Des saveurs à se damner || ft. Aziraphale Freeman

Au restaurant les Délices de l'Âme, la semaine s'annonçait prometteuse. Le chef et propriétaire du grand restaurant gastronomique avait minutieusement planifié son menu autour de la thématique de la cuisine du Maghreb, mettant en valeur les produits locaux et de saison. Son but était d'émerveiller les papilles de sa clientèle exigeante. Les critiques élogieuses se répandaient comme une traînée de poudre dans la ville. Sebastian Michaelis avait su, jusqu'ici, captiver les âmes des gourmets les plus exigeants. Et ainsi, avec son talent inégalable et son dévouement à l'excellence, Sebastian poursuivait son ascension en tant que chef de renom, laissant dans son sillage une empreinte inoubliable dans le monde de la gastronomie.

Les préparatifs commencèrent dès l'aube. Dans la cuisine, les marmites bouillonnaient et les épices embaumaient l'air. Tel un maestro, Sebastian orchestrant avec élégance et précision les différentes étapes de la préparation des mets. Les légumes frais étaient épluchés, coupés et soigneusement disposés, tandis que les viandes et les poissons étaient assaisonnés avec justesse.

Les saveurs se mêlaient harmonieusement, faisant honneur à la richesse de la cuisine orientale. Sebastian supervisait chaque détail, vérifiant que tout était parfaitement exécuté. Sa réputation de perfectionniste n'était pas surfaite, et il s'assurait que chaque plat qui quittait sa cuisine était un véritable chef-d'œuvre culinaire.
L'équipe de cuisine, habituée à l'exigence du maître des lieux, s'affairait avec une discipline sans faille. Les serveurs, quant à eux, étaient prêts à présenter ces délices aux clients affluant déjà dans l'établissement.

La soirée commença, les convives se délectant des créations culinaires de Sebastian. Chaque bouchée était une explosion de saveurs, une véritable invitation au voyage gustatif. Les papilles étaient séduites, et les éloges ne tarissaient pas.

La cuisine du Moyen-Orient, telle une oasis de délices, inspirait profondément Sebastian. En cette semaine thématique, il avait choisi de mettre à l'honneur cette cuisine aux arômes envoûtants et aux saveurs enchanteresses.

Au cœur de sa cuisine, les épices du Moyen-Orient s'épanouissaient dans une symphonie de senteurs. Les mélanges d'épices aux noms évocateurs, tels que le cumin, la cannelle, le zaatar, le sumac et le safran, apportaient un bouquet d'émotions à chaque plat. Les herbes fraîches, telles que la coriandre et la menthe, ajoutaient une touche de fraîcheur aux préparations.

Les légumes colorés et parfumés, les fruits sucrés et juteux, ainsi que les viandes tendres et épicées faisaient la fierté de sa carte.

Dans ses casseroles et ses marmites, les saveurs se mêlaient avec élégance. Les plats emblématiques de la région, tels que le mezze aux multiples variations, les tajines mijotés avec amour, les grillades de viandes et de poissons délicatement assaisonnées, éveillaient l'appétit des convives.

La pâtisserie n'était pas en reste, offrant une douceur enchanteresse avec ses baklavas dorées, ses pâtisseries feuilletées garnies de fruits secs, et ses desserts parfumés à la fleur d'oranger.

La salle du restaurant était le théâtre d'un voyage gustatif unique. Les clients s'abandonnaient à cette expérience culinaire hors du commun, transportés par les saveurs généreuses du Moyen-Orient.
Sebastian savait que cette cuisine avait le pouvoir de rassembler les gens autour d'une table, de créer des liens, et de faire naître des souvenirs inoubliables. Il était fier de pouvoir contribuer à cet art de la gastronomie moyen-orientale en offrant à ses convives une expérience gustative inégalée.

Et puis un serveur vint prévenir Sebastian qu'un client un peu spécial était arrivé. L'ancien majordome espérait toujours pouvoir retrouver son ancien maître, aussi eut-il l'indicible espoir que ce fût lui, mais quand il arrive dans la salle du restaurant, ce fut un homme aux traits doux et frais qui lui fit face et non le jeune Comte.

