What the fuck is happening ? || ft. Eros Godoflove

feat   @Eros Godoflove  

Je m'étais réveillé ce matin-là avec une sensation étrange, une lourdeur dans la poitrine, comme si quelque chose cherchait à en sortir. Cela faisait plusieurs jours que ces rêves envahissaient mes nuits, et la frontière entre le rêve et la réalité semblait de plus en plus floue. Tout avait commencé ce soir-là, celui où, blessé, affaibli, j'avais accepté l'aide de Godric. Il m'avait offert son sang, non comme un don, mais comme un remède, un moyen de me sauver. J'avais hésité, mais la douleur, la fatigue, et quelque chose d'autre, peut-être une curiosité inconsciente, m'avaient poussé à accepter. Et depuis ce moment, plus rien n'était pareil.

Je me souvenais encore de son regard perçant, de la façon dont il m'avait observé, presque avec une tendresse teintée d'une étrange nostalgie. "Cela te guérira," avait-il murmuré en approchant son poignet de mes lèvres. Et il avait eu raison. Le sang avait coulé dans ma gorge, brûlant et vivifiant, effaçant instantanément la douleur, me rendant une force que je ne pensais plus jamais retrouver. Mais avec cette force était venu autre chose. Une connexion. Une marque indélébile qui, depuis, ne cessait de se manifester chaque nuit.

Dans mes rêves, il était là, toujours, Godric, avec ce sourire énigmatique, ses mains qui se posaient sur moi avec une douceur qui contrastait avec la violence de notre première rencontre. Ces rêves n'étaient pas que des échos de cette nuit ; ils étaient bien plus. Une intensité érotique, presque surnaturelle, m'enveloppait à chaque fois que je fermais les yeux. Et à chaque réveil, je me retrouvais plus troublé, plus attiré par cette ombre qui hantait mes nuits.

Mais ces rêves... ils étaient devenus un problème. J'avais beau essayer de les chasser de mon esprit, ils revenaient, toujours plus puissants, toujours plus réels. Je ne pouvais plus les ignorer. Je devais comprendre ce qu'ils signifiaient, ce qu'ils disaient de moi, et surtout, de cette étrange relation qui semblait se tisser entre Godric et moi.

C'est cette obsession qui m'avait conduit, ce matin-là, à chercher de l'aide. J'avais entendu parler d'un certain Eros, une figure mystérieuse que certains décrivaient comme un agent matrimonial, d'autres comme un conseiller en amour, et d'autres encore comme un être capable de voir au-delà du visible. Je ne savais pas à quoi m'attendre, mais je savais que je ne pouvais pas affronter cette situation seul. J'avais besoin de réponses.

Je marchais d'un pas décidé dans les rues silencieuses, l'air frais du matin fouettant mon visage. L'adresse que l'on m'avait donnée menait à une petite porte discrète, presque cachée dans une ruelle. Je m'arrêtai un instant devant, mon cœur battant la chamade. C'était ici. Je pris une profonde inspiration et poussai la porte.

« Bonjour, » m’adressai-je à la volée, parce que c’était toujours plus simple de faire comme cela que d’avancer dans cert intérieur que je ne connaissais pas.

L'intérieur était étonnamment lumineux, malgré l'aspect peut-être austère de l'extérieur. Le silence régnait, seulement perturbé par le doux crépitement d'un feu de cheminée. Je m'avançai, mes pas résonnant doucement sur le sol en bois, jusqu'à une pièce plus grande. Je restai là, debout, mal à l'aise, me demandant si j'avais fait le bon choix en venant ici.

Alors que je cherchais à me calmer, mes pensées tourbillonnant autour de Godric, je repensai à cette nuit où tout avait changé. La douleur qui m'avait presque fait perdre conscience, l'approche de la mort qui m'avait alors paru inéluctable, et puis ce moment où Godric m'avait tendu son bras. C'était un geste simple, mais chargé de tant de signification. À cet instant, il avait été à la fois mon sauveur et celui qui m'avait plongé dans cet abîme de confusion.

Je ne pouvais pas m'empêcher de me demander pourquoi il avait fait ça. Était-ce simplement par compassion ? Ou y avait-il autre chose, quelque chose que je n'avais pas encore saisi ? Chaque fois que je fermais les yeux, les rêves revenaient, et avec eux, des questions sans réponses, des désirs inavouables. Je ne pouvais plus ignorer cette part de moi qui se réveillait chaque nuit, m'entraînant vers une passion que je n'aurais jamais cru possible.

Mon regard se perdit un instant dans les flammes qui dansaient dans la cheminée, hypnotisé par leur mouvement. J'essayais de mettre de l'ordre dans mes pensées, mais tout semblait se mélanger. Le besoin de comprendre se faisait de plus en plus pressant, tout comme cette étrange envie de retrouver Godric, de plonger dans ce monde de ténèbres et de lumière qu'il m'avait ouvert.

« Je cherche un certain Mr Godoflove… Eros… »

Je savais que ce chemin serait difficile, semé d'embûches, mais je sentais aussi qu'il était nécessaire. C'était un parcours que je devais emprunter, pour comprendre, pour guérir peut-être, ou pour m'accepter tel que j'étais en train de devenir. Le silence de la pièce semblait m'envelopper, me laissant seul face à mes pensées, mes peurs et mes désirs.

