L'inventaire du Docteur [PV Ophelie Artemis]

Lun 2 Oct 2023 - 20:16

L'inventaire du Docteur.

« Ca, c'est à moi ! Ça aussi ! Ça ça pourrait être à moi, mais je n'en suis pas sûr. »

Le Docteur sautait d'objet d'exposition en objet d'exposition en évaluant lesquels lui avaient appartenu à un moment ou à un autre de sa vie. Dans le monde d'où il venait, à n'importe quelle époque où il voyageait, il y avait des traces de son passage, principalement parce qu’au fil du temps, il avait laissé traîner des choses de-ci de-là qui avaient été récupérées et ramenées dans les musées. Parfois même par River au cours de ses recherches archéologiques. Elle adorait mettre la main sur des artefacts du Docteur et les exposer à un endroit où il était sûr qu'il viendrait les chercher.

Mais ici, le Docteur n'avait pas parcouru les époques et laissé des choses dans le passé. On aurait donc pu s'attendre à ce qu'il n'y ait aucune trace de lui dans les musées de la ville. Pourtant, il en avait rapidement trouvé, ainsi que des traces à d'autres personnes, prouvant que la ville n'avait pas seulement ramené des gens mais aussi des expériences et des objets. Les éléments qui se trouvaient dans ce musée n'étaient pas forcément des choses que le Docteur voulait récupérer à tout prix, mais comme c'était le cas dans les musées qu'il avait l'habitude de fréquenter, des objets qui lui parlaient et qui lui avaient appartenu à une période de sa vie.

Il devait être un peu étrange de voir cet homme faire un genre d'inventaire des possessions du musée, même si contrairement à son habitude, il ne s'était pas introduit là frauduleusement pour une fois. Mais il ne touchait pas les expositions et se contentait de les répertorier sans les abîmer ou vouloir se les approprier. Il était facile de voir qu'il n'était pas dangereux, même si son comportement pouvait parfois faire penser à un cambrioleur qui était en train de chercher ce qu'il allait pouvoir voler. Il avait toujours eu pour habitude de laisser le contenu des musées intacts. Au moins, il savait quand et où il pouvait retrouver ses affaires.

**Invité**

Dans le vieux musée, une matinée de semaine ordinaire s'étire en douce tranquillité. Ophélie, en unique employée dévouée, se fraie un chemin à travers les couloirs silencieux, ses pas feutrés résonnent sur le parquet vieilli. La lumière du matin pénètre timidement par les hautes fenêtres, caresse les œuvres d'art avec une tendre douceur et fait scintiller de milles feux les poussières en suspension dans l'air.

Dans les salles peu fréquentées, les tableaux et les sculptures semblent observer les visiteurs avec une sérénité antique. Ophélie prend parfois le temps de redécouvrir les chefs-d'œuvre, de s'immerger dans leur beauté intemporelle. Elle ajuste discrètement les cartels, veillant à ce que tout soit parfait pour les très rares visiteurs qui se présentent. Elle s'arrête parfois pour contempler un tableau, laissant son esprit vagabonder vers les pensées qui l'obsèdent.

Que peut bien représenter le mot Histoire dans un endroit
comme la Ville où tout semble avoir commencé il n'y a qu'une poignée d'années ? Toutes les collections sont elles des inventions de la ville destinées à faire tourner bourrique ceux qui cherchent à comprendre son passé ? Est-ce que tous les objets rassemblés ici font partie de l'impensable patchwork de curiosités amenées ici en même temps que les infortunés résidents de la Ville ? Un bric à brac issu de dizaines de mondes qui n'ont parfois rien en commun.

Le rôle du musée est de rassembler les collections et de les montrer. Ses prédécesseurs et elle même se montrent transparents avec leurs visiteurs et expliquent toute l'ambiguïté dans laquelle se trouvent les historiens dans ce monde. Les objets sont analysés, datés, estimés, mais pour beaucoup d'entre eux, on a aucune idée de où ils viennent, de quand ils ont été fabriqués et comment ou pourquoi ils se retrouvent ici. Ophélie rêverait de posséder encore son pouvoir de lecture. D'un simple toucher, elle pourrait apprendre tant et tant de choses. Qui étaient les propriétaires des objets ? Qui étaient leurs créateurs ? Peut-être même aurait elle même des bribes d'informations sur les mondes d'origines de certains d'entre eux ...

Malheureusement, en dépit de tous ses efforts et tout son réentrainement, ses pouvoirs la boudent encore. Ses mains restent silencieuses, même lorsqu'elles touchent un objet dont elle sait l'histoire particulièrement chargée. La lecture des témoignages d'habitants de la ville retrouvant leurs pouvoirs est pourtant porteuse d'espoirs ... il faut encore persévérer.

