Old fox and old toad || ft. Minato Namikaze

feat   @Minato Namikaze  

Le centre-ville bruisse de mille voix, un carrefour où se mêlent la vie moderne et les histoires cachées des passants pressés. Tout autour de moi, je capte les murmures des conversations, les éclats de rire, les disputes et les discussions qui remplissent l’air d’une sorte de musique urbaine. Je marche lentement, les mains dans les poches, les yeux traînant d’un visage à l’autre, essayant de puiser dans cette agitation une étincelle d’inspiration pour mon prochain ouvrage.

Là, un couple de jeunes amoureux s’échange un baiser volé sur le coin d’une rue. Plus loin, un groupe d’adolescents rit aux éclats, se moquant sans doute de quelque mème ou vidéo virale. Une femme âgée vend des fleurs sur le trottoir, ses mains usées par les années, mais son sourire radieux comme le soleil de l’après-midi. Chaque visage raconte une histoire, chaque mouvement dessine une danse que seul un œil averti peut véritablement apprécier.

Je m’arrête un instant devant une vitrine d’antiquités, mon regard attiré par une vieille machine à écrire qui trône fièrement derrière le verre poussiéreux. Un modèle classique, robuste, avec ses touches usées et son chariot patiné. Ah, les vieilles choses ont toujours plus d’âme, plus d’histoires à raconter. Je me surprends à imaginer la vie de cette machine, les écrivains qui ont pu taper dessus, les idées qui ont jailli de ses entrailles mécaniques.

Je continue mon chemin, tirant une bouffée d’air frais et savourant la douce chaleur du soleil sur mon visage. C’est alors que je le vois. Juste là, à quelques mètres de moi, au milieu de la foule animée, une silhouette qui se détache du flot humain, comme un rocher au milieu d’un torrent.

Minato.

Il est de profil, son visage à moitié tourné vers moi, mais je le reconnaîtrais entre mille. Les cheveux blonds épars, légèrement ébouriffés par le vent, lui donnent cet air de jeunesse éternelle qu’il n’a jamais vraiment perdu. Ses traits sont marqués par le temps, certes, mais il dégage toujours cette aura tranquille, cette force sereine qui le caractérisait déjà autrefois. Une main ferme tient un paquet de brochures, et je vois ses yeux balayer la rue, observant attentivement les allées et venues des passants.

Il est vêtu d’un costume sobre, mais bien coupé, qui épouse sa silhouette avec élégance. Un peu formel pour lui, sans doute, mais quelque chose dans sa posture et son expression me dit qu’il s’est habitué à ce nouveau rôle. Ce n’est plus le ninja que j’ai formé, mais un homme d’affaires, un stratège de la vie moderne, qui semble aussi à l’aise dans ce monde de chiffres et de contrats que dans l’ancien.

Je reste immobile un instant, mes pensées se bousculant. Cela fait combien de temps que je ne l’ai pas vu ? Trop longtemps, certainement. Le voir ici, au milieu de cette ville, presque perdu dans cette foule comme un poisson hors de l’eau, c’est à la fois étrange et rassurant. Minato a toujours su s’adapter, peu importe les circonstances. Et pourtant, quelque chose dans son regard me frappe, une étincelle familière qui trahit une curiosité inextinguible, ce désir d’apprendre et de comprendre qui a toujours été son moteur.

Je plisse les yeux, essayant de capter chaque détail. Sa démarche est assurée, chaque pas calculé, mais je décèle une légère tension dans ses épaules, comme s'il portait un poids invisible. Ses yeux, bien que concentrés sur la tâche à accomplir, ont ce petit éclat, ce petit éclat que je reconnais. Oui, c’est bien lui, mon ancien élève, celui qui rêvait de changer le monde, de le rendre meilleur.

Je vois des passants lui jeter des regards curieux, certains s’arrêtent même pour prendre une brochure. Il leur parle calmement, avec cette voix douce mais ferme que je connais si bien, et je remarque que même ici, même dans cette jungle de béton et de verre, il a cette présence qui force l’attention, qui commande le respect sans jamais l’imposer. Minato a toujours su se faire écouter, que ce soit sur un champ de bataille ou dans un salon de réunion.