S'inclinant comme jadis, le chef cuisinier se présenta à cet homme en bonne et due forme : « Veuillez pardonner cette entrée un peu cavalière, Monsieur, on m'a laissé croire qu'un vieil ami était entré dans mon restaurant. » "Vieil ami"... Si Ciel Phantomhive devait entendre cela, il rirait bien jaune, sans aucun doute. « Pardonnez-moi cette méprise, Monsieur.»

Et, comme pour se faire pardonner, voilà Sebastian qui dressait d'une main de maître et avec une habileté indescriptible, une table confortable et jolie pour ce client.
« Je pressens que vous serez sans doute un client régulier si je parviens à éveiller des choses insoupçonnées au niveau de votre palais, Monsieur. »

L'élégance et la grandiloquence étaient des habitudes du cuisinier démon et il se pliait aux règles comme il avait appris à le faire à l'époque victorienne, à Londres.

« Je suis Sebastian Michaelis, le chef de ce restaurant. Permettez-moi de vous faire quelques suggestions... »

Sebastian Michaelis s'affairait en cuisine avec une grâce et une précision à couper le souffle. L'air embaumait les arômes enivrants des épices rares et des ingrédients frais qu'il manipulait avec une habileté surnaturelle. Ce n'était pas un simple repas qu'il préparait, mais une véritable symphonie gustative destinée à satisfaire les papilles les plus exigeantes.

Avec une délicatesse inégalée, il trancha des légumes frais, faisant danser son couteau avec une aisance presque hypnotisante. Les flammes dansaient sous sa casserole, comme si elles obéissaient à sa volonté, cuisant à la perfection chaque ingrédient qu'il y déposait. Les sauces et les assaisonnements étaient mélangés avec une précision millimétrée, créant des saveurs qui défiaient l'entendement.

Le four ronronnait doucement, abritant un rôti qui promettait d'être juteux et tendre à souhait. Sebastian ne laissait rien au hasard, vérifiant la cuisson à l'aide d'une sonde thermique avant de hocher la tête, satisfait. Chaque plat était une œuvre d'art, et il veillait à ce que la présentation soit aussi impeccable que le goût.

Lorsque le dernier plat fut prêt, il dressa la table avec une élégance qui semblait tout droit sortie d'une autre époque. Les couverts brillaient, les verres scintillaient, et les assiettes étaient disposées de manière à ce que chaque convive puisse admirer le festin qui les attendait.

Sebastian recula d'un pas, observant son œuvre avec un œil critique. Il savait que ses clients seraient plus que satisfaits de ce repas, et cela lui procurait une satisfaction presque divine. Après tout, il n'était pas un simple cuisinier. Il était Sebastian Michaelis, le démon qui avait été majordome au service de la famille Phantomhive, et il venait une fois de plus de prouver sa perfection dans l'art de la cuisine gastronomique.

Et ce soir, parmi la clientèle, se trouvait un être que Sebastian perçut comme une âme à part, différente des autres. Ce qui rendait ce client exceptionnel.

Sebastian s’inclina légèrement en réponse à la politesse de l’homme, son sourire toujours impeccablement en place.

« C’est un honneur de vous accueillir dans notre établissement, Monsieur. Je me ferai un plaisir de m’assurer que votre expérience culinaire soit à la hauteur de vos attentes. »

Il sortit un petit carnet de sa poche, prêt à prendre la commande, mais ses yeux pétillants trahissaient son envie de partager son expertise.

« Si vous me permettez, je souhaiterais vous faire quelques recommandations. Le chef a une maîtrise exceptionnelle des épices du Moyen-Orient, et je suis convaincu que vous serez agréablement surpris par les saveurs qu’il a su créer. »

Il décrivit ensuite quelques-uns des plats phares du menu, insistant sur la façon dont les épices étaient utilisées pour rehausser le goût sans le dominer, créant un équilibre parfait entre les différentes saveurs.

« Le shawarma d’agneau est particulièrement exquis, la viande est tendre et les épices sont parfaitement équilibrées. Quant au falafel, il est croustillant à l’extérieur et fondant à l’intérieur, une vraie merveille…»

Sebastian marqua une pause, observant attentivement la réaction d’Aziraphale, cherchant à déceler le moindre indice de son intérêt ou de ses préférences.

