(Abandonné) Welcome to the TARDIS. feat Doctor Eleven

Les êtres humains étaient globalement terriblement communs, et peu d'entre eux avaient les moyens de rivaliser avec un Seigneur du Temps sur le plan du savoir, mais le Docteur les avait toujours trouvés fascinants, surtout avec leur nature à rêver et à s'émerveiller, mais aussi à savourer chaque moment de leur existence comme si c'était le dernier. Une personne qui était capable de vivre plusieurs millénaires en passant d'un visage à l'autre ne pouvait complètement avoir cette considération de la vie, et c'était pourquoi les êtres humains le fascinaient. C’était l'une des raisons qui le poussait à prendre des compagnons de route, même s'il avait conscience que leur voyage serait éphémère comparé au sien.

Mais dans ce monde, il n'était plus un Seigneur du Temps qui voyageait au gré de ses envies avec des compagnons qu'il avait choisis. Il était un professeur qui devait enseigner des notions ennuyeuses de physique bien au-dessous de ses compétences, parce que les élèves n’avaient pas le niveau. On ne pouvait évidemment pas demander à un être humain de connaître les forces physiques maîtrisées par les Seigneurs du Temps, et il y avait bien d'autres travaux que la dynamique temporelle qui auraient pu passer pour du charabia aux yeux de toutes ces personnes. Mais le Docteur faisait ce qu'il pouvait pour rendre l'expérience intéressante.

Il y avait quand même des élèves intéressants, soit pour leurs compétences naturelles en physique, soit de par leur personnalité. C’était ceux qu'il aurait choisis pour l'accompagner s'il avait encore le TARDIS à sa disposition. Dolores Beauty étaient de ceux-là. Il aimait sa personnalité et elle avait tout donné pour obtenir ce qu'elle voulait. Elle n'avait pas hésité à lui poser des questions chaque fois qu'elle ne comprenait pas quelque chose et elle avait montré qu'elle était déterminée à obtenir son année quelle que soit la force qu'elle devait mettre pour y arriver. Ce comportement avait plu au Docteur qui s'était attaché à cette petite personne.

Maintenant qu'il avait récupéré son TARDIS, elle était de celles à qui il avait envie de montrer son jouet et ce dont il était capable. Il l'avait donc invitée à venir le rejoindre afin de lui proposer une petite balade à l'intérieur de la ville, puisqu'il n'était pas parvenu pour le moment à en sortir même avec sa machine spatio-temporelle. Quelque chose bloquait le TARDIS aussi clairement que les habitants de cette ville. Mais le Docteur s'en contentait, déjà trop heureux de pouvoir à nouveau en caresser la table de commande.

« Toutes mes félicitations », s'enthousiasma-t-il, quand elle lui annonça avoir réussi son année. « Je vous ai peut-être apporté mon aide, mais c'est vous qui avez fait le travail. »

Il était impatient de passer à la suite et de savoir ce qu'elle allait penser de sa machine. Il n’attendit donc pas plus longtemps pour lui expliquer ce qu'ils étaient venus faire ici. Elle devait déjà trouver ça bizarre qu'une cabine de police apparaisse soudainement à un endroit où elle n’était jamais allée, mais une fois qu'elle serait entrée à l'intérieur, son étonnement dépasserait certainement celui qu'elle éprouvait actuellement. Il sourit malicieusement comme s'il préparait une excellente surprise ce qui était, somme toute, le cas.

« Eh bien je viens de récupérer quelque chose qui m'était précieux, et j'avais envie de partager cela avec vous », dit-il avant d'ouvrir en grand la porte du TARDIS et de l'inviter à entrer. « Je vous en prie, après vous. »

S'il y avait bien une chose qui pouvait faire plaisir au Docteur, c'était de voir l'enthousiasme de l'un de ses protégés face à la machine formidable qu’était le TARDIS. Il avait pris l'habitude de s'entendre dire que c'était plus grand à l'intérieur avec un sourire fier et le cœur au bord des yeux. C’était au travers de l'émerveillement de ces personnes là que le Docteur pouvait réellement ressentir le côté extraordinaire de ce qui faisait partie du quotidien pour lui. C’était de cette façon qu'il avait l'impression de vivre et non plus juste de survivre comme le ferait n'importe quel Seigneur du Temps. C’était pour cette raison aussi qu'il avait choisi la terre.

