SECRET SANTA ▿ Greer de Kinross & Ramona Flowers

La fête de Noël était une fête que Greer appréciait particulièrement, plus encore depuis qu'elle était arrivée dans cette ville - ces histoires de Père Noël qui descendait par la cheminée semblaient beaucoup plaire à Rose. Alors, avec sa petite fille, elle faisait de ce moment un moment particulier, agréable et plein de magie. Et cette année serait différente, plus belle encore que les autres, parce qu'elle n'allait pas être seule. Mary était là. Pour la première fois depuis des années, elles allaient pouvoir être réunies pour cette fête.

Si le grand sapin avait déjà été décoré un peu plus tôt, Greer avait décidé d'offrir un petit sapin à sa fille pour sa chambre. Elles avaient donc passé une partie de la matinée à le décorer toutes les deux. Les décorations - beaucoup trop nombreuses - avaient été étalées un peu partout et, chacune leur tour, elles ajoutaient une nouvelle décoration au sapin. La mère et la fille étaient ensuite allée préparer des biscuits à la cannelle. Armées d'un tablier pour éviter les taches - ce qui n'avait servi à rien du tout puisqu'elles avaient fini par faire une bataille de farine en plein milieu de la préparation - elles avaient cuisiné et avaient même réussi à faire différentes formes, plus ou moins réussies, ce qui avait beaucoup amusé l'enfant.

Après cette matinée bien chargée, Greer avait confié Rose à Mary. Cette dernière s'était proposée de la garder pendant que Greer allait faire quelques courses. En effet, la mère avait envie de compléter la décoration dans la chambre de sa petite fille et de lui en faire la surprise. Puis, elle avait reçu une lettre étrange, signée par un secret santa, qui lui demandait de confectionner un petit quelque chose pour une certaine Ramona. Elle ignorait de qui il s'agissait, mais elle supposait qu'elle obtiendrait plus d'informations plus tard, alors elle se pliait au jeu et prévoyait d'acheter deux ou trois petites choses pour confectionner ce fameux cadeau.

La neige tombait à gros flocons et il faisait terriblement froid, mais Greer se couvrait - la paire de gants, l'écharpe et le bonnet étaient de rigueur dans une telle situation - comme il le fallait pour affronter tout ça sans finir malade et gelée à la fin de la journée. Le temps était tel que Greer aurait plutôt parlé d'une tempête de neige, mais la météo avait annoncé de simples chutes de neige, alors elle ne s'était pas véritablement méfiée.

Affrontant le mauvais temps, la jeune femme avait enchaîné les boutiques. Elle avait déjà un sac avec diverses décorations - dont un adorable pingouin en peluche à suspendre au sapin - mais elle voulait faire une dernière boutique. Boutique qui allait bientôt fermer. La jeune femme se pressait donc quand soudainement toutes les lumières s'étaient coupées. La neige avait eu raison du courant. Et, d'après ce que la jeune femme voyait de l'extérieur, elle risquait d'être coincée ici pour un sacré moment. Elle avait beau savoir sa fille en sécurité, elle n'avait qu'une envie : rentrer pour être auprès d'elle, alors elle avait tout de même essayé de sortir, en vain.

Pourtant, puisqu'elle n'avait pas le choix, elle cherchait comme elle le pouvait à retrouver le propriétaire, mais il n'y avait plus personne. Comment était-ce possible ? S'était-il évaporé comme par magie ? Doucement, à tâtons, la jeune femme avançait jusqu'à entendre une voix demander s'il y avait quelqu'un. Greer hésita un instant. Cette ville pouvait piéger ses habitants, et si c'était ce qui était en train de se passer ici ? Cependant, après un instant d'hésitation, elle avait décidé de se montrer. Elle s'était donc dirigée, comme elle le pouvait, vers la voix. « Je crois que je suis piégée ici, avec vous. » Souffla-t-elle, sans trop savoir quoi dire. « Je viens d'essayer de sortir, mais c'est impossible. Nous sommes bloquées par la neige. Et je ne retrouve pas le propriétaire des lieux. » Expliqua-t-elle pour donner une sorte d'état de leur situation.

