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[Terminé] Famous, not friendly [Abigail]

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Anonymous

Invité



Ven 26 Nov 2021 - 18:36



Famous, not friendly



Il fallait certainement à Margot Verger un psychiatre moins que conventionnel pour discuter de son cas moins conventionnel encore. Margot a-t-elle confiance en Hannibal Lecter ? Pas vraiment, elle pense même avoir une idée plutôt juste de ce qu’il est et de la nature peu protocolaire de ses thérapies, mais pour sa part, elle y trouve son compte. Et pour cause, elle peut attendre de lui qu’il ne la décourage pas à aller au bout de ses intentions de tuer Mason. Certes, il ne lui a pas toujours donné les conseils les plus avisés, et ignorer certains d’entre eux l’aurait peut-être dispensé d’expériences par trop douloureuses, mais Margot, en pesant le pour et le contre, a admis qu’elle avait quoi qu’il en soit besoin d’une thérapie, et carabinée, et il n’y avait aucun autre thérapeute auprès de qui elle se verrait discuter si directement, sans détours de sa situation. Aucun danger ne lui apparaît d’une quelconque importance, par ailleurs, en comparaison de celui qu’elle côtoie au quotidien.

Il y a par ailleurs quelque chose de réconfortant à se retrouver en compagnie d’une présence familière, qui ne soit pas celle de son frère. Elle a le sentiment, étrange, déroutant, qu’elle devrait rechercher plus que ce qu’elle espère trouver… qui pourrait-elle espérer retrouver, pourtant ? Mason s’est de longue date approprié tout ce qui lui appartenait, y compris sa liberté. Personne ne l’attend, il a réduit les frontières de son univers à peau de chagrin… ce sentiment demeure malgré tout. L’impression vive qu’une chose lui échappe, que quelqu’un lui échappe. Hannibal n’est pas le plus réceptif à cette idée, il est bien plus intéressé par l’entretien minutieux des projets de Margot au sujet de son frère. Elle n’en est pas tant dérangée que cela. C’est quelque part un soulagement de pouvoir, simplement, parler… Oh, elle se doute que si Mason autorise ces thérapies, c’est qu’il doit avoir quelque chose derrière la tête, mais qu’importe.

Elle ressort de ses séances avec le docteur Lecter libérée d’un léger poids et déterminée à voir sa situation évoluer, même si elle ignore encore de quelle manière accomplir cet exploit. Prête à rentrer chez elle – donc chez son frère –, Margot salue une dernière fois son psychiatre et passe la porte de l’immeuble qui accueille son cabinet psychiatrique. A l’extérieur, elle découvrir la silhouette d’une jeune femme, qu’elle a le sentiment étrange de connaître… Pas personnellement, pas intimement, certes.

« Est-ce qu’on se connaît ? »
demande-t-elle en se rapprochant d’elle pour l’observer de plus près. Oui, elle est convaincue de l’avoir déjà vue quelque part. « Je n’oublie jamais un visage, et le vôtre m’est familier. »

Ironique, bien sûr, qu’elle se retrouve ainsi capable de reconnaître si aisément la jeune Abigail Hobbs pour simplement avoir vu sa photographie dans la presse autrefois et soit pourtant dans l’incapacité totale de reconnaître la femme qui a partagé sa vie pendant des années, la femme qu’elle aime et qu’elle a épousée.


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Invité



Sam 27 Nov 2021 - 23:50


Famous, not friendly.
feat. Abigail & Margot
La seule barrière qu'elle offrait contre les regards indiscrets aux deux cicatrices superposées qui ornaient son cou était celle de sa sombre chevelure. Elle gardait toujours les cheveux détachés, satisfaite par les ombres qui dissimulaient ces vestiges des deux événements les plus importants de son existence, mais n'ayant plus la pudeur de les couvrir d'un foulard. Elle trouvait, par bien des aspects, qu'une barrière de tissu était plus suspecte que de les laisser découvertes. Quant à son absence d'oreille, eh bien... Elle pouvait remercier la génétique pour l'épaisseur de ses cheveux.

Elle profitait donc d'une rare et relative marge de liberté pour errer dans les rues animées. Malgré elle, lorsqu'elle se perdait ainsi dans sa marche et dans ses pensées, ses pas finissaient toujours et malencontreusement par la mener en direction du cabinet d'Hannibal. Comme si le besoin d'assouvir sa curiosité et simplement de lui parler était un besoin viscéral. Ou une habitude soigneusement ancrée dans son esprit par le psychiatre.

Alors qu'elle hésitait une fois de plus à franchir la porte de l'immeuble où se trouvait le cabinet d'Hannibal, sa prise de décision fut momentanément interrompue par une voix féminine qui s'adressait à elle.

Surprise, elle suspendit sa marche et se tourna pour dévisager celle qui l'avait ainsi abordée. Elle ne répondit pas immédiatement, pesant le pour et le contre. Instinctivement, elle se méfiait des inconnus. Tout comme elle se méfiait de ses proches. Mais l'approche était si surprenante, qu'elle finit tout de même par s'exprimer après un dernier temps de réflexion.

- Le vôtre ne me dit rien, répondit-elle en la considérant avec curiosité.  

Les seuls qui l'avaient reconnue, ici, avaient directement fait partie de sa vie d'avant. Son père, Alana, Will, Hannibal... Elle n'avait guère eu besoin d'efforts pour se les remémorer et pour qu'ils la reconnaissent.

Un instant, elle songea à en rester là, à sourire aussi poliment que possible et à la dépasser. Mais d'une part, elle était curieuse quant à ce phénomène inhabituel. D'autre part, cette inconnue sortait du même immeuble que celui où se trouvait le cabinet d'Hannibal. La coïncidence était trop grande pour qu'elle se résigne à l'indifférence.

Après avoir jugé que tourner autour du pot ne l'aiderait en aucune façon, elle se décida à l'interroger frontalement :

- Vous connaissez le Dr. Lecter ?

Si la réponse était négative, elle pourrait prétendre s'amuser de la situation et véritablement passer à autre chose après lui avoir assuré qu'elles ne se connaissaient pas. Si la réponse était positive, en revanche... Il lui faudrait à tout prix en apprendre davantage. Pour la simple et bonne raison que le fait de rencontrer une inconnue qui la reconnaissait n'était pas de bon augure pour la relative sérénité qu'elle avait à se montrer à visage découvert dans cette ville, malgré ses cicatrices qu'elle s'efforçait de dissimuler aux regards extérieurs.


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Invité



Lun 29 Nov 2021 - 21:13



Famous, not friendly



Margot affiche un fin sourire, pas vexée le moins du monde d’entendre sa jeune interlocutrice lui apprendre que son visage, à elle, ne lui dit rien, ce qui veut dire qu’elle n’est pas supposée être une connaissance – c’est un début. Elle ne prend pas ombrage de ne pas être reconnue, elle n’est pas une figure connue ni désireuse de l’être, l’anonymat lui conviendrait d’ailleurs très bien si ce dernier n’exigeait pas de sa part de vivre dans l’ombre de son frère. Il n’en demeure pas moins que, même si elle peut tout à fait se tromper, elle reste convaincue que cette jeune femme, elle la connaît bel et bien. Alors elle a bien l’intention d’insister, quitte à sembler indiscrète, mais au final, c’est la jeune femme qui lui offre une opportunité en or de creuser la question. Elle lui demande si elle connaît le docteur Lecter, ce qui signifie qu’elle-même le connaît également. Est-ce pour cette raison que son visage lui est familier ? Parce qu’elles ont un thérapeute en commun ?

« Je sors tout juste de son cabinet »
, confirme-t-elle en accompagnant son propos d’un léger hochement de tête. « Il fait mine de veiller à mon équilibre mental dans cette vie comme il l’a fait dans la précédente », précise-t-elle ensuite afin de donner à la jeune femme toutes les informations qui pourraient lui permettre de se faire une idée de qui elle est.

Son discours pourrait peut-être laisser entendre qu’elle remet en question les méthodes – il est vrai peu protocolaires – du psychiatre. Ce n’est pas le cas, ou pas tout à fait. Disons que dans sa situation, elle y trouve son compte, même si elle n’est pas dupe du jeu auquel il se livre avec elle. Mais qu’une voix sérieuse et concernée lui prodigue des conseils quand il doit être question de se débarrasser de son frère, c’est une chose qu’elle n’est pas forcément pressée de laisser courir. Pour le reste, elle veut laisser entendre à son interlocutrice que si elles ne se sont pas rencontrées dans cette vie, peut-être se sont-elles connues, d’une manière ou d’une autre, dans la précédente. Ou bien aura-t-elle une meilleure idée de comment elle aura pu le connaître si elle doit savoir qu’elles viennent, éventuellement, l’une et l’autre du même endroit.

