Il n'y avait rien de pire qu’être un professeur d'université, qui avait fini tout ce qu'il avait à faire, mais qui ne pouvait pas quitter son poste parce que ce n'était pas encore l'heure. Le Docteur s'ennuyait mais il devait être présent dans les locaux au cas où certains élèves auraient besoin de lui. Du coup, il s'était mis à flâner dans les couloirs en espérant qu'une distraction ponctuée d'un chouïa de mystère pointe à l'horizon. Mais pour l'instant, il avait juste croisé des gens en pleine activité, pressés et déterminés à atteindre leur objectif, quel que celui-ci puisse bien être.

Il soupira. Les horaires de bureau, ce n'était vraiment pas pour lui. Finalement, quand un homme l'interpella pour lui demander un renseignement, le Docteur lui bondit presque dessus, enchanté d'avoir une occasion de tromper son ennui. L’homme n'allait certainement pas apprécier le trop plein d'enthousiasme du Docteur, il y en avait peu qui l'appréciait d'entrée de jeu. Mais au moins, il pouvait être sûr d'avoir une personne qui allait se concentrer sur lui pendant un certain temps. De toute façon, il n'avait rien de mieux à faire dans l'immédiat et c'était un peu son leitmotiv dans la vie que de venir en aide aux gens.

« Je ne saurais vous assurer à cent pour cent qu'il n'y a pas plus expert que moi dans ce domaine, mais si oui, vous aurez du mal à le dénicher. Que souhaitez vous étudier exactement ? Au fait, je me présente, je suis le Docteur. »

Il se demandait à qui il pouvait bien avoir affaire, mais il était certain que cet homme n'était jamais venu dans sa classe. En tout cas, s'il avait besoin d'une étude scientifique, il avait trouvé la personne idéale. Et quand le Docteur s'ennuyait c'était le genre de proposition qu'il n'avait pas l'intention de rater. Il était enthousiaste et curieux et cela voulait dire aussi qu'il risquait de s'emballer très facilement. Son interlocuteur finirait sans doute parle lui imposer un petit coup de mou, s'il ne parvenait plus à le suivre dans son énergie. Mais le Docteur en avait l'habitude.  

Ce n'était pas la première fois que quelqu'un avait un problème avec le nom que le Docteur s'était choisi. Beaucoup de monde lui avait posé des questions sur ce nom, même s'il y avait une grande majorité de personnes qui se contentaient d'accepter ça et de l'appeler de cette façon sans se poser trop de questions. Visiblement, ce n'était pas le cas de cet individu qui semblait penser qu'il était complètement fou. Mais comme il l'avait dit à Amy, il était un fou dans une boîte et cela ne changerait rien à ce qu'il était capable de faire. Mais il était vrai aussi qu'il était probablement le meilleur scientifique de cette université, puisque son peuple était probablement celui qui était allé le plus loin dans ce domaine de tous ceux qui étaient représentés dans cette ville. Il avait rencontré quelques humains malins, mais aucun n'aurait pu appréhender la technologie des Seigneurs du Temps.

Forcément, lorsqu'il lui parla de Romain, le Docteur ne put s'empêcher de penser à Rory. Comme son esprit avait pour habitude de dire ce qu'il pensait sans se poser de questions, ce fut ce que fit le Docteur, comme il le faisait toujours. Le résultat était souvent qu'on le regardait étrangement ou qu'on ne comprenait pas ce qu'il avait voulu dire, mais il ne s'en souciait pas. Cela n'avait aucune importance qu'on ne le comprenne pas complètement, puisqu'il était un être étrange venu d'une autre planète de toute façon. Cela s’ajoutait à son aura de mystère et il aimait beaucoup ça. Il se comportait comme une véritable diva, mais il était certain que c'était très amusant pour tout le monde.