Greer n'était pas seule, était-ce une bonne chose ? Elle n'en savait rien encore, mais elle l'espérait. Dans tous les cas, à première vue, elle ne semblait pas dangereuse ou prête à s'attaquer à elle. Au contraire, même, elle avait la délicate attention de baisser la lumière de son téléphone pour ne pas l'éblouir et la déranger. Pendant ce temps, Greer lui faisait un état de la situation dans laquelle elle se trouvait. La jeune femme face à elle ne semblait pas déranger plus que ça. En tout cas, elle ne surréagissait pas. Elle confirmait même cette impression en affirmant qu'elles auraient pu plus mal tomber. Sur ce point, Greer était parfaitement d'accord. Il y avait des situations bien plus difficiles à gérer ou surmonter, surtout dans cette ville.

« Vous avez raison, concentrons-nous sur le positif ! » Admit Greer en souriant. Elle avait hâte de retrouver sa fille, mais elle était en sécurité, alors c'était tout ce qui comptait. « J'ai, moi aussi, encore quelques petites choses à acheter, justement. » Notamment pour finir le cadeau qu'elle devait fabriquer elle-même, comme cette mystérieuse lettre le lui demandait. « Très bien, je vous suis. » Autant rester ensemble, on ne savait jamais - d'autant qu'elle n'avait pas particulièrement envie de rester dans le noir. Malheureusement, elles allaient rester dans le noir un sacré moment puisque la jeune femme ne semblait pas réussir à remettre les plombs. La coupure était générale. Sans doute liée à cette tempête de neige qui sévissait à l'extérieur. Tant pis, elles allaient faire avec. « Ce n'est pas très grave. » Ajouta Greer pour la rassurer - à supposer que ne pas avoir réussi à remettre le courant en marche l'ait affecté, évidemment. « Puisque nous sommes condamnées à passer quelques heures ensemble, nous pourrions, au moins, nous présenter... » Ajouta-t-elle, souriante, en lui tendant une main. « Je m'appelle Greer. » Ce serait toujours plus agréable de connaître le nom l'une de l'autre pour discuter si elles devaient passer un certain ensemble.

A défaut d'avoir pu rétablir le courant, les deux femmes allaient s'éclairer à l'aide de bougies. Comme sa compagne de mésaventure lui indiquait, elles seraient dans l'ambiance de Noël, au moins. Toujours voir le bon côté des choses, n'est-ce pas ? « Parfaitement ! » Répliqua simplement Greer en souriant, haussant les épaules pour montrer qu'elles s'en contenteraient très bien et que, même, ça pourrait se révéler agréable de n'être éclairée qu'à la bougie - puis, ce n'est pas nouveau pour Greer, elle venait d'un monde où l'électricité n'existait pas, s'éclairer à la bougie n'avait rien d'inhabituel pour la jeune femme.

Puisqu'elles allaient certainement passer un peu de temps ensemble, Greer avait décidé de se présenter. Ce serait bien plus convivial ainsi, d'au moins connaître le prénom l'une de l'autre. Greer avait donc serré la main tendue par la jeune femme qui s'était présentée à son tour. Ramona. Comme par hasard. « Vous allez rire, mais... » A son tour, elle montre ses quelques achats... « Je dois faire un cadeau pour une certaine Ramona. » Ce n'était clairement pas un hasard, puisque les deux femmes devaient s'offrir quelque chose. « J'ai reçu une mystérieuse enveloppe ce matin, je ne comprenais pas... il semblerait qu'il me suffisait juste d'attendre que le destin vous mette sur ma route. » Evidemment, toute la situation n'était pas un hasard. Elles avaient été destinées à se rencontrer cette nuit, dans ce magasin, bloquées par la neige. Par la ville ou autre chose, ça, c'était une autre question. « Enchantée de faire votre connaissance. » Assura-t-elle, en souriant, sincère. « De mon côté, je ne suis pas particulièrement douée de mes mains, mais je vous promets de faire au mieux. » Pour la surprise, de son côté, il s'agirait surtout de la qualité de ce qu'elle lui ferait, mais ne disait-on pas que c'était l’intention qui comptait plus que le cadeau lui-même ?