« Et vous ? »
demande-t-elle d’un ton égal. « Vous êtes une patiente du docteur Lecteur ? » suggère-t-elle tout en continuant de l’observer.

Elle le regarde si fixement qu’elle donnera peut-être l’impression de la sonder du regard, quitte à la mettre mal à l’aise, mais peu importe. Elle cherche surtout à comprendre à qui elle peut bien avoir affaire, tout simplement. Et si elle doit lui fournir une réponse qui doit ne pas la satisfaire, elle l’acceptera, on ne peut pas toujours avoir toutes les réponses, c’est une chose qu’elle a malheureusement apprise à ses dépens.



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Invité



Ven 3 Déc 2021 - 11:25


Famous, not friendly.
feat. Abigail & Margot
La clairvoyance de cette inconnue au sujet du thérapeute intrigua Abigail. Les patients d'Hannibal étaient nombreux. Mais rares étaient ceux qui avaient conscience de ses manipulations et de ses stratagèmes. Or, la simple précision cachée sous ce "faire mine" était éloquente. Mais, si cette femme était consciente des intentions peu bienveillantes d'Hannibal, pourquoi le garder comme psychiatre ?

Elle inspira, sourcils froncés, soudainement concentrée. Dans cette vie comme dans la précédente. Ainsi donc, elles venaient du même espace-temps. Soudainement, la possibilité que cette femme la connaisse était moins absurde. Mais elle devenait plus dangereuse. Pour elle, pour sa sécurité, pour son père.

- Je ne suis pas exactement l'une de ses patientes. Mais nous nous connaissions bien... Avant.

Puisque son interlocutrice avait évoqué le passé qui avait existé avant cette ville, il était tout naturel qu'elle l'évoque également. Elle n'approfondit cependant pas, tout simplement car cela aurait supposé de révéler bien trop d'informations à son sujet, au sujet d'Hannibal et, par extension, au sujet de Will et de son père. Et puis... L'intuition que le tueur en série y verrait un abus de confiance s'était imposée à elle avec force. Elle ne savait pas si cette intuition était juste, mais ce n'était pas un risque qu'elle était prête à prendre. Encore moins pour une femme qu'elle ne connaissait pas mais qui, visiblement, l'avait reconnue.

Hésitante quant à la conduite à adopter, Abigail continua d'observer le visage de cette inconnue. L'observation à laquelle elle était elle-même sujette était assumée. Légèrement tendue car incertaine quant à ce qu'il était bon de faire dans cette situation, elle s'aperçut cependant que cette inspection silencieuse ne la dérangeait pas tant que cela. Pas tant qu'elle ne discernait pas de lueur de compréhension dans le regard perçant de son interlocutrice.

La conversation aurait pu, une nouvelle fois, en rester là. Mais cette personne avait éveillé sa curiosité en montrant qu'elle n'était pas dupe au sujet des méthodes d'Hannibal. Et c'était un phénomène si rare qu'elle ne pouvait qu'estimer que cette femme devait être importante, même si elle ne la connaissait pas. Connaissait-elle Will ? Alana ?

- Comment vous appelez-vous ? l'interrogea-t-elle soudainement avant d'avoir pu songer à se retenir.


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Sam 4 Déc 2021 - 13:00



Courage to change



feat. Abigail



Ainsi donc, Margot ne s’est pas trompée, toutes deux appartiennent bien à… comment faut-il dire  cela ? à la même dimension ? Même après tout ce temps, ce genre d’appellations lui paraissent bien singulière, mais sans doute, oui, faut-il appeler un chat un chat. Elles viennent du même espace et du même temps, qui n’est ni cet espace, ni ce temps… et donc, il y a de bonnes chances, en effet, qu’elle le connaisse bel et bien. A présent, Margot voit bien que cette jeune femme la dévisage sans la reconnaître. Faut-il y voir une défaillance mémorielle ? Peut-être bien. Ou bien, plus simplement, Abigail ne la reconnaît pas parce qu’elle ne la connaît pas. On est parfois connus des gens qui ne nous connaissent pas… et quand c’est le cas, on sait, bien souvent, pourquoi l’on peut être bel et bien connu.

« Margot Verger »,
lui répond-elle quand son interlocutrice lui demande de décliner son identité.

Elle n’y met pas de pincettes ni d’hésitations, elle ne cherche pas à se présenter sous un alias ou à préserver son identité, ce serait contreproductif, en fin de compte. Ce nom, même ainsi prononcé, ne lui dira peut-être, sans doute rien (même si le nom des Verger n’est pas totalement inconnu, elle-même estime être une anonyme malgré tout), mais c’est, quelque part, un gage de confiance, une manière de lui signaler qu’elle est prête à se montrer transparente avec elle. Mais cela exige, bien sûr, qu’en retour son interlocutrice le soit tout autant, et c’est une chose dont elle ne peut pas complètement présumer dans l’immédiat.

« Et vous ? Je suis de plus en plus convaincue de vous connaître, en revanche, je serais incapable de me souvenir de votre nom. »


Ou bien, peut-être qu’elle ne la connaît pas, mais la coïncidence est trop spécifique, trop singulière, pour que Margot envisage que ce puisse être le cas. D’autant qu’elles ont à présent la confirmation que cette jeune femme, d’une manière ou d’une autre, est liée au docteur Lecter, et donc à sa vie passée. Elle ne sait pas si cette information doit éveiller en elle de la compassion ou au contraire de la défiance. Il ne fait jamais bon de se retrouver dans le sillage d’un homme tel qu’Hannibal Lecter, elle-même, et bien que patiente assidue, en a tout à fait conscience.

Et donc, quiconque demeure dans son sillage a de quoi vous intriguer, mais aussi de quoi vous alerter… La curiosité, en cet instant, prend néanmoins le pas sur la prudence, quiconque appartient à sa vie passée mérite qu’elle s’y intéresse et qu’elle s’y attarde. Et en l’occurrence, elle veut croire qu’avoir l’opportunité d’associer un nom à ce visage rendra immédiatement les choses beaucoup plus claires, bien plus naturelles et plus limpides.



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Dim 5 Déc 2021 - 16:23


Famous, not friendly.
feat. Abigail & Margot
Le nom donné par son interlocutrice ne lui rappela, dans un premier temps, rien. Mais elle fit l'effort de considérer l'hypothèse selon laquelle elles auraient pu se croiser ou se connaître, et prit le temps de laisser à sa mémoire l'opportunité de lui donner un indice concernant cette femme. Si son prénom ne lui disait rien, son nom de famille, en revanche... Elle était certaine de l'avoir entendu, au détour d'une conversation ou, peut-être, de l'avoir lu dans un journal ou un magasine.

Abigail jeta un coup d'œil à la tenue de son interlocutrice. Ses vêtements indiquaient un certain goût pour le luxe, elle devait donc être riche. Cette Margot avait-elle été connue pour sa fortune, par le passé ? Ou sa famille, peut-être ?

Lorsque vint le tour pour Margot de l'interroger sur son identité, Abigail prit une longue inspiration. C'était inévitable. Mais, si elles venaient effectivement du même espace-temps, la jeune femme commençait à avoir une idée très précise de la manière dont elle aurait pu être connue de cette femme. Ce n'était, hélas, pas pour lui rappeler de bons souvenirs. Ni pour arranger ses désirs d'anonymat. Mais si cette femme était une patiente d'Hannibal... Il y avait peut-être une possibilité, pour elle, de s'assurer qu'elle tienne sa langue. Si la situation débordait et tournait à son désavantage, elle irait demander l'aide du psychiatre qui, selon elle, ne pourrait qu'accepter avec cette satisfaction arrogante de constater qu'elle avait toujours besoin de lui.

- Abigail Hobbs,  répondit-elle simplement, avec une pointe de lassitude sous le ton neutre qu'elle s'efforça d'adopter.

