(terminé) c'est le moment ⊹ rory.

Elle avait crié. Cette fois-ci, elle n'avait pas pu retenir ses cris. Cris qui alerteraient forcément son époux qui dormait à ses côtés. Elle était terrifiée. Cette fois-ci, il n'était plus question de temps. La date prévue de l'accouchement était arrivée. La future mère n'avait plus d'autres choix. Le bébé allait pointer le bout de son nez et elle ne pourrait rien pour le protéger parce qu'elle n'avait trouvé aucune solution dans ce nouveau monde. Et quelque part au fond d'elle, elle avait cette idée folle que tout ça n'était qu'un cauchemar dans lequel elle était plongée. Un monde inventé pour que son bébé lui soit pris plus facilement, sans aucune difficulté. Sans aucune résistance. Ces mêmes pensées encore et toujours, ces mêmes cauchemars encore et toujours qui la hantaient chaque nuit sans que jamais elle ne prenne le temps d'en parler à Rory. La seule personne au courant était Clara, qu'elle avait appelé quelques jours auparavant parce qu'elle n'arrivait plus à se calmer après un énième cauchemar.

Les yeux désormais ouverts, réveillée, elle se rendait compte qu'elle avait crié durant son sommeil et que son mari devait être réveillé, inquiet peut-être. Pourtant, elle préférait ne pas bouger. La future mère se disait que si elle ne bougeait pas, peut-être y avait-il une chance pour que Rory la croit toujours endormie et ne lui pose aucune question. Elle se disait que si elle se rendormait, elle pourrait peut-être profiter d'encore un peu de sommeil. Elle se disait que si elle se rendormait, elle oublierait les douleurs qu'elle ressentait dans le ventre. Parce que ça ne pouvait pas être le bon moment. Pas encore. Il ne pouvait pas approcher, il ne pouvait pas s'agir d'une question d'heures. La future mère inquiète et effrayée qu'elle était avait encore besoin de temps, pas juste des heures.

Amy n'en pouvait plus de ces cauchemars qui hantaient ses nuits. Elle était épuisée. Elle allait accoucher très bientôt et elle ne pouvait plus se reposer ou dormir plus d'une heure ou deux sans cauchemarder. Si habituellement elle réussissait à se réveiller sans crier et discrètement, cette fois-ci, ce ne fut pas le cas. Elle avait crié en se réveillant puis avait fait semblant de dormir encore pour ne pas inquiéter Rory. Elle se disait simplement que, peut-être, il n'avait rien entendu. A la question de son époux, elle retint un soupir. Pourquoi avait-il fallu qu'il se réveille ? Pourtant elle ne répondit rien, toujours en train de faire semblant de dormir, en espérant qu'il se rallonge à ses côtés.

Il avait bien compris son petit jeu, alors elle ouvrit les yeux malgré son envie de se rendormir. « Tout va bien... » Elle n'eut pas le temps d'en dire plus qu'il s'était déjà éclipsé dans une autre pièce pour revenir avec le sac à emmener à la maternité. Elle soupirait, s'asseyant dans le lit avec un peu de difficultés. Elle avait mal au ventre, oui, mais ce n'était pas encore les grosses contractions qui la forçaient à aller à l'hôpital. Des contractions, elle en avait déjà depuis plusieurs jours. Ils avaient encore un peu de temps devant eux. « Rory, calme-toi et viens t'asseoir près de moi ! » C'était un ordre, pas une demande. A peine avait-elle poussé un petit cri que déjà il courrait dans tous les sens. « Ce n'était rien d'autre qu'un cauchemar... » et pour elle ne savait quelle mystérieuse raison, elle sentait que le moment de lui confier ses craintes était arrivé. Peut-être était-ce parce que l'accouchement était proche et qu'elle avait besoin de partager ses craintes avant ce moment ? « Il faut que je t'avoue quelque chose Rory... » commença-t-elle, s'éclaircissant la voix. Il n'allait sans doute pas être ravi d'apprendre qu'elle lui mentait depuis des mois. « depuis que j'ai appris pour ma grossesse, je fais des cauchemars toutes les nuits. Et depuis quelques semaines, les cauchemars sont de plus en plus nombreux et réalistes chaque nuit. J'ai peur. » il était rare qu'elle avoue cela. « J'ai peur que ce bébé disparaisse. Je ne veux pas revivre tout ça. » confia-t-elle alors en baissant les yeux.

Tout va bien ? Il n’en était pas forcément sûr, voila pourquoi il était allé chercher le sac contenant les affaires qu’ils avaient préparés. Pour un infirmier, il avait peut-être du mal à garder son calme, mais ce n’était pas sa faute, il allait bientôt être père, c’est en quelque sorte nouveau pour lui, enfin officiellement, officieusement, ils avaient déjà une fille, mais ils n’avaient pas pu l’élever, un traumatisme de plus. « D’accord je me calme. » Il respira un bon coup et s’installa dans le lit à côté de sa femme. Il n’avait pas le choix, de toute évidence, ce n’était pas une demande, mais plutôt un ordre, il s’exécuta d’ailleurs. « Un cauchemar assez violent de toute évidence. » Rory l’avait quand même entendu crier, c’est ce qu’il l’avait sorti de son sommeil, pour lui ce n’était pas rien, il y avait forcément autre chose.

