Bienvenue dans le clan familial [PV Nymphadora Tonks]

Encore une fois, Nymphadora ne pouvait pas savoir à quel point ses compliments pouvaient toucher Françoise. Il était clair et net que la jeune justicière avait pour habitude de renforcer tout ce qui faisait sa force humaine. Elle n'en avait pas le choix puisque c'était le seul moyen pour pouvoir affronter les bandits. elle avait dû user de ruse, s'entraîner dur et planifier énormément de choses pour pouvoir devenir aussi forte et douée qu'elle l'était actuellement. De fait, elle savait pertinemment à quel point Dora pouvait être dans le vrai.

« Tu sais qu'il existe des personnes comme ça, qui ne possèdent pas de pouvoir et qui se battent avec leur ruse, leur maîtrise des arts martiaux et parfois de la technologie. J'ai entendu parler d'un certain nombre de héros dans cette ville, dont certains n'étaient pas beaucoup plus âgés que moi. »

Fantômette avait même le même âge qu'elle. Mais ça n'aurait pas été très malin de le mettre en évidence si elle ne voulait pas qu'on découvre qui elle était. En ce qui concernait les lois qui avaient été forgées dans ce monde, Françoise ne pouvait s'empêcher de se demander quelles en étaient les bases. Il y avait des éléments de loi qui étaient assez évidents, d'autant plus quand on considérait qu'il y avait la présence d'une force de police. À partir de là, il était évident qu'il y avait des personnes qui respectaient les lois et d'autres qui les enfreignaient. Il fallait établir la limite. Le problème était que les justiciers qui avaient des pouvoirs ou de la technologie se situaient parfois presque plus à la limite que certains bandits. Françoise essayait, pour sa part, de ne pas les franchir.

Sa nouvelle sœur ne semblait pas tellement au fait pour ce qui était de respecter les règlements. La plus jeune était persuadée que son aînée n'était pas du genre à braver la loi pour causer du tort à qui que ce soit, mais elle pouvait peut-être jouer avec les limites sans pour autant chercher à faire de mal. Il existait des personnes un peu facétieuses qui avaient tendance à faire ce genre de choses, pour faire des blagues par exemple. Les dépositaires de l'autorité n’appréciaient pas mais ce n'était pas forcément bien méchant.

« J'imagine qu'il y a des choses universelles, comme le fait de ne pas commettre de meurtre, mais toutes les populations font parfois les choses à leur sauce et il peut être compliqué de discerner les limites et de s'accorder dessus. Cela dit, je me demande quand-même de quelle façon tu ne respectes pas les règles. Quel genre de bêtises aimes-tu faire ? »

Dora ne pouvait pas savoir à quel point elle faisait chaud au cœur de Françoise en lui assurant qu’elle admirait les personnes qui étaient capables de protéger le monde sans avoir de pouvoir particulier. C’était typiquement ce qu’elle faisait en protégeant le monde sous son apparence de Fantômette. Bien-sûr, elle n’allait pas révéler à sa nouvelle sœur le magnifique compliment qu’elle venait de faire. Elle ne pouvait pas complètement lui dire la vérité, mais ça ne changeait rien à ce qu'elle ressentait et qui lui faisait du bien. Elle ne put d'ailleurs pas retenir un certain sourire qu’elle dissimula rapidement pour poursuivre la conversation.

Il fallait bien établir des règles pour qu’un monde, une société, quels que soient les membres, fonctionne. Il fallait une gestion de la société. La loi du plus fort pouvait fonctionner, mais il fallait que tout le monde y adhère et si ce n'était pas le cas et que suffisamment de personnes s'y opposaient, la loi du plus fort se condamnait elle-même puisque le groupe était plus fort et choisissait une autre voie. Une fois le chemin choisi, Il fallait trouver des personnes pour les faire respecter, une police. Et puis, il y avait les gens qui n'étaient pas en accord avec la police ou bien qui estimaient que celle-ci n'était pas en mesure de faire respecter ses décisions, ou encore ils voulaient l'aider. Ces personnes décidaient de représenter la justice et il fallait reconnaître qu'elles n'étaient pas obligées d'avoir des pouvoirs mais que c'était plus facile comme ça.

