Au pays du lapin de Pâques [feat. Nobara]

Ce monde continuait dans l'étrangeté. Si Satoru s'accoutumait à tout ça, il n'avait pas spécialement peur. Contrairement à beaucoup, vu sa puissance, il ne craignait pas grand chose, qu'importe la situation qui pourrait arriver. C'est l'avantage d'être le plus fort ! Ce jour là, il ne pensait pas se réveiller dans un endroit inconnu. Pourtant, la veille, il s'était bien couché dans son lit, chez lui. Mais quand il avait ouvert les yeux, ce n'était pas sa chambre. Sans oublier cette forte et douce odeur de chocolat qui lui avait chatouillé les narines. Même si monsieur aime les sucreries, il n'a pas de tel parfum chez lui.

Gojô venait donc d'ouvrir les yeux, dans une grande salle ou sur différentes étagères se trouvaient du chocolats. On pouvait trouver des lapins en chocolat, des œufs de Pâques, des cloches et toutes formes d'animaux ou objets toujours en chocolat. Cette vision était forcément un vrai régale pour les yeux de l'exorcise. En fait, il venait d'arriver au paradis, il ne voyait que ça comme réponse. Avant tout, il se mit à étudier les sculptures en chocolat. Vraiment, il y avait de tout, du chocolat au lait, du chocolat noir et même du chocolat blanc. Tout ça lui ayant donné l'eau à la bouche, il chopa un lapin pour en dévorer les oreilles. Bon sang, c'est qu'il était super bon en plus de ça ce chocolat. Si ça continue, il va tout manger... Alors qu'il se goinfrait, plus loin, il remarqua une silhouette, tout autan perdu que lui ici. Quoi qu'avec son lapin en chocolat, il se sentait plutôt bien dans ce coin. En toute innocence, il s'approcha pour voir qui s'était. De dos, il ne pouvait pas reconnaitre celle qui était son élève avant. "Hey ! Vous savez où on est ?" demande t'il. Ce n'est qu'une fois la jeune femme retournée, qu'il reconnu Nobara. "Nobara ?" s'étonne t'il. S'il avait bien retrouvé Yuji depuis le début et ensuite Megumi, aucune nouvelle de la dernière membre de la classe. Est-ce vraiment elle, où bien un coup de la ville ? Du coup, il se mit à tourner autour d'elle, la scrutant sous toutes les coutures comme pour essayer de déceler un truc qui n'irait pas tout en mangeant son chocolat.

Difficile de savoir où il se trouve. Hormis que ça ressemblait un peu au labo de sa boutique, mais en bien plus grand, avec du meilleur matériel et surtout du chocolat partoooooooouuuuuuuuuuut ! Alors, c'était quoi ce délire ? Difficile de savoir. Dans un premier temps, il ne se priva pas de piquer un lapin en chocolat pour commencer à le déguster. En grand amateur de tout ce qui est sucré, il reconnu tout de suite un chocolat de grande qualité et surtout très bien travaillé. On dirait pas comme ça, mais le tempérage du chocolat c'est hyper important quand on le travail. Alors qu'il appréciait sa petite dégustation, il aperçu une silhouette qui l'attira. Si quelqu'un est là, autant lui demander des renseignements. Finalement, il reconnu cette personne, c'était l'une de ses élèves dans son monde, Nobara. Quelle surprise de la voir ici, il ne pensait pas qu'elle se trouvait ici. Sa classe est enfin réuni, voilà qui était plutôt intéressant.

Il l'aborde et elle l'entend, surprise de voir son ancien professeur. Tout comme lui, elle n'avait pas la moindre idée d'où ils se trouvaient. Dommage, il aurait bien aimé quelques réponses. "Une farce ? A t'entendre on dirait que j'en fais tout le temps," se plaint-il. Bon c'est vrai qu'il en fait, mais là, ça serait vraiment trop gros pour lui. "Je doute que ce soit l’œuvre d'un fléau, ou alors on serait dans son territoire ? Sauf que je ne sens rien de bizarre. Ça m'a plutôt l'air d'être un coup tordu fait par la ville," C'est bizarre de ce dire que la ville peut faire des choses, mais depuis son arrivée, il a vu des choses étranges. C'est peut-être une entité, une puissance ou il ne sait quoi, mais pour simplifier, il pense que c'est la ville ou l'île, peu importe. "Au moins, on va pas mourir de faim," assure t'il en mangeant un bout de chocolat du lapin qu'il avait piqué.

