Ander ne comprenait définitivement rien à ce qu'il s'était passé, une lune rouge, puis une arrivée dans ce monde et hop trois années qui s'écoulent. Si on lui avait laissé le choix, il aurait clairement refusé d'arriver ici mais bien évidemment ça ne s'était pas produit ainsi, personne n'avait eu le choix avant d'être transporté d'un univers à un autre, et puis de ce qu'il avait entendu et compris, c'est qu'il y avait toute sorte de personne ici, des personnes dotés de pouvoirs qui les ont perdus en arrivant ici, des personnes qui étaient des animaux avant (ça par contre il ne comprend vraiment pas comment c'est possible, ça ne peut pas être vrai si ?), des personnes vivant dans un monde de dessin animé pour enfants, en clair c'était le véritable bordel. Qu'est ce qu'Ander pouvait faire pour remédier à ça et bien tout simplement rien, vivre comme bon lui semblait était une bonne chose en espérant pouvoir retrouver ses proches, qui lui manquaient terriblement dont Omar, même si ils n'étaient plus ensemble, son coeur lui appartenait toujours. Notre bel espagnol sortait donc le soir et se noyait légèrement dans l'alcool pour oublier un peu les petits soucis qu'il pouvait rencontrer ici, parce que bon la solitude c'est bien un temps, et dire qu'il en rêvait lorsqu'il avait son cancer alors que c'était qu'une porte de défense, mais là trois ans, ça commence à être vraiment long, trop long pour qu'il ne s'y perde pas à un moment donné.

Il allait de job en job ce qui lui permit de se trouver un petit studio pas trop cher mais voilà Ander n'était pas du genre stable et n'arrivait guère à garder un emploi donc il changeait très régulièrement mais sur un CV, ça ne le fait pas alors il se mit à vraiment réfléchir sur ce qu'il voulait faire, le tennis non plus jamais par contre il y avait bien une chose qu'il savait, il était beau comme un Dieu et ses atouts physiques pouvait l'aider à trouver sa voie professionnelle, quelques démarches et hop le voilà devenu mannequin dans la mode. Soit il pose pour des magazines de mode, soit pour de la lingerie, ça lui est même arrivé de défilé devant des gens une fois, bon ça il n'aime pas vraiment, se faire prendre en photo en étant statique et en posant c'est bien mieux. Clairement il ne sait pas si il ferai ça toute sa vie, qu'il espère ne pas passer ici mais bon apparemment ça aussi on ne lui laisse pas le choix, mais ça fait déjà deux ans qu'il garde le même job alors on va croiser les doigts.

Si aujourd'hui, Ander se rend au studio photo de Raccoon Square, c'est pour poser en compagnie d'une femme dont il ne connait strictement rien, ils doivent poser en sous vêtements d'une grande marque qui veut montrer qu'elle a des modèles féminins et masculins. Le jeune homme arriva pour une fois à l'avance et dès son arrivée on lui annonça les grandes lignes de cette journée. Après avoir enfilé sa tenue très légère, juste un boxer faut pas se leurrer, c'est de la lingerie fine, il rejoignit la jeune femme avec qui il allait poser devant un stand de maquillage parce que oui il fallait qu'on les maquille en plus, pour sublimer leur beauté, enfin bref, Ander s'assit à côté de la blonde dont il ne connaissait toujours pas le nom et la salua."Salut moi c'est Ander." Cependant voilà qu'elle ne lui répondit pas, surement trop concentré sur son téléphone, il refit une tentative. "Hello, il y a quelqu'un ?" Une troisième sera peut être de rigueur mais flemme de sa part de continuer, surtout qu'il n'était pas quelqu'un de très bavard.

Poser pour des magazines, en sous vêtements bien évidemment était devenu le quotidien d'Ander, ça lui permettait de gagner de l'argent, qui plus est ça ne le dérangeait pas de montrer son corps il se trouvait beau sans aucune prétention pour autant, de ce fait d'avoir un toit, d'avoir un tant soit peu une vie normale. Normal dans une ville comme celle ci ? Oui puisque personne ne connaissait l'étendu de ce monde, enfin il avait ses limites bien entendu, mais personne ne savait réellement de quoi il retournait, en sortir ce n'était clairement pas possible, alors il fallait bien qu'ils fassent quelque chose de leur temps. L'espagnol était plutôt du genre à ne pas savoir quoi faire de sa vie, mais en arrivant ici, il avait vite compris qu'il était là pour un moment et seul en plus donc il n'allait pas glander toute sa vie. Shooting en shooting il avait déjà rencontré quelques personnes, certaines plus sympathiques que d'autres, il y en avait pour tout les goûts mais Oksana était bien différente de toutes les personnes avec qui il avait travaillé, non pas que ça allait le rebuter, mais bon parfois la simplicité c'est pas mal aussi.

