▿ Métier : PDG d’une entreprise spécialisée dans la mécanique de précision et l'application des nanotechnologies aux industries de l'aéronautique et de la défense.
▿ Quartier : Hogwarts Place.
▿ Côté cœur : You and I are made of fire. We have always been meant to burn together.
Cette île mystérieuse et menaçante n’arrêtait jamais ses mirages. Le grand manitou de cette discorde prenait un malin plaisir à torturer ces pauvres habitants. Quelques fois, cette entité mystique se montrait généreuse et insufflait des moments de joie. Toutefois, cette félicité n’était qu’éphémère. La cruauté de cette divinité était sans limite et n’hésitait pas à reprendre ce qu’il avait donné. Ces cadeaux empoisonnés étaient plus courants que l’on ne le croyait. Aujourd’hui, la déité déversa son dévolu sur Montana, la renvoyant dans une réminiscence de son existence. Un sanglant et morose endroit, qu’elle espérait ne plus jamais revoir…
Le Camp Redwood, anciennement connu sous le nom de Camp Golden Star, se situait à quelques kilomètres de Los Angeles. À l’extrémité de la plaine, d’épaisses forêts de pins et d’érables entourent les cabanons du site. D’autres végétations s’épanouissent en ces lieux. Des roseaux drus entourent les rives du lac. Fougères et autres arbustes se côtoient dans un foisonnement inextricable de verdure, entourant les divers chemins autour de la colonie. Une route sinueuse mène au camp. La frondaison est si fournie par endroit que le soleil y entre peu. Un cadre idyllique, n’est-ce pas ? De quoi passer un bel été. Cependant, à la tombée de la nuit. La magie du jour s’estompe et laisse champ libre aux ténèbres de ces terres hantées. Ces bois ne sont pas sûrs… Les êtres qui y rôdent sont, en partie, dépossédés de leur humanité. Dans sa vie d'antan, Montana Duke en avait fait partie. Elle n'était qu'un spectre vengeur en quête de sang, aveuglée par sa haine.
Ses iris étaient rivés sur l’arche en bois. En haut, inscrit en lettre dorée, le nom : Camp Redwood. Diverses émotions traversèrent la jeune femme. La nostalgie se faisait ressentir. Elle étreignait son cœur des bons moments qu’elle a passé avec Trevor, homme qu’elle n’a plus revenu depuis quatre longues années. Sa disparition avait placé Montana dans une profonde amertume. Elle venait de perdre ce qu’elle appelait l’amour de sa vie. À ce moment-là, elle ignorait totalement que l’amour de sa vie serait Winter Anderson. Rapidement rattrapée par ses démons, la crainte surgit. Malheureusement, au camp, un monstre, ayant pactisé avec le diable en personne, erre. Richard Ramirez n’évoquait rien de bon en Montana. Elle se maudissait même d’avoir pu partager une quelconque relation avec ce sac à merde. Passif douloureux. Dans ces années-là, elle s’était entichée de cet individu, uniquement, pour son obéissance et son désir de tuer pour elle. Sans pitié, elle lâcha son chien sur Brooke. Par chance, cette nuit-là, elle avait échappé à ce tueur. La blonde s’en fichait pas mal. Elle ne voyait rien d’autre que sa vengeance, car Brooke avait indirectement ôté la vie de son frère. Longue et terrible histoire qui n’obtiendra aucune justice sanguinaire, mais dont le dévouement final lui octroya la paix.
Dans ce besoin de rédemption, elle s’était jurée de mettre un terme aux agissements de Ramirez. Le tueur, par son affinité avec Satan, était impossible à faire disparaître. Dès qu’il mourrait, le malin se chargeait de le ramener à la vie. Alors, pendant une trentaine d’années, Montana et les autres ectoplasmes de ses lieux ont veillé sur Ramirez, le massacrant à chaque fois avec cruauté. Cette raclure ne méritait qu’une lente et douloureuse agonie ! Lors de la visite de Bobby au camp, l’inattention de certains fantômes avait permis à Richard de s’extirper du cabanon où il était constamment tué. Cloporte inarrêtable, il rampa jusqu’à sa cible. Prêt à verser le sang. Fort heureusement, Montana et d’autres l’arrêtèrent. Loin du camp et de sa fonction de gardienne, qui surveillait cette abomination ? Et s’il était là ? Et s’il l’attendait tapi dans l’ombre ? Brusquement, une ombre la bouscula. Féroce retour à la réalité. « Désolé. » Héla une voix en sa direction. Incrédule. Ses yeux papillotaient. Une foulée gravitait autour de Montana. Dans ses derniers souvenirs, le camp était désert depuis 1989… Qu’est-ce qui provoquait une telle agitation ? Avec une certaine appréhension, elle s’avança.
