La journée débutait tranquillement, c'était rare d'avoir beaucoup de clientèle le matin. Ceci permettait à Bouddha de faire du rangement et de mettre en rayon les nouveaux arrivages. Au passage, il mettait en écoute des titres peu connu, comme ça il découvre et il peut ensuite les conseiller aux autres. Parfois, il prenait sa guitare pour faire quelques notes avant de passer à une autre activité.

Puis le début d'après midi arrive, un peu plus de client cette fois, ça va, ça vient, ça défile comme on dit. On lui demande toute type de chose, on recherche certains artistes ou parfois un style particulier. Sans être un parfait expert de tout, il conseille au mieux pour que tout le monde y trouve son compte.

Ce n'est qu'un peu plus tard, alors qu'il n'avait plus de client pour le moment, que quelqu'un entre un peu précipitamment. On dirait qu'il a hâte d'acheter un vinyle ? Mais à sa posture adossé à la porte, il reconnait là une personne qui semblait vouloir échapper à quelqu'un ou quelque chose. Bouddha attend quelques secondes avant de simplement dire : "Bonjour, je peux vous aider ?" Il finit de ranger des vinyles dans le bac avant de s'approcher, il semblait essoufflait, comme s'il avait couru avant d'arriver ici. "Tout va bien ?" demande t'il, ignorant totalement que cet homme pouvait lui aussi être un dieu. Et les dieux... ce ne sont clairement pas les personnes qu'il porte le plus dans son cœur. En tête, il a toujours le souvenir du Ragnarok pour lequel il s'était battu du côté des humains, plutôt que de celui des dieux. Oui, il est comme ça Bouddha, un rebelle dans l'âme qui préférait se battre contre les siens. Faut dire que les dieux avec leurs idées de se croire tout puissant et au dessus de tout, ça le gonflait sérieusement. C'est peut-être parce qu'il était humain avant qu'il avait décidé de ce ranger de leur côté ou parce que ce Ragnarok semblait tout simplement injuste. En tout cas, on peut dire qu'il est altruiste et prêt à aider les autres.

Cette arrivée un peu brusque dans son magasin avait forcément attiré l'attention de Bouddha. Surtout que la personne avait plutôt l'air haletante, un peu comme si elle avait couru et qu'elle restait contre la porte, se qui donnait l'impression qu'il espérait que personne n'y entre après lui. Le dieu fit simplement son boulot, saluant ce nouvel arrivant et demandant si tout allait bien vu qu'il semblait un peu stressé. La réponse ne tarda pas à suivre, il disait être suivi par un troupeau de personne. Voilà qui était assez peu commun. "C'est pas vraiment commun comme situation. Qu'est-ce que vous avez fait à ces personnes pour être suivi de la sorte ?" demande t'il. Non, il l'accusait de rien, mais en général, on est pas suivi pour rien, ceci piquait donc la curiosité de l'ancien humain.

L'homme semblait se calmer un peu et délaisser la porte. A cette heure, il a rarement beaucoup de client. Histoire que son "client" soit tranquille, il s'approcha de la porte pour retourner la petite pancarte "Ouverte" afin que le "Fermé" soit affichée de manière visible de l'extérieur. Personne n'entrera à présent. L'homme en profita pour se présenter sous le nom de Eros. Le Gautama s'immobilisa une fraction de seconde, ce nom lui évoquant forcément quelque chose. Eros était dans son monde un dieu, pas vraiment le plus important, mais il restait l'un de ceux de l'Olympe. Est-ce lui ? "Eros vous dites ? J'ai déjà entendu ce nom dans un passé lointain," signal t'il, évoquant le passé de son monde. "Je suis Bouddha, le propriétaire de cette boutique. Vous excusez pas d'être entré, ça me fait un peu d'animation." Il verra bien si son nom va évoquer quelque chose à Eros. Impossible qu'il ignore qui est Bouddha alors qu'il a défié les siens pour se battre du côté des humains. Le Gautama est connu pour être un dieu quelque peu effronté, tel un adolescent qui n'en fait qu'à sa tête et à vrai dire, c'était plutôt vrai. Écouter les autres ce n'était pas son genre, il n'écoute que lui même.  

