- Je suis là, je ne te laisse pas, je ne te laisse pas.
Chaque mot de Dean écorchait Lucifer. Il aurait aimé que Mickaël lui dise la même chose, qu’il le soutienne et lui pardonne ses fautes comme Dean le faisait avec Sam. La jalousie le fit frapper plus fort. Bientôt le visage de l’aîné Winchester ressembla à une énorme boursouflure. Il donnerait tout pour avoir cet amour indestructible qui liait ces deux humains. C’était tout ce qu’il voulait au fond, qu’on l’aime quoiqu’il fasse, qu’on lui pardonne ses fautes, qu’on reconnaisse enfin que cette foutue Marque l’avait transformé. Il voulait que Mickaël le voit comme son petit frère, et non une abomination à enfermer. Était-ce trop demandé ?
À priori, oui. Chuck se manifesta par une lueur scintillante qui attira l’attention de Lucifer, et Sam par la même occasion. La vision d’un soldat de plomb fut assez pour nourrir la détermination de Sam. Les souvenirs d’enfance du chasseur étaient si intenses et vifs que l’Archange se fit éjecter dans les limbes. Lucifer se battit de toutes ses forces pour reprendre le contrôle, en vain. Sam avait trouvé le moyen de le neutraliser, ou son Père l’empêchait directement d’agir, dans tous les cas, il se retrouvait impuissant. Hors de question qu’il se retrouve à nouveau emprisonné dans cette Cage de malheur. Il deviendrait fou. Malgré ses hurlements, Sam rassura son frère, s’empara des anneaux des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse et ouvrit le portail menant à la Cage. Mickaël réapparut, quelques minutes après s’être fait bannir par un Molotov Sacré envoyé par Castiel, prêt à en découdre avec Lucifer.
- Tu ne peux pas faire ça, Sam. C’est notre destinée, laisse Lucifer reprendre le contrôle.
Sam ignora Mickaël et étendit ses bras, se préparant à faire le grand saut. Lucifer hurlait à en déchirer les tympans du jeune Winchester, tandis qu’il se laissait tomber dans le vide. Mickaël se cramponna à Sam. Ils basculèrent tous deux dans le néant, aveuglés pas un flash rouge.
Au lieu d’atterrir dans la Cage, Lucifer se retrouva étalé de tout son long sur un tapis d’herbes humides. Une lune rouge illuminait les Cieux, tel un soleil infernal, on aurait dit l’Apocalypse. Il ne sentait plus la présence de Sam, ni celle de Mickaël. Il se redressa d’un bond et jeta un coup d’œil autour de lui. Où se trouvait Mickaël ? Il ne se rappelait pas l’avoir lâché lors de leur chute.
- Mickaël ? Appela Lucifer d’une voix inquiète. Sam ?
Le vent fit bruisser les feuilles pour seule réponse. Il baissa les yeux pour inspecter son corps, c’était celui de Nick. Que se passait-il ? Se trouvait-il au Purgatoire ? Son Père avait-il décidé de le mettre parmi les monstres plutôt que dans sa Cage ? Il ne l’avait jamais fait auparavant, pourquoi maintenant ? Lucifer claqua des doigts. Rien ne se produisit. Il réitéra une fois, deux, trois, puis jusqu’à ce qu’il se rende à l’évidence, ses pouvoirs n’étaient pas opérationnels. La Cage usait de la puissance de ses prisonniers pour sceller ses portes. Lucifer serait affaibli quelques heures seulement. Heureusement, il conservait ses ailes en toutes circonstances.
L’horreur s’empara de Lucifer quand il se rendit compte de l’absence de ses appendices célestes. Il se contorsionna dans tous les sens pour constater leur disparition. Non, ce n’était qu’un cauchemar. Une torture vicieuse de son Père, il n’avait jamais perdu ses ailes, pas même lors de sa Chute. Lucifer se tourna vers l’astre sanglant, les poings serrés et la mâchoire serrée. Son regard aussi noir que les abysses des Enfers, c’était bien la pire chose qu’Il pouvait lui infliger. Comment osait-il lui prendre ses plus précieux attributs ? Il lui avait déjà tout pris, n’était-ce pas suffisant ?
- Qu’est-ce que tu veux me prouver cette fois ? Que je suis impuissant face à toi ? Vas te faire foutre ! T’as bien raison, les humains sont tous à ton image, lâche et défectueux. Tu n’es même pas capable de me faire face, tu parles d’un Dieu !
La colère laissa vite place à une peur viscérale. Retrouverait-il ses ailes un jour ? Qu’était-il à présent ? Il ne pouvait être Lucifer sans ses ailes. Son Père venait de lui ôter ce qui le reliait encore au Paradis, à ses frères et sœurs. Il était définitivement un monstre, tout comme sa tante Amara. S’il avait cru qu’être enfermé était sa pire peur, celle de perdre ses ailes passait largement devant. Il n’avait jamais envisagé que cela puisse arriver un jour. Ses mains se mirent à trembler et sa respiration devint laborieuse. Ses magnifiques ailes blanches, celles qu’il avait porté toute sa longue existence, volatilisées sans aucune explication.
- Reprends-toi, bordel, ne lui donne pas ce qu’il veut, essaya-t-il de se raisonner, en vain.
La perte des ailes était une peur profonde commune à tous les anges. Elles étaient leur identité, leur premier cadeau de Dieu, la source de leur nature angélique, en leur absence, les anges n’étaient rien de plus que des âmes errantes. Lucifer était terrifié à l’idée de ne jamais revoir ses frères, même s’il leur en voulait de ne pas l’avoir soutenu, il restait sa famille et il les aimait plus que tout. Sans ses ailes, rien ne garantissait qu'ils lui adressent à nouveau la parole un jour. Il n'était plus des leurs.
Un craquement de branches sortit Lucifer de sa torpeur. Sur le qui-vive, il fit volte-face, s’il se trouvait au Purgatoire, il pouvait tomber sur des Léviathans à tout moment. Lucifer privilégia la sécurité dans le doute et se dissimula derrière un arbre juste à temps pour voir un jeune homme sortir de la végétation dense. Il semblait tout aussi déboussolé que Lucifer à son réveil. Surpris, l’Archange plissa les yeux, les humains ne pouvaient accéder au Purgatoire, c’était sans doute un vampire. Lucifer hésita à manifester sa présence, les vampires n’étaient pas réputés diplomates et il n’avait aucun moyen de se défendre. Quoique, il se pencha pour ramasser une branche assez pointue pour faire office d’arme et sortit de sa cachette. Il ne risquait pas de le tuer avec ça, mais il pourrait au moins le ralentir si nécessaire, du moins l'espérait-il. Lucifer s'était toujours reposé sur ses facultés angéliques, il ne savait donc pas ce qu'il valait dans un combat au corps à corps.