Il la laissa découvrir le TARDIS, entrer, ressortir, en faire le tour, et se décider à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'elle avait enfin vu l'intérieur de la machine. Il la laissa s'enthousiasmer et savoura le bonheur de voir ses yeux briller tout en posant mille questions sur le pourquoi et le comment et attendait simplement qu’elle lui laisse la parole pour lui répondre. La réponse ne serait pas aussi compliquée que les questions mais le Docteur tenait à lui laisser profiter de chaque instant de cette nouvelle découverte. Il savait ce que cela représentait pour un être humain et c'était un moment à savourer.

« Il s'appelle le TARDIS. C’est une machine qui permet de voyager dans l'espace et le temps. Nous les faisons pousser sur ma planète. Comme je vous l'ai dit, je viens seulement de le récupérer. Il ne pouvait donc pas être là depuis tout ce temps, mais le TARDIS permet de voyager dans l'espace et le temps, enfin exclusivement dans l'espace et à l'intérieur de cette ville actuellement. Mais j’y travaille. »

Autant dire que cela ne servait à rien. Jusqu’à présent, ce n'était pas parce qu'il avait le TARDIS qu'il arrivait à en apprendre plus sur la ville où il se trouvait et sur les conditions dans lesquelles les choses se déroulaient. Mais il ne désespérait pas et espérait toujours trouver une solution pour se sortir de ce guêpier. En attendant, il pouvait au moins profiter d'avoir retrouvé son ami de toujours et il pouvait aussi émerveiller ceux parmi ses rencontres qui étaient curieux de savoir ce que pouvait bien être ce genre de choses et à quoi cela ressemblait.

« Ca vous dit un petit tour ? » demanda-t-il d'un air complice.

Le Docteur était toujours heureux de constater l’effet que cette machine avait sur les gens. L’admiration et la fascination qu’une boîte bleue plus grande à l’intérieur avait toujours fait chaud au cœur du Docteur. Il aimait qu’on l’admire lui et sa machine. Il avait toujours aimé ça. Le Docteur dans son Tardis qui aimait être admiré. Il n’oublierait jamais le regard que la petite Amy avait posé sur lui alors qu’elle n’avait qu’une dizaine d’années. Face à la technologie des Seigneurs du Temps, tout le monde était un enfant. C’était par cette découverte, cette image de la découverte que le Docteur pouvait encore vivre avec émotion ses voyages.

Voyage qu’elle n’avait pas compris pouvoir faire. Elle avait cru qu’il l’invitait à entrer alors qu’elle était déjà à l’intérieur, ce qui serait vraiment idiot de sa part. Mais elle n’avait pas saisi qu’il était en train de lui proposer le plus extraordinaire des voyages, de tester une balade à bord du TARDIS. Tout le monde n’avait pas ce privilège. Il n’aimait pas les soldats, il n’aimait pas les gens qui pouvaient vivre aussi longtemps que lui. Il avait besoin de paix, d’innocence et de ravissement. Il avait besoin de sentir qu’il parvenait à forcer l’admiration de certaines personnes.

« Non, je veux dire, partir en vadrouille, avec le TARDIS, un petit voyage pour voir ce que ça fait, ça vous tente ? »

Il haussa un sourcil face à une autre personne qui aurait le pouvoir de voyager dans l’espace et le temps. Au début, il pensa à un autre Seigneur du Temps, pourquoi pas à une autre occurrence de lui-même. Mais le savoir des Seigneurs du Temps n’était pas un pouvoir, et la jeune fille semblait vraiment surprise face au TARDIS. Il était donc difficile de penser qu’il s’agissait de quelqu’un originaire de la même planète que lui. Mais il était tout-de-même curieux de ce qui pouvait bien se passer pour cette personne. C’était quelque chose qu’il avait en lui, peut-être bien, mais c’était quelque chose que le Docteur ne manquait pas de lui envier.

« Et comment ça se passe pour lui ? Je veux dire, il fais ça tout seul ? Je veux dire… sans machine ? »

D’habitude, c’était le Docteur qui partait dans tous les sens et tenait des propos à la limite de la cohérence pour quelqu’un qui n’était pas dans sa tête. Mais pour une fois, c’était quelqu’un d’autre qui le faisait et le Docteur était à peu près sûr que cette femme n’était pas une autre incarnation de lui-même. Il était donc intrigué et amusé par son énergie et cela lui confirmait qu’elle était la candidate idéale pour l’emmener faire un tour dans le TARDIS. Il n’allait pas pouvoir lui faire découvrir les voyages comme chacun de ses précédents compagnons mais ce serait un minimum.

