dissimulée sous un masque d'indifférence. Les murs semblaient empreints de la personnalité de leur occupante : chaleureux, accueillants, avec une touche d'originalité qui ne manquait pas de piquer mon intérêt.
J’aurais pu agiter ma baguette en lançant un sort pour sécher mes vêtements en un clin d’œil, mais il y avait des habitudes que l’on ne changeait pas facilement : après des années à ne pas utiliser la magie n’importe quand et n’importe où, il m’était difficile de me lancer comme cela…
Je me délestai de ma cape humide, la posant avec précaution sur un support prévu à cet effet. Ma méfiance, bien que toujours présente, commençait à s'atténuer, remplacée par une curiosité pour cette femme qui défiait les normes de ma vie habituelle.
« Je suis désolé… je n’ai pas l’habitude… » J’étais un peu perdu, en réalité, parce que tout ceci m’échappait. Entre les moqueries et le harcèlement que j’avais vécus dans mon adolescence, les moments violents de mon passé, mon arrivée ici et cette vie nouvelle, parmi les moldus… autant dire qu’en plus de ne pas avoir l’habitude qu’on me prête un peu attention, je n’étais pas non plus tout à fait à l’aise avec l’idée de me retrouver comme cela, chez une femme que je ne connaissais pas. Les seules femmes qui m’avaient semblé dignes de confiance au fil du temps étaient Lyly Evans et Minerva McGonagall. Même ma pauvre mère n’était pas à la hauteur pour terrasser ma méfiance… Sybil pouvait cacher beaucoup de choses et je savais que de nombreux moldus rêvaient d’avoir des pouvoirs magiques… à défaut d’en avoir, pourquoi ne pas essayer de s’approprier un sorcier ?
Sybil sentait la méfiance de cet homme. Sa réserve. Il restait sur ses gardes et elle le comprenait. Après tout, elle n'était qu'une parfaite inconnue et il ignorait tout d'elle ou des dangers qu'elle pouvait représenter - il ne fallait jamais se fier aux apparences, après tout. Sybil, de son côté, se montrait moins méfiante. Bien sûr, elle avait conscience du danger qu'un inconnu pouvait représenter, du masque qu'il pouvait porter et du monstre qui pouvait se cacher dessous, mais elle se montrait agréable et gentille, comme la lettre le lui demandait, mettant ainsi sa méfiance de côté. A toujours se méfier de tout, la vie en devenait insupportable et ce n'était pas cette vie que Sybil avait envie de mener.
Il admettait avoir besoin de se réchauffer et il acceptait finalement de la suivre chez elle. C'était déjà un premier pas encourageant, un premier pas qui réjouissait Sybil, heureuse de pouvoir lui venir en aide. En silence et en avançant prudemment - mieux valait éviter une nouvelle chute - Sybil s'était dirigée vers son appartement. Elle avait hâte, elle-même, de profiter de la chaleur qui s'en dégagerait, elle devait bien l'avouer.
Une fois arrivée, après avoir ouvert la porte, elle s'était débarrassée de son manteau et s'était avancée pour laisser l'homme faire de même. Même s'il restait en retrait, et même s'il restait méfiant, il avait fini par se débarrasser de son vêtement mouillé, s'excusant au passage. « Vous n'avez pas l'habitude ? » Répéta-t-elle doucement, en souriant, cherchant à comprendre de quoi il parlait. D'être accueillie ainsi par une inconnue ? De chuter dans la neige et d'avoir besoin de l'aide d'autrui ? D'autre chose ?
« Je vous en prie, suivez-moi. » Souffla-t-elle finalement en se dirigeant vers le salon que l'on apercevait depuis l'entrée. « Installez-vous ! » Proposa-t-elle en désignant le canapé, comme une hôte bien élevée le ferait. « Voulez-vous une couverture pour vous réchauffer ? » Elle ignorait à quel point il avait froid et si la chaleur de l'appartement lui suffisait, alors autant se montrer attentionnée jusqu'au bout. « Et voulez-vous boire quelque chose de chaud ? » Rien de tel pour se réchauffer, n'est-ce pas ? Et pour éviter de se regarder bêtement dans le blanc des yeux pendant de très longues minutes, sans avoir de quoi s'occuper l'esprit et les mains, puisqu'il ne semblait pas particulièrement bavard.
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J’avais toujours vécu dans l’ombre, habitué à me méfier de tout le monde… et les seules personnes à qui j’avais donné ma confiance n’avaient pas été tout à fait à la hauteur de mes attentes. Alors, soit j’avais eu tort d’accorder ma confiance, soit personne ne pouvait être digne de confiance à cent pour cent. Dans les deux cas, j’estimais que la méfiance restait la meilleure option pour me préserver. D’ailleurs… cette femme n’avait-elle pas conscience du danger qu’elle pouvait courir en m’accueillant ainsi chez elle ? Certes, je n’étais pas un fou dangereux, mais ça, elle ne pouvait pas le savoir… C’était un peu comme ces jeunes insouciants qui faisaient entrer chez eux des loups-garous sans se poser la moindre petite question. Mais je n’étais pas un lycanthrope. Ni un psychopathe. Peut-être, alors, était-elle bien tombée… à moins que ce ne soit moi ?
Mais très vite, je m’étais embrouillé dans les mots, dans les attitudes… Non, vraiment, je n’avais pas l’habitude et les interactions sociales n’avaient jamais vraiment été mon point fort. Je m’entendais bien mieux avec des chaudrons et des livres qu’avec mes semblables.
« Je n’ai jamais été très sociable.» Voilà ce que je répondis à sa question. Mes mots, plus confessionnels que je ne l'aurais voulu, portaient en eux l'écho d'un passé tourmenté. Avant qu’elle n’ait envie de rire de moi, elle aussi, parce qu’après tout, c’était tout de même ce que beaucoup faisaient quand j’étais jeune et que je devais interagir avec les autres. C’était un peu pour cela que j’avais choisi d’inspirer la peur, plutôt, auprès des élèves de Poudlard. Mieux valait être craint, c’était plus agréable pour moi.
Mais cette femme n’avait pas l’air de vouloir se moquer de moi, ou alors elle cachait bien son jeu. J’avais la décence de ne pas chercher à fouiller son esprit, évidemment, mais je n’avais pas envie de me sentir comme un élève malade entre les mains de Mrs Pomfresh.
Elle m'invita alors à m'asseoir, me proposant une couverture et quelque chose à boire. Son geste, empreint d'une bienveillance naturelle, me rappelait que la chaleur humaine pouvait parfois défaire les nœuds les plus serrés de l'âme. « Un thé bien chaud, si cela ne vous dérange pas. » J'acceptai, cherchant dans ce rituel une familiarité rassurante. Tandis qu'elle s'affairait, je laissai mon regard errer sur les objets qui parsemaient la pièce, chaque élément semblant raconter une histoire, un fragment de vie. Mon esprit, habituellement si prompt à se fermer au monde extérieur, s'ouvrait malgré lui à la curiosité. Qui était vraiment Sybil Crawley ? Quels chemins l'avaient menée ici, à croiser la route d'un homme tel que moi ?
La tasse de thé qu'elle me tendit finalement me fit l’effet d’une bulle d’oxygène dans une marée qui m’assiégeait.
« Je vous remercie, » dis-je, tout en laissant mes doigts se serrer autour de la chaleur de la tasse.
Moi, Severus Snape, j’étais en train d’être bichonné par une moldue. C’était le monde à l’envers. Je levais vers elle mes yeux de jais : « Vous… faites ça souvent ? » Ma question était maladroite, mais c’était tout ce qui m’était venu à l’esprit pour éviter qu’un silence pesant ne s’installe. « Votre thé est délicieux. » Avec mon talent conversationnel, il y avait de fortes chances que Sybil pense que je ne parlais que de thé depuis quelques instants. Au moins, cela faisait un sujet de discussion avec lequel j’étais relativement à l’aise, puisque laisser infuser des feuilles séchées, c’était quelque chose que j’avais fait durent de nombreuses années, même si les décoctions magiques n’avaient rien à voir avec cet excellent Earl Grey.
A son aveu, Sybil ne répondit rien, en dehors d'un sourire plein de douceur. Peut-être que cette situation ne le peinait pas le moins du monde, peut-être même qu'elle était le résultat d'un choix, mais... Elle pouvait tout aussi bien être le résultat de quelque chose qu'il n'avait pas choisi, le résultat des événements et des comportements des autres envers lui. Tout ça, naturellement, elle l'ignorait alors elle préférait éviter de répondre quoi que ce soit, de peur de répondre une bêtise et de se montrer particulièrement maladroite. Dans certaines situations, le silence était préférable.
Par gentillesse, et parce qu'elle était bien décidée à l'aider, elle lui proposait une couverture pour se réchauffer et une boisson bien chaude. Ce n'était pas grand-chose, mais ça l'aiderait très certainement à se réchauffer rapidement. Sybil lui avait donc préparé un thé, comme elle se souvenait l'avoir appris des années auparavant, alors qu'elle avait décidé de se prendre en main et de faire quelque chose de sa vie. Après lui avoir donné sa tasse, elle s'était installée face à lui, sa propre tasse entre les mains. Elle aussi avait bien besoin de se réchauffer, même si elle n'était pas tombée dans la neige, comme lui.
A sa question, Sybil avait souri. Pas par moquerie, mais parce que sa question pouvait vouloir dire tellement de choses à la fois qu'il y avait une maladresse qu'elle trouvait attendrissante. Il essayait de faire la conversation - elle le supposait tout du moins - et elle trouvait ça agréable, ce petit effort de sa part. « Je vous remercie. » Répondit-elle dans un premier temps, alors qu'il lui avait dit que son thé était délicieux. A ce compliment, elle ne pouvait s'empêcher de s'imaginer la jeune fille qu'elle avait été quelques années auparavant... Cette jeune fille qui ne savait même pas faire chauffer de l'eau pour son thé, trop habituée à ce qu'on la serve depuis sa plus tendre enfance. « Quoi ? Offrir du thé à des inconnus rencontrés devant chez moi afin qu'ils se réchauffent parce qu'ils sont tombés dans la neige ? » Demanda-t-elle, amusée, sans jamais se moquer. « Je dois vous avouer que non, ce n'est pas dans mes habitudes. » S'il parlait d'autre chose... Il préciserait, tout simplement, et elle répondrait. « Et vous ? » Sa question était aussi floue que celle qu'il lui avait posée, mais là était tout l'intérêt. Quelque part, avec une telle question, une question si ouverte, une question qui pouvait tout vouloir dire, il pouvait répondre ce qu'il voulait, ce qu'il avait envie de répondre et ce n'était pas plus mal. Ça permettait d'engager la conversation, de voir ce que chacun avait à dire, ce que chacun voulait dire.
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Je ne me sentais pas à l’aise… mais j’étais rarement à l’aise, à vrai dire, hormis lorsque j’étais dans mon élément. Dans mon monde, c’était les potions, ici, c’était la chimie. Cela bouillonnait aussi mais pas de la même manière, il m’avait fallu un petit temps d’adaptation… Tout comme en cet instant… me trouver comme cela chez une inconnue, moldue de surcroît…
Je fus assailli par les souvenirs de soirées précédentes alors que je me préparais à répondre à Sybil. Son sourire m'avait touché, certes de manière subtile, mais il s'insinuait en moi comme une herbe sauvage dans une crevasse de rocher. La salle dans laquelle nous nous trouvions était modeste, mais chaque objet semblait avoir une histoire, chaque meuble un souvenir. Je m'efforçais de garder une certaine distance, de ne pas m'adoucir trop rapidement, de ne pas m'ouvrir trop aisément. Cependant, le confort de la pièce, l'arôme du thé, et la présence de Sybil créaient un environnement où ma garde baissait malgré moi.