C'est à ce moment là, qu'une porte s'ouvre et qu'un lapin à taille humaine, se tenant debout, s'approcha avec l'accoutrement d'un cuisinier. C'était quoi ce délire ? Tout de suite, Satoru se met sur ses gardes, ça pourrait être un fléau bien qu'il ne sente une fois de plus, rien d'étrange, aucune énergie occulte n'en émanait. "Qu'est-ce que vous attendez sans rien faire ! J'ai besoin d'aide, les chocolats vont pas se faire tout seul. On est déjà assez en retard comme ça." Le lapin venait de parler, s'adressant à Nobara et Satoru. Le plus vieux regarda la plus jeune, comme pour s'assurer qu'elle vient de voir et entendre la même chose que lui. "Bon sang, pourquoi vous mangez le chocolat ! Espèce d'abruti !" s'exclame le lapin pas content en s'approchant de Gojô pour lui retirer son lapin en chocolat et lui donner à Kugisaki et lui des tabliers. "Au boulot, feignasses !" D'un coup, on dirait la quatrième dimension tout ça. "C'est moi, où un lapin vient de nous traiter de feignasse ?" demande t'il à Nobara.

Drôle d’endroit pour des retrouvailles, mais après tout, c’est mieux que de se retrouver au beau milieu d’un dangereux combat. Enfin… vu l’endroit et la manière mystérieuse dont il se sont retrouvés ici ce n’était peut-être pas mieux. Ceci ne voulait dire qu’une chose, c’est un coup de la ville, du moins c’est ce qu’il pensait et ça ne serait pas la première fois pour lui que ceci se produit. Visiblement Nobara n’était pas coutumière des bizarreries de cette île. ‘‘Disons que des choses étranges peuvent se passer ici. Je ne parle pas que de se réveiller dans un endroit où tu ne t’es pas endormi, mais aussi te faire attaquer par des créatures étranges. Tu verras, c’est quelque chose ici !’’ explique t’il en repensant à l’attaque de zombies ou encore à ces créatures ressemblant à des cafards humanoïdes. Pour une fois, Satoru n’avait pas à se plaindre, se retrouver coincé ici avec tout ce chocolat… comment dire c’était surement le mieux qu’il puisse arriver. En tout cas, il était déjà en train de manger et c’était super bon.

Et voilà qu’un lapin sort de nulle part, les prenant clairement pour des employés ou un truc du genre. Déjà un lapin qui se prend pour un humain c’est bizarre, mais qui en plus parle ça l’est encore plus. Un fléau ? Non, il ne ressentait pas d’énergie occulte émaner de lui. Alors, une simple bizarrerie pour ne pas changer. Ce fameux lapin voulait que Nobara et lui se mettent au boulot pour faire d’autres chocolats. Quoi ? Mais c’est quoi cette drôle de mission ? Il fut même insulté par l’animal qui n’avait pas l’air content de voir Gojô manger la production. Juste après c’est Nobara qui s’enflamma visiblement pas du tout contente qu’on puisse la prendre pour une boniche. Ceci avait un petit côté amusant, mais elle devrait savoir qu’elle n’aura surement pas trop le choix. Le lapin n’écoutait pas et avait disparu ailleurs. ‘‘Tu vois quand je disais qu’il se passe des choses bizarres en ville, ça c’est typiquement un truc qui peut arriver. Dis toi que c’est mieux qu’une attaque de zombies, au moins, on peut manger du chocolat !’’ Lui qui aime ce qui est sucré, il était servi, il avait l’impression d’être un peu au paradis. La demoiselle n’avait nullement l’intention de faire quoi que ce soit, pas sûr qu’elle ait le choix. Se tournant vers elle, il l’observer un instant à la recherche d’une alternative, mais rien ne leur permettait pas de partir d’ici. ‘‘Tu vois une autre option peut-être ? Ce lapin va nous séquestrer ici tant qu’on aura pas terminé.’’ Un écran qui était accroché assez haut sur un mur s’alluma avec un chiffre dessus ‘‘400’’. Qu’est-ce que ça pouvait bien dire ? ‘‘Qu’est-ce que c’est à ton avis ?’’ demande t’il alors qu’il prend un nouveau lapin en chocolat pour le manger et là, le chiffre change pour devenir ‘‘401’’. ‘‘Oups… je crois que c’est un compteur qui nous indique le nombre de chocolat à faire…’’ Ceci risque d’être long….

Ce que disait Gojô était vrai. Cette ville a l'art et la manière de mettre ses habitants dans de drôle de situation. Pour le moment, celle-ci n'est pas la pire qu'il ait pu vivre. C'est même plutôt chouette d'avoir autant de chocolat autour d'eux. Pour un gourmand comme Satoru, ça se rapproche presque d'un petit paradis. Par contre, pour Nobara c'est autre chose, elle semble furax et ne pas apprécier du tout d'être enfermé ici. "Voit le côté positif des choses, on pourrait être dans une situation critique et dangereuse," dit-il, bien qu'avec lui, quelque chose de critique et dangereux ne semble pas réel.

