Je me réveillai au son doux et régulier des vagues s’échouant contre une plage inconnue. L’air salé emplissait mes narines tandis que je me redressai doucement, prenant conscience que j’étais allongé sur du sable fin, humide. Le ciel au-dessus de moi était d’un gris profond, teinté de nuances d’ocre et de violet, comme si l’aube hésitait encore à rompre les ténèbres de la nuit. Je me mis sur pied, mes membres endoloris par un sommeil sans rêve, mon esprit encore embrouillé par la confusion de ce réveil.
Je scrutai les alentours, cherchant un repère, un indice qui m’aiderait à comprendre où je me trouvais. L’île était sauvage, la végétation luxuriante, indomptée. Des arbres aux troncs torsadés s’élevaient fièrement vers le ciel, leurs feuilles bruissant légèrement sous la caresse d’un vent doux mais constant. Il n’y avait pas d’oiseaux, pas d’animaux visibles, seulement le murmure de la mer et le bruissement du feuillage.
D’un pas assuré mais prudent, je m’enfonçai dans la forêt, laissant derrière moi la sécurité relative du rivage. Chaque pas faisait craquer des branches sous mes pieds, chaque mouvement faisait naître une légère angoisse, un pressentiment que je n’étais pas seul en ces lieux. L’air était chargé de mystère, comme si cette île recelait des secrets anciens, cachés aux yeux des hommes depuis des siècles.
Je ne sais combien de temps je marchai ainsi, mais la forêt sembla s’épaissir autour de moi, l’obscurité se faisant plus dense. Le sentiment d’être observé grandissait, une présence invisible me suivant à chaque pas. Soudain, un bruissement plus fort que les autres me fit m’arrêter net. Ma main glissa instinctivement vers ma lame, prête à être dégainée en cas de danger. Dans l’obscurité de la forêt, une silhouette se détacha, celle d’un homme que je n’avais jamais vu auparavant.
Il se tenait là, droit et fier, et dans ses yeux brûlait une lueur que je connaissais bien : celle d’un guerrier, d’un homme forgé par le feu des batailles. Ses vêtements sombres, son allure imposante, tout en lui indiquait qu’il n’était pas un simple voyageur. Son visage, dur et marqué par les cicatrices du passé, reflétait une vie pleine de combats et de défis. Mais ce qui m’intrigua le plus fut la manière dont il se tenait, prêt à réagir à la moindre menace, mais aussi en quête de réponses.
Je ne dis rien, me contentant de le fixer, d’analyser chaque détail. Il n’était pas d’ici, cela était certain, tout comme moi. Nous étions deux étrangers dans un monde qui nous était inconnu, et cette réalité créait une tension palpable dans l’air.
Après un moment, je décidai de briser le silence, non pas par des paroles, mais par un geste mesuré. Je levai lentement la main, montrant que je n’avais pas l’intention de dégainer mon arme. Un simple signe de paix, ou du moins, de trêve. Je savais que dans une situation comme celle-ci, les mots devaient être choisis avec soin, mais plus que cela, les actions comptaient davantage.
Je fis un pas de plus, réduisant la distance entre nous, mes sens en alerte, prêt à toute éventualité. Cependant, l’instinct me disait que cet homme, bien que méfiant, n’était pas mon ennemi. Nous étions probablement liés par la même quête, la même soif de comprendre où nous étions et pourquoi.
J’observai les alentours, cherchant un signe, un indice qui nous indiquerait la nature de cet endroit. Le paysage, bien que beau et sauvage, n’offrait aucune réponse claire. Cela renforça ma conviction que cette île était bien plus qu’elle ne laissait paraître.
« Qui es-tu, étranger ? » murmurai-je d’une voix grave, emplie d’un mélange de méfiance et de curiosité.
Je gardai ma main sur le pommeau de ma lame, mais ne fis aucun geste menaçant. Cet homme dégageait une aura de puissance brute, de danger latent, comme une lame soigneusement affûtée prête à fendre l’air.
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