« Il y en a toujours qui justifieront le meurtre. Mais quand la société se compose majoritairement de personnes qui viennent d'univers divers et variés comme ici, qui ne sont généralement pas ceux qui pensent que le meurtre est une solution envisageable, c’est ce qui gagne au moment de mettre les lois en place. Après, je ne suis pas certaine que ça les empêche de mettre en place leurs propres lois. »

Mais ce qui l’intéressait le plus en ce moment, c’étaient les bêtises que pouvait commettre sa sœur. Comme n'importe quel membre d'une nouvelle famille pouvait le faire, la jeune fille s'intéressait aux membres de sa nouvelle famille et étrangement, c’étaient toujours les bêtises qui attiraient le plus l'attention des sœurs les unes avec les autres. Il était quand même amusant de constater que le fait que Françoise soit considérée comme une enfant plutôt sage et obéissante ne lui enlevait pas la facétie naturelle que tous les adolescents pouvaient avoir. Elle faisait preuve de plus de sérieux dans certains domaines mais pas dans tous. Et elle savait que c'était aussi pour ça que Ted l'avait prise en amitié. Il aimait son sens de l'humour.

« Tu es une tête de mule, ce n’est pas bien méchant. Cela dit, c’est vrai que dans une brigade, ça peut ne pas être bien vu. Je me demande… à Poudlard, tu avais des choses amusantes à faire, dans le genre bêtise ? Je me demande la différence avec une école ordinaire. »

Une école, c'était supposé être un endroit où il fallait filer droit et ce n'était pas seulement dans une école de magie comme Poudlard que cela se vérifiait. Alors, forcément, il était évident que Françoise n'était pas surprise par les propos de sa nouvelle sœur sur son école. Mais avec Ficelle et Boulotte comme meilleure amie, elle savait pertinemment qu'il y avait toujours un certain nombre d'élèves qui étaient prêts à faire le nécessaire pour ne pas respecter le règlement. Elle avait elle-même manqué à quelques règles en acceptant de lire le contenu des mots de Ficelle en classe.

Mais il était clair que les bêtises que Ficelle et ses amies faisaient n'avaient absolument rien de commun avec ce qu’étaient capable de faire les élèves de Poudlard. Elle ne comprenait pas vraiment tous les propos de sa nouvelle sœur mais elle avait l'impression qu'il y avait derrière tout cela beaucoup de choses passionnantes et il fallait absolument qu’elle en sache plus. Elle était vraiment curieuse à propos de l'univers de son père adoptif à qui elle était tout particulièrement reconnaissante d'avoir pris soin d'elle pendant toutes ces années. Sans lui, elle ne serait pas vivante aujourd'hui.

« Qu'est-ce que c'est que toutes ces choses ? Est-ce que les savons sauteurs ont un rapport avec les cordes à sauter ? Mes copines aimaient beaucoup jouer à la corde à sauter, mais je dois avouer que je n'ai jamais imaginé faire ça avec du savon. »

Elle se demandait quand-même pour quelles raisons une école serait aussi menaçante avec ses élèves en leur parlant d'exclusion à tous les niveaux. Ce n'était pas le cas à Framboisy, mais ce n'était pas non plus comme s'il pouvait y avoir un grand nombre d'écoles où envoyer les élèves s'ils ne se comportaient pas correctement. Cela dit, ses amis avaient pu constater à plusieurs reprises qu'il y avait quand même une certaine forme de sévérité et leurs inventions en tout genre n'avaient jamais manqué de faire sortir de ses gonds Mademoiselle Bigoudi.

« On n’était pas tant que ça menacés d'exclusion, dans ma classe, mais ce n'était qu'une petite école dans une petite ville et je ne pense pas que nous aurions eu la possibilité d'être envoyés ailleurs. Et puis, la d'où je viens, on n’exclut pas vraiment les enfants à l'école primaire. Mais Ficelle et Boulotte, mes meilleures amies, avaient souvent des lignes à copier, parce qu'elles n'écoutaient pas le cours ou qu'elles amenaient des choses étranges en classe. Une fois, Ficelle a ramené une coccinelle qu'elle voulait entraîner à faire des cabrioles. Mademoiselle Bigoudi a été vraiment très surprise en la confisquant. »

Françoise n’avait jamais vraiment pratiqué les farces et attrapes. Magique ou non, ça ne faisait pas partie des choses que l’on trouvait en grande quantité à Framboisy. Et quand elle avait eu l’occasion rare d’y être confrontée, elle n’avait jamais hésité à s’en servir pour piéger des bandits et ce, de façon humoristique. Elle était donc étrangement idéale, même si on ne s’en apercevrait pas au premier abord, comme petite sœur de quelqu’un comme Nymphadora Tonks. Si elle avait été à Poudlard, ce seraient certainement les élèves qui s’en prenaient à leurs camarades innocents qui auraient pris. Françoise était toujours en train de défendre les innocents.

