Où Sarah échappe à un enlèvement [PV Artémis]

S'il y avait quelque chose qui était probablement commun à tous les mondes, c'était le fait que des criminels s'en prennent à la population. Artemis aurait parfaitement pu monter une entreprise de protection de la ville, mais cela n'aurait pas été rentable et il aurait été difficile de la maintenir. En revanche, s'il y avait une chose qu'elle tenait à maintenir, c'était ce qui correspondait à ce qu'elle avait toujours protégé depuis sa naissance. Notamment, les enfants dont elle s'était toujours considérée être la protectrice. C’était pour cette raison qu'elle avait positionné une de ses employées au niveau de l'école et du collège afin de s'assurer que les plus jeunes ne risquent rien.

Mais alors qu'elle se promenait dans les rues de la ville, en se demandant comment les choses se passaient pour chacune de ces employées, Artemis aperçut justement l'un de ses enfants aux prises avec un individu malintentionné qui était en train de l'amener dans son véhicule alors qu'elle était inconsciente, probablement directement du fait de cet homme d'ailleurs. La colère ne manqua pas de prendre la jeune déesse qui considéra cela comme un affront personnel. Il n'était nul besoin de dire qu'il ne valait mieux pas faire d'affront personnel à une déesse. Évidemment elle ne pouvait pas tuer cet homme sans en subir les conséquences, mais il y avait d'autres moyens de lui faire ressentir son courroux.

Avant qu'il ne puisse monter dans la voiture, elle l'attrapa par le col, aussi brutalement qu'il avait brutalisé la fillette. L’homme sembla amusé par la jeunesse de la femme qui tentait de lui dérober sa prise, mais il déchanta rapidement en comprenant qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Artemis n'était pas une faible femme et si elle n'avait plus ses pouvoirs extraordinaires, elle conservait évidemment ses dons de combattante. Mettant l'homme à terre, sous son pied, elle jugea que c'était un bon moyen de lui faire comprendre la place qui était la sienne, cet homme étant une véritable brute.

« Si jamais tu t'avises encore de toucher un autre être humain sans son accord, je te garantis que ma flèche trouvera le chemin de ton cœur avec l'aisance d'un couteau découpant une motte de beurre. »

Un coup de pied bien placé et il perdit connaissance. Artemis savait y faire pour qu'il n'ait pas besoin de se rendre à l'hôpital en urgence mais qu'il perde conscience suffisamment longtemps pour qu'elle puisse mettre l'enfant en sécurité et avertir les autorités. Pour davantage de sécurité, elle lui prit les clés de sa voiture qu'elle se ferait un plaisir de transmettre à la police. Il n'était pas question que cet homme échappe aux conséquences de ces actes, même si elle n'avait pas l'intention de le tuer en personne, parce qu'elle voulait se concentrer à la fois sur quelque chose de légal et sur la sécurité de la fillette. Elle l'emmena aussitôt dans la partie privée de son entreprise où elle la coucha tendrement dans une chambre disponible. Installée à côté d'elle, elle attendit patiemment que l'enfant se réveille.

Artemis aurait pu ramener l’enfant chez elle si elle avait su qui elle était et où elle vivait mais tel n’était pas le cas. En attendant de pouvoir lui poser la question, la ramener chez elle était encore le meilleur moyen de la mettre à l’abri et de lui offrir un cadre sécurisé et apaisant pour pouvoir se remettre de ses émotions. Elle comprenait les angoisses et les craintes de l’enfant, mais la voir se mettre le plus loin possible d’elle serra le cœur d’Artemis qui eut le sentiment que l’enfant avait complètement perdu pied. Foi de déesse, elle lui montrerait le chemin de la paix de l’âme.

La fillette osa lui poser tout-de-même quelques questions et Artemis prit aussitôt son rôle de protectrice des enfants. Il n’était pas question que cette fillette se sente oppressée chez elle, alors qu’elle y était à sa place puisque sous la surveillance de la protectrice des enfants. Il était normal que la fillette s’inquiète. Elle se souvenait d’avoir subi une agression, elle ne pouvait pas se douter que l’inconnue était de son côté. Mais elle tenait à la rassurer de son mieux et tenta de rendre sa voix la plus douce possible, pour ne pas l’affoler. C’était avec cette voix douce et paisible qu’elle espérait la sécuriser un peu.