- Alors, on cherche quelque chose à se mettre sous la dent ?
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Mer 26 Oct - 21:30
Cela faisait des mois qu'Aidan était enfermé dans cet appartement, seul, à devoir continuer d'essayer de se nourrir et de s'approvisionner en eau sans l'eau courante et avec des zombies dans tous les coins, il devait organiser des excursions dans les autres appartements et ça ne finissait pas toujours bien. Il avait failli finir en croquettes pour une zombie que son mari, qui n'était pas transformé, avait gardé attaché au lit. Il y avait des fous dans ce monde, même lorsque c'était la fin. Il avait failli mettre fin à sa vie à cause de sa solitude, après avoir perdu sa famille, mais c'était avant de rencontrer Eva. Enfin, rencontrer était un bien grand mot puisqu'au départ, il l'avait juste vu dans un immeuble en face, elle-même prisonnier d'un appartement et tentant de subsister. Il n'y avait malheureusement plus grand chose à espérer mais cette apparition le réconforta et l'arrêta alors qu'il allait faire une grosse bétise. Par la suite, il réussit à entrer en communication avec elle, jusqu'à lui envoyer un talkie-walkie et puis finalement un jour il a fallut qu'il aille la sauver et la ramener dans son appartement.
Ne vous faites pas des idées, il ne l'avait pas accueilli parce qu'il avait des sentiments ou ce genre de trucs, c'était le désir égoïste de ne pas rester seul, tout simplement. C'était vraiment la pire chose qui pouvait lui arriver et il ne le savait même pas jusqu'au jour où il s'était finalement retrouvé tout seul bien à contrecœur. Il se souvenait, le matin même où c'était arrivé, une fille s'était réveillée dans son lit et avait filé en catimini. Lui, avait fais semblant de dormir juste pour que ce ne soit pas gênant puis s'était levé à son tour, une journée ordinaire jusqu'à ce que son voisin débarque chez lui pour lui dire que son colocataire l'avait attaqué. Mais c'était trop tard, il avait été mordu, Aidan n'avait rien pu faire pour lui à part le faire sortir de son appartement pour qu'il aille avec les autres contaminés. C'était triste et il avait beaucoup perdu dans cette sombre histoire, il espérait presque un avenir meilleur ce soir-là alors qu'il fumait sur le balcon, ne faisant pas de bruit pour ne pas attirer les zombies.
C'est là qu'il y eut soudainement cette lune rouge qu'il contemplait avec des étoiles dans les yeux. L'instant d'après, il était au milieu d'une forêt. Ce qui était étrange parce qu'il était sûr qu'il n'avait pas de forêt dans sa ville ni ses alentours, il était plutôt dans une métropole et c'était déjà bien de trouver un arbre. Mais une forêt !? On voyait même les étoiles ! Il regarda autour de lui, il ne semblait vraiment pas y avoir de ville dans les environs et il se demandait bien comment il avait pu se retrouver soudainement ici. Il ne consommait plus assez de substances illicites depuis assez longtemps pour lui éviter ce genre de blackout. Il ne pouvait même plus se réapprovisionner ou bien aller dehors faire la fête. à moins que ce ne soit toute cette histoire qui était sorti tout droit d'un de ses délires, et là c'est sûr que ce serait drôle et que ça expliquerait bien des choses ! Pourtant, il avait sa batte à la main et son sac à dos, donc il savait que forcément, ce qu'il avait vécu était réel.
Par contre, il ne savait pas ce qu'il foutait ni là ni comment il y était arrivé, à part par magie. Mais la magie n'existe pas. Enfin, est-ce qu'il pouvait vraiment dire ce qui existait ou non à présent ? Il en doutait. Surtout tant qu'il n'avait pas d'explication sur ce qui était en train de se passer, et puis plutôt que se demandait comment et pourquoi, il fallait surtout qu'il fasse attention à ses arrières car un zombie pouvait l'attaquer d'un moment à l'autre alors il valait mieux tenir sa batte prêt au cas où. C'était dommage parce que normalement il avait même une arme à feu et nulle doute que s'il savait qu'il partait en vadrouille alors il l'aurait pris, c'était bien plus efficace qu'une batte et en plus ça maintenait les zombies à distance, moins de risque de se faire mordre ! Par contre pour le bruit on repassera et il valait mieux courir vite parce que les autres ont vite fais de se ramener en quatrième vitesse. Honnêtement c'était un miracle s'il n'avait pas déjà été mordu.
Aidan osa à peine faire quelques pas autour de lui, chamboulé de ce changement de décor soudain et ne sachant même pas où il devait aller. Il sursauta alors lorsqu'il entendit soudainement quelqu'un et lui fit volteface, brandissant sa batte vers l'individu comme s'il venait de le menacer. Il mit bien quelques secondes avant que sa panique se calme et qu'il réalise que c'était un humain non infecté qui lui faisait face et non pas un zombie. Il commença alors doucement à baisser sa batte, bien qu'elle était plus préventive qu'autre chose.
- Quoi ? Euh, non, pas spécialement...
Pensait-il qu'il était infecté et c'était pour ça qu'il lui posait cette question ? Mais qu'est-ce qu'il faisait lui aussi dans cette forêt au fait ? Et puis, il n'était même pas armé ! Il fallait être malade pour approcher un potentiel infecté sans même avoir de quoi s'attendre. Il l'observa avec attention, il n'avait pas du tout l'air d'avoir passé des mois enfermé comme lui, et puis il dégageait une sorte d'aura indescriptible. Tout ceci était effroyablement bizarre.
- Il y a pas d'infecté ici, c'est ça ? Mais c'est où ici, déjà ?
Tout ceci n'avait aucun sens et lui donnait beaucoup trop d'émotions pour rien finalement.