Jouer les chocolatière n'était donc pas au goût de la jeune femme qui ronchonnait. Alors que bizarrement, l'idée ne déplaisait pas du tout à Satoru, qui se disait que ça sera l'occasion de pouvoir manger du chocolat autant qu'il en veut et même de pouvoir lécher les cuillères. Oh que oui, tout ceci avait un petit goût de paradis pour notre exorciste qui était déjà en train d'attacher son tablier, prêt à faire ce que ce lapin bizarre humanoïde voulait qu'il fasse.

Alors qu'il voyait le nombre de chocolat à faire et vaudrait mieux s'y mettre tout de suite, s'ils ne veulent pas rester ici plus que quelques heures, Nobara continuait de fulminer. Son envie de s'échapper, de quitter les lieux était plus que palpable et déjà, elle était à la recherche d'une éventuelle sortie. Tient, c'est vrai qu'il n'y avait pas de fenêtre et qu'il ne semblait avoir qu'une porte. Bien sûr, elle voulait que son prof joue de sa force pour créer une sortie. Nope. Il n'a pas envie de détruire un si "bel" endroit rempli de choses bien trop délicieuse. Inutile de jouer sur son égo en disant qu'il n'a plus de force où autre. C'est pas trop ce qui marche avec lui. Satoru sait être le meilleur, il connait sa force et personne ne le dépassera. "Pourquoi ne pas régler une histoire sans devoir utiliser la force pour une fois ? Regarde tous ces magnifiques chocolats, ça serait dommage de tout abimer. Tu voudrais pas priver des petits enfants de petits lapinous en chocolat trop mignon," s'exclame t'il alors qu'il tenait dans le creux de sa main un petit lapin en chocolat, comme si c'était un réel petit bébé lapin. Est-ce que ça suffira à l'attendrir... connaissant Kugisaki, surement pas.

Tandis qu'elle faisait son inspection des lieux, lui se rapprocha de la partie "labo" ou il y avait les ustensiles et ouvrit un placard pour en prendre un sac de chocolat de couverture à faire fondre. Sans recette, il considérait qu'il fallait ça simplement, fondre le chocolat, le mettre dans les moules et le laisser refroidir et durcir. Heureusement que dans sa boutique, il en a déjà fait, comme ça, il sait comment faire. Il entendit des choses tomber, Nobora avait détruit deux pauvres lapinous, augmentant le nombre de chocolat à faire. "C'est peine perdu. Si la ville nous a fait venir ici, je peux t'assurer qu'on aura aucun moyen de sortir tant qu'on aura pas fait ce qu'il faut ou qu'elle aura pas décidé de nous libérer." Il mettait déjà du chocolat dans un cul de poule et une casserole remplie d'eau pour créer un bain marie. "Qu'est-ce qui te dit que cette épreuve n'es pas un moyen de retrouver ta force occulte ? Cet endroit est étrange et je me dis que parfois, elle redonne ce qu'on avait, uniquement si on le mérite..." C'est peut-être la condition pour qu'elle retrouve ses pouvoirs ou du moins, une partie d'entre eux. A elle de voir, en tout cas, il espérait que ce qu'il venait de dire fasse écho chez elle et lui fasse changer d'avis. Parce que si elle continue de tout casser... ils ne s'en sortiront jamais.

Nobara n'avait vraiment aucune envie d'être là et encore moins de devoir jouer les boniches pour créer des lapins en chocolat à la chaine. Le fait est qu'ils n'ont pas tellement le choix. Quand on regarde l'endroit qui n'a visiblement aucune sortie possible, difficile de s'échapper. Même s'il n'a pas testé avec sa force, Gojô est quasi sûr que ça ne servira à rien. Même s'il parvient à casser un mur, il se doute que derrière ça sera surement un endroit du même genre. Il sait trop que cette ville à le pouvoir de faire ce qu'elle veut et que si elle veut vous retenir quelque part, elle le fera. Il y a quelque temps, il avait été téléporté dans un film d'horreur, impossible d'en sortir avant de résoudre la fin de l'histoire. Donc, ce doit être la même chose ici. "Dis toi qu'on est pas en danger au moins. J'ai connu des situations pires que celle dans cette ville. Je dois dire, que c'est surement le plus simple et cool depuis mon arrivée." Oui, elle devrait se réjouir, mais ça elle ne semblait pas prête à le faire.