« Tu n’as pas à t’en faire, tu es sous ma protection, la protection d’Artemis, tu ne risques plus rien », dit-elle en s’approchant du rideau qu’elle tira pour montrer l’extérieur de la partie privée de l’entreprise. « Je t’aurais bien ramenée chez toi, mais je ne savais pas où tu vivais. Cet endroit est extrêmement sécurisé. Et certaines de mes employées y vivent. Or, elles sont gardes du corps. Tu n’as donc pas à t’en faire. »

Elle se tourna vers l’enfant alors qu’elle s’interrogeait sur l’heure qu’il était. Peu importait l’identité de ses représentants légaux, s’ils étaient des personnes convenables, il était évident qu’ils s’inquiéteraient de ne pas la voir revenir de l’école. Sans connaître leur identité, Artemis n’y pouvait rien, mais l’enfant était éveillée à-présent et elle pouvait la renseigner sur ce point. Ensuite, il suffirait d’un petit coup de fil pour que la personne se rassure. Artemis était tout à fait prête à la raccompagner ou à attendre qu’on vienne la chercher. L’important était que la petite demeure en sécurité.

« Il est tard. On doit probablement se faire du souci pour toi. Nous devrions peut-être appeler chez toi, pour prévenir de la situation, qu’en penses-tu ? T’en sens-tu la force ? Je peux le faire, sinon, il suffit que tu me donnes le numéro de la personne qui s’occupe de toi. »

Il était difficile dans cette ville de savoir si on parlait d’un orphelinat, d’une famille d’accueil ou des parents biologiques de l’enfant. Toutes les situations étaient tellement différentes. Artemis préférait donc jouer la carte de la prudence pour ne pas brusquer ou attrister la fillette sans le savoir, même si elle était presque sûre qu’on ne parlait pas de ses parents biologiques. Rares étaient les enfants qui avaient retrouvé leurs véritables parents en arrivant dans cette ville.

La petite était compréhensive et elle semblait prête à admettre que la déesse n'avait pas eu le choix, mais aussi qu'elle était en sécurité. Artemis était rassurée car elle avait eu peur de se confronter à une enfant qui l'accuserait d'enlèvement et qui s'affolerait en rendant impossible toute aide de sa part. Une petite fille paisible et tranquille lui permettrait d'établir les priorités et de faire en sorte que la situation se passe le mieux possible. La déesse n'avait pas spécialement la nécessité de se décharger immédiatement de la responsabilité de Sarah mais elle devinait combien la personne sous la responsabilité de laquelle elle se trouvait devait être inquiète de ne pas la voir.

Il n'était pas encore tout à fait l'heure du couvre-feu que la petite avait, mais cela n'allait pas tarder et au nombre des pouvoirs d'Artemis ne figurait pas la téléportation. Dans tous les cas, un coup de fil ne coûtait pas cher et il permettrait à cette femme de se rassurer sur le sort de son enfant. La petite convint même que c'était une bonne idée que sa tutrice puisse l'entendre et que cela rassurerait probablement celle qui avait sa charge. C’était donc entendu, elle allait l'emmener dans une pièce où elle pourrait téléphoner. Ainsi, la personne serait-elle rassurée.

« Te sens-tu assez forte pour marcher ? »

Elle était prête à la porter jusqu'au téléphone si c'était nécessaire, pour que la petite puisse avoir ce qu'elle voulait. Mais elle irait plus vite si elle n'avait pas à le faire. L’enfant s'inquiéta tout de même de ne pas être capable de fournir à sa tutrice les informations exactes concernant la situation dans laquelle elle se trouvait et surtout concernant ce qui s'était passé. Artemis n'en fut pas surprise car il était évident que, dans l'état où elle se trouvait, elle n'avait pas dû se souvenir de grand-chose. elle lui adressa un sourire tendre à la fois rassurant et complice.

« Ne t'en fais pas, tu n'auras qu’à dire à ta tutrice où tu es et que tu vas bien et me la passer ensuite. Je lui expliquerai la situation moi-même. »

Il valait mieux qu'elle parle directement à cette femme, histoire de la mettre en garde contre les personnes qui s'en étaient pris à sa fille. Il ne faisait aucun doute qu'il y avait un réel danger autour de l'école et qu'il valait mieux que cette femme en soit informée pour éviter à sa protégée de se retrouver à nouveau dans cette situation. Cela dit, elle était consciente qu’il ne serait pas forcément évident de la croire quand elle disait que la fillette ne risquait rien avec elle, et elle espérait que la femme n'allait pas croire que c'était elle qui était à l'origine de cette agression. il y avait peu de chances, mais on ne savait jamais à quel point les gens pouvaient être idiots parfois.