« Bien sûr, si aucun de ces plats ne vous convient, je suis tout à votre disposition pour vous aider à choisir quelque chose qui saura satisfaire votre palais. »

Son ton était doux et rassurant, ses mots choisis avec soin pour mettre en valeur la cuisine tout en laissant à l’ange la liberté de faire son propre choix. Après tout, il était là pour servir, et il tenait à ce que son client passe un moment inoubliable.

Sebastian, l'incarnation même de l'élégance et de la précision, écoutait attentivement les paroles d'Aziraphale, son regard brillant d'une lueur d'amusement et de reconnaissance. Il inclina légèrement la tête, un sourire subtil aux lèvres, puis répondit avec une voix douce et rassurante, son accent britannique parfaitement prononcé.

« Monsieur, votre curiosité et votre appétit pour la découverte gastronomique sont des qualités que j'apprécie grandement. Il serait de mon devoir et de mon plaisir de répondre à une demande si exceptionnelle. »

Il fit une pause, réfléchissant un instant, avant de continuer.

« Nous ferons en sorte que chaque plat soit servi en portion dégustation, afin que vous puissiez apprécier la diversité de notre menu sans être accablé par l'excès. Je suis convaincu que chaque bouchée vous apportera une expérience culinaire inoubliable. »

Sebastian écrivit soigneusement la commande sur son carnet, chaque mot démontrant son engagement envers l'excellence.

« Le shawarma d’agneau et les falafels seront, bien entendu, les premiers à être servis. Puis, permettez-moi de vous guider à travers un voyage gastronomique, où chaque plat racontera une histoire, une tradition, une innovation »
 
Il releva les yeux vers Aziraphale, son regard pétillant d'un mélange de défi et de promesse.

« De l'entrée au dessert, chaque plat sera une célébration des saveurs et des arômes. Je vous inviterai également à découvrir nos vins, soigneusement sélectionnés pour accompagner et rehausser votre expérience. »

Sebastian marqua une courte pause, son regard scrutant l'ange pour s'assurer que ses propositions étaient bien reçues.

« Si vous avez des préférences particulières ou des restrictions alimentaires, n'hésitez pas à m'en faire part. Il est de mon devoir de m'assurer que votre expérience soit non seulement délicieuse, mais également personnalisée à vos goûts. »

Il ferma son carnet avec une élégance naturelle, son sourire s'élargissant légèrement.

« Votre enthousiasme pour la diversité de notre cuisine est un véritable honneur pour nous. Je vous assure, Monsieur, que vous ne serez pas déçu. Votre aventure culinaire commence dès maintenant. »

Avec un geste fluide, Sebastian s'éloigna, se dirigeant vers la cuisine pour commencer la préparation de cette expérience gastronomique unique. Il était déterminé à faire de cette soirée un souvenir mémorable pour Aziraphale, une démonstration de son art culinaire et de son engagement envers l'excellence.


