Ghosts of the past [Anibal Cortes]

**Invité**

Ghosts of the past

feat. @Aníbal Cortés

Cette légère qui brise qui vient frôler le visage de l'homme n'est en rien agressive, sa douceur rappelle à quelle point la vie est précieuse et à travers cette philosophie, un sourire naquit sur son visage. C'est assez étrange de se retrouver ici-même alors que dans ses souvenirs c'est la police qui orne son champ de vision comme un étrange cauchemar se répétant encore et encore. Mais dans quel but ? Nombreuses questions se bousculent encore après plusieurs années et la réponse reste un mystère qu'il a voulu laisser derrière lui. Ne voudrait-il pas en apprendre plus ? Et perdre son temps à courir derrière un point d'interrogation ? Non, Andrés compte bien vivre sa meilleure vie maintenant qu'il est en vie. Même si l'homme et ses motivations restent les mêmes et aussi surprenant que cela puisse paraitre, revenir à la vie d'une façon inexpliquée vous ouvre les yeux sur certaines choses auxquelles on n'accordait que très peu d'importance. C'est ainsi qu'Andrés se retrouve ici, au sein d'une maison de campagne dont il en était le propriétaire provisoire grâce à de l'argent volé. Ce serait mal connaitre ce dernier que de penser qu'il est resté sage en empruntant le chemin de la droiture. Quel ennui. Il a besoin d'action et il fait tout pour pimenter sa petite vie.

Un voleur reste un voleur n'est-ce pas ? Il serait malvenu pour lui de renier ce qu'il est sous prétexte que cela le démarque de nombreux citoyens qu'il a pu croiser depuis son arrivée dans cette ville. Que ça plaise ou non, il continuera exceller dans l'art du vol et autant dire qu'il connait quelques personnes à qui ça ne plairait pas ou du moins dont la réticence serait aussi perceptible qu'une pucelle au milieu d'une église. Cette journée est à marquée d'une pierre blanche, Andrés était sur le point de retrouver une ancienne connaissance avec qui il a eu un passif assez tumultueux malgré le semblant de respect qu'il éprouve à l'égard de cette personne.

Son nom ?
Rio, le petit génie immature de l'équipe à l'époque où ils ont organisé un braquage au sein de la fabrique nationale de la monnaie et du timbre en Espagne. On peut pas dire que c'était le grand amour entre eux, pourtant Andrés doit admettre que le garçon possède des qualités indéniablement efficace et dont il pourrait tirer le meilleur si il n'était pas "love to love" de Tokyo. La règle d'or était de ne pas avoir de relation entre membres de l'équipe et pourtant ils ont cédé. C'est beau l'amour n'est-ce pas ? Avoir ce sentiment qu'on appartient à quelqu'un qui éprouve un amour inconditionnel. Ca donne des frissons et permet à Andrés de se laisser embarquer par ses souvenirs du passé lorsqu'il est tombé amoureux pour la première fois, puis la seconde et bien d'autres fois après. C'est sûr que sur le papier c'est tout beau tout rose, mais tôt ou tard on finit par être déçu et la chute aussi inévitable puisse être est une torture psychologique en soi.

Mais trêves de pensées sentimentales, Andrés avait organisé soigneusement un rendez-vous avec Anibal, ici-même au sein de cette maison de campagne. Allait-il venir ? Oh que oui, ce n'est pas son genre de ne pas répondre à l'appel de Tokyo comme un petit toutou car oui, il a prit soin de se faire passer pour elle dans un message. Toujours avoir un coup d'avance reste le béaba d'un bon voleur et sachant que cette dernière est également ici, autant se faire passer pour elle afin d'être sûr qu'il se pointera. Bien entendu, il retrouvera Tokyo ensuite, mais tout d'abord celui que nombreux considère comme le maillon faible même si Andrés ne partage pas totalement ce point de vu....pas totalement.

Une table de jardin se trouvait au sein de la cour arrière, Andrés avait une vue d'ensemble sur la route qui traversait cette parcelle de la campagne et pouvait apercevoir au loin Rio qui réduisait de plus en plus l'écart entre lui et le passé. Il ne l'avait pas encore vu, Andrés était installé à la table, assis confortablement sur la chaise en bout de table avec une coupe de champagne bon marché. On n'oublie pas les bonnes choses d'une vie n'est-ce pas ?

Bon, pour en revenir à Rio il faut savoir qu'Andrés a envoyé un message simple et rapide lui demandant de venir à l'adresse de la maison de campagne en question sans donner la moindre indication supplémentaire donc autant dire qu'il risque d'être surpris. D'ailleurs, il ne fallut pas longtemps avant que le jeune homme n'entre dans son champ de vision. Satisfait et ressentant une légère satisfaction en voyant que sa démarche fut un succès, Andrés livra un large sourire à Rio alors qu'il se leva avec sa coupe de champagne pour se diriger vers ce dernier. Une accolade à l'ancienne n'a pas de prit ? Tout en prenant la direction de Rio, ce dernier écarta les bras.

« Ne fais pas cette tête, c'est bien moi ! »

Dit-il d'un ton amusé. Oui, il n'est pas du genre à se poser mille et une question et se laisse guider par son instinct pour vivre pleinement le moment présent selon les circonstances. Allez, qu'il vienne lui faire sa petite accolade, Andrés est content de la voir faut pas croire même si ça peut être surprenant.

