Tu ne saurais dire si t’aurais dû t'y attendre ou pas mais voir débarquer une Felicia au beau milieu de la nuit t’avait secoué violemment. Tu n’étais déjà pas l’homme le plus sociable et lumineux du monde, abimé par des années à mentir à la femme la plus importante de ta vie avant de voir la seconde se faire briser par un ennemi, mais te retrouver face à ton premier et unique amour d’un autre monde t’avait mis K.O. Tu t’étais bêtement dit que si jamais ton ancienne compagne apparaissait, tu l’éviterais comme tu l’avais régulièrement fait dans votre monde, car tu ne voulais pas qu’elle risque de nouveau sa vie pour toi. Elle l’avait fait de trop nombreuses fois et en avait bien trop souffert. Donc ce serait comme avant, n'est ce pas ? Une discussion cordiale, encore un peu plus de ton cœur abimé et ensuite tu continuerais ta vie.
Quel con…
Tu n’avais pas pensé qu’il y avait forcément plusieurs Felicia tout comme il y a plusieurs Peter. C’est beau pour un détective privé de se voiler autant la face n’est ce pas ? C’est beau aussi d’être ramené à la réalité avec une grosse claque dans sa gueule et quand ton regard s’était posé, quelques nuits auparavant, sur cette chevelure blanche chez toi, t’avais pensé mourir de nouveau. Elle était là : non défigurée, à la recherche de son père, en voulant au Peter de son monde de n’avoir pas su l’aimer comme elle désirait alors que toi t’avais tant aimé la tienne. C’était juste une déchirure en plus dans ton cœur d’être face à elle sans que ce soit Elle vraiment… Elle était là, à portée de tes bras, et ce lien que t’avais avec elle était de nouveau effectif et pourtant… Pourtant ce n’était pas ta Felicia.
Si seulement tu pouvais tout recommencer, si tu pouvais comprendre plus tôt ce qui se tramait, ne pas la laisser se faire massacrer par son amant qui était aussi ton ennemi. Si seulement t’avais su qui partageait ses draps en plus de toi, si seulement elle n’avait pas eu cette idée terrible de vouloir te protéger quitte à en perdre son corps… son visage… Si seulement elle avait pu te croire quand tu lui avais dit que tout ça n’avait guère d’importance pour toi, mais depuis cette nuit il n’y avait plus rien eu entre vous, juste le souvenir amer d’un amour trop fort et toi une descente aux enfers. Et aujourd’hui c’était de nouveau cette descente qui te prenait, même si ce n’était pas réellement elle devant toi, même si tu sais faire la différence… Mais entre la raison et le cœur, il n’est pas toujours facile que la raison gagne, même pour toi. Surtout pour toi même puisque tu as toujours été beaucoup trop touché par tes pertes.
Ce matin-là t’as rendez vous avec ta petite frangine parce que vous avez un dossier à clore mais t’es dans les brumes de l’alcool que t’as ingurgité pour espérer dormir un peu, ne plus entendre tout ce que tes sens t’indiquent. Tu veux juste rester dans le noir et oublier. Et t’as beau entendre qu’elle entre et monte vers l’étage, tu te contentes de te frotter les yeux avant de mettre ton oreiller par-dessus ta tête. T’as fait un effort les jours précédents -même si tu te doutes qu’elle n’est pas dupe- mais aujourd’hui t’as même plus envie de faire semblant. Sur la table de la cuisine, au milieu des bouteilles, il y a le dossier de Felicia ouvert et c'est celui qui te hante depuis plusieurs jours.
Ca fait plusieurs jours que tu t'inquiètes sérieusement pour Peter, agacée de ne pas être capable de recueillir ses confidences. Tu comprends ça, le fait de vouloir garder sa souffrance pour soi, t'es pas bien différente de ce point de vue, mais ça te fait du mal de voir quelqu'un à qui tu tiens tant se faire tant de mal. Tu voudrais faire quelque chose pour lui, mais... quoi ? Tu sais pas quoi faire, et tu pourras pas grand-chose s'il te dit pas ce qui lui arrive. Sauf que quand t'essaies d'aborder le sujet, il se dérobe, et t'arrives à rien obtenir de lui qu'un morne silence.
Soit... dans tous les cas, tu as une bonne excuse pour le voir régulièrement puisque vous bossez ensemble à présent, ce qui t'arranges bien, parce que ça comble ta propre solitude en même temps que ça comble probablement la sienne. Quand tu débarques cette fois-là, tu le vois nulle part, mais tu comprends assez vite que sa nuit a dû être agitée. Arrivée dans la cuisine, tu peux que remarquer le nombre de cadavres de bouteilles qui gisent çà et là.
"Peter ?" tu l'appelles histoire de signaler sa présence tout en entreprenant de rassembler les bouteilles dans un coin pour vous constituer un environnement plus neutre.
Et c'est alors que tu découvres le dossier posé sur la table. Au nom de Felicia Hardy. Tu devrais pas, évidemment, mais c'est plus fort que toi. Tu prends le temps de le feuilleter longuement, l'oreille aux aguets, mais c'est à peine si t'entends un vaguement provenir de la pièce voisine.
Voyant qu'il a pas l'air de vouloir émerger, tu décides de prendre le taureau par les cornes et tu le retrouves, totalement dans les vapes, la nuit a dû être courte.
"Eh, la belle au bois dormant", tu fais en signalant ta présence pour l'encourager à ouvrir les yeux. "Tu t'imagines quand même pas que je vais faire tout le boulot toute seule ?" t'ajoutes avec un sourire en coin... Autant dissimuler ton inquiétude, sincère, derrière une petite blagounette.