Invité
Sam 29 Oct - 18:52
La réaction du jeune homme ne se fit pas attendre. Il se retourna vers lui et brandit sa batte de baseball comme s’il comptait le décapiter avec. Lucifer se mit en garde, branche pointée en direction de son cœur, prêt à frapper s’il venait à se montrer un peu trop agressif. Après quelques secondes à se regarder en chiens de faïence, ils baissèrent tous deux leurs armes. Lucifer fronça les sourcils. Aucune créature du Purgatoire n’avait besoin d’arme pour se défendre. C’était donc un humain banal. Que faisait-il ici avec lui ? Les humains ne pouvaient se rendre au cimetière des créatures ratées de Dieu, enfin en théorie. Peut-être son Père avait-il changé les règles ? En tout cas, il ne représentait pas une menace, du moins pas dans l’immédiat. Lucifer garda tout de même ses distances et serra un peu plus sa branche dans sa main, conscient de sa vulnérabilité à l’instant T. Comme d’habitude, il fit un trait d’humour pour dissiper son malaise.
- Tant mieux, je ne suis pas comestible de toute façon.
Lucifer avait besoin de réponses avant tout, et malheureusement, cet humain ne semblait pas en savoir plus que lui sur le pourquoi du comment ils se retrouvaient tous deux dans cette forêt. Son histoire d’infectés le fit tiquer. Il avait libéré les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, dont Pestilence, avant de retrouver Mickaël au cimetière. Peut-être était-il dans les parages s’il y avait effectivement des infectés dans le coin ? La peste n’était pas la seule maladie dont le cavalier raffolait, en effet, de toutes, Croatoan était sa préférée. Elle s’attaquait au cerveau des humains, les faisait vriller et commettre des actes irrationnels, puis tous disparaissaient de la surface de la Terre, laissant pour seul indice le nom de la maladie gravé quelque part dans la ville infectée. Si Pestilence se trouvait ici, Lucifer avait peut-être une chance de quitter cette dimension étrange et de retrouver ses pouvoirs. Il risquait également de se faire infecter à tout moment s’il ne prenait pas ses précautions.
- Aucune idée, t’es le premier que je croise. J’ai la tête d’un cueilleur de champignons ? Si je le savais je ne serai sûrement pas là avec un bâton en main, Sherlock. Ce n’est certainement pas grâce à ta perspicacité qu’on va sortir de ce trou à rat.
La patience manquait à Lucifer, surtout lorsqu’il nageait dans l’incompréhension. S’il y avait bien une chose qu’il ne supportait pas, c’était d’être largué. D’ordinaire, il percevait des fragments du futur, des scènes précises d’un avenir certain. À présent, il nageait dans l’obscurité sans possibilité de savoir ce qui l’attendait. Il était au même niveau que ce jeune homme, perdu, impuissant et à fleur de peau. Il détailla son compagnon d’infortune, il ressemblait à une rock star ratée avec ses tatouages et son allure de junkie. Étonnant qu’il ait réussit à survivre à une attaque d’infectés, il n’avait pas l’air d’avoir inventé l’eau tiède et n’était pas très musclé. Lucifer le voyait plus comme un potentiel appât qu’un acolyte. Si jamais les choses tournaient mal, il n’hésiterait pas à l’abandonner pour se carapater illico et sauver sa peau. Une vie humaine ne valait rien comparé à celle d’un Archange, même dépourvu de pouvoirs.
- En tout cas, mon petit doigt me dit que cette foutue lune rouge y est pour quelque chose. Dit-il en désignant l’astre du menton. Je n’ai jamais vu un truc pareil auparavant, et crois-moi j’en ai vécu des choses durant ma longue existence. Tu n’as rien remarqué d’étrange avant qu’elle apparaisse par hasard ? D’ailleurs, tu débarques d’où avec ton sac et ta batte ? Tu es arrivé comment ici ?
Toute information était bonne à prendre, même si le morveux ne se souvenait que d’un flash rouge, cela confirmerait son hypothèse. Il repensa à son arrivée ici, à la recherche d’un potentiel indice dans sa propre expérience. Il n’avait pas reconnu l’énergie de son Père lors de l’apparition l’astre sanglant, ni celle de sa tante ou de ses frères. Cette réalisation le laissa perplexe. Si aucun d’eux ne se cachait derrière cet étrange maléfice, alors qui était-ce ? Son regard se porta sur la lune. Elle surplombait l’horizon tel un œil incandescent. Lucifer eut l’impression de se faire moquer par l’entité maîtresse des lieux, comme si elle savait exactement ce qu’il pensait. Un frisson d’effroi descendit le long de sa colonne. Qui était assez puissant pour retirer les attributs d’un Archange ? Est-ce qu’une telle créature pouvait seulement exister ? Même dans ses cauchemars les plus fous, Lucifer n’avait jamais imaginé un jour faire face à une entité plus puissante que son Père, rien au monde ne pouvait rivaliser avec lui, si ce n’était sa sœur jumelle, Amara. Il était inconcevable pour Lucifer que son Père ait pu laisser une de ses créations devenir aussi puissante. En es-tu si sûr, Lucifer ? Susurra une petite voix à son oreille. Non, il n’était plus sûr de rien à présent.
Si une créature inconnue le retenait prisonnier ici, il ne retrouverait jamais sa grâce, ne reverrait jamais plus ses frères. Tout ce qu’il connaissait avait disparu, volatilisé dans l’oubli, tout ce qu’il était, sa nature même n’était plus. Que restait-il ? Une pauvre enveloppe vide, une âme chétive dont le seul but était de transporter son cadavre. Telle était sa vision de l’humain, de cette version mortelle de lui. Il n’était qu’une poussière dans une infinité de possibles, réduit à subir son destin plutôt qu’à le modeler à sa volonté. En d’autres termes, il n’était plus rien. Lucifer ne comprit pas de suite ce qui lui arrivait. Sa cage thoracique se comprima douloureusement et sa respiration devint erratique comme s’il venait de courir un marathon. Sa tête commença à tourner. Il se pencha en avant, mains sur les genoux, incapable de prendre une bouffée d’air. Il tenta d’articuler quelque chose ce qui ne fit qu’accentuer ses suffocations. Bientôt sa vision se brouilla et il commença à paniquer. Allait-il mourir ? Plus il s’agitait et tentait d’inhaler de l’air, et plus ses voies respiratoires se resserraient.
