La sérénité qui accompagnait toujours les moments qui succédaient à leurs ébats faisait partie des instants qu'Alana préférait passer avec son épouse. Ce qui n'était pas peu dire, puisqu'en vérité, chaque instant passé avec Margot avait sa préférence. Y compris les instants de silence où seule la présence de l'être aimé était suffisante à se sentir en paix. Alana avait même apprécié les rares fois où elles s'étaient fâchées, car même ces disputes là avaient été teintées de la même intensité et de la même complexité que le restant des instants qui avaient marqué leur relation.
Yeux clos, Alana savourait donc cet instant, où il était si simple d'oublier les risques, les responsabilités et les peurs. C'était un délicieux sentiment d'invincibilité que celui qui accompagnait ce moment. Ses doigts trouvèrent naturellement le chemin et s'attardèrent entre les mèches de cheveux de son épouse, massant délicatement son cuir chevelu. Elle sentait que Margot, elle aussi, ressentait cette quiétude. Et puisqu'elle la savait soumise à un stress intense en temps normal, elle voulait que cet instant puisse durer autant que possible.
Ce qu'elle lui souffla alors lui fit manquer une inspiration. Alana se redressa, et l'un de ses bras se referma autour du corps de Margot pour la garder contre elle, par instinct, comme si elle craignait que ces mots signifient sa disparition prochaine. Mais consciente de la fragilité des réminiscences, elle expira et l'interrogea avec douceur :
- Tu te souviens des sensations ? Ou des images ?
Que ce soit une hypothèse ou l'autre, c'était une excellente nouvelle. Et si le prix à payer pour que Margot retrouve ses souvenirs était tout autant d'instants passés à profiter de cette intimité qu'était la leur, Alana était plus que préparée à donner de sa personne pour lui venir en aide.
Elle se tint sur un coude, sa tête appuyée contre sa main, pour pouvoir baisser le regard sur Margot tout en la maintenant contre elle.
- Je ne veux pas que tu penses que je t'utilise, ou que j'utilise ce qui se passe entre nous pour... Pour simplement retrouver l'épouse que tu as été pour moi.
Elle s'aperçut que ce qu'elle tentait de lui transmettre était confus. Elle plaça cela sur le compte de son état post-coït, ce qui la fit sourire. Dans une tentative pour clarifier son propos, elle reprit :
- En te voyant, je pense nécessairement à celle que tu étais par le passé. Mais ce n'est pas pour autant que j'occulte la femme que tu es à présent. Je ne te considère pas comme acquise. Et je ne veux pas t'imposer quoi que ce soit. J'aimerais que tu retrouves ta mémoire... Mais c'est avant tout parce que je souhaite que tu aies tous les moyens de reprendre possession de ta vie.
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Dim 6 Fév - 20:26
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feat. Alana
Ce moment aurait pu durer éternellement, et Margot ne s’en serait jamais lassée. Son corps pressé contre celui d’Alana, l’écho de leurs souffles, la caresse de ses doigts dans ses cheveux : tout contribue à un tableau d’autant plus idyllique qu’il lui est tout à fait naturel. Margot n’a ni attente, ni crainte, ni appréhension en cet instant précis, elle se contente seulement de savourer, dans la plus parfaite quiétude, le moment présent, et elle s’en imprègne comme d’un don précieux, rendu par la vie après qu’il lui ait été si longtemps dérobé.
« Des sensations seulement », répond Margot en relevant le regard pour le plonger dans celui de son épouse. Pour ce qui est des images, elle n’en est pas tout à fait certaine, et pour cette raison, elle préfère se taire tant qu’elle ne sera pas convaincue de pouvoir pleinement les identifier. « Elles sont bien plus parlantes que ne le serait n’importe quelle image », ajoute-t-elle avec un fin sourire.
En cet instant, elle le sait, ce n’est pas juste une illusion ou encore une vue de son esprit, c’est une chose dont elle a pleinement conscience, une chose qu’elle sait véritablement analyser comme totalement associée au souvenir de sa vie commune avec Alana, sans aucune confusion possible. Elle devine les questionnements de la psychiatre, ou plutôt la déformation professionnelle derrière ces questionnements, mais en réalité, Margot est soulagée d’être ainsi en présence d’une femme dont le regard porté sur la psyché humaine est si aiguisé qu’elle saura l’aider à se comprendre à chaque fois qu’elle en aura besoin. Et cela risque fort d’arriver plus d’une fois, ne le nions pas.