Rory allait enfin avoir des réponses, il n’était pas idiot, il avait remarqué depuis un moment que quelque chose tracassait sa femme. Cependant comme elle refusait de le reconnaître, il n’avait pas insisté plus que ça, sachant qu’elle ne lui en dirait pas plus. « Je savais bien que quelque chose n’allait pas et que tu refusais me le dire, tu sais je ne suis pas idiot. » Il n’allait pas lui crier dessus, ce n’était pas dans son caractère de faire ça, au contraire, il comptait rester calme. « Amy, je comprends que tu ais peur, qu’est ce que tu crois, moi-même j’ai parfois peur, mais je sais que ça n’arrivera pas, tout est différent ici, on a le droit à une second chance. Tu aurais dû m’en parler, au lieu de garder ça pour toi, je suis ton mari, je te connais mieux que personne. Je vais te protéger toi et notre enfant, personne ne l’enlèvera, il faudra me tuer pour ça. » Enfin ça n’allait sûrement pas aller jusque-là, Rory avait un bon pressentiment comme quoi tout allait bien se passer cette fois.

Comme bien trop souvent, Rory prenait peur rapidement et se stressait pour un rien. Ou presque. C'était, en tout cas, comme ça qu'Amy préférait voir les choses. Elle avait crié, c'était vrai. Mais elle n'avait fait qu'un cauchemar. Un énième cauchemar, mais ça, il ne pouvait pas le savoir. Amy lui demanda alors, ou lui ordonna, de se calmer et de venir s'asseoir à ses côtés. Elle n'avait pas besoin de le voir paniquer et courir dans tous les sens, même si cela aurait été drôle en d'autres circonstances. Mais l'heure n'était pas aux rires parce qu'Amy avait décidé, enfin, de partager ses craintes. Celles qui lui pourrissaient la vie depuis des mois. Depuis le jour où elle avait appris qu'elle attendait cet enfant. La jeune femme avait imaginé ne jamais rien dire, et elle ignorait même pourquoi elle se confiait, maintenant. Ce n'était qu'un cauchemar de plus, pourtant. Sauf qu'au fond d'elle, elle sentait qu'il fallait lui dire et que c'était le moment pour le faire. Aussitôt avait-elle parlé de son cauchemar, qu'il rétorqua qu'il avait dû être violent.

Elle lui avoua alors la vérité sur ces cauchemars qui duraient depuis des mois et qui étaient bien plus présents et réalistes à l'approche de l'accouchement. La première réaction de son époux fut de lui dire qu'il savait que quelque chose n'allait pas. Ce n'était pas loin d'un "j'te l'avais dit" et Amy n'aimait pas ça. Pourtant, elle ne rétorquait rien. Ce n'était pas le bon moment pour se disputer. « Tu as peur, toi aussi ? Des mêmes choses ? » le questionna-t-elle, surprise. « Mais tu semblais si heureux, si serein... » ou alors, elle avait mal compris. Elle, elle avait joué la comédie du mieux qu'elle le pouvait, mais il était clair que cette grossesse lui avait causée énormément de stress et d'angoisses. Elle l'avait très mal vécu, ne réussissant pas à laisser la joie prendre le dessus. Elle avait eu bien trop peur de tomber de haut si elle s'attachait trop à cet enfant qui pouvait disparaître. Aux yeux des autres, peut-être était-elle passée pour une femme qui n'aimait pas l'idée de devenir mère, pour une femme qui ne ressentait rien pour ce futur enfant, mais c'était faux. Évidemment. Elle s'était juste interdit de trop en parler, de trop s'y attacher... « Je ne voulais pas gâcher ton plaisir Rory. Je sais comme tu rêvais d'être père et c'est une étape importante. Je ne voulais pas t'embêter avec mes craintes, t'empêcher de vivre ça, heureux. » se justifia-t-elle, mais c'était la pure vérité. « Tu ne peux être sûr de rien. Tu ne sais pas où nous sommes, ni pourquoi nous sommes ici. La première fois... Personne n'a rien remarqué. Pourquoi ce serait différent ici ? » les mêmes questions encore et toujours et rien qui ne pouvait la rassurer complètement. « Je t'aime Rory et j'ai confiance en toi, mais tu ne pourras rien contre eux. Ils seront toujours plus forts que nous. » chuchota-t-elle en attrapant la main de son mari. Le savoir auprès d'elle était rassurant, mais pas suffisant. Amy était forte et combative, mais la peur l'emportait sur tout lorsqu'il s'agissait de son enfant.