Dans un élan de sympathie et de curiosité mêlées, elle décida d'orienter la mémoire de son interlocutrice et ajouta après un temps de pause :

- Vous m'avez peut-être vue dans la presse locale, à l'époque.

Sa photo, celle de son père, celles des victimes de ce dernier... Et le mot "cannibale" inclus dans tous les gros titres qui l'avaient concernée, elle et sa famille.


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Mar 7 Déc 2021 - 19:46



Courage to change



feat. Abigail



Abigail Hobbs. Oui, Margot connaît définitivement ce nom. Et en effet, ce n’est pas parce qu’elles se sont connues autrefois, dans leur autre vie, mais parce que la jeune femme avait été l’objet de nombreuses discussions dans la presse locale à l’époque… à plusieurs reprises, en vérité, d’abord pour être la fille d’un tueur en série notoire. Elle ne s’était pas intéressée au détail de l’affaire à l’époque, mais assez pour savoir que la jeune femme avait été accusée, à raison ou à tort, d’être la complice des crimes de son père… On admettra qu’elle en aura chèrement payé le prix dans tous les cas, puisque la seconde fois où Margot avait entendu parler d’elle, c’était à sa mort (sa première mort). Et c’est sans doute davantage ce second épisode qui a retenu son attention.

Margot n’est pas une grande adepte de la presse en scandale ou des blogs scandaleux à la Tattlecrime, elle avait assez à faire des psychopathes de son entourage proche pour ne pas s’intéresser outre mesure à quiconque d’autre. Et sans ce nom, elle en serait certainement restée à cette impression de déjà-vu, sans que tout ceci aille plus loin. Mais Abigail et elle-même ont au moins un « ami » commun. Car à présent, elle en est certaine, elle a retenu son visage pour une raison plus spécifique.

« Abigail Hobbs, bien sûr. Vous êtes la fille que Will Graham n’a pas tuée. »
C’est une manière peu élégante de le présenter, mais elle ne s’en excuse pas pour autant, comme elle ne s’excuse pas de dévisager son interlocutrice avec d’autant plus d’attention. « Du moins selon lui », résume-t-elle avec, au coin des lèvres, un fin sourire, tandis qu’elle l’observe de bas en haut, de haut en bas.

La première réflexion qu’elle se fait en la voyant est que la jeune femme est bien jeune, beaucoup trop selon elle pour nager dans des eaux aussi troubles. Curieux, maintenant qu’elle y pense, qu’Abigail Hobbs connaisse aussi Hannibal. Curieux mais quelque part logique. Ce qui concerne Will Graham aura toujours eu tendance à concerner Hannibal Lecter, d’une manière ou d’une autre. Loin de connaître tous les détails de l’affaire, elle en sait tout du moins assez pour comprendre que tout ceci doit forcément éveiller en elle un intérêt prononcé. Encore un sujet dont il faudra qu’elle pense à parler à son cher psychiatre lors de leur prochaine consultation. Si elle peine à comprendre pourquoi tel ou tel acteur de son passé daignent refaire surface au moment opportun, elle a admis en revanche que ça ne devait pas être entièrement aléatoire, ni totalement le fruit du hasard. La présence d’Abigail ici a forcément une raison d’être. Reste à déterminer laquelle.

« Je suppose qu’il me faut donc vous souhaiter un bon retour parmi les vivants »
, suggère-t-elle d’un ton relativement neutre.



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Mer 8 Déc 2021 - 21:23


Famous, not friendly.
feat. Abigail & Margot


Machinalement, elle toucha du bout des doigts sa cicatrice, celle qui ornait sa gorge et qu'elle dissimulait de moins en moins lorsqu'elle sortait. Elle pouvait reconnaître à son interlocutrice d'avoir dressé d'elle un portrait bien plus original que tous ceux qui l'avaient reconnue jusque-là.

Elle baissa la main, la glissa dans la poche de sa veste pour éviter de récidiver un tel geste.

- Vous connaissez Will ?

Elle était étonnée, mais ce constat ne provoquait pas de méfiance, chez elle. Elle se contentait d'observer son interlocutrice de l'air le plus neutre possible, s'interrogeant sur l'histoire qui la liait à Will. Et à Hannibal, visiblement. Car, si elle connaissait le profileur, il y avait peu de chances pour qu'elle ne soit qu'une simple patiente parmi les autres.

- C'est vrai, il ne m'a pas tuée, précisa-t-elle, comme pour défendre celui dont elles parlaient.

Lui, songea-t-elle en adressant un regard accusateur à la porte qui menait au bâtiment dans lequel exerçait Hannibal.

- C'est surprenant qu'il vous ait parlé de moi.

Elle n'ignorait pas l'importance qu'elle avait eu pour Will, y compris après sa mort, comme il le lui avait lui-même confié quelques jours plus tôt. Elle commençait à se faire une idée de la fréquence à laquelle elle venait lui rendre visite, dans son imaginaire. Mais elle ne pensait qu'il était d'un caractère à partager quoi que ce soit la concernant à autrui. Ce qui, bien sûr, ne fit qu'accroître sa curiosité au sujet de cette Margot Verger.

Malgré sa volonté de rester impassible, les dernières paroles de la femme l'amusèrent. Elle avait une forme de franc-parler qui aurait été offensant, prononcé par des personnes moins habiles dans l'art de la neutralité ambiguë.

- En effet. Ca ne semble pas vous étonner, constata-t-elle avec une certaine curiosité.

Cette femme l'intriguait. Son calme, surtout, commençait à la fasciner. Elle semblait être imperturbable, ce qui était une qualité qu'Abigail appréciait de plus en plus chez ses interlocuteurs.


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Invité



Jeu 9 Déc 2021 - 18:51



Courage to change



feat. Abigail



Margot se contente de hocher la tête quand Abigail lui demande si elle connaît Will. Il serait plus exact de dire qu’elle pense connaître Will Graham, mais elle n’est pas certaine de la manière dont elle le qualifierait : l’énigmatique patient d’Hannibal, l’homme qui n’avait pas tué tous ces gens, l’homme dont elle s’est servie allègrement et qui aurait bien pu être le père de son enfant. Will Graham est beaucoup de choses, et rien en même temps, aux yeux de Margot. Elle note, tout de même, qu’Abigail semble suffisamment familière de cet homme pour l’évoquer par son seul prénom. Est-ce une surprise ? Rien ne l’est vraiment, ici… Elle ne réagit pas davantage quand Abigail ajoute que non, Will Graham ne l’a pas tué. Soit. Elle ne sait pas si cette réponse l’aurait davantage surprise que son opposée dans tous les cas. Tant mieux pour elle, sans doute ? Même si, en fin de compte, elle n’en est pas moins morte.

« Il n’a pas exactement parlé de vous. Il n’a jamais été très bavard, au demeurant »
, observe-t-elle simplement.

Ce qui lui convenait très bien, en ce qui la concernant, elle n’avait guère attendu de lui qu’il lui fasse la conversation. Et même, elle n’avait pas forcément eu l’intention de lui laisser voix au chapitre quoi qu’il en soit. C’est en se renseignant sur Will qu’elle a découvert le nom de cette jeune fille qu’il aurait assassinée, entre autres victimes, avec la singularité toute particulière, en ce qui la concerne, d’avoir fini avec son oreille dans le gosier. C’est le genre d’informations que l’on retient, à l’évidence.

« Vous n’êtes pas la première revenante qui croise ma route »
, répond-elle simplement quand Abigail constate que son retour d’entre les morts ne semble pas l’étonner outre mesure.

Elle a cru comprendre que c’est plutôt monnaie courante ici, y compris pour des acteurs de sa vie dont elle n’a pas tout à fait conscience qu’ils sont morts, comme Hannibal. Ou Mason avant qu’elle ne rencontre Alana Bloom et se voit contrainte de remettre en question certains faits qu’elle pensait établis. Si son père a pu revenir d’entre les morts, pourquoi pas Abigail Hobbs.

« Qu’est-ce qui vous amène ici, si vous n’êtes pas une patiente du docteur Lecter ? »
demande-t-elle plus curieusement.

La savoir liée de si près à Will Graham, et également liée à Hannibal Lecter soulève en elle un certain nombre de questions. Revenir d’entre les morts et errer malgré tout dans le sillage du docteur Lecter ne semble pas forcément être la manœuvre la plus avisée. Certes, on pourra dire de Margot qu’elle est tout aussi inconséquente, mais le fait est qu’elle sait y trouver, malgré tout, son compte. Elle n’est pas certaine qu’il puisse en être de même pour la pauvre âme qui lui fait face. Encore que, de ce qu’elle sait de son histoire, Abigail aurait tout intérêt, c’est vrai, de s’adresser à un spécialiste.