Les heures s'écoulent lentement, sans que beaucoup de choses ne semblent se passer. Et pourtant, un détail finit par dénoter au milieu de l'apparente immobilité des lieux. Un visiteur dont les gestes fébriles et enthousiastes détonnent comparés à l'apathie habituelle qui règne sur le visage de ceux qui contemplent les collections. Il répète sans cesse que certains objets lui appartiennent, ce qui n'est pas sans inquiéter l'Apprentie-Archiviste du Musée (c'est écrit sur le badge qu'Ophélie porte, épingléé à sa vieille robe-chasuble à carreaux qui conviendrait davantage à une quinquagénaire qu'à une jeune fille de son âge ).

Intriguée par l'élan inhabituel de ce mystérieux visiteur, Ophélie ose s'approcher pour enquêter sur cette étrange déclaration. Avec un peu de chance, l'homme aura reconnu certaines des pièces et serait susceptible
d'offrir des informations précieuses sur certaines d'entre elles ? Il est possible également qu'elle aille au devant d'une très épineuse rencontre s'il advenait par malheur que l'homme réclame la propriété de certains des objets exposés ...

Il n'y a qu'une manière de le savoir, et c'est d'oser se confronter à cet homme afin. Avec un ton poli elle l'aborde.

- Bonjour.

Mais en dépit du calme presque complet qui règne à l'intérieur du Musée, la voix d'Ophélie est trop faible. Il faut qu'elle répète, levant la voix un tout petit peu davantage. (Ce qui reste un volume sonore très modéré ... On a peine à imaginer la jeune femme capable de crier.)

- Bonjour Monsieur !

Une salutation davantage susceptible d'attirer l'attention du fantasque docteur. Elle adresse un sourire à la fois professionnel et aimable, priant pour que le petit carton épinglé à son revers suffise à la présenter. Elle remonte ses lunettes et demande.

- Est-ce que je peux vous renseigner ... ?

Sam 4 Nov 2023 - 22:43

L'inventaire du Docteur.

Clairement, le Docteur était tellement occupé à son inventaire que, même si dans l'absolu, il aurait été capable d'entendre la salutation de la jeune fille, il était dans l'incapacité complète de lui accorder un bout de son cerveau pour y prêter attention. Il continuait donc à courir de tous les côtés en regardant ce qui ressemblait à quelque chose qui lui appartenait ou pas. Il tournait entre les rayons en ayant l'air de marcher beaucoup plus vite qu'il ne le faisait réellement, surtout parce qu'il ne laissait pas de temps mort dans ses gestes. On aurait dit qu'il avait peur que la vie passe trop vite et qu'il faisait le nécessaire pour en avoir le plus possible.

Le hasard voulut qu’au fil de ses pérégrinations, il se rapproche de la fille qui essayait vainement d'attirer son attention. Il était difficile de savoir s'il avait entendu son deuxième bonjour, car il n’avait pas semblé plus réagir que pour le premier. Mais il sembla redresser vraiment la tête vers elle quand elle lui demanda si elle pouvait l'aider d'une manière ou d'une autre. Il n'estimait pas avoir besoin d'aide et de toute façon, elle serait bien incapable de reconnaître les objets qui venaient de sa collection particulière. Mais le Docteur adorait rencontrer de nouvelles personnes. Qui sait ? Cette fille serait peut-être sa prochaine compagne.

« Hello, ravi de vous rencontrer, je suis le Docteur. »

Il était toujours d'accord pour s'interrompre dans un projet aussi important que ses inventaires si c'était pour rencontrer une personne sympathique qui pourrait passer un moment agréable en sa compagnie. Elle avait l'air plutôt gentille, mais pas très sûre de ce qu'elle faisait là. Le fait qu'elle ne soit pas capable de parler très fort n'était pas un problème pour le Docteur qui était largement capable de faire l'entièreté d'une conversation à lui tout seul comme il était sur le point d'en faire la démonstration à la jeune femme.

« Vous devez être la conservatrice, n'est-ce pas ? Quel beau métier que conservateur. Je pourrais être conservateur quand je prendrai ma retraite. Je crois que ce serait plutôt sympa d'être conservateur, plus tard. J'ai toujours pensé que c'était intéressant de l'être. Ça c'est à moi », lança-t-il subitement en reconnaissant un objet qu'il avait récupéré dans un vaisseau de cybermen il y avait déjà bien longtemps.

**Invité**

Il faut insister .... beaucoup insister pour que enfin l'énergumène remarque la présence d'Ophélie. Cette dernière sourit d'un air navré quand enfin il se retourne vers elle.

- Oh heuh ... bonjour Docteur.

Répond t'elle par courtoisie, serrant contre elle ses mains fermées, dans une attitude un petit peu pincée.

- Heu ... oui en quelque sorte. Enfin apprentie pour être exacte.

Elle adresse à l'homme un sourire un peu nerveux alors qu'elle écoute son soliloque à propos du métier de conservateur.

Elle hoche, marmonne vaguement un oh oui c'est un beau métier mais elle n'est pas très sûre qu'il l'ait entendue.

Et puis la toute dernière déclaration la fait réagir. Elle remonte ses lunettes, visiblement contrariée par cette déclaration de possession.

- Je suis affreusement désolée mais ... à ma connaissance cet objet appartient à la collection du Musée.

