Poor unfortunate souls [Eris]

▿ Date de naissance : 03/02/1981

Poor unfortunate souls

feat. Eris

La fête des amoureux est, sur le papier, aux antipodes de tout ce que Pitch apprécie… Ce fichu Cupidon, s’il n’a pas fait partie officiellement des gardiens, avait tout de même eu à cœur de bousiller son travail de sape à plus d’une reprise… Oui, cette fête, sur le papier, ne semble définitivement pas faite pour lui, à l’inverse totale d’Halloween, où il peut s’épanouir pleinement… Mais si cette fête célèbre les amoureux, elle néglige les célibataires, les laissés-pour-compte, les hommes et les femmes en pleine détresse sentimentale. Et aucune peur n’est plus tenace et plus exquise que celle de mourir seul. Elle imprègne les âmes et possède une saveur toute particulière, de laquelle Pitch ne peut prendre que le plus grand des plaisirs à se délecter, jusqu’à l’ivresse.

C’est pour cette raison, donc, et non pour le plaisir de nouvelles rencontres qui ne lui apporteront absolument rien, que Pitch Black s’est présenté à cette soirée speed-dating, là pour combler les soirées déprimantes de ces célibataires désespérés de ne pas passer leur Saint-Valentin seuls, quitte à croire que leur avenir sentimental puisse réellement se décider en quelques minutes de conversation creuse seulement.

Pitch se présente en tant que participant, il erre de table en table et fait la conversation à de jeunes femmes qu’il désillusionne à grand renfort de remarques passives-agressives sur les faibles probabilités qu’elles auront de trouver un jour l’amour ou se sentir heureux. Voir leurs visages se décomposer, rien ne le satisfait davantage. Oui, la plupart de ces femmes réagissent par la colère, mais au-delà de cette colère, il y a la peur, une angoisse viscérale et profonde : celle que tout salaud puisse-t-il être, il puisse avoir bel et bien raison. Chaque fois qu’il éprouve leur peur, il trouve matière à s’en délecter, en éprouve aussitôt une évidente délectation.

Mais la roue va sensiblement tourner. Il le comprend au moment d’approcher de la prochaine table où il doit s’asseoir, et où il a la surprise (bonne ou mauvaise ?) de découvrir Eris… C’est définitivement le dernier endroit où il se serait imaginé la trouver… Pourtant, à bien y réfléchir, cela fait sens : rassemblez toutes ces âmes désespérées en un seul et même endroit, et vous obtiendrez ni plus ni moins que le chaos véritable, c’est de l’ordre de l’évidence même. Oui, s’il veut bien y réfléchir, Pitch est bel et bien capable de comprendre les raisons de sa présence, et l’intérêt qu’il peut trouver à un tel endroit.

« Eris. » Il lui adresse un sourire de circonstance avant de s’asseoir en face d’elle. « Je ne t’imaginais pas désespérée. »

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▿ Date de naissance : 09/01/1985

Poor unfortunate soulsAh, la Saint-Valentin… une fête odieuse, commerciale, sinistre, même, pour quiconque la subissait. Et donc, une fête en tous points délectable pour une personne aussi odieuse et sinistre que l'était Eris. Cette fête était une nouveauté, pour elle. Mais qui disait nouveauté, disait nouveau jouet. Rien ne lui plaisait tant que de se délecter du désespoir, de la gêne, de la souffrance qui habitait les êtres qu'elle rencontrait à l'occasion de cette fête. Les voir, bercés d'espoir, et détruire cet espoir petit à petit était de ces jeux inutiles, pour sa profession et pour sa nature, mais qui faisaient ses petits plaisirs malgré tout. Rien ne semait davantage la discorde que les conflits amoureux, rien ne causait davantage de chaos que les révélations sentimentales inattendues.