« 1989… Bordel ! » Souffla-t-elle, estomaquée. L’année du festival... Cette date n’éveillait rien de bon. L’incompréhension gagnait son visage. Ses traits se crispaient. Le festival n’avait jamais eu lieu… Dans ce rêve ou dans cette nouvelle réalité, elle ne savait comment définir ce qu’elle vivait, cette manifestation avait bien lieu. « Pourquoi ? » Aucune menace ne semblait peser sur cet endroit. Aucun massacre. Aucun fantôme. Tout se portait pour le mieux. Même Montana était faite de chair et d’os. Une rationalité atypique dans l’enceinte du camp. Profonde respiration. Elle se calmait. Tout ceci n’était qu’un rêve ! La jeune femme préférait se bercer d’illusions, que d’affronter cette potentielle réalité. Humaine, elle n'arriverait pas à rivaliser contre les revenants et, encore moins, contre Ramirez.
Toujours aussi intriguée, elle se faufilait parmi les festivaliers. Près d’un stand, une silhouette happa brutalement son attention. Elle était là. À l’apparition de cet ange, tous ses doutes s’envolèrent. Ses maux s’amenuisèrent au point de disparaître. Avec elle à ses côtés, son cœur se gorgeait d’une allégresse nouvelle. La colonie de vacances. Richard Ramirez. Les autres spectres. Tout ceci n’était qu’un rêve. Sinon, elle ne serait pas là. À pas de loup, Montana la contourna. Ses yeux ne la quittaient pas. Subitement, elle l’enlaça et glissa sa tête à côté de son oreille. « Dès que j’ai le dos tourné, t’en profites pour draguer ? » Susurra-t-elle. Délicatement, ses lèvres déposèrent un baiser sur sa joue. « Bienvenue dans les années huitante ! Alors, t’en dit quoi ? Ça te plaît ? Bien sûr que ça te plaît ! À qui ça ne plairait pas ? » Son fanatisme pour cette époque était gonflé, surtout ici. Dans son dos, blottie contre elle, Montana la gardait dans ses bras. Sa tête posée sur son épaule. « Comment t’es arrivée au camp ? Ça fait longtemps que t'es là ? »
- - King and council have long rued my position as next in line for the throne. But dream and pray as they all might, it seems I'm not so easily replaced.
Invité
Jeu 20 Juil 2023 - 17:37
Winter le savait : l’entité qui contrôlait l’île aimait torturer ses habitants. Par deux fois, elle l’avait renvoyé dans son passé pour se confronter à son frère. Ça n’avait pas été facile à vivre ni même à digérer quand elle sortit enfin de cette faille spatio-temporelle. C’était si improbable qu’elle doutait même de l’existence de tels moments. Ai-je rêvé ? Est-ce un message de l’univers ? Tant que le doute subsiste, elle ne trouvera pas de réponse à ses questions. Ce n’était cependant pas le propos d’aujourd’hui. En effet, si l’île faisait essentiellement le mal, il était évident qu’elle agissait parfois pour le bien.
Le bonheur, la joie, la positivité… Des émotions qui avaient toujours été difficiles à cultiver pour Winter. La dépression et les pulsions suicidaires étaient un fléau, un trouble qui laissait des séquelles indélébiles sur les êtres qui en souffraient. Même lorsqu’ils en réchappaient, il y avait toujours des signes de rechutes qui vivaient tapis dans l’ombre. L’existence que Winter mena ne lui avait jamais permis de se stabiliser, émotionnellement parlant. Les instants de bonheur étaient rares avec elle. Ou trop court. C’est pour cela qu’elle avait bien du mal à réaliser ce qu’il se passait, s’attendant au pire. Elle était au beau milieu de nulle part, complètement perdue et à la merci de n’importe quel danger. Toutefois, quand elle remarqua cette arche en bois située à l’embouchure d’une forêt épaisse droit devant elle, elle hurla de tout son soul — une hystérique heureuse tutoyant un niveau d’extase jamais atteint jusqu’alors. Que valait un tel enthousiasme ? Cette amatrice de faits divers, de gore et de morbide savait parfaitement où elle se trouvait : dans le conté de Los Angeles, au Camp Redwood comme l’arche l’indiquait. En plus du lieu, elle savait parfaitement la date : 1989. Elle le devinait à la foule qui s’amassait, l’avalait et se déversait dans le camp. Elle était tombée en plein dans l’année du festival avorté ! Si plus d’une personne avait été décontenancée en apprenant qu’elle avait changé d’époque, ce n’était pas le cas de Winter. Après tout, elle n’était plus à une bizarrerie près… En contrebas, elle distinguait les deux scènes — une grande pour les groupes les plus populaires, une petite pour les moins connus — installées pour le festival ainsi que les gens qui s’entassaient autour pour la plupart. D’autres se précipitaient dans les divers stands de nourriture et de boisson pour se gaver essentiellement d’alcool et passer un bon festival. Des haut-parleurs jouaient une musique de fond dans les allées, rappelant régulièrement l’heure et l’endroit des concerts prévus ce soir ainsi que celle des activités annexes. Perdue dans la foule, Winter ne savait plus où donner de la tête ! Absolument tout l’enthousiasmait, une vraie gamine ! Ça faisait plaisir à voir. Kai aurait été probablement ravi et rassuré de la voir dans un tel état extatique, elle qui n’avait enchainé qu’épisode dépressif sur épisode dépressif depuis de nombreuses années. Puisqu’elle n’arrivait pas à se décider sur la première chose à faire entre boire et manger, Winter suivit un groupe de personnes jusqu’au stand de boissons.