« Les Smith ? » S'étonna Greer, sans comprendre de qui cette Ramona était en train de parler. Quel était donc le rapport entre la lettre mystérieuse qu'elle avait reçue et ces gens ? Etait-ce à leur initiative ? Greer pensait plutôt que les Smith étaient innocents et qu'il s'agissait d'une nouvelle plaisanterie de la chose qui contrôlait cet endroit, pour sa part. « On ne devrait même plus s'en étonner, en réalité. » Pourquoi se poser encore des questions face aux événements bizarres quand, depuis bientôt cinq ans, la Ville était toujours responsable de tout ? Autant accepter et se débrouiller pour rester en vie.

Sa compagne de mésaventure restait silencieuse et observait les alentours. Cherchait-elle quelque chose de particulier ? Greer ne comprenait pas, mais n'ajoutait rien. Enfin, Greer soupçonnait bien que Ramona était en train de chercher quel problème précis allait leur tomber dessus. Ce n'était pas le genre de cet endroit de simplement les coincer dans une boutique pour qu'elles réalisent de petits cadeaux. Généralement, il y avait une énigme à résoudre ou un problème qui les poussait à devoir se battre pour survivre. Mais pour l'instant, il n'y avait rien à signaler. Alors, à ses excuses, Greer se contenta d'un geste de la main et d'un sourire pour lui signaler que ce n’était rien de grave. Il y avait de quoi être pensif, après tout.

« Je suis Écossaise. Et vous ? » Ramona n'était pas beaucoup plus courant dans ses souvenirs, mais venant d'une époque lointaine, les modes avaient bien changé - ou alors elle venait du futur ou d'une autre planète. « Allons-y. » Souffla Greer, toujours souriante, en suivant Ramona vers ce qui allait servir de tables pour leurs travaux manuels. En un clin d'oeil, l'endroit avait été débarrassé. Greer en avait profité pour sortir ses achats, sans perdre davantage de temps. « Je veux bien de votre aide. » Répondit-elle avec un peu de retard concernant sa proposition. « Que vous puissiez au moins avoir quelque chose de correct, que ça ne fasse pas tache dans votre décoration. » Enfin, à supposer qu'elle comptait le garder et ne pas le jeter à l'instant où elles quitteraient cet endroit. « Qu'est-ce que vous aimez ? » Ainsi, elle pourrait plus facilement faire plaisir à son interlocutrice - et elle avait un magasin à disposition, donc elle devrait trouver de quoi faire ici si ses achats n'étaient pas suffisants ou au goût de la jeune femme.    

Greer était persuadée qu'il ne fallait pas chercher bien loin une explication à leur situation. Elles avaient été piégées par la ville, voilà tout. Ce n'était ni la première fois, ni la dernière fois que ça leur arriverait. Dans cet endroit, c'était monnaie courante, alors autant s'y habituer et simplement faire face.

Les deux femmes, contraintes de passer quelques heures ensemble, enfermées dans ce magasin, se présentaient l'une à l'autre. Greer expliquait être originaire d'Ecosse et Ramona indiqua être de New York - une ville que Greer ne connaissait que de nom et dont elle ne savait rien d'autres que ce que les livres lui avaient appris. « La lune rouge ? » Demanda-t-elle, par curiosité, histoire de savoir si elle avait bien compris ce que le prise de court signifiait. Pour sa part, lorsqu'elle avait disparu pour atterrir dans ce monde, elle était de retour en Ecosse depuis peu, après un long séjour en France, mais... Elle passerait les détails de son histoire un peu trop compliquée.

Ramona et Greer se dirigèrent vers le petit meuble pour le transformer en table de fortune. Tandis que Ramona se déchaussait, Greer contemplait le fond du sac contenant ses achats afin de réfléchir à ce qu'elle allait faire. Autant dire que les travaux manuels n'étaient pas sa spécialité. Loin de là, même. Pourtant, elle souhaitait réellement offrir un petit quelque chose qui lui corresponde et lui fasse plaisir. Alors, puisque la principale concernée était là, autant lui demander ce qui lui ferait plaisir, non ?