Bouddha sait que les humains peuvent être parfois bizarre, mais s'ils poursuivaient cet homme c'est que ce dernier avait surement fait quelque chose, non ? Du moins, ils ne font rien sans raison. La raison qui semblait la plus évidente pour ce pseudo client, c'était d'avoir été confondu avec quelqu'un. C'est en effet, une possibilité. "Vous devez avoir sosie dans le coin !" suppose Bouddha, bien qu'il se demandait ce que pourrait avoir fait ce fameux sosie. Ouais, ça lui arrivait d'être un peu curieux. Mais ceci ne semblait pas être la première fois que ça arrivait à son invité mystérieux. "Ça vous arrive souvent d'être poursuivi de la sorte ?" s'étonne t'il.

Dans son monde, Bouddha était connu, en tout cas, ce n'était pas rare que le peuple l'écoute et le suive, mais on était pas sur une poursuite aussi agressive. Disons qu'il rependait la bonne parole et aidait les humains à être heureux.

L'homme devant lui s'était présenté sous le nom de Eros. Ceci sonnait de manière connu aux oreilles du dieu qui pensait à un fameux dieu Grecque, certes, il ne le connaissait pas spécialement. Disons que les dieux, même s'il en est un, ça n'a jamais été sa tasse de thé. On le considère tel un ado rebelle, ce qui n'est pas totalement faux quand on pouvait observer son comportement. "J'ai connu un Eros autrefois. Enfin connu... disons que j'ai entendu parler de lui, j'ai du le croiser vite fait." Une simple explication qui correspondait plutôt bien à ce qu'il avait vécu. On dirait bien que Bouddha aussi ne sonnait pas de manière inconnue aux oreilles de Eros. Si Gautama n'était pas trop allé dans les détails, Eros tapa dans le mille. Ce pourrait-il qu'il soit le même Eros que son monde ? "On peut dire ça oui. Même si je ne me considère pas comme un grand sage. J'ai juste toujours tout fait pour essayer de rendre les gens heureux et trouver moi même le bonheur," résume t'il simplement. "Est-ce que vous êtes le Eros, dieu de l'amour ?" demande t'il. C'était pas un combattant, du moins pas dans ses souvenirs, pas le genre qui serait allé dans l'arène pour se battre, mais qui aurait très bien pu jouer les spectacteurs. Après est-ce qu'il aurait été du côté des dieux ou des humains, ça il n'en sait rien. Aux dernières nouvelles, le seul dieu s'étant rebellé contre les siens, c'est lui Siddhartha.  

Pour l'heure, Bouddha n'avait pas rencontré de personne lui ressemblant, mais peut-être que lui aussi à un sosie qui se ballade en ville. Ça serait étrange que ce soit le cas, mais bon, les choses sont comme ça. Au pire, il s'en fiche pas mal, du moment que ça ne lui joue pas de mauvais tour. Pour le jeune homme ayant trouvé refuge dans sa boutique, le fait qu'il ait un sosie ne  lui avait visiblement pas vraiment porté chance et l'avait même déstabilisé. Ce retrouvé avec une horde de personne qui vous cours après, ça peut ne pas être rassurant. "J'ai l'impression que pas mal de chose peuvent arriver ici en ville. Va falloir s'habituer à ça."

Le nom de cette personne lui évoquait quelque chose. Eros, c'était bien un dieu Grecque s'il ne se trompait pas. Pas vraiment le plus important, le plus puissant ou le plus chiant. Dans ce rôle là, Zeus est très fort, on pourrait ajouter Hades et Poséidon. Nan, Eros, de tête, est un dieu plus tranquille, le dieu de l'amour. Il l'avait surement croisé, mais Bouddha n'était pas un dieu très proche des siens. Il a toujours trouvé ces derniers trop arrogant et se plaçant au dessus des autres d'une manière qui le dérangeait. En fait, leur méprise des humains ne collait pas avec l'amour que lui avait pour eux. Le fait qu'il soit un humain à l'origine devait surement l'aider à mieux les comprendre et les accepter tel qu'ils sont, avec leurs défauts, mais aussi de si belles qualités. "Je sais plus... je crois pas avoir parlé à ce Eros là," répond t-il à la question de son interlocuteur d'une manière tout à fait normale. Ouais, il fréquentait peu les dieux. "Pas de souci pour votre réputation," ajoute t'il tout aussi décontracté.