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Ven 10 Déc 2021 - 13:17


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feat. Abigail & Margot
Abigail hocha la tête. Will n'était, en effet, guère bavard. Elle le reconnaissait bien là. Cette réponse ne lui en apprenait pas réellement plus au sujet des informations qu'avaient cette femme, mais elle commençait à en deviner la raison. Elle ne s'étonna pas non plus d'apprendre que d'autres revenants avaient croisé la route de son interlocutrice. C'était en effet monnaie courante par ici. Même si, pour sa part, elle aurait préféré être épargnée de ce phénomène. Ou, plus exactement, elle aurait préféré que son père soit une exception, comme semblait l'être sa mère, qu'elle n'avait pas recroisée et qui, sans aucun doute, était bien plus heureuse en restant morte qu'en revenant à la vie.

De nouveau, son interlocutrice faisait preuve d'une curiosité singulière. Cela fit sourire Abigail, de l'un de ses sourires machinaux qui n'atteignaient jamais pleinement son regard.

- Je n'ai pas besoin d'être la patiente du Dr. Lecter pour avoir besoin de lui parler.

Le terme "besoin" lui déplut aussitôt qu'elle le prononça. Mais il fallait se rendre à l'évidence, c'était bien un besoin qui avait conduit ses pas jusque-là. Besoin de le voir mais surtout, d'obtenir des réponses. Des explications. Des conseils, éventuellement. La tentation de continuer de lui obéir aveuglément était toujours présente, bien malgré elle. Elle reprit après un instant de pause :

- Nous ne nous sommes pas vus depuis des années. C'est important que nous puissions discuter, lui et moi.  

Mais, elle devait le reconnaître, la conversation qu'elle avait avec cette femme énigmatique lui permettait progressivement de prendre le recul nécessaire à décider, peut-être, de faire demi-tour sitôt cette conversation achevée. Elle ne voulait pas faire face à Hannibal avec autant d'interrogations sans réponse en tête.

- Pour quelle raison êtes-vous devenue sa patiente ?

C'était trop direct, sans doute, mais quelle que soit la réaction de Margot Verger, elle en apprendrait davantage sur elle. Le silence, les réactions réprimées étaient tout aussi éloquentes que les réponses franches. Parfois même plus.

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Invité



Ven 10 Déc 2021 - 20:45



Courage to change



feat. Abigail



C’est bien ce qui l’intrigue (pas ce qui l’inquiète, pour qu’elle s’inquiète, il faudrait qu’elle éprouve pour cette jeune femme plus d’attachement qu’elle n’en ressent – à l’heure actuelle, Abigail Hobbs ne lui inspire rien d’autre qu’une tenace curiosité, et c’est seulement sur cela qu’elle se concentre), oui, il n’y a pas besoin, en effet, d’être patient du docteur Lecter pour faire le choix de s’adresser à lui. Quiconque le connaît un tant soit peu sait qu’il entretient un certain réseau d’influence… quelque part dangereux, mais par moment indispensable… Ainsi donc, la miss venait le trouver parce qu’elle en ressentait le besoin. Peut-être que le terme la rebute, en attendant, elle ne l’a pas utilisé sans raison, les mots qui s’échappent de nos lèvres sans avoir laissé à notre cerveau le temps d’articuler convenablement nos pensées ne sont jamais des paroles formulées au hasard.

Margot comprend bien vite que son interlocutrice ne lui en dira pas beaucoup plus, mais ce qu’elle lui dit suffit à convaincre Margot d’aborder le sujet d’Abigail lors de sa prochaine séance avec son psychiatre. Le jeu auquel il s’adonne avec tous ceux de son entourage l’intrigue immensément, elle doit bien le dire. Elle en est plus curieuse qu’inquiète ou horrifiée, quand bien même tout ceci n’a rien d’engageant en vérité… Mais elle a bien assez de sujets d’inquiétudes pour savoir les échelonner. Peut-être que c’est aussi le cas de son interlocutrice. Du peu qu’elle sait d’elle, et qui a forcément été altéré par la presse à scandale, elle veut bien croire que toute cette situation soit plus complexe qu’il n’y paraît.

« J’ai essayé de tuer mon frère. Et j’ai malheureusement échoué. Pour le moment »
, répond Margot sans détour.

Elle ne cherche pas à y passer par quatre chemins : avec une interlocutrice comme celle qu’elle a sous les yeux, elle ne pense pas que ce soit nécessaire le moins du monde, et en dehors de cela, si elle est aussi familière du docteur Lecter et de ses méthodes que Margot le présume, elle ne sera ni surprise, ni choquée de son discours. Quant à Margot, elle a cessé de dissimuler la profonde horreur, l’immense dégout, la haine intense que lui inspire son frère depuis très longtemps déjà. C’est un fait, oui, son regret est de ne pas être parvenue à tuer son frère – encore que sa conversation avec Alana lui ait conféré quelque espoir en la matière (tout n’est peut-être pas perdu en somme) –, et elle n’a pas l’intention de s’en cacher, ni auprès d’elle, ni auprès du docteur Lecter, encore moins auprès de Mason.

« Le docteur Lecter est d’excellent conseil »,
précise-t-elle ensuite avec l’intuition que cet ajout n’est pas forcément nécessaire.


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Invité



Jeu 16 Déc 2021 - 22:42


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feat. Abigail & Margot
Abigail haussa les sourcils. La franchise de cette Margot Verger était... Différente. C'était surprenant, mais appréciable. Peu des êtres humains de cet âge avaient le mérite de parler aussi franchement et aussi... Librement de leurs noirs desseins et de leurs échecs à des personnes de son âge. Et à leurs interlocuteurs tout court, d'ailleurs.

- Et vous êtes encore vivante ? s'étonna-t-elle avec une pointe de sarcasme.

Elle ne connaissait pas le frère de cette femme, mais pour le peu qu'elle connaissait des relations familiales... Eh bien, elle était étonnée qu'il n'ait pas cherché à réparer cet affront en prenant la vie de cette Margot. Pourtant, elle ne souhaitait pas la mort de son interlocutrice, loin de là. Du peu qu'elle en apprenait grâce à leur conversation, elle la trouvait même sympathique. Seulement, Abigail avait vécu dans un environnement où son propre père tuait des jeunes femmes de son âge qui lui ressemblaient pour ne pas la tuer, elle. Finalement, il avait quand même tenté de l'égorger et là où il avait échoué, un autre s'en était chargé à sa place. Ce même autre dont elles parlaient en cet instant, d'ailleurs. Et ce même autre qu'elle avait cru pouvoir voir comme un substitut de père.

- Il est d'excellent conseil pour des projets tels que les vôtres, c'est certain. Quoique, je me méfierais tout de même, à votre place. Hannibal ne sert que ses propres intérêts. S'il vous aide, c'est avant tout pour lui-même. Et pour d'autres situations... Je suis moins convaincue de la pertinence de ses conseils et de l'étendue de son honnêteté.

C'était, après tout, en se pliant aveuglément à ses directives qu'elle avait perdu la vie. Et avant cela, qu'elle avait perdu la possibilité de pouvoir vivre au grand jour. Elle avait beau avoir besoin de le voir et de lui parler, Abigail était pertinemment consciente du danger que représentait Hannibal Lecter, et elle avait d'autant plus conscience de toutes les raisons qu'elle avait d'éprouver pour lui cette rancune qu'elle ne parvenait pas à dissimuler totalement.


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Ven 17 Déc 2021 - 19:37



Courage to change



feat. Abigail



La question d’Abigail fait doucement sourire Margot, tant cette dernière est pertinente et lui prouve bien qu’elles ont tout à fait eu affaire aux mêmes personnes. Et en effet, au vu de ce qu’elle expose à son interlocutrice, il y a de quoi se demander comment elle a fait pour survivre. Mais il n’y a sans doute pas de mystère, en réalité. Elle survit depuis le jour même de sa naissance, ou presque, dès l’instant où son frère a décidé d’abuser d’elle de toutes les manières envisageables. A partir de là, vivre est devenu un impératif différent, un combat de tous les instants. On pourrait pourtant la considérer comme bien suicidaire au regard de ses fréquentations, quand elle devrait peut-être envisager de faire preuve de davantage de prudence, mais Margot pense avoir su trouver une sorte d’équilibre, entre le dangereux et le nécessaire, l’acceptable et l’intolérable.