Et donc, puisqu'elle n'avait rien de mieux à faire, en cette soirée où toute la Ville fourmillait d'activités liées à cette soi-disant célébration des amoureux, Eris s'était rendue à l'une de ces soirées pour célibataires, avec la ferme intention de s'amuser particulièrement cruellement de la situation de ces âmes en peine qu'elle rencontrait. Chaque individu qu'elle rencontrait lui donnait matière à se réjouir, de la plus malveillante des manières, de leur malheur. Chaque histoire larmoyante, chaque tentative de séduction, vaine, lui arrachait quelconque rire ou ricanement mesquin. Elle s'amusait à briser aussi bien les cœurs que les espoirs, sans songer une seconde à remettre en question ses propres choix de vie et, surtout, ses choix d'occupation.

Mais, puisqu'on ne pouvait visiblement plus commettre de méfaits indignes sans subir soi-même quelques conséquences désagréables, elle ne fut pas au bout de ses surprises. À peine venait-elle de terminer de donner les larmes aux yeux à un homme récemment divorcé, en l'incitant à lui donner les détails de ce divorce, dans ses moindres détails, qu'un autre homme s'installe en face d'elle. Un homme dont la simple présence parvenait à refroidir ses ardeurs et à lui ôter sa bonne humeur. Sourcils froncés, elle croisa les bras, le jaugeant de haut en bas, sans se donner la peine d'atténuer tout le déplaisir qu'elle ressentait à l'idée de passer quelques minutes en sa compagnie, dans un tel contexte.

Néanmoins, ce fut avec un sourire faussement aimable, et teinté de l'ironie la plus pure, qu'elle daigna lui répondre :

- Pareillement, très cher, pareillement. Alors, trouves-tu suffisamment de victimes pour satisfaire ton appétit, ce soir ?
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"I pull one tiny thread and their whole world unravels into chaos. Glorious chaos."

▿ Date de naissance : 03/02/1981

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Au fond, s’ils se trouvent l’un et l’autre ici, c’est probablement qu’ils sont bel et bien désespérés. Certes, pas comme le sont la plupart de ces « cœurs à prendre » qui s’imaginent qu’en quelques minutes à peine de conversation, ils trouveront le grand amour et sauront faire abstraction de l’échec violent de leurs relations précédentes ou encore de leur immense solitude, mais il fallait tout de même qu’ils soient bel et bien désespérés, chacun à leur manière, pour avoir décidé qu’ils n’avaient rien de mieux à faire de leur soirée que de se retrouver ici.

Leur détresse n’est pas émotionnelle en soi, mais elle est assimilable à quelque chose de probablement tout aussi pathétique que ce qu’ils moquent chez l’autre. Ce besoin irrépressible de puiser chez ces âmes innocentes une angoisse, une douleur, un espoir déçu, une vie brisée dont ils seront ensuite capables de se nourrir eux-mêmes. Ils ne sont jamais rien d’autre, l’un comme l’autre, que des junkys en manque qui s’efforcent de vampiriser toutes les personnes qu’ils trouvent comme si cela pouvait leur permettre de combler un vide qu’ils n’admettront jamais ressentir… un vide qui avait été étonnamment comblé cette unique soirée où ils avaient consenti à laisser la passion prendre le dessus sur leur animosité… Mais ça, bien sûr, Pitch ne l’admettra jamais, et encore moins en présence de la principale concernée.

« J’ai fait quelques rencontres très intéressantes », confirme Pitch d’un ton détaché, comme l’on parlerait des diverses conquêtes que l’on sera parvenu à accumuler, car il s’agirait presque de cela. D’ailleurs, une oreille extérieure pourrait probablement s’y laisser prendre, mais l’affaire est autrement plus complexe, et cette discussion n’est pas de celles qui devraient être entendues par une oreille un tant soit peu innocente. « Ces hommes et ces femmes sont si désespérés, aux abois. Ils sont absolument terrifiés à l’idée de finir seuls. »

Oui, il est capable d’y trouver son compte. Les peurs viscérales sont presque aussi délicieuses que la terreur que suscitent les cauchemars violents ou les situations traumatisantes. Malgré tout, Pitch n’est pas encore tout à fait satisfaite… Certes, c’est plus simple, plus agréable, depuis qu’il a retrouvé ses pouvoirs, ou en tout cas une partie d’entre eux, et s’autorise à s’en servir à sa guise.