« Non, ce n'est effectivement pas dans mes habitudes, » répondis-je d'un ton très sérieux à sa question. « Mais j'apprécie grandement votre geste. Il est rare de rencontrer quelqu'un qui prête attention aux étrangers à ce point... surtout dans des circonstances aussi fortuites. »
Je marquai une pause, scrutant son visage pour une réaction avant de continuer. « Il est vrai que les potions m'occupent habituellement bien plus que les interactions humaines. Peut-être est-ce pourquoi votre hospitalité m'étonne autant. Elle est... rafraîchissante. » Mon regard dévia sur la tasse de thé, observant les volutes de vapeur s'en élever doucement, comme pour chercher les bons mots dans la brume tiède.
Je sentis mon esprit vagabonder, songeant à quel point il était ironique qu'une simple boisson chaude puisse servir de pont entre deux mondes si différents, le mien, si souvent cloisonné et sombre, et celui de Sybil, empreint de lumière et d'ouverture.
« L'habitude... de quoi exactement ? De tomber dans la neige ? D'avoir besoin de réconfort ?» Mes lèvres esquissèrent un demi-sourire. « Je crains que ma vie ne soit généralement pas aussi... pittoresque. C'est plutôt un enchaînement de potions, de livres poussiéreux et de secrets lourds. Et vous, quelle est l'habitude que vous trouvez la plus étrange chez les autres ? et chez vous ? »
Observant l’environnement du lieu, je devinais chez elle des goûts simples, mais raffinés. Cela me faisait me questionner sur ce qui l’avait conduite ici, peut-être une recherche de la tranquillité ou le choix de la solitude ?
La manière dont elle manipulait sa tasse, ses doigts effleurant délicatement le porcelaine, trahissait une certaine nervosité, ou peut-être était-ce de l'anticipation ? C'était difficile à déchiffrer, mais cela ajoutait une couche supplémentaire d'intrigue à notre échange. « Je dois admettre que malgré mes réserves habituelles, je trouve quelque chose de très authentique dans votre présence. Il y a une qualité presque... désarmante à votre manière d'être. » Mon ton était bas, presque introspectif, comme si je révélais plus sur moi-même que je ne l'avais fait depuis des années.
Ils semblaient sortir de leur zone de confort, tous les deux. Ils faisaient ce qu'ils ne faisaient pas habituellement, poussés par cette mystérieuse lettre reçue un peu plus tôt - c'était en tout cas le cas pour Sybil. S'il n'était pas dans ses habitudes d'être dans ce genre de situation, l'homme précisait qu'il appréciait le geste de Sybil, qui accordait de l'attention aux autres. Aussitôt, un nouveau sourire s'était dessiné sur ses lèvres. Elle avait été élevée ainsi. Ça n'aurait peut-être été que cela sa vie - enfin, une partie de sa vie, en dehors des réceptions et de l'ennui - même, si elle ne s'était pas émancipée de son monde. Aider, à travers les bonnes oeuvres et les bonnes actions. Aider pour se sentir utile. C'était ce qui l'avait poussée à devenir infirmière, défiant ainsi une bonne partie de sa famille. Elle aimait aider. Elle se sentait utile et vivante, lorsqu'elle le faisait, même pour des choses aussi peu capitales qu'aider quelqu'un à se réchauffer après une mauvaise chute dans la neige. Alors, à ces mots, elle ne pouvait que sourire, sincèrement touchée.
« Les potions ? » Répéta-t-elle, sans comprendre, alors qu'il avait continué de s'expliquer. Ce n'était pas un terme très courant, pas du genre de ceux qu'elle entendait régulièrement en tout cas, mais elle supposait qu'il devait parler de remèdes, comme d'autres de ceux qui utilisaient ce terme. Quoi d'autre, de toute façon ? « Eh bien, j'en suis ravie... si vous appréciez, évidemment » Ravie de savoir qu'elle lui permettait de voir autre chose que ses potions - même si cette vie lui convenait peut-être très bien - et ravie de savoir qu'elle lui permettait d'explorer quelque chose de presque nouveau, d'obtenir, en tout cas, un moment agréable... S'il le voyait réellement ainsi et qu'il ne faisait pas simplement preuve de politesse.
Sybil souriait. Il devait avoir aussi peu l'habitude de tomber dans la neige qu'elle de recevoir des inconnus chez elle. « Nos vies sont très différentes, » se permettait-elle de supposer après la courte liste de ce qui rythmait habituellement sa vie, « mais nous avons été contraints, tous les deux, de sortir de notre zone de confort, j'ai l'impression. » Et ce n'était certainement pas une mauvaise chose dans le fond. « Je ne sais pas... » Souffla-t-elle en réfléchissant un instant aux questions qu'il venait de lui poser. Quelle habitude trouvait-elle étrange chez les autres, chez elle ? A vrai dire, elle n'y avait jamais réfléchi. Ou jamais suffisamment pour avoir une idée claire de la réponse à apporter à cette question. « Je n'y ai jamais vraiment réfléchi. » Affirma-t-elle pour donner davantage de précisions à son manque de réponse. Et lui, alors, quelle habitude étrange trouvait-il chez les autres ? C'était une question plutôt intéressante.
Puis sur un ton qui frôlait le ton de la confidence, il lui avouait que malgré ses réserves, il y avait quelque chose chez elle qu'il jugeait authentique. Sybil baissait les yeux vers sa tasse un instant, ignorant ce que l'on était censé répondre à ce genre de... compliment ? Dans son monde, tout était toujours carré. On disait les choses sans les dire, on ne disait que certaines choses et on savait précisément quoi y répondre. Les surprises étaient rares, en réalité, et être pris au dépourvu également. « Je ne sais que répondre à cela... Merci ? » Son merci sonnait plus comme une sorte de question que comme un réel remerciement, mais c'était tout ce qu'elle pouvait offrir. « Je me trompe peut-être, et je suis très certainement plus qu'indiscrète - ce qui vous autorise à me remettre à ma place sans ménagement - mais vous me donnez l'impression d'avoir vécu des choses qui vous poussent à être méfiant envers les autres ? A vous étonner de choses qui devrait être naturelle ? » Elle savait bien que tout le monde n'offrait pas l'hospitalité aux inconnus et ne s'intéressait pas au bien-être des uns et des autres, mais elle sentait quelque chose de plus profond chez lui, de l'étonnement, de la méfiance, même envers des gestes des plus naturels et humains - ou ce que Sybil jugeait comme tels, en tout cas.
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Severus Snape
▿ Ton univers : Harry Potter
▿ Date de naissance : 09/01/1988
▿ Age : 36
▿ Métier : Ingénieur chimiste pour une firme pharmaceutique
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur : Always...
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Baguette magique
▿ Occlumancie
▿ Légilimancie
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▿ Pseudo : Ameknos
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▿ Copyright : Eilyam
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
Dans ce monde-ci, les choses étaient très différentes de tout ce que j’avais connu jadis, à Poudlard et dans le monde magique en général, mais je demeurais méfiant. Je n’avais jamais été homme à baisser ma garde et je ne le serais sans doute jamais. La vie m’avait poussé à me forger une carapace, comme un mur hérissé de verre pilé pour faire de moi une véritable forteresse imprenable. J’étais devenu inaccessible à de nombreuses personnes, parce que c’était la meilleure façon que j’avais trouvée pour me protéger. La nature humaine était double et je le savais mieux que personne. Beaucoup de gens incarnaient des rôles et utilisaient nos doutes et nos craintes pour se jouer de nous. Nombreux étaient ceux qui se faisaient trahir, qui n’avaient ensuite d’autre choix que de céder à des choses qui, en temps normal, n’auraient pas eu le moindre impact sur eux…
La générosité, la bienveillance, la bonté… tout cela était des concepts auxquels je n’étais pas habitué. Pour moi, tout cela n’était jamais gratuit et il fallait toujours s’attendre à ce que le contenu du chaudron vous explose au visage, comme une potion préparée par un niais au quotient intellectuel similaire à celui d’un troll. Alors cette situation ne m’était absolument pas familière. J’essayais de penser aux différents moments chaleureux que j’avais pu avoir dans ma vie, mais aucun ne ressemblait à celui-ci. J’aurais sans doute pu faire quelque chose pour faire sécher plus rapidement mes vêtements et j’aurais sans doute aussi, même, pu utiliser la magie pour préparer du thé, mais pouvais-je utiliser la magie ici ? Je n’en étais pas sûr… le secret magique n’était pas quelque chose dont on parlait dans cette ville, même entre sorciers, tout le monde étant plutôt tourné vers les questions du comment et du pourquoi…
La conversation était un peu étrange, mais c’était ma faute. Je n’étais pas assez sociable pour lancer un sujet de discussion pouvant convenir à toute situation. « Potions, breuvages, infusions, cocktails… appelez cela comme vous voulez. » J’essayais de me rattraper comme je pouvais, mais je devais souvent surveiller mon langage et, parfois, certains mots pouvaient sortir tout naturellement. C’était ce qui s’était passé.
Elle avait raison, nous avions tous les deux dû sortir de notre zone de confort et c’était ce qui rendait ces moments si particuliers. Chaleureux, positifs, mais tellement inhabituels ! « Sortir de la zone de confort, c’est sans doute ce qui peut permettre d’évoluer… Je pense aussi que ce Secret Santa a dû vouloir nous pousser à cela. » Mais quand on y réfléchissait, j’avais de la chance d’être tombé sur elle et pas sur quelqu’un de mon passé, qui aurait pu me faire passer un moment bien moins agréable. « Je sais que lorsque j’étais enseignant, mon goût pour les vêtements noirs a toujours fait parler mes élèves… certains pensaient même que je pouvais être un vampire ou que sais-je encore…» La vérité, c’était que je n’avais pas grandi en ayant beaucoup de moyens financiers et que j’avais vite compris que le noir, en plus d’être une teinte élégante, pouvait convenir à toutes les situations. Une habitude vestimentaire que j’avais gardée.
Je l’avais prise au dépourvu et cela se ressentit fortement dans sa réponse. Mais je n’allais pas chercher à rebondir là-dessus, au risque de tourner en rond autour du chaudron pendant des heures. Je me devais d’être affable ou, au moins, gentil avec elle et de lui offrir quelque chose. Et à ce stade, honnêtement, je ne savais pas quoi lui offrir. Je n’avais que peu de choses sur moi et je n’avais pas envie de lui laisser un objet qui n’aurait ni sens ni utilité. « Vous avez raison. » Ses hypothèses étaient correctes et je ne voyais pas pourquoi je lui aurais menti. Mais je ne tenais pas à trop détailler la vérité pour autant. « Dans mon monde, il y a eu une guerre importante entre deux camps. J’ai été un espion durant des années. Disons que cela m’a forcé à prendre les mesures qui s’imposaient. » Suffisamment d’informations pour qu’elle comprenne mon attitude et trop peu pour qu’elle devienne une sorte de témoin gênant. Un juste milieu, parfait dosage entre les deux.
Si je faisais rapidement le point, mon interlocutrice connaissait désormais plus d’informations sur moi que je n’en connaissais sur elle, aussi, posant ma tasse sur la table basse, je me permis de l’interroger : « Vous êtes assez observatrice… Puis-je vous demander si c’est quelque chose qui est lié à votre profession ? à moins que ce ne soit votre vécu ? »
Cet homme ne ressemblait pas à ceux que Sybil avait l'habitude de côtoyer. Plus discret, renfermé... Une forme de malaise s'installait dans leur conversation, comme s'ils ne savaient pas quoi se dire et comment se le dire, mais ce n'était pas un moment désagréable pour autant. Ils essayaient de faire des efforts tous les deux et de discuter, comme les deux inconnus qu'ils étaient. Ils semblaient venir de deux mondes très différents, opposés, ce qui ne facilitait pas les choses, naturellement. « Je vois, oui. » En réalité, elle ne voyait pas vraiment, mais elle préférait ne pas se montrer trop insistante en cherchant à connaître dans le détail de quoi il parlait. Peut-être serait-ce trop intrusif pour lui ? Elle comprenait globalement l'idée derrière ces potions, c'était le plus important.
