Un casque sur les oreilles, tu bats le rythme de la musique avec ta tête, t’arrêtant parfois au beau milieu de la rue pour soudainement faire un solo de air guitar avant de reprendre. Tu te moques de choquer les gens ou bien qu’ils te rentrent dedans car tu t’arrêtes soudainement -et monopolise un peu tout l’espace faut bien le dire- car le regard des autres est quelque chose que t’évites au maximum quand tu ne connais pas la personne. Du temps où t’étais un dieu ça te mettait dans des rages folles, les conséquences étant très souvent désastreuses car tu ne supportais pas le dégout ou la moquerie que tu voyais. Maintenant que t’es humain tout ça est bien moins prononcé, et t’as appris à juste l’éviter car tu n’es plus un dieu, plus un bouc puissant, alors quand on a le physique d’une brindille alcoolisée -si si ça existe- on ferme sa gueule et on apprend à voir autre chose. Ohhhh ça t’empêche pas de te mettre dans les emmerdes assez vite hein mais tu bosses au donjon ce soir et ça rapporte toujours moins de monde si tu ressembles à un punching ball.
Et puis t’es en route un rendez-vous que t’aimes bien : aller porter à Bouddha des vinyles et CDs de votre dernier album. Ouais ouais, à l’ère numérique c’est pas ce qui se vend le plus mais y’a un côté jouissif à avoir son travail entre ses mains -et ça fonctionne pour tous tes tafs d’ailleurs- même si ça coûte cher. Vous en faites pas beaucoup éditer d’ailleurs et la plupart sont vendus par ton producteur ou bien sur votre petit site internet, mais depuis que t’as découvert le disquaire de Racoon Square, t’aimes bien aller là bas. Dès qu’il te met un petit message en mode “j’ai plus rien”, hop tu prends une petite heure histoire d’aller le ravitailler. Et puis ça fait des sous dans la trésorerie et les potes sont contents comme certains ne vivent que de ça.
Tu pousses donc la porte de la boutique comme si c’était chez toi. lançant un « Yo ! » non subtile qui fait se retourner les rares clients par surprise avant qu’ils ne te dévisagent quelques instants. Faut dire que t’as un style tout à toi entre tes chaussures montantes compensées, ta jupe écossaise et ton crop top élimé qui ne cache réellement que le haut de ton torse. Ah ça s’ajoute des cheveux hirsute noir et un maquillage prononcé que tu fais souvent exprès de charger. C’est marqué sur toi que ton genre est indéfinissable et après on peut hésiter entre punk et rock mais certainement plus punk. Ce qui n’est pas totalement faux ! En vrai tu ne cherches pas à avoir un style particulier, tu mets juste ce qui te plait dans les fringues humaines et que ça aille ensemble ou pas, tu t’en fous.
Tu vas direct vers le comptoir après avoir fait avec tes doigts le signe métalleux à ceux qui t’observaient avec un peu trop d’insistance histoire de leur faire détourner le regard, et pose le sac avec vinyles et CDs dans un coin histoire que Bouddha puisse le récupérer.
« Et v’la ta commande sexy ! C’va sinon ? La forme ? »
Tu le serres dans tes bras sans te poser de questions, très envahissant et tactile, collant une de tes mains au creux de ses reins, limite sur son cul. Puis, d’un geste plutôt souple même si on a toujours l’impression que tu vas tomber car ta démarche ressemble à une sorte de marche de l’homme bourré, tu sautes pour t’installer sur le comptoir et clairement totalement envahir son espace vital parce que t’es comme ça. Déjà t’as appris à ne pas prendre ce que t’as envie sans demander mais faut pas croire que tu vas faire gaffe plus que ça. T’étais un homme -même quand t’étais à semi bouc- qui ne pouvait que s’imposer pour se donner l’impression qu’on ne le rejetait pas, et tes premières années en tant qu’humain n’avaient pas fait partir ça. T’avais appris des trucs à la dure mais ça, ça restait un peu trop ancré en toi, voir ça s’était surdéveloppé dans cette ville.