Vêtue d'un simple boxer, le jeune homme avait prit place dans un siège devant un miroir afin de se faire pouponner, assis près de sa nouvelle partenaire de shooting aussi légèrement vêtue que lui, il tenta de se présenter mais apparemment, elle n'était pas de la même humeur, il a du attirer son attention pour qu'elle puisse enfin daigner lui répondre."Enchanté aussi." Lui répondit Ander sur un ton plat, ils n'ont pas encore commencé à bosser ensemble qu'elle le méprise déjà, le shooting allait être bien drôle, un petit rire sorti de sa gorge à la remarque de la jeune femme. "Plus on est jeune mieux c'est non ?" Il ne fallait pas abuser non plus, il n'avait pas 15 ans. Elle avait de l'humour en fin de compte, Ander allait bien s'amuser. "22 ans et toi ?" Lui répondit il avec un petit sourire.

Ander n'avait pas besoin de s'entendre à merveille avec ses partenaires de mannequinat, tant que le boulot était fait comme il le fallait, c'était le plus important. Depuis qu'il se trouvait dans ce monde, il avait faire quelques rencontres assez sympathiques, des personnes avec qui il aimait bien travailler. Cependant bosser avec quelqu'un qui ne fait aucun effort pour que ça fonctionne, qui ne fait pas grand chose de plus et qui plus est à l'air d'avoir un sacré caractère, ce n'était pas simple tout le temps. On pourrai croire que ça donnerai du fil à retorde à quiconque serait dans la capacité de travailler avec la Villanelle, mais non le brun était bien décidé à aller de l'avant, à ne pas se laisser impressionner par son interlocutrice, qui était tout de même d'une certaine beauté, il fallait le dire. Le jeune homme ne connaissait pas Oksana mais déjà il savait qu'il n'allait pas s'ennuyer avec elle, tant qu'elle ne lui mettait pas des bâtons dans les roues, ça devrait aller, enfin il espérait bien sur que cela se passe bien. Lorsqu'il réussit enfin à attirer l'attention de son interlocutrice, le sujet de l'âge est mis en avant, pour le jeune espagnol, plus on est jeune mieux c'est surtout dans cette branche, cependant la jeune femme n'a pas l'air d'être du même avis que lui, même si elle parait dire le contraire, le fait qu'elle le jauge de haut en bas de cette manière là voulait tout dire. "Tu n'as pas l'air si convaincu que ça, pour toi être jeune ne leur suffit pas ?" Qu'est ce qu'ils avaient besoin de plus alors ? La remarque suivante de la jeune femme fit rire Ander, elle ne pesait clairement pas ses mots celle là. "Ah oui tu rigole pas toi." Lui répondit simplement le jeune homme, est ce qu'elle le pensait vraiment ? Elle avait l'air en tout cas, elle avait l'air d'être tout simplement la plus sincère qui soit. Peut être qu'elle se sentait trop âgée pour ce job, et pourtant elle n'avait pas l'air d'être trop vieille pour faire du mannequinat.

Il a 22 ans, elle en a 30, ça va ce n'est pas si catastrophique que ça. Mais pour Oksana, c'était déjà être un dinosaure, et puis la façon qu'elle a de dire ça, c'est tellement blasant comme si elle était blasé de sa propre vie, comme si faire du mannequinat n'était plus aussi drôle qu'avant. "Tu n'es pas si vieille que ça arrête." Tente t'il de la convaincre, mais elle est du genre à avoir un avis et à rester sur cette position coûte que coûte. Ca arrivait à Ander de se montrer un peu pessimiste pour certaines choses mais là son interlocutrice était la cheffe dans ce domaine, il n'était pas vraiment sur de pouvoir gérer son cynisme toute la journée. Ou gérer le fait qu'elle passe du cynisme à de l'humour. "Je ne suis pas vraiment sur que ça soit un de leur critères, on pose juste pour une nouvelle gamme de lingerie." Lui répondit il avec un léger rire. Pas sur que le cast ai cherché plus loin, à moins qu'il voulait absolument que ça se voit à l'affiche. Alors qu'Ander allait s'assoir pour passer à une dernière retouche maquillage, pour le peu qu'il ai besoin, il vit sa partenaire du jour le regarder, non le détailler, en examinant le plus détail que possible, elle n'avait aucune gène, est ce qu'elle appréciait ce qu'elle aimait au moins ? Puis elle lui demanda si il comptait faire ce métier durant toute sa vie, à vrai dire il ne s'était jamais posé la question puisqu'il n'avait déjà pas pensé à quel métier il voulait faire plus tard alors à savoir ce qu'il ferait dans le futur, aucune idée. "A vrai dire j'en ai aucune idée, quand je suis arrivé ici, je ne savais pas quoi faire et le mannequinat est devenu la meilleure idée, j'aime plaire tout ça, poser pour des magazines même si je suis légèrement vêtue. En bref, j'aimerai rentrer chez moi et après je verrai." Lui répondit il, il n'avait vraiment pas la moindre idée sur son futur, il était plus du genre à vivre le jour au jour. "Comment ça j'ai intérêt à mourir jeune ?" Parce ce que cette branche professionnelle l'ennuyait à mourir parce qu'il n'était pas fait pour ça ?