Aujourd'hui, il était question pour eux de sortir de leur zone de confort. Faire ce qu'ils ne faisaient pas habituellement. « Je pense qu'il avait de bonnes intentions. Ce n'est pas souvent le cas des événements mystérieux de cette ville, mais cette fois-ci, je pense que les intentions étaient bonnes. » Ce Secret Santa n'était pas mauvais. Il ne lui semblait pas, en tout cas. Il donnait plutôt l'impression d'avoir essayé de leur rendre service. De les forcer à faire ce qu'ils ne faisaient pas pour leur ouvrir les yeux sur le monde qui les entourait. La preuve, même si ça ne semblait pas du tout être dans ses habitudes, l'homme se confiait un peu plus à Sybil. Ce n'était, en réalité, rien d'extraordinaire, mais c'était déjà un très bon début. « Un vampire ? Pourquoi pas, après tout ! » Souriait-elle sans trop croire en la possibilité d'en rencontre un un jour et donc d'en avoir un face à elle. Mais cette ville regorgeait de secrets, alors pourquoi pas, après tout ? Peut-être que ces élèves n'étaient pas si loin de la vérité en imaginant que les vampires pouvaient exister - sans en faire un de son interlocuteur uniquement parce qu'il s'habillait en noir, évidemment. « Là d'où je viens, nous ne portions des vêtements noirs qu'à certaines occasions très particulières. » Le noir était synonyme de deuil chez elle, alors elle n'en portait presque jamais en dehors de ces moments particuliers. Ici, elle avait remarqué que les choses étaient différentes et plus ouvertes. Le noir n'était plus seulement réservé aux périodes les plus sombres de la vie.
Une fois encore, sans trop en dire, toujours, l'homme se confiait à Sybil. Ils partageaient bien plus de choses qu'il n'y paraissait au premier abord. Bien sûr, dans le détail, les choses étaient très différentes, mais il y avait tout de même des similitudes. « Je comprends. » Répondit simplement Sybil face à cet aveu, ne souhaitant pas, une fois encore, se montrer impolie ou trop curieuse. S'il devait lui en apprendre davantage, il le ferait de lui-même. Puis, ils ne restaient que deux inconnus que le destin avait réuni l'espace de quelques instants. Rien ne leur assurait qu'ils se reverraient seulement ensuite.
Il se confiait beaucoup plus qu'elle - ce qui semblait encore impossible quelques instants auparavant - alors il tentait d'égaliser les scores et de l'interroger à son tour. « J'ai moi-même été confronté à la guerre. Je suis devenue infirmière et... Il est nécessaire en des temps aussi compliqués de cerner les gens rapidement. » Parce que le temps était précieux et chaque seconde pouvait compter. Il ne fallait pas seulement soigner les corps, mais aussi penser aux âmes - et l'observation devenait alors primordiale. Très vite, même si son rôle aurait dû être tout autre dans la société dans laquelle elle avait évolué - on ne s'attendait certainement pas à la voir travailler, issue de la haute société, et encore moins devenir infirmière - elle avait vu que chacun devait jouer un rôle et avait pris ce rôle très au sérieux. Elle avait développé des capacités d'analyse dans des situations critiques où il n'y avait pas toujours beaucoup de temps pour réfléchir tant les patients affluaient. Elle n'en était pas experte pour autant, mais elle se savait un minimum observatrice. Peut-être était-ce ce qu'il percevait chez elle ?
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Severus Snape
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« Une bonne intention ? Oui, pourquoi pas… » Ma méfiance pouvait se ranger de côté, il n’y avait pas grand-chose à dire de plus. Il était fort possible que cette jeune femme ait raison.
Je lui avais parlé de la théorie des élèves et elle en avait souri. Connaissait-elle, elle aussi, la bêtise et le peu de jugeotte des adolescents ? Sorciers ou moldus, ils étaient tous pareils, guidés par des émotions, des hormones et des défis pas toujours bien malins.
« Je n’ai jamais vraiment porté d’autre couleur. Le noir a l’avantage d’imposer le respect des élèves, de ne pas être difficile à accorder avec d’autres couleurs… » Et puis je n’avais jamais eu à me casser la tête le matin pour savoir ce que j’allais bien pouvoir porter ce jour-là ou pour telle ou telle occasion. Le noir était ma couleur.
L'obscurité ambiante de cette petite ville m'enveloppait, m'enfermant dans une bulle de méfiance et de vigilance. Mes années passées à Poudlard et mes expériences en tant qu'agent double m'avaient appris à ne jamais baisser ma garde. Même ici, loin du tumulte du monde magique, je restais sur le qui-vive, guettant le moindre signe de danger.
En face de moi, Sybil Crawley, une femme qui, bien que différente de moi à bien des égards, semblait partager cette même prudence. Nos mondes respectifs semblaient si distants, et pourtant, nous étions là, tous deux contraints à cette interaction par un étrange caprice du destin. La pluie ou la neige battait contre les vitres, ajoutant une touche mélancolique à notre rencontre.
Elle m'écoutait avec une attention presque désarmante, ses yeux reflétant une curiosité sincère mais contenue. Son sourire, bien que rare, éclairait ses traits d'une douceur inhabituelle dans mon univers de potions et de sorts. La conversation prenait des tournures inattendues, oscillant entre des révélations personnelles et des banalités nécessaires pour combler les silences.
Lorsque j’avais évoqué mon rôle d’espion, ses yeux s'éclairèrent un instant avant de se voiler de nouveau, comme si elle mesurait le poids de cette révélation. Ma voix grave résonnant dans la pièce. Mon passé d'espion pour l'Ordre du Phénix et Voldemort n'était pas quelque chose dont je parlais facilement, mais avec Sybil, il semblait que l'ombre de ces souvenirs trouvait un écho. Elle m’expliqua alors qu’elle avait, elle aussi, été confrontée à la guerre, en tant qu’infirmière. J'acquiesçai lentement, reconnaissant en elle cette même capacité d'observation aiguisée par les épreuves. « Il est essentiel de comprendre rapidement ceux qui nous entourent, surtout en des temps troublés. »
Le silence s'installa de nouveau, mais cette fois, il était moins pesant, plus contemplatif. Nous n'étions plus seulement deux étrangers jetés l'un contre l'autre par les caprices du hasard, mais deux âmes marquées par des expériences similaires, malgré des vies apparemment opposées. « Parlez-moi de votre monde, » dis-je finalement, brisant le silence. « Je suis curieux de comprendre comment on devient... ce que vous êtes. » Il n’y avait aucune animosité ni menace dans ces propos. Je ne savais juste pas bien comment dire les choses autrement.
Nous avions tous deux vécu la guerre. Sans doute pas la même, mais il s’agissait tout de même d’une épreuve difficile qui pouvait nous permettre d’aborder un autre sujet de conversation, sans que ce ne soit indiscret ou excessif. Je n’aimais pas trop discuter, en général, mais je commençais à trouver cette rencontre intéressante et presque agréable. Je sentais que je pouvais me détendre, que cette jeune femme était une bonne personne, pas quelqu’un qui allait me planter un couteau dans le dos ou glisser un poison dans mon thé.
S'il était, en règle générale, préférable de se méfier de cette étrange ville, cette fois-ci, Sybil était persuadée que les intentions de ce Secret Santa n'étaient pas mauvaises. Elle pouvait se tromper, évidemment, mais elle ne le pensait pas. Ce n'était pas l'un de ses jeux malsains ou cruels, pour une fois. Peut-être faisait-elle preuve de trop de naïveté ? De trop peu de méfiance ? Peut-être finirait-elle par le regretter ? Ou peut-être qu'elle avait parfaitement raison et seul le temps le lui dirait. Inutile, donc, de ressasser cette idée encore et encore. Il fallait attendre et voir.
Ils en étaient ensuite arrivés à parler de la couleur des vêtements qu'il portait et de ce que ses élèves en disaient. Les adolescents avaient parfois des idées bien étranges, farfelues, même, mais il ne fallait pas y faire attention. Ils disaient bien souvent les choses dans l'espoir de se rendre intéressant ou pour faire parler, rien de plus. Quant aux couleurs que cet homme préférait porter, il n'avait pas besoin de se justifier aux yeux de Sybil, elle jugeait que chacun portait ce qui lui plaisait. Le noir n'était pas une couleur habituelle pour elle, avant d'arriver ici. Elle était le symbole du deuil dans son monde, mais elle savait que ce n'était pas toujours le cas partout et à toutes les époques. « Vous me convaincriez presque de ne plus porter que cela. » Souriait-elle après ses justifications. Dans le fond, elle lui donnait plutôt raison, tant pour la question du respect que pour celle d'accorder les autres couleurs. Mais Sybil aimait porter des couleurs. Pas les plus voyantes, pas celles que l'on remarquait de loin, mais des couleurs tout de même, et elle n'avait pas envie d'y renoncer, même pour toutes les bonnes raisons du monde.
La conversation se poursuivait lentement. Ils échangeaient des choses qui n'avaient pas trop d'importance avant de se faire des confidences, des aveux plus personnels. Ils n'entraient pas forcément dans les détails et ne disaient rien d'essentiels, mais ils s'ouvraient l'un à l'autre. Sybil écoutait ses confidences sans l'interrompre. Elle souriait de temps à autre ou hochait la tête. Elle se questionnait à propos de certaines choses, mais ne le questionnait pas, de peur de paraître plus curieuse qu'elle n'était autorisée à l'être en tant que parfaite inconnue rencontrée par hasard à cause d'une lettre.
A son tour, elle avait l'impression de lui devoir une confidence, pour répondre aux siennes. Sybil lui avouait alors qu'elle avait connu, elle aussi, les horreurs de la guerre. Des guerres différentes, elle n'en doutait pas, mais toutes les guerres avaient des similitudes. Elles tuaient, elles détruisaient, elles faisaient du mal. Et c'était quelque chose qu'ils partageaient, comme bien d'autres âmes dans cette ville. Elle lui confiait alors qu'elle avait connu cette guerre en tant qu'infirmière, ce qui l'avait poussé à cerner les gens aussi vite que possible. La guerre était une période compliquée, où le temps ne pouvait pas être pris. Il fallait aller vite, enchaîner, se dépêcher. Il n'y avait pas de temps pour les discussions, pas de temps pour apprendre à se connaître. Elle était loin du front, elle s'occupait des soldats qui étaient envoyés dans l'hôpital où elle travaillait, elle n'était pas aussi prise par le temps que d'autres, mais... Tout de même. Le temps était toujours compté. D'une façon ou d'une autre. Alors, à sa réflexion, elle s'était contentée de hocher la tête de haut en bas. Sur ce point-là, ils se comprenaient également.
Le silence avait repris sa place, entre eux. Sybil observait le fond de sa tasse, tout en repensant à ces années de sa vie. Celles où elle avait pris conscience que la vie avait une fin, qu'elle ne voulait pas se contenter de sourire dans des bals, les uns après les autres. Celles où elle avait compris qu'elle avait besoin d'autre chose, d'être utile, d'être libre. Une liberté qui avait été difficile à obtenir, mais elle avait fini par l'avoir. Elle avait réussi. Avant de mourir en donnant la vie.
Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, oubliant presque son invité, il l'en fit sortir en lui demandant quelque chose. Il voulait qu'elle parle de son monde. Il voulait comprendre comment elle était devenue ce qu'elle était aujourd'hui. Sybil avait pris un instant pour réfléchir, avant de se lancer. Elle n'éprouvait aucun problème à parler de son monde, à dire d'où elle venait, mais elle ne voulait pas l'ennuyer avec des détails superflus, des choses qui n'apporteraient rien et qui risquaient de l'ennuyer. « Je viens du Yorkshire, en Angleterre, du début du XXe siècle. Je suis née dans une famille aristocratique, loin d'être destinée à devenir infirmière, donc. En réalité, mon monde ressemble beaucoup au monde du XXe siècle dont parlent les livres. Il n'y a ni magie, ni événement extraordinaire, contrairement à ce monde. J'ai toujours vécu en partie coupée des réalités... J'avais conscience de bien des choses, et je me suis toujours intéressée à la question du droit des femmes ou aux questions politiques, malgré mon rang et ce que l'on attendait plutôt de la fille d'un comte à cette époque, mais je n'avais jamais vécu ces réalités parce que l'on vivait dans notre monde, un monde fait de réceptions, de bals, de gestion de notre domaine, de rencontres... Puis la guerre est arrivée et elle a fait basculer nos vies. J'ai compris que j'avais besoin d'autres choses, que j'avais besoin de me sentir utile... d'être utile... Les mentalités ont changé, évolué. Difficilement pour certains, alors que pour d'autres les choses se sont naturellement imposées. Il ne faut pas croire que tout est devenu facile pour autant, mais je crois que les choses étaient en train de changer pour le mieux. » Avant qu'elle ne meure. Avant qu'elle n'ait le temps de véritablement voir les changements par elle-même. Avant de devoir vivre une autre guerre.