« Quoi de neuf ? Tiens, j’t’ai amené des places pour notre futur concert ! »
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Sam 10 Aoû - 1:43
La veille, un client venait de prendre le dernier CD d'un petit groupe indépendant du coin. Même s'ils ne sont pas les plus vendus et plus connus, ils ont leur petit cercle de fan qui de temps à autre viennent chercher un CD. Là, c'était la rupture de stock, chose qui n'allait pas pour Bouddha. Alors, il avait envoyé un message à Pan pour l'informer qu'il allait avoir besoin d'être réapprovisionné car il n'avait plus rien. Ceci serait dommage que le groupe de Pan ne puisse plus vendre de CD dans la boutique et perdre un peu de notoriété. Surtout que le dieu n'hésite pas à recommander leur musique quand des gens hésitent. Bien sûr, il demande avant ce qu'ils cherchent pour ne pas les aiguiller vers un style qui pourrait ne pas leur plaire. Vous imaginez s'il vendait du métal à quelqu'un venant chercher de la musique classique ? Cette personne frôlerait surement un infarctus en écoutant ça.
A la caisse, il était en train de servir un client quand la porte de la boutique s'ouvrit dévoilant un Pan avec son allure habituelle si particulière et déjantée. A côté, Bouddha à plus l'air d'un hippie. L'arrivée remarqué de Pan fait tourner les regards, il a ce petit quelque chose qui fait qu'on le regarde. Les gens vous diront que c'est à cause de son accoutrement, pour Gautama, c'est autres chose, comme s'il avait une aura particulière et si différente des autres. Enfin, il s'approche de la caisse en même temps que le client qui s'en va ayant payé son achat. Débute les salutations toujours aussi... proche si ce n'est intime quand on le cotoi. Ceci ne dérange pas Bouddha qui n'a jamais eu peur des gens tactiles, ce n'était pas rare que les gens le touche sur son passage. Son accolade est rendu par une légère tape dans le dos de Pan avant qu'ils ne se séparent. Comme toujours, son ami est a son aise, ça attire encore les regards, mais il s'en fout royalement notre dieu qui est chez lui et s'il le laisse faire, c'est qu'il peut. "Merci. Tu sais que j'en ai vendu une dizaine cette semaine, on dirait que vous avez le vent en poupe en ce moment." C'est une bonne chose pour lui, ça prouve que ce groupe se fait connaitre un peu plus. Car il y a quelques mois, il n'en vendait presque pas. "Qu'est-ce que tu racontes en ce moment ?" demande t'il alors que de retour derrière son comptoir, il ouvrir une mini frigo et sort deux bières dont une pour Pan.
Alors qu'il lui donne sa bouteille, il accepte avec un grand sourire les places pour le prochains concerts du groupe de Pan. "Oh merci ! J'espère qu'avec ça j'ai un accès VIP !" souligne t'il amusé. "Tu sais que j'ai quelques nouveaux clients grâce à ton groupe. Tu sais quoi... Pourquoi pas promouvoir votre concert à la boutique ? On pourrait organiser une séance de dédicace, ça va attirer les fans et surement les curieux et peut-être que vous aurez des curieux qui viendront à votre concert ? Qu'est-ce t'en penses ?" demande t'il, pensant que c’était une brillante idée et qu'en plus ça pourrait faire plaisir à son ami.
I have wondered about you, Where will you be when this is through, If all goes as planned, Will you redeem my life again ? My life again. Fire the fields the weed is sown.
T’aimes bien être là, t’es comme chez toi ! Bouddha est toujours cool, il s’offusque jamais de comment tu es -certes tu t’en branles mais ça n’empêche- et vends super bien tes albums. Tu ne sais même pas quand tu lui en as apporté pour la dernière fois -faudrait que tu sois organisé pour ça- mais il a déjà tout vendu et les mecs du groupe vont être contents. Tu t’installes donc à ton habitude, te moquant que ça offusque les gens autour de vous et tu lui files le réassort. Faut que t’en refasses faire d’ailleurs. A moins que le reste de l’équipe ait déjà commandé… P’tin tu sais plus. Bon bref t’enverras un sms plus tard, ou bien tu verras avec ton producteur puisque vous en avez un maintenant, un petit papy que t’aimes bien. Il fait tout constipé mais il est cool en fait et a bon goût.
« Ah ouais ? C’cool ça ! On a fait un show dans un bar l’autre soir, ça nous a ramené du monde j’crois bien ! »
T’aimes faire ce genre de presta, organisé à la dernière minute. Faut dire que tu gères tout comme ça donc même un gros concert te donne l’impression d’être un truc sans prépa’. Sans bouger de son comptoir -comme tu te trouves parfaitement bien stable, le cul sur sa caisse- tu récupères la bière avec plaisir, faisant sauter la capsule avec le cul de ton briquet.