« Et toi alors ? Tu as l’air d’avoir fait une forte impression au numéro quarante-trois », observe-t-il en désignant sans forcément de discrétion l’homme qui était probablement son « date-minute » l’instant d’avant, et qui semblait incapable de se remettre d’une très violente crise de larmes.

Il s’en amuse évidemment. Il doit bien reconnaître qu’en dépit de leurs contentieux, c’est un point sur lequel ils s’entendent parfaitement.

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▿ Date de naissance : 09/01/1985

Poor unfortunate souls
Eris le dévisageait d'un regard appréciatif, comblée qu'elle était de savoir qu'il avait su faire autant de victimes ce soir-là. À ce jeu, elle estimait que l'influence du prince des cauchemars en personne ne pouvait qu'être bénéfique à ses propres méfaits. Le chaos était toujours plus savoureux lorsqu'il était teinté de peur… Pitch était l'allié idéal, même si son aide n'était qu'une coïncidence. Il était amusant, par ailleurs, de constater que ces deux êtres aussi sombres trouvaient un plaisir similaire à tourmenter ces pauvres et relativement innocentes âmes, simplement par caprice… Et pour occuper une soirée qui serait terriblement ennuyeuse sans cette petite sortie. Du côté d'Eris, en tout cas. Elle aimait bien trop fourrer son nez partout pour accepter de rester chez elle à tourner en rond, surtout en pareille occasion. Car même si la Saint-Valentin ne représentait rien pour elle, si ce n'est qu'elle était amusée que Cupidon soit réduit à cette image de bambin innocent alors que la vérité était loin d'être aussi rose, cette fête représentait quelque chose pour les humains qu'elle était forcée de croiser jour après jour.

Et elle ne résistait jamais à la tentation d'interférer de la plus négative des manières dans la vie d'autrui. Elle était douée à cela, pourquoi s'en priver ?

« Que de victimes… Toutes mes félicitations, Pitch. Tu es en forme ce soir. »

Elle s'exprimait d'une voix doucereuse, conservant une expression enjôleuse qui aurait fait croire à n'importe quel observateur extérieur qu'ils étaient en pleine parade amoureuse, tous les deux. C'était peut-être le cas, au fond. À leur sinistre et odieuse façon.

« Je fais toujours forte impression », reprit-elle ensuite, son sourire s'élargissant.

Et elle aurait été dangereusement vexée si ça n'avait pas été le cas. Eris était une déesse rancunière, qui savait admettre ses défaites, mais qui trouvait toujours le moyen d'être victorieuse en fin de compte.

« Je m'ennuyais », répondit-elle enfin en haussant les épaules. « Tu sais comme j'ai horreur de ça. Et cet endroit était idéal pour… causer un peu de chaos. Mais tu l'avais déjà deviné. C'est comme si nous partagions un repas, en définitive. »
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« Je n’ai jamais été très fan des célébrations, quelles qu’elles soient », il répond simplement quand son interlocutrice lui fait remarquer d’une voix doucereuse, qui est souvent sa manière bien à elle de répandre son venin, qu’il serait particulièrement en forme ce soir – c’est le cas.

Chaque fête célébrée est pour Pitch un rappel piquant de son passé, de ces satanés gardiens qui pour beaucoup se portaient garants de festivités en particulier, qui avaient ce don ignoble de mettre de la joie dans les cœurs les plus meurtris… Mais la Saint-Valentin est une célébration à double tranchant, qui doublement heureux certains, et doublement malheureux certains autres… ce brave Cupidon n’a jamais si bien fait son travail que cela, alors oui, cette occasion est la meilleure qui puisse être, et ce soit, Pitch est de fort bonne humeur – une bonne humeur que ne saurait entamer la présence d’Eris à sa table. C’est même tout l’inverse, en vérité, sa présence l’a pour effet que de rendre la chose plus intéressante encore, et c’est pour lui un plaisir à peine avoué que de se confronter à cet implacable mais véritable constat.