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Une fois la parenthèse vestimentaire terminée, sur une note qui me semblait plutôt sympathique et presque amusante, la conversation avait dévié vers nos vies respectives. Je m’étais un peu confié… très peu, mais suffisamment pour que nous puissions nous trouver un point commun indéniable. Après un instant, la jeune femme se confia à son tour. Elle venait de me parler de sa vie passée avec une honnêteté désarmante, évoquant ses années dans le Yorkshire, son rôle d'infirmière pendant la guerre, et son désir profond de se sentir utile. Ses paroles résonnaient en moi, éveillant des souvenirs que j'avais enterrés depuis longtemps. Je l'observai, assise en face de moi, son regard empreint d'une douce mélancolie.
Je voyais en elle une personne ayant connu une vie remplie de contraintes et de devoirs imposés par son rang et son époque. Il était remarquable qu’elle ait eu la force et la détermination de s’affranchir de ces attentes pour suivre sa propre voie, son propre chemin… Je me risquais à lui poser une question : « Cela vous a apporté une certaine paix ? »
Je pris une profonde inspiration, réfléchissant à sa résilience et à son courage. « Il est rare de rencontrer quelqu'un qui a su se libérer des chaînes de son passé avec autant de grâce et de détermination. Vous avez trouvé un moyen de transformer vos expériences, aussi douloureuses soient-elles, en une force intérieure qui vous guide encore aujourd'hui. »
La guerre changeait les gens, c’était certain. Elle pouvait nous apprendre à apprécier chaque moment, à comprendre la valeur de la vie et à trouver du réconfort dans les petites choses. Mais elle montrait aussi, bien évidemment, à quel point le monde pouvait être cruel et injuste.
Je pouvais sentir la profondeur de ses émotions, et je savais combien il était difficile de partager de telles confidences. « Nous avons tous deux été confrontés à la face sombre de l'humanité, » dis-je doucement. « Mais vous avez réussi à en tirer quelque chose de positif, à devenir une lumière dans l'obscurité pour ceux que vous soignez. »
Le silence s'installa de nouveau entre nous, mais il me semblait maintenant empreint d'une compréhension mutuelle et d'un respect profond. La neige continuait de tomber doucement dehors, créant une atmosphère presque magique. Je me sentais étrangement en paix, comme si cette conversation avait réussi à dissiper une partie des ténèbres qui pesaient sur mon âme.
« Je voudrais… enfin, j’aimerais vous offrir quelque chose, Sybil. Quelque chose d’utile pour que vous puissiez sauver quelqu’un. » J’avais toujours un bézoard sur moi, précaution habituelle, mais c’était sans doute un peu trop étrange d’offrir à une jeune femme une pierre provenant de l’estomac d’une chèvre. Mais cela restait un excellent antidote à la plupart des poisons… J’avais également quelques flacons de potions qui ne me quittaient pas. A nouveau par simple précaution… J’avais toujours tendance à avoir sur moi de quoi me tirer de situations peu agréables, de manière peu conventionnelle.
« Dans cette ville, je travaille pour une entreprise pharmaceutique, mais j’ai quelques recettes qui viennent de mon monde et qui peuvent être très utiles pour une infirmière qui prend son métier à cœur. »
Je me sentais proche d’elle. Une proximité que je n’avais pas souvent eue avec quiconque. Il me semblait que nous pouvions avoir des choses en commun et une certaine obédience pour le Bien. C’était une connexion que je ne pouvais pas imaginer avoir dans le monde magique, sans doute parce que j’étais un traitre aux yeux de quasiment tout le monde, de Poudlard au Chemin de Traverse, en passant par Godric's Hollow et l'Allée des Embrumes... La seule personne en qui j'avais toujours pu avoir confiance était un homme qui avait fini par me demander de le tuer, pour préserver un jeune sorcier.
Cette ville était étrange, particulière, effrayante, mais elle réservait parfois quelques belles surprises. Cette rencontre en faisait partie. Sans cette lettre lui demandant de venir en aide à quelqu'un, sans ce destin - ou cette chose qui contrôlait la ville - qui semblait les contrôler, aurait-elle eu la chance de tomber sur lui ? Aurait-elle remarqué sa chute ? Aurait-il seulement chuté ? Il lui semblait que dans cet endroit, rien ne se faisait jamais au hasard. Il lui semblait presque que chaque chose était écrite quelque part et qu'elle n'attendait que d'être réalisé. Comme s'il existait, ici, une sorte de grand livre avec les vies de chacun, les grandes actions et les grands événements. « De devenir celle que je souhaitais être ? Je crois, oui. » Répondit-elle en souriant, après un instant à réfléchir. Elle était en accord avec elle-même, avec ses choix, avec ses désirs. Tout n'avait pas été simple, elle avait dû se battre et elle avait perdu, pendant un temps, les gens qu'elle aimait... mais elle s'était battue pour obtenir davantage de liberté - le droit de devenir infirmière, le droit d'épouser le chauffeur de la famille, le droit de prendre ses propres décisions - et elle en était fière. « Mes choix m'ont éloignée de ma famille malheureusement. C'est certainement mon seul regret... J'aurais aimé pouvoir en profiter plus encore, j'aurais aimé les garder près de moi et pouvoir continuer à vivre auprès d'eux tout en suivant ma propre voie... mais je suppose qu'on ne peut pas tout avoir. » En partant s'installer avec Tom, en Irlande, elle était tombée enceinte et avait cessé son métier d'infirmière. Elle était restée loin de sa famille, en ne les voyant presque plus jusqu'à ce que son mari commette une grave erreur les conduisant à la hâte à retourner à Downton. Elle n'avait donc pas pu profiter de ses derniers mois auprès des gens qu'elle aimait. Alors, si elle avait trouvé la paix, elle avait quelques regrets malgré tout. « Vos mots me touchent sincèrement. » Répondit-elle avec sincérité tandis qu'il résumait ce qu'elle était avec ses propres mots, valorisant ses qualités et sa force, ainsi que la lumière qu'elle semblait être pour ceux qu'elle soignait.
« Je ne vous connais pas, mais j'ai l'impression que vous avez su tirer des choses de cette guerre, vous aussi. » Il semblait peu sociable, très renfermé, mais elle restait persuadée que ce qu'il avait vécu l'avait forcément changé un peu. En réalité, il lui faisait penser à sa soeur, Mary. Elle semblait froide, distante, inaccessible lorsqu'on ne la connaissait pas. Peu de gens la trouvait agréable lorsqu'ils ne la connaissaient pas. Fille de riche, fière, hautaine... C'était sans doute les premiers mots qui sortaient de leur bouche pour la décrire. En réalité, lorsque l'on était proche d'elle et que l'on apprenait à la connaître, elle avait le coeur sur la main. Toujours prête à aider les autres, généreuse et gentille. Pour elle ne savait quelle raison, il lui faisait penser à elle quelque part. Il portait un masque de froideur pour dissimuler son coeur et ce qu'il était réellement... Comme si ce qu'ils étaient réellement était une honte.
Il ne semblait pas difficile, pour eux, de se comprendre. Ils avaient connu le meilleur et le pire en chacun. Ils avaient vécu la guerre. Deux guerres différentes, mais deux guerres tout de même. Ils se comprenaient au point où le silence n'était plus dérangeant. Ils écoutaient la neige tomber, les bruits extérieurs, tout en buvant leur thé, sans avoir besoin de combler chaque silence, chaque blanc.
C'était lui qui avait repris la parole. Il l'avait reprise pour lui offrir quelque chose. Quelque chose qu'il jugeait utile pour son métier. Il lui expliquait travailler dans une entreprise pharmaceutique, mais qu'il avait conservé des recettes de son monde... Des recettes qui pourraient lui être utiles. « Je n'attends rien en échange de ce que j'ai fait pour vous. Ce n'était pas grand-chose. » Précisa-t-elle pour lui expliquer qu'il n'était pas obligé de lui donner quelque chose en échange de son hospitalité et d'une tasse de thé. « Je ne voudrais pas que vous vous sentiez obligé de partager quelque chose avec moi, pour le regretter ensuite. » Même si elle était curieuse de savoir de quoi il parlait et que ce qu'il voulait lui offrir ne l'aiderait pas elle, mais ceux qu'elle soignait... elle craignait qu'il ne finisse par regretter d'avoir partagé quelque chose avec elle - d'autant qu'elle n'avait aucune idée de ce dont il parlait exactement, ni de la valeur que cela pouvait avoir.
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Severus Snape
▿ Ton univers : Harry Potter
▿ Date de naissance : 09/01/1988
▿ Age : 36
▿ Métier : Ingénieur chimiste pour une firme pharmaceutique
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur : Always...
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Baguette magique
▿ Occlumancie
▿ Légilimancie
▿ Potionnisme
▿ Transplanage
▿ Manumagie
▿ Création de sorts
▿ Pseudo : Ameknos
▿ Avatar : Adam Driver
▿ Copyright : Eilyam
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
L’obscurité de la pièce s'étendait comme un voile épais, rendant chaque murmure de la neige contre les vitres presque palpable. Je demeurai un instant silencieux, laissant les mots de Sybil Crawley s’imprégner en moi, comme une potion rare dont les effets se révélaient lentement. Il était rare pour moi de me retrouver ainsi en présence de quelqu’un qui, malgré un parcours si différent, semblait partager une compréhension si intime des poids que l’on porte tout au long d'une existence. Pourtant, quelque chose en elle éveillait des souvenirs et des émotions que je pensais avoir ensevelis depuis longtemps.
Elle me dit alors que j’avais pu tirer des leçons de cette vie et bien que ses mots fussent simples, ils contenaient une vérité douloureuse. Je l’observai avec attention, analysant non seulement ses paroles mais aussi ce qu’elles révélaient d’elle-même. Elle parlait avec une franchise que je n'avais pas souvent rencontrée, une ouverture d'esprit qui, dans mon monde, était presque absente. Cependant, je sentais qu’elle n’était pas entièrement sereine. Les regrets qu’elle mentionnait, ceux qui lui pesaient, étaient un écho de ceux que je portais moi-même, bien que les miens fussent d'une nature infiniment plus sombre. Je me redressai légèrement sur ma chaise, laissant mes mains se refermer sur le tissu noir de mes vêtements. Mon regard se posa sur les flammes dansantes de la cheminée, comme pour y chercher une réponse. Ce n’était pas une question à laquelle je pouvais répondre à la légère, et je savais que Sybil attendait quelque chose de plus que de simples politesses. Ses paroles, aussi douces et réconfortantes qu’elles semblaient, touchaient des vérités que je préférais souvent ignorer.
« Il est vrai que la guerre, sous toutes ses formes, change ceux qui la vivent. Mais contrairement à vous, qui semblez avoir trouvé une certaine rédemption à travers vos choix, je crains que les miens n’aient fait que m’enfoncer davantage dans les ténèbres.» Je marquai une pause, mes doigts glissant sur le bord de ma manche. « Vous parlez de liberté, de la liberté de suivre votre propre voie, même si cela signifiait vous éloigner de ceux que vous aimiez. Pour moi, la liberté n'a jamais été qu'une illusion. J'ai agi non pas par choix, mais par nécessité, toujours sous l'ombre d'un destin qui ne m’appartenait pas entièrement.»
Mon ton était devenu plus tranchant, plus dur, alors que je me replongeais dans les souvenirs de ce que j’avais fait, ce que j’avais dû faire. La guerre que j'avais menée, bien que différente de celle de Sybil, n'était pas moins dévastatrice. Elle avait marqué mon âme d'une manière que rien ne pourrait effacer.