« Suis-moi. »

Le nom et le numéro de téléphone ne lui auraient pas été d'une grande utilité puisque la petite aurait pu les entrer elle-même, mais puisqu'elle les lui avait donnés, Artemis le composa elle-même avant de tendre le combiné.

Artemis avait toujours été particulièrement vigilante en ce qui concernait les enfants, principalement ceux de sexe féminin. Il n’était pas question qu’il arrive quoi que ce soit de mal à cette fillette tant que Artemis aurait le pouvoir de l’empêcher. Mais elle savait bien que la situation était compliquée pour la fillette. Elle venait de subir un traumatisme et elle n’était pas complètement réveillée du somnifère que cet individu lui avait fait prendre. Il était compréhensible qu’elle soit encore confuse. Mais elle semblait au moins avoir la mesure des choses, ce qui était peu courant pour une fillette de cet âge.

Artemis appréciait la confiance naturelle que l’enfant plaçait en elle spontanément, arguant qu’elle pourrait la rattraper si quelque chose ne se passait pas bien. La déesse savait qu’elle ne laisserait la fillette se blesser pour rien au monde, mais le fait que l’enfant en ait la même conviction la touchait et lui faisait du bien. Elle était encore capable d’inspirer de la confiance et de la loyauté et elle en éprouvait un certain contentement, avec un peu de flatterie pour son orgueil de déesse. Elle ressentait encore ce besoin d’être vénérée des humains, même si elle était celle qui ne les prenait pas trop de haut.

« Bien évidemment, mon enfant. Je pourrais te porter, si je le souhaitais. Mais nous allons essayer de t’y faire aller par toi-même. »

Artemis n’avait pas pris le temps de lui dire où elle se trouvait exactement. Tout le monde ne connaissait pas Artemis Security, surtout les écoliers. Mais elle ne s’habituait pas à ne pas être reconnue. Elle aurait pourtant dû y être rodée, vu comme elle avait autrefois passer du temps à prendre une apparence après l’autre. Le fait était simplement qu’elle n’était pas reconnue uniquement parce qu’elle ne le souhaitait pas. Mais quand elle ne cherchait pas à se dissimuler, elle s’étonnait parfois de ne pas être reconnue, alors qu’ici, les dieux n’étaient pas aussi connus et vénérés de leurs concitoyens.

« Nous sommes dans les locaux de Artemis Security. Mais qu’importe. Je donnerai les détails à ta tutrice. »

Cette fillette était vraiment digne des Chasseresses. Malgré sa faiblesse, elle se tenait debout, s’efforçant de ne pas dépendre de la déesse. Elle ne le savait pas mais elle venait de gagner le respect de la déesse. Celle-ci l’écouta exprimer à sa grand-mère adoptive le peu qu’elle lui avait expliqué. Puis, elle lui tendit le combiné et la jeune femme n’hésita pas un instant. Elle savait quoi dire et quoi faire comme toujours. Elle n’avait jamais eu l’impression de se retrouver en difficulté au détour d’une conversation, mais en l’occurrence, elle tenait surtout à rassurer la femme sur l’état de sa pupille. Elle était en parfaite sécurité.

« Madame Halliwell ? Artemis Olympus », se présenta-t-elle avant que la dame au bout du fil ne se mette à lui poser de nombreuses questions. « Rassurez-vous, Madame, votre petite-fille se porte bien. Oui… un homme a tenté de l’enlever. Il l’a droguée, mais ça ne devrait pas comporter de séquelles… Eh bien, j’ai vu que cet individu allait partir avec elle, et je suis intervenue… Non, je ne l’avais jamais vue auparavant, mais c’est mon métier, Madame… Artemis Security, nous sommes une société de sécurité. Une de mes agentes surveille notamment le collège et le lycée, malheureusement, ça ne suffit pas toujours pour protéger tous les enfants… Nous sommes à Hogwarts’ place, mais je peux raccompagner Sarah chez vous si vous le souhaitez…. Non, ça ne pose aucun souci, mais les locaux professionnels sont vides à cette heure-ci, sonnez au niveau de la zone résidentielle… A tout-de-suite, Madame Halliwell. »

Elle raccrocha et se tourna vers la fillette avec un léger sourire. La dame au bout du fil lui avait semblé être une sacrée personnalité. En tout cas, elle avait à cœur la santé physique et morale de sa pupille, à n’en pas douter. Artemis n’avait aucune crainte quant à Sarah une fois auprès de sa tutrice, elle serait à coup sûr en totale sécurité. Elle tenait tout-de-même à parler avec elle. Elle ne savait pas si Sarah avait été choisie au hasard où si l’individu l’avait choisie elle pour une raison précise, mais il importait que la femme soit sur ses gardes.