Greer, à son tour, étalait donc ses trouvailles sur la table. Il y avait un mélange de choses diverses, qui ne s'accordaient pas forcément. Elle n'y avait pas encore réfléchi, elle avait pris tout ce qui lui était passé par la tête et avait eu l'intention d'y réfléchir plus tard et d'improviser avec ses achats. Elle n'en avait pas eu le temps, finalement.
 
La jeune femme semblait particulièrement agréable et gentille et rappelait à Greer que l'important était que la cadeau vienne du coeur, plus que le cadeau en lui-même. Autant dire qu'elle se rassurait et qu'elle appréciait ce comportement, mais ça l'incitait plus encore à vouloir faire quelque chose qui allait lui plaire, parce qu'elle le méritait. Ramona, après un instant de réflexion, avait donc partagé ce qu'elle aimait : les chats, les étoiles, les pandas et, quelque part, Greer avait envie d'ajouter un tout et n'importe quoi. Elle ne semblait pas se prendre la tête, et ce n’était pas désagréable. « J'avais trouvé ça... Je ne sais pas si ça fera l'affaire, mais je vais tenter d'en faire quelque chose. » Souffla-t-elle en sortant un lot d'objets à décorer dont une étoile. Elle avait l'impression d'avoir trois ans - pas tant à cause de l'activité, mais du désastre qu'elle craignait - mais elle trouvait ça amusant à faire. Alors, cette étoile avec de la peinture, de la colle, des lumières ou elle ne savait pas quoi d'autres... Peut-être pourrait-elle en faire une petite décoration à suspendre ? « Et si vous me parliez un peu de vous ? » Cela paraissait peut-être indiscret, mais quitte à être enfermées ici, autant à apprendre à se connaître, non ?

Si Greer ne s'était jamais découvert de talent particulier pour les travaux manuels ou artistiques, elle s'y essayait cette nuit avec soin. Elle ne voulait pas décevoir cette inconnue et voulait faire de son mieux. Pas seulement parce que cette lettre le lui demandait, mais aussi par satisfaction personnelle et parce que cette Ramona lui semblait tout à fait agréable. Elle méritait donc bien un petit effort. « Exactement, c'est une excellente idée. » Greer allait suivre ce conseil. Pour en faire une suspension, il fallait percer l'une des branches pour accrocher un fil.

Elle s'attelait donc à la tâche, tout comme à celle de la décoration de cette étoile sur laquelle elle dessinait avant de peindre pour éviter de faire n'importe quoi. Curieuse d'apprendre à connaître cette jeune femme avec qui elle partageait un moment plutôt agréable, et trouvant le moment parfait pour cela, elle l'interrogeait. Ramona n'était pas obligée de répondre, mais elle avait fini par le faire. Alors, Greer l'écoutait attentivement tout en observant le travail qu'elle avait déjà fait. Elle avait hâte de voir le résultat, elle semblait bien plus douée.

Après un court silence, elle avait donc appris que cette femme était livreuse et qu'elle avait un chat - au nom qui lui rappelait bien des choses. Comme tout le monde, elle était arrivée il y a cinq ans et elle lui faisait part de quelques-unes de ses passions - elles n'avaient pas grand-chose en commun, vu comme ça. « Nous sommes très différentes. » Souffla-t-elle dans un sourire, sans reproche et sans critique. « Je ne suis pas très sportive et je suis peu habituée à la musique... moderne. » Dit-elle après une hésitation pour trouver les bons mots. « Votre monde d'avant ressemblait beaucoup à celui-ci ? » Continua-t-elle, curieuse d'en apprendre plus. Elle avait l'impression que la réponse à cette question était un oui, mais elle pouvait se tromper, bien sûr.

Depuis son arrivée ici, Greer avait entendu de nombreuses histoires à propos de ces autres mondes, si différent du sien et de celui dans lequel elle évoluait désormais. Il semblait y avoir une infinité d'univers et c'était plutôt incroyable aux yeux de quelqu'un qui ne connaissait encore rien de la technologie d'un monde moderne. Les mots de Ramona, à propos de son monde d'origine, la faisaient sourire. Il y avait, semblait-il, des choses auxquelles vous ne pouviez jamais échapper, quel que soit votre monde - même si ce n'était rien d'important, et tant mieux.