« Ne t’inquiète pas », répond doucement Margot en venant glisser une main sur la joue de son amante, en une caresse tendre. « Je sais que ce n’est pas le cas, je sais que tu ne m’utilise pas. »
Elle a envie d’ajouter que même si ça avait été le cas, ça ne la dérangerait pas le moins du monde d’être ainsi utilisée, parce qu’elle sait y trouver également son compte, mais non, ce n’est pas le cas… Elle comprend où Alana veut en venir, et à aucun moment cette dernière ne l’a induite en erreur.
« Tu fais bien de me considérer comme acquise. J’aime assez l’idée que tu te battes pour moi », ajoute-t-elle avec un fin sourire au coin des lèvres. Mais en réalité, qu’elle la considère comme acquise ou non, cela ne change pas grand-chose, car au fond d’elle, Margot sent bien qu’elle lui appartient, et que pour rien au monde elle ne saurait appartenir à une autre femme. « J’en suis sûre, maintenant, tu sais », ajoute-t-elle le regard plongé dans celui de son interlocutrice. « que je vais retrouver ma mémoire. J’ai tout ce dont j’ai besoin pour ça. »
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Jeu 10 Fév - 14:33
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feat. Margot
La réponse de Margot la fit sourire d’un air entendu.
- Ce sont elles qui reviennent le plus facilement, mais les personnes qui sont dans le même cas que toi identifient généralement plus aisément les images que les sensations, énonça-t-elle avec une pointe de fierté dans la voix.
La manière qu’avait Margot de s’auto-analyser était charmante, à ses yeux. Son épouse faisait preuve d’une honnêteté qui, en ces circonstances, était exemplaire.
La caresse sur sa joue lui fit brièvement fermer les yeux. Elle appuya doucement sa joue contre la main de son épouse, lui rendant la charge émotionnelle de sa caresse. Puis elle rouvrit les yeux pour soutenir le regard pénétrant de son amante, ses yeux retrouvant leur clarté à mesure que Margot s’exprimait et apaisait ses craintes.
- Je me battrai pour toi dans toutes les vies qu’il faut, souffla-t-elle sur le ton de la plaisanterie, tout en était parfaitement sincère.
Ce que Margot réclamait, elle l’obtenait. Et ce dont Margot avait besoin, elle le lui donnait avec plaisir et dévotion. C’était ce à quoi elle s’était engagée en acceptant de devenir sa femme et, plus généralement, en acceptant de se dévoiler et de lui offrir son cœur.
- Je sais que tu ne t’en rappelles pas. Mais s’il y a une seule personne dont je puisse accepter qu’elle me prenne pour acquise, c’est toi. Je t’ai presqu’immédiatement appartenue et ne saurais appartenir à personne d’autre.
La certitude de Margot était tout ce dont Alana avait besoin pour entretenir la sienne, de certitude. Jusque-là, elle s’était surtout contentée d’espoirs. D’espoirs désespérés et intenses, certes, mais qui n’avaient qu’une valeur relative.
Une pensée lui vint à l’esprit, qui la fit sourire tendrement. Bercée par le bien-être qui accompagnait cet instant d’intimité, elle partagea donc sa pensée :
– Ce n’est pas encore tout à fait Noël, mais… J’ai tout ce que je désire, en cet instant.
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Ven 11 Fév - 18:39
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feat. Alana
Margot affiche un fin sourire, comme si elle avait quelque mérite que ce soit à appartenir à cette catégorie de personnes à même d’identifier plus facilement, ou aussi aisément, les sensations que les images. C’est sans doute parce qu’elle trouve, pour une raison qu’elle ne s’explique pas tout à fait, les images plus trompeuses que les sensations, elle aurait plus de mal à s’y fier et à faire confiance à des images qui pourraient très bien être inexactes, être la réinvention de réalités passées.
Elle aime entendre Alana lui assurer qu’elle sera prête à se battre pour elle dans toutes les vies qu’il faudra. Il y a beau avoir de l’humour dans ses paroles, Margot ne sait en ignorer la sincérité pour autant. Elle sent que les paroles qu’Alana formule, elle les pense, ce n’est pas tant au final une simple plaisanterie qu’une véritable promesse… Une promesse que Margot voudrait être capable de lui faire en retour, mais qu’elle sait formuler plus difficilement : et pour cause : Alana a déjà eu l’occasion de se battre pour elle, et devine sans doute qu’elle devra le faire de nouveau. Quant à Margot, elle doit, déjà, parvenir à se battre pour elle-même, et constater, par la même occasion, que c’est loin, très loin d’être véritablement une mince affaire. Quoi qu’il en soit, elle a une certaine satisfaction, oui, à obtenir ce qu’elle souhaite. Satisfaction qu’elle obtient pour quiconque lui offre ce qu’elle désire, mais Alana est bien la seule à pouvoir lui offrir quelque chose d’à ce point spécifique.