« Ta tutrice va venir te chercher. Est-ce que tu veux boire quelque chose e chaud en attendant ? »

Même si la petite n'était pas vraiment en pleine forme, elle tenait à se battre et à marcher seule plutôt que d'être portée. La déesse avait suffisamment de force pour que la porter ne lui pose aucun problème, mais elle était particulièrement heureuse de cette réaction, tout simplement parce qu'elle était fière du courage de la combativité de la fillette. Il lui tenait à cœur tout particulièrement les jeunes filles qui savaient se défendre et qui n'en avalent pas peur. C'était l'une des aptitudes qui faisait d'une jeune personne une bonne chasseresse. Pour le moment, cela valait tout simplement à la jeune fille l'admiration et la considération de la déesse.

« C'est tout à ton honneur. »

Artemis la laissa téléphoner avant de prendre elle-même le combiné pour donner les indications plus précises à la tutrice en ce qui concernait sa localisation et la façon de venir la récupérer. La personne au téléphone lui avait semblé très attentive aux besoins de sa protégée et il était évident que la fillette était en de très bonnes mains. Elle lui avait posé beaucoup de questions précises pour comprendre son implication dans l'affaire et il avait semblé à Artemis qu'elle ne donnait pas facilement sa confiance, ce qui était plutôt un bon critère à ses yeux.

La conversation terminée, il demeurait qu'il fallait prendre soin de la fillette jusqu'à l'arrivée de sa tutrice et du fait qu'elle avait été droguée, s'occuper d'elle allait peut-être être plus compliqué car il fallait être sûr qu’elle n’allait pas faire un malaise à la première occasion. Ça ne faisait pas peur à la jeune femme qui avait l'habitude de côtoyer des personnes en situation de détresse et de les protéger. Elle avait bien l'intention de faire en sorte que la petite reparte sans souffrir du moindre effet secondaire, autant qu'elle aurait la puissance de le faire.

Comme elle lui demandait de pouvoir s'asseoir et puisque Artemis lui avait proposé une boisson chaude, elle la conduisit dans l'espace commun qui servait de réfectoire aux filles lorsqu'elles étaient sur place et qui pouvait aussi servir de de salle commune à celles qui habitaient sur place. Elles n'étaient pas nombreuse en ce moment et la plupart de ses employés travaillaient à l'extérieur, ce qui faisait que la pièce était peu utilisée, principalement par Regina, Raiponce, elle-même et les quelques employées administratives que l'entreprise pouvait avoir. Elle aida la fillette à s'asseoir bien confortablement et lui proposa une petite couverture avant d'aller chercher une tasse à l'endroit prévu à cet effet.

« J'ai beaucoup de choses à te proposer, on va éviter le café n'est-ce pas ? Alors du chocolat chaud, une tisane, une infusion, qu'est-ce que tu préfères ? »

Elle se servit à elle-même une tasse de thé qu'elle mit à infuser. Un thé bien noir, bien fort, agrémenté d'un parfum d'agrume qu'elle adorait respirer avant de le siroter. Et ayant servi à Sarah sa propre boisson, elle revint s'asseoir dans le fauteuil situé le plus près du canapé dans lequel elle avait installé la fillette. Elle était curieuse de cette enfant qu'elle avait sauvée et qui semblait dotée d'une personnalité bien à elle, peu commune chez des enfants de son âge. Elle ne pouvait pas se le cacher, la petite l'intéressait. Mais ça ne voulait pas dire qu'elle serait prête à accepter le cadeau d'Artemis qui impliquait certains sacrifices.

« J'espère que tu te sens mieux. L’effet de la drogue devrait diminuer avec les heures, mais il faudra peut-être voir un médecin si tu te sens toujours groggy, demain matin. Je sais que certains peuvent comporter des effets secondaires. »