Elle n'avait jamais imaginé des savons qui pouvaient sauter eux-mêmes et mousser à l'endroit où ça leur convenait, mais c'était une bonne idée pour faire une blague à quelqu'un. Et puis, les soirées mousses que ça impliquait pouvaient être amusantes. Peut-être que certains auraient envie de s'en servir de manière délibérée et non pas pour faire une blague. Françoise avait toujours l'esprit pratique dans ce genre de moment. En tout cas, cela devait avoir quelque chose de très surprenant de se faire sauter au visage par un savon. Pour autant, cela pouvait devenir pratique si celui-ci se mettait à vous laver.

« Ca doit être déroutant, mais je comprends que ça puisse amuser. Ce serait quand même utile si le savon vous frottait le visage et vous nettoyait sans que vous n'ayez rien à faire. »

Elle pouffa. Elle aurait quand-même été très curieuse de voir tout ce qu'il était possible de faire comme farces et attrapes dans un monde magique mais elle se doutait qu'il y avait peu de chance pour qu'elle puisse le savoir, d'autant moins que ce n'était probablement pas le genre d'objet qui avait été ramené dans ce monde. En tout cas, s’il on menaçait les élèves d'exclusion parce qu'ils avaient fait sauter un savon sur quelqu'un, c'était vraiment exagéré de son point de vue. Sauf si ça avait été fait d'une manière dangereuse pour la personne concernée.

« En tout cas, ça m'a l'air bien innocent pour recevoir une exclusion comme punition. »

Tout ce que sa sœur retenait de ses confidences, c'était l'histoire de la coccinelle et s'il fallait avouer que c'était une histoire assez drôle, il n'empêchait que cette coccinelle avait valu une belle punition à Ficelle. Mais ce n'était ni la première ni la dernière que la grande asperge allait avoir à son actif. Les activités prévues en classe n'étaient pas vraiment celles qui avaient sa préférence, elle trouvait toujours le moyen de faire autre chose, avec pour conséquence la colère et les punitions incessantes de Mademoiselle Bigoudi.

« On n'a jamais eu le temps de savoir si c'était possible. Notre prof a confisqué la coccinelle. Et elle a évidemment abreuvé Ficelle de lignes à copier pour la féliciter de ces capacités de dresseuse d'insectes. »

il n'y avait aucun doute, Nymphadora était une grande sœur incroyable. Françoise n'était pas vraiment le genre de jeunes filles à faire des bêtises et à être particulièrement attirée par ce genre de choses et malgré tout, la façon de se comporter de la jeune femme lui donnait envie de découvrir les bêtises qu'un enfant sorcier pouvait faire à Poudlard. C'était extrêmement surprenant de considérer une telle influence, simplement du fait de la personnalité de sa sœur. Elle était peut-être trop influençable finalement, même si elle ne l'avait jamais pensé en parlant d'elle-même.

C'était assez logique de se dire que les sorciers avaient beaucoup de choses qu'il n'avait plus à faire eux-mêmes parce que la magie leur donnait la possibilité de faire autrement. Mais Françoise se disait que plus le temps passait, plus c'était aussi vrai avec la technologie. On automatisait énormément de choses et les êtres humains faisaient de moins en moins de choses eux-mêmes et rencontraient de moins en moins de gens. C'était une façon triste de penser. Mais cela n'attristait apparemment pas Nymphadora. Elle avait l'air plutôt amusée de la situation.

« Ca devient de plus en plus vrai aussi avec la technologie, tu sais. Je me demande si les gens ne vont pas finir par arrêter de penser par eux-mêmes pour préférer laisser la technologie penser à leur place. Ce serait dommage quand même. »

Elle était contente d'entendre que Poudlard n'en était quand même pas à expulser quotidiennement des élèves. Ce ne serait pas le meilleur moyen de les faire progresser que de les condamner d'entrée de jeu. Mais il était certain que la menace pouvait être un moyen efficace pour inciter les élèves à mieux se comporter. Elle avait pourtant l'intuition que ce n'était pas le cas de sa sœur aînée, tout comme ça n'avait pas été le cas de Ficelle non plus. Elle ne se voyait pas élever des coccinelles et elle n'avait pas très bien compris l'intérêt de Ficelle pour elles, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être curieuse à-propos de ce que la jeune femme avait appelé un botruc.

« Je n'ai jamais envisagé l'élevage de coccinelle de façon très avancée mais je suis curieuse, c'est quoi un botruc ? »

Sa grande sœur était très optimiste en ce qui concernait l'humanité, mais Françoise savait bien que le risque dont elle parlait n'était pas si minime qu'on pourrait le croire. En réalité, il n'était pas du tout étonnant de supposer que, un jour, certaines décisions du quotidien soient dictées par des intelligences artificielles et des êtres électroniques pensants, qui analyseraient des données pour expliquer comment les choses devaient être faites. Il ne faudrait pas grand-chose, à son avis, pour qu'une partie de la population en vienne à laisser décider ces analyseurs à leur place. Le résultat serait sans-doute désastreux.