« J’aime entendre ça », souffle doucement Margot tandis qu’Alana lui confie qu’il n’y a définitivement qu’une seule personne dont elle puisse accepter qu’elle la prenne pour acquise…
Elle n’a aucun mal à le croire. Elle est loin de connaître Alana par cœur encore, mais c’est une chose qu’elle cerne immédiatement chez elle, et sans hésitation. Elle est indépendante, et elle n’a certainement pas la prétention de vouloir appartenir à qui que ce soit, ça se ressent immédiatement. Être parvenue à être l’exception qui confirme la règle ne manque par conséquent pas d’être une fierté aux yeux de Margot qui ne sait qu’accueillir ces paroles, qu’elle ressent être de la plus grande honnêteté, afin un fin et plaisant sourire.
« Moi aussi… », répond doucement Margot quand Alana lui confie qu’elle a tout ce qu’elle désire en cet instant. « Enfin presque. » Reste un désir qu’il lui faut assouvir : tuer Mason. « J’aurais aimé passer le réveillon avec vous deux… »
A la place, elle passera sans doute la soirée en compagnie de son frère, à retenir son souffle des heures durant jusqu’à ce qu’il daigne se lasser de sa compagnie.
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Invité
Lun 14 Fév - 22:29
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feat. Margot
Alana n'avait effectivement aucun mal à croire Margot lorsque celle-ci affirmait qu'elle aimait l'entendre dire qu'elle acceptait d'être considérée comme acquise pour elle. Elle aurait bien tort de se priver de ce plaisir. Alana offrait si difficilement sa confiance, et cédait si rarement son indépendance et sa méfiance que c'était un miracle qu'elle y soit réellement arrivée, même pour son épouse. Et pourtant, c'était le cas. Même alors que Margot avait perdu la mémoire, elle était la seule personne en qui elle plaçait une telle confiance. C'était naturel. C'était ce que lui dictait son instinct. Un instinct qu'elle s'efforçait ordinairement de taire et d'ignorer, mais qu'elle acceptait pourtant d'apprivoiser lorsque cela concernait sa vie de famille.
Les caresses légères que dispersait la brune sur le corps de son amante adoptèrent un rythme plus lent. La conversation commençait à redevenir sérieuse. Son sourire prit une teinte plus mélancolique. Elle devinait ce qu'impliquait ce "presque" ajouté par Margot, et c'était une précision qui l'attristait, à défaut de pouvoir alimenter ses envies de revanche.
Mason aurait le sort qu'il méritait. De préférence, rapidement. Mais pour cela, il valait mieux que Margot ait retrouvé sa mémoire. Et, plus que jamais, Alana voulut tout mettre en œuvre pour l'y aider.
Sa dernière réflexion lui fit monter les larmes aux yeux. Leur situation était déjà injuste au quotidien. Mais à l'approche des fêtes, de ce temps qu'elle associait naturellement à la famille, cette injustice et leur désespoir n'en était que plus frappant.
Elle posa une main sur sa joue et se pencha pour l'embrasser, avec l'intention de lui apporter du réconfort, à son échelle.
- Viens quand tu en as envie. Quand tu le peux. Je t'accueillerai toujours. Et s'il vient un jour où il tente de revenir te faire du mal ici... Il ne survivra pas.
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Mar 15 Fév - 19:02
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feat. Alana
Quand le regard de Margot plonge dans celui d’Alana, elle peut voir le voile de larmes qui recouvre les prunelles de son épouse, et elle s’en veut terriblement de la rendre malheureuse. Certes, elle a conscience que ce n’est pas elle qui la rend malheureuse, mais bien les circonstances, mais elle voudrait ne pas avoir à endurer une telle injustice, et la faire endurer aux autres. Par la force des choses, en revenant dans la vie de sa femme et de son fils, elle y ramenait également Mason, et cette pensée la rend particulièrement morose. Bien sûr, ce n’est que temporaire, mais en attendant… en attendant, que le temps semble long.