Le jeune homme lui confirma qu'il était bien le dieu de l'amour. Un autre dieu ici. Bon, par chance, il n'était pas tombé sur ce connard de Zeus qu'il ne peut pas piffrer et à qui il aurait surement fait tourner la tête. "Je n'avais pas croisé d'autre dieu depuis mon arrivée. Je préfère que ce soit vous, il y en a beaucoup qui me tape sur le système. Zeus pas exemple, ce putain d'ancêtre, un sacré vieux con que je peux pas saquer. Je crois qu'il m'aime pas non plus, encore moins depuis le sale coup que j'ai fait aux dieux," s'amuse t'il à dire en repensant au moment où il avait été appelé dans l'arène pour se battre contre un humain et que finalement, il était allé du côté des humains. Une véritable défiance, totalement assumé de sa part. Zeus ne l'a pas gâté en lui faisant affronter Zerofuku avec son petit tour mal placé. Mais au final, il avait gagné. "Du coup, que fait le dieu de l'amour dans ce nouveau monde ?" questionne t'il avec curiosité.  

Avec le temps, Eros finira par ce faire à cette ville, du moins c'est ce qu'imagine Bouddha, après tout lui aussi est là depuis peu de temps. En tout cas, il avait vite appris que d'un instant à l'autre des choses étranges pouvaient se passer. Le dieu trouvait ça forcément un peu amusant et intriguant. Pour le moment, Eros s'en sortait bien, il avait juste eu le droit à une sorte de horde de fan, c'est toujours moins grave que de se faire attaquer par une créature potentiellement dangereuse.

Désolé de décevoir son interlocuteur, il ne connaissait pas plus que ça le Eros de son monde. Il n'a jamais été le genre de personne à fréquenter les dieux, ne les trouvant pas intéressant. Et les dieux n'aimaient pas plus que ça Bouddha vu que ce dernier passait son temps parmi les humains. Hors, les êtres supérieurs détestaient les humains. Lui, il était une exception, mais ça venait surement de sa nature humaine. De toute manière, il a toujours été un rebelle dans l'âme et jusque là, il a été le seul prêt à s'opposer aux dieux. Alors que d'autres auraient pu le faire comme Héracles par exemple, un demi-dieu ayant préféré se battre du côté des dieux, tout ça pour une défaite cuisante contre Jack l'Eventreur qui lui vaudra sa vie. Bah, faut pas le plaindre, il a choisi son destin lui même. Il n'aurait pas dû sous estimer les humains. "Sois pas surpris, je côtoie pas les dieux de manière générale," explique t'il de manière contracté, comme si c'était un fait normal qui devrait être la norme.

Bouddha parle de Zeus, cet être qu'il n'aime pas du tout, ce vieil ancêtre qui se croit vraiment au dessus de tout. Le Ragnarok, c'était sa faute. "Disons que les dieux ont décidé d'enclencher le Ragnarok pour détruire les humains. Mais une valkyrie protégeant ces derniers les a obligé à organiser un tournois pour décider du sort de l'humanité. Les dieux contre les humains. Je devais initialement me battre du côté des dieux, vu que je suis un dieu. J'en ai rien à foutre d'eux, j'ai toujours préféré les humains. Alors quand on m'a appelé pour mon combat, je leur ai fait un sacré pied de nez en allant du côté des humains. Oh t'aurais vu la tronche du vioc ! C'était hilarant ! Quoi que je pourrais en dire de même pour les autres." Faire chier les dieux, c'est un peu une passion chez lui. Il ne les aime pas, alors il leur fait bien ressentir à sa manière. De toute façon, il n'est pas du genre à avoir peur et il est le seul à décider de ce qu'il doit faire. Personne ne peut le contrôler.

Dans ce nouveau monde, Eros avait une agence matrimoniale, au moins, il cherche à aider les autres à trouver le bonheur d'une certaine manière. Ceci étant la plus grande vocation de Bouddha, il ne peut que saluer son entreprise. "Intéressant et ça marche bien ?" demande t'il. "Je ne sais personne dans ma vie, mais ça ne me dérange pas, je le vie bien." Est-ce qu'un jour il tombera amoureux ? Peut-être. De base, Siddhartha n'est qu'amour, alors en quelque sorte, il donne de l'amour à tout monde ou presque. "Quand est t'il du dieu de l'amour ?"
retourne t'il la question pour savoir.

Bouddha avait raconté grossièrement l'histoire du Ragnarok avec ce championnat opposant dieux et humains pour déterminer si l'humanité devait être détruite où pas. C'était aux humains de défendre leurs vies contre les dieux. Bien sûr, Brunehilde les aidaient, ayant pris le soin de sélectionner les meilleurs combattants du côté des humains, leur offrant en plus de ça, une arme unique, Volund. Volund n'était autre que la transformation d'une Valkyrie en une arme pour s'accorder avec le combattant. Les Valkyries étaient du côté des humains. Il faut savoir que si l'humain perdait, il mourrait dans ce type de combat et que le sort réservé à sa valkyrie était le même. Une triste fin pour ces femmes courageuses. En tout cas, Bouddha n'était pas déçu d'avoir opté pour les humains et suivi ses convictions. Eros était quelque peu choqué de cette histoire, trouvant ceci idiot et ne comprenant pas les dieux. Une chose était intéressante, c'est qu'il aurait été comme lui, du côté des humains. "Faut pas chercher à comprendre. C'est juste une bande snob qui veut se croire au dessus de tout. Je suis heureux d'apprendre que tu n'aurais pas suivi ces imbéciles." C'est pas son genre d'avoir des mots doux pour les dieux. Il n'y en a pas vraiment un seul qui ait son amitié.

Le dieu de l'amour essayait donc de faire son job ici et ce n'était visiblement pas si catastrophique, tant mieux pour lui alors. "Les gens ont tendance à être plutôt individualiste et à ne pas trop penser aux autres. C'est pour ça que l'amour est si difficile à trouver, enfin j'imagine. A moins que ce ne soit une question d’exigence..." suppose Bouddha en haussant les épaules.

Eros lui demanda s'il avait déjà été amoureux. Eh bien... pas vraiment. D'aussi loin qu'il se souvienne son cœur n'a jamais battu pour une autre. Et puis, il a passé sa vie à mener sa quête du bonheur, donc il ne pouvait pas tout faire. "Non jamais. Je n'avais pas trop le temps pour ça. Cependant... j'avais un petit faible pour Brunehilde, la chef des Valkyries..." avoue t'il avec un petit sourire amusé, pas sûr qu'elle ait eu le moindre atome crochu avec lui. De son côté Eros avait eu de petites histoires, mais sans plus. "Faut pas se prendre la tête. Je vie va vie tranquillement et je verrais bien ce qui arrive. Ma priorité c'est la recherche du bonheur. J'ai promis à un vieil ami que j'y parviendrai et je compte bien réussir." Si son meilleur ami était mort sans avoir trouvé ce bonheur alors qu'il avait quasi tout, Bouddha sait que c'est un défi compliqué, mais pas impossible. "Peut-être que ce monde nous aidera à accomplir ce qu'on veut ?!" Un espoir qui n'est peut être pas vain, du moins, il l'espère.

Dans le cas du monde de Bouddha, ce n'était pas juste une question de pouvoir, mais de plein d'autre chose. Les dieux se pensaient supérieur pour un tas de choses. Oui, il y a le pouvoir, mais le fait qu'ils soient immortels et aussi parce qu'ils sont d'une certaine manière au dessus des humains. "C'est juste une bande de trou du cul si tu veux mon avis. Parce qu'ils sont des dieux, ils se croient au dessus de tout, faut pas chercher à comprendre. Au moins, les humains ont eu le cran de leur tenir tête, enfin... C'est plus les valkyries. Je te jure... dès que je pense à la tête de Zeus, j'ai envie de l'étriper." Zeus est certainement le pire de tous, fourbe, sournois, sans pitié, un type abjecte qui pète clairement plus au que son cul et que Bouddha ne respect pas. Ce qui est sûr, c'est qu'il apprécierait voir le vieux, ici sans le moindre pouvoir, ça lui ferait les pieds d'être l'égal d'un humain.

Vis à vis de l'amour, Eros avait son avis sur le sujet. Mais ce qu'il disait avait du sens. Les gens sont égoïstes, ils n'ont plus le temps de penser à l'amour où veulent que ça leur tombe dessus tout de suite. Vu les moyens de ce monde, Gautama serait partant pour dire que c'est plus devenu une industrie qu'autre chose. La multitude des sites de rencontre, le fait qu'on se rencontre vite mais qu'on peut aussi passer très vite à autre chose. "Je n'ai pas de réponse à te donner. Je suis d'avis de te dire, que l'amour est quelque chose qui se négocie ici. Tu rencontres quelqu'un un jour, le lendemain tu peux en voir une autre. C'est un choix infini via les applications de rencontre. Alors, les gens sont à la recherche de plus, de la perfection, de la meilleur personne et leurs histoires sont finalement courtes et inintéressante. Enfin, c'est mon avis."

Le dieu lui demandait s'il était déjà tombé amoureux. Pas vraiment, Bouddha a toujours été un solitaire et surement bien trop immature pour s'intéresser à une femme et l'aimer. Cependant, il n'a jamais été insensible aux charmes de Brunehilde. "Te fais pas d'idée, il n'y a jamais rien eu entre nous. Et de toute manière, elle n'est pas là. Tu sais... je vis ma vie sans contrainte, alors, je ne cherche pas spécialement à être avec quelqu'un." Un jour, ça lui tombera peut-être dessus, mais difficile à dire pour le moment.

Pour en revenir au but de Bouddha, le bonheur à un côté subjectif propre à chacun. Les paroles d'Eros n'étaient pas fausses. "C'est ça le plus difficile dans sa quête du bonheur, c'est de savoir quelle forme elle prend. Mon meilleur ami à l'époque ou j'étais humain était roi. Il avait tout... Je le pensais heureux. Pourtant, quand il m'a appris qu'il était malade et qu'il ne lui restait que peu de temps, il m'a fait comprendre ne jamais avoir connu le bonheur, le vrai. Alors, je me suis mis en tête de le trouver, de trouver le bonheur ultime." On pourrait voir ça tel un hommage à son ami disparu. Un jour, peut être qu'il pourra se considérer heureux, mais ça n'arrivera peut être pas de suite.

Le dieu fit signe à l'autre de le suivre un peu plus loin vers une petite pièce privée. "Tu veux boire quelque chose ?" propose t'il en piochant une sucette dans un bol à bonbon. C'est pas tous les jours qu'il croise un dieu, il peut bien lui offrir un peu d'hospitalité.

L'amour d'aujourd'hui n'a rien à voir avec l'amour d'hier. Les gens sont peut-être plus égoïste et individualiste pour espérer et vouloir partager leur vie avec une moitié. Où alors, ils ne sont plus prêts à vivre de longues histoires comment ceci pouvait être le cas par le passé. Les amours à vies semblent être une lointaine utopie, bien que quelques couples parviennent à être l’exception. Faut être honnête, l'amour c'est devenu commercial, ça fait marcher une industrie, alors que ça ne devrait jamais être le cas. Personne ne devrait payer pour trouver l'amour sur une application où autre.

Bouddha n'est surement pas le meilleur pour parler de ça, lui qui est célibataire et qui ne s'est jamais retrouvé avec quelqu'un. Sa vie et sa quête ne l'ayant jamais fait trouver la perle rare qu'il ne cherche pas de toute manière. Ceci peut sembler étonnant, qu'il soit seul, mais c'est ainsi. "J'ai jamais été vraiment seul. J'ai tendance à attirer les gens, je les aide à trouver le bonheur. Je suis jamais tombé amoureux, alors, ça ne me gêne pas. A quoi bon faire quelque chose qui ne me rendra pas heureux." Un jour, peut-être qu'il trouvera la personne qui fera battre son cœur. Certes, Brunehilde lui plaisait pas mal, mais pas sûr que la Valkyrie ait eu la moindre attirance pour le dieu... Faut dire qu'elle avait du caractère la demoiselle et qu'elle ne se laissait pas faire.

La recherche du bonheur est une chose compliquée, il le sait très bien. Mais il a changé la vie de beaucoup de personne et ça suffit à le satisfaire. Il a appris aux gens à se contenter de ce qu'ils ont, à être heureux avec peu de choses. "Le plus souvent, il suffit d'ouvrir les yeux aux gens pour qu'ils comprennent que leur bonheur est sous leurs yeux. Les dieux se fichent de tout ça. La seule chose qui leur importe c'est la puissance et d'être vénéré. Ils doivent se sentir puissant, sinon, ça ne leur plait pas. Du moins, c'est comme ça que je perçois ceux que j'ai connu. Surtout Zeus... c'est le pire." Ce vieux, qu'est-ce qu'il peut le détester. En tout cas, trahir les siens aura été une idée géniale, juste pour voir la tronche du vieux.

Puis, il proposa à boire à Eros, hélas, il n'avait pas d'hydromel. Sa tête se secoue de droite à gauche pour indiquer que non. "J'ai seulement de l'eau et quelques boissons soft, comme du coca, du jus de fruit, du café..." énumère t'il pour lui donner une idée de ce qu'il pourrait trouver. Pas d'alcool dans la boutique, pour ça, faudra attendre la fin de la journée. En grand enfant, il n'est pas bien fan de l'alcool, il raffole des boissons sucrées comme le diabolo grenadine par exemple.

Certes, Eros n'avait pas tort, être entouré ne voulait pas dire qu'il ne se sentait pas seul et qu'il pouvait atteindre le bonheur. Bouddha le savait très bien, mais malgré lui, il est devenu une sorte de guide pour les autres. Et les aider est un moyen de comprendre comment atteindre le bonheur, trouver ce petit truc qui lui fera connaitre ça. Est-ce atteignable ? Lui même l'ignore, mais il ne perd pas espoir, ça finira pas arriver, tôt ou tard. Il n'est pas non plus malheureux dans sa vie. Il n'obéit qu'à lui même, personne ne le contrôle et ça lui va très bien comme ça. Bouddha est son propre chef. Même le vieux Zeus n'a jamais réussi à lui faire faire ce qu'il voulait. "T'inquiète pas pour moi, je sais ce que je fais. J'suis pas du genre à faire un truc qui me plait pas où qui me rend malheureux."

Les autres dieux sont toutes une histoire. Pour lui, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Tous à se sentir supérieur. Le simple fait de participer au Ragnarok... ça prouvait qu'ils se foutaient pas mal des humains. Il est le seul à s'être rebellé à avoir trahi les siens sans le moindre remord. Ceci n'a pas été une mince affaire de se battre contre Zerofuku, qui avait une haine infini pour lui, pensant que Bouddha lui avait volé son rôle. Lui qui était le dieu du bonheur ne parvenait pas à rendre les autres heureux. Cette haine l'avait rongé longtemps avant de comprendre que Bouddha avait raison. C'était bien le seul dieu pour qui ça valait la peine de se battre. Le dieu espérait que Zerofuku allait bien, qu'importe où il se trouvait et qu'il était heureux, car il le méritait. "Tous ne sont pas aussi pourrit. Certains dieux n'étaient pas si mauvais. J'ai dû en affronter un, Zerofuku, à l'origine des sept dieux du bonheur. Il s'était perdu dans une haine profonde. Mais j'ai réussi à le ramener dans le droit chemin et le sauver. Je sais qu'il est un allié. Mais la plupart des dieux ne veulent qu'une chose, être au dessus de tous et être puissant. J'ai pas besoin de ça, d'être au dessus de tout le monde. Pas besoin de fringue luxueuse, d'une demeure rutilante, la simplicité me suffit et me rend un minimum heureux." Même le plus horrible des hommes, celui méchant, qui fait du mal aux autres, il est prêt à tendre sa main pour l'aider et lui faire prendre le droit chemin. Il sourit quand Eros s'imagine qu'il ne pourrait pas grand chose contre lui. C'est vrai que c'est un coriace. Son combat a été un double combat. D'abord Zerofuju, puis Mara qui avait parasité le corps du jeune dieu. Tout le monde n'aurait pas été capable de le faire.

Le dieu va préparer les cafés à la machine à café se trouvant derrière lui au niveau du comptoir. Il en fait deux, un pour lui et un pour Eros, le sien comprendra bien entendu pas mal de sucre pour casser le côté trop fort du café. "J'ai toujours vécu parmi les humains, alors, ce monde ne m'est pas bien différent de ce que j'ai pu connaitre. Je n'ai pas croisé d'autres dieux en dehors de toi ce qui me convient pour le moment," explique t'il en prenant l'une des tasses pour la donner à Eros. "Ce n'est pas trop difficile pour toi ? Tu arrives à t'acclimater à ce monde ?" interroge t'il en prenant sa tasse pour une boire une brève gorgée.

C'est gentil de la part d'Eros de vouloir que Bouddha soit heureux. Faut pas s'inquiéter, même s'il n'a pas atteint le bonheur qu'il veut, il ne se laisse pas non plus abattre. Il n'est pas triste, juste à la recherche de ce bonheur qui pourrait le satisfaire. D'expérience, il sait que tout avoir ne fait pas le bonheur. Son meilleur ami était roi, il était riche, il avait tout et pourtant il n'avait pas trouvé ce bonheur là. Un jour, il le trouvera, il pourra enfin savoir ce qu'est le bonheur qu'il mérite. Peut-être qu'il va lui courir après jusqu'à la fin de sa vie, qu'importe, ça lui donne un but et ça lui convient très bien comme ça. "Faut pas s'inquiéter, je me morfonds pas, je suis loin de me laisser abattre." Sa phrase se ponctue d'un sourire, comme pour le rassurer.

Bouddha n'était pas perçu comme un pourrit de la part d'Eros et c'était bien comme ça. Quand il pense à Zeus, Hadès et d'autres, ces dieux qui se sont perdus dans leur soit disant supériorité face aux humains, ça le dégoutait. Heureusement qu'il y avait des Valkyries pour vouloir les défendre et quelqu'un comme lui pour aller de leur côté. A ce jour, il est le seul dieu à avoir tourné le dos au sien. C'est pas grave, être la pariât ça lui va bien. Il n'a jamais eu de respect pour les autres, encore moins pour Zeus. C'est un esprit libre, personne d'autre que lui ne le contrôle. "Je pense que ceux au sommet ont surtout peur de la chute et de la faiblesse. J'ai commencé au plus bas et je me suis élevé, mais je n'ai pas oublié d'où je viens. Mon ascension m'a ouvert les yeux et m'a simplement encore plus donné envie d'aider les autres. A quoi bon être puissant si c'est pour tout garder pour soit. J'ai le pouvoir d'aider les autres, alors je le fais, c'est tout." C'est clairement pas une bonne partie des dieux qui feront ça, préférant être prié et vénéré par les humains pour avoir un sentiment de supériorité.

Pour parler de leurs vies ici, Eros indiqua qu'il avait trouvé quelques dieux ce qui le dépaysait surement pas trop. Mais il était réduit à l'état d'humain et ça lui faisait bizarre. Bouddha peut comprendre, mais il a retrouvé une petite partie de ce qu'il était avant. "Tu retrouveras peut-être ta condition de dieu. J'étais comme toi, sans pouvoir au début, un simple humain. Et je ne sais trop comment, j'ai retrouvé ma divinité. Avec ou sans pouvoir, tu restes le même. Sois juste toi même et ça ira." Il sourit et lui fait un clin d’œil plutôt confiant.

Non, ça ne l'ennuyait pas du tout de discuter avec un autre dieu et que ça puisse bien se passer. Au contraire, il appréciait de voir qu'il y ait au moins un autre dieu comme lui, capable de ne pas être un pourrit à détester les humains et vouloir la grandeur absolu. De son monde, de mémoire, il était le seul, oui le seul dieu à avoir protégé les humains, enfin à s'être battu pour eux durant le Ragnarok. "Au contraire je trouve ça intéressant qu'un dieu puisse être différent de ceux que je connais. D'où je viens, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, je pourrais même te parler des demi-dieux qui finalement sont restés à la cause des dieux. Alors qu'eux même sont à moitié humain." Bouddha pense notamment à Héracles. Il avait tout d'un type sympa, faut croire qu'il était trop dépendant des dieux. Le pire, c'est qu'il était amie avec Brunehilde, qu'il aurait pu vouloir se ranger de son côté pour sauver les humains. Mais non. Au final, il a été vaincu par un humain, l'un des pires d'ailleurs, un tueur en série violent et sans pitié. Faut croire que c'était son châtiment pour avoir préféré le camp des dieux. "Rassure toi, tu ne me soule pas du tout," assure Bouddha avec un grand sourire sincère.

A sa question, il haussa les épaules, ignorant vraiment la réponse. Parfois, il faut des êtres à part. "Tu es juste toi, avec tes propres convictions, tes envies, tu es maître de ta vie." Tout le monde est différent. Si lui n'a pas choisit la même voie que les autres, ni celle de Bouddha, c'est son choix. Personne ne l'a influencé pour ça. Pas sûr qu'il y ait une véritable réponse à cette question en vérité. C'est comme ça, c'est tout. Eros n'était pas un dieu majeur, loin d'être un puissant pouvant commander et soumettre les autres. "C'est parce que les autres dieux se fichent de l'amour que t'as surement été mis dans un coin et sous estimé. T'es pas un combattant, tu l'as dit toi même. T'as pas ça dans le sang à l'inverse d'un Arès par exemple. Crois moi, vaut mieux être comme toi que comme eux. Je suis aussi puissant qu'eux, mais cette force, je m'en suis rarement servi. Je n'ai pas vocation de faire la guerre, ni de soumettre les autres. On peut obtenir l'harmonie et la paix de manière bien plus pacifique." En vrai, l'amour était surement un moyen d'obtenir la paix et l'harmonie, c'est pour ça qu'il peut facilement supporter Eros. Ce n'est pas un combattant, pas un être sanguinaire qui ne voit que la guerre, le sang et les massacres comme réponse à tout. Ce doit bien être le premier dieux, après Zerofuku pour qui il a de l'estime.

L'absence de sa divinité ne semblait pas perturber Eros. D'un côté, tant mieux s'il se sent bien comme ça. Eros a retrouvé sa divinité plutôt rapidement. Mais il a quasi toujours vécu comme un humain, alors ça ne change finalement pas grand chose à sa vie. "J'ai beau être un dieu, mon existence a toujours été celle d'un humain. Je vie avec peu de choses, je ne mets pas de vêtements luxueux, je ne mange pas plus que je ne le dois... Je suis un homme simple et ça me va très bien." Quelque part, Bouddha a toujours été plein de sagesse. Même s'il reste parfois turbulent, tel un adolescent. On va pas se le cacher, il a son petit caractère, un brin effronté parfois, sournois... En fait, il n'obéit qu'à lui même et ça lui convient parfaitement ainsi. "Tu veux des bonbons ? J'en ai plein en stock," propose t'il à Eros en ouvrant un tiroir qui en était rempli.

Eros n'avait pas à s'inquiéter, Bouddha l'appréciait et il n'y avait pas ce "trop" qu'il imaginait. A côté, Bouddha était surement plus un sale gamin aux yeux des autres. Dans son monde, on le traitait d'adolescent et ça lui allait plutôt bien avec son côté rebelle. Le seul dieu qui ne respectait pas les autres, c'était quand même lui, n'en faisant qu'à se tête. "Tu sais, si je ne te supporterais pas, tu serais déjà au courant," explique t'il donc il n'avait vraiment pas d'inquiétude à se faire à ce niveau là. "Je suis sûr de moi, rassure toi. De là ou je viens, c'est moi qu'on supportait pas. T'es plus normal que tu le crois si tu veux mon avis et c'est pas un reproche." Certes, il ne connait pas Eros assez bien pour tout connaitre de lui. Mais il en a vu assez pour savoir qu'il n'a pas l'air d'un type horrible qui pète plus haut que son cul comme bon nombre de divinité qu'il avait pu croiser.

Le dieu avait une vision des choses assez similaire à la sienne et ça faisait plaisir à entendre. Il est vrai que rare sont les dieux ou humains qui vivent en paix. L'envie de conquête est toujours puissante chez les humains. "Je ne pense pas que ce soit une histoire de tranquillité. L'humain veut toujours plus, incapable de se satisfaire du peu qu'il a. Il est rongé par les défauts comme la jalousie. C'est pour ça qu'on assiste à des guerres, à des tromperies... Quelque part, ils pensent qu'ils vont être plus heureux, mais c'est faux. Alors que se contenter de vivre d'amour et d'eau fraiche n'est pas si mauvais que ça." Tant que TOUS ne l'auront pas compris, difficile d'aspirer à un monde en paix où le pouvoir de l'amour pourrait triompher.

Le dieu de l'amour disait ne pas trop comprendre la valeur des choses ici. C'est vrai qu'il faut s'adapter, mais ça reste assez simple de manière générale. "Je pense que la valeur d'une chose varie d'une personne à une autre. Tout dépend de l'importance que tu lui donnes. Pour certains, les biens matériels sont ce qu'il y a de plus cher et important. Tandis que d'autres vont préférer le côté humain avec les relations familiale, amicale... Je doute qu'il y ait une valeur universel. Après tout, tu pourrais offrir une bague qui ne vaut rien à la personne que tu aimes, parce que tu n'as pas les moyens d'offrir mieux. Et cette même bague peut avoir une valeur inestimable par la suite à la personne à qui tu l'as offerte. Tu vois ou je veux ne venir ? On ne peut pas s'attacher à ce genre de détail, tout dépend de chacun."

Bouddha proposa un bonbon à Eros qui se demandait s'il était addict à ça. Pas plus que ça, mais il aimait en manger. C'est pour ça aussi qu'on le traitait d'ado. Mais il s'en fout. Par contre, il était étonné que Eros n'en ait jamais gouté. "Quoi ? T'as jamais mangé de bonbon ? Mais va falloir rattraper le temps perdu ! T'as tout un tas de choses à rattraper ! Je vais t'emmener dans une boutique en ville, où il n'y a que des sucreries, faut bien que quelqu'un fasse ton éducation !" Faut bien quelqu'un pour faire son éducation, non ? Derrière son comptoir, il sort diverse boite de bonbons, il en a plusieurs sortes différentes allant de la fraise tagada, aux réglisses, en passant par les crocodiles... "On peut déjà commencer par une petite dégustation !"