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Ven 11 Nov - 19:08
La branche braquée vers lui était particulièrement peu effrayante et un peu pathétique, il fallait bien l'avouer. ça l'aurait presque fais rire s'il n'était pas dans cet état de stress et qu'il n'était pas devant un inconnu dont il ne savait, tout était dans le terme inconnu, absolument rien. En temps normal, ça ne le dérangeait pas de rencontrer des inconnus, au contraire ! Il était très sociable et adorait rencontrer de nouvelles têtes. Cependant, c'était devenu beaucoup plus compliqué pour lui depuis que les nouvelles têtes voulaient le bouffer et avaient certainement bouffé sa famille aussi. Il n'était pas sûr de comment ça allait se passer ici, il ne savait même pas où il était alors comment pouvait-il savoir comment était cette ville et les habitants ? Il ne lui restait plus qu'à le découvrir, c'est vrai, mais les choses n'étaient pas si simple pour le moment. Il lui fallait un minimum de réponse et sûr que personne n'allait soudainement lui sauter dessus, une fois qu'il avait confirmation qu'il pouvait se détendre un peu alors il baissa sa batte de baseball, le plus drôle c'est que les deux étaient en bois mais n'avaient pas du tout le même effet.
- Ouais ben y'en a que ça arrête pas...
Il haussa les épaules, à ses yeux ni l'inconnu ni lui-même n'étaient comestibles mais il était clair que pour un infecté, ils seraient des plats idéales. Il n'était même pas sûr qu'il n'y en avait pas ici mais était assez soulagé de voir que l'homme n'était pas du tout intéressé pour le manger ou même lui piquer son sac à dos où il y avait tout ce dont il avait besoin pour survivre. C'était plutôt pour survivre à une attaque de zombie, c'est vrai, mais ça pouvait fonctionner pour d'autres situations d'urgence, il en était certain. Il semblait que l'autre individu baissa un peu sa garde mais par un mystère qu'il ne s'expliquait pas, semblait encore plus agressif maintenant. Il pencha un peu la tête sur le côté en se demandant quelle mouche pouvait bien l'avoir piqué. Aidan lui avait posé une simple question, il ne comprenait pas pourquoi cette réponse, ce n'était pas sa faute s'ils étaient arrivé ici.
- Au moins si tu avais été un cueilleur de champignons, on aurait eu de quoi manger. Même si les champi tout seul c'est pas terrible, à part si on les fume mais j'ai pas l'impression que tu sois un consommateur vu comme tu es tendu.
Il eut un petit rire, comme si ce qu'il disait était drôle, il ne se moquait même pas de Lucifer, c'était un constat. L'homme était tendu et comme il ne le connaissait pas, il ne comprenait pas pourquoi cette véhémence à son égard. Oh il ne le prenait pas mal non plus, dans toutes les personnes qu'il avait rencontré, il avait déjà vu des gens qui ne l'appréciaient pas ou qui le prenait de haut, ça ne le défrisait même pas un peu. Il faut de tout pour faire un monde et tout le monde ne pouvait pas être gentil ou bien l'aimer, c'était normal, ce qui serait bizarre c'est que tout le monde l'apprécie vraiment sans distinction, c'était impossible de plaire à tout le monde et il ne s'était jamais souciait de plaire aux autres. Aidan n'était de toute façon pas le genre de personne à trop réfléchir et se mettre la pression.
- Rien d'étrange ? Ma ville a juste été frappée par une épidémie et les gens ont commencés à devenir cingler et à vouloir se bouffer entre eux. Mais maintenant que t'en parles, c'est vrai que juste avant, j'ai vu ce phénomène et puis... Je me suis réveillé là. Alors que j'étais dans mon appartement. Et je suis certain de ne pas être somnambule. Et toi ?
Pendant qu'il incitait Lucifer à parler de son histoire alors qu'ils n'avaient même pas fais les présentations, il commença justement à fouiller dans son sac. Il était bien content de l'avoir avec lui, parce que c'était devenu un peu son seul compagnon en dehors de la fille qu'il 'avait vu dans l'appartement en face. Il fut satisfait de retrouver à l'intérieur une bouteille d'eau ainsi que des friandises, tout n'était pas perdu, il avait travaillé dur pour obtenir tout ça il fallait dire. Il sortit le sachet de bonbons et s'en servit tout en écoutant la réponse de ce cher homme qui, après tout, l'avait questionné en premier. Puis, il lui fit signe de donner sa main et versa quelques Skittles dedans avec un sourire.
- Tiens, mange-ça, c'est pas nourrissant mais ça te fera du bien !
Pas aussi utile que le chocolat, c'était certain, mais le sucre ne lui serait que bénéfique vu leur situation, parce qu'après tout, ils étaient tout les deux dans une forêt inconnue et c'était, pour le moment, que la partie émergée de l'iceberg. Quelle serait leur réaction en découvrant toute la ville ainsi que tout ces gens qui venaient de débarquer de leurs mondes respectifs ?
Invité
Dim 27 Nov - 18:54
Il se sentait ridicule à s’accrocher à ce vulgaire bout de bois comme si sa vie en dépendait, mais c’était sa seule protection pour le moment. Même si le jeune homme face à lui n’avait pas l’air très loquace ou robuste, il était toujours mieux de se méfier et de se préparer au pire. Et sa remarque ne fit que renforcer son appréhension. Cela sous-entendait qu’il avait déjà croisé des créatures susceptibles de les béqueter dans ces bois sombres. Génial, ils devaient justement sortir de cette foutue forêt pour avoir une relative idée d’où ils pouvaient se trouver. Lucifer tenta une nouvelle fois de canaliser ses pouvoirs afin d’essayer de se localiser, rien ne se produisit. Il ne sentait pas une once de sa grâce. Rien ne servait de persister, il était impuissant mais pas tout à fait dépourvu de connaissances ou de capacités. Lucifer conservait ses souvenirs, il se rappelait de divers sorts et de sortilèges, sauf qu’il manquait d’ingrédients. Et à priori, il ne pourrait compter sur son compagnon du jour pour l’aider. Il pariait que celui-ci ne pouvait justement faire la distinction entre champignons comestibles et toxiques.
- On ne devrait pas traîner trop longtemps au même endroit dans ce cas.
Rares étaient les moments où l’Archange faisait preuve de prudence, et celui-ci en faisait partie. Il ne pouvait pas prendre de risque, pas temps qu’il n’en savait pas plus sur ce mystérieux endroit et le brun à ses côtés. Il n’excluait pas que celui-ci pouvait s’avérer doté de pouvoirs ou de capacités aptes à le mettre en défaut, il y avait bien des créatures capables de prendre les traits d’un humain sans être détecté. Il haussa un sourcil interloqué lorsque le brun reprit la parole, il osait en plus lui manquer de respect sans même savoir à qui il s’adressait. Un point pour la bravoure. Quinze en moins pour l’irrévérence. Un rictus mauvais pris place sur son visage à l’entente de son rire. Et en plus, il se foutait de sa gueule. Il lui lança un regard noir et croisa les bras sur le torse.