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▿ Date de naissance : 17/03/1997

ghosts of the past

Parmi les multiples défauts qu'Anibal pouvait posséder, il était aisé de reconnaître la naïveté comme étant l'un de ceux influençant le plus son quotidien et ce depuis toujours. Les nombreuses trahisons ainsi que les coups durs vécus au cours du braquage auraient probablement dû lui mettre un peu de plomb dans la cervelle mais lutter contre sa nature profonde était toujours un exercice ardu. Une partie de son être, qu'il aimait croire être son humanité, s'évertuait à vouloir croire que chaque personne possédait sa propre part de bonté — et ce même s'il fallait parfois creuser un bon moment pour réussir à la trouver. Pendant longtemps, le hacker avait pensé que l'un de ses compagnons de braquage était l'exception à cette règle. De prime abord, Berlin n'était définitivement pas la personne qu'il décrirait comme "gagnant à être connue". Sexiste, misogyne, vantard et souvent impitoyable, il avait été la personne dont Rio s'était méfiée dès leur toute première rencontre. Il n'était pourtant pas de ceux qui avaient tendance à juger un livre à sa couverture : certains individus pouvaient être trompeurs quant à la première impression qu'ils reflétaient. Mais, face à une personnalité aussi détonante, les aprioris du plus jeune avaient très vite atteint des sommets. Durant un temps, tout du moins.

Très vite, les premières qualités du plus âgé s'étaient révélées : à commencer par son leadership. Plus d'une fois remis en question, bien souvent des suites de l'une ou l'autre décision moralement discutable, celui-ci s'était très vite avéré nécessaire pour la survie du groupe. De tous, il était probablement celui qui parvenait le plus à garder les pieds sur terre tout en restant focalisé sur ce qui devait être fait. Tôt ou tard, tous s'étaient laissés influencer par leurs sentiments ou une nostalgie liée à des souvenirs d'antan. Certains plus que d'autres avaient plus d'une fois failli être à l'origine de la perte de tous, Rio le premier : après son histoire d'amour qui enfreignait la toute première règle leur ayant été imposée et ayant amené un colossal nombre de complications, l'intervention télévisée de ses parents avait failli être le dernier clou suffisamment enfoncé que pour le convaincre de céder à la traîtrise. Ses erreurs, il les avait payées au prix fort — le passage à tabac qu'il avait subi sous la direction du commandant des opérations en étant probablement l'un des épisodes les plus marquants. Pourtant, avec le recul, il avait pu en comprendre la raison. Pas réellement la pardonner, mais au moins l'appréhender. Et, finalement, le gamin avait même été le premier à regretter l'absence de l'ancien grand manitou lorsque certaines décisions avaient dû être prises au cours du second braquage et que chacun avait semblé prêcher pour sa paroisse plutôt que d'être ultimement obligés de se référer à l'avis d'un chef désigné au préalable.

Dans ce monde, il avait retrouvé Tokyo — par hasard, certes, mais il n'avait jamais tenté de renouer le contact avec les autres. Peut-être ceux-ci se trouvaient ils par ici : certains homonymes n'avaient pas été difficiles à débusquer, mais il ne s'était pas attardé suffisamment longtemps auprès de ceux-ci pour en vérifier la potentielle compatibilité. Lui-même avait replongé dans ses anciens travers mais ne se voyait pas pour autant se réengager dans un plan aussi fou qu'avaient été les deux braquages auxquels il avait participé : il y avait perdu trop de choses que pour avoir envie de récidiver. Par conséquent, il était à mille lieues de se douter de ce qui l'attendait en se rendant à ce rendez-vous. Bien qu'il ait été étonné que la brune n'ait pas utilisé le numéro qu'il lui connaissait et qu'elle ne lui donne pas plus d'indications quant à cette rencontre, cela n'avait pas réellement été suffisant pour qu'il se montre suspicieux. Peut-être avait t-elle simplement eu l'un ou l'autre problème l'ayant contrainte à changer de moyen de communication et nécessitait t-elle son aide pour un problème d'ordre numérique. C'était en tout cas avec cette optique qu'il s'était rendu au lieu "qu'elle" lui avait indiqué, ignorant à quel point il était tombé dans la gueule du loup jusqu'à ce qu'il n'ait atterri en face de ce dernier.

« Berlin ?! »

L'étonnement fit brièvement monter sa voix dans les aigus alors que ses yeux s'écarquillaient ouvertement de surprise, donnant d'autant plus l'impression qu'il venait de vivre une entrevue avec un revenant. Par réflexe, son premier mouvement une fois son corps acceptant de bouger également fut de reculer plutôt que de se diriger dans sa direction. Les morts étaient-ils donc tous destinés à revenir à la vie dans cet endroit ? C'était complètement surréaliste.

« Alors toi aussi tu es revenu... »

Ses propres sentiments étaient complètement indéchiffrables à cet instant. Etait-il supposé être soulagé ? Sceptique ? Méfiant ? Bien qu'il ne se soit jamais frontalement prit à lui sans véritable raison, le choix de ce lieu isolé ne pouvait que faire grimper ses inquiétudes en flèche. Andrés avait, certes, une certaine réputation dans le milieu de l'illégalité et ce depuis bien avant le plan. Cela ferait-il pour autant de lui un tueur ou un tortionnaire ? Le coeur du plus jeune lui criait que non, sa raison lui soufflait de rester prudent : il n'avait aucune idée de ce que l'homme avait pu devenir au cours des dernières années écoulées.

« C'est... original, comme lieu de rendez-vous, lui fit-il d'ailleurs remarquer, son nez se plissant légèrement comme pour signaler encore davantage que ses mots étaient purement sardoniques. »

BERLIN&RIO