Dans l'esprit de Sebastian Michaelis, un plan méticuleux et artistique commençait à prendre forme. Il envisageait chaque détail de l'expérience culinaire qu'il s'apprêtait à offrir à Aziraphale, réfléchissant à la manière dont il pourrait surpasser toutes les attentes.
En entrant dans la cuisine, Sebastian analysait déjà la disponibilité des ingrédients, calculant mentalement les combinaisons parfaites de saveurs, de textures et d'arômes. Chaque plat devait être un chef-d'œuvre, reflétant non seulement son expertise culinaire mais aussi son désir de charmer et d'impressionner son invité distingué.
Il envisageait de commencer par des amuse-bouches légers, peut-être une sélection de canapés aux saveurs méditerranéennes, pour titiller le palais d'Aziraphale. Il savait que l'ange apprécierait des touches subtiles et raffinées, des mélanges d'herbes fraîches et d'épices douces.
Ensuite, le shawarma d'agneau serait servi, sa viande parfaitement rôtie et assaisonnée, accompagnée de sauces maison et d'un assortiment de pains frais. Sebastian planifiait d'y apporter une touche personnelle, peut-être une marinade secrète ou une présentation spectaculaire, pour rendre le plat encore plus mémorable.
Pour les falafels, il imaginait une recette traditionnelle, avec une touche moderne. Les falafels seraient croustillants à l'extérieur, tendres à l'intérieur, accompagnés de sauces aux herbes et d'une petite salade pour équilibrer les saveurs.
Sebastian songeait également à des plats principaux variés, chacun racontant une histoire différente. Peut-être un risotto aux champignons sauvages pour sa texture crémeuse et son goût terreux, ou un poisson délicatement cuit avec des légumes de saison, pour montrer sa maîtrise des techniques de cuisson.
Les desserts devraient être un spectacle en eux-mêmes. Il envisageait une variété de petites douceurs – un fondant au chocolat avec un cœur coulant, une tarte aux fruits frais avec une pâte parfaitement croustillante, et peut-être une mousse légère pour finir sur une note aérienne.
Pour les boissons, Sebastian sélectionnerait des vins qui compléteraient chaque plat, des vins légers et fruités pour commencer, passant progressivement à des vins plus corsés et complexes.
Tout en orchestrant ce festin, Sebastian ne perdait pas de vue son objectif principal : ravir Aziraphale. Chaque choix, chaque geste était calculé pour maximiser le plaisir et l'étonnement de l'ange. Il voulait non seulement satisfaire les sens d'Aziraphale, mais aussi créer une expérience qui resterait gravée dans sa mémoire.
Enfin, Sebastian envisageait le service, chaque plat étant présenté avec un flair théâtral, dévoilant les créations une par une, expliquant leurs origines, leurs ingrédients, et leur préparation. Il voulait que chaque moment passé à la table soit une découverte, un enchantement.
Sebastian savait que ce soir, il n'était pas seulement un chef cuisinier ou un majordome, mais un artiste et un conteur, prêt à emmener Aziraphale dans un voyage culinaire exceptionnel, une aventure où chaque bouchée serait un morceau de magie.

Dans la cuisine animée du restaurant, Sebastian Michaelis, majordome hors pair et chef d'exception, se tenait au cœur de l'effervescence, orchestrant chaque détail avec une précision chirurgicale. Ses yeux noirs comme la nuit scintillaient d'une malice subtile tandis qu'il supervisait la préparation des mets délicats destinés à Aziraphale. En cet instant, il était plus qu'un simple serviteur ; il était un artiste, un alchimiste de la gastronomie, créant des chefs-d'œuvre culinaires pour charmer l'ange.

Dans sa mémoire parfaite, Sebastian revoyait chaque expression d'Aziraphale, analysant ses réactions pour perfectionner l'expérience. Savoir que l'ange n'avait aucune restriction alimentaire était une information précieuse, lui offrant une liberté créative illimitée. Ainsi, Sebastian pouvait explorer les confins de l'art culinaire, créant des plats qui étaient à la fois un régal pour les yeux et une symphonie pour le palais.

Le majordome esquissa un sourire en pensant à la réaction d'Aziraphale face au shawarma et aux falafels. Le plaisir de l'ange, manifesté par de petits bruits de satisfaction, était une récompense en soi. Cela confirmait l'excellence de son travail et alimentait son désir de surprendre davantage son invité distingué. Sebastian, en véritable stratège culinaire, préparait déjà la suite du festin.

Pour les plats suivants, il envisageait quelque chose d'audacieux, un mélange de tradition et d'innovation. Peut-être un tajine d'agneau, lentement mijoté, ses saveurs riches et profondes se mariant harmonieusement avec les fruits secs et les épices. Ou alors, un carpaccio de bœuf, finement tranché, accompagné de copeaux de parmesan et d'une vinaigrette légèrement citronnée, un plat à la fois simple et raffiné.

Chaque plat devait être une expérience en soi, une histoire racontée à travers la nourriture. Sebastian voulait que chaque bouchée soit un voyage, transportant Aziraphale à travers des cultures et des époques différentes, lui faisant découvrir des saveurs inédites.

Pour les vins, Sebastian choisissait avec soin des crus qui compléteraient à merveille les plats. Un vin blanc aromatique pour le poisson, un rouge robuste pour le bœuf, chaque sélection visait à rehausser l'expérience culinaire d'Aziraphale, à en faire un ballet de saveurs et d'arômes.