- Toi t’as l’air de consommer plus que des champis pour oser te foutre du Diable en personne. Ne me tente pas de te faire à la broche ce soir. On dit que les humains ont un goût de poulet, avec une sauce aux champignons, je suis sûr que tu peux devenir comestible.
Il n’y avait pas plus susceptible que Lucifer, un mot de travers suffisait parfois à le faire vriller, en particulier lorsqu’il n’était pas d’humeur. Son énervement s’adoucit cependant quand le brun répondit à sa question. Son histoire semblait tout droit sortie d’un film d’horreur naze axé sur les zombies. Il était donc plausible que Death soit passé par-là d’une manière ou d’une autre. Cependant, Lucifer ne se rappelait pas une telle hécatombe avant son arrivée dans cette forêt. La seule menace dont il fallait se méfier, en son monde d’origine, c’était Michel et sa dévotion sans faille à leur Père car il était prêt à plonger le monde dans le chaos pour suivre une satanée prophétie sortie tout droit de l’esprit fertile mais dérangé de Dieu. L’Archange mit quelques secondes à reprendre pleine possession de sa respiration. Plus il pensait à sa situation et plus il avait envie de disparaître de cette foutue dimension, la Cage lui manquait presque. Presque.
Contre toute attente, le gringalet fouilla dans son sac tandis que le diable se démenait avec ses émotions. Il ne s’était jamais imaginé sujet à ce genre d’effusions de sentiments, en même temps, il n’avait jamais été véritablement humain jusqu’ici. Son regard tomba sur la maint tendue de son camarade dans laquelle se trouvait d’étranges friandises. Il fut d’abord tenté de rejeter son offre, sauf que son estomac se manifesta pile à cet instante pour lui rappeler sa nouvelle condition. Il s’empara des petites billes de sucre de mauvaise grâce et les goba sans hésiter. Il reprit quelques couleurs et se redressa non sans toiser le brun du regard. Il pouvait s’avérer utile, finalement.
- J’étais censé provoquer l’Apocalypse en confrontant Michaël, mais tout ne s’est pas passé comme prévu. La dernière chose dont je me souviens c’est que j’étais en train de me refaire enfermer dans ma Cage quand il y a eut cette fameuse lune rouge, puis j’ai atterri ici. Comme je ne consomme pas, contrairement à toi, et qu’on ne se connaît pas, l’hypothèse d’une hallucination collective tombe à l’eau je présume.
Lucifer se permit un trait d’humour pour dissiper sa nervosité. Il n’aimait vraiment pas cette situation. Pas du tout même. Cela voulait dire qu’il avait vu juste, l’astre sanglant se cachait bien derrière tout ce délire grandeur nature. C’était dans ces moments-là qu’il regrettait de ne pas avoir la capacité de rêver, au moins il pourrait se raccrocher à l’espoir de se réveiller de ce véritable cauchemar. Des bruissements de feuilles se firent entendre au loin. La luminosité baissait à mesure que les minutes s’égrenaient. L’idée de dormir à la belle étoile séduisait à moitié l’Archange, il n’avait pas envie de passer la nuit à veiller sur le brun, incapable de fermer l’œil car non habitué à plonger dans un sommeil réparateur.
- Je sais pas ce que t’en pense, mais on devrait peut-être chercher à sortir d’ici avant qu’on n’y voit plus rien. Au fait, c'est quoi ton nom ? Tu peux m'appeler comme bon te semble, ce n'est pas les surnoms qui manquent, même si je t'avoue avoir une préférence pour Lucifer.
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Ven 6 Jan - 11:33
Il est vrai que même d'un point de vue extérieur, Lucifer paraissait bien ridicule avec son bout de bois, mais il avait de la chance dans son malheur d'être tombé sur Aidan qui n'était pas du genre à se moquer des gens. Il avait ce côté bienveillant qui n'avait rien à voir avec les anges, il ne se posait pas vraiment la question de ce qui était bien ou mal, il faisait juste ce qui lui paraissait le plus cohérent, et il n'avait jamais trouvé un quelconque intérêt à se moquer des gens. Il préférait largement être sympathique avec eux et les faire sourire, à milles lieues de vouloir faire souffrir son prochain. Aidan était peut-être un égoïste solitaire, un peu comme Lucifer finalement, mais il avait pourtant le cœur sur la main en plus d'être sociable, il y avait vraiment quelque chose qui ne correspondait pas dans son caractère. Il hocha la tête alors que l'inconnu lui indiquait qu'ils ne devraient pas rester là, il était bien d'accord, mais par où aller dans ce cas ? Au hasard ? S'ils partaient au hasard, il y avait des chances pour qu'ils s'engouffrent encore plus profondément dans la forêt plutôt qu'en sortir.
- Mais je ne me moquais pas de toi, monsieur le diable en personne. Tu vois que tu es trop tendu, tu prends les choses trop personnellement ! Et puis franchement, t'as un bout de bois et moi une batte de baseball, à ton avis, qui gagne ?
Il secoua la tête, toujours amusé par cet homme qui indiquait être le diable en personne mais qui agissait comme un gosse vexé, ce qui était mignon en réalité, et sa menace lui passait complétement au-dessus de la tête. Il avait appris avec le temps que lorsque quelqu'un voulait vraiment menacer alors il passait à l'action, les paroles c'était du bluff, la plupart du temps. Certes, il pourrait se sentir impressionné d'être en présence du diable ou alors en rire s'il ne le croyait pas, toutefois il avait vu des choses assez récemment qui lui prouvait qu'il y avait bien des choses étranges en ce monde, et pourquoi pas le diable, finalement ? Si des gens y croyaient, il n'y avait pas de raison pour qu'il n'existe pas, de plus, il n'avait pas non plus de raisons de douter de lui. Il pourrait lui dire d'user de ses pouvoirs pour lui prouver, mais vu comme il se protégeait avec un bout de bois, quelque chose lui disait qu'il n'avait pas ses pouvoirs en ce moment. Il fut d'autant plus convaincu lorsqu'il lui parla de l'apocalypse et de son frère Michel, l'archange semblait-il.
- Ah, les histoires de familles...