Il esquisse un sourire mais ne commente pas quand Eris ajoute qu’elle fait toujours forte impression. Il ne peut certainement pas prétendre le contraire… Elle lui a fait, à lui en tout cas, l’impression la plus forte que l’on puisse imaginer, si bien que Pitch a vu ses pensées parasitées par son image et sa présence à plus d’une reprise. Pitch pense à elle constamment, il la veut plus violemment encore, sans cesse. Oui, elle fait toujours forte impression… et sur lui plus qu’à n’importe qui d’autre sans doute.

De son côté, elle s’ennuyait, un sentiment que Pitch est tout à fait capable de comprendre, en effet, car il l’éprouve plus qu’à son tour, chaque fois que le calme et le silence se font une place trop déplaisante dans son esprit, l’empêchant d’y couper, d’être épargné.

« Oui, je l’avais deviné. » Il sourit. C’est comme s’ils partageaient un repas… Une sorte de dîner romantique d’un nouvel ordre… Le meilleur qu’ils pouvaient avoir en ce qui les concernaient, c’est une certitude. « Quel chaos as-tu su causer pour le moment. Donne-moi tous les détails. »

Il veut s’en repaître, se satisfaire de la monstruosité de cette femme exceptionnelle dont les actions font tant écho aux siennes qu’il se sent souvent menacé par elle, quand il ne se sent pas seulement et irrémédiablement attiré par son charisme exceptionnel.

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Eris inclina la tête d’un air entendu. Bien sûr qu’il n’était pas très fan des célébrations, c’était quelque chose qu’elle comprenait fort bien depuis qu’elle en avait appris un peu plus à son sujet. Et quelle meilleure manière de se préserver de l’effet de telles célébrations qu’en s’acharnant à réduire à néant l’espoir de ces pauvres célibataires tout autour d’eux. Sur ce point, Eris et Pitch ne pouvaient que s’entendre. Tous deux étaient dotés de la même fibre de sadisme et de cruauté qui rendait le malheur d’autrui plaisant à leurs yeux. Voire jouissif, dans le cas d’Eris, qui n’était jamais si satisfaite que lorsque ses machinations avaient le résultat escompté.

D’humeur guillerette, elle commençait même à tirer un certain plaisir de leur conversation. Même les éternels les plus cruels pouvaient apprécier l’idée de ne pas être seuls, après tout. Ils avaient leurs différences, tous les deux, et plus encore, ils avaient toutes les raisons du monde de se haïr… mais Eris devait bien admettre qu’elle ne se sentait plus aussi seule depuis qu’elle l’avait rencontré et avait un jour décrété qu’il passerait entre ses griffes.

« Tous les détails… Tu es bien gourmand. »

Elle lui adressa un sourire complice, avant de mieux se positionner sur sa chaise, s’adossant pour mieux contempler les personnes assises aux autres tables. Elle reprit alors la parole, d’une voix suave et séduite au possible :

« L’homme à ta gauche est marié. J’ai profité d’un moment d’inattention pour prendre le numéro de sa femme et lui envoyer un message. J’attends qu’elle débarque ici. »

C’était quelque peu mesquin, très peu digne de la déesse qu’elle était censée être, mais dans sa condition, il fallait savoir se contenter des petites victoires. Amusée par cet événement à venir, elle s’intéressa ensuite à un autre homme qui se trouvait un peu plus loin, la mine sombre.