« Quant à ce que je veux vous offrir…» dis-je, revenant à la réalité de la conversation, « ce n’est pas une question d’échange ou de dette. Dans mon monde, il y a peu de place pour la gratitude ou les gestes altruistes. Mais ici, dans cette ville étrange et cruelle, il est peut-être encore possible de faire quelque chose de bien, quelque chose qui compte. »
Je plongeai la main dans ma poche, sortant un petit flacon de verre sombre, son contenu d’un vert profond et brillant même dans la lumière tamisée de la pièce. « Ceci,» murmurai-je, « est une potion de guérison. Elle est plus puissante que tout ce que vous pourriez trouver ici, dans ce monde. Une seule goutte peut refermer les plaies les plus graves, chasser les poisons les plus virulents. Elle n'est pas issue d'une quelconque entreprise pharmaceutique, mais bien de mon propre savoir, acquis à travers des années de… pratiques que je préfère ne pas évoquer. »
Je tendis le flacon vers elle, mon regard captant le sien avec une intensité que je n’avais que rarement partagée. « Je vous l’offre non pas en paiement de quoi que ce soit, mais parce que je crois que, parmi tous ceux que j'ai rencontrés ici, vous êtes l’une des rares personnes qui en ferait un bon usage. Ne sous-estimez pas sa valeur, ni le fait que je vous la confie. »
Il y avait un moment de silence entre nous, une tension palpable, comme si le poids de mes mots et de mes actions pesait lourd dans l’air. J’avais toujours été un homme de secrets, de réserves, mais en cet instant, je réalisai que j’avais partagé avec elle quelque chose de plus que de simples confidences. Je lui avais donné une partie de moi-même, de ce qui restait de mon humanité, à travers ce geste.
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PRETTYGIRL
(745 mots)
Sybil Crawley
▿ Ton univers : Downton Abbey.
▿ Date de naissance : 01/06/1994
▿ Age : 30
▿ Métier : infirmière. S'intéresse de près à la politique de la ville.
▿ Quartier : Hogwarts Place, dans un petit appartement.
D'une situation comme la guerre, il en ressortait toujours quelque chose. Du changement, de la prise de conscience, du bien ou du mal... Il y avait forcément quelque chose après. Il était inconcevable pour Sybil que l'avant et l'après d'un tel événement puisse être strictement identique. Dans ces situations terribles, on révélait le pire ou le meilleur de nous-mêmes, on vivait des choses difficiles ou douloureuses, on s'adaptait, on apprenait, on trichait... Alors, elle était persuadée que tout le monde changeait.
La guerre avait poussé Sybil à devenir celle qu'elle voulait être. Elle l'avait poussée à accepter de faire des choix difficiles, à vivre la vie qu'elle voulait vivre. De ces horreurs, elle avait su tirer de bonnes choses. Et elle était persuadée que la guerre avait changé Severus. D'une façon ou d'une autre. Il le confirmait. Il confirmait que la guerre avait changé des choses en lui. Pas pour le meilleur, mais pour le pire. Il affirmait que la guerre l'avait enfoncé davantage encore dans ses côtés les plus sombres, dans les ténèbres. Qu'avait-il pu faire ou vivre pour avoir une telle opinion de lui-même ? Etait-ce seulement justifié ? Sybil ne pouvait s'empêcher d'en douter.
Sybil n'intervenait pas. Elle sentait qu'il n'avait pas fini de s'exprimer. Elle sentait qu'il avait plus à dire. A son ton, à son regard absent, à ce qu'il disait, elle sentait qu'il se perdait dans des souvenirs douloureux, qu'il n'était pas en paix avec lui-même. C'était son avis, bien sûr, et elle pouvait se tromper, mais c'était l'impression qu'il dégageait. « Aujourd'hui, la liberté n'est plus une illusion. » Elle l'espérait. Elle espérait qu'il avait pu se libérer des chaînes de son monde, qu'il avait pu devenir maître de son destin. « D'accord, nous sommes coincés dans une ville de laquelle il semble impossible de sortir et une entité mystérieuse semble régir une partie de nos vies... » Ce qui limitait forcément la notion de liberté, mais la vie était de toute façon faite de hasard et on ne contrôlait jamais tout - ce principe était juste poussé à l'extrême dans ce monde. « mais vous êtes devenus maître de votre destin. Plus rien ne vous retient ? » Cette fois-ci, c'était une question. Elle voulait savoir si ce destin l'avait poursuivi jusque dans ce monde ou s'il avait pu s'en libérer. Il était parfois difficile de se défaire d'une chose qui avait dicté nos vies depuis toujours, mais aujourd'hui, il le pouvait.
En échange de sa bienveillance, il voulait lui offrir quelque chose. Sybil ne voulait pas qu'il se sente redevable de quoi que ce soit et elle tenait à lui préciser avant d'accepter quoi que ce soit. Il lui assurait alors qu'il n'était pas question de ça, qu'il était question de faire quelque chose de bien. De sa poche, il avait sorti un flacon que Sybil observait sans savoir encore ce qu'il contenait. Il lui expliquait alors qu'il s'agissait d'une potion de guérison tellement puissante qu'une goutte suffisait à soigner les blessures les plus graves. Sybil restait silencieuse un long moment en observant le flacon qu'il venait de lui tendre en lui promettant qu'il ne s'agissait pas d'un échange, mais d'un cadeau parce qu'il était persuadé qu'elle en ferait bon usage. « Une potion ? » Souffla-t-elle dans un premier temps tout en continuant d'observer le flacon. « Alors c'est de la magie ? » Pour avoir de telles capacités, pour être née de pratiques et de savoirs qu'il ne voulait pas évoquer. « Est-elle capable de tout guérir ? » Les blessures et les maladies les plus graves, c'était ça, sa question. « Se peut-il qu'il existe quelque chose d'aussi puissant ? » Sybil se perdait dans ses pensées, ses questions se présentant les unes après les autres sans qu'elle n'y réfléchisse vraiment, perturbée par ce qu'elle venait d'entendre. « Je comprends sa valeur. J'en ferai bon usage. Je vous le promets. » Parce qu'elle comprenait vraiment la valeur d'un tel présent, d'un tel trésor, elle promettait de ne jamais s'en servir inutilement ou de la gâcher. Il venait de lui faire un merveilleux cadeau, de lui offrir la possibilité de soigner et elle n'était pas prête de l'oublier.
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Severus Snape
▿ Ton univers : Harry Potter
▿ Date de naissance : 09/01/1988
▿ Age : 36
▿ Métier : Ingénieur chimiste pour une firme pharmaceutique
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▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Baguette magique
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▿ Pseudo : Ameknos
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Le silence n'était perturbé que par le crépitement du feu et le murmure à peine audible de la neige tombant doucement contre les fenêtres. Mes pensées étaient lourdes, telles des nuages chargés d'orage, et je pris un instant pour contempler le petit flacon que j'avais confié à Sybil. La potion, d'un vert profond et envoûtant, semblait contenir en elle tous les secrets que j'avais accumulés au fil des années—des secrets que j'aurais préféré garder enfouis, loin des regards curieux.
Je laissai échapper un soupir, une exhalation lente, comme si elle portait avec elle une partie du poids que je ressentais. Sybil tenait toujours le flacon, l'examinant avec une fascination teintée de doute, comme si elle peinait à croire en son pouvoir. Son incrédulité était palpable, presque enfantine, et je pouvais percevoir le tumulte de ses pensées.
« Une potion, en effet, » murmurai-je, ma voix se fondant dans l'atmosphère oppressante de la pièce. « Mais ne vous laissez pas tromper par son apparence modeste. Ce n'est pas une simple concoction de mon cru, mais un condensé de connaissances que peu osent effleurer, et encore moins comprendre. »
Je me levai de mon siège, mes mouvements délibérés, presque calculés, et fis quelques pas vers la fenêtre. Le verre glacé reflétait vaguement mon visage, un visage marqué par les années, par les choix que j'avais faits, les alliances que j'avais forgées et les trahisons que j'avais endurées. Mon regard se perdit un instant dans les ténèbres au-delà de la vitre, là où la neige tombait sans relâche, recouvrant tout d'un manteau blanc immaculé, un contraste saisissant avec les ténèbres que je portais en moi. « La magie, Sybil, » continuai-je en tournant légèrement la tête vers elle, « n'est pas ce que la plupart des gens imaginent. Elle n'est ni une solution miraculeuse ni un remède universel. Elle est capricieuse, dangereuse, et chaque sort, chaque potion, chaque décision que l'on prend en usant de cette force, exige un prix. Parfois, ce prix est payé immédiatement, parfois il l'est plus tard, lorsque l'on s'y attend le moins. »
Je marquai une pause, laissant mes mots s'enraciner dans l'esprit de Sybil. Son monde était si différent du mien, et pourtant, nous partagions cette même quête—celle de trouver un sens, une raison, dans un univers souvent dépourvu de logique ou de justice. Je savais que la potion entre ses mains n'était pas qu'un simple cadeau ; elle était une tentation, une responsabilité, et, d'une certaine manière, une malédiction. Ce que j'avais concocté dans mes laboratoires, sous la lumière tremblotante des chandelles, était le fruit de mes propres expériences, de mes propres souffrances. Un fragment de moi-même, sous une forme liquide.
« Vous vous demandez si elle est capable de tout guérir, » epris-je, plus doucement. « Sachez ceci : la potion peut guérir le corps, mais elle ne peut rien contre les blessures de l'âme. Les plaies invisibles, celles que l'on porte en nous, sont souvent les plus difficiles à cicatriser. Si vous choisissez de l'utiliser, ce ne sera pas une décision à prendre à la légère. Elle peut sauver une vie, certes, mais elle peut aussi en prendre une, si elle tombe entre de mauvaises mains. »
Je me détournai de la fenêtre, revenant vers la cheminée, où les flammes dansaient toujours avec une vigueur étonnante. Il y avait quelque chose de réconfortant dans ce mouvement perpétuel, cette destruction constante suivie d'une renaissance instantanée. Peut-être était-ce ce que nous cherchions tous, d'une manière ou d'une autre : une renaissance, une rédemption. Pourtant, je savais que pour moi, ces concepts étaient aussi lointains que la liberté que Sybil mentionnait plus tôt.
« Vous parlez de liberté, » dis-je, laissant mes pensées dériver vers la conversation précédente. « Mais qu'est-ce que la liberté, sinon une illusion que nous nous créons pour survivre ? J'ai été lié par des chaînes que vous ne pourriez pas imaginer, des serments que j'ai dû respecter, même au prix de ma propre humanité. Et maintenant, ici, dans cette ville étrangère, je me demande si cette liberté dont vous parlez existe vraiment. Peut-être que les chaînes sont simplement devenues invisibles, peut-être que je les porte encore sans m'en rendre compte. »
Je plongeai mon regard dans celui de Sybil, cherchant à percevoir ce qu'elle pensait réellement, au-delà des mots qu'elle avait prononcés. Il y avait en elle une force tranquille, une détermination que j'avais rarement vue chez quelqu'un d'autre, mais aussi une fragilité, une part d'elle-même qu'elle cachait peut-être même à elle-même.
« Vous avez choisi de mener votre propre combat, de forger votre propre chemin dans les ténèbres, » continuai-je. « Et c'est admirable, en un sens. Mais ne vous laissez pas aveugler par vos idéaux. Le monde est plein de nuances, de gris, où le bien et le mal se confondent, où les choix que l'on pense justes peuvent avoir des conséquences imprévues. »
Je laissai le silence s'installer à nouveau, un silence lourd de sens, avant de reprendre d'une voix plus grave : « Gardez ce flacon, Sybil. Utilisez-le avec sagesse, mais souvenez-vous : tout pouvoir, aussi petit soit-il, vient avec une responsabilité. Et parfois, le plus difficile n'est pas de choisir d'agir, mais de choisir de ne pas agir. »
Je savais que mes mots résonneraient en elle longtemps après que notre conversation serait terminée. Peut-être comprenait-elle, peut-être pas. Mais une chose était certaine : ce petit flacon de potion, cet humble objet, serait désormais lié à elle, tout comme il l'avait été à moi. Et, qu'elle le veuille ou non, cela changerait quelque chose en elle, tout comme cela avait changé quelque chose en moi.