Je l’observe encore un peu, notant la façon dont il s’adapte à chaque personne, ajustant son discours, ses gestes, comme un maître ninja adapte son style de combat en fonction de son adversaire. Il est comme un caméléon, trouvant toujours le bon ton, la bonne approche. Il a toujours eu ce don, cette capacité à comprendre les gens, à les lire comme des rouleaux anciens. Et moi, de mon côté, je n’ai jamais vraiment perdu cette habitude de l’observer, de l’étudier, même après toutes ces années.

Un sourire se dessine sur mon visage alors que je sens un vieux sentiment d’affection m’envahir. Oui, le temps a passé, mais certaines choses ne changent jamais. Minato est toujours Minato, ce jeune homme brillant et ambitieux qui a tant appris et tant à offrir.

Je me rapproche lentement, prenant mon temps. Chaque pas me rapproche de lui, et avec chaque pas, je sens le poids des années s’alléger un peu plus. J’imagine déjà ce que je vais lui dire, comment je vais le surprendre. Peut-être une petite blague, comme avant, pour briser la glace. Ou peut-être juste un simple "Salut", comme si nous ne nous étions jamais quittés.

Je me tiens maintenant juste derrière lui. Je peux presque entendre sa respiration, lente et régulière, comme s’il méditait même en plein cœur de cette frénésie urbaine.

Je prends une inspiration profonde, prêt à prononcer ces premiers mots…


« Minato ! » En un clin d'œil, il est devant moi, et pour un instant, c’est comme si les années s’étaient effacées. « Qu'est-ce que tu fais ici, vieux renard ?» je demande en riant, tout en tendant les bras grands ouverts vers lui.

En cet instant, en observant Minato à quelques pas devant moi, un tourbillon d'émotions m'envahit, me prenant de court, me laissant presque sans souffle. La raison me murmure que ce n'est pas possible. Minato, mon élève brillant, mon ami, est mort il y a longtemps. Je l'ai vu partir, je l'ai pleuré comme on pleure un fils. Et pourtant, il est là, devant moi, vivant, débordant de cette même énergie que je reconnaîtrais entre mille.

Je me sens comme un homme perdu dans un rêve, un rêve où la réalité se plie à des règles nouvelles, inconnues. Mon cœur bat plus fort, chaque pulsation résonnant dans mes tempes. Mes mains se mettent à trembler légèrement, et je dois me concentrer pour les garder immobiles, pour ne pas laisser cet émoi transparaître.
Je ressens une joie immense, presque enfantine. Un espoir que je n’avais pas osé nourrir depuis si longtemps. Le revoir, ici, dans cette rue animée, c’est comme un cadeau inattendu, comme si le destin, capricieux, avait décidé de me rendre quelque chose que j’avais perdu à jamais. Une seconde chance.
A moins que… je suis mort également, dans notre monde, en me battant pour que Konoha reste débout et libre. Cet endroit était-il un sanctuaire pour les âmes comme les nôtres ? Cela voudrait dire, alors, que ce n’était pas des filles que j’avais observées toute la journée, mais… des âmes perdues…

feat   @Minato Namikaze  

Je serre Minato dans mes bras, un peu plus fort que je ne le pensais. Après tout, combien d’années se sont écoulées depuis que je l’ai vu pour la dernière fois ? Mes mains se crispent légèrement sur ses épaules, et je sens cette vague de nostalgie m’envahir, me rappelant les jours où nous courions à travers Konoha, quand il n’était encore qu’un jeune homme, avec ce même regard brillant de détermination. Le temps peut bien avoir fait son œuvre, mais rien n’a pu effacer cette étincelle dans ses yeux.