« Plus ou moins »
, répond-elle à nouveau très franchement à la première question d’Abigail.

Ces moments où elle a vécu, vécu pour de vrai, on les lui a ôtés. Elle n’est plus à même de réaliser qu’elle a eu une vie, une vraie, auprès d’Alana et de leur fils. Alors oui, elle vit au sens où elle respire, et c’est à peu près tout. Ce n’est pas grand-chose en soi mais d’autres ne peuvent sans doute pas en espérer autant, alors l’un dans l’autre, ce n’est sans doute pas si mal.

Abigail lui confirme qu’Hannibal Lecter peut se révéler d’excellent conseil dans des projets tels que le sien. Elle n’en a jamais douté, en vérité, et n’attendait pas le moins du monde d’en être convaincue, de même qu’elle est loin d’être naïve au point de ne pas se méfier de ce brave docteur. Elle se doute qu’il y trouve lui-même son intérêt, et qu’il doit être tout à fait égoïste, elle décide seulement que cela lui est égal du moment que cela lui permet de servir ses propres intérêts. Bien sûr, ne pas tout à fait comprendre les intentions de ce brave psychiatre – si ce n’est qu’il aimait se jouer de la vulnérabilité de ses pairs – n’était pas chose agréable en soi, mais elle décidait que c’était une chose dont elle était capable de se satisfaire pour peu de continuer d’y trouver son compte.

« Je me demande ce qu’il vous a fait, à vous, pour que vous le considériez de la sorte », observe-t-elle en la jaugeant de haut en bas, de bas en haut.

Elle ne serait pas surprise que la jeune femme ne daigne pas lui répondre (et par ailleurs, elle ne lui doit aucune réponse), mais Margot n’en est pas moins intriguée. Elle est convaincue que l’histoire d’Abigail est plus fascinante encore que le peu qu’elle a d’ores et déjà su apprendre d’elle.

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Sam 18 Déc 2021 - 15:07


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feat. Abigail & Margot
La méfiance naturelle qu'Abigail avait envers autrui s'atténua légèrement suite à la réponse de son interlocutrice. La franchise de cette Margot Verger, loin de la rebuter, la lui rendait bien plus sympathique qu'au moment où elle l'avait interpelée. Il fallait être désespéré, pour s'en remettre aux mains et aux conseils d'Hannibal Lecter. Et pour projeter de tuer son frère, tout comme elle projetait parfois, la nuit et en silence, de se débarrasser pour de bon de son père. Abigail ignorait si la comparaison naturelle qu'elle établissait entre elles deux était pertinente ou non. Mais elle constata avec surprise que cette réponse la touchait. Elle avait l'impression de faire face à une autre survivante. Ce qui, inconsciemment, lui donnait envie d'en apprendre davantage à son sujet.

Lorsque vint son tour d'être interrogée, Abigail resta un instant silencieuse. Malgré la description dure qu'elle venait de faire du psychiatre, ce n'était pas sans une certaine forme sinistre et corrompue de respect qu'elle considérait Hannibal. Ceci étant, la franchise de Margot lui donnait envie de répondre avant autant de franchise. Autant qu'elle le pouvait sans s'attarder sur les détails les plus complexes de son existence.

Tout en lui adressant l'un de ses énigmatiques sourires en coin, elle écarta les mèches de cheveux qui recouvraient la cicatrice qui avait remplacé son oreille afin d'illustrer ses prochains propos.

- Il a pris mon oreille pour la faire manger de force à Will Graham et le faire accuser de meurtre. Puis après quelques temps, il a décidé de véritablement me tuer.

A cela, le bout de ses doigts glissa le long de la cicatrice qu'elle portait à la gorge, comme chaque fois qu'elle mentionnait sa mort ou son père. Ses cheveux foncés couvrirent de nouveau ce qu'elle ne montrait d'ordinaire pas si facilement. Sourcils froncés, elle baissa la main après quelques secondes pour la remettre dans sa poche.

- Entre autres, conclut-elle finalement en haussant les épaules.


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Dim 19 Déc 2021 - 15:10



Courage to change



feat. Abigail



D’une demoiselle aussi mystérieuse, Margot ne savait pas forcément à quel type de réponse s’attendre. Elle n’aurait pas été surprise qu’Abigail décide simplement d’occulter la question ou d’y répondre le plus distraitement possible, d’une manière trop cryptique pour qu’elle soit vraiment compréhensible. Mais non, en lieu et place de cela, Abigail daigne lui répondre avec une sincérité telle qu’il ne peut être question de remettre son discours en question… et quand Margot estimait que le récit de sa propre existence (dont elle a pourtant oublié une part des éléments les plus sordides) aurait largement de quoi horrifier n’importe qui, elle réalise que ce n’est rien en comparaison de ce que sa jeune interlocutrice a, pour sa part, vécu.

Elle n’affiche pas d’émotion particulière en entendant son récit, pourtant, c’est bien un profond dégoût qui la traverse au moment de l’entendre dire qu’Hannibal Lecter lui aurait arraché une oreille pour la faire avaler de force à Will Graham (elle connaissait ce point de l’histoire, ce point terriblement incriminant qui avait immédiatement fait de Will un incontestable criminel aux yeux de la presse, rendant son innocentement plus remarquable – et quelque part incompréhensible – encore). Elle est morte parce qu’Hannibal Lecter l’a tuée.

Margot est-elle surprise d’entendre qu’Hannibal est un criminel ? Pas vraiment, en réalité, elle a toujours estimé qu’il en était quoi qu’il en soit un par procuration, tandis qu’il encourageait tranquillement ses patients à faire des victimes en guise de thérapie. Elle, puisqu’il l’encourageait à tuer Mason, ne risquait pas de s’en plaindre, elle a aussi soupçonné qu’il n’avait pas dû être de très bon conseil envers Will, mais elle n’avait pas imaginé la situation dans des proportions telles que celle-ci. Elle est, elle doit le dire, perturbée de ce qu’elle entend.

« Entre autres »,
répète-t-elle, soufflée. « Et malgré tout, vous êtes ici… », constate-t-elle alors. « Dans l’intention de vous venger, peut-être ? »

Ce serait légitime, il faut bien le reconnaître, et si tel devait être le cas, Margot ne se permettrait pas d’interférer dans de tels plans. En ce qui la concerne, elle trouve quelque chose d’utile et même d’agréable à ses consultations avec le docteur Lecter, mais elle pourra aisément s’en passer néanmoins, si cela doit signifier que cette jeune femme obtiendra justice pour le mal qu’elle a enduré. Elle est bien jeune pour avoir tant subi, elle l’était forcément bien plus encore quand tout ceci lui est arrivé.

Aux yeux de Margot, une telle chose ne devrait être envisageable, ni ne peut être tolérable. S’il est une loi que Margot respecte entre toutes, c’est définitivement la loi du Talion : œil pour œil, dent pour dent. Elle estime qu’Hannibal Lecter, s’il doit mourir, devrait sans doute mourir de la main de cette jeune femme, tout comme elle-même ne saurait être satisfaite de voir son frère mourir de la main d’un autre si cet autre ne devait pas être elle.

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Mar 21 Déc 2021 - 12:31


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Abigail observa avec une certaine fascination les effets de son anonnce sur son interlocutrice. C'était une technique de défense inconsciente que celle d'annoncer frontalement les choses, sans filtre apparent. C'était devenu l'un des moyens d'expressions privilégiés d'Abigail. Pourtant, elle n'avait pas voulu placer cette femme dans l'embarras, simplement s'exprimer d'une manière similaire, et lui accorder la même honnêteté qu'elle lui avait accordé.

La conclusion établie par Margot lui fit hausser les sourcils d'un air surpris.

- Me venger ? répéta-t-elle avec un sourire amusé.