« Bien sûr que j’ai peur Amy, j’ai beau être heureux, ça ne m’empêche pas d’avoir peur. Je n’ai pas été fichu d’empêcher ton enlèvement la première fois, je n’ai pas pu protéger Melody. » Ne pas se rendre compte que sa femme n’était pas vraiment là, à l’époque, il s’en était voulu, il aurait dû s’en rendre compte et pourtant il ne l’avait pas deviné, cette culpabilité serait sans doute toujours présente. « Je sais juste que cette fois ce sera différent. » Cette fois, ils avaient une vie normale, des boulots normaux, pas de voyages dans l’espace et le temps, pas d’extraterrestre, c’est pour ça qu’il était un peu plus serein. « Tu n’aurais rien gâcher Amy, je suis ton mari, tu es ma femme, on est sensé se confier l’un à l’autre, même si c’est parfois difficile. » Cependant, l’infirmier comprenait pour elle ne lui avait rien dit, il ne lui en voulait pas. « Parce que j’ai envie de croire que ce sera différent, qu’on a le droit à une nouvelle chance d’être heureux, je veux être optimiste. » Et il l’avait été tout au long de la grossesse. Être papa, il en avait envie depuis des années, il ne voulait pas se dire que ça pouvait mal se terminer, il ne le supporterait pas. « Amy, arrête de penser à ça, ça te fait du mal, je veux que tu sois heureuse, bientôt tu pourras tenir notre bébé dans tes bras, penses juste à ça. » Il déposa un baiser sur ses lèvres et posa une main sur son ventre « Je suis sûr que bébé Williams est d’accord avec moi. » Il lui fit un beau sourire, ce n’était pas facile d’être rassurant quand soi même on avait peur, mais il devait se montrer fort et à la hauteur pour sa famille. « Tu seras une mère merveilleuse, tu le sais ça. » Il en était convaincu, il n’aurait jamais choisi une autre femme, c’était elle depuis toujours et personne d’autre.

Entendre qu'il avait peur, quelque part, ça la rassurait. Elle n'était pas la seule à craindre et cacher des choses. Il n'avait pas partagé ses peurs, lui non plus. A sa réponse, elle tourna les yeux vers lui, un sourire sincère aux lèvres. « Ce n'est pas ta faute Rory, tu le sais. Ils étaient plus forts que nous. » Comment aurait-il pu deviner qu'elle avait été enlevée, sachant qu'elle avait été remplacée par un clone ? Il n'y était pour rien. Pour leur bébé, Amy aurait dû se battre et réagir. Elle aurait dû pouvoir faire quelque chose. Mais dans le fond, elle avait été impuissante elle-aussi. Rory n'avait pas à s'en vouloir. Il avait tout ce qu'il pouvait. On les avait trompés, comment auraient-ils pu le deviner ?

Mais Amy, cette fois, était prudente. Trop, certainement. Elle ne voulait pas se faire avoir une deuxième fois et ne pouvait s'empêcher de craindre pour son futur enfant. « La première fois, tout aurait dû bien se passer aussi. On ne peut pas savoir Rory, on ne peut être sûrs de rien. On sait mieux que quiconque que tout peut arriver. » Il ne fallait pas être trop sûrs de soi. Si quelqu'un prévoyait de faire un mauvais coup, il pouvait savoir endormir la méfiance. « Si je t'avais parlé de tout ça Rory, tu aurais été sans cesse inquiet. Je te connais, ne l'oublie pas. » lança-t-elle en essayant de sourire. Elle ne voulait pas gâcher son bonheur, quoi qu'il dise. Elle n'aurait pas aimé le savoir inquiet en permanence par sa faute. « et puis, tu n'as rien dit non plus. » ce n'était pas méchant, juste pour lui faire comprendre qu'elle avait ses raisons comme il avait eu les siennes.

Comme toujours, Rory était optimiste. C'était une qualité, mais aussi, bien souvent, un défaut aux yeux de la rousse. En l'étant trop, il se montrait parfois agaçant et cette fois, il semblait imprudent aux yeux d'Amy. Puis, elle peinait à se montrer optimiste alors que les douleurs qu'elle ressentait et qu'elle tentait d'oublier et de cacher lui faisaient comprendre que l'accouchement serait pour bientôt. Bientôt, elle devrait affronter sa peur. « Et pour quelle raison aurions-nous le droit à une nouvelle chance ? Un cadeau, juste comme ça ? Tu rêves ! » encore une fois, ce n'était rien de méchant, juste une constatation sur ce que la vie leur avait apporté toutes ces années. « J'essaye de ne penser qu'à ça, mais je ne peux pas. Je ne peux pas être heureuse et tout perdre après. Je préfère me préparer au pire. » Au moins, en se préparant, elle espérait ne pas sombrer. Pour la rassurer, Rory vint lui déposer un baiser et déposa sa main sur son ventre. « Bébé Pond m'assure que toi aussi tu seras un père merveilleux. » lança-t-elle, souriant un instant en oubliant les problèmes.