PrettyGirl
Ben' Peter Parker
▿ Ton univers : Spider man noir + Spider man new generation
Le dossier indique la recherche de Felicia soit le fait qu’elle veut retrouver son père qui est un cambrioleur, tout comme elle est une voleuse. Oui ce n’est pas bien tu es un privé et aussi un “justicier” donc tu n’es pas censé laisser passer ce genre de choses mais en vérité, quel justicier ne s’arrange pas avec sa propre morale ? Il y a dedans le portrait robot de l’homme et la description de Felicia que tu as recueilli ainsi que les divers endroits qu’elle a déjà fouillé même si t’es le premier à savoir que cette ville ne lui fera pas retrouver son père si elle ne l’a pas décidé. T’as aussi de nombreuses notes sur Felicia comme si t’avais enquêté sur elle mais c’est difficile pour toi de ne pas le faire. Elle est ce qu’elle est mais tu seras toujours là pour l’aider même si ça te met dans les ennuis, et t’es persuadé que celle-ci est capable d’en avoir énormément…
T’entends le bruit des bouteilles qu’on ramasse et l’appel de Gwen. T’en grimaces car franchement t’avais pas envie qu’elle te voit dans cet état mais t’es trop un déchet pour être capable de faire autrement. C’est pathétique. Tu ES pathétique et le pire c’est que tu t’en rends compte. Tu grognes donc quand elle débarque près de ton lit mais te redresses quand même un peu en frottant tes yeux collés, ta barbe en bataille et ton visage de mec qui a clairement trop bu.
« Un café et ça ira. »
Pas-du-tout. Tu te tournes pour mettre tes pieds à terre et te rends compte que la terre tourne beaucoup trop alors que t’es même pas encore debout. Tu souffles dans tes mains pour réaliser l’odeur que t’as et tu commences à comprendre un peu l’état dans lequel tu es. Tu soupires longuement en relevant ton regard vers Gwen, ne pouvant tout simplement pas accepter de la laisser toute seule pour travailler sur vos affaires du moment. Certes t’es dans un sale état mais, quoi qu’il puisse arriver dans ta vie, il est hors de question que tu laisses ta petite sœur se mettre dans les ennuis parce que t’es pas foutu de mettre des mots sur une vieille histoire d’amour.
« Une douche aussi. »
Ouais ça va être utile. Tu te redresses doucement, posant la main sur le mur avant de la poser sur l’épaule de Gwen pour dire avec une gentillesse peu commune -il semblerait qu’être dans le gaz fait ressortir ton vrai toi, pas bourru et sombre- :
« Désolé petite sœur, je vais émerger… »
C’est une promesse pour la journée au moins, même si tu risques certainement de replonger ce soir. A moins que t’arrives enfin à mettre des mots sur ce que tu ressens car rien ne te ferait autant de bien mais à force de vivre renfermer sur soi-même, t’as oublié ce que c’était de pouvoir te reposer sur les autres car c’est à double sens une amitié. Tu pars donc d’un pas chancelant vers la salle de bain pour prendre une bonne douche qui va te secouer un peu l’esprit, te laver les dents histoire de te supporter et revenir un peu plus tard en jean, tee shirt. Arrivé dans la cuisine tu réalises le dossier qui t’as laissé là et le fermes rapidement. Trop même.
T'affiches une moue sceptique quand Peter suggère qu'il sera d'aplomb après un café. Tu vas éviter de dire quoi que ce soit et lui préparer son café, hein, mais t'as quand même tes réserves à ce sujet. Si tout pouvait se résoudre avec un bon café, vos vies s'en verraient sérieusement simplifiées... mais rien n'est jamais aussi simple, ça se saurait, bien sûr. Bon, la douche aussi ne sera pas de refus, hein, mais on te retirera pas le fait que le mal dont souffre ton ami est si profond que ces seuls gestes pragmatiques ne feront pas grand-chose au mal-être galopant que tu découvres chez cet homme que tu as peur d'avance de ne pas savoir aider à la mesure de ce dont il aurait besoin. Tu feras de ton mieux en tout cas, pour l'aider autant que nécessaire dans ces déplaisantes circonstances.
"T'inquiète", tu te contentes de lui répondre avec une esquisse de sourire rassurant quand il te promet qu'il va finir par émerger. T'as pas envie de le culpabiliser plus que nécessaire non plus. Tu sais très bien que ce qu'il traverse est difficile, et t'as pas du tout l'intention d'enfoncer le couteau dans la plaie, loin de là. Tu tiens à ce que ce soit très clair entre vous deux. C'est pas du tout ton intention, et ce sera jamais ton intention... Tu veux juste le bousculer suffisamment pour l'empêcher de sombrer totalement... mais t'es pas du tout sûre d'être la plus douée pour aboutir à quelque résultat que ce soit. "Prends ton temps."
Tu quittes sa chambre et le laisse prendre le temps de se rafraîchir les idées dans la salle de bains pendant que toi-même t'affaires à lui préparer un café noir, fort, comme tu sais qu'il les aime, et comme t'auras bien besoin d'en boire toi aussi de ton côté, dans tous les cas, parce que t'as aussi besoin de te remettre les idées en place. Quand il te rejoint finalement, tu es déjà en train de siroter ta tasse de café, et celle de Peter est prête. Tu suis ses gestes du regard quand il referme un peu brusquement le dossier de Selina.
"T'es pas obligé d'en parler", tu dis en soufflant sur ta tasse brûlante. "Mais tu sais aussi que je suis là, si t'as besoin."
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Sujet: Re: Douleurs du passé, réconfort du présent Gwen&Blacky
Douleurs du passé, réconfort du présent Gwen&Blacky
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