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PRETTYGIRL
(940 mots)
Sybil Crawley
▿ Ton univers : Downton Abbey.
▿ Date de naissance : 01/06/1994
▿ Age : 30
▿ Métier : infirmière. S'intéresse de près à la politique de la ville.
▿ Quartier : Hogwarts Place, dans un petit appartement.
Sybil n'avait jamais rien vu de pareil. Depuis qu'elle était dans ce monde, elle devait se faire à l'idée qu'il existait des choses bien au-delà de ce qu'elle savait, mais il lui était toujours assez difficile d'imaginer la magie et ses effets, les possibilités qu'une telle pratique pouvait renfermer. Il lui était déjà difficile d'accepter l'existence de la magie... alors, pour le reste, il lui faudrait certainement un peu de temps. Pourtant, elle tenait entre ses mains une potion capable de bien des choses, si elle en croyait les mots prononcés par son interlocuteur. Une potion. De la magie. Entre ses mains. C'était aussi fascinant qu'effrayant. « Est-ce dangereux si j'en fais mauvais usage ? » S'inquiétait-elle après ces quelques mots lui rappelant qu'il s'agissait de bien plus que juste une potion concoctée par ses soins, mais qu'il s'agissait plutôt d'un mélange de connaissances difficiles à appréhender et comprendre. Et si, en voulant bien faire, elle l'utilisait mal ? Au mauvais moment ? Risquait-il de se passer quelque chose qu'elle ne pourrait contrôler ? Se pouvait-il que cette potion faite pour soigner cause plus de problèmes qu'autre chose ?
Les yeux de Sybil lâchaient enfin ce flacon qu'elle tenait entre les mains pour observer Severus qui se levait pour se diriger vers la fenêtre. Le voyant perdu dans ses pensées, Sybil n'osait rien ajouter. Elle se taisait, l'observant simplement. Elle sentait qu'il regardait bien au-delà de ce qu'il était possible de voir. Elle savait qu'il était plongé au plus profond de lui-même. Il avait fini par tourner la tête vers elle pour reprendre la parole. Il lui racontait ce qu'était la magie. Elle n'était pas un miracle. Elle ne pouvait pas tout. Ce concept lui échappait complétement. Elle était incapable d'imaginer ce que la magie pouvait faire et où étaient ses limites. Elle était incapable d'imaginer quoi que ce soit la concernant parce qu'elle lui était parfaitement étrangère. Ce prix à payer, cette contrepartie, lui faisait peur. Comment savoir le prix qui serait le sien ? Elle ne souhaitait pas sauver en prenant une autre vie, par exemple, et si c'était ça, pourtant, la contrepartie ? « Est-ce une bonne chose dans ce cas ? Si elle peut se révéler dangereuse, s'il y a toujours un prix à payer, ne devrait-on pas refuser son utilisation ? La bannir de nos vies ? » S'interrogeait-elle sans jugement. Il lui semblait simplement dangereux de jouer avec une chose que l'on ne maîtrisait pas entièrement, qui pouvait se révéler plus dangereuse qu'utile, qui pouvait exiger un prix trop important à payer ? Pourquoi ne pas laisser faire la nature, les dieux ou qu'importe en quoi l'on croyait plutôt que de vouloir tout contrôler ?
Et quel pouvoir avait une potion comme celle-ci ? Qu'était-elle capable de guérir exactement ? Pouvait-elle tout guérir ? Pouvait-elle tout soigner ? De la simple égratignure à la maladie grave ? De la déprime passagère aux blessures les plus profondes de nos âmes ? Il répondait à sa question. Il lui offrait toutes les réponses dont elle avait besoin. Il lui offrait des réponses et des informations qui la conduisaient à réfléchir à la situation, à ce cadeau qui pouvait vite se transformer en cadeau empoisonné si elle en faisait mauvais usage. « Pourquoi me confier un tel pouvoir ? Si j'étais les mauvaises mains entre lesquelles elle ne devait surtout pas tomber ? » Si elle tuait plutôt que guérir ? Si elle faisait le mal plutôt que le bien ? Prenait-il véritablement conscience des risques qu'il prenait ?
Sybil était pensive. Elle réfléchissait à tout ce qui venait d'être dit dans cette pièce. Severus, quant à lui, s'était de nouveau approché de la cheminée tout en revenant sur un autre sujet de leur conversation, cette idée de liberté. « Vous dites que ce monde est plein de nuance, qu'il est gris, mais votre vision des choses est si noire pourtant. » C'était assez paradoxal. « La liberté existe. Elle ne peut pas être absolue, nous sommes limitées pour bien des choses... » Ce Maire, cette ville, cette entité, la liberté des autres, les limites que l'on se fixait ou que l'on fixait pour nous... « mais elle existe. Si elle n'existait pas, si nous étions condamnés à ne jamais l'obtenir, à quoi bon se battre ? » S'ils ne pouvaient jamais décider de leur vie, de leur destin, de leur bonheur, pourquoi vivre et se battre ? Pourquoi ne pas abandonner tout de suite ? Ils gagneraient du temps et économiseraient de l'énergie. « Je ne veux pas croire que tous mes combats n'ont été que des illusions. Je veux croire que j'ai eu raison, que tout ça avait un sens... » Sinon elle aurait l'impression de les avoir menés pour rien, d'avoir perdu des choses pour rien. « Vous avez raison... Je ne peux imaginer les chaînes qui vous empêchaient d'être libre dans votre monde. Je suis incapable d'imaginer tout ce que vous avez vécu et j'ignore si ces chaînes existent toujours ici, mais... » Toujours assise au fond de son canapé, les yeux de Sybil se tournaient vers la fenêtre où la neige semblait ne plus pouvoir s'arrêter. Cette ville, qu'elle observait à cet instant, cette ville était une chance. « Il ne tient qu'à vous de les briser, de vous en débarrasser. » Ce ne serait peut-être pas facile, ce serait peut-être un long combat, mais il en ressortirait gagnant. Elle le croyait. « Je crois qu'il y a du bien en chacun de nous et je crois que nous avons tous une part sombre. Il ne tient qu'à nous de décider de la part qui gagnera. Il n'y a pas de bien et de mal, il y a les choix de chacun. Parfois bons, parfois mauvais. » Tenter de faire comprendre un avis aussi profond à un parfait inconnu n'était pas facile, mais elle faisait au mieux pour exprimer le fond de sa pensée. « J'ignore si j'ai la sagesse suffisante pour agir au bon moment... Ou pour ne pas agir. » Souffla-t-elle en observant de nouveau ce flacon. Elle comprenait les risques et les dangers. Elle comprenait les choix qui seraient les siens. Mais elle ignorait si elle était capable de n'agir qu'au bon moment avec un tel pouvoir entre les mains... Si elle était capable de ne pas le gaspiller.
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Severus Snape
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▿ Age : 36
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La nuit s’apprêtait à tomber lourdement sur les murs de pierres froides, chaque souffle du vent venant siffler comme un avertissement silencieux à travers les fissures de cette vieille bâtisse. La cheminée craquait doucement, projetant des ombres dansantes sur les murs, tandis que je demeurais debout, immobile, près de la fenêtre, les yeux rivés sur l'extérieur. Le paysage n'était qu'un vaste désert enneigé, recouvert d'une épaisse couverture blanche, et pourtant, derrière cette tranquillité apparente, je sentais une agitation que seul un sorcier expérimenté pouvait percevoir.
Dans mes mains, un simple morceau de parchemin jauni, dont les bords étaient effilochés par le temps. Il était là, tremblant légèrement sous mes doigts, comme une fragile feuille balayée par le vent, renfermant des mots qui, jadis, avaient résonné avec une certaine force. Une citrouille sculptée, symbole dérisoire d'une saison passée, trainait encore parmi des décorations de Noël dans la rue, son orange terne n'ayant plus aucune vivacité. La flamme d'une bougie à proximité projetait ses contours effrayants, créant un étrange mélange de grotesque et de mystère.
Je me tournai finalement, mes yeux sombres se posant sur Sybil. Son regard était toujours fixé sur ce flacon qu’elle tenait, comme si elle craignait qu’il ne se brise entre ses doigts. Sa question résonnait encore dans mon esprit. Elle avait osé s’interroger sur la nature même de ce qu’elle avait entre les mains, sur le pouvoir contenu dans cette fiole. Elle était effrayée. La peur, bien qu'invisible, transpirait à travers ses gestes.
« Le problème du monde, c’est qu’il est fait de contradictions. » dis-je, ma voix se glissant dans la pièce comme une ombre. « La magie, qu’elle soit blanche ou noire, n’a aucune volonté propre. Ce sont les intentions derrière son usage qui la teintent de bien ou de mal. » Je laissai un silence lourd s’installer avant de reprendre : « Si l’on bannissait tout ce qui est dangereux, nous ne serions plus que des êtres vides, dénués d’âme, incapables de choisir, incapables de vivre. La liberté que vous cherchez tant à défendre... a un coût. Parfois, c’est le prix du sang, parfois, c’est celui de l’âme. »
Je fis quelques pas. La chaleur de la cheminée semblait dérisoire face au froid que je percevais au fond de moi, une froideur que je portais depuis tant d'années que je ne savais plus d’où elle venait vraiment. « Les sorcières ne sont pas que des créatures légendaires que l'on craint tant dans les contes. Ce ne sont rien d'autre qu'une projection des peurs humaines. Mais vous... vous avez dans vos mains quelque chose de réel, bien plus tangible que n'importe quel mythe. Et cela semble vous terrifier et vous fasciner à la fois. » Mes yeux se plissèrent légèrement. « Vous avez raison de craindre le pouvoir, mais ne confondez pas prudence et lâcheté. Bannir la magie serait aussi absurde que de bannir le vent parce qu'il peut devenir tempête. »
Je fis volte-face pour contempler à nouveau l'extérieur, cette neige immaculée qui recouvrait tout. Il y avait là une pureté trompeuse, une couverture qui cachait bien des noirceurs. Ce monde, ce nouveau lieu dans lequel nous étions emprisonnés, avait une part d’obscurité qui n’attendait que le moment propice pour dévorer tout ce qui avait encore un semblant de lumière. Et cette lumière, cette force, elle l'avait peut-être en elle, plus qu'elle ne le réalisait. « Sybil, » murmurai-je en me tournant de nouveau vers elle, mes yeux cherchant les siens, « ce flacon n’est pas une arme, pas si vous ne le voulez pas. Mais il pourrait le devenir, comme n’importe quel objet, si vous le manipulez sans comprendre. La différence entre la vie et la mort, entre la guérison et la destruction, se joue souvent dans un battement de cœur, une décision prise à l’instant où tout bascule. Pourquoi vous ai-je confié un tel pouvoir ? Parce que je vous ai observée. Je pense connaitre votre nature. Vous n’êtes pas comme ces autres âmes errantes, égarées et faibles. Vous êtes quelqu’un d’altruiste et de généreux. »
Je laissai mes mots s’attarder, espérant qu’ils s’infiltrent doucement dans son esprit, comme l’eau creusant lentement la roche. « Mais si vous doutez de vous-même... alors peut-être devriez-vous me rendre ce flacon. »
Un bruit sourd résonna soudain au loin, un grondement à peine perceptible mais suffisant pour faire vibrer les murs. Je relevai le menton, mon regard s’assombrissant encore davantage. Ce lieu, cette ville, elle n’était pas uniquement peuplée de secrets. Il y avait quelque chose de plus ancien, de plus primal, qui sommeillait sous la surface. Comme le monstre de Frankenstein, une créature façonnée par des mains trop orgueilleuses pour admettre leur erreur. Quelque chose attendait, prêt à surgir au moment opportun. « Nous sommes tous enchaînés, d'une manière ou d'une autre, par nos choix, par notre passé. » Je tournai légèrement la tête, observant la lueur des flammes vaciller sur les murs. « Mais cela ne signifie pas que nous devons cesser de nous battre. Un de mes amis disait régulièrement : On peut trouver le bonheur même dans les moments les plus sombres…il suffit de se souvenir d'allumer la lumière. »
Je sentais que mes mots trouveraient peut-être un écho en elle, ou peut-être qu’ils ne seraient que des murmures perdus dans l’immensité de son esprit en ébullition. Quoi qu’il en soit, la nuit ne faisait que commencer, et avec elle, ses ténèbres ne tarderaient pas à dévoiler leurs véritables intentions. « Dans cette ville, j’ai choisi de mettre mes talents au service de la santé. Au lieu de faire des potions, je prépare des médicaments. »
Cela avait été ma façon à moi de retrouver un équilibre et de me rendre utile. Pour le bien des gens. Je n’étais pas vraiment dans mon élément, mais j’étais tout de même mieux ici, en vie, que mort à Poudlard. J’avais des souvenirs de ce que le Seigneur des Ténèbres avait choisi pour moi. Tout cela pour une baguette de sureau… il avait choisi de me sacrifier pour avoir plus de pouvoir. Parce que pour lui, tout pion était sacrifiable et que toute personne n’était rien de plus qu’un pion.