« Pas grand chose écoutes. Ah si, j’pense que je vais perdre mon autre taf au donjon Mephistar. Ca m’ferait bien chier que ça ferme donc faut que je vois si je peux pas racheter le truc. Après j’ai zéro fric mais ptete en demandant à Papy… »
Il va certainement être chiant et te demander des tonnes d’assurance pour que tu ne fasse pas couler le truc mais ça peut franchement être une mine de flouze alors y’a moyen de lui vendre. Et puis tu ne veux pas le gérer, tu veux juste le racheter pour qu'il ne ferme pas. Une fois fait, il fout un manager à sa tête, quelqu’un sait faire tourner ça, et t’y restes juste un dominateur car t’as pas envie de plus. T’arrives déjà pas à gérer ta propre vie, c’est pas pour avoir un taf dans le genre quoi. T’es con mais pas à ce point là.
« T’as accès à tout ce que tu veux Sexy »
Oui ce grand sourire sur tes lèvres veut tout dire mais bon, Bouddha a l’habitude maintenant. C’est même plus être open à ton niveau, c’est juste être… Bah toi…
« C’est une super idée ! On pourrait chanter une ou deux chansons avec un accompagnement restreint histoire de faire plaisir, on dédicace et hop, on vend les dernières places ! Ça me va ! C’est super cool ! »
Tu frappes ta bière contre la sienne en signe de deal car ça te fait bien plaisir de taffer avec lui comme ça. Et puis t’es persuadé que ça va faire plaisir aux gars aussi. Après tout, plus vous avez de monde à vos côtés, et mieux vous pouvez vous vendre !
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Mer 13 Nov - 0:14
C'est forcément une bonne nouvelle pour Pan d'apprendre que tous les albums en boutique ont été vendu. Sans être un groupe hyper connu, il parvient à se faire connaitre tout doucement. Percer dans la musique c'est loin d'être une chose très facile. Beaucoup de concurrence mais il faut réussir à être le numéro un, celui qu'on retient et qu'on aimera écouter en boucle. Le dernier concert fait dans ce fameux bar dont il parle avait surement aidé. Faut persévérer dans ce milieu pour ce faire une place. Seul les battants réussissent et Bouddha n'a pas trop de doute sur le groupe de Pan. Ça prendra du temps, mais s'il ne lâche rien, le public sera au rendez vous.
Le dieu demande comment ça se passe la vie de son ami en ce moment. Côté travail, ça ne semblait pas être au beau fixe. Fronçant légèrement les sourcils, il se demandait ce qui pourrait bien faire fermer l'établissement ou il bosse ? Et le projet de rachat était une belle idée, à condition d'avoir de quoi investir, c'est souvent plus difficile. "Le donjon est en déficit ? Pourquoi est-ce qu'il est sur le point de fermer ?" Oui, ça l'intéressait de savoir, même si dans le fond, il n'a jamais mis les pieds là bas et qu'il ne pense pas être du genre à se rendre dans ce genre de lieu. "Je pourrais peut-être te prêter de l'argent, mais j'ai pas grand chose de côté," souligne t'il en réfléchissant. Mais ça lui fera plaisir d'aider, Bouddha a toujours été comme ça, il aide les autres avant de penser à lui en général. Si ça peut rendre Pan heureux, ça lui va.
Sa petite idée de faire une séance de dédicace semble charmer le chanteur qui voit ça comme une belle opportunité. Le fait qu'il propose en plus de faire quelques chansons c'est la cerise sur le gâteau. Les gens viendront déjà pour les entendre, puis pour les dédicaces et pourquoi pas acheter des albums et des places pour le concert. En somme, une très jolie opération marketing. Alors on organise ça ! Je pense que je peux faire mettre une scène devant la boutique, faudra que je demande une autorisation. Et après, je fais de la place à l'intérieur pour les dédicaces. Ça peut être vachement cool." L'idée était encore plus fun maintenant et ça annonçait de marquer les esprits en plus de ça. Le groupe de Pan aura peut-être son petit article dans le journal de la ville, mais la boutique de Bouddha sera aussi cité. Tout ça, c'est bon pour les affaires de nos deux hommes. "Rappelle moi quand est le concert, histoire de voir combien de temps on a pour la préparation de tout ça ?" Le laps de temps sera surement court, mais il est prêt à déplacer des montagnes. Pour la communication, les réseaux sociaux feront le boulot !
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