A savoir si elle blaguait ou pas c'était assez compliqué de savoir parce que son interlocutrice ne transparait rien sur son visage, presque muette comme une tombe si elle ne parlait et ne faisait pas de remarque qui pouvait bien vite mettre mal à l'aise les gens, heureusement Ander ne se laissait rarement impressionné à par si il y avait une question de meurtre mais bon ça c'était autre chose. "Si tu le sais c'est le principal." Lui répondit il tout simplement sur un ton neutre. C'est vrai qu'il n'avait pas la même expérience qu'Oksana, il faisait du mannequina depuis 2 ans, de ce fait il ne connaissait pas encore tout les petits détails de ce job et surtout tout ce qui pouvait se cacher la dedans. Sa partenaire actuelle avait l'air d'en savoir bien plus que lui et même si il y avait de l'ombre au tableau dans chaque branche professionnelle, le jeune espagnol ne pensait pas que ça pouvait être aussi grave ? Est ce que c'était le bon terme ? Clairement il ne le savait pas et il n'était pas vraiment sur de le savoir. "Vu ton expérience, je pense que tu sais ce que tu dis mais clairement je ne rêve pas de ça toutes les nuit." Surement qu'il ne ferai pas ce job toute sa vie mais comme il n'avait pas d'autres perspectives d'avenir et que ça lui correspondait bien, il ne se posait pas plus de questions que ça, il était surtout du genre à vivre chaque jour sans se prendre la tête, il s'était déjà trop prit la tête dans son monde avec tout les évènements qui s'étaient produits à Las Encinas sans parler de son état de santé. C'est dans ces moments là qu'il souhaitait plus que tout, plus que les autres jours que sa mère soit là, pour lui donner de précieux conseils.

Heureusement qu'Ander n'était pas susceptible parce que vu les choses qu'ils se disaient, ce n'était clairement pas d'une douceur inébranlable, non loin de là mais ce n'était pas le but recherché, le jeune homme aimait tout de même connaitre quelques points essentiels de la personne avec qui il bossait, non que ça changerait quelque chose c'était juste par curiosité et de la simple politesse. Il lève les yeux au ciel à la réponse de la jeune femme, pourquoi traitons les gens de naïf dès qu'ils sont ignorants sur certaines choses ? Un petit sourire apparu tout de même sur ses lèvres, même si elle lui avait donné un qualificatif négatif, elle lui avait fait par la même occasion, un compliment et venant de sa bouche, ce n'était pas du luxe. "Qu'est ce que tu veux que je te dise, je suis parfait pour eux, je m'en fiche de la raison derrière, tant que je peux faire ce que j'aime et être payé." Lui lança Ander d'un ton légèrement nonchalant, tant qu'il pouvait faire ce qu'il souhaitait, il n'allait pas se poser plus de questions que ça sur leurs motivations. Lorsqu'elle lui balance à la figure qu'il aurai tout intérêt à mourir jeune, il ne comprend pas, mais vraiment pas et puis obtenir une explication d'Oksana c'est peine perdue, sa réponse ne donne aucune compréhension de la suite, cependant il ne relève pas. Qu'est ce qu'il pourrait dire de plus à ça, c'est sa vie après tout, c'est lui qui choisit. Au fil de la conversation il comprend très vite à qui il a à faire, son interlocutrice ne mâche pas ses mots, est le plus direct que possible et s'en fiche royalement de blesser les gens, au moins il sait de quoi il advienne et si dans le futur, ils ont l'occasion de retravailler ensemble, le jeune espagnol n'aura pas besoin de se montrer poli.

Lorsqu'ils évoquent le fait qu'Ander ne sait pas si il fera toute sa vie ce métier, ce dernier lui parle de son désir de rentrer, ce qui pousse la jeune femme a montrer de la curiosité et à lui poser des questions sur son monde. "Je viens d'Espagne, Madrid et toi ?" C'était bien rare que le jeune brun évoque son passé, il n'était pas quelqu'un de très démonstratif et encore moins bavard, il y avait d'autres sujets à évoquer mais c'était bien plus rare qu'il parle de là d'où il venait. Surtout parler de sa prestigieuse école et de tout ses avantages et inconvénients, et bien entendu de son lit de mystères et de meurtres.

