« L’Atlantis ». Un nom qui pouvait faire rêver comme cet Hôtel à Dubaï, proposant bar, piscine et attraction digne d’un grand parc à thème. Pourtant ici, malgré qu’il y avait quelques fois du soleil, le luxe et l’activité n’était pas au rendez-vous. Pas de tobogan à sensation forte ou de chambre spacieuse, juste un bar classique décoré du thème de la mer, et pas plus d’une dizaine de personne. Un endroit tranquille, animé par la musique qui sortait de la vieille chaine stéréo au fond de la salle. Pas de Juke-box, pour éviter de faire trop clicher. La musique variait, mais elle semblait indifférer les quelques clients, venant s’échouer comme les bateaux sur les tabourets et se souler.
Arthur profitait d’un moment d’accalmie, ce qui arrivait assez souvent, pour astiquer son comptoir. Le geste circulaire et quasi-automatique, il nettoyait son comptoir, échangeait un ou deux mots avec les clients tout sourire. Ses journées se répétaient un peu, mais il ne le regrettait pas. Le jeune homme en profitait pour écouter les dernières news des voyageurs, s’informer de l’actualité et voir si oui ou non, il pourrait se rendre utile. Cela le changeait un peu de son autre activité, à savoir gardien de phare. Contrairement à chez lui, les bateaux venant ici étaient rares et ceux menaçant de couler, c’était la nuit que cela se produisait. Sinon, il remontait tard dans la nuit au sommet de sa tour ou pendant les tempêtes au cas-où, mais les gens venant visités se comptaient sur les doigts de la main, à savoir presque personne. C’étaient surtout des marins, pêcheurs qui parcouraient la cote sans jamais pouvoir s’en éloigner, des gens qu’Arthur connaissait très bien, et qui devinrent non seulement de bonnes connaissances, mais aussi, des clients réguliers dont plusieurs devaient la vie à l’ancien héros.
Mais aujourd’hui, point de mission de sauvetage ou autre acte héroïque à l’horizon. Arthur fut contraint de mener une vie normale. Pas que cela lui déplaisait, mais il avait toujours l’angoisse que des gens innocents se retrouvaient en danger, et se savoir priver de ses dons pour les sauver l’inquiétait. Il essayait de ne plus y penser, de mettre de côté ses soucies et se concentrait sur le moment présent, sinon il sentait qu’il allait à nouveau déprimer. L’ambiance restait sympa. Arthur répétait les mêmes gestes, sourire aux lèvres, servant et récupérant les verres. Il faisait peut-être un peu chaud ici, l’homme des mers supportait moins la chaleur qu’un humain lambda, il avait plus que besoin du contact avec l’eau que nous pour se porter bien. Même si son organisme fut celui d’un humain classique justement, il ressentait encore quelques désagréments, sans doute quelque chose de psychique.
Le bar voyait arriver et partir son lot de têtes. Cela semblait se bouger un peu plus. Atlantis accueillait surtout des adultes. Hommes et femmes, il n’y avait pas de distinction. Par-là, on voulait dire qu’on ne fera aucune remarque remarquant qui que ce soit venir ici. Pour les enfants par contre, on exigeait une surveillance poussée sur eux. Une femme entra donc ici. Comme à tout le monde, Curry la salua d’un de ses sourires chaleureux, allant vers sa direction.
"Bien le bonjour. Que puis-je vous servir ?"
Les gens venant ici étaient surtout des personnes lambda. La jeune femme qui venait de faire son entrée, paraissait un poil plus chic. Arthur ne se plaignait pas qu’une jolie fille venait lui rendre visite, mais c’était étrange… Son visage lui paraissait familier. Ses traits délicats, cette chevelure d’ébène lui disaient vaguement quelque chose. Ce n’était pas une habituée, ça il en était certain. Peut-être était-elle déjà venue ici une fois ou deux avant. Arthur n’avait pas une grande mémoire des visages et on voyait facilement entré et sortir des gens ici régulièrement. Quoi que… Le barman se disait qu’il se souviendrait d’un aussi beau visage. Enfin… Pas aussi beau et ravissant que celui de Mera.
Il n’en perdit pas son professionnalisme, mains poser sur le comptoir, il attendait la commande de l’étrangère avant de passer à la suite. Ce n’était pas parce que la journée était clame, qu’il n’y avait rien à faire.