Sebastian s'assura que le service était impeccable, chaque plat présenté avec élégance et précision. Il instruisit les serveurs sur la manière de présenter chaque plat, insistant sur l'importance de la narration pour accompagner l'expérience gustative. Il voulait que chaque introduction soit un prélude à la découverte, une invitation à savourer l'histoire derrière la création.

Lorsque vint le moment de servir le dessert, Sebastian avait prévu quelque chose de spectaculaire. Un soufflé au chocolat, léger comme une plume, accompagné d'une sauce anglaise infusée à la vanille. Le contraste entre le chaud et le froid, le doux et l'amer, serait le point culminant de ce repas d'exception.

Enfin, alors que la soirée touchait à sa fin, Sebastian fit une dernière apparition dans la salle à manger, s'approchant de la table d'Aziraphale avec une grâce féline. Son sourire était empreint de confiance et de satisfaction.

« Monsieur, j'espère que votre palais a été agréablement surpris ce soir. Chaque plat a été conçu avec vous à l'esprit, visant à éveiller vos sens et à enrichir votre expérience culinaire. Si vous désirez prolonger cette aventure gustative, sachez que notre menu est en perpétuelle évolution, et il me ferait grand plaisir de vous accueillir à nouveau. »

Il s'inclina légèrement, son regard capturant celui de l'ange un instant, un mélange de respect et de défi brillant dans ses yeux.
« Et, bien sûr, si jamais vous souhaitez partager ce plaisir avec des amis, sachez que notre table vous est toujours ouverte. Chaque visite sera une nouvelle expérience, une nouvelle histoire à raconter. »

Dans le clair-obscur d'une soirée à la fois ordinaire et singulière, Sebastian Michaelis, chef gastronomique de son état mais artiste de son essence, déployait ses talents non seulement dans l'art culinaire mais également dans celui, plus subtil, de la lecture des âmes. Ses pas le menèrent à travers la vaste salle du restaurant où chaque table reflétait une histoire, chaque convive un monde. Mais ce soir, un invité en particulier capturait son attention : Aziraphale.

Alors que la soirée avançait, le majordome, toujours impeccable dans son costume sombre, observait discrètement l'ange depuis la discrétion de l'embrasure d'une porte. Il remarqua le frisson subtil qui traversa Aziraphale lorsque leurs regards se croisèrent – un frisson qui ne lui était pas inconnu mais qui, chaque fois, ravivait en lui une flamme particulière, celle du défi.

« Monsieur, permettez-moi de vous proposer quelque chose d'un peu différent pour terminer ce repas, » dit Sebastian en s'approchant de la table avec une démarche fluide et assurée. La suggestion était accompagnée d'un sourire en coin, presque imperceptible, qui ne manquait jamais de susciter l'intérêt.
Il s'éclipsa brièvement, revenant avec une bouteille élégante, son étiquette masquée par une serviette sombre.

« Voici un vin expérimental, Monsieur, encore anonyme dans notre cave. Je l'ai choisi pour son caractère unique qui, je crois, saura écho à votre palais exquis et à votre cœur ouvert aux nouvelles expériences. »
En versant le vin, Sebastian fit tourner le liquide dans le verre avec une précision théâtrale, chaque mouvement aussi mesuré que celui d'un danseur. Car les arômes complexes de ce vin dansaient en harmonie avec les saveurs de son dernier plat.

A la question du client, l’ancien majordome de la maison Phantomhive laissa échapper un rire doux, presque mélodieux. « Monsieur, le monde est vaste et nos chemins sont entrelacés de manières souvent invisibles. Peut-être nos âmes se sont-elles effleurées dans une vie antérieure, ou peut-être est-ce notre amour commun pour les subtilités de la vie qui nous rend familiers l'un à l'autre. »

Les mots de Sebastian, teintés d'une ambiguïté soigneusement mesurée, laissaient la place à toute pensée. L’ancien majordome, quant à lui, savait que chaque réponse et chaque geste n'étaient que les pièces d'un puzzle beaucoup plus grand, chaque interaction un fil dans la toile complexe de son existence énigmatique.
« J'espère, Monsieur, que cette soirée restera gravée dans votre mémoire, tout comme votre présence ce soir restera dans la mienne. » Ce n’était pas très habituel de recevoir une telle âme en ces murs. Il était évident que Sebastian voyait en ce client du potentiel pour la suite.