Elle lui adresse un sourire navré. Elle explique avec professionnalisme mais bienveillance.

- Il doit s'agir d'un objet très semblable à quelque chose que vous avez connu. A moins que cet objet ait été donné ou revendu entre deux ... Toutes les acquisitions sont consignées dans les archives et font l'objet, je vous l'assure, de transactions tout ce qu'il y a de plus légales et transparentes .

Jamais Ophélie ne cautionnerait que le Musée étende sa collection en pillant les gens !

Elle se penche un peu, vérifier quel objet avait désigné l'homme et elle se redresse lentement, un air perplexe sur le visage.

- Oh ... cet appareil là.

Elle semble étonnée et remonte une fois encore ses lunettes avant de détailler le Docteur avec curiosité.

- Vous ... savez identifier quelle est la fonction de cet appareil ? Nos archives disent qu'il vient de Terre 23 mais qu'il s'agit d'un appareillage electronique dont nous n'avons pas sûr determiner la nature ni la fonction.

Alors que la jeune femme lui pose la question, elle s'interroge. Quel genre de doctorat a cet homme là, d'ailleurs ? Un docteur es bizarrerie ? Oh ce n'est pas très charitable de penser cela ... Ophélie elle même est par bien des aspects considérée comme une originale par certains de ses contemporains

Lun 27 Nov 2023 - 11:30

L'inventaire du Docteur.

Il avait toujours pensé qu’un musée serait un bon endroit pour terminer sa vie, mais encore fallait-il qu’elle se termine. Jusqu’à il y avait peu, il avait pensé qu’il en était à sa dernière régénération et puis, il avait constaté qu’il avait un avenir. Quelle joie d’avoir un avenir, n’est-ce pas ? Mais forcément, ça excluait l’idée de finir sa vie comme conservateur. Enfin, pas complètement, ça la retardait, c’était tout. En tout cas, ça ne changeait pas le fait que c’était un joli métier, intéressant et plein de promesses. Restait à savoir si la jeune fille avait toutes ces promesses aussi. C’était une chose difficile à dire.

Elle avait l’air d’admettre qu’elle était la conservatrice du musée, ce qui était déjà quelque chose. Elle devait connaître la liste des objets et leur histoire, enfin dans une certaine mesure. Dans la réalité du Docteur, il était toujours délicat de connaître la provenance d’un objet, surtout si cet objet avait été en interaction avec le Docteur. Après tout, il se mêlait au temps et à l’espace avec quelque chose de perturbant. En tout cas, il en reconnaissait quelques uns et ce n’était déjà pas si mal. Il se demandait comment ils étaient étiquetés ici.

« Vous avez une jolie collection, ça ne doit pas être facile de la protéger » commença-t-il avant de localiser un objet qui faisait partie de ses acquisitions.

Elle sembla s’exprimer soudain avec un peu plus d’assurance qu’un instant auparavant, pour revendiquer la propriété du musée sur l’objet dont le Docteur venait de dire qu’il était à lui. Elle lui expliqua des choses à-partir de cession, d’acquisition et de comptes-rendus. Bien entendu, tout était bien orchestré, tout était bien organisé. Il n’avait aucun doute là-dessus. Mais ça n’empêchait que quelque part, dans l’espace et dans le temps, cet objet lui avait appartenu. C’était ainsi et ce serait toujours ainsi. C’était pour ça qu’il aimait les musées.

« Ho, ne vous en faites pas. La plupart de mes petites affaires finissent dans un musée un jour ou l’autre. C’est ce qui arrive quand vous voyagez dans l’espace et le temps. Vous oubliez quelque chose sur une planète et quelques siècles plus tard, il est répertorié dans un musée. C’est un bon moyen pour les retrouver, dans un sens, tant qu’on les laisse en place, vous ne croyez pas ? »

Il avait fallu que River soit en danger pour qu’il en vienne à voler un objet dans un musée, et ce n’était même pas un de ses objets à lui. Mais il le fallait bien, reprendre ce témoin, pour la retrouver. Elle aurait été dans de beaux draps en s’éjectant dans le vide sans le TARDIS pour la récupérer. Elle n’avait vraiment rien dans la tête. Mais elle était sa femme, après tout. Alors, il fallait bien faire quelques sacrifices pour elle. Sinon, ses affaires étaient généralement bien en sécurité dans les musées où elles se trouvaient. Il les revendiquait mais il les laissait là.

La jeune femme sembla intéressée de savoir quelle était la fonctionnalité de cet objet. Le Docteur ne le savait pas précisément. Ca ressemblait plutôt à un trophée qu’il avait pris en souvenir d’une victoire pour avoir sauvé les humains une nouvelle fois. Il n’en savait pas beaucoup plus. Mais il pouvait essayer de partager un peu sa science avec cette jeune femme. Après tout, c’était un peu pour ça qu’il avait pris un poste de professeur dans ce monde. Sinon, quel intérêt d’enseigner. Et puis, quand il s’agissait d’épiloguer sur quelque chose qu’il ne savait pas, la onzième version du Docteur était formidablement doué.