« Un Romain ? C'est Rory, le Romain ! C'est un bon surnom. Pour que vous compreniez, il faut que vous sachiez qu'il est mort et qu'il a été transformé en auton. mais on a rebooté l'univers alors ce n'est jamais arrivé. Pourtant, on s'en souvient. C’est étrange les caprices du temps n'est-ce pas ? Toujours est-il que je ne suis pas un Docteur, je suis le Docteur, non l'original mais le onzième. »

Malgré sa proportion à raconter sa vie et le véritable est évident plaisir qu'il prenait à s'écouter parler, le Docteur resta muet un instant en entendant l'identité de son interlocuteur. Il y avait de ces célébrités face auxquelles il était impressionné de lui-même, sachant les exploits que ces personnes pouvaient faire au cours de leur vie. Cela dit, il ne pouvait pas être sûr qu'il s'agisse bien de la personne qu'il pensait. Ce n'était peut-être qu'un homonyme. Pourtant, si c'était bien lui, l'histoire lui avait rendu hommage d'une manière unique que le Docteur n'avait jamais oubliée.

« Arthur ? Le Arthur ? Avec Excalibur et tout le bazar ? Je suis honoré. Je suis un grand fan. Et je ne sais pas si le Graal est dans le coin, mais je pourrais toujours essayer d’effectuer une recherche avec le TARDIS. Je ne peux pas vous garantir que ça va marcher parce que ses pouvoirs semblent être un peu confus dans ce monde. Mais ça peut valoir le coup d'essayer. »

Comme la plupart des gens qui avaient été attirés ici, Arthur avait envie de savoir où il avait atterri et comment il avait atterri là. Le Docteur n'en savait rien lui-même. Il avait passé énormément de temps à chercher des réponses en n’obtenant finalement que plus de questions. Et d'après ce qu'il avait appris de la part de ceux qu’i avait retrouvé, la plupart des gens n'avaient pas plus d'informations que lui. Il était compliqué de se rassurer sur la situation actuelle quand il était évident qu'elle était d'une complexité et d'une dangerosité conséquente. Mais à priori, le danger n'était pas immédiat.

« Malheureusement, les recherches que j'ai faites n'ont pas réellement abouti. Tout ce que moi et mes amis avons pu apprendre jusqu'à présent, c'est qu'il semblerait commencer avec la présence d'une lune rouge. Nous sommes tous arrivés ici en même temps et personne n'a pu savoir qui dirigeait cette ville et pourquoi on nous avait amenés là. D’ailleurs, le maire de la ville est totalement inaccessible. Personne ne sait qui il est et comment il a obtenu ce poste et aucun de nous n'a jamais voté pour personne. Cet endroit ne manque pas de questions mais manque singulièrement de réponses. »

Le Docteur avait l’habitude de voir les humains hébétés quand il parlait. Mais il était issu d’une civilisation bien plus évoluée et bien entendu, il était difficile pour les humains de le suivre, mais les bons compagnons l’acceptaient et ils le suivaient malgré tout. Mais cet homme n’était pas un compagnon, mais un inconnu qui lui était tombé dessus dans un couloir. Il était un peu logique qu’il ne suive pas les pensées du Docteur. Il ne remarqua qu’à-peine son regard hébété, trop occupé à s’écouter parler et à communiquer le fil de ses pensées d’une manière complètement personnelle et chaotique.

Il réussit à retrouver sa concentration relativement à son interlocuteur quand celui-ci dénota qu’l avait mentionné être le Onzième Docteur. Il fronça les sourcils lorsqu’il demanda combien ils étaient. Il était vraiment sérieux ? Le Docteur pouvait admettre que la plupart des humains n’étaient pas au niveau de compréhension de l’univers des Seigneurs du Temps, mais là, la réponse à sa question était des plus évidentes. Il ne fallait pas être génie pour se dire que s’il était le onzième, il y en avait eu onze successifs. Bon, en réalité, il y avait eu treize occurrences, mais une oubliée et une identique, donc autant ne rien compliquer.