Le fait était qu'elle n'avait jamais pensé à une telle éventualité. Premièrement parce que prendre le risque de se venger d'Hannibal Lecter, c'était drastiquement limiter ses chances de survie. Abigail savait de quoi il était capable. Du haut de sa vingtaine d'années, elle n'était personne pour espérer pouvoir l'emporter sur lui. Mais aussi et surtout parce que, bien qu'elle se garde de l'admettre, elle comprenait les raisons qui avaient poussé Hannibal à effectuer un tel geste. Ce n'était pas contre elle que le geste avait été dirigé, mais contre Will. La tuer, c'était la meilleure manière de faire comprendre à Will l'étendue du sentiment de trahison ressenti par le psychiatre. Cela avait été nécessaire, selon Hannibal. Le terme lui déplaisait toujours, mais elle devait reconnaître qu'il n'était pas dénué de sens.

Elle secoua doucement la tête.

- Non, non... Loin de là.

Son regard se tourna naturellement vers l'édifice. Hannibal était proche, à peine éloigné de quelques étages et murs, et pourtant elle se sentait étonnamment libre de s'exprimer, de raconter une partie de son histoire à cette femme qui la connaissait de réputation mais qui restait, pour elle, une inconnue.

- Je suis simplement venue lui parler.

L'écouter, serait sans doute plus juste. Abigail avait une multitude de questions à lui poser, mais elle savait que ce tueur en série là avait le pouvoir de la captiver par sa simple présence, et de dicter sa conduite à l'aide de quelques mots méticuleusement choisis. Abigail avait conscience de cette emprise dangereuse, et s'acharnait à lutter contre, mais elle n'était pas naïve au point de croire que ses efforts conscients l'emporteraient définitivement sur ce que son inconscient avait développé comme habitude : écouter et suivre les directives d'Hannibal.


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Mer 22 Déc 2021 - 20:28



Courage to change



feat. Abigail



Jusqu’ici, Margot avait été capable de se trouver d’étonnantes similitudes avec son interlocutrice, au-delà du fait qu’elles étaient, à l’évidence, issues du même univers et attachées à des individus similaires, mais elle rencontre, au moment d’évoquer les éventuelles intentions de vengeance d’Abigail, les limites de ces ressemblances. Car au moment de parler de cette hypothèse avec son interlocutrice, elle sent que la surprise de cette dernière n’est pas feinte. Ce pourrait, bien évidemment, n’être qu’une manière pour elle de se dédouaner de toute intention néfaste auprès d’une felle qu’elle connaît, après tout, à peine, mais Margot ne croit pas qu’il soit question de cela, ici. Oui, elle aurait peut-être tout intérêt à dissimuler ses intentions, d’autant qu’après tout, elles ne se connaissent pas – ou pas vraiment, mais Margot sent, ressent qu’il y a autre chose. Non, la vengeance est une option qui, pour une raison ou une autre, lui est visiblement inenvisageable.

Bien sûr, on ne se venge pas d’Hannibal Lecter si facilement, peu importe son niveau de duplicité et de motivation. C’est une chose que Margot sait parfaitement pour elle-même caresser des projets de vengeance qu’elle ne met pas à exécution – pour l’heure. Ceci dit, elle sent bien que le cas de cette jeune femme est différent. Sa manière de s’en défendre, ce « loin de là » qu’elle ajoute surprend encore davantage Margot, qui presque par instinct, suit le regard de la jeune femme quand elle le tourne vers l’édifice. Derrière ses murs, leur ami commun ignore peut-être être au cœur de leur conversation. Ou peut-être le sait-il pertinemment et y trouve-t-il une certaine source de divertissement ? De sa part, Margot Verger ne saurait, à vrai dire, présumer de rien.

Diablement curieuse, Margot aurait bien envie de lui demander de quoi elle avait l’intention de parler avec l’homme qui l’avait tuée, mais elle sait admettre que ses interrogations pourraient atteindre là les limites de la décence et de l’acceptable. Certes, elle ne mâche pas ses mots depuis tout à l’heure, et la jeune femme semble bel et bien l’accepter, est-ce une raison pour insister ? Probablement que non. Elle ne peut pas s’empêcher, malgré tout, de poser de nouvelles questions, même si elle garde pour elle certaines d’entre elles, qui lui brûlent pourtant les lèvres. C’en serait presque une forme de respect, à ce stade.

« Il a beaucoup d’influence sur vous »
, constate-t-elle alors, presque impressionnée, que ce soit pas le caractère d’Abigail, ou ce fameux pouvoir d’Hannibal, qui savait garder sous sa coupe même ceux qui devraient lui être, très certainement, hostiles. Abigail, Will Graham… et elle-même, en réalité, qui ne devrait sans doute pas poursuivre sa thérapie au regard de ce qu’elle ne devine que trop bien des habitudes de son thérapeute, habitudes encore confirmées par cette conversation. « Vous ne redoutez pas qu’il veuille vous tuer à nouveau ? »


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Lun 27 Déc 2021 - 17:06


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feat. Abigail & Margot
Le constat de Margot lui fit manquer un battement de coeur. C'était une vérité limpide qu'elle énonçait ainsi. Pourtant, ce n'était pas une vérité qui plaisait à Abigail. Elle reconnaissait volontiers que c'était le constat le plus évident à faire, cela dit.

- Comme sur toutes ses relations, répondit-elle posément.

C'était presque un avertissement destiné à son interlocutrice. Plus l'on passait de temps avec Hannibal, plus son emprise s'étendait. Même Will n'avait jamais totalement remporté la partie, avec lui. Margot Verger prenait de grands risques en continuant ses sessions auprès d'Hannibal, elle ne pouvait plus en douter désormais.

La question qui suivit était légitime. Abigail s'accorda un temps de réflexion, s'appuyant contre le mur dans son dos en une posture étonnamment décontractée pour une conversation aussi sérieuse.

- Je ne crois pas qu'il recommencera si je ne lui donne pas de raisons de le faire. Les circonstances sont différentes. Will est à ses côtés, à présent. Ma mort n'est plus nécessaire.

C'était une interprétation des propos d'Hannibal qu'elle répétait à son interlocutrice. Ce constat silencieux lui fit esquisser un sourire amer. Il possédait effectivement une grande influence sur elle, au point de se laisser convaincre par ce qu'il lui disait. Mensonges et vérité se troublaient dans son esprit, lorsque cela concernait sa relation avec Hannibal. Ses certitudes étaient régulièrement mises à mal lorsque le thérapeute se laissait tenter par l'envie d'intensifier la force de son emprise sur elle.

- Je me méfie toujours de lui, bien sûr. Mais certaines choses sont inévitables.

Abigail décida qu'il était temps de cesser de s'épancher sur la complexité de sa situation. Elle considéra son interlocutrice et, avec cet étrange sourire sans joie, l'interrogea d'une voix doucereuse :

- Comment comptez-vous tuer votre frère ?

Elles venaient de se rencontrer, certes, mais il semblait que ni l'une ni l'autre ne s'embarrassait de pudeur ou de détours.


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Lun 3 Jan 2022 - 16:53



Courage to change



feat. Abigail



Margot ne peut, à l’évidence, pas contredire son interlocutrice sur ce point : il est certain que les relations qu’Hannibal entretient avec ses patients autant qu’avec ceux qu’il appellera peut-être, par commodité plus qu’autre chose, ses amis, n’ont pas grand-chose de saines et se jouent toujours sur un terrain d’influence où il joue le rôle de l’influenceur que de l’influencé. En avoir conscience, comme ça peut être son cas, celui d’Abigail, ou éventuellement celui de Will Graham n’ôte rien à l’étendue de cette influence, ni au degré de dangerosité du psychiatre… c’est une dangerosité de laquelle on décide de s’accommoder, ou non. Abigail semble avoir fait son choix, même si, après avoir été tuée par lui, elle aurait plus de raisons que n’importe quoi de chercher à échapper à tout prix à son sillage.

Elle semble assez sûre du fait qu’il ne recommencera pas. Si elle ne lui donne pas de raisons de le faire. Mais comment sait-on ce que peuvent être ses raisons ou non ? Prétendre comprendre totalement l’esprit et la manière de raisonner d’Hannibal Lecter lui semble entreprise bien hasardeuse. Au mieux peut-on espérer s’en rapprocher, mais en fin de compte jamais tout à fait. Les circonstances sont différentes, oui, mais peut-être rendent-elles leur « ami commun » plus imprévisible encore. Ceci dit, qui serait-elle pour lui faire la morale ? Elle continue bien de le consulter assidûment en dépit de tout ce qu’elle devine de lui, et de tout ce qu’elle a appris de lui récemment. Elle fronce légèrement les sourcils. A l’évidence, elle est loin de tout comprendre, que ce soit le rôle exact de Will dans cette affaire, ou encore la « nécessité » ou non de sa mort… Des sujets qu’elle pourrait creuser avec Abigail, mais qu’elle aurait davantage envie de creuser avec Hannibal, en réalité. À ses risques et périls.