Mais elle comprenait aussi que Dora n'était pas vraiment en train de se voiler la face. Elle était simplement très optimiste sur l'avenir de l'humanité et c'était tout à son honneur. Françoise n'avait pas forcément envie de lui gâcher sa façon de penser avec des réalités qui n'étaient que des prospections, un peu pessimistes de l'avenir de l'humanité. Elle savait qu'il y avait des personnes qui avaient besoin de croire que les choses iraient mieux sans se poser trop de questions. Ça ne la dérangeait pas. Chacun avait bien le droit de fonctionner comme il voulait et de faire ce qui était le mieux pour eux-mêmes. Certains se sentaient mieux à éviter de regarder ce qui pouvait advenir de pire.

« En tout cas, moi je fais partie de ceux qui se refuseront toujours à laisser décider de ma vie à ma place. Qu'il s'agisse de robots ou de gouvernement, il y a des choix que j'estime avoir le droit de faire comme je l'entends. »

Quand on vivait avec des sorciers, il y avait la magie qu'ils étaient capables de faire et il y avait tout le monde magique autour. Tout adolescent qui aimait ce genre de chose avait un jour rêvé de dragons et de licornes, mais le monde des créatures magiques, et Françoise était en train de l'apprendre, était bien plus large et regroupait bien plus de créatures. Il était probable que toutes ne soient pas aussi adorables que les autres, mais ce qui était certain, c'était que sa sœur pensait que la petite créature dont elle était en train de parler, le Botruc, était mignonne et donnait envie que l'on s'occupe d'elle.

« Je n'ai jamais vu de phasme de ma vie. Il faut dire qu'on ne les étudiait pas vraiment à l'école, dans mon monde. Je n'étais pas à une époque où on avait pris l'habitude d'amener des animaux en classe. C'est pourtant une formidable façon d'enseigner, à mon avis. Et ici, je suis arrivée un peu tard. A priori, on n’en présente pas au collège. Mais j'avoue que je serais très curieuse de savoir comment c'est, ces petites créatures. Qu'est-ce qu'elles ont de particulier ? »

Si Françoise n'avait jamais avoué tout haut l'ensemble des pensées et des opinions qu'elle pouvait avoir dans la vie, c'était uniquement afin de se prémunir dans certains cas. Lui éviter de provoquer des réactions dont elle ne voulait pas. Garder un peu de mystère sur sa personnalité. Maintenir la sécurité de son secret. Mais lorsqu'elle se laissait parler à ses propres intentions, ses véritables intentions, elle y mettait une passion et un sens de la justice qui n'avait que peu d'égal. C'était simplement parce que cela lui venait du plus profond d'elle-même et elle n’hésitait jamais à exprimer ce qu'elle avait au fond de son cœur quand elle estimait que le moment était venu. Il n'en fallait pas beaucoup, juste suffisamment de confiance et de conscience pour qu'elle le fasse.

Apparemment, c'était le genre de caractère qui plaisait à sa grande sœur. Elle accueillit avec un enthousiasme certain les paroles de la jeune fille qui sourit et rosit un peu devant le compliment. Elle ne pouvait pas le voir autrement que comme ça, surtout considérant le fait que cette sœur nouvellement trouvée avait du caractère. Il était logique de penser qu'elle puisse apprécier quelqu'un qui en avait aussi. La jeune fille aimait à penser que son caractère et celui de sa sœur s'accordaient. Cela avait au moins le mérite de solidifier encore un peu plus la belle famille qu'ils étaient tous en train de construire.

« Merci. »

Quelque chose qui était difficile à décrire quand on en avait pas un sous les yeux, voilà qui était des plus frustrants, selon l'avis de Françoise. Elle était curieuse de tout et en particulier de ce qui faisait la vie de celui qui avait fait d'elle sa fille de cœur. Elle aurait aimé tout savoir de ce monde et elle ne savait pas s'il y avait un moyen de se documenter. Mais elle évita de montrer trop sa déception. Après tout, Nymphadora était vraiment gentille avec elle et elle faisait de son mieux pour faire passer un bon moment à la jeune fille qui, en ayant conscience de ça, ne pouvait pas faire autrement que de faire tout son possible pour rendre ce moment aussi agréable que sa sœur le faisait.

« J'avais un chat quand je vivais à Framboisy. Il s'appelait Méphistophélès, mais je l'appelais Méphisto. Il était plutôt gourmand mais il était adorable. Il me fait toujours des câlins. »