« Eh bien… il y en a dix autres, ça me parait évident. Enfin, il n’y en pas dix ici. Enfin, que je sache. En tout cas, je n’ai pas vu les autres ici. J’ai seulement croisé mon prédécesseur, le dixième, vous voyez. Un autre moi, c’est cool non ? »

Il n’avait évidemment pas saisi ce qu’il y avait derrière l’anagramme du véhicule du Docteur, mais cela, encore, c’était logique. Et il avait plutôt tenté de partager une quête, même si ce n’était pas celle que le roi Arthur faisait naturellement. Mais s’il avait dû trouver le Graal, depuis trois ans, ce serait fait. Il avait besoin de nouveaux outils et le TARDIS en serait peut-être un. Et puis, il avait vraiment envie de partager quelque chose avec le roi Arthur, ça pourrait être vraiment sympa. Mais avant, il n’avait pas le choix, il devait le reprendre sur son vaisseau.

« TARDIS, Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale. C’est une machine capable de voyager dans l’espace et dans le temps. Enfin, à priori. Je ne suis pas du tout certain que ça marche de la même façon dans cette ville. Il faudra que j’essaie, si je le retrouve. »

L’idée qu’il n’y ait pas de maire, alors que quelqu’un ou quelque chose prétendait être le maire, mais qu’on ne pouvait pas le joindre, c’était assez étrange. Mais le Docteur ne croyait pas en des êtres tout-puissants qui pouvaient donner ou reprendre. Il y avait peut-être de puissantes forces derrière tout cela, mais pas des dieux, ce n’était pas possible, à son avis.

« Je ne sais pas ce que vous entendez par dieux, mais le fait qu’il puisse y avoir des êtres capables de tout décider et tout contrôler, je n’y crois pas. Peut-être une espèce surévoluée, mais des dieux, non ! »

L’homme continuait de le regarder avec un air ahuri, tout en lui affirmant que non, ce n’était pas cool d’en avoir plusieurs comme lui. Le Docteur avait tellement l’habitude de trouver des choses cools alors que les autres lui disaient que ce ne l’était pas qu’il ne s’en formalisait pas plus que ça, ne percevant même pas l’envie du roi de s’enfuir en courant. Il était difficile à suivre, mais il en avait tellement l’habitude, ne se suivant pas toujours lui-même. Il était d’un détachement à toute épreuve concernant l’opinion qu’on avait de lui et cela pouvait être encore plus agaçant que le reste. Mais il ne s’en rendait pas compte.

En revanche, il lui semblait qu’il s’intéressait sincèrement à lui et notamment à sa capacité à voyager dans le temps. Il lui posait plein de questions et généralement, quand il était dans le feu de l’action, il n’y répondait pas. Arthur avait de la chance, parce que là, il n’était pas en train de courir dans tous les sens. Il allait pouvoir s’attarder à répondre pour quelques éléments au célèbre roi. Mais il n’avait pas de bonnes nouvelles pour lui. Tout le monde le croyait capable de faire des miracles mais si c’était le cas, il ne serait plus ici, même s’il ne le reconnaitrait pas.

« Je n’ai pas beaucoup plus d’informations que vous. Les éléments que j’ai pu obtenir parlent d’une lune rouge qui nous aurait amenés ici, mais personne ne sait comment. J’ai passé un an à voyager dans les recoins de cet endroit pour ne trouver aucune sortie. Et je ne peux pas voyager au-delà des capacités d’un humain sans mon TARDIS. Tant que je ne l’ai pas trouvé, je suis coincé, voyez-vous. »

Le Docteur avait vexé l’individu et il le regarda avec un air surpris pendant qu’il se démenait à l’engueuler en lui faisait remarquer qu’il ne savait rien de plus que lui, ce qui était parfaitement vrai. Le Docteur ayant l’art naturel de couper une dispute à la racine sans même comprendre lui-même qu’il s’agissait d’une dispute, il le regarda tranquillement sans paraître s’offusquer une seconde de se faire crier dessus, ou même de voir que cet homme certifiait avec véhémence que ses dieux existaient. Si le Docteur n’en avait jamais eu la preuve, il n’avait jamais non plus eu la preuve du contraire après tout.