Quand je relâche enfin mon étreinte, je prends une profonde inspiration, comme si j’essayais de m’imprégner de ce moment, de graver chaque détail dans ma mémoire. Mon regard se perd un instant, glissant sur la brochure qu’il m’a donnée. Une agence de sécurité avec Gaara, hein ? Je souris, me sentant presque paternel, fier de lui.

« Gaara et toi, tu m’en bouches un coin, Minato… C’est incroyable de te voir reprendre les rênes de ta vie dans ce monde qui semble si loin de tout ce qu’on a connu. »

Je passe une main sur ma nuque, cherchant mes mots. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de parler avec quelqu’un qu’on croyait avoir perdu pour toujours. Et cette idée qu’il ait trouvé un nouveau but, ici, me réchauffe le cœur.

« Tu sais, je ne t’aurais jamais imaginé en entrepreneur. Mais en y réfléchissant bien, tu as toujours été bien plus qu’un simple ninja. Toujours ce désir de protéger les autres, d’offrir un peu de paix autour de toi. » Je ris doucement, un rire teinté d’affection, je ne pouvais pas nier que j’avais toujours eu énormément d’affection pour Minato et sa famille. « Ce n’est pas le titre qui fait l’homme, après tout, c’est le cœur qui compte. Et toi, tu as toujours eu un grand cœur, Minato. »

Je me rapproche, posant une main affectueuse sur son épaule, sentant la chaleur de sa présence me rappeler tant de souvenirs.

« Je suis fier de toi, tu sais ? Et je ne dis pas ça souvent. Mais tu es là, debout, à distribuer ces prospectus avec le même dévouement que tu avais sur les champs de bataille. Je sais que peu importe où tu es, tu fais toujours de ton mieux pour améliorer le monde autour de toi. »

Je plonge mon regard dans le sien, laissant un sourire plus tendre adoucir mes traits.

« Tu es bien plus qu’un ancien Hokage, Minato. Tu es un modèle, un homme qui inspire. Et si aujourd’hui, tu as décidé de le faire en ouvrant une agence avec Gaara, alors, je sais que c’est la bonne voie. Peu importe le chemin que tu choisis, je serai toujours à tes côtés. Même dans ce monde étrange, où tout semble tourner différemment, je serai là. »

Gaara était un ami de Naruto, jadis. Il y a quelque chose de surprenant et de très beau, finalement, à le savoir allié à Minato.
Je laisse mes mains retomber, mais pas avant d’avoir serré une dernière fois son épaule. Le voir ainsi, si confiant dans ce projet, me remplit d’une tendresse que je ne pensais plus ressentir depuis longtemps. Mon regard s’attarde sur lui, absorbant chaque détail, chaque ligne marquée par le temps et l’expérience.

« Gaara a de la chance de t’avoir à ses côtés. Ensemble, vous allez accomplir de grandes choses, j’en suis sûr. Et moi, si tu as besoin d’un vieil ermite pour donner un coup de main, je suis là. »

Je ris de bon cœur, comme pour alléger l’atmosphère, mais une partie de moi sait que ce rire cache aussi une certaine émotion, celle de retrouver un être cher, celle de le voir si vivant, si vrai, après tant d’années.

« On peut dire que tu m’as bien surpris, Minato. Mais c’est une bonne surprise, de celles qui te rappellent pourquoi la vie vaut la peine d’être vécue. »

Mon sourire se fait plus large, et je lui lance un regard complice.

Je finis par glisser les mains dans mes poches, me tenant à ses côtés, observant le mouvement de la foule qui défile autour de nous, indifférente à notre présence.

« Dis-moi, mon ami, qu’est-ce qui t’a poussé à monter cette agence, ici ? Est-ce que c’est l’envie de protéger ce monde, comme tu l’as fait autrefois ? Ou bien, est-ce un tout nouveau rêve, une nouvelle page que tu souhaites écrire ? »

Je ne m’attends pas forcément à une réponse immédiate. Peut-être n’a-t-il même pas encore les mots pour l’exprimer. Mais peu importe. Aujourd’hui, nous avons le temps.