« Quant à lui, je l’ai… encouragé à exprimer sa peine et ses tracas. Je suis certaine qu’il saura trouver une manière terriblement divertissante de faire entendre sa souffrance. »

Et en effet, il semblait s’intéresser de près à un couteau qui se trouvait sur le comptoir à côté de lui. Si Eris s’attendait à ce qu’il tente de le planter dans le corps de l’une des femmes avec qui il discutait d’un instant à l’autre, tant il était instable et haineux de ces femmes qu’il désirait tant par ailleurs. La déesse de la discorde ne pouvait que se réjouir par avance d’une telle violence.
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feat. Eris

Pitch se contente d’adresser à Eris son regard le plus entendu et son sourire le plus carnassier quand cette dernière lui fait remarquer qu’il se montre bien gourmand en exigeant de sa part tant de détails. Peut-être bien, mais pourquoi se priverait-il seulement de l’être, après tout ? Le Croque-Mitaine trouve à cette soirée un goût supplémentaire à présent que la déesse de la discorde s’est ajoutée à l’équation.

Il ne le dira pas en ces termes bien sûr, mais il le pense bel et bien, et il peut reconnaître qu’en dépit de toutes les réflexions hasardeusement déplaisantes qu’il peut lui faire quand ils s’adonnent tous deux à ces joutes verbales dont ils ont l’habitude, Pitch ressent une certaine admiration pour l’œuvre et les talents d’Eris, qui se complètent si parfaitement aux siens (mais ne comptez pas sur lui pour le dire trop fort tout de même, il ne faut pas exagérer).

Sans vraiment de discrétion, Pitch tourne son regard vers l’homme que son interlocutrice lui désigne quand elle lui apprend qu’il s’agit d’un homme marié dont elle a déniché le numéro de l’épouse pour lui transmettre un message sans équivoque. Une épouse désenchantée et en colère passera bientôt le pas de cette porte et le mari infidèle – qui s’est bien gardé de conserver son alliance – en tremblera probablement d’horreur. Oh, comme cette perspective est des plus plaisantes.

De son regard, il suit l’homme qui suit et qui s’est apparemment laissé convaincre d’exprimer sa peine d’une manière parfaitement théâtrale. Bientôt, cet endroit présumément convivial, où devaient régner l’amour et la bonne humeur, se muerait en quelque chose de bien différent. Rien ne saurait satisfaire davantage le Croque-Mitaine que cette pensée déplaisante.

« Pas mal… Mais je suis convaincu que tu pourrais faire mieux », commente Pitch qui ne saurait agrémenter ses compliments que de légères piques, quand bien même il ne dissimule pas réellement en cet instant d’être sincèrement impressionné par les prouesses de son interlocutrice. « Cette jeune femme, là-bas », il dit en désignant rapidement une jeune femme dans sa fraîche vingtaine, trois tables plus loin. « Elle n’arrête pas de regarder ce garçon du coin de l’œil. » Il marque une pause. « Qui n’a d’yeux lui que pour son tout nouveau date », ajoute-t-il. « La jalousie la consume, c’est évident », il reprend alors d’un ton innocent.

Cet endroit est une marmite sur le point d’exploser, le tout est porté à ébullition, et quand le spectacle commencera, ils pourront pleinement en profiter.

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Poor unfortunate soulsLe commentaire de Pitch, aussi désagréable soit-il, la fit sombrement rire. De l'un de ses rires de gorge, bien plus annonciateurs de redoutables représailles que de positif. Mais Eris était d'excellente humeur, ce soir-là - et pour cause, c'était devenu bien rare de pouvoir cumuler autant de victimes dans un même endroit. Elle se contenta donc de secouer légèrement la tête d'un air réprobateur.

« Oh, Pitch… Comme si j'avais quoi que ce soit à te prouver. »

Néanmoins, toute information était bonne à prendre. Eris suivit du regard les personnes désignées par son interlocuteur, enregistrant mentalement les détails qu'il lui confiait à leur sujet. Un triangle amoureux, un brin de jalousie… Elle en eut un soupir appréciateur. C'était simple, bien sûr. Mais cette simplicité avait déjà fait ses preuves, maintes et maintes fois. Rien n'était plus destructeur qu'un conflit amoureux.