« Scientifiquement, je veux dire. Qui utiliserait une technologie que nous ne connaissons pas, peut-être même que nus ne pouvons pas comprendre. Quoi que les Seigneurs du Temps soient déjà pas mal à la pointe de la science, mais je suppose que nous ne savons pas tout pour autant. Oui, parce que je viens d’une autre planète, en fait, Gallifrey, donc si ça existe, mais à votre époque, la Terre est considérée comme un point un peu insignifiant dans l’univers, ce qui est complètement absurde parce que, croyez moi, je n’ai connu que peu d’espèces aussi joliment créatives et enthousiasmantes que les humains. En tout cas, si vos dieux existent, je ne vois pas pourquoi ils s’amuseraient à nous coincer ici. Vous avez une théorie ? » lui demanda-t-il avec un calme imperturbable.

Ce n’était pas une manière très sympathique de dire qu’il ne servait à rien, mais c’était un peu ce que cela voulait dire. Mais le Docteur ne le prit pas plus mal que le reste. Il n’avait pas tort. Bon, il avait réussi à résoudre des situations sans TARDIS ni tournevis sonique. Mais ce n’était pas le même genre de situation. Là, actuellement, ils étaient coincés dans un endroit dont ils ne pouvaient sortir et il avait fouillé partout pour trouver une sortie. Sans vaisseau, il n’avait pu essayer de fuir par le ciel. En un mot, il avait fait son maximum et il n’avait rien trouvé. Il était donc persuadé que quelque chose clochait.

« Ho mais nous sommes sous le joug d’une grande intelligence, Monsieur, une intelligence malveillante, qui ne saurait être surpassée facilement. Non, même pour moi, il est d’un niveau difficile à affronter. »

Ses pensées se tournèrent vers le TARDIS. Il ne pouvait pas être sûr que sa machine lui permettrait de sortir d’ici, mais il aurait l’impression de retrouver une vieille amie. Il avait beaucoup de tendresse pour ce TARDIS qu’il avait volé. Elle dirait sûrement que c’était elle qui l’avait volé. Voilà un point sur lequel ils ne s’accorderaient pas. La vérité était qu’ils avaient fui ensemble comme un vieux couple. Le Docteur et sa boîte bleue, le Seigneur du Temps et sa machine, voilà un duo qui ne devrait pas être séparés. Mais ils l’étaient et il ne le supportait vraiment pas bien.

« Il ressemble à une cabine téléphonique bleue, une cabine de police. Vous savez ce qu’est une cabine téléphonique de police bleue ? »

Il y avait beaucoup de personnes qui venaient d’une époque trop ancienne pour savoir ce qu’était une cabine de police bleue. Il ne savait pas si cette personne avait les références en ce qui concernait cela. Historiquement non, puisque le Roi Arthur vivait à une époque très ancienne, mais cela ne voulait rien dire. Depuis trois ans, il avait pu en apprendre beaucoup sur la culture moderne. Mais quant à avoir une preuve, il n’en avait pas. Ni de preuve, ni de certitudes. Il savait seulement que ce serait bien triste s’il ne la retrouvait pas.

« Je ne peux pas en être sûr, mais je me trouvais dedans quand je suis arrivé ici alors la logique voudrait qu’il se soit posé quelque part. Cela dit, je n’ai pas encore eu l’occasion de le trouver. »

Il était concentré sur ses réflexions mais il réagit avec surprise lorsque l’homme prétendit qu’il était son ultime punition. Il ne se blessa pas mais il secoua la tête en semblant ne pas comprendre de quoi il parlait. S’il y avait une punition, c’était quelque chose de grave ou de dangereux. Le Docteur était là pour sauver le monde.