Ander a bien saisi que son interlocutrice ne fera pas le moindre effort, elle dit ce qu'elle pense haut et fort, s'en fiche royale de heurter les autres, ne cherche pas à plaire (contradictoire quand on sait qu'elle est mannequin), au contraire, elle prend un malin plaisir à faire fuir les gens, elle est vraiment particulière et unique dans son genre, ça c'est une évidence. Au moins il est clair qu'Oksana ne s'ennuie jamais, elle doit trouver un terrain drôle et amusant à tout ça, la vie ne lui déplait pas, du moins c'est un objectif qu'elle a du se mettre. Les deux jeunes se mirent ensuite à parler de l'endroit d'où vient le jeune espagnol et encore une fois la jeune femme ne tient pas à cacher quoi que ce soit, elle a l'air déçu, de la banalité de l'endroit d'où Ander provient, en même temps lorsqu'on sait que les gens arrivant en ville peuvent provenir d'une époque ou d'une planète différente, il parait logique qu'elle s'attendait à autre chose. Même si Madrid est une très belle ville, le jeune homme y a quelques souvenirs, enfin beaucoup de souvenirs dont certains sont assez particuliers, si Villaneve veut quelque chose de croustillant, peut être que lui expliquer que son meilleur ami est devenu un tueur pourrait surement lui paraitre quelque peu "original". La jeune femme lui expliqua alors être déjà aller en Espagne et qu'elle trouvait ça pas mal. "T'y es allé pour quelle raison ?" Lui demanda simplement le jeune homme, il ne connaissait pas tout son parcours, il ne savait pas qui elle était réellement non plus. Le terme pas mal lui restait en travers de la gorge, pour lui l'Espagne était un pays magnifique même si il est vrai que ce n'était pas le plus beau et à travers le tour du monde qu'il avait fait avec Guzman, il s'était rendu compte qu'il y avait certains endroits encore plus beau. "J'ai voyagé dans le monde entier et l'Espagne fait tout de même parti des plus beaux endroits du monde non ?" Lui lança Ander avec un demi sourire, amenant la conversation sur les plus belles choses de la terre.

Comme il lui avait retourné la question, son interlocutrice lui révéla être né en Russie, clairement ça ne l'étonnait pas au vu de son nom, mais il se sentit curieux d'en savoir un peu plus. "Ah ouais pas mal et tu as toujours vécu là bas ?" Il du attendre un peu plus longtemps qu'il ne le pensait avant qu'elle ajoute qu'elle n'a pas mit les pieds en Russie depuis un certain temps, et la façon dont elle lui expliqua cela montrait qu'elle n'avait aucune envie d'y retourner. Probablement qu'Oksana avait un certain passé ou bien même des souvenirs qu'elle ne voulait pas revivre ni évoquer avec un parfait inconnu et ça Ander pouvait très bien comprendre. Cependant il se risqua à lui poser tout de même la question. "Et si tu pouvais y retourner, tu le ferai ?" En aucun cas, il ne pensait avoir une conversation toute simple avec son interlocutrice, bientôt ils iraient poser ensemble devant le photographe et leur petite entrevue s'envolera aussi vite qu'elle ne s'est produite.

Quelques secondes s'écoulent à la suite de la question du jeune espagnol, Oksana paru se perdre dans ses pensées. La question était simple pourtant, il voulait tout simplement savoir pour quelles raisons la jeune femme s'était rendu en Espagne, peut être que c'était trop intime comme questions, elle avait probablement ses raisons, des raisons bien personnelles, elle avait peut-être des secrets à cacher, de ceux qu'on évoquent jamais, encore moins à une personne qu'on ne connait pas, un secret comme celui qu'Ander connaissait, celui qui a brisé bien plus d'une amitié. Le suspens limite intenable, son interlocutrice lui répondit enfin par un simple mot, pour "affaires", voilà pour quelles raisons elle s'était rendu dans le pays du jeune homme, tout ce mystère pour rien au final, il paru déçu en premier lieu avant d'afficher un simple sourire. "D'accord, sympa le voyage." Trouva t'il simplement à répondre avant que la jeune femme confirma que l'Espagne avait de jolis coins surtout pour faire bronzette. "Ouais c'est un bon argument" répondit le jeune homme avec un léger rire, il fait souvent très beau là bas, surtout l'été et surtout Madrid donc c'était un bon argument en effet pour pouvoir se rendre dans un beau coin.