Un verre en entrainant un autre, elle finissait par sympathiser avec un groupe de jeunes de son âge. Ils étaient sympas ! Elle était si détendue qu’elle n’avait pas pu s’empêcher de faire les yeux doux à une fille qui n’était visiblement pas réceptive. Winter la noyait de compliments malgré tout et cette dernière répondit avec politesse à coup de « merci ma chérie, t’es trop mignonne. » Ça ne la dérangeait pas, Winter sachant se montrer tout sauf lourde. Elle restait d’ailleurs un moment avec eux avant de rejoindre l’une des scènes pour le premier concert. Elle n’avait pas remarqué que, depuis tout à l’heure, quelqu’un qu’elle connaissait très bien la guettait dans l’ombre. Éméchée, Winter sursautait quand elle sentait ce bras l’enlacer, mais son cœur se rassurait et s’apaisait quand elle reconnut cette voix qui murmurait dans son oreille. Winter ne put s’empêcher de rire, répondant avec provocation. « J’essaie de trouver quelqu’un de mieux que toi, mais impossible. Ça existe pas. » Un compliment qu’elle pensait sincèrement. D’ailleurs, elle ne résistait pas longtemps à l’appel de Montana causé par ce baiser contre sa joue — Winter se tournait pour être face à elle. Elle l’enlaçait et déposa un doux baiser dans le creux de son cou. Son parfum était toujours aussi agréable. Difficile de s’en lasser bien qu’elles ne soient qu’au stade du flirt depuis quelque temps déjà.
Winter s’amusait de l’euphorie de Montana qu’elle écoutait à peine, trop occupée à la dévorer des yeux, ses bras glissés autour de son cou. « C’est dé-ment ! Je connais tout de cet endroit, j’aurais jamais cru pouvoir m’y rendre un jour ! Et encore moins en quatre-vingt-neuf ! » L’expérience était encore plus folle et agréable au possible avec Montana comme guide. Winter savait d’avance qu’elle passerait un moment au-delà de l’excellence. Winter s’était tournée à nouveau, couchant son dos contre la poitrine de Montana quand une annonce était faite sur scène — elle avait déjà oublié ce qui venait d’être dit, terminant à peine son cinquième verre. Elle s’en fichait au fond des concerts, maintenant qu’elle savait que Montana était là. Elle voulait juste profiter d’elle et de l’effervescence du festival à ses côtés. Quand elle reposait sa tête contre son épaule, Winter posait la sienne contre sa tête. « Je suis là depuis ce matin je dirais… » Sa mémoire lui faisait défaut, surement à cause de l’alcool. C’était pire quand elle cherchait à se rappeler la manière dont elle avait débarqué ici. « Par contre, je sais pas du tout ce que je fous ici… Le premier truc dont je me souviens c’était d’avoir été devant l’arche à l’entrée, mais… c’est tout. » Elle haussait ses épaules. « Et toi ? » Sa perte de mémoire passagère n’avait pas l’air de la tracasser plus que ça. L’alcool, sans doute. « Tu sais… Si tu voulais m’emmener à un date, y avait plus simple que de me propulser dans les années quatre-vingt ! Même si j’aime bien. » Winter riait. Elle relevait un peu sa tête pour déposer un baiser tendre contre les cheveux de Montana dans la foulée.
((Intrigue 3, chap. 1)) Rebel Yell - [Winter]
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