« Une punition ? Non, si vous étiez face à un Dalek ou un Cyberman, ce serait une punition, mais avec moi, vous n’avez rien à craindre. »

Le Docteur ne pouvait s'empêcher de se demander quel était le rapport entre un bocal à anchois et la situation actuelle. Mais il était si confus lui-même si régulièrement que ça n'avait finalement pas tellement d'importance. En fait, il lui semblait plus important que cet homme se comprenne lui-même, même si le Docteur, lui, ne comprenait pas. Dans tous les cas, il ne pouvait pas faire fi de sa bonne volonté, car il n'avait pas assez de monde pour l'aider dans ses recherches et après tout, si quelqu'un pouvait retrouver un objet perdu depuis longtemps, c'était bien le roi Arthur. Et puis être aidé par Arthur, c'était quand même la classe.

« Je ne vois pas le rapport avec les anchois, mais non, il ne ressemble pas à un bocal à anchois. Théoriquement, un TARDIS pourrait ressembler à un bocal à anchois. Sauf que ça me paraît une forme de camouflage un peu étrange. Et puis, les circuits de camouflage du mien sont grillés. Donc il ne peut plus changer d'apparence. »

Il songea que ce n’était peut-être pas clair et qu’il devrait peut-être lui fournir une explication complémentaire. Mais alors qu’il réfléchissait à la chose, Arthur attira son attention sur autre chose. Le TARDIS aurait pu s’écraser et devenir inutilisable. Le Docteur savait que ce n'était pas le cas, mais évidemment, Arthur n'en savait rien. Encore moins que les humains qu'il avait l'habitude de fréquenter, Arthur ne pouvait savoir à quel point le TARDIS était intelligent et ce qu'il était capable de faire.

« Non, non il ne s'est pas écrasé. Comprenez-moi, le TARDIS possède sa propre conscience et il est capable de se déplacer en toute sécurité sans que je sois à son bord. Il ne le fait normalement pas mais en cas de danger, il va se rendre à l'endroit le plus proche où il est en parfaite sécurité. Mesure de précaution. S'il s'est posé ici quelque part, il est entier. »

Lorsque le roi sortit son téléphone portable, cela fit se rappeler au Docteur qu'il avait oublié de lui expliquer le concept du principe de camouflage du TARDIS. Pendant qu'il cherchait quelque chose dans son téléphone, le Docteur se dit que le moment était bienvenu pour le faire ce qui lui permettrait de lui donner un descriptif, même s'il n'était pas sûr que le descriptif en question aurait un sens pour l'ancien roi d'Angleterre.

« Pour faire simple, nos TARDIS possèdent la faculté de s'adapter à leur environnement, ce qui évite que les personnes prennent peur en le voyant. Malheureusement, le mien ne possède plus cette faculté et il est bloqué sur le camouflage d’une cabine téléphonique de police bleue. Je ne sais pas si vous savez à quoi cela ressemble. »

Ce que fait le TARDIS. Le Docteur pourrait passer un temps infini à détailler tout ce que son TARDIS était capables de faire. Mais il était vrai que pour un personnage qui provenait d'une époque aussi ancienne que le roi Arthur, la simple notion de camouflage automatique était déjà une capacité plus importante que tout ce que l'on pouvait imaginer. Le Docteur décida de se faciliter les choses et de s'en tenir à la base. C’était encore le mieux à faire pour ne pas lui faire peur, même s'il avait l'impression que c'était un peu trop tard sur ce point. Quelquefois, il se demandait comment quelqu'un qui avait eu des compagnons dans autant d'époques différentes pouvait avoir autant de mal à se faire comprendre.

« Enormément de choses. Énormément. Mais pour se résumer, à la base, il est plus grand à l'intérieur qu'à l'extérieur, et il est capable de se déplacer dans le temps et l'espace. Il est aussi capable d'analyse des scientifiquement un grand nombre de choses. »

Il était vrai que ce soit un avantage pour le retrouver qu'il ne puisse plus changer de forme parce que si c'était le cas, il aurait pu spontanément adopter la forme qui lui convenait le plus dans ce monde. Même le Docteur aurait alors du mal à le reconnaître spontanément. Mais il pouvait au moins être sûr d'une chose, son vaisseau ressemblerait toujours à une boîte bleue. Il accepta rapidement d'échanger ses coordonnées tout en étant stupéfait que le roi soit capable de se servir de cet appareil moderne. Il s'était tout de même bien adapté.