Une boule se forma au niveau de sa gorge à l'évocation de la famille, il avait perdu la sienne, mangé certainement par les zombies. Lucifer au moins pourrait retrouver les siens même s'il avait beaucoup de problèmes à régler avec eux, au moins ils pouvaient toujours être réglé, de son côté il aurait aimé dire à sa famille à quel point il les aimait et qu'il était désolé d'avoir été un poids pour eux. Mais maintenant c'était trop tard, il n'avait plus personne, même Eva n'était plus là. Enfin, maintenant il n'était plus vraiment tout seul puisqu'il avait rencontré le diable en personne. Celui-ci semblait quelque peu apaisé par les petites boules de sucres, ce n'était pas aussi efficace que le chocolat, mais au moins il était un peu plus détendu à présent. Il lui demanda même son prénom, comme quoi, on avançait plutôt bien !
- Moi c'est Aidan, enchanté Luci, alors on va par où ?
Bon d'accord, peut-être bien qu'Aidan était un poil suicidaire de lui donner déjà un diminutif comme si c'était son pote, mais il traitait tout le monde comme ses potes et il n'avait pas l'intention de changer, à moins que Lucifer se montrait vraiment hostile à son égard, mais pour le moment il ne lui semblait pas vraiment violent, il semblait plutôt sur la défensive et anxieux, ce qui était normal lorsqu'on se retrouvait tout à coup dans un monde qu'on ne connaissait pas, à faire équipe avec un inconnu.
- ça va aller d'accord ? Tout ce qu'on sait c'est qu'on est dans une forêt, pour le moment, ça ne sert à rien de s'inquiéter sur ce qui pourrait y avoir ou ne pas avoir dans cette forêt, on avisera le moment venu.
Invité
Mar 17 Jan - 14:36
Le diable n’était pas aussi impressionnant et dangereux qu’il n’y paraissait, du moins, sans ses pouvoirs. L’envie de lui arracher son sourire sympathique se faisait de plus en plus forte. Il considérait l’altruisme et la bienveillance comme les signes d’une faiblesse absolue. Les humains le débectaient à aider leur prochain sans rien demander en retour. C’était contre leur nature perfide. Pour lui, tout autre être que les anges était vicié, impur et indigne de la moindre considération. Ironique quand il faisait maintenant partie de cette sous-catégorie. Il ne se voyait pas pour autant comme tel. Hypocrite, dites-vous ? Du tout, il était d’une honnêteté irréprochable, toujours selon lui, car il ne se cachait derrière aucun faux-semblant. Lucifer n’avait aucune honte à avouer qu’il détestait l’humanité sous toutes ses formes. L’inconnu opina du chef et fit preuve d’une rare impertinence. Il osait retourner la menace contre lui, même s’il concédait qu’il n’avait pas tort, cela le vexa encore plus. Cet humain lui tapait sur le système à le mettre face à ses défauts sans même le connaître. Était-il si facile à déchiffrer ? Les circonstances ne jouaient pas en sa faveur, il se retrouvait à devoir gérer des émotions et des sensations auxquelles il n’avait jamais été confrontées. Comme la faim qui commençait à tirailler son abdomen. Cela expliquait sans doute pourquoi il était autant sur les nerfs et désirait sortir de cette forêt au plus vite.
« C’est Lucifer. T’es psychologue, peut-être ? Alors arrête de perdre ton temps à m’analyser. Tu serais étonné de tout ce qu’on peut faire avec une branche. »
Maugréa l’archange. Il n’aimait pas que l’autre prenne ses aises, encore moins à ses dépends. Lucifer se sentait exposé ce qui ne le rendait que plus nerveux et prompt à la susceptibilité. Sa mésaventure fraternelle racontée, il fut surpris de constater que cela sembla provoquer un malaise chez son interlocuteur.
« À qui le dis-tu… »
Se contenta de dire l’archange. Non, il ne prenait pas de pincettes pour épargner celui qui se présenta comme Aidan. Il préféra ne pas s’épancher sur un sujet sensible qu’il valait mieux éviter pour ne pas éveiller les émotions contradictoires que lui évoquaient ses frères. Il y avait un bagage vieux de quelques millénaires à déballer, et autant dire, que les trahisons avaient été légions dans la famille céleste. Et tout ça pour quoi au final ? Dieu avait abandonné les Cieux, Lucifer s’était fait enfermer. Il ne restait plus rien de cette époque brève et heureuse à laquelle il continuait de se raccrocher pour ne pas sombrer. La réaction d’Aidan l’adoucit quelque peu, car il comprenait à quel point la famille était un point central, un pilier sur lequel se reposer, et quand il disparaissait, le monde semblait se dérober sous nos pieds. Son surnom, en revanche, lui valut un regard réprobateur. Seul Gabriel avait le droit de le nommer ainsi. Il ne prit pas la peine de le corriger une seconde fois, commençant à cerner le personnage.
« Comme c’est toi qui as la batte, je te laisse décider de la direction à prendre. »
Avec un peu de chance, après quelques pas il se ferait attaquer et l’archange serait débarrassé d’un poids. Il valait mieux se méfier quand Lucifer octroyait un semblant de liberté, il ne manquait pas d’imagination pour trouver des moyens de se venger. Si le jeune homme ouvrait la marche, il y avait fort à parier que le beau diable se montre particulièrement agaçant. Il avait déjà dans l’idée de le piquer du bout de son bout de bois et de faire mine de ne rien remarquer d’inhabituel. Son principal talent était de faire tourner les autres en bourriques et de les pousser doucement mais sûrement dans la paranoïa puis la folie. On pouvait dire qu’il était précurseur dans l’art de la torture. Sa préférée restant la manipulation psychologique. Elle avait l’avantage de pouvoir s’exécuter sans le moindre outil si ce n’était sa langue bien pendue. Le fait qu’il tente de le rassurer le mit mal à l’aise, Lucifer n’avait pas l’air si déboussolé, quoiqu’il n’avait pas croisé son reflet depuis son arrivée ici. Difficile de trouver un miroir dans un tronc arbre me direz-vous.
« Merci Aidi, mais je ne suis pas un gosse perdu dans la forêt, pas besoin de me tenir la main non plus. Si t’as peur, par contre, tu peux me donner la batte, je saurai en faire bon usage. »
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Sam 18 Mar - 21:51
Lucifer n'avait certainement pas l'apparence la plus sympathique, mais c'était Aidan qui avait naturellement une aisance, encore plus avec les personnes terrifiantes, ne lui demandez pas pourquoi. Depuis l'adolescence, il côtoie les quartiers mal famés, les gens peu recommandables, sans pour autant participer à leurs magouilles, il n'était qu'un acheteur de produits illicites après tout, mais ces gens-là restaient des humains et comme tous, ils avaient des envies, des besoins, pas toujours de commettre des actes monstrueux. Il n'y avait pas vraiment de personnes malfaisantes pour Aidan, chacun avait sa part de bonté et sa part de noirceur, si on donnait aux gens l'occasion d'être simplement eux-mêmes, sans étiquette, la plupart se révélaient en réalité des gens comme il en a tant d'autres, qui ont fait de mauvais choix ou qui ne l'ont pas eu. Aidan était un peu comme leur mascotte, leur petit protégé, mais il avait perdu aussi tout cela avec ce qui était arrivé dans ce monde.