« Ne jamais sous-estimer la capacité des hommes à s'infliger leur propre perte. Et si vraiment tu tiens à leur donner un petit coup de pouce… J'attends ta démonstration. Chacun son tour, très cher. »

Elle se recula sur sa chaise, croisant les bras pour le toiser avec ce qui ressemblait fort à du défi. Leurs domaines respectifs différaient, que ce soit dans leur résultat ou leur méthode… mais l'on ne pouvait pas nier leur complémentarité. Aussi, avant que cette petite soirée ne s'achève en massacre qu'ils seraient bien obligés de fuir, elle tenait à ce qu'il lui fasse ce petit plaisir. D'autant plus qu'elle était persuadée qu'au fond de lui, il brûlait d'envie d'exhiber ses capacités, lui dont la fierté était au moins aussi grande que la sienne.

« Donne-leur de ces cauchemars qui les hanteront jusqu'à la fin de leur vie, Pitch… »

Elle adoptait des intonations séductrices. Enjôleuse, elle poussa le vice jusqu'à caresser sa jambe du bout du pied, le bout de son escarpin remontant jusqu'à la cuisse de l'homme dont les réactions, souvent extrêmes, ne cessaient de la captiver.
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▿ Date de naissance : 03/02/1981

Poor unfortunate souls

feat. Eris

Une esquisse amusée de sourire étire les lèvres du Croque-Mitaine. Bien sûr qu’Eris n’a absolument rien à lui prouver… mais Pitch prendra tout de même et toujours un malin plaisir à la voir faire… Cette sorte de compétition innée, entre eux, ce rapport de force et de pouvoir qui s’est imposé entre eux dès leur première rencontre, il ne s’en est pas encore lassé… en fait, il pense qu’il ne s’en lassera jamais, et pour cette raison, il ne peut tout naturellement que prendre plaisir à titiller et provoquer sa belle interlocutrice, de même qu’il sait que cette dernière ne se privera pas non plus, de son côté, à faire exactement la même chose, au prétexte que lui, en revanche, aurait bel et bien des choses à prouver à son interlocutrice.

Pitch se fend de quelques commentaires au sujet des personnes présentes, de ce triangle amoureux qui, naturellement, pouvait appeler le chaos, puisque le sentiment amoureux, ou même le simple désir, y est corrélé de particulièrement près, en réalité. Eris le met à l’épreuve, suggérant que si il voulait la voir à l’œuvre, elle attendait une démonstration de sa part. C’est un défi. Un défi facile à relever. Un défi qu’il pourrait refuser au prétexte de ne pas vouloir le faire le premier… Mais cela ne le dérange pas le moins du monde, en vérité… Bien au contraire, il adore déployer ses talents, pour un oui ou pour un non… Et peut-être, au fond, espère-t-il que ces mêmes talents soient susceptibles d’impressionner sa charmante interlocutrice… Mais ça, il ne l’attestera pas à voix haute, bien sûr.

« Tu en meurs d’envie, pas vrai ? » il dit en la regardant dans le blanc des yeux, sondant son regard sombre et aguicheur.

Sa voix est séductrice, ses paroles enjôleuses… Et ses gestes atrocement délicieux, alors que la pointe de sa chaussure remonte doucement le long de sa cuisse. L’effet que cette femme sait avoir sur lui ne cessera jamais de le surprendre. Et pour rien au monde il n’envisagerait de s’en passer.

« Tu l’auras voulu… »

Pitch ne quitte pas sa chaise, il distille ses cauchemars dans l’esprit des convives à distance, une dense fumée sombre exaltant de ses doigts fins et blancs. Alors, de premiers cris d’angoisse se font entendre dans la salle. A l’un, il promet la mort imminente du moindre amour, à l’autre, il assure une vie de solitude violente, à un autre encore, il promet une trahison si violente qu’un cœur brisé ne pourrait jamais s’en remettre. Et oh qu’il est fier de son petit numéro.

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