« J’aurais dû voir que quelque chose clochait, ils étaient peut-être plus fort, mais ce n’est pas une raison. » Comment pouvait il être un bon mari s’il n’était pas fichu de protéger sa propre femme et sa fille. S’il avait compris plus tôt, ils auraient peut-être pu élever Melody. C’est du passé, mais ça reste en mémoire, certains moments de l’histoire ne peuvent pas être modifié, la dure loi des voyages dans le temps. Cette fois il n’y avait pas de voyage dans le temps, c’était juste eux deux, prêt à accueillir ce nouveau bébé.

« Je le sais Amy, mais il faut qu’on arrête de se poser autant de question, qu’on soit optimiste. » Ce n’était pas bon de vivre dans la peur, un jour ça allait leur jouer des tours. La vie n’était pas toujours juste, mais c’était comme ça. Cette fois il était sûr que c’était vraiment sa femme, il n’y avait pas d’histoire de clone, pas de trucs bizarres, du moins les concernant, pour le reste de la ville, c’était peut-être différent. « Oui tu me connais bien, mais ce n’est pas bon de garder tout ça pour toi, tu sais bien que c’est normal que je m’inquiète, je t’aime. » Lui aussi la connaissait bien, ils avaient beau être différents sur certains points, les deux jeunes gens se complétaient. « Tu as raison, je n’ai rien dit, ça fait un partout ? » Un peu d’humour quand même, il avait sans doute les mêmes raisons qu’elle, pour sa part, il n’avait pas voulu la stresser.

« Parfois, il se produit des miracles sans qu’on sache pourquoi, ils se produisent juste. » Ne serait ce pas une réplique du Docteur, sans doute, mais elle était vraie. « Cesse de te préparer au pire et fais moi confiance, je t’en prie. » C’était délicat vu ce qu’ils avaient vécu, mais il avait besoin qu’elle soit rassurée, qu’elle cesse de vivre dans la peur. « Je serai un super papa, le papa cool tu sais. » Bon peut être qu’il exagérait, mais il avait toujours voulu des enfants. « Comment tu te sens ? » C’était bien de demander, car il serait peut-être temps de se rendre à l’hôpital.

Amy ne s'était jamais imaginée à quel point Rory pouvait culpabiliser. Elle se doutait bien qu'il y pensait encore. On ne pouvait pas effacer la perte d'un enfant, le sentiment d'impuissance lorsqu'on vous retirait votre enfant. En revanche, elle ignorait à quel point il avait pu se sentir et se sentait encore coupable aujourd'hui. Elle partageait ce sentiment. Elle se sentait coupable. Elle n'avait pas été une bonne mère, celle capable de protéger son enfant contre tout. Amy ne répondit rien à la révélation de son mari, se contentant d'un sourire rassurant. Ils partageaient bien des souffrances de leur passé. C'était idiot et égoïste, certainement, mais ça la rassurait de savoir qu'elle n'était pas seule.

Elle regrettait presque de ne pas avoir parlé de tout ça avec lui, plus tôt. Elle avait vécu des cauchemars et des angoisses pendant des mois, seule. Peut-être que tout aurait été différent si elle en avait parlé avec Rory. « Optimiste ? Tu ne crois pas qu'en de telles circonstances, c'est difficile ? » Amy craignait de revivre la même situation. Rien ne lui assurait d'être en sécurité, contrairement à ce qu'il persistait à dire. La première fois, il n'y avait eu aucun signe. Peut-être que cette fois-ci, c'était la même chose. « Je sais qu'il est normal que tu t'inquiètes, mais tu étais trop heureux pour que je gâche ton bonheur. » Elle n'en démordrait pas, ses raisons, elle les trouvait justes. Elle avait peut-être eu tort, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle avait eu, dans le fond, raison de se taire. Rory avait pu vivre cette grossesse sans angoisse, pas autant qu'elle du moins puisqu'il n'avait pas, en plus des siennes, celles d'Amy. « Pour une fois, je vais te laisser ne pas perdre. Ça fait un partout. » confirma-t-elle, en tentant de lui sourire. A vrai dire, les douleurs s'intensifiaient peu à peu et elle essayait de la cacher. Difficile de sourire dans ces moments-là.