« Eh bien, voilà qui est impressionnant pour un roi de votre époque ! Vous avez su vous adapter à la situation. »

Cela dit, il n'avait pas la référence de la cabine de police bleue, puisque les téléphones modernes ne proposaient pas de cabines téléphoniques, bleues ou pas. Le Docteur eut un petit rire quand Arthur lui demanda combien de personnes pouvait contenir son TARDIS. Il n'avait jamais essayé de le remplir à ras bord d'êtres, humains ou non, mais il pouvait dire que la réponse était beaucoup. Cela dit, ce n'était pas ce que son apparence pouvait laisser croire. Il en avait étonné plus d'un en les faisant entrer à l'intérieur de la cabine bleue.

« Eh bien, c'est un vaisseau spatial, donc, je dirais beaucoup. Mais d'apparence, vous n'en aurez pas l'impression. Une cabine de police était utilisée à une certaine époque de la Terre pour que la police puisse y enfermer un suspect et appeler du renfort pour le ramener en cellule. Ça ressemble à une grosse boite verticale, bleue donc et oui, avec « police » marqué dessus. C'est un peu plus grand qu'un être humain, disons 1,5 à 2 fois plus grand selon la taille de l'humain en question, peut-être un peu plus. »

Quand on entendait parler des légendes arthuriennes, ce n'était pas vraiment de cette façon que l'on se représentait le roi Arthur. Il ne ressemblait pas à un grand roi prêt à unifier l'Angleterre sous un même bastion, mais au moins intellectuellement démuni d'une bande de chevaliers tous plus dingues les uns que les autres. Mais comme il n'y avait pas beaucoup de personnes qui pouvaient se vanter d'être plus dingues que le Docteur, celui-ci ne semblait pas remarquer la nuance qu'il pouvait y avoir entre l'image que l'on avait d’Arthur et celle que l'homme montrait.

En revanche, il avait l'air plutôt surpris par le fait que le Docteur ait entendu parler de lui. Il avait entendu parler de la plupart des figures historiques de sa propre terre, depuis les premiers hommes jusqu'à l'extinction de la planète. Mais il fallait reconnaître que le roi d'Angleterre était probablement l'un des plus connus dans l'absolu. La plupart des humains avaient déjà entendu l'histoire du roi Arthur et de l'épée Excalibur. C'était une histoire tellement répandue qu'elle existait dans un grand nombre de mondes dont tous n'avaient pas forcément pour autant la même histoire.

« Disons que vous êtes un roi plutôt connu dans la plupart des mondes de la plupart des gens où il y a eu une terre et un Royaume d'Angleterre. Il y a un paquet de gens qui connaissent votre histoire dans cette ville et un paquet de personnes qui ont très certainement rêvé de s'asseoir à votre célèbre table ronde. »

Un Seigneur du Temps, Un TARDIS. Certains pouvaient penser que c'était plus compliqué à partir du moment où plusieurs occurrences du même Seigneur du Temps se regrouper dans un même espace-temps, mais ce n'était pas le cas. Il suffisait d'entrer dedans pour savoir si le TARDIS que l'on avait face à soi était le sien ou celui de l'occurrence voisine. Chacun avait sa version, qui ne ressemblait pas tout à fait aux autres comme c'était le cas pour leur visage. Un Docteur, un TARDIS, cela se vérifiait sauf dans le cas où la boîte bleue sous une de ses formes décide que le moment était venu de se cacher par sécurité et qu’elles n’apparaisse pas à son Docteur.

« Le TARDIS change avec moi. Il est possible que la porte s'ouvre pour un autre moi -même. Après tout, c'est moi aussi. Mais ce ne sera pas tout à fait pareil si ce n'est pas tout à fait le sien. Le rapport sera différent et il, enfin je me rendrai compte. »