« Je ne saurais vous le dire exactement. Peut-être un régulateur ou un coordinateur. Je sais que quand je l’ai retiré de la console, on a dû fuir vite avant que le vaisseau n’explose, alors ça devait être un élément important. Terre 23, vous dites ? Ca devait être la fois où Amy a mangé ce fruit sacré pour les autochtones. C’était une colonie humaine, vous savez, mais ils cohabitaient avec les habitants originaires de cette planète, un peuple un peu… plus innocent disons. Mais qui vénérait ce fruit. C’est curieux, n’est-ce pas ? Bref, quand on s’enfuit parce qu’on risque de se faire transpercer, on oublie parfois quelques bricoles. Ca se comprend, n’est-ce pas ? »

**Invité**

« Vous avez une jolie collection, ça ne doit pas être facile de la protéger »

La jeune femme se tend imperceptiblement quand le docteur prononce ces mots. Il n'est pas difficile de lire sur son visage la pensée qui chemine dans sa tête : Est-ce que c'est innocent ? Est-ce une menace déguisée ? Si c'est une menace déguisée que doit elle faire ?? Elle a lu beaucoup d'histoires dans lesquelles les malfrats utilisaient cette phrase pour extorquer le fruit du travail des pauvres et honnêtes commerçants !

Sauf que Ophélie n'est pas du genre à céder face à la barbarie ! Quelles que soient les intentions du visiteur excentrique, elle n'a pas l'intention de se laisser décontenancer. Elle remonte son nez fin et annonce après avoir pris une grande inspiration.

- La sécurité des collections de notre Musée est irréprochable. Elle est assurée par la Ville elle même.

Comme si mentionner le supra-organisme mystérieux et omnipotent qui les supervise tous a une chance d'apporter du poid à ses déclarations.

- Les objets les plus rares ou précieux sont sous vitrines blindées et la surveillance du bâtiment est assurée par une société privée de sécurité.

Un pauvre vigile qui fait sa ronde en pleine nuit ou roupille dans la guérite. On aurait vu mieux en terme de sécurité mais il s'agit de faire passer le message implicite "on vous dissuade fortement de tenter votre chance, monsieur !"

Le visiteur n'insiste pas sur le sujet et passe à un autre sujet. Il affirme qu'une partie de ses affaires finissent dans les musées un jour ou l'autre.
La déclaration fait plisser les yeux de Ophélie qui le regarde avec une suspicion visible.

- Vous êtes ... une sorte de célébrité ?

Comment pourrait elle le savoir, elle qui ne s'intéresse ni aux people ni à ce qui est branché et cool. Les livres. L'histoire. Les objets anciens. Ca suffit bien !

- Ou vous l'étiez dans votre monde d'origine ... ?

Une hypothèse toute aussi valable quand on y réfléchit. La célébrité s'estompe mais l'égo reste ... cet homme est peut-être en quête d'une gloire et d'une reconnaissance passée. Et dans un sens ... il a trouvé en Ophélie un public possiblement susceptible de combler son égo. Non pas en raison de son nom ou son apparence mais parce que à la seconde où il commence à
parler de l'objet electronique qu'il avait désigné, elle hausse les sourcils de surprise et se hâte de sortir un carnet pour y prendre des notes avec la pointe fébrile d'un crayon.

- Attendez attendez. Un régulateur ou un coordinateur de quoi ... ? Vous pouvez me donner plus de détails ... ?

Elle balaye d'un petit geste de sa main gantée l'histoire anecdotique de Amy et de son fruit frelaté (ou sacré ?) pour essayer de s'intéresser sur des détails plus concrets.

- Vous parlez d'un vaisseau spatial ... ? Je ne pensais pas qu'ils existaient sur terre 23 ...

Elle relit ses notes, fronce les sourcils et compare ce qui est écrit avec son carnet avec l'étiquette descriptive de la vitrine. Quelque chose ne colle pas mais elle tient à entendre tout jusqu'au bout. Par rigueur scientifique. Si on commence à censurer les témoignages qui vont contre ses croyances, il ne peut pas y avoir de progrès scientifique.

- Vous parlez aussi d'autochtones, vous pouvez revenir dessus et m'expliquer ... ?

▿ Date de naissance : 13/05/1984

L'inventaire du Docteur.

Si le Docteur s'inquiétait sincèrement pour le travail de la jeune fille et sa capacité à assurer la sécurité, il ne serait jamais venu à l'idée de cette petite tête que cela puisse lui valoir de passer pour un présumé voleur. Le Docteur n'avait généralement pas conscience que son comportement pouvait être décalé voire déplacé, et qu'il pouvait être mal compris dans ses intentions à cause de ce qu'il disait. Le résultat faisait qu'il était un peu trop souvent dans une situation problématique. Il devait alors s'enfuir ou essayer de s'expliquer en espérant que cela suffise à justifier une attitude plus que sibylline. Il en avait tellement l'habitude que cela ne lui faisait plus rien.