- J'ai l'air d'un psy, franchement ? Je t'analyse pas, c'est un fait ! Et puis, Lucifer, soit, mais avant d'être "le diable" tu as été un ange ou je me trompe ? Il me semble que le rôle du diable, c'est de tenter les hommes, non ? Si c'est ça, c'est trop tard pour ma part, Gourmandise, Paresse et Luxure... j'ai cédé il y a déjà bien des années.
Il haussa les épaules, Lucifer pouvait le juger, il n'était qu'un simple humain après tout et oui, il avait des faiblesses comme tout le monde, des défauts, même si pour lui ce n'étaient pas des défauts. En quoi était-ce un défaut de profiter de la vie ? On n'en a qu'une, contrairement à celle de Lucifer qui n'avait pas de fin, ce n'était pas la même chose pour les humains et Aidan était bien décidé à profiter de chaque instant de sa vie. Bien que cela avait été contrecarré avec la pandémie et maintenant, ce monde qu'il ne connaissait pas. Quoique, cette rencontre avec Lucifer était loin d'être déplaisante. Bien que c'était peut-être unilatéral étant donné la tête que tirait Lucifer, Aidan était presque sûr que s'il pouvait le tuer en cet instant, alors il le ferait, mais il n'avait que cette branche un peu inutile, et surtout, il se retrouverait de nouveau seul. Il ne savait pas ce que Lucifer en pensait, mais pour sa part, il n'avait pas apprécié la solitude de ces nombreux mois. Il eut un petit rire alors que Lucifer l'incitait à choisir la direction à prendre.
- J'imagine que si je ne prends pas la bonne direction, je vais le regretter ?
L'intuition d'Aidan lui disait que ce n'était pas innocent qu'il le laisse choisir alors qu'il était visiblement tombé sur une personne qui ne supporte pas de ne pas avoir le contrôle de la situation, il fallait donc qu'il s'attende à l'entendre se plaindre tout le long du chemin, des reproches, des propos agaçants. Sauf que Lucifer ne connaissait pas encore vraiment Aidan et que pour lui courir sur le système, il fallait vraiment le faire, car ce n'était encore jamais arrivé. L'inverse était probablement plus vrai toutefois, vu comment Aidan prenait ses aises malgré le fait que Lucifer n'y adhère pas du tout. Ça faisait longtemps qu'il avait compris qu'on ne pouvait pas plaire à tout le monde et tout aussi longtemps qu'il s'en fichait. Il haussa les sourcils et ouvrit la bouche d'un air choqué alors que Lucifer répondait sans détours après qu'Aidan a essayé de le rassurer, bien que sa réaction était loin d'être réellement surprenante.
- Attends, est-ce que tu viens de me donner un surnom là ? Fais attention, on va finir par croire que t'es sympa, c'est pas très bon pour ton image ça !
Bon d'accord, peut-être que là, il se moquait un peu. En même temps, ça faisait dix minutes qu'il lui expliquait qu'il était le diable et qu'il s'appelait Lucifer et qu'il n'était certainement pas le genre de personne qu'on prend à la légère. Aidan ne s'attendait donc pas à ce qu'il finisse par lui donner un surnom, même pour donner le change, alors oui, cela l'amusait quelque peu.
- Je sais que tu n'es pas un enfant, Lucifer. Mais je sais ce que c'est la solitude et je veux que tu saches, que je suis là, même si pour toi, je ne suis encore qu'un inconnu.
Il lui tendit la batte de baseball, l'incitant à la prendre puisque visiblement, il tenait tant à l'avoir, cela lui convenait. Une preuve de confiance de la part d'Aidan qui savait que ce geste pouvait se retourner contre lui à tout moment. Il voulait donner sa chance à Lucifer après tout.
Invité
Lun 8 Mai - 21:53
L'air renfrogné, Lucifer paraissait aussi aimable qu'une porte de prison, bien qu'il laisse échapper un rire dénué d'humour car il avait entendu ces termes nombres de fois auparavant. Ce vieux refrain du beau diable qui tente les pauvres humains sans défense, sans qui le monde serait un véritable Paradis. Il claque des doigts, reproduisant inconsciemment ce geste par lequel il se débarrassait de ce qui le dérangeait, y compris ses frères. S'il n'en était pas fier, l'archange ne niait pas que son manque de patience se traduisait souvent par des accès de colère menant à une violence inconsidérée. Une chance pour Aidan qu'il soit incapable du moindre mal, sinon il aurait déjà fini en gentil toutou obéissant, car s'il rêvait de le faire disparaître, il ne voulait pas complètement perdre cette compagnie qui rompait son habituelle solitude.
« Avec un calepin et des lunettes, on n'y verrait que du feu ! Rectification, je suis un ange, ce qui ne m'empêche pas d'être le diable, et les humains n'ont pas besoin de moi pour être tenté par quoique ce soit ils se débrouillent très bien tout seuls. Et t'en fais pas, ce ne sont pas quelques coups tirés à gauche à droite ou à manger trop gras qui vont te faire atterrir en Enfer. »
Il était sans doute inutile de prêcher la bonne parole auprès de cette paroisse étant donné qu'Aidan avait l'air aussi croyant qu'il était cul de jatte. Mais Lucifer ne pouvait s'entendre dire de telles inepties, son rôle était de garantir l'équilibre en portant la Marque et de gouverner les Enfers, rien d'autre. Jamais il n'avait été question qu'il se balade sur Terre et corrompt les âmes, cela venait de la psychée fertile de quelques hurluberlus persuadés de détenir la science infuse. Des récits auxquels Aidan ne semblait pas lui-même croire, il n'avait pas la tête d'un psy, ni d'un cueilleur de champignons, il avait plutôt la gueule du type un peu paumé qui se laissait vivre. De ceux qu'il croisait régulièrement dans les bas-fonds parce qu'ils se donnaient l'illusion d'être heureux alors qu'ils bafouent leur morale et leurs principes. Ils gâchent leur vie à s'enivrer de petits plaisirs éphémères, et à peine fermaient-ils les yeux qu'ils se retrouvaient à la merci d'une horde de démons. C'est bien ce qu'il reprochait à l'humanité, on lui donnait tout et elle arrivait à tout détruire, à commencer par elle-même.