De ce qu'Ander comprend c'est qu'Oksana a beaucoup voyagé, que ça soit pour affaires ou pour raison personnelle, elle a visité pas mal de coins du monde, ça leur faisait au moins un point commun. Le fait qu'elle n'est pas resté longtemps en Russie suscite qu'il y a eu probablement un soucis dans son enfance, se risquerai t'il à lui poser la question ? La meilleure manière est celle de ne pas aller de front. "C'est si compliqué là bas ?" De grands pays comme la Russie n'est pas à la portée de tout le monde et le jeune espagnol ne ressent pas l'envie d'y voyager, dans le cas où il pouvait s'y rendre. "Ouais Paris c'est vraiment un coin à aller voir." Répondit il avec un sourire nostalgique en pensant à tous les endroits qu'il avait visité avec son meilleur ami. Après avoir échangé sur leurs voyages respectifs, Ander lui demanda si elle souhaitait, dans la mesure du possible, retourner là où elle était né. La réponse de la blonde fut catégorique, pour rien au monde elle n'y retournerai, elle se sentait bien ici et elle avait bien raison. "Je comprends, c'est pas si mal ici. Moi oui, mon chez moi me manque, ma famille et mes amis aussi. Je n'ai pas la chance de les avoir retrouvé ici." Se laissa t'il à expliquer, ce n'est pas simple d'être seul dans ce monde dont il ne connait que peu de choses.

De manière surprenante, Oksana lui répond de manière franche concernant sa vie en Russie et pourquoi elle ne veut plus y retourner, même si c'est une réponse brève, Ander comprend qu'elle a définitivement tournée la page, à cause de sa famille, une famille qui l'a probablement traumatisé pour qu'elle ne veuille plus mettre les pieds dans son pays d'origine. C'est triste d'apprendre ça mais personne ne peut faire quoi que ce soit pour changer le passé, encore moins dans cette ville. Parce que oui à preuve du contraire, il est impossible de retourner dans leurs mondes d'origines, coincés dans cette ville pour une durée indéterminée. "Je suis désolé." Lui répondit il même si il n'y peut strictement rien. Alors oui la jeune femme a raison lorsque le fait d'évoquer le fait de voyager est quasi inutile dans ces conditions là, à quoi bon se projeter dans l'avenir sans savoir vraiment si c'est possible et si un jour ils vont rentrer chez eux. Ander, lui, espère au fond de lui, qu'un jour ils pourront rentrer chez eux, non pas que sa vie ici lui déplait, au contraire il a en quelque sorte trouvé sa place. Cependant, il est seul, enfin sans ses amis et sa famille et ça lui manque, bien sur certaines personnes de Las Encinas ne lui manque guère, au vu de ce qui s'est passé, mais par exemple Omar, lui il aimerait bien le retrouver, même si ils n'étaient plus ensemble, son cœur lui appartiendrait toujours. Le brun chassa cette pensée de son esprit avant de prendre la parole. "Ouais malheureusement on ne peut aller nulle part mais bon j'aime bien me dire que c'est beau de rêver parfois. Faut bien s'accrocher à quelque chose." Un petit espoir, rien que ça, il ne demande pas grand chose.

Ander est quelqu'un de sociable, c'est vrai même si il est un peu renfermé sur lui même parce qu'il la toujours été, bien avant avoir été dans la confidence du meurtre de la sœur de son meilleur ami, bien avant sa leucémie, bien avant Las Encinas et ses mystères. Il a toujours été quelqu'un de discret, profondément gentil et qui se lie facilement avec les autres qu'ils soient de sa classe sociale ou non. "Oui je n'ai pas vraiment de problème pour ça mais ce n'est en aucun cas pour les remplacer." Rétorqua t-il, en aucun cas ses nouveaux amis pourraient remplacer ceux de son monde d'origine, ce n'est pas le but recherché mais simplement de se sentir moins seul dans une ville si grande et pourtant si petite. La blonde arrive quand même à le faire rire légèrement même si ce qu'elle dit est dit comme une remarque dans le vent, dénué de véritables émotions. Même si il ne la connait que depuis peu de temps, il commence déjà à la cerner et à comprendre son dévouement au cynisme pur et dur. "Ouais c'est probablement un truc comme ça." C'était comme ça et pas autrement, ils n'avaient pas d'autres choix qu'attendre ici et de vivre dans cette ville comme si de rien n'était.