« Alors ! En route ! »

Cet homme inconnu faisait donc les calculs lui-même. Ce n’était déjà pas facile de se fier aux calculs du TARDIS et du tournevis sonique, il fallait les interpréter, s’assurer qu’ils n’étaient pas faussés. Le jugement du TARDIS pouvait être faussé s’il n’était pas dans son état normal. Ca n’arrivait pas souvent, mais il fallait parfois surveiller. En tout cas, la simple idée de faire tous les calculs tout seuls sans l’aide de la technologie lui donnait déjà mal à la tête. Il fit une grimace en y songeant et la regarda en haussant un sourcil. Il plaignait le pauvre gars.

« Dur perspective. Je préfère que ce soit le TARDIS qui fasse les calculs, ou mon tournevis sonique. Je ne suis pas sûr que je ne me tromperais jamais. Et je ne tombe déjà pas souvent au bon endroit. Oups, j’aurais peut-être pas dû vous dire ça. »

La curiosité de cette femme était palpable. Elle voulait tout savoir sur le TARDIS. Il ne donnait jamais la façon de le piloter. La seule qui avait pu l’avait su spontanément, ou le TARDIS le lui avait dit, il n’en était pas sûr. Il n’avait jamais posé la question à River. En tous les cas, Dolores n’allait pas apprendre à piloter le TARDIS, mais il était quand-même flatté pour son intérêt. Il se contenta d’appuyer sur tous les boutons et de le mettre en route, il était évident que cela allait les entraîner vers le danger mais peu lui importait.

« Autant vous montrer ! », dit-il en s’accrochant et avant de se diriger vers la porte une fois le TARDIS stabilisé. « Tadam ! »

Ce n'était peut-être pas rassurant alors qu'elle n'avait pas l'habitude de voyager dans le TARDIS d'avouer à son élève qu'il arrivait régulièrement que sa machine ne l’emmène pas à l'endroit qu'il avait demandé. Ses compagnons réguliers le savaient pertinemment et cela faisait même partie du quotidien pour la plupart d'entre eux, mais la demoiselle n'en était pas encore là et lui faire peur n'était peut-être pas la meilleure idée que le Docteur ait pu avoir. Mais il était de notoriété publique qu'il avait tendance à gaffer, et ce moment n'était pas différent des autres. De toute façon, de ce qu'il avait pu expérimenter depuis qu'il était dans cette ville, on ne pouvait pas vraiment dire que les dangers soient importants ou graves.

L’annonce avait eu le mérite de la sortir de ses pensées. Le Docteur n'était pas en colère contre elle parce qu'elle ne l'avait pas écouté pendant un moment. Il lui arrivait tellement souvent de ne pas écouter les autres qu'il s'agissait presque d'un comportement normal à ses yeux. Et puis, elle venait de découvrir l'intérieur du TARDIS et il pouvait parfaitement comprendre que cela la fascine au point de ne plus pouvoir écouter ce qu'il avait à dire. Mais évidemment, l'imprécision de sa maîtrise du TARDIS n'était pas des plus rassurantes pour quelqu'un qui venait de découvrir l'objet. Voilà ce qui se passait quand on était un Seigneur du Temps qui avait été volé par une machine désireuse de partir en balade.

« Ne vous en faites pas, je ne sais peut-être pas où nous allons, mais le TARDIS oui, et je lui fais entièrement confiance. »

Il lança les commandes et la vit surprise et se raccrocher à la console comme il valait mieux le faire lorsque l’on voyageait dans le TARDIS. Les mouvements et le bruit si familiers de la boîte bleue firent sourire le Docteur. Il l'aimait vraiment sa machine et il ne faisait aucun doute qu’elle était une des choses les plus parfaites de ce monde. Retrouver sa machine était l'expérience la plus précieuse qu’il ait vécue dans cette ville jusqu'à présent. Cela dit, il n'avait pas encore retrouvé tout ceux qui l'entouraient et il n'était pas impossible que quelqu'un vienne supplanter le retour de son TARDIS. Mais il faudrait vraiment que ce soit quelqu'un de spécial.

En voyant la ville s'étaler sous ses pieds, et le Docteur adressa un sourire à Dolores qui semblait fascinée par l'expérience. Il ne savait pas trop ce qu'il avait eu l'intention de lui montrer mais le TARDIS avait fait un choix, en s'arrêtant en plein vol pour montrer l'effet que cela faisait à sa toute nouvelle passagère. Elle avait les yeux qui brillaient face à ce décor somptueux et à cette impression vertigineuse. Le Docteur donna de petits coups affectueux au mur de sa cabine bleue, comme de petits à coups tendres à une personne qu’il aimait. Parler à son TARDIS avait toujours été particulièrement naturel.

« Tu voulais lui en mettre plein la vue, ma belle ? »