« Je te laisse la surprise, mais rassure-toi, je suis aussi inoffensif que toi pour l'instant. »
L'expression purement outrée d'Aidan lui tira un sourire satisfait qui retomba aussitôt que le brun reprit la parole. Lucifer secoua la tête avec un roulement d'yeux exagéré, car le tressaillement de ses lèvres trahissait son véritable amusement quant au panache de son interlocuteur. Il avait pris l'habitude de donner des sobriquets à défaut de pouvoir se souvenir des noms, un contrecoup de sa très grande fratrie qui n'avait cessé de croître jusqu'à la disparition de son paternel. Ce n'était donc ni flatteur ni une preuve d'appréciation de sa part, sauf qu'il n'allait pas avouer qu'il n'était pas physionomiste pour un sou. Ça faisait plus tâche encore sur son CV déjà bien garni.
« Tu t'octroies bien le droit de m'en donner un, je ne vois pas pourquoi je m'en priverai, ni en quoi ça pourrait ternir mon image, car même si tu criais sur tous les toits combien je suis sympa, pas sûr qu'on te prenne au sérieux ou qu'on te laisse en liberté. »
Définitivement, Aidan était bien plus perceptif qu'il ne le laissait paraître. L'archange resta interdit, trop surpris par la facilité avec laquelle cet humain le cernait et arrivait à éveiller sa sympathie avec de simples mots. Des mots qui résonnaient en lui car ils étaient sincères, empreints d'une empathie qui lui coupait le sifflet. Il le contempla quelques secondes avant de détourner le regard pour échapper à sa propre vulnérabilité.
« Personne ne devrait connaître la solitude, c'est pour ça que tu peux compter sur moi, Aidan. »
Sur ces mots, l'archange saisit la seule arme à leur disposition, scellant ce pacte tacite qu'ils venaient de passer sans trop savoir où s'en trouvaient les limites. Est-ce qu'Aidan s'engageait jusqu'à ce qu'ils sortent de la forêt, ou se projetait-il bien plus loin ? Lucifer s'abstient de poser la question, se contentant du simple fait que quelqu'un soit prêt à lui accorder sa confiance sans même le connaître.
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Dim 11 Juin - 20:03
Si Aidan avait un semblant de jugeote, alors il ne répondrait pas aussi nonchalamment à une personne aussi importante que le diable, mais ce ne serait pas Aidan dans ce cas. Ce serait un type complétement banal qui juge les autres sans même les connaitre, et ça, ce ne serait jamais lui. Aidan préférait de loin découvrir les gens, sans à priori, quitte à être déçu ou à se prendre un mur. Il n'était pas du genre insistant, fort heureusement sinon il se ferait certainement casser la gueule souvent. Car oui, en plus, Aidan était non-violent. Mais attention à l'eau qui dort, parce qu'il est peut-être non-violent, mais ça ne veut pas dire qu'il ne sait pas se battre. Il écouta toutefois ce que Lucifer avait à dire sur sa condition d'archange, amusé par le fait qu'il le compare à un psy alors qu'Aidan en était vraiment l'opposé.
- Oh ça je me doute, c'est pour ça que tu t'es rebellé contre Dieu, non ? Parce que les humains étaient si imparfaits qu'ils ne méritaient pas autant son affection ? Enfin, si on peut parler d'affection. Qu'est-ce qu'il faut dans ce cas pour terminer en enfer ?
C'était qu'il était curieux Aidan, de tout ce que Lucifer avait à lui apprendre, sa version des faits, son histoire, dans quel genre d'endroit, il avait vécu et aussi comment fonctionnait l'enfer en fin de compte, car Aidan pensait depuis bien longtemps qu'il y finirait, mais Lucifer semblait dire que ce n'était pas aussi simple d'y atterrir. De son point de vue, c'était normalement le paradis qui semblait être un endroit chiant et select qu'il n'avait pas spécialement envie de connaitre. étrangement. Lucifer quant à lui était quelqu'un d'assez curieux, pas dans le sens où il semblait avoir de la curiosité, mais Aidan en avait pour lui en tout. Quoi de plus naturel après tout, c'était le premier être humain (?) qu'il rencontrait à part Eva depuis que son monde avait été bouleversé.
- Et tu penses que je suis inoffensif ?
Il l'était vraisemblablement dans le sens où il n'était pas violent, mais Lucifer n'était pas censé le savoir et dans les deux, il était le seul à avoir vraiment une arme, donc il n'était pas sûr que ce terme soit adapté, bien qu'il ne montrerait aucune hostilité à l'égard de Lucifer, l'archange était peut-être peu aimable, mais il se déridait au fil de la conversation, il ne semblait pas être un mauvais bougre, contrairement à ce qu'il souhaitait visiblement afficher ou ce qu'il pensait de lui-même. Aidan n'était pas le genre de personne qui allait lui jeter la pierre, Lucifer avait visiblement du mal avec les gens et les humains encore plus, à part montrer sa bonne foi, il ne pouvait pas faire grand-chose de plus.
- Mais ne t'en prive pas, ne soit juste pas surpris que je t'apprécie dans ce cas. Je sais pas pour les autres, c'est pas important ce qu'ils en pensent, si ?
Il haussa les épaules. Aidan n'avait jamais été attaché à l'image qu'il renvoyait et encore moins à ce que pouvait penser les gens de lui, il vivait comme il l'entendait, sans soucis. Probablement de plaisirs éphémères, oui, mais c'était mieux que de se tuer au travail, non ? C'était sa vision des choses en tout cas, que cela plaise ou non était le dernier de ses soucis. Il ne rata pas l'effet de ses mots ni la vulnérabilité que Lucifer tenta de cacher, il était heureux d'avoir réussi à trouver les bons mots et laissa Lucifer prendre la seule arme qu'ils avaient à disposition.
- Je suis bien d'accord avec toi. Il semblerait que nous ayons plus en communs que ce qu'on imaginait.
Il sourit doucement et prit finalement la direction qui semblait l'appeler, même s'il ignorait encore si c'était la bonne direction ou non.
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"A living Hell" ft. Aidan Hearst
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