Son interlocutrice hausse les épaules lorsqu'il lui dit d'être désolé, même si ça ne peut rien changer par rapport à ce qu'elle a vécu, il comptait quand même le lui dire, ils n'étaient peut être pas proches, ne se connaissaient que depuis peu de temps mais lorsque quelqu'un se donnait à une partie de sa vie et qu'elle était plutôt triste, Ander se devait de montrer sa compassion. Même si il était clair qu'Oksana n'en avait clairement pas besoin, à la limite de ne pas savoir comment réagir face à cet élan de compassion. Cependant elle avait raison, la vie était comme ça, et personne ne pouvait la changer, personne ne pouvait changer son passé et la jeune femme avait l'air d'être mieux ainsi, sans sa famille, loin de ce qu'elle a connu et de son traumatisme et c'était tant mieux pour elle. "Tu as raison." Lui répondit il finalement le jeune homme en haussant à son tour les épaules parce qu'il n'y avait rien à dire de plus, le sujet était clos, il avait comprit qu'elle ne voulait pas s'éterniser sur le sujet plus longtemps et puis même à quoi bon en parler si ça ne sert strictement à rien, sinon à resasser le passé, le passé sur lequel on a tiré un trait.

Ander avait besoin d'espoir, longtemps il n'y avait pas cru, lorsqu'il est tombé malade, il a cru réellement qu'il allait mourir, il ne croyait pas que c'était possible parce que ça le faisait terriblement souffrir, souffrir non pas de sa leucémie le tuant presque, mais plutôt de garder ce perpétuel espoir qui au final pouvait le détruire tant il n'était pas sur que cela fonctionnerai réellement. Mais ici, il se devait de se raccrocher à quelque chose, se faire des amis, oui c'était une bonne chose mais en aucun cas c'était pour remplacer ceux qu'il possédait dans son monde, il ne cherchait pas les remplacer mais à combler le vide qu'ils avaient laissés en lui. La blonde paru comprendre ce qu'il ressentait en faisant preuve de quelque chose qu'il n'avait pas encore vu chez elle, elle montre alors de la compassion envers ce qu'il ressent et en faisant la remarque qu'elle connait ce sentiment. "Toi aussi tu cherches quelqu'un sans pour autant le retrouver ?" Lui demande alors le jeune espagnol, peut être que si elle lui répond qu'elle a déjà trouvé cette personne, ça montrerai que l'espoir n'est pas en vain, qu'il faut continuer de s'accrocher même si le temps parait long, très long. "Ouais j'espère que ça arrivera parce que je ne veux pas me plaindre mais bon c'est long d'attendre." La personne que l'on aime...

Ander avait bien comprit que son interlocutrice n'était pas ce genre de personne avec qui on doit insister parce que clairement ça ne mènerait à rien et puis vu son caractère, il n'a clairement pas envie de s'attirer les foudres de la jeune femme. Et puis le sujet était clos maintenant, pas besoin de s'éterniser sur la chose. Concernant l'espoir et l'envie de retrouver ses proches, c'était autre chose, le jeune espagnol était optimisme, il se devait de l'être, parce qu'il ne pouvait pas se dire que tout ça résumait à rien, il avait besoin de se rattacher à quelque chose, même que ça soit minime. Ils n'avaient pas tous la même vision des choses, certains appréciaient beaucoup leurs vies ici parce que c'était une nouvelle vie alors que d'autres avaient du mal à la supporter parce que leurs chez eux leurs manquaient trop. Pour Ander et bien c'était compliqué parce qu'il était entre les deux, d'où son besoin de garder espoir. Lorsqu'il demanda à Oksana si elle cherchait quelqu'un, elle fut d'abord comme surprise et lui répondit tout simplement que non en précisant ensuite qu'elle n'avait pas eu besoin de beaucoup de rechercher pour retrouver une certaine Eve. "Je vois tu as été chanceuse alors." Lui répondit il avec un petit sourire qui se transforma en un petit rire lorsque la blonde ajouta que la fameuse Eve aimait bien se faire désirer. C'était déjà pas mal qu'elle puisse retrouver quelqu'un de son entourage en si peu de temps.

Le brun n'était pas du genre à se plaindre, à personne, même pas à ses proches, même pas lorsqu'il a eu son cancer. Mais là il fallait le dire, il en avait marre d'attendre. Apparemment sa petite histoire piqua la curiosité de Villanelle qui se tourna vers lui avec un petit regard plein de curiosité et lui demanda alors qui était cette personne dont il parlait et rêvait de revoir. "Il s'appelle Omar." Prononcé son prénom lui faisait bizarre, c'était d'ailleurs la première fois qu'il parlait de lui à quelqu'un et à vrai dire il ne pensait pas que ça serait à l'une de ses collègues au cynisme bien réel. "On n'est plus ensemble mais c'est quelqu'un d'important pour moi." Ajouta Ander l'air ailleurs.