La conversation continua, Amy ne comprenant pas pourquoi elle avait eu le droit à ce cadeau. Pourquoi avait-elle pu tomber enceinte, elle qui était devenue stérile ? « Des miracles, ou des cadeaux empoisonnés. » précisa-t-elle, ne souhaitant pas croire aux miracles. Pas de ce monde. Pas de ce lieu inconnu. Elle craignait que croire aux miracles ne la conduirait qu'à la souffrance. « Je te fais confiance. » souffla-t-elle finalement, ne voulant pas l'ennuyer pendant des heures, restant persuadée, malgré tout, que tout pouvait encore arriver. Il pouvait lui dire le contraire, mais rien n'était jamais certain. Rory était heureux, c'était évident. Il parlait de son rôle de père et la joie se lisait dans ses yeux. Il aurait été égoïste de sa part d'insister sur ses craintes. Il avait le droit de vivre cet instant comme un moment heureux. « J'ai bien compris que j'allais être la figure d'autorité de cet enfant ! » plaisanta-t-elle. Selon elle, le père ne devait pas être plus quelque chose ou la mère plus autre chose. Ils seraient chacun comme ils le devraient. Et il était évidemment que Rory allait être un papa cool. Un papa qui se laisserait sans doute bien trop souvent avoir par son enfant. A sa prochaine question, Amy prit une grande inspiration, réfléchissant aux mots qu'elle devait utiliser. « Je vais bien Rory. » commença-t-elle en jetant un coup d'oeil à l'heure. « Nous avons encore un peu de temps, inutile de paniquer. » ajouta-t-elle comme précision. « mais je pense qu'il faudra bientôt partir à l'hôpital. » En l'informant ainsi, inutile pour elle de chercher à cacher, encore, ses contractions. D'autant qu'elle les cachait certainement mal. Mais en prononçant ses mots, elle se rendit compte de la vérité et se rendit compte que le moment était bientôt arrivé. L'heure de vérité allait sonner et elle n'était pas prête pour ça. « Promets moi de ne pas me quitter un seul instant Rory. » c'était une maigre façon de la rassurer, mais c'était déjà ça. Elle ne pouvait pas lui en demander beaucoup plus.

« Je sais que c’est difficile, mais tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir » Plus cliché, il n’y a pas, mais qu’est ce qu’il pouvait dire d’autre, c’était la vérité après tout. Il fallait arrêter de vivre dans le passé, de toujours s’imaginer le pire. « Amy, tu n’aurais pas gâché mon bonheur, on est marié pour le meilleur et pour le pire, quand quelque chose nous tracasse on peut se parler. Je ne t’en veux pas de ne m’avoir rien dit, c’était ton choix. » Bon d’accord lui aussi n’avait pas été trop bavard sur ses craintes, mais c’était différent, cela ne l’avait pas empêché d’être heureux et optimiste. Cependant il n’allait pas lui reprocher, il comprenait son point de vue. « Tu insinues que je perds souvent ? » Face à Amy, c’était fort possible, il aimait tellement sa femme, il était amoureux d’elle depuis qu’il était gosse, pas étonnant qu’il aille souvent dans son sens, mais parfois il s’opposait aussi à ce qu’elle disait.

« Cadeau empoisonné ? Je ne pense pas, je pense juste que la lune rouge a fait plus que nous amener dans ce monde. » De toute manière, tout était lié à ça, surtout vu ce qui se passait en ville, Rory le voyait avec certains patients. C’était rassurant de voir que sa moitié lui faisait confiance, il savait quelle épreuve, elle avait vécu. « Je suis sûre que tu deviendras gaga avec ce bébé. » Il se mit à rire, il fallait juste trouver un bon équilibre, ça viendrait tout seul. « Plus tôt on sera là-bas et mieux ce sera. » Après tout, il pouvait y avoir des bouchons, puis arrivé à l’hôpital ça pouvait être long, quoiqu’avec son statut d’infirmier, il pourrait faire accélérer les choses au besoin. « Je ne te quitterai jamais je t’aime. » Puis ce n’est pas lui qui allait faire un malaise, il était infirmier, il savait ce qui se passait, finalement c’était le moment de partir, il avait hâte de faire cette nouvelle rencontre.

Amy ne répondait plus rien à Rory, rien de plus qu'un sourire rassurant. Ils étaient mariés pour le meilleur et pour le pire. N'avaient-ils pas déjà vécu le pire ? Avaient-ils droit, enfin, au meilleur ? Avaient-ils droit, ne serait-ce que, de l'espérer ? Mais Amy ne voulait pas relancer cette discussion. Elle avait fait ses propres choix. Elle avait décidé d'assumer ses craintes et ses difficultés seule pour laisser à Rory le bonheur de vivre cette grossesse sereinement. La conversation se poursuivit tranquillement, chacun glissant une plaisanterie de temps à autre, sans doute pour détendre l'atmosphère, trop tendue. « Peut-être. » avoua-t-elle finalement lorsqu'il affirmait qu'elle deviendrait gaga face à leur enfant. Elle l'espérait. Elle l'ignorait. Elle ignorait quel genre de mère elle deviendrait. C'était difficile à imaginer après tout. Mais une chose était certaine, ils allaient vite le découvrir. Rassurante, Amy expliqua à Rory qu'il serait bientôt temps de partir, mais qu'il n'était pas question de se précipiter. Ils avaient encore un peu de temps devant eux. Il était parfaitement inutile de paniquer. « Si tu préfères... » concéda-t-elle, malgré tout, lorsque son mari expliquait qu'il préférait arriver au plus tôt à l'hôpital. Elle pouvait le comprendre, alors elle ne discutait pas. Inutile d'angoisser davantage. Mais avant toute chose, Amy avait besoin d'une promesse. Celle qu'il resterait avec elle tout au long de l'accouchement. Elle ne voulait pas revivre une telle étape seule. Elle avait besoin de lui à leurs côtés pour se sentir en sécurité. Autant qu'il était possible pour elle de l'être.