Ramona venait donc d'un monde semblable, ou presque. Quelque part, c'était une chance. A son arrivée, le dépaysement avait dû être moindre et l'adaptation plus facile. Alors, oui, quelque part, Greer l'enviait. Presque. Parce que, malgré tout, il y avait toujours de l'adaptation, du dépaysement, de la perte... Dans toutes les situations.

Les indices laissés involontairement par Greer avaient permis à Ramona de comprendre que Greer n'était pas d'ici. « Moins que je ne l'aurais cru. » Répondit-elle avec sincérité, dans un premier temps. Son passé n'était pas un secret - bon, elle éviterait certains détails peu reluisants de sa vie, mais dans sa globalité, ce n'était pas un secret - alors elle pouvait bien se confier à ce sujet. « Il y a beaucoup de points positifs dans ce monde, je dois l'avouer. » Il était complétement fou, parfois dangereux, surtout imprévisible, mais il offrait aussi des chances qu'elle n'aurait jamais eues chez elle. Plus de libertés qu'elle n'en avait jamais eu, tant pour elle que pour sa petite fille, par exemple. « Mais passer du XVIe siècle au XXIe siècle... Le choc est important, dans un premier temps, je ne vous le cache pas. » Confia-t-elle, un sourire presque amusé sur les lèvres après cette révélation, tout en observant la réaction de son interlocutrice.

« Vraiment. » Se contenta-t-elle de répondre en souriant face à la surprise de son interlocutrice, ne répondant pas à sa précision qui l'amusait à propos de la complexité entre passé et présent dans un monde comme celui-ci. Greer venait bien du passé. Un passé qui paraissait si lointain aujourd'hui qu'elle avait parfois l'impression de l'oublier. Presque. En réalité, il était à jamais gravé en elle, mais les souvenirs paraissaient parfois flous. A tel point qu'ils en devenaient irréels l'espace d'un instant et qu'elle se demandait si elle ne rêvait tout simplement pas.

Ce passé lui manquait, parfois. Puis elle se rappelait toutes les libertés et toutes les bonnes choses qu'elle avait gagnées dans ce monde. Pendant un temps, elle avait cru que jamais elle n'aurait pu s'adapter, mais les choses s'étaient finalement faites plutôt facilement, pour son plus grand bonheur. « L'époque actuelle fournit un large choix de produits pour conserver sa jeunesse, une chance ! » Répondit-elle amusée après la réflexion de son interlocutrice. « Je vous remercie pour le compliment. » Poursuivait-elle afin d'aller un peu plus loin dans cette plaisanterie qui les éloignait de la tournure sérieuse qu'une telle conversation pouvait prendre - et ce n'était franchement pas plus mal.

Puis elles en étaient revenues à leur création. Greer avançait doucement, mais elle devait avouer ne pas être mécontente. Elle n'était pas spécialement douée, mais avait fait des efforts et elle jugeait que ces derniers se remarquaient. Suffisamment pour qu'elle soit fière d'elle-même, en tout cas. Au moment où la jeune femme s'intéressait justement à si elle s'en sortait ou non, Greer venait de terminer le dessin qu'elle avait fait au crayon de bois. Il fallait désormais s'attaquer à la peinture. « Je crois que ça va pour l'instant. » Souffla-t-elle en montrant l'étoile sur laquelle un paysage et divers motifs avaient pris place. « J'ai dessiné ce que je souhaitais peindre. Je m'attaque à la peinture maintenant. » Expliquait-elle en reposant assez rapidement l'étoile pour que son interlocutrice n'ait pas le temps de tout voir en détails - histoire de garder un peu la surprise. « Cependant, j'aurai besoin d'aide pour percer le trou. » Sans trou, pas de fil pour la suspendre, mais c'était là une étape que Greer redoutait un peu au vu de ses faibles talents en la matière. « Et vous, vous vous en sortez ? » Même si ce n'était pas le cas, Greer ne pourrait certainement pas l'aider, mais elle pouvait bien lui poser la question malgré tout.