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PRETTYGIRL
Sybil Crawley
▿ Ton univers : Downton Abbey.
▿ Date de naissance : 01/06/1994
▿ Age : 30
▿ Métier : infirmière. S'intéresse de près à la politique de la ville.
▿ Quartier : Hogwarts Place, dans un petit appartement.
Sybil avait peur. Elle s'était déjà battue contre ce qu'elle ne connaissait pas. Contre ce qu'elle ne maîtrisait pas. Cependant, cette magie dont il lui parlait était plus que quelque chose qu'elle ne connaissait pas ou qu'elle ne maîtrisait pas. C'était l'inconnu pour elle. Une nouveauté à laquelle elle avait dû se familiariser dans ce monde. Une chose qui n'existait pas chez elle et qui lui paraissait toujours appartenir au domaine de l'irréel et de l'impossible. Alors, oui, Sybil avait peur. Peur de ne pas comprendre tous les enjeux et tous les risques, malgré sa bonne volonté. Peur de mal agir avec un si grand pouvoir entre les mains. Peur de faire le mal, plutôt que le bien. N'était-ce pas légitime ? N'était-ce pas une bonne chose de craindre le pire face à l'inconnu ? Ses craintes la poussaient à la mesure, à la réflexion, à la prudence. Le contraire, l'empressement et l'ignorance, aurait été dangereux.
A ses yeux ignorants, la magie était un danger d'après ce qu'il venait de lui en dire. Elle n'avait pas encore assimilé l'idée qu'elle était aussi naturelle pour lui que les éléments. A ses yeux ignorants, la magie se rapprochait davantage de la technologie que de toute autre chose. Elle était quelque chose de créée, quelque chose de mis en place par les êtres humains... La magie pouvait donc être contrôlée ou supprimée en fonction des dangers qu'elle pouvait représenter comme un vieil appareil mis sur le marché qui représenterait finalement des dangers trop grands par rapport aux avantages apportés. Severus tentait alors de lui faire voir autre chose, de lui donner une autre vision des choses. Il tentait de lui expliquer que la magie n'avait pas de volonté, que seul l'usage que l'on en faisait en faisait de la magie blanche ou noire. La magie importait peu, seul l'utilisateur était important, en d'autres termes. Ce point, elle était capable de le comprendre. Elle pouvait toujours faire une comparaison avec la technologie qu'elle avait également découverte dans ce monde. Elle n'était pas mauvaise, à condition de s'en servir comme il le fallait. Bannir la magie n'était donc pas une solution. Bannir ce qui pouvait être utilisé de la mauvaise façon n'était jamais une solution. Pas si l'on défendait la liberté comme Sybil prétendait la défendre. « La magie... est-ce quelque chose de naturel pour vous ? Est-elle innée ? Ou doit-on faire quelque chose pour la posséder ? » En dehors de tout entraînement, bien sûr. Elle se doutait que quelle que soit la réponse, la magie nécessitait de s'entraîner pour s'améliorer et être plus puissant, mais était-elle innée ou non ? La réponse déterminerait certainement une grande partie du point de vue de Sybil. « Je ne pense pas qu'il faille bannir tout ce qui est mauvais ou dangereux... Je pense simplement qu'il n'est pas nécessaire de créer quelque chose de mauvais, de faire que les gens vivent avec si ce n'est pas absolument nécessaire. » Si la magie était créée et dangereuse, pourquoi la faire entrer dans la vie des gens, quand bien même elle pouvait parfois faire le bien ? Si elle était innée, contrôlable, bonne en plus de circonstances qu'elle n'était mauvaise ou si elle était créée, mais plus souvent bonne que mauvaise, là, Sybil comprenait davantage son intérêt et les risques à prendre. Payer de sa vie, de la vie de n'importe qui, de son âme... elle pouvait le concevoir, si ça en valait réellement la peine.
« La magie... C'est quelque chose de nouveau pour moi. D'où je viens, elle n'existait justement que dans les contes et dans les histoires que l'on racontait aux enfants pour les effrayer... » Mais peut-être que la magie des contes et des histoires n'était que l'écho de ce qui pouvait exister dans d'autres mondes, alors ? « Et aujourd'hui je possède cela... Je pense qu'il n'est pas étonnant que je sois à la fois fascinée et terrifiée, » souffla-t-elle en relevant les yeux vers lui, un sourire aux coins des lèvres. Si elle lui mettait entre les mains quelque chose de totalement nouveau, ne réagirait-il pas de la même façon ? Sans forcément le montrer, mais il ressentirait ces deux choses, ces deux émotions, elle en était persuadée. Parce que c'était humain.
De nouveau, ses yeux fixaient ce flacon entre ses mains. Mille questions se battant en elle pour avoir la première place. Elle ne savait que dire, alors elle écoutait. Ses recommandations. Ses conseils. Ses réflexions. Ses idées. Tout ce qu'il avait à lui dire. Elle n'était pas lâche. Elle était prudente. Elle ne voulait pas causer plus de mal qu'il n'y en avait déjà sur cette planète. Elle avait vu la souffrance, la douleur, la mort. Elle avait vu tant de choses qu'elle ne voulait plus voir. Et, aujourd'hui, elle avait la chance de pouvoir faire quelque chose pour quelqu'un. Un jour. Lorsque le moment serait venu. Elle réaliserait un miracle. C'était un grand pouvoir. Un grand pouvoir qu'il fallait comprendre pour s'en servir le mieux possible. Il essayait alors de la convaincre qu'elle ne tenait pas une arme entre ses mains. Pas si elle décidait du contraire. Et elle comprenait. Elle comprenait que comme tout autre chose, c'était sa décision à l'instant T qui déterminerait si son choix était bon ou non, si c'était une arme ou une bénédiction. Rien d'autre. Personne d'autre. C'était un grand pouvoir. Un pouvoir qu'il lui avait confié parce qu'il pensait la connaître. Connaître sa nature. « Vous me connaissez à peine, » rétorqua-t-elle doucement alors. Comment pouvait-il être sûr de ne pas se tromper en la connaissant si peu ? Etait-il si doué pour comprendre les gens et leurs intentions profondes ? Il la voyait altruiste et généreuse, et elle espérait l'être, mais n'était-elle pas faible et égarée, également ? N'était-elle pas un peu tout à la fois ? A vrai dire, elle n'en savait rien. Elle n'était plus certaine de savoir quoi que ce soit d'ailleurs. « Non ! Je dois le garder. » Parce qu'elle doutait pour les bonnes raisons. Parce qu'elle avait juste besoin de comprendre et qu'elle commençait à comprendre. Elle ferait bon usage de cette potion. Elle commençait à être persuadée de cela aussi.
Sybil s'était relevée pour s'approcher de la cheminée à son tour. L'orage grondait au loin et rendait l'ambiance particulière. Il faisait si sombre alors que la neige, si blanche, recouvrait tout à l'extérieur. Le contraste était étrange. Tout comme leur conversation. Sombre et pleine de lumière en même temps. Étrange pour deux inconnus qui semblaient capables de s'avouer des choses enfouies au plus profond d'eux-mêmes. Leurs chaînes et leurs peurs. Leur désir de liberté et leur passé. « Votre ami avait raison. » Répondit Sybil, simplement, les yeux perdus dans les flammes de la cheminée. Elle repensait à son propre passé, à ses propres choix et ses propres chaînes. Jamais elle n'avait cessé de se battre malgré les difficultés et elle n'arrêterait sans doute jamais. Malgré les difficultés et les souvenirs du passé. « Quoi que vous pouvez penser, vous êtes quelqu'un de bien, je le sens. » Même s'il ne semblait pas avoir cette opinion de lui-même, elle avait cette impression. Un homme qui choisissait de trouver des remèdes aux maux des malades, qui préparait des potions d'un autre genre, peut-être pas magiques, mais miraculeuses... Comment pourrait-il être animé par de mauvaises intentions ? Être mauvais ?
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Severus Snape
▿ Ton univers : Harry Potter
▿ Date de naissance : 09/01/1988
▿ Age : 36
▿ Métier : Ingénieur chimiste pour une firme pharmaceutique
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur : Always...
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
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Le silence se fit lourd et palpable, comme si le souffle même de la pièce retenait son souffle, suspendu à la douceur entêtée de Sybil. Elle s’approchait de la cheminée, observant les flammes avec une intensité qui trahissait cette dualité d’âme que j'avais déjà perçue en elle. Une femme de lumière et d'ombre, de force et de fragilité, un contraste parfait, comme cette neige immaculée qui masquait les secrets sombres de notre monde.
Je sentais le poids de ses paroles s’immiscer en moi, non pas par la conviction d’une réalité immuable, mais par la profondeur de ses propres certitudes, qu’elle exprimait avec cette naïveté noble que possèdent ceux qui n’ont pas encore affronté les véritables abysses de leur être. Cette confiance en l’homme, ce sentiment qu’il puisse être inné de distinguer le bien du mal, n’était pour moi qu’une ombre fugace, un mythe destiné à réconforter les âmes les plus perdues. Cependant, je devais admettre que, dans cet univers de chaînes et de doutes, sa vision du monde était… fascinante. Peut-être, même, une lueur ténue mais réconfortante.
« Vous dites que je vous connais à peine, » murmurai-je en m’approchant de la cheminée, mon regard se fixant sur les flammes dansantes. « Peut-être avez-vous raison. Peut-être vous ai-je confié ce flacon par aveuglement, par cette étrange perception que votre âme est une de celles qui ne s'égarent pas aussi facilement. » Je la regardai un instant, ses traits illuminés par la lumière crépitante, avant de détourner mes yeux, comme si la vulnérabilité qu'elle m'inspirait pouvait me trahir moi-même.
Un grondement lointain se fit de nouveau entendre, résonnant dans les entrailles de la bâtisse. Ce n’était qu’un bruit, certes, mais en ces lieux, chaque son prenait une dimension étrange, comme si les échos d’un autre monde cherchaient à percer la quiétude forcée de ce refuge. Le regard toujours rivé sur le feu, je repris d’une voix grave, teintée de cette résignation que j’avais portée en moi depuis tant d’années :
« Vous parlez de liberté comme s’il s’agissait d’une bénédiction accessible à tous, d’un droit naturel qui nous échoirait par simple naissance. » Je laissai mes mots se dissoudre un instant dans l’air, chacun d’entre eux venant se mêler à l’aura pesante de la pièce. « Mais la réalité est tout autre. Chaque être est façonné, non par ses désirs, mais par les chaînes que le destin lui impose… » Un sourire mince, sans chaleur, se dessina malgré moi. « La liberté n’est qu’un leurre pour ceux qui n’ont jamais eu à en payer le prix. »
Mes paroles, austères et tranchantes comme des éclats de verre, reflétaient ce dégoût amer de la destinée, ce fardeau que je portais, tissé de remords et de malédictions imposées. Pourtant, en un battement de cœur, je réalisai que ma rudesse pouvait la blesser. Elle, qui, malgré son inexpérience dans les arts occultes, portait déjà le poids de cette peur latente, de cette fascinante terreur que le mystère suscitait en elle.