Amy avait donc fini par se lever, se préparer. Elle y allait doucement, se stoppant à chaque contraction. Rory préparait ce qu'il fallait. Puis ils se rendirent à l'hôpital. La jeune femme angoissait de plus en plus à chaque instant. L'étape que l'accouchement représentait lui faisait peur, mais ce qui lui faisait plus peur encore était qu'on lui enlève, encore, son bébé. Elle était partagée entre l'impatience de le découvrir et la crainte de le perdre. Pourtant, elle n'avait plus le choix et tout semblait se passer si vite. Avant même de comprendre ce qui lui arrivait, les contractions se rapprochaient, elle se retrouvait dans une salle, Rory à ses côtés. Le temps paraissait ne plus avancer. Les minutes paraissaient des heures et les heures des jours. Il leur avait fallu attendre quelques heures encore pour découvrir leur enfant.

Et bientôt, une magnifique petite fille était avec eux, dans les bras d'Amy. Pour le moment, rien ne semblait avoir perturbé ce moment heureux. Son enfant était là, avec elle. Elle le tenait et éprouvait tout ce qu'elle s'était refusée d'éprouver jusqu'à maintenant. La peur n'était pas partie, mais elle se faisait plus discrète pour le moment. Dans un coin de sa tête, elle ne pouvait s'empêcher de se répéter que rien n'était fini, que ce bébé pouvait être un bébé clone, qu'elle pouvait imaginer, halluciner. Alors elle reposait les yeux sur ce bébé, son bébé, et ses craintes se taisaient à nouveau. « Elle est vraiment là. » souffla Amy à Rory, heureuse et exténuée, ayant l'impression de sortir, en partie, d'un très mauvais cauchemar qui avait duré des mois. Elle avait l'impression qu'au fond, elle avait toujours refusé cette idée, celle qu'un jour prochain elle tiendrait bien son enfant dans les bras. « J'aurais tellement aimé que Mélody soit là avec nous. » elle aurait tellement aimé que ses deux filles se rencontrent et grandissent ensemble.

Il ne savait pas s’il avait réussi à la détendre un peu, d’un côté, si elle était sur le point d’accoucher, ça risquait d’être compliqué. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était éviter qu’elle stress, ça allait être un grand moment, ils allaient devenir parents pour la deuxième fois, mais cette fois, ils allaient élevés leur bébé. Pas d’enlèvement, d’histoire d’extraterrestre, juste une vie à peu près normale, des soucis banals que n’importe qui pouvait vivre. Pour le moment il fallait aller à l’hôpital et le plus tôt serait le mieux, on ne sait jamais le monde qu’il pouvait y avoir sur la route ou alors le nombre de patients, il ne voulait prendre aucun risque. Rapidement tout était prêt et le couple pu prendre la direction de l’hôpital, par chance, il n’y eut aucun souci sur la route et sa femme put être prise en charge rapidement. Une chose était sûre, il ne la quittait pas, il allait être là à chaque seconde.

Cela dura plusieurs heures, ça paraissait si long, mais bon en tant qu’infirmier, il savait comment ça se déroulait, mais ce n’était pas pareil, cette fois ci, ça concernait sa femme. Un changement important dans leur vie était sur le point d’arriver. Puis leur fille vint au monde, une petite fille, Rory ne put s’empêcher de retenir ses larmes, il s’en fichait d’avoir l’air ridicule. « Notre petite fille, je n’arrive pas y croire. » Il déposa un baiser sur le front de sa femme. « Moi aussi, mais tu sais, on la reverra un jour. » Après tout Melody pouvait être n’importe où, elle était capable de surgir à n’importe quel moment. « Alors comment on va l’appeler ? » C’est vrai qu’ils n’avaient pas choisi de nom, puis ils avaient gardé la surprise, ils n’avaient pas voulu savoir si c’était une fille ou un garçon à l’avance.

Le travail fut long, mais après plusieurs heures, leur petite fille était enfin à leurs côtés. Amy avait longuement regardé son enfant, elle l'avait tenue dans ses bras, nerveuse à l'idée qu'on puisse lui retirer. Ce bébé était le sien. Il était à elle. Il était là. Rory, comme il l'avait promis, ne l'avait pas quitté. Il était resté là, auprès d'elle. Sa présence lui avait fait un grand bien, apaisant un peu ses craintes. A deux, ils étaient plus forts. Ils avaient toujours été plus forts à deux. Les nouveaux parents pleuraient, étaient restés silencieux un certain temps à admirer leur petite fille. L'occasion d'une nouvelle vie, une nouvelle chance qui leur était offerte. Puis maintenant que ce bébé était dans ses bras, elle se rendait compte que tout cela était réel. Cette grossesse, elle s'était toujours empêchée, quelque part, de la vivre pleinement. Elle s'était toujours interdit d'espérer, de rêver, de croire en l'après. C'était une façon de se protéger, de se préserver. Mais maintenant que ce bébé était là, elle ne pouvait qu'y croire, qu'accepter la réalité. La jolie réalité.