Et il ne risque pas de sembler moins long dans les temps à venir. A présent qu’elle a regoûté aux lèvres d’Alana, à la chaleur de son corps, à ses paroles apaisantes, à tout ce qui avait dû la faire tomber amoureuse d’elle la première fois, il lui est plus difficile que jamais de revenir à sa vie d’avant, celle qui n’est pas bien différente que de simplement… retenir son souffle et attendre que le temps passe. Oui, c’est injuste, et elle ne veut pas voir Alana pleurer. Pour ces fêtes, elle ne se fait aucune illusion : il est évident que Mason Verger vivra jusqu’à la prochaine année, mais Margot se promet de ne pas l’autoriser à vivre la suivante.
D’une manière ou d’une autre, elle s’arrangera pour qu’il ne nuise plus jamais. Elle ne peut pas ronger son frein plus longtemps, attendre le bon moment, la bonne opportunité : il ne peut plus être question de cela, à présent. Non, maintenant, l’affaire est claire, il faut que Mason meure au plus vite, pas seulement pour elle mais pour ces deux personnes qu’elle se sait aimer plus que tout au monde, et qui doivent être toute sa vie, pour ne pas seulement grapiller des moments de bonheur comme celui-ci mais pouvoir les vivre pleinement, sans aucune forme de restriction. Avoir cette nouvelle raison d’agir et de se battre est quelque part angoissant, car elle a dorénavant conscience de ne plus se battre pour sa seule survie, mais c’est dans le même temps étonnamment stimulant. Elle réalise qu’elle a une vraie raison d’être et de vivre, pour la toute première fois de son existence. Et c’est un constat… grisant.
Elle hoche doucement la tête à l’invitation de son amante. Elle ne doute pas de combien cette dernière est sérieuse, elle le lit autant dans son regard que dans la fermeté de sa voix.
« Je viendrai », promet-elle doucement. « Mais je devrais sans doute partir… », ajoute-t-elle à contrecoeur. « Il va se poser des questions. »
Et il est encore trop tôt pour faire fi de son influence ou encore de la menace qu’il représente.
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Invité
Mar 15 Fév - 23:00
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feat. Margot
Parfois, Alana aurait aimé être dotée du don de lire dans les pensées. Elle savait qu'au quotidien, ce serait un don éreintant qu'elle finirait par considérer comme une malédiction - elle en avait comme exemple direct l'une de ses patientes, justement dotée d'une telle capacité. Mais dans des instants comme celui-ci, où le calme de l'intimité offrait à toutes les pensées intrusives et délicates de se faire une place imposante dans l'esprit, Alana aurait aimé pouvoir accéder au brillant esprit de son épouse. Elle savait que Margot était une femme secrète. Par nécessité autant que par trait de caractère. Et, même si elle avait toujours démontré qu'elle faisait des efforts d'honnêteté avec elle, Alana savait également que ses pensées pouvaient être complexes, parfois sombres, souvent inaccessibles. Même pour elle.
Pendant que Margot semblait s'être perdue dans ses réflexions, Alana, elle, contemplait le visage de son épouse avec tendresse. Elles étaient si proches physiquement, et pourtant, elles recommençaient à prendre leur distance émotionnellement. Parce que l'extase de leurs retrouvailles charnelles s'était dissipée. Parce qu'elles sentaient, toutes deux, que le moment d'une nouvelle séparation approchait.
La promesse de Margot la fit sourire. Mais les paroles qui suivirent l'attristèrent. Elle s'efforça cependant de ne pas se laisser abattre par cette émotion et entreprit donc de se redresser. L'action l'empêcherait de se morfondre.
- Oui... C'est plus prudent, soupira-t-elle tout de même en quittant le lit pour récupérer ses habits et se rhabiller.
Tant que Mason serait vivant, il y aurait toujours un obstacle entre elles, comme deux fils invisibles qui, au lieu de les attirer l'une à l'autre, les retiendrait pour les empêcher de se retrouver complètement.
Une nouvelle fois, son regard s'attarda sur la silhouette de son amante. Elle s'approcha d'elle sans un mot de plus et l'aida à reboutonner son chemisier. Elle releva finalement les yeux vers elle et, incapable de se contenir, déposa un baiser tendre sur ses lèvres.
- Sois prudente, souffla-t-elle enfin avant de reculer d'un pas et de se tourner pour la raccompagner hors de la chambre.
Elle la laissa dire au revoir à Morgan, le coeur serré, avant de la laisser repartir à contrecœur, son regard inquiet ne quittant sa silhouette que lorsque celle-ci disparut de son champ de vision.
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