Donc pour le moment Nobara refusait de mettre la main à la pâte, tant pis, Satoru se débrouillera tout seul, ce n'est pas un problème. D'un autre côté, il se dit que ça pourrait aussi être un test pour la demoiselle. Un moyen de retrouver son énergie occulte perdue. Parfois, la ville est prête à redonner si en échange on fait un effort. Ce n'était qu'une théorie, mais ça restait une possibilité à ne pas négliger. "T'as déjà vu des choses logiques dans cette ville ? Tout est possible, alors pourquoi pas ça ?" Juste après ça, elle semble s’adoucir un peu, laissant passer sa colère pour se poser un peu plus. Accepte t'elle leur sort ici ? Peut-être. Elle lui avoue qu'elle ignore si elle veut récupérer ce qu'elle a perdu. Il voit qu'elle semble perturbée. Sans capacité, elle a appris à vivre une nouvelle vie, bien différente de celle de leur monde. Gojô délaisse ce qu'il faisait pour se rapprocher de celle qui fut son élève autrefois. Il comprenait plus où moins où elle voulait en venir. "Les choses sont très différentes de notre monde, je te l'accorde et on peut facilement se faire berner par le fait que tout semble bien voir même idyllique par moment. Mais ne te détrompe pas, cette endroit sait jouer des tours plus horrible que celui-ci. J'ai déjà eu l'occasion de vivre de sacrée aventure ici, comme me faire attaquer par une horde de zombies, me retrouver dans un film d'horreur, me faire attaquer par des cafards humanoïdes... Ne te fait pas avoir par cet endroit. Mais si tu te sens mieux sans énergie occulte, alors tant mieux. Promets moi juste de faire attention à toi." Gojô était quelque peu inquiet et c'est rare de le voir ainsi. Il se devait de la prévenir que cet endroit n'est pas si rose qu'elle le pense. "Si tu veux pas m'aider, pose toi dans un coin, je vais faire au plus vite," assure son ancien professeur qui retourne déjà à la tâche pour créer le plus de lapin et les sortir de là. Il ne voulait pas trop interroger Nobara, de peur que ça puisse être compliqué vis à vis de leur passé dans leur monde. Tout le monde ne réagit pas de la même manière. Quoi qu'il arrive, il est là, si elle sent le besoin de lui parler.  

Gojô ignore comment cette ville agit, pourquoi elle choisit de faire vivre de drôle de choses à telle ou telle personne. De son côté, il avait eu le plus souvent des aventures musclées à devoir se battre contre des zombies ou des espèces de monstres cafard humanoïde. Alors pour Nobara, cette aventure à devoir faire des chocolats c'était plutôt tranquille, d'autant plus qu'elle n'a pas d'énergie occulte. Ceci lui évite d'être en danger, même si en compagnie de Satoru, elle était relativement en sécurité. Jamais, il ne laisserait son élève être en danger et il doute trouver pour le moment un ennemi qui le surpasse dans cet endroit. Comme toujours, il est sûr de lui et se pense le meilleur.

Elle disait ne pas avoir envie de vivre ces étranges aventures, sauf qu'ici on ne décide pas vraiment. Un petit haussement d'épaule et il la regarde, l'air plutôt neutre avant de dire : "Bien souvent, on ne décide pas ce qu'on fait ici. Mais je comprends. J'ignore s'il y a une logique à tout ce qui peut nous arriver ici. Je pense que je vais enquêter, ça pourrait être pas mal d'en apprendre plus." C'est pas aujourd'hui qu'il va commencer son enquête, mais faut qu'il cherche à savoir quel genre de drôle d'épreuve les gens d'ici on peut vivre et voir s'il y a des liens ou un truc dans le genre. Par contre, elle se trompait, l’énergie occulte restait puissante, même contre des choses qui ne sont pas des fléaux. "L'énergie occulte est nécessaire pour tuer les fléaux, mais ça ne veut pas dire qu'elle ne permet pas de faire du mal à d'autre. Même contre des zombies ou je ne sais quoi, tu serais capable de te défendre." Suffit de voir les destructions qu'ils sont capables de faire, ça prouve la puissance de l'énergie occulte, il ne faut pas la négliger. Mais aujourd'hui, pas besoin de ça pour créer des lapins en chocolats.

C'est pas tout, mais fallait avancer et faire les lapins et Nobara s'était décidée à l'aider. Ceci fit sourire Gojô, content de pouvoir apprendre à son élève une chose nouvelle et pour une fois, ce n'était pas du combat. De A à Z, il lui montre le tempérage du chocolat, comment le mettre dans les moules et comment refermer ces derniers pour que la magie fasse effet. Ce n'est pas bien compliqué, ça demande juste du temps parce qu'il y en a beaucoup à faire, mais à deux, ça ira bien plus vite. "Si t'as une question, tu demandes. On va y arriver et sortir d'ici !" Forcément, ça prend des heures, c'est un peu fastidieux, mais une fois le rythme enclenché, ça dépote et de plus en plus de lapin en chocolat s'ajoute aux autres jusqu'au dernier. Petit cri de victoire en observant cette belle armée en chocolat. "Tu vois ! On a réussi !"