Enfin Amy se décida à prononcer quelques mots, ses yeux ne quittant pas son bébé. Elle allait avoir beaucoup de mal à la lâcher, c'était évident. Rory vint déposer un baiser sur son front tout en prononçant quelques mots qui firent sourire la jeune mère. « J'ai du mal à y croire, moi-aussi. » répondit-elle, eux qui ne pensaient plus jamais avoir cette chance. Comme elle le partageait avec son mari, son seul regret était que leur première fille n'était pas là avec eux. Amy aurait été si heureuse de voir toute sa famille réunie. « Je l'espère. Il faudra bien qu'elle rencontre sa petite soeur. » dit-elle, un sourire radieux aux lèvres, voulant croire que ce miracle se produirait un jour, comme celui qu'elle tenait entre les bras. Puis Rory posa la question, celle sur le prénom. A vrai dire, elle s'était tellement forcée à ne pas penser que tout pouvait être réel, qu'elle n'y avait même pas songé. Réfléchir à un prénom aurait rendu tout ça trop réel. « Je n'en ai pas la moindre idée. » Sauf qu'elle avait besoin d'un prénom, et rapidement. « Tu avais des idées ? » demanda-t-elle à Rory. Après tout, c'était son tour, non ?

« Je vais être entouré de filles alors. » Il ne savait pas si Melody reviendrait, elle a une vie compliquée, c’est à la fois leur meilleure amie et leur fille, comment expliquer cette situation aux gens de leur entourage, ça n’avait rien d’ordinaire. Avant de penser à ça, il préférait se concentrer sur sa femme et leur fille qui venait de naître. C’était le moment de trouver un prénom pour ce petit ange. « J’avais pensé à Hope, je pense que ça lui conviendrait, Hope Williams qu’est ce que tu en penses ? » Pourquoi ce prénom, ça voulait dire espoir et c’est ce qu’elle représentait, eux qui pensaient ne jamais pouvoir avoir à nouveau des enfants, et pourtant les voila parent pour la deuxième et cette fois, ils pourront l’élever et Rory ferait tout pour la protéger. « Je peux la prendre dans mes bras ? » Il ne voulait pas brusquer Amy, mais lui aussi aimerait bien avoir son bébé dans ses bras, c’était un contact important. Lui qui avait toujours voulu des enfants et sa femme le savait, elle l’avait même quitté à cause de ça, pour lui donner une chance. Il n’avait appris cette vérité que plus tard, mais jamais il ne l’aurait quitté, même si elle ne pouvait pas lui donner d’enfant, comme quoi les temps changent et pour le mieux. « Comment tu te sens Amy, tu as été incroyable. » Pour le coup, il était content de ne pas être une femme, enduré la douleur de l’accouchement, ça devait être une sacrée épreuve, il avait été là, mais il ne pouvait pas se mettre à la place de sa femme, il pouvait juste l’encourager et la soutenir. Il n’aurait manqué ça pour rien au monde, en tout cas ça en valait la peine.

Leur petite fille était désormais là, avec eux. Il était alors temps pour eux de lui trouver un prénom. En effet, Amy s'était interdit d'y penser, pensant que ce bébé là lui serait retiré aussi. Elle se disait alors que, peut-être, Rory avait pensé à des prénoms tant pour les filles que pour les garçons puisqu'ils ignoraient le sexe de l'enfant jusqu'au dernier moment. Après tout, même s'ils n'en avaient pas discuté, il avait pu réfléchir de son côté. Rory proposa alors un prénom. Amy aimait toute la symbolique qui se cachait derrière ce prénom. Ce bébé était réellement le bébé de l'espoir, de la seconde chance. Il était leur petite miracle. Alors ce prénom était parfait pour elle. « Je pense que ce prénom lui va à merveille. » répondit-elle en ne quittant pas des yeux sa précieuse petite fille confortablement installée dans les bras de sa maman. « Hope Pond Williams. » rétorqua alors la rousse en relevant les yeux vers son époux, un sourire amusé aux lèvres, précision qui venait d'une de leur discussion. Elle tenait à ce que son enfant, comme Mélody, porte son nom. C'était un lien supplémentaire entre les trois, à défaut d'être réunies pour de vrai. 

« Bien sûr. » répondit-elle finalement à Rory lorsqu'il lui demanda s'il pouvait la porter. Elle déposa un baiser sur le front de sa fille, attendant que Rory vienne la porter. Même s'il était son père et s'il était logique qu'il veuille la tenir dans ses bras, Amy ne voulait pas lâcher son bébé, craignant que chaque contact soit le dernier. Pourtant, elle n'avait pas le choix, alors elle tentait de le cacher, laissant Rory porter leur petite fille, créant ainsi un premier vrai contact. « Je suis épuisée, mais je suis si heureuse qu'il me serait impossible de dormir. » lança la rousse, le regard posé sur son bébé, confortablement installé dans les bras de son père. « Et puis, je ne veux pas la laisser. Je préfère garder un oeil sur elle. » Juste au cas-où. « Tu es heureux ? » demanda alors Amy en observant les deux êtres qui comptaient le plus à ses yeux.