En l'occurrence, il ne comprenait pas vraiment pour quelle raison la jeune fille lui déconseillait de tenter sa chance. Il se demanda un instant de quel jeu elle parlait avant de comprendre de quoi il s'agissait. Il avait vraiment du mal à relier les points et à trouver les solutions pour se faire comprendre normalement de la part des humains. Le résultat c'était qu'il s'introduisait chez les gens, qu'il se faisait passer pour ce qu'il n'était pas et qu’il se mêlait de ce qui ne le regardait pas sans avoir conscience que son comportement pouvait paraître déplacé.

« Tenter ma chance ? Pour quoi faire ? Prendre des trucs ? Ah non, ce n'est pas mon style. Je me demandais juste si votre travail n'était pas trop compliqué pour vous ? Mais je n'avais pas pensé que la ville vous aidait. C’est évident, pourtant, quand on y pense. Je devrais pourtant être habitué au fonctionnement des humains, depuis le temps. »

Il fallait dire aussi que les choses ne se passaient pas exactement de la même façon selon les époques. Dans le lointain passé de la terre, les collections n'avait pas forcément un haut niveau de sécurité, sauf quand elles étaient personnelles évidemment. Elle lui demanda alors s'il était une célébrité dans son monde d'origine. On pouvait dire que le Docteur était connu dans tout l'univers ou presque. Certaines populations s'enfuyaient à la simple évocation de son nom. Tout le monde avait entendu parler de ses différents exploits au fil du temps. Mais ce n'était pas vraiment une célébrité dont on voulait conserver les souvenirs et c'était davantage parce qu'ils étaient des produits ordinaires d'une époque révolue qu'ils étaient dans le musée.

« J'ai peut-être une certaine renommée, mais là n'est pas la question. Ces objets finissent dans les musées des siècles après que je les ai abandonnés, probablement en tant que vestiges d'un passé lointain. Mais je voyageais dans le temps et l'espace, voyez-vous, donc je pouvais me rendre dans le futur et trouver mes objets dans un musée. Je pouvais même remonter à l'époque où l'objet a été découvert, le découvrir, et le confier moi-même au musée. La boucle serait bouclée, vous ne croyez pas ? »

Il se demandait encore pour quelle raison il avait pris cet objet. Qu'il l’ait arraché à la console dans le but concret d'empêcher le vaisseau d'envahir la terre, c'était une chose. Mais il ne se rappelait pas pour qu'elle raison il avait voulu l'emmener avec lui. Ce n'était pas vraiment le plus impérissable des souvenirs. Il devait bien reconnaître que ça pouvait être utile quand on savait s'en servir, mais ce n'était même pas son cas. Il s'était seulement demandé comment faire en sorte que le vaisseau n'avance plus et ne menace plus l'humanité. De ce point de vue, il avait au moins réussi.

« Je ne sais pas exactement. C’est difficile de savoir ce que c'est précisément et de connaître son usage. J’ai pas vraiment eu le temps d'analyser comment il était relié au système du vaisseau cybermen avant que nous devions retourner en urgence dans le TARDIS. Vous comprenez, il n'était pas tellement content que l'on abîme leurs vaisseaux. Je ne serai pas content non plus, mais il ne fallait pas les laisser arriver jusqu'à la terre. C’était donc un cas de force majeure n'est-ce pas ? Je ne sais même pas pourquoi je l'ai gardé. Je ne m'en suis jamais servi, je ne savais pas ce qu'il faisait. »

La jeune fille était tellement fascinée par ce qu'il racontait qu'elle prenait des notes avec vivacité. Cela ne dérangeait pas le Docteur mais elle était en train de se perdre dans ce qu'il racontait. Elle mélangeait la planète sur laquelle il avait oublié l'artefact et le vaisseau sur lequel il l'avait pris. Ce n'était pas tout à fait la même chose. Il se souvenait encore de la colonie humaine. Les anciens terriens plus exactement, leurs descendants leur avaient déconseillé de se frotter aux autochtones locaux et évidemment, Amy n'avait pas pu s'empêcher de se mettre dans les ennuis. Si elle ne le faisait pas forcément exprès, elle était toujours ravie de vivre des aventures complètement folles.

« Il fallait bien qu'ils aient des vaisseaux puisqu'ils sont venus de la terre. Mais je ne crois pas qu'ils s'en servaient beaucoup. En revanche, les autochtones n'avaient pas de vaisseau, ils n'avaient pas de technologies, en fait. Ils vénéraient les fruits, un peuple assez primitif. En fait, un jour, les humains ont quitté la terre pour coloniser d'autres planètes et ils ont colonisé celle-là, mais il y avait déjà un peuple dessus, vous comprenez ? »

**Invité**

Ophélie regarde avec incompréhension le Docteur, clignant des yeux derrière ses lunettes rondes.

- Tenter votre chance, monsieur ... ?

Puisqu'elle n'a jamais prononcé ces mots, elle s'interroge un instant sur le sens des propos avant de les laisser filer, perdus au milieu des autres considérations qu'elle peine à suivre. Elle arrête le Docteur sur un élément qui retient son intérêt.