« Je ne crois pas dans les choses inéluctables. On peut toujours décider d’influencer les événements, dans un sens ou dans un autre. Il faut seulement s’arranger pour le faire avant qu’un autre ne s’en charge. »


Certains disposent seulement, d’entrée de jeu, d’armes plus efficaces pour mener la danse, ce qui ne signifie pas que ces armes ne pourront pas se retourner contre eux tôt ou tard, d’une façon ou d’une autre. C’est ce sur quoi elle compte en ce qui concerne Mason, en tout cas, et elle veut croire que ce n’est pas complètement impossible.

« Je ne suis pas encore tout à fait décidée »
, répond Margot avec une franchise déconcertante à la question tout aussi désarmante d’Abigail. A l’évidence, ni l’une ni l’autre ne vont pas s’embarrasser de détours inutiles. Elles en ont suffisamment vu et connu, elles n’ont clairement pas besoin de ce genre de choses. « Je sais seulement que je veux qu’il souffre. Terriblement. » Elle hausse les épaules. « C’est sans doute jouable, il paraîtrait que je l’ai déjà fait », ajoute-t-elle d’un ton légèrement songeur.


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Mer 5 Jan 2022 - 20:00


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feat. Abigail & Margot
L'incompréhension de l'autre femme était compréhensible. Abigail ne songea pas un seul instant à lui en tenir rigueur. Ses propos étaient paradoxaux, voire contre-intuitifs. Elle ne s'attendait pas à ce que l'on soit d'accord avec elle, mais remarqua que son interlocutrice tenait à lui donner son avis. Ce qui n'était pas donné à tout le monde, en vérité. Beaucoup se seraient contentés d'acquiescer en l'ignorant, restant persuadés qu'ils détenaient l'unique solution.

La jeune femme hocha la tête, comprenant le fil de réflexion de son interlocutrice. Elle n'était pas entièrement d'accord, mais estimait que c'était raisonnable et naturel pour une femme telle que Margot Verger que d'avoir cette vision des choses. Pour sa part, elle se contenta de répondre d'un ton neutre :

- Lorsque l'on a les moyens de changer les choses, peut-être. Et encore. Il y en aura toujours pour guider votre main.

Cette discussion reposait trop sur des probabilités pour qu'elle l'intéresse plus longuement. En revanche, Abigail était véritablement intriguée par ce projet de fratricide. En tant que fille unique, elle n'avait pas l'occasion de connaître - pour le moment - la complexité d'une relation entre frère et soeur. Le calme apparent de son interlocutrice était tout particulièrement intéressant. Rares étaient les êtres qui pouvaient préméditer un meurtre avec autant de sang-froid, et en parler tout aussi librement à une inconnue. C'était une audace qu'Abigail appréciait.

- Une véritable vengeance, alors. Tant mieux pour vous, cela dit. C'est plus simple de tuer en faisant souffrir plutôt que de le faire sans infliger de douleur. Mais c'est moins propre.

La dernière partie de la réponse de Margot retint son attention. Elle resta songeuse un instant, constatant malgré elle qu'il existait certaines similitudes entre elles. Ce qui d'ordinaire l'aurait agacée ne faisait au contraire que lui rendre son interlocutrice plus sympathique encore.

- Quelle étrange tendance a cette ville à faire revenir d'entre les morts les êtres les plus repoussants, constata-t-elle d'une voix doucereuse.

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Ven 7 Jan 2022 - 21:50



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feat. Abigail



« Du moment que l’on guide ma main dans la bonne direction, ça ne me dérange pas outre mesure »,
observe seulement Margot tandis que sa jeune interlocutrice affirme que l’on n’a pas toujours les moyens de changer les choses, et que l’on est toujours soumis à des influences extérieures, forcément indépendantes de nous.

C’est un point sur lequel Margot pourrait difficilement donner tort à Abigail, en réalité. D’autant que pour ce qui est de subir l’influence d’autres personnes, on pourrait presque affirmer que Margot Verger est passée experte. Il n’y a pas grand-chose, de ses actes et de ses décisions, qui soient le fruit de sa propre volonté, et elle y a même trouvé un certain confort, parfois, celui qu’elle trouve notamment au cours de ses consultations avec le docteur Lecter, qui la poussent à les poursuivre en dépit du danger évident. Parce qu’elle aime l’idée de cette guidance, qui la dirige très précisément dans la direction qui l’arrange, même si tout ceci est en partie illusoire et ne peut que l’être, bien sûr. Et surtout, se révèle plus dangereux qu’autre chose.

Quand elle évoque sa vengeance envers Mason auprès de cette jeune femme, elle le fait sans hésitation et sans détour. Elle le devrait peut-être, et l’on pourrait admettre qu’il est sans doute assez imprudent que de s’exprimer à ce point légèrement au sujet de ce qui est une véritable volonté de prendre la vie d’autrui. Mais elle ne s’inquiète pas de la réaction d’Abigail. Bien au contraire, Margot est seulement intriguée par cette dernière, curieuse d’entendre sa réaction. Et en effet, sa réaction est délicieuse.

Plus elle l’entend parler moins elle est surprise qu’elle ait attiré l’attention d’Hannibal Lecter, il a sans doute été séduit par son esprit à part, par l’observation froide qu’elle est capable de faire de la mort, celle que l’on subit et celle que l’on dispense. Margot elle-même doit se dire impressionnée, d’ailleurs. Ce petit brin de femme, qui semblerait presque fragile, révèle un remarquable caractère. Tant mieux pour elle, oui, c’est effectivement plus simple de tuer en faisant souffrir que l’inverse. Et pour ce qui est de la propreté, Margot s’en fiche. Elle sera prête à apprécier un bon carnage et des heures de nettoyage si cela peut lui permettre de savourer la satisfaction de voir Mason quitter cette terre dans une souffrance équivalente à celle qu’il lui a infligée des années durant.

« Vous vous considérez aussi comme un de ces êtres repoussants ? »
demande innocemment Margot alors qu’Abigail observe cette tendance de la ville à ramener à la vie ceux qui ne le mériteraient sans doute pas… Margot s’est déjà fait la même réflexion, il est vrai.

Ceux qui croyaient à un monde de la seconde chance n’avaient sans doute pas regardé ses habitants de bien près. Nombre d’entre eux étaient des monstres de la pire espèce… Ou bien Margot en a-t-elle le sentiment car c’est là les individus qu’elle a pour habitude de côtoyer.


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Dim 9 Jan 2022 - 14:01


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Margot Verger était donc une personne qui servait ses intérêts avant tout, si Abigail comprenait bien sa réponse. Une personne pragmatique, qui tout comme elle savait observer avec détachement les horreurs de ce monde. La jeune femme n'en fut pas surprise. Mais elle éprouva un étrange sentiment de satisfaction. Son interlocutrice avait su s'en sortir jusque-là, et inconsciemment, elle commençait à devenir un modèle de survivante pour Abigail, qui la dévisagea cette fois-ci avec un intérêt nouveau.

Le sujet du frère semblait être clos. Qu'auraient-elles eu à ajouter ? C'était une évidence, à présent, que cet homme n'allait pas survivre bien longtemps. Abigail observait dans le regard de Margot cette lueur de détermination qu'avait son père lorsqu'il s'apprêtait à achever ses victimes. Son interlocutrice était décidée à agir. La jeune femme supposa que ce qui la retenait n'étaient que les détails de comment cette vengeance se déroulerait. Elle ne le lui confia pas, mais elle espéra silencieusement que ce serait un succès. Elle commençait à apprécier son interlocutrice, et ce frère évoqué la laissait complètement indifférente. Par une forme étrange de solidarité, Abigail espérait que celle qui lui faisait face puisse accéder à ce semblant de liberté qu'elle semblait rechercher. Et se défaire de l'emprise de cet homme trop nocif.

Abigail hocha doucement la tête suite à la dernière question de Margot.

- Oui.