Je ne pouvais plus reculer. Tout avait commencé avec ce sang, et tout finirait par lui. Quelles que soient les réponses que j'obtiendrais, je devais les chercher, les affronter. Peut-être que la vérité serait plus terrifiante encore que mes rêves, mais je ne pouvais plus me mentir. Ce lien qui m'unissait à Godric n'était pas un simple accident. C'était quelque chose de plus grand, de plus ancien peut-être, qui me dépassait, mais auquel je ne pouvais plus échapper.

Je pris une dernière inspiration, me préparant à aller de l'avant. Peu importe ce qui m'attendait, je savais que j'avais franchi un point de non-retour. Le seul moyen de trouver la paix, de mettre fin à ces rêves, était de plonger dans leur cœur, de découvrir ce qui s'y cachait vraiment. Et pour cela, il me faudrait du courage, plus que je n'en avais jamais eu. Mais j'étais prêt. Prêt à affronter ce que ce lien avec Godric signifiait réellement pour moi. J’avais besoin de réponses.

« Mais je peux revenir une autre fois, bien sûr... »

feat   @Eros Godoflove  

Eros s’était avancé vers moi, sa main sur mon épaule, un geste inattendu, mais étrangement réconfortant. Il y avait dans son regard quelque chose de bienveillant, une chaleur douce qui contrastait violemment avec le chaos intérieur qui m'agitait depuis des jours. J'inspirai profondément, tentant de faire taire ce tourbillon qui menaçait de me dévorer.

Nous prîmes place près du feu, un endroit presque intime malgré son étrange froideur. Les flammes dansaient, projetant des ombres changeantes sur les murs, comme autant de spectres témoins de mes nuits agitées. Eros m’avait proposé à boire, et je lui avais fait signe que oui, n’importe quoi ferait l’affaire pour calmer cette tension dans mes muscles, cette oppression dans ma poitrine.

« Ça a commencé… par un geste de secours. Une simple question de vie ou de mort, du moins, c’est ce que je pensais. Mais… » Je marquai une pause, hésitant, cherchant mes mots dans la lumière vacillante. Parler de ce vampire, de cette nuit où son sang avait franchi mes lèvres, me semblait plus difficile que prévu. Ce n’était pas seulement de la honte ou de la confusion ; c’était ce lien qui, bien que non physique, semblait vouloir me posséder tout entier.

« J’ai bu le sang d’un vampire, » murmurai-je finalement, avec un sourire nerveux. « Oui, c’est fou. Moi aussi, je trouve ça insensé. Mais j’étais à bout, blessé… et il me l’a offert. C’était ça ou mourir. »

Le souvenir brûlant de ce sang me revint en mémoire, envahissant ma gorge d’un feu que je n'avais jamais connu. Il y avait eu cette promesse de guérison, ce murmure apaisant du vampire. Mais il y avait eu autre chose, quelque chose de plus profond, de plus sombre, un écho étrange qui résonnait encore dans mes rêves chaque nuit.

Je pris le verre qu’Eros me tendait, mes mains tremblant légèrement. Ce n’était qu’un verre d’eau, mais il me semblait presque lourd, comme s’il contenait toute la symbolique de cet aveu que je n’avais jamais osé faire à personne.

« Depuis cette nuit-là… mes rêves sont devenus autre chose, » repris-je, la voix plus basse, presque honteuse. « Ils sont devenus… habités. Par lui. Chaque nuit, il est là, avec ce sourire, ces gestes…  » Je serrai les dents, cherchant à maîtriser le rouge qui montait à mes joues. Les détails de mes rêves étaient trop intimes, trop… charnels pour que je les livre ainsi.

Je me tournai vers Eros, cherchant dans son regard une réponse, un apaisement à cette torture insidieuse qui me consumait. « Vous voyez, je suis venu ici parce que… je ne comprends pas. Ce lien qui s’est tissé entre lui et moi… je ne sais pas ce que c’est. Est-ce son sang ? Est-ce autre chose ? Une simple fascination ? Ou… »

Ma voix se brisa, tandis que je réalisais pleinement la profondeur de ma question, l’implication de ce que je redoutais de découvrir. Ce n’était pas seulement une attirance inavouable ; c’était une dépendance, un besoin viscéral, comme si chaque fibre de mon être réclamait la présence de Godric, comme si son absence laissait en moi un vide impossible à combler.

« Je ne peux pas continuer comme ça, » murmurai-je, presque à moi-même. « Ces rêves… ils ne sont pas seulement érotiques, ils sont… tout. Ils m’envahissent, et au réveil, je me sens perdu, incomplet. »

Je me redressai, les épaules tendues, tentant de reprendre un semblant de contrôle, de retrouver cette dignité qui m’échappait peu à peu dans ce face-à-face. Le feu crépitait doucement, comme pour masquer mon trouble, mais la chaleur d’Eros restait présente, rassurante.

« Je sais que je dois comprendre ce qui m’arrive. C’est pour ça que je suis là. Vous êtes censé être… l’expert en matière de liens, de sentiments, n’est-ce pas ? Je veux savoir si ce que je ressens est réel, ou si c’est simplement… un effet secondaire de son sang. Une illusion. Parce que si c’est le cas… il faut que ça cesse. »

Je baissai les yeux, regardant mon verre vide, comme s’il contenait les réponses que je cherchais. « Mais si ce n’est pas le cas… si cette attirance… cette obsession, est vraiment mienne, alors comment l’affronter ? Comment vivre avec ça ? » Ma voix se brisa une seconde fois, mais cette fois, c’était d’une vulnérabilité différente.