Tout le monde n'est pas chanceux, ça Ander est forcé de le reconnaitre, même si le terme de chance peut varier d'une personne à une autre mais son interlocutrice est d'accord avec lui sur ce point. Parce que se retrouver dans un autre monde loin des siens et que la seule chose qu'on espère c'est retrouver ses proches sans même penser que cela ne pourrai pas se dérouler et qu'enfin après une longue période de recherche, ça arrive, on ne peut considérer ça que comme de la chance parce que c'est uniquement ça et la force du destin peut être. Quoi que cette ville est bien décidé à jouer avec eux, avec leurs nerfs. En tout cas, le brun admire le fait qu'Oksana ai pu trouver ce qu'elle cherchait. Parler d'Omar faisait bizarre au jeune espagnol non pas qu'il n'aimait pas parler de lui mais ça le rendait toujours nostalgique et lui faisait rappeler des bons comme des mauvais souvenirs même si au final il l'aimait toujours, cette personne resterait toujours son grand amour. Même si ça faisait un peu niais de penser ainsi surtout qu'Ander n'était pas le plus romantique qu'il soit mais les choses étaient ainsi. "Tu vois ?" Lui répète t'il avec un petit rire, peut être qu'elle ne pensait qu'il était gay ou alors c'était son perpétuel optimisme qu'elle ne connaissait pas.

La blonde montre tout de même son intérêt pour l'histoire d'Ander et lui pose quelques questions qui ne le dérange pas, au contraire il a l'impression que l'atmosphère est moins glaciale qu'au début, certes il ne dirait pas qu'elle est devenue sa meilleure amie mais déjà il se sent plus à l'aise. "Les choses n'ont jamais été simples entre nous. Mais c'est la première personne que j'ai véritablement aimé." Et c'était véritablement sincère, mais comme chaque histoire, il y a eu des hauts et des bas. "Je suis partie faire le tour du monde avec mon meilleur ami donc on a préféré se séparé." Répondit le brun et c'était la meilleure chose à faire non pas qu'Omar ne lui manquait pas, ça c'était tout le contraire, mais il n'avait pas le droit de garder son cœur en otage pendant que lui restait en Espagne, il devait découvrir autre chose.

D'ordinaire Villanelle se montre rarement enclin à parler aux autres, elle est décrite comme capricieuse, égoïste, qui ne penses qu'à elle et qui n'accorde peu voire pas du tout d'importance, mais à la grande surprise d'Ander, il la trouve légèrement différente de comment les gens la décrive. Certes elle a un sacré caractère de cochon et certains traits de caractère sont réels mais il ne sait pas si c'est parce qu'elle discute avec lui (peut-être qu'il attire sa curiosité par dessus le marché) où parce qu'elle s'ennuie mais elle se montre particulièrement curieuse. Naturellement, en temps normal, le jeune homme n'est pas du genre à se livrer autant mais parfois se confier à une parfaite inconnue ne peut faire que du bien et clairement parler de lui et d'Omar c'était étrange et en même temps une certaine libération. Elle lui demande donc pourquoi ça été difficile entre eux, ça serait long de tout raconter en détail alors il décide d'en faire un bref résumé. "C'était un dealeur à la base qui cachait son homosexualité donc ça n'a pas été simple pour être ensemble et de faire face à son père. Je n'avais pas mon coming-out non plus mais j'ai une famille plus clémente." L'expliquer ainsi pouvait paraitre simple mais le vivre c'était une toute autre histoire, cependant ils avaient réussi à être ensemble et à vivre comme un couple heureux même si n'avait pas duré éternellement.

L'ambiance s'est améliorée par rapport au début, les choses sont plus légères, même si la blonde se montre toujours égale à elle même, elle le ferait même lire, c'est aisément facile de lui raconter sa vie entre deux maquillages enfin une retouche pour lui parce qu'il n'avait clairement pas besoin de mascara pour être beau gosse, lui aussi pouvait se montrer prétentieux. Si Oksana s'était montré indiscrète en premier lieu, elle n'en démord par et continue sur la même lancée avec ses nombreuses questions qui font rire en premier le jeune espagnol avant qu'il ne reprenne la parole avec un certain sourire. "Ce n'est pas quelque chose qu'il voulait faire, il voulait finir ses études déjà et puis ça ne l'intéressait pas." Et même ils n'avaient pas vraiment évoqués le fait de partir ensemble, c'était clairement un fait sur lequel ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde, mais Omar connaissait le rêve d'Ander, oh combien c'était important pour lui encore plus depuis qu'il avait failli mourir, de ce fait il n'avait pas voulu se mettre en travers de sa route. "Mais il savait combien ça m'était cher de partir, je n'en pouvais plus de ma vie à Madrid." Il s'en était passé des choses dans sa ville après son départ, pour Omar, pour les autres, qu'il ne connaissait pas car il n'avait pas eu de nouvelles de ce dernier depuis un bail même si ils étaient restés en bon termes. "Avec Guzman ? Ca va pas ou quoi." Lui répondit il avec une moue de dégout. Non clairement ça n'avait rien à voir avec lui, c'était son meilleur ami comme un frère, qui avait lui aussi souffert et eu le besoin de partir à l'aventure.