C'était une évidence, non ? Elle ne croyait pas en ce ton innocent employé par l'autre femme. Abigail croisa les bras, prit appui contre le mur et développa sa réponse :

- Il m'est arrivé d'espérer que d'autres mondes soient plus cléments à mon égard. Mais je ne suis pas de celles qui méritent réellement une deuxième chance. La preuve en est que rien n'a changé. Je répète les mêmes actions et les mêmes erreurs.

Elle fronça les sourcils. C'était une observation qu'elle avait déjà faite de nombreuses fois, mais toujours en pensées. L'admettre à voix haute, c'était différent. Cela rendait les choses trop concrètes. Chez Abigail, il y avait toujours eu une ambivalence entre son désir de survie et sa culpabilité. Entre son détachement et ses remords.

- Certains pourraient même affirmer que je suis un monstre, conclut-elle finalement avec une neutralité feinte.

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Lun 10 Jan 2022 - 19:55



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feat. Abigail



Avant même que la réponse de la jeune femme ne soit formulée, Margot pouvait d’ores et déjà l’anticiper. Ce n’est pas pour autant que c’est bel et bien la vérité, que ce que pense son interlocutrice est vrai, mais elle le ressent chez elle, oui, cette impression de monstruosité, sans doute parce qu’elle a commis de ces choses atroces que seuls des monstres sont capables de réaliser. Mais Margot, de son côté, considère qu’il ne suffit pas de faire des choses monstrueuses pour être un monstre, sans quoi elle en serait un elle-même pour avoir assassiné son propre frère, pour être décidée à recommencer. D’aucuns considéreraient sans doute d’office que c’est le cas, mais pas elle, certainement pas elle. Elle estime être dans son bon droit. Les pourfendeurs de monstres sont toujours des héros. Pas qu’elle souhaite être considérée en héroïne, elle n’est pas assez désintéressée ou détachée pour cela, du moins en actrice active d’une vie qui méritait d’être corrigée. Elle a rectifié les choses par elle-même, et elle recommencera, voilà tout.

Abigail lui apprend avoir espéré que dans quelque autre monde, on se montrerait plus clément à son égard, on lui accorderait une seconde chance, mais les secondes chances n’existent pas, pas plus ici qu’ailleurs. Ce qui s’accrochent à ces hypothèses de seconde chance n’ont en réalité que besoin de se réconforter, mais ils sont très loin de la réalité, Margot en est convaincue. Les secondes chances n’existent tout simplement pas : ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent. Ni ainsi qu’elles fonctionneront jamais. Dans le cas de Margot, elle doit bien reconnaître qu’elle est tentée d’espérer que l’histoire est bel et bien vouée à se répéter, mais sans réelle certitude. Elle veut plutôt croire que l’histoire nous apprend comment la répéter autant qu’elle nous apprend comment s’en distancier. C’est à chacun de prendre les bonnes décisions aux bons moments afin de ne pas sombrer dans de déplaisants rouages.

« Certains diraient sans doute la même chose de moi, et pourtant je ne saurais que leur donner tort. » Elle marque une pause. « Faire des choses monstrueuses ne fait pas de nous des monstres, encore moins si ce doit être pour échapper à un monstre plus dangereux encore. »

Elle adresse un signe de tête en direction du bâtiment voisin, où Hannibal se trouve encore. C’est en partie à lui qu’elle fait référence, mais pas complètement. Quand Margot prononce ces mots, c’est avant tout à Mason qu’elle pense. Et, dans le cas d’Abigail, à ce père qui avait frayé la chronique après que l’on ait découvert quel sinistre individu il était, et ce qu’il faisait subir à ces jeunes femmes qui n’étaient ni plus ni moins que le portrait craché de sa fille.


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Mer 12 Jan 2022 - 17:18


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Abigail esquissa un sourire teinté d'amusement sinistre.

- La fin justifie les moyens, hein ? reformula-t-elle de sa voix doucereuse.

Il n'était pas étonnant que son interlocutrice, après avoir avoué vouloir assassiner son frère, considère qu'il y avait des degrés dans la monstruosité. Et que la nécessité de se défaire de l'emprise d'un monstre valait bien d'adopter des comportements similaires, monstrueux eux aussi, mais motivés par des intentions moins... Malveillantes ? Moins égoïstes ? Peut-être.

Elle s'était tue quelques instants pour se laisser le temps de la réflexion. Finalement, elle se laissa vaguement convaincre. Au fond parce que c'était une conclusion qui l'arrangeait, sans doute.

- Je suppose que c'est une façon de voir les choses, oui. Mais vous ne savez pas à quels actes je fais allusion. Ni même si j'arrêterai lorsque mon propre monstre ne sera plus de ce monde. Ce qui chez vous est pardonnable ne l'est peut-être pas tant chez moi.

Elle lui sourit, trop largement pour que ce sourire soit sincère. Abigail aurait volontiers testé les limites des affirmations de Margot Verger en lui avouant que le cannibalisme était désormais tellement ancré dans son quotidien que c'était devenu une norme pour elle. Mais ç'aurait été présenter une attitude hostile envers une femme qui, finalement, n'avait cherché qu'à assouvir sa curiosité à son sujet.

Peu intéressée par l'idée de lui faire la liste de ses crimes et actes de complicité, Abigail détourna finalement le regard et haussa doucement les épaules.

- Mais vous avez raison. Ces questions de culpabilité sont hasardeuses. Ce qui compte c'est le résultat, j'imagine. Je vous souhaite du succès dans votre projet d'éliminer votre frère... Vous n'aurez alors peut-être plus besoin de vos séances avec Hannibal et ce ne pourrait qu'être une excellente nouvelle pour vous.  

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Anonymous

Invité



Mar 18 Jan 2022 - 19:19



Courage to change



feat. Abigail



Margot hoche la tête en entendant le résumé qu’Abigail fait des propos qu’elle vient de tenir. La fin justifie les moyens. Oui, c’est très précisément ce qu’elle pense, en effet. Mais c’est malheureusement là une maxime qui peut aisément se retourner contre vous quand les fins d’autrui ne sont pas les mêmes que les vôtres et que leurs moyens entrent en contradiction avec ceux que vous avez voulu mettre en œuvre. Quoi qu’il en soit, c’est bel et bien là la vision de Margot, une vision qui ne laisse que peu de place pour les scrupules, en réalité : mais à quoi cela servirait-il d’en avoir, n’est-ce pas ? Aux yeux de Margot, ce serait une perte de temps… elle n’a guère le temps de se sentir coupable, c’est du temps qu’elle ne peut pas consacrer à l’être bel et bien.

Au final, peut-être que la vision de Margot n’est que réconfortante sans être véritablement valide ou crédible, mais elle semble également convenir à Abigail, qui finit par bien vouloir si ce n’est adopter, du moins envisager sa manière de penser. Cependant, elle marque un point quand elle affirme que Margot ignore à quels actes elle fait allusion directement, et pour ce qui est d’arrêter quand son propre monstre ne sera plus de ce monde ? Margot n’a aucun doute en ce qui la concerne. Elle n’est pas une criminelle ou une psychopathe, elle veut juste rendre la monnaie de sa pièce à un homme qui l’a cent fois mérité. Elle ne peut savoir si c’est le cas de son interlocutrice. Et pour cause, elle ne sait absolument rien de son interlocutrice – ou presque, car en réalité, elle a tout de même accepté de lui en dire beaucoup en bien peu de temps.  Mais elle est de plus en plus curieuse.

« Il ne tiendra qu’à vous de trouver une manière de vous pardonner, dans ce cas, ou de décider que vous ne voulez dépendre du pardon de personne »,
ajoute-t-elle dans un haussement d’épaules, bien consciente que des questions trop directes n’obtiendraient pas les réponses attendues.

Margot aime néanmoins s’entendre dire qu’elle a raison, car c’est ce qu’elle pense effectivement. Coupable, non-coupable, tout ça, ce ne sont jamais que des non-sujets, c’est bel et bien le résultat qui compte, et Margot apprécie le soutien de cette presque-inconnue concernant son frère et le meurtre de ce dernier.

« Je vois que nous tombons d’accord »,
confirme-t-elle avant de considérer plus longuement son interlocutrice. « Et vous, quel résultat souhaitez-vous obtenir exactement ? »

Et par quels biais ? Toutes ces questions se posent, et Margot n’est pas certaine que sa jeune interlocutrice en sache elle-même les réponses.


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