« Vous vous interrogez sur la nature de la magie, sur sa provenance et sa légitimité. La magie… » Je marquai une pause, cherchant des mots pour exprimer ce que même moi peinais parfois à comprendre. « Elle n’est ni artificielle, ni purement humaine. C’est comme un souffle, un courant, aussi naturel et sauvage que le vent qui caresse les montagnes ou la mer déchaînée qui dévore les rivages. Elle est là depuis l'aube des temps, bien avant que quiconque ait pensé à la maîtriser. »
Je laissai mon regard s’adoucir un bref instant, observant ses traits concentrés, plongés dans une réflexion que peu auraient osé à sa place. « Ceux qui, comme moi, naissent avec elle, n’ont rien demandé. C’est un fardeau qui s’impose, une puissance que l’on doit apprendre à contenir, à façonner, non pas pour nous, mais pour ceux qui n’ont pas eu ce… don. » Je marquai une pause, la laissant méditer mes paroles. « Mais je comprends vos doutes. D’où vous venez, la magie n’est qu’un mythe, une histoire de sorcières et de créatures effrayantes. Et, en ce sens, vous êtes chanceuse. La véritable magie, Sybil, n’a rien de féérique. Elle dévore, elle use, elle consume. Et ceux qui se pensent plus forts qu’elle finissent souvent par disparaître, comme des feuilles mortes dans la tempête. »
À cet instant, un frisson me parcourut, comme si quelque souvenir sombre avait surgi des ténèbres de ma mémoire. Je revoyais les visages disparus, les silhouettes de ceux que j’avais perdus, emportés par cette soif de puissance que je m’étais juré de ne jamais laisser m’engloutir. Une pensée pour Lily me traversa, poignante et douce-amère, et je l'enfouis aussitôt.
« Vous avez raison de vous montrer prudente, de douter de ce que j’ai pu voir en vous. Mais n’oubliez jamais que ce que vous tenez entre vos mains n’a pas de volonté propre. Vous êtes celle qui choisira. Vous seule déciderez si ce flacon deviendra un remède ou un poison. La magie ne fait que suivre les volontés de celui qui la manie. Elle n’est ni bonne, ni mauvaise. Elle est… tout simplement. »
Je me tournai légèrement, plongeant mes mains dans les poches de ma robe, adoptant un ton plus mesuré. « Quant à ce que vous disiez… sur ma prétendue bonté… » Une pointe d’ironie perça ma voix, comme pour chasser la gravité de mes paroles. « Vous m’accordez trop de crédit. Être entouré de douleur et de malheur finit par dessécher les parties les plus tendres d’un être, comme une plante privée de lumière. »
Je marquai une pause, observant son regard ancré dans les flammes. « Mais… peut-être… peut-être existe-t-il encore un fragment de ce que vous croyez entrevoir. » Une confession murmurée, presque pour moi-même. « Et si cela peut vous rassurer, vous avez ma promesse : si jamais ce flacon, ce pouvoir que je vous ai confié, devait vous échapper, je serai là pour vous empêcher de sombrer. »
Les dernières braises de la cheminée semblaient s’affaisser sous le poids de mes mots, la pièce plongeant peu à peu dans une pénombre épaisse, presque oppressante, comme si l’ombre elle-même cherchait à se refermer sur nous. Mais dans ce silence chargé, une étrange alliance venait de se sceller. Une promesse tacite, énoncée dans l’obscurité de la nuit, reliant deux âmes aux destinées contraires, mais unies par une même quête : celle d’un fragile équilibre entre la lumière et les ténèbres.
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PRETTYGIRL
Sybil Crawley
▿ Ton univers : Downton Abbey.
▿ Date de naissance : 01/06/1994
▿ Age : 30
▿ Métier : infirmière. S'intéresse de près à la politique de la ville.
▿ Quartier : Hogwarts Place, dans un petit appartement.
Il y avait quelque chose d'apaisant dans le fait de regarder les flammes de la cheminée qui s'agitaient doucement, réchauffant peu à peu la pièce. Lorsqu'elle avait invité cet inconnu à entrer chez elle pour se réchauffer après sa chute dans la neige, elle ne s'était pas imaginée obtenir un tel cadeau de sa part. Elle ne s'était pas non plus imaginée discuter de la sorte, de ces sujets, de réfléchir à la condition profonde de l'homme. Ils parlaient avec facilité, comme s'ils n'étaient pas deux inconnus que les éléments avaient réunis. Ils parlaient comme s'ils se connaissaient, comme si quelque chose les liait depuis toujours, comme s'ils pouvaient tout se dire et tout se confier. Par ses paroles, il donnait même l'impression de la connaître mieux que d'autres. Il s'en justifiait. Il expliquait qu'elle avait peut-être raison en disant qu'il la connaissait à peine, qu'il lui avait peut-être aveuglément confié ce flacon, mais il avait l'impression que son âme ne s'égarait pas facilement. A ces mots, Sybil était restée silencieuse. Elle réfléchissait à ce qu'il venait de dire, à si elle pensait qu'il disait juste ou non. Saurait-elle faire le bon choix ? L'utiliser pour une juste cause ? Au bon moment ? C'était effrayant de tenir un tel pouvoir entre ses mains. Pas seulement parce que c'était quelque chose qu'elle ne maîtrisait pas, mais aussi parce qu'elle avait cette crainte de ne pas faire les bons choix. L'erreur ne lui était pas vraiment permise.
Le sujet du flacon en avait entraîné bien d'autres. Ils évoquaient la liberté. Celle à laquelle Sybil voulait croire plus que tout. Elle s'était affranchie de ses chaînes, affranchie du rôle qu'on lui avait attribué avant même sa naissance, elle avait su se dresser face à ses obligations et face aux conventions pour devenir la femme qu'elle souhaitait être. Ce n'était pas une épreuve facile, mais elle avait réussi à le faire. Pour autant, elle ne pensait pas que cette liberté était aussi facilement accessible à tout le monde. Certains portaient de trop lourds fardeaux ou avaient des obligations trop compliquées à abandonner... Malgré tout, malgré les immenses difficultés qui se dressaient devant eux, Sybil voulait croire que tout était possible, que la volonté et le travail étaient capables de tout apporter... Elle avait l'impression, dans le cas contraire, que son combat avait été vain, que tous les combats l'étaient. Elle refusait d'être aussi négative et catégorique que lui. « Je me suis libérée de ces chaînes... » Souffla-t-elle en tournant les yeux vers lui. « Mon destin était tout tracé, ma vie était écrite avant même ma naissance, mais je me suis battue et je m'en suis libérée... » Peut-être considérait-il son combat comme ridicule et risible à côté de ceux que lui devaient mener ? « Vous devez penser que mes combats ne sont rien à côté de ceux que vous devez mener pour obtenir votre liberté, mais... je reste persuadée que la liberté est accessible à tous. Seulement, elle est plus facilement accessible à certains. » Il semblait tellement sûr de ses opinions et son point de vue semblait tellement tranché qu'il lui semblait compliqué de lui faire voir les choses autrement, de lui redonner un peu d'espoir, mais Sybil n'était pas du genre à abandonner. « Alors, vous pensez que tous mes combats ont été vains ? Que je ne suis pas véritablement libre ? » C'était bien ce qu'il venait de dire, non ? Que sa liberté n'était qu'un leurre ? Etait-ce vraiment ce qu'elle devait comprendre ?
Etait-ce la magie qui lui donnait cette sensation de ne pas pouvoir être libre ? Cette magie qui faisait tant se questionner Sybil, qui lui était parfaitement étrangère. Elle n'y connaissait rien. Elle en était même un peu effrayée. Autant qu'elle en était fascinée. Cependant, elle laissait cette fascination de côté pour réfléchir logiquement à tout ce que cette magie signifiait. Sybil ne comprenait pas... Elle ne comprenait pas pourquoi certains utilisaient cette magie s'il s'agissait de quelque chose de dangereux. Elle ne comprenait pas comment cette magie naissait en certains êtres, s'ils étaient allés la chercher eux-mêmes ou s'ils avaient été choisis à la naissance... Des questions, à ce sujet, Sybil en avait des dizaines et des dizaines. La curiosité, le besoin de savoir et de comprendre pour se forger un avis, la poussait à en poser quelques-unes. « Elle est naturelle, » concluait-elle pour elle-même. Aussi naturelle que tous les éléments de la nature, que l'air et le vent, que le besoin de respirer ou de s'alimenter. On ne créait pas la magie, on l'avait. Elle était innée chez certains êtres et ils devaient ensuite apprendre à la maîtriser, à la contrôler, pour en faire l'usage qu'ils désiraient. « Peut-on parler de don si vous le considérez comme un fardeau ? » S'interrogeait-elle à nouveau après certaines de ses réflexions. « Et s'il s'agissait en réalité d'une vraie bénédiction ? D'une véritable chance de faire le bien ? » Elle qui était contre cette magie quelques instants plus tôt essayait de voir les choses d'un autre point de vue pour mieux comprendre. Cette magie, innée, imposée, pouvait être une bénédiction si les choix que l'on faisait étaient les bons. Peut-être. « Votre magie vous a poussé à faire des erreurs, à prendre de mauvaises décisions, mais... il est toujours possible de se racheter, de changer. Vos choix seuls déterminent ce que vous êtes, comme mon choix d'utiliser cette potion déterminera celle que je suis. » Parce qu'elle le sentait au son de sa voix, à sa façon de voir les choses, la magie n'avait pas été que bonne pour lui, mais il n'était jamais trop tard pour changer et faire les choses autrement. Et, comme toujours, ils en revenaient à cette idée de liberté, de libre-arbitre.
Elle ne parlait plus, elle réfléchissait. Avait-elle de la chance de n'avoir pour magie que celle des contes pour enfants ? Sa vie aurait-elle été différente, plus facile, si la magie en avait fait partie depuis toujours ? « Je croyais que la magie n'était que de la magie et que seule l'utilisation que l'on décidait d'en faire la rendait bonne ou mauvaise ? » Et désormais, il assurait que la magie consumait tout sur son passage. Elle était donc profondément mauvaise ou il était tellement perdu, partagé entre toutes ses émotions contraires, qu'il ne pouvait même plus être d'accord avec lui-même. La magie l'avait-elle consumée au point qu'il n'existe plus rien de bon en lui ? Il ne lui semblait pourtant pas si mauvais. Au contraire. Elle voyait de la bonté en lui. Dissimulée. Cachée. Mais elle était là, quelque part. « Non, c'est parce que l'on a peur de ce que l'on ressent face à la douleur et au malheur, parce que l'on a peur d'affronter son propre chagrin, ses propres décisions, que l'on se ferme à la bonté et à tout le reste. Il est plus facile d'accepter nos pires décisions en se persuadant d'être mauvais que de savoir être bon et assumer de mauvaises décisions ou des décisions difficiles prises en période difficiles. » En se persuadant d'être mauvais, on souffrait moins de ses mauvaises actions, elles se justifiaient presque seules. En se sachant bon, il fallait assumer les conséquences des pires décisions que la vie nous forçait parfois à prendre. Il fallait assumer la douleur, les regrets, les remords, la culpabilité. Et c'était bien plus difficile. Alors, oui, elle était persuadée qu'il restait de la bonté en lui. Et bien d'autres choses. Il devait simplement accepter ses erreurs et ses choix, ses douleurs et ses culpabilités, pour assumer ce qu'il pouvait être.
« Je vous remercie. Sincèrement. » Sybil ne pouvait rien dire d'autres que le remercier pour la promesse qu'il venait de lui faire, celle de ne pas l'abandonner avec un tel pouvoir entre les mains, celle qu'il serait là, près d'elle, si un jour elle devait faire une erreur avec ce seul petit flacon qu'il lui avait transmis. Et le silence s'était installé tandis que Sybil regardait la cheminée s'éteindre peu à peu, les plongeant dans l'obscurité angoissante. Elle aurait très certainement dû s'activer pour l'empêcher de s'éteindre, mais elle était plongée dans ses réflexions, perdue dans ses pensées.
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