- Vous dites que vous n'êtes pas humain ... ?

Encore une fois, la bizarrerie de la Ville fait que cette déclaration n'a rien de très étrange dans la bouche de quelqu'un. Ophélie se contente de poser la question, crayon levé pendant un instant, prête à prendre note de la réponse. La jeune fille ne s'en formalise pas. Elle a d'ailleurs d'excellents amis robots par exemple et elle sait que les habitants de la ville peuvent avoir des origines très variées et parfois surprenantes.

En revanche, la mention du voyage dans le temps la fait tiquer. Elle fronce les sourcils un instant.

- Vous prétendez voyager dans le temps ... ? Vous avez la possibilité d'avoir un aperçu du passé de la Ville ... ? Ou de son futur ... ?

Le crayon se met à gratter furieusement sur le carnet.

- Vous pourriez apporter beaucoup de réponses à des questions que se posent des scientifiques si vous aviez ce pouvoir !

A condition bien sûr que ce fameux docteur ne soit pas un affabulateur. Ce sont des choses qui arrivent malheureusement. Certains aiment inventer des histoires et profitent que presque tout soit possible en Ville pour s'en donner à coeur joie.Ophélie n'est pas du genre à négliger une piste de compréhension de la Ville, quand bien même le risque de se faire mener en bateau soit présent.

Elle continue d'écouter le monologue du docteur et de noter de son mieux. Mais rapidement elle parait perdue au milieu de tous les noms et acronymes qu'il utilise. Cybermen, Tardis, autochtones vénérateurs de fruits. Elle comprend qu'elle ne parviendra pas à obtenir de description plus précise de la fonction du fragment technologique exposé en vitrine. Quant au reste ... elle se masse un instant les tempes en relisant les notes et avoue.

- J'ai ... un peu de mal à vous suivre. Vous racontez avoir saboté un vaisseau spatial d'une civilisation extra-terrestre en arrachant ce composant afin de l'empêcher d'atteindre la Terre, c'est cela ... ?

C'est du moins ce qu'elle comprend de la première anecdote.

- Et en ce qui concerne les Autochtones vénérateurs de fruits ... il s'agit donc d'un peuple intelligent dont la planète a été colonisée par des humains suffisamment avancés pour avoir développé le voyage spatial ... ? J'ai du mal à comprendre le lien entre les deux anecdotes.

Essayer de relier les points entre les deux histoires, ce sera déjà pas si mal ...

Lun 8 Jan 2024 - 1:53

L'inventaire du Docteur.

Comme à son habitude, le Docteur avait tendance à rendre perplexe n'importe qui avec qui il avait ce genre de discussions décousues et dont le sens n'appartenait qu'à lui qu'il était en train d'avoir avec la demoiselle. Elle était encore douée parce qu'elle arrivait à suivre à peu près ce qu'il disait. Il était rare que ses interlocuteurs parviennent à répondre aussi clairement à ce qu'il disait, même pour essayer de comprendre parce qu'il n'y arrivait pas. Il devait admettre que la jeune fille le surprenait dans sa façon d'être à l'écoute. Il tourna la tête vers elle quand elle mentionna le fait qu'il n'était pas humain.

« C'est exact. Je suis un Seigneur du Temps, de la planète Gallifrey. Vous êtes née sur Terre, vous ? Enfin, sur un endroit qu'on appelle la Terre, disons ? Parce qu'il y a beaucoup de gens, ici, qui sont nés sur Terre, mais pas ma Terre, enfin, ce n'était pas ma Terre, mais la Terre où il y avait les humains que je connaissais, vous comprenez ? »

Il était toujours compliqué de répondre à une question posée par le Docteur, parce qu'il avait tellement posé de questions ou fait de commentaires avant qu'on ait le temps d'y répondre, qu'on avait le temps de l'oublier aussi. Il était pourtant réellement intéressé par les origines de la jeune femme, comme il pouvait l'être pour tout ses compagnons, mais ces idées partaient tellement dans tous les sens qu'il avait souvent du mal à se suivre lui-même. À partir de là, on ne pouvait pas demander aux autres de parvenir à le suivre sa place. Il en était presque à lui reposer la question de savoir de quoi ils étaient en train de parler.

Il releva la tête vers elle quand elle parla de voyage dans le temps. Évidemment, elle avait envie d'en savoir plus sur la ville comme tous ceux qui avaient été attirés à cet endroit, y compris lui. Mais cette ville était l'endroit où il n'arrivait pas à obtenir quelques réponses que ce soit alors qu'il s'y était employé depuis déjà bien longtemps. Elle allait être déçue si elle comptait sur lui pour leur offrir des réponses. Le mieux qu'il pouvait faire était de faire ce qu'il faisait toujours, à savoir lui donner des hypothèses sans être certain que c'était vrai. Et ces hypothèses ne valaient sincèrement pas grand-chose.