En train de se faire poupouner d'un côté et de l'autre, Ander se confiait sur sa vie sentimentale qui n'était pas fameuse en ce moment, mais ce n'était pas le plus important dans tout ça, c'est surtout qu'il était sincère, qu'il parlait de sa vie, (alors que clairement ce n'était pas dans ses habitudes) avec une totale inconnue il y a encore quelque heures. Mais justement c'était peut être parce qu'il ne la connaissait pas qu'il parlait normalement, plus tôt enclin à être réservé surtout sur sa vie personnelle, parfois il y avait du bon d'obtenir un avis extérieur. Même si peut être que dans quelques temps, Oksana se lassera de cette conversation, de lui surement et passera à autre chose, et même si c'était le cas, le brun pouvait au moins se dire qu'il avait obtenu ce qu'il voulait, il avait tout de même passer un agréable moment avec sa collègue du jour, au caractère bien trempé et du genre j'en foutiste. Il lui avait donc expliqué le pourquoi du comment, comment il était venu à rencontrer Omar et comment les choses avaient évoluer entre eux, ça avait prit son temps et mine de rien, ils avaient été heureux même si ça avait été court. "Je ne regrette rien au contraire, je savais de toute manière qu'il ne voulait pas venir et j'avais repoussé ce voyage pendant longtemps." Jusqu'à ce qu'il réussisse à battre son cancer et qu'il survit, là il n'y avait pas d'autres voies à suivre, il devait voyager, c'était maintenant ou jamais.

L'amour ce n'est jamais simple, le jeune espagnol le sait bien, parfois s'aimer ne suffit pas à être heureux. La seconde remarque de son interlocutrice le fait rire, elle ne lâche clairement pas l'idée. Et puis elle est limite persuadé que sur le long terme ça n'aurai pas fonctionné avec Omar, elle sait lire dans l'avenir peut être ? "Personne ne le saura jamais, tu es une défaitiste de l'amour ou quoi." Lui répondit Ander avec un rire avant d'ajouter. "Oui la dessus on était d'accord." Mais c'était tout et c'était déjà pas mal. Il pourrait lui retourner la question sur ce qu'elle avait vécu côté personnel, mais elle n'était pas du genre à se confier en retour, il n'avait clairement pas envie de se faire envoyer sur les roses. Au moins il aurai apprit à la connaitre un tant soi peu.

Cela faisait longtemps qu'Ander ne s'était pas confié à une personne, c'était plutôt d'ordinaire rare même que les peu de fois où ça arrivait c'était à Omar ou à Guzman alors autant vous dire que parler de ses sentiments à une totale inconnue c'est complètement inédit pour lui. Pour autant, il a le sentiment que ça lui a fait du bien, étrangement que ça soit, finalement ça a du bon de parler avec Oksana. Mais le temps était passé bien plus qu'il ne l'aurai pensé et ils allaient enfin poser pour les photos, le jeune homme avait assez parlé de lui pour le moment et il n'était pas sur que la suite l'intéresse vraiment et puis elle a très certainement en avoir marre de toute manière. Lorsqu'il la qualifie de défaitiste de l'amour, Villanelle se met à rire, la situation pourrait l'être mais c'est simplement que le fait qu'elle insiste sur la non longévité de son couple avec Omar le rend de mauvaise humeur, passagère soit dit en passant. "On n'a pas la même définition du mot réaliste." Lui répondit il avec un léger rire, peut être plus amer qu'il ne l'aurai cru. Même si clairement il savait au fond qu'elle n'avait pas totalement tord, l'amour c'est compliqué.

Oksana, malgré ce qu'on pourrait penser en premier lieu, a probablement vécu plus qu'il n'y parait et de ce fait connait certaines choses d'où ses conseils avisés. Le jeune espagnol acquiesce ses paroles, elle a peut être raison finalement, dans tout les cas, il ne cherche pas pour autant à trouver le grand amour. "Oui je verrai bien comment ça se passe." Lui répondit Ander en posant son regard sur son propre reflet lorsque que quelqu'un vient les chercher pour les fameuses photos, il tourne son regard vers elle avant d'ajouter sincèrement. "Malgré tout, j'ai bien apprécier cette conversation." Peut être que ce n'était pas son cas, peut être que oui, qui sait, mais il a passé une bonne journée qui n'est pas encore terminée d'ailleurs. Il se leva donc de sa chaise, enleva son peignoir et se dirigea vers le lieu pour la photo.