(Terminé) Une bonne note et des remerciements [PV Françoise] [TERMINE]

Françoise était une bonne élève et dans sa gentillesse et sa générosité, elle n’hésitait jamais à faire partager ses connaissances et ses talents à ses camarades. Quand quelqu'un avait besoin d'aide, elle répondait toujours présente. Toutefois, il y avait certaines personnes avec qui le contact n'était pas le même. Elle avait rencontré Sarah alors que leur arrivée dans ce monde était récente, puisque c'était une autre des élèves de l'école. Un peu plus jeune que Françoise, elle avait ceci de commun avec la jeune justicière qu'elle était une excellente élève qui avait cependant l'envie de s'améliorer sur les sujets qu’elle maitrisait moins.

Il n'avait pas fallu longtemps aux personnes suffisamment intelligentes pour le faire pour se rendre compte que les habitants de ce monde provenaient de lieux et d'époques différents. Par chance, celle de laquelle Sarah venait était une époque où il existait un calendrier. Elle avait donc pu lui donner une date et la jeune justicière avait ainsi pu situer l'époque de sa camarade et de fait, comprendre la majorité de ces difficultés. La première venait du fait que ce qu'ils étudiaient était contemporain. Il y avait bien entendu, les références littéraires et historiques récentes qui pouvaient poser problème. Mais il y avait aussi la technologie que l'enfant ne connaissait pas.

Ce n'était pas compliqué à comprendre pour quelqu'un d'intelligent et la bricoleuse que Françoise était n'avait pas mis longtemps avant de comprendre que l'intelligence de sa jeune camarade n'avait besoin que d'un peu explication de la logique pour que tout devienne évident. Elle n'avait donc pas hésité à tout lui expliquer et la fillette avait rapidement montré qu'elle était à la hauteur des conseils de la jeune justicière. En effet, elle avait rapidement intégré les concepts de base et une fois tout cela en tête, la suite devenait logique.

Quand elle s'approcha d'elle pendant la récréation de ce jour-là, l'adolescente l’accueillit avec un franc sourire. Elle commençait à la traiter comme une petite sœur et son enthousiasme débordant la touchait. Elle n'avait pas besoin de beaucoup de choses pour se sentir proche de l'adorable fillette avec laquelle elle avait tellement de points communs. Elle doutait cependant que la petite fille ne se révèle une passion secrète pour pourchasser les bandits. Cela dit, si cela devait arriver, Françoise aurait également bien des conseils à lui donner.

« Bonjour Sarah, je vais très bien et toi ? Tu arrives à t'y retrouver un peu mieux cette année dans l'histoire du vingtième siècle ? »

Si ce n'était pas le cas, Françoise était persuadée que le professeur Lupin saurait lui expliquer tout ce qui serait nécessaire. Il n'était pas son professeur préféré pour rien. Elle trouvait qu'il avait la pédagogie et l'écoute des meilleurs professeurs qu'elle avait pu rencontrer au cours de sa vie. Ses pensées concernant sontprofesseurs furent interrompus pars une triomphante petite Sarah sortant une copie de technologie ornée d'un beau 16 sur 20. Le sourire sur le visage de la plus âgée des deux élèves ne fut pas simulé. Elle était vraiment heureuse pour la plus jeune.

« Tu vois ? Je savais que tu en serais capable. Ce n'était pas très difficile, une fois que tu avais les bases. Tu es quelqu'un de brillant et tu apprends vite. Il n'y avait que toi pour douter de toi-même », lui dit-elle un peu malicieusement. « Je suis vraiment très fière de toi. »

La fillette ne pouvait pas lui annoncer ça sans se montrer ensuite attentive en lui demandant comment s'était passée sa propre journée. Elle était touchante de bonté et de gentillesse, et Françoise songea qu'elle aurait beaucoup aimé l'avoir comme petite sœur. Elle savait que Sarah avait été récemment adoptée, mais elle n'en parlait pas trop pour le moment. Françoise supposait que la fillette avait besoin de temps pour savoir comment elle se sentait dans cette maison avant de lui en parler.

« Ça va. J’ai eu quelques cours et j'ai passé un moment à la bibliothèque avec Aelita. Nous étudions souvent ensemble. C’est plus facile que toute seule. Et toi ? »

Ce dont Françoise était certaine, c’était que Sarah méritait son succès en classe par un travail assidu et un comportement exemplaire. Quand elle avait rencontré cette fillette au sourire jusqu’aux oreilles et au cœur exceptionnel, elle avait aussitôt eu envie de s’y intéresser. Elle était persuadée que l’enfant avait du potentiel, mais elle venait d’une époque antérieure à la sienne. Elle avait emmagasiné un grand nombre d’informations sur son propre passé, mais sur l’intervalle entre son époque et celle où ils se trouvaient actuellement, c’était plus complexe. Et c’était là où la présence de Françoise avait pu faire une différence en lui contant ce qu’elle avait appris depuis longtemps.

Comme Sarah, Françoise avait toujours été bonne élève. Pendant que Ficelle et Boulotte copiaient des lignes, elle pouvait librement enquêter sur tout ce qui faisait ses aventures de justicière, parce qu’elle n’avait ni punition ni devoir supplémentaire. Son entrée au collègue s’était faite avec un accroissement de la difficulté en corrélation complète avec celui de ses capacités. Elle n’avait pas eu davantage de difficultés et avait même pu épauler ses amies pour essayer d’augmenter un peu leur niveau scolaire. Elles n’étaient pas forcément réceptives à toute l’aide de leur camarade, mais elles avaient pu avancer de concert. Leur niveau était donc minimal mais suffisant.

En arrivant dans cette ville étrange et mystérieuse, elle n’avait que peu changé de contexte. Cette époque ressemblait beaucoup à la sienne, outre quelques développements technologiques, car la technologie en était à ses balbutiements quand la jeune fille était encore dans son monde. Les téléphones filaires côtoyaient les machines à écrire, et l’informatique était chose rare qui ne faisait pas partie du programme scolaire. Elle avait dû s’habituer à de nouvelles découvertes, mais elle avait été précurseur dans l’usage de technologies modernes, grâce à l’appui de certaines riches personnes qu’elle avait aidées. Françoise n’acceptait pas facilement les cadeaux de reconnaissance, mais parfois, ça lui avait été utile.

« Tant mieux. Ce n’est pas facile de se retrouver dans un monde éloigné de ce qu’on a toujours connu. Moi, ça va, on va dire que je n’ai eu qu’à apprendre à me servir d’un ordinateur, et en vrai, j’avais déjà quelques bases. Mais pour quelqu’un comme toi, c’est plus compliqué. Cela dit, je dois te dire que je trouve que tu t’en sors brillamment. Sincèrement. Tu es une personne exceptionnelle. »

Elle hocha la tête au commentaire de Sarah concernant son travail avec Aelita. Françoise passait pas mal de temps à étudier avec d’autres personnes. Elle aimait apporter son aide dès qu’elle le pouvait. Et il fallait bien reconnaître qu’elle y trouvait aussi son compte. Elle mémorisait beaucoup mieux quand elle n’était pas seule. C’était un fait. Elle sourit quand la fillette mentionna à nouveau son résultat en technologie. Elle se demandait si l’enfant allait devenir aussi polydisciplinaire qu’elle. Elle en prenait le chemin avec cette ambition de vouloir tout réussir dans tous les domaines. Mais Françoise avait payé pour savoir qu’il était difficile de ne se laisser aller dans aucun domaine.

« Je ne sais pas encore, peut-être quelque chose de tranquille en famille. Tu ne sais pas, j’ai rencontré ma sœur adoptive, la vraie fille de Ted et Andromeda. Elle est cool. Et toi, tu vas faire quoi ? »

Sarah avait toujours été quelqu’un de discrète et de prudente. Françoise savait qu’elle était passée par des moments difficiles, mais elle n’était pas du genre à le crier sur tous les toits pour qu’on la plaigne. Elle mentionnait parfois certaines choses au détour d’une conversation, parce que cela lui semblait pertinent à ce moment-là. Mais la plupart du temps, elle écoutait plus qu’elle ne parlait. Françoise savait qu’elle pouvait être touchée des quelques éléments de confidence que Sarah lui avait faits. Cela prouvait qu’elle avait une certaine importance pour la fillette et elle devait s’en avouer fière, même si elle ne savait pas tout de la fillette.

« C’est vrai que c’est une bonne chose d’avoir une telle faculté d’adaptation, mais ça ne rend pas le changement facile dans tous les cas. Cela dit, l’amélioration de la technologie doit rendre globalement la vie plus facile. Une fois maîtrisé, ça aide le fonctionnement quotidien. »

Une enfant comme Sarah ne comprenait probablement pas à quel point les facultés qu’elle développait pour appréhender sa nouvelle vie n’avaient rien d’automatique chez la plupart des gens. Elle avait la curiosité et la motivation pour avancer et pour faire tout ce qui serait nécessaire pour atteindre son but. C’était une vraie force et elle se devait d’en avoir conscience. Bien entendu, elle était humble et ne voulait pas être mise en avant, mais Françoise voulait quand-même que Sarah comprenne les atouts qu’elle avait et que cela était une bonne chose pour elle-même.

« Tu es courageuse, tu es passée par des choses difficiles et tu as encore la curiosité de t’enrichir de l’univers dans lequel tu te trouves. Tout le monde n’en est pas capable et tu peux en être fière. »

La discussion se poursuivit sur les projets du week-end. Françoise partagea avec sa cadette les retrouvailles avec sa sœur adoptive. Elle était contente d’avoir rencontré Nymphadora et d’avoir pu partager un moment avec elle. Après tout, elle considérait ses parents comme sa famille et elle tenait à faire connaissance avec l’ensemble de la famille. Ce qu’elle avait appris par ailleurs l’avait quelque peu surprise, mais cela ne l’empêchait pas de le partager avec la fillette. Elle était aussi très touchée que Sarah veuille connaître ceux qui étaient proches de Françoise.

« Le plus étonnant dans tout cela, c’est que mon prof d’histoire, qui est celui que je préfère, est marié à ma sœur. C’est cool non ? Je suis sûre qu’elle serait d’accord pour que je vous présente. »

Françoise suivait de près la relation entre Henry et Sarah. Elle avait l’impression que la demoiselle n’était pas complètement indifférente au jeune garçon et elle se demandait si les deux allaient finir par sortir ensemble. Elle ne savait pas que Henry avait quitté l’orphelinat, mais elle supposait que c’était pour rejoindre une famille et c’était probablement une bonne chose. Forcément, cela dit, elle comprenait que cela ne ferait pas plaisir à Sarah. Mais heureusement, ils pouvaient toujours se voir à l’école et sortir les week-ends.

« Henry a été adopté ? »

Ce que Françoise aimait tout particulièrement chez Sarah, c'était sa façon de voir l'apprentissage et la connaissance un peu comme elle. Françoise avait toujours pensé que le savoir était une forme de pouvoir, même si, comme tout pouvoir, il fallait savoir l'utiliser de manière intelligente. Elle avait conscience que la technologie de ce monde avait de quoi perturber une grande partie de ceux qui avaient été envoyés ici mais elle était persuadée que pour quelqu'un comme Sarah, grâce à sa façon de percevoir le monde, c'était un atout non négligeable pour son avenir. Et la fillette semblait approuver.

« Le savoir est une forme de pouvoir, mais cela dépend de ce qu'on en fait. »

La vie particulière que Françoise avait menée jusque-là avant d'arriver dans la ville ne l'avait pas habituée à demander la permission à l'un ou à l'autre pour aller rendre visite. Mais ici, il y avait des gens pour qui elle était davantage et qui estimaient devoir faire preuve de responsabilité à son égard. Françoise respectait cela et il ne lui serait pas venu à l'idée de rendre visite à une amie sans demander à Ted s'il était d'accord et surtout sans lui dire où elle se trouvait. La poursuite de ses activités de justicière avaient été à ce prix. Il lui avait fait promettre de ne pas se mettre en danger sans avoir au moins sécurisé sa position auprès d'une personne fiable. Et généralement, c'était Ted lui-même.

« Je serai vraiment heureuse de te rendre visite. Il faudra se mettre d'accord avec nos parents et discuter date, oui. Je suis sûre que ce sera sympa. Vous habitez près de la forêt ? »

Elle savait que la femme qui avait adopté Sarah passait beaucoup de temps dans la forêt pour se procurer les ingrédients des potions qu'elle vendait. Françoise était certaine qu'il était passionnant de vivre avec une telle personne qui allait pouvoir apprendre à Sarah les vertus et les qualités des différentes plantes qui se trouvaient dans la forêt. Peut-être même qu'elle lui apprendrait à faire des potions. Il était vraiment chouette d'avoir une responsable de ce style. De son côté, elle était persuadée que Ted serait ravi d'accueillir n'importe lequel des amis qu'elle avait envie de présenter à sa famille.

« Je vais en discuter avec Ted. De toute façon, il ne me fait jamais vraiment de difficulté pour ce genre de choses. Mais bon, c'est vrai aussi que je me suis toujours débrouillée seule, presque. J'ai l'habitude de gérer les choses. »

La jeune fille n'ignorait pas combien sa cadette avait d'affection pour le jeune Henry. Quand on était amis et qu'en plus, on était observatrice, il y avait des choses qui ne vous échappaient pas. Et puis, Sarah parlait souvent de lui, même si elle ne l'avait mentionné que comme un ami. Le fait était que Françoise savait donc très bien de qui il était question. Quand elle entendit que sa mère avait été retrouvée, elle se dit que le jeune garçon avait beaucoup de chance. Cette ville avait quelque chose d'étrange, car tout le monde était arrivé en même temps à peu près quatre ans auparavant et pour autant, certains ne se retrouvaient que bien longtemps après.

« C'est génial pour lui ! Il doit être vraiment très heureux de pouvoir aller vivre avec sa maman et elle doit être ravie de l'avoir retrouvé. C'est le genre de nouvelles qui remonte le moral. »