« Malheureusement, quelque chose dans cette ville bloque le pouvoir du TARDIS à voyager dans le temps. Et même si je peux me déplacer d'un point à un autre, je ne peux tout de même pas franchir les limites de la ville. Quoi que soit ce qui nous retient ici, il agit malheureusement sur mon TARDIS. »

En ce qui concernait le vaisseau, le Docteur était bien incapable de dire s'il avait voulu protéger la Terre ou une de ses colonies. il avait vécu tellement de choses différentes qu'il était vraiment compliqué pour lui de se rappeler toutes les anecdotes dans le bon sens et de ne rien confondre. Ce dont il était sûr, c'était que le vaisseau était dangereux pour des humains et qu'il fallait le neutraliser. C'était une réalité courante pour un vaisseau cybermen. C'était donc quelque chose sur lequel il ne pouvait pas vraiment avoir de doute. Le reste n'avait pas tellement d'importance contextuellement, de son point de vue.

« La Terre ou une de ses colonies. Je ne me le rappelle pas. Mais il s'agissait forcément de protéger des humains. C’est à eux que les cybermen s'en prennent. »

Elle avait perdu le fil du lien entre les deux anecdotes et par chance, le Docteur s'en souvenait encore. Sinon, il aurait été capable de lui demander s'il fallait absolument qu'il y ait un lien pour tout. En toute logique, il le fallait, mais le Docteur était bien incapable de suivre une quelconque logique dans ce genre de situation. C'était bien son problème. Heureusement, ce serait un problème qui ne se poserait pas trop en l'occurrence, puisqu'il avait une explication à lui fournir. Elle avait de la chance. Avec le Docteur, ce n'était pas systématiquement le cas.

« Eh bien, le vaisseau est l'endroit sur lequel j'ai trouvé l'objet dont nous parlons. Et la planète des autochtones est l'endroit sur lequel j'ai oublié l'objet dont nous parlons. Le départ et l'arrivée quoi. »

**Invité**

- Seigneur du temps de la planète Gallifrey

Répète t'elle alors que son crayon continue de danser sur le carnet de notes. Elle n'en semble même pas surprise, preuve que plus grand chose ne l'étonne en ville.

- Navrée, je ne connais pas votre espèce. Accepteriez vous d'en dire davantage ... ?

Et puis elle secoue négativement la tête.

- Je n'en suis pas certaine. Je viens d'un univers très différent de ce qu'on décrit comme "Terre Originelle".

Un jargon qu'a fini par adopter certains des scientifiques qui se sont intéressés à la nomenclature des univers et qu'ont essayé de les classer en fonction de leurs divergences et de leurs caractéristiques commune. En tant que seule représentante connue de son univers en Ville, elle n'a malheureusement pas de nom particulier à lui donner. Si elle devait le faire, elle dirait "terre des Arches" ou quelque chose s'en approchant.

- Dans mon monde des morceaux de continents dérivent et orbitent autour d'un grand vide, depuis ce qui m'a été décrit comme un cataclysme appelé "la rupture". Il pourrait s'agir d'une divergence de Terre Originelle mais rien n'est établi.

Elle hausse les épaules.

- J'étais fort jeune quand j'ai quitté mon monde.

A peine une gamine apeurée, pas encore instruite, au milieu d'une société très conservatrice.

- On m'avait donné peu de détails à l'époque.

Elle esquisse un bref sourire pour l'homme, espérant avoir répondu à sa question avant de brièvement hocher la tête et lui affirmer d'un ton rassurant.

- Oui je comprend. Vous habitiez une des versions de la Terre. Il en existe des tas, chacune dotée de subtile variation. Les scientifiques ont de la peine à toutes les compter.

Aussi dingue que ca puisse paraître. Le concept de multivers est devenu un concept familier pour elle. Elle lit et s'informe de tous les univers d'où proviennent les habitants qu'elle rencontre afin de tenter de mieux comprendre le phénomène qu'ils vivent tous. Sa démarche est scientifique, méthodique et elle garde l'esprit résolument ouvert. Car tout prouve jusqu'à maintenant qu'absolument tout est possible ici, principalement ce que les gens croyaient chacun impossible chez eux.

Evidement la réponse que le Docteur apporte sur le voyage temporel la déçoit et la fait grimacer. Mais elle pouvait s'y attendre.

- C'est ... vraiment dommage ...

Elle n'est toujours pas certaine à ce stade de l'entretien de ne pas avoir affaire à un affabulateur. Mais ca ne l'empêche pas d'essayer de prendre des notes consciencieuses de ses propos. Elle préfère prendre le risque de croire quelqu'un (quitte à recroiser les sources plus tard) que de prendre le risque de bafouer sa mémoire. Elle même a fait les frais du scepticisme de la part de ses soigneurs quand adolescente perdue et arrachée à son foyer, elle parlait de villes flottantes et de gens capables d'animer des objets par la pensée.

Alors que le récit du Docteur se poursuit, il évoque de manière plus spécifiques des évènements liés à son monde. Et Ophélie a du mal à suivre. Non pas à cause d'une quelconque incrédulité mais davantage parce qu'elle manque de points de référence et de connaissance sur l'univers que le Docteur décrit pour tout comprendre.