« Hope Pond Williams, un sacré nom pour un si petit bébé. » C’était normal que le nom Pond soit présent, c’est une partie importante, comme le nom Williams. Finalement, Rory put prendre le bébé dans ses bras, mais il avait une drôle d’impression concernant Amy, comme si elle avait du mal à lâché le bébé, ce qui était compréhensible. Il préférait ne pas lui faire remarquer, puis peut être qu’il se trompait. « Hey Hope c’est papa. » C’était une vraie petite merveille, il déposa un baiser sur son front, le bébé était calme, mais qu’est ce que ce serait quand elle les réveillerait en pleine nuit. Il savait que ça allait arriver, mais ça ne le dérangeait pas, il se lèverait tous les jours pour elle. « Tu es sa mère c’est normal que tu ne veuilles pas la quitter des yeux, je crois que je suis pareil. » Il serait sans doute protecteur, mais il se disait que sa femme pourrait l’être encore plus, surtout à cause de leur passé. Cependant, il espérait que ça ne changerait rien à leur couple, c’était important aussi, même si leur fille aurait sans doute la place la plus important, il ne fallait pas non plus s’oublier. « Bien sûr que je suis heureux, je suis l’homme le plus heureux du monde, merci de m’avoir donné Hope, de m’avoir donné une famille. » Il avait même les yeux humides, c’est qu’il était émotif aussi, il ne cherchait pas à le cacher, après tout il tenait sa famille dans ses bras, c’était beaucoup d’émotion d’un coup. « Je pense que tu as besoin de repos, tu devrais peut-être dormir un peu. » Il ne voulait pas que sa femme s’épuise un peu plus, surtout que les semaines à venir ne seraient pas de tout repos ni pour l’un ni pour l’autre.

Un sacré nom, Rory avait raison. Mais cette enfant était le résultat de leur amour, il était le symbole de l'espoir. Il portait les deux noms de ses parents parce qu'il était une partie de chacun d'eux. Et parce qu'ainsi, Amy avait l'impression que ce bébé avait en lui une part de Melody, également. Lorsqu'Amy regardait sa fille, elle voyait tout ça : l'espoir, le renouveau, sa première fille... Elle voyait une nouvelle chance de vivre une vie de famille, d'être heureuse et surtout d'apporter tout l'amour nécessaire à cette enfant. Mais, malheureusement pour elle, toutes ses angoisses ne s'étaient pas envolées avec l'accouchement comme elle l'aurait souhaité. Elle craignait de la perdre, elle craignait de la quitter des yeux ne serait-ce qu'un instant. Elle craignait même de la confier à Rory. Amy avait du mal à lâcher sa fille, mais elle le fit malgré tout. La part raisonnable en elle lui criait qu'il était normal que Rory veuille créer un lien avec son enfant. Et elle ne voulait pas lui gâcher ce moment.

Amy fut ravie de ce qu'elle voyait - malgré la peur de voir Hope disparaître comme Melody. Elle était heureuse de voir le père et la fille ensemble, heureuse de voir la famille qu'ils allaient désormais former tous les trois. Amy précisa alors qu'elle ne voulait plus la quitter des yeux. D'une part, elle ressentait un amour infini pour ce petit être et d'autre part, elle ne voulait laisser l'occasion à personne de lui enlever. Alors même si elle était épuisée, elle ne dormirait pas. « J'ai hâte qu'on soit à la maison tous les trois, dans notre bulle. » Sans personne pour les déranger, sans personne pour leur causer d'ennuis. Juste eux trois, ensemble.

En voyant Rory ainsi, elle ne put s'empêcher de lui demander s'il était heureux. Après tout, c'était ce qu'il avait toujours voulu. Avoir ses enfants. Être parent. Il devait être heureux. Elle l'espérait. Elle aussi était heureuse, même si elle était morte de peur. Amy croyait ce rêve de fonder un jour une famille disparu à jamais, alors elle ne pouvait être qu'heureuse de ce miracle. Parce que c'était clairement et simplement un miracle. La réponse de Rory la fit sourire, heureuse. Tout comme les larmes qu'il avait aux yeux. Tout son être exprimait la joie qu'il ressentait. « Tu sais, je n'ai pas fait ça toute seule. » plaisanta la rousse, ajoutant, plus sérieuse. « Merci d'être là pour moi. Merci d'avoir toujours été là. » Parce qu'il aurait pu fuir à de nombreuses occasions, mais il était toujours là. A ce qu'il ajouta ensuite, Amy poussa un soupir. Elle savait qu'il avait raison, mais elle était têtue, comme toujours. « Je me repose uniquement si tu me promets de la garder dans tes bras. Tu ne la laisses pas seule, tu ne la poses pas et tu ne quittes pas la chambre, Rory. » A son regard, il devait comprendre à quel point elle était sérieuse. « Mais je ne suis pas certaine de réussir à dormir. » lança-t-elle tentant de lutter contre le sommeil durant de longues minutes de silence, avant de finalement perdre son combat contre la fatigue et s'endormir.