( abandon ) Aidan, oui c'est moi, je sais bien que vous n'attendiez que moi [ With the Lord Valentino ] /!\ Hot sous hide /!\

Depuis son arrivée dans ce monde, on pouvait facilement se dire qu'Aidan se retrouvait facilement dans des situations grotesques où une personne extérieure se demanderait très sérieusement comment il en est arrivé là. Eh bien, sans surprise, c'était encore ce genre de situation.

Revenons quelque temps en arrière, peut-être à la soirée où il avait remplacé un collègue dans un bar de strip-tease et qu'il s'était retrouvé à ramener un docteur ivre jusqu'à l'hôpital, c'était déjà un bon indice sur ce que le futur pouvait bien lui réserver. De plus, il est vrai que dernièrement, il était un peu à fleur de peau, extrême, toujours Aidan, mais plus... plus Aidan, en fait. Comme s'il voulait toujours aller plus loin, comme s'il n'en avait vraiment plus rien à foutre de tout. L'amour, quelle connerie. Il avait voulu le connaitre, savoir ce que ça fait, et maintenant, il essayait d'oublier. Oublier la douleur et le vide. Ne pas se soucier de quoique ce soit et continuait à se noyer dans ce "tout" qu'était le monde.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, Aidan n'était pas un "joueur", l'argent n'avait aucune valeur pour lui, il n'aimait pas parier, jouer aux jeux d'argents, ce genre de choses, il n'avait même pas l'esprit de compétition et n'était pas du type à relever les défis, encore moins à en donner aux autres. Il prenait la vie comme elle venait et si quelqu'un voulait jouer avec lui, bon courage à celui-ci, car il n'allait pas se laisser s'y prendre. Il n'y avait que Barty qui avait réussi à suffisamment l'agacer pour obtenir enfin une réaction, profitant de sa faiblesse du moment sans même le savoir.

Mais alors, comment il en était arrivé là ? C'était une très bonne question, puisque logiquement, ce n'était pas censé arriver. Allez savoir si c'était l'alcool, le joint ou cette envie de tenter le diable, Aidan avait accepté pour une fois un pari. Et pas n'importe quel pari ! Son pote de soirée avait parié sa place dans un film porno de Valentino qu'il devait aller tourner le lendemain. Aidan avait lamentablement échoué, ce qui ne l'avait pas empêché de se faire le pote en question - au moins, il avait pu vérifier par lui-même qu'il était à la hauteur du rôle. C'est donc comme ça qu'il s'était retrouvé à franchir les portes d'un endroit, une agence de mannequin apparemment, les regards curieux se tournèrent vers lui - disons qu'il n'avait pas trop la tête d'un mannequin - ce qui ne l'empêcha pas de faire des petits signes avec un grand sourire aux quelques personnes qu'il connaissait déjà.

- Euh excusez-moi, vous êtes qui ?

Demanda finalement quelqu'un du staff qui passait par là.

- Oh, je suis Aidan, j'ai l'impression de m'être trompé d'endroit, je suis venu pour tourner un film X alors...

Le gars en face de lui fit mine de se taire ou en tout cas de baisser le ton de sa voix et l'attrapa pour l'emmener un peu plus loin dans ce qui semblait une arrière-boutique. Une fois à l'intérieur, le gars se remit à parler.

- Les mecs, on attend quelqu'un du nom de Aidan ?

- J'ai pas ce nom sur ma liste, perso...

- Alors, je suis pas sur la liste parce que c'était mon pote Dydy qui devait venir à la base, mais on a fait un pari et j'ai perdu, et... me voilà quoi.

Voilà quoi. Aidan au naturel, en mode, c'est quoi le problème devant les mines déconfites du staff qui en fait tomber leur papier et qui ne savent pas du tout ce qu'ils vont faire.

1) Si tu rencontres une brute et que tu lui montres que tu as peur, c'est certain que tu te feras bouffer.

En général, Aidan s'entendait plutôt bien avec les brutes, ça reposait essentiellement sur le fait qu'il n'avait pas peur d'eux et qu'ils se voyaient souvent comme des incompris et on pouvait dire qu'il leur prêtait une oreille ou autre chose, ne serait-ce qu'un peu d'attention et souvent beaucoup de surprise. Parce qu'il était clair qu'on n'était jamais au bout de ses surprises avec lui, toujours là où on s'y attend le moins, c'est vrai quoi, qui aurait pensé à le retrouver sur un plateau de tournage de film porno ? Bon, on vous concédera qu'il y avait eu des signes avant-coureurs, mais quand même, finir sur celui de Valentino en personne, il fallait le faire !

Et là, il le voit arriver. LE Valentino. Tellement classe. Il le reconnait parce qu'il a vu sa pub un peu partout pour son agence de mannequin et que Dydy lui avait dit qu'il ne pouvait pas se tromper avec ces lunettes. Ah ! C'est vrai, il lui avait dit de donner son nom et que personne ne verrait la différence. Oups. Aidan ne savait pas vraiment mentir de toute façon, il se serait fait gauler et la situation serait encore pire. Vous pensez réellement qu'elle ne pourrait pas l'être ? C'est que vous sous-estimez les talents d'Aidan pour s'attirer des problèmes, mais rien d'insoluble tant qu'une armée de zombie ne lui court pas après. On l'a mis en garde contre Val... on le met souvent en garde contre des gens et il n'écoute pas souvent. Enfin, pourquoi il est censé avoir peur de ce bel-âtre ? Il n'a pas de sang sur les mains, il dégage une aura... férocement sex. Non, décidément, il n'est pas capable d'avoir peur de ce genre de personne. Il esquissa un sourire amusé.

- Pourquoi tout le monde pense que je suis paumé ?

C'est vrai ça, ce n'était pas la première fois qu'on lui faisait cette remarque et ce n'était sans doute pas la dernière non plus, pourtant Aidan n'était jamais perdu. C'est juste qu'il ne savait pas exactement où il allait, mais si la destination n'est pas claire, est-ce qu'on peut appeler ça être perdu ? Il haussa les épaules et se contenta de suivre le charmant Valou, qui ne semblait pas manifester son mécontentement, du moins pas avant d'être à l'abri des regards indiscrets. Le problème, c'est qu'Aidan manquait cruellement d'instinct de conservation devant les personnes en colère et physiquement agressifs, il se souvenait sans mal de sa première rencontre avec Linus dans laquelle il l'avait menacé de lui arracher la langue avec les dents, et à quel point cela l'avait excité. Il avait réussi, on ne sait pas quel miracle, à ne pas le provoquer davantage. Il haussa de nouveau les épaules, n'ayant pas envie de refaire toute l'explication qui allait sans aucun doute agacer encore plus Valentino qu'autre chose.

- Vous avez besoin d'un gars pour tourner un film porno, non ? Je suis un gars et je suis prêt à le faire, est-ce vraiment si dérangeant que je ne sois pas la personne attendue ? ça coûte rien de faire au moins une prise, si ? Vous serez peut-être agréablement surpris, qui sait ?

Aidan n'avait, certes, jamais joué dans un film X, cependant il était très peu pudique, très ouvert d'esprit, n'avait pas peur du public et des caméras, il avait déjà baisé plusieurs fois dans des espaces publics... Il était peut-être même un meilleur choix que Dydy.

- à moins, bien sûr, que vous ne préfériez tester la marchandise avant.

Pourquoi ne pas finir tout cela sur une petite provocation, non sans un sourire, telle une petite souris taquinant le gros matou.

Oh, il ne fait aucun doute que Valentino était proche de le frapper, ça se voyait dans son regard. D'une certaine façon, bien qu'il soit un humain tout ce qu'il y a de plus normal, Aidan avait comme un instinct animal assez étrange, parce qu'il ne semblait pas vouloir fuir les choses dangereuses, par contre, il semblait vouloir les comprendre. Comprendre les gens, les découvrir, ces petits être mystérieux qu'on considère comme "méchant", "violent", "vulgaire"... ils ont tous une histoire, un passé, même pire pour certains d'entre eux : des sentiments. Personne ne nait méchant, il y a probablement quelques influences du caractère, mais ce qui fait de chacun ce qu'il est, c'est son vécu et toutes les personnes qui l'ont accompagné durant tout ce chemin. Ici, on considérait souvent Aidan comme gentil et naïf, mais dans son monde, on le voyait souvent comme un sans-cœur car il passait de conquête en conquête sans jamais s'attacher. Maintenant, il était ici, se proposant de façon nonchalante pour tourner dans un film porno et on l'accueillait encore comme s'il était un petit animal perdu qui ne savait pas où il avait mis les pieds.

- Je ne suis pas sûr que la situation serait meilleure si je n'étais pas si confiant, et puis, si c'était le cas, je ne serais pas là. Qui oserait se pointer ici sans la moindre compétence ? Ce serait du suicide.

Autant, vous dire qu'il était effectivement briefé sur la situation et pourtant, il était là. Pas si naïf le Aidan, mais probablement un brin suicidaire et masochiste sur les bords. Disons qu'il croit en son talent d'une part, que Valentino n'a pas de raison de l'éliminer pour le moment et puis... ça lui fera une expérience en plus à son palmarès. Vous imaginez la tête de son boss demain s'il lui dit qu'il a tourné dans un porno ? Ouais... il ne lui dira pas. En tout cas, il avait le mérite d'avoir réussi à faire rire Val, et ça, ça ! Il n'était pas encore sûr que c'était une bonne nouvelle. Mais au moins, il ne le giflait pas. La fumée ne le dérangea pas, il vivait déjà pratiquement dedans.

- Oh, quel dommage. Cela mis à part, vous ne seriez pas une divinité dans votre monde d'origine ? Vous ressemblez étrangement aux statues grecques qu'on peut admirer dans les musées.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il ne disait pas ça dans le but de le flatter, mais parce qu'il se posait vraiment la question, ça l'avait frappé à la seconde où il l'avait vu, à quel point une statue de Valentino pourrait être totalement exposée quelque part. En espérant juste qu'il soit mieux fourni sous la ceinture, bien que tout le monde sache qu'à cette époque, en avoir une petite, était synonyme de virilité. Les choses changent beaucoup selon les époques ! Mais revenons-en à nos papillons, Aidan le suivit - ou plutôt se fit pousser -, et ne se le fit pas dire deux fois quand il lui indiqua de se déshabiller, il se retrouva donc torse nu quand Valentino lui dit de la surprendre, ce qui le fit hausser un sourcil. Ça devient récurrent comme histoire, on lui dit qu'il est paumé, après, on lui demande de surprendre et du fait... il imagine que maintenant, il est censé improviser, c'est ça ? Pas qu'il s'en plaigne remarque, c'est ce qu'il sait faire de mieux.

- Je vis déjà une expérience inoubliable, mais c'est plus intéressant si je te rends la pareille, tu ne crois pas ?

On croyait souvent qu'Aidan faisait des compliments sans les penser, alors qu'il ne disait que ce qu'il pense, ce qui lui passait par la tête, et c'était le plus souvent un problème. C'est comme ça qu'il se retrouvait dans ce genre de situation absurde, mais au moins, il avait réussi à mettre Valentino d'un peu de meilleure humeur, ce qui n'était franchement pas gagné. Il aimait le challenge au fond, voir si ces méchants l'étaient autant qu'on lui rabâchait les oreilles. Eh bien, ça faisait plus de cinq minutes qu'il était en tête-à-tête avec Sieur Valentino et il était toujours vivant. Mieux, il ne s'était même pas encore pris une claque. Soit il était SI doué pour qu'on n'ait pas envie de le claquer à sa première rencontre, soit ils n'étaient finalement pas si méchants. Très étrange cette histoire, c'est pour ça qu'il préférait toujours se faire sa propre opinion.

Il eut un sourire léger lorsque Valentino indiqua qu'il savait déjà qu'il était parfait, ce n'était pas ce qu'il avait dit, ce serait stupide de sa part étant donné qu'il trouverait une personne parfaite, parfaitement ennuyeuse... En quoi être parfait était intéressant ? C'était justement être différent qui faisait toute la beauté des choses. Mais bon, il n'allait pas commencer à parler de ça avec Val, déjà pas sûr qu'il apprécie, mais en plus, il s'en ficherait certainement. Aidan n'était pas là pour devenir son pote, même s'il n'avait rien contre, il savait que pour le moment Valentino voulait juste le tester et voir s'il avait quelque chose d'assez intéressant pour être exploité. Aidan ne doutait pas de ses capacités à faire plaisir aux gens, donc, son objectif de la journée était de faire plaisir à Valentino, même si ça voulait dire tourner un film porno. Il allait enfin mettre à profit ses maigres compétences.

Il n'a pas dit son nom à Valentino, en fait, il n'y a pas vu l'utilité, se doutant qu'il ne le retiendrait pas de toute façon. Peut-être plus tard, si Val veut vraiment le connaitre, on ne sait jamais ce qui peut arriver après tout... mais sinon, il ne sera qu'un simple petit lapin qui n'a fait qu'un vague passage dans sa vie. À moins, évidemment, qu'il surprenne réellement Valentino au point qu'il lui plaise vraiment, mais dans ce cas, nous pourrons tous prier pour l'âme d'un d'entre eux. Entre une personne qui veut tout contrôler et l'une qui est complétement hors de contrôle, une relation comme celle-ci ne pourrait qu'être complétement chaotique. Et on n'aime pas trop le chaos, n'est-ce pas ?

C'était à pile ou face lorsqu'il a ouvert la bouche, mais le seul nom qui lui venait instinctivement était celui de Valentino et il n'était pas sûr que ça lui plaise, il était audacieux oui, pas totalement inconscient, heureusement ! Il savait que Valentino, de son claquement de langue agacé, n'avait pas aimé qu'il lui pose une question, à deux doigts de le virer de là. Et pourtant, chose amusante, c'est qu'il ne le fit pas. C'était vraiment difficile de lire en lui, quelqu'un qu'il ne pouvait ni toucher et planquer derrière sa caméra, alors il continua d'improviser sans savoir si c'était vraiment ce qu'il voulait, néanmoins il était plus que certain que si ça ne correspondait vraiment pas à ce qu'il attendait, il aurait tôt fait de l'envoyer chier. Il ne fallait pas croire, Aidan n'avait pas si confiance en lui, mais comment saurait-il qu'il ne peut pas le faire s'il n'a même pas essayé ? Alors, il lui fait son show et il verra bien après ce qu'il se passe.

Le plus curieux dans l'histoire, c'est qu'il se produit souvent la même chose avec certaine personne qu'il rencontre : un regard de dédain, à se demander qui est ce mec louche qui se permet de leur adresser la parole, on le croit perdu, mais il semble savoir exactement ce qu'il veut, puis on lui demande d'improviser, et enfin, cette petite lueur d'intérêt. Lui-même ne sait pas ce qu'ils voient, il montre juste ce qu'il sait faire et n'a jamais pensé que c'était exceptionnel, mais le fait que Valentino ne le jette pas de son plateau était pour lui une grande victoire. Il n'était pas un professionnel, certes, il prenait note des conseils de l'expert, néanmoins il semblait voir quelque chose qui l'avait au moins assez convaincu pour qu'il fasse le film. Il est surpris qu'il l'appelle gamin, entre Valentino qui le prenait pour un gamin et un autre gars qui le traitait de vieux... c'était assez drôle. Il reprit une position normale, mais ne se rhabillant pas pour autant - pourquoi faire ? - il attrapa le scénario qu'on lui tendit pour regarder un peu ce qu'on attendait de lui.

Il relève le regard quand Valentino se met à crier et se dit que c'est exactement à cause de ce genre de comportement qu'il ne voulait pas travailler. Heureusement, il a un job où on ne passe pas son temps à lui crier dessus, sinon il serait parti depuis longtemps. Il voit le petit bonhomme qui part en tremblant, il lui sourit, mais pas de façon aguicheuse, c'est plus un sourire rassurant. Toutefois, vu dans la tenue dans laquelle il est, le pauvre gars à tôt fais de détourner le regard. Que les gens peuvent être prudes ! Puis Valentino cri action et il se met en place, son corps nu parfaitement offert sur le lit de son amant qui doit arriver, comme un cadeau de fin de journée.