- Je vois. Donc si je résume, vous avez pris cet objet à une race extraterrestre hostile. Et vous l'avez égaré ensuite sur une autre planète habitée par un peuple intelligent.

Résumé comme ça, ca semble acceptable.

- Avez vous une idée de la manière dont l'objet a pu se retrouver en Ville ... ? Et avez vous un moyen formel d'authentifier qu'il s'agit bel et bien de lui et non d'une copie semblable ?

Car malheureusement l'affirmation est sans doutes ce qui a le moins de poids en matière de preuve scientifique. Obtenir le témoignage de quelqu'un qui peut attester de la provenance d'un objet est intéressant mais les homologues d'Ophélie risquent de trouver sa méthodologie très peu rigoureuse si elle expose tels quels les explications du Docteur auprès du public. Au mieux pourra t'elle transmettre le témoignage en informant qu'il s'agit d'une source orale et unique, ce qui reste très maigre.

Lun 29 Jan 2024 - 2:27

L'inventaire du Docteur.

Le Docteur l'aimait bien, cette petite. Ca lui ressemblait bien, cette façon de prendre des notes sur tout ce qu'il entendait et tout ce qu'il rencontrait. Ces notes à lui, elles étaient emmagasinées dans le TARDIS, mais cela revenait à peu près au même. Elle semblait s'intéresser à tout ce qui faisait partie de lui-même ou des objets qu'il avait pu trouver sur sa route. Elle voulait peut-être faire une étude sur les Seigneurs du Temps, mais il n'était pas certain d'avoir grand-chose à lui en dire. Dans tous les cas, il était suffisamment narcissique pour apprécier de répondre à ses questions et pour coopérer de son mieux malgré le fait qu’il n'était pas du tout là pour ça.

« Bien, que puis-je en dire de très intéressant ? Nous avons deux cœurs. Je ne parviens toujours pas à comprendre comment vous, les humains, faites pour survivre avec un seul cœur. Nous maîtrisons des technologies et une avancée scientifique supérieure à la plupart des autres espèces, probablement parce que nous sommes une espèce très ancienne et que nous avons eu le temps d'enrichir nos connaissances et notre matériel. Pour vous donner une idée, j'ai près de 1200 ans voyez vous. »

Elle, elle venait d'un endroit qui s'appelait la Terre Originelle. Mais ces continents dérivants autour d'un point central ne disaient rien au Docteur. Il n'avait pas eu l'occasion de visiter un tel monde. Ça ne voulait pas dire qu'il n'en existait pas dans son univers, mais il n'y avait jamais été confronté et il était probable qu'elle ne vienne pas du même univers que lui. Mais cet endroit d'où elle venait devait être fascinant. Le Docteur était persuadé qu'il adorerait visiter chacun de ces lieux comme il visitait les différents points du temps et de l'espace dans son propre monde, mais c'était un mode de voyage qu'il n'avait pas encore inventé.

« Si c'est une alternative de la Terre que je connais, c'en est une bien curieuse, mais vous avez raison, cela n'a peut-être rien à voir. Il faudrait étudier la littérature de chez vous et la littérature de chez nous pour pouvoir faire des comparaisons et essayer de voir si les peuples représentés chez vous ont un écho chez nous. Ce serait un long travail d'archivage et de recherche qui impliquerait probablement de passer à travers les mondes, ce que nous ne pouvons pas faire pour le moment. Dommage n'est-ce pas ? »

Une archiviste telle que la jeune fille consciencieuse et efficace se devait de tout répertorier et de prendre les informations en note comme elle le faisait. Mais il y avait des choses qui n'avaient rien à voir avec son intérêt scientifique et dont l'intérêt était tout autre, le Docteur en avait conscience. Cette façon de vouloir voyager dans l'espace et dans le temps était davantage en rapport avec le fait qu'ils étaient tous prisonniers ici que la véritable curiosité scientifique. Elle fut donc très déçue en apprenant que les choses ne changeaient pas ici et que le fait de posséder un TARDIS ne lui ouvrait pas toutes les portes qu'il aurait cru possible.

« Je suis assez d'accord avec vous, mais j'imagine qu'il y a une raison derrière tout cela et que tant que nous ne le découvrirons pas, nous ne saurons pas pourquoi quelque chose nous bloque ici. »

L’archiviste se reconcentra sur l'objet dont le Docteur avait spécifié qu'il était à lui. Elle en avait désormais un descriptif un peu meilleur et elle en comprenait l'origine pour ce qui était de la récupération comme de l'oubli. Elle avait ce qu'il fallait pour sa documentation, c'était un premier pas. Mais elle ne semblait pas satisfaite et voulait savoir comment identifier formellement l'objet que le Docteur avait récupéré comme étant le sien. Il était difficile d'en être sûr pour des artefacts aussi complexes que celui-là.

« C'est difficile d'en être sûr mais en général, quand ça finit dans un musée et que ça ressemble à quelque chose que j'ai eu entre les mains, il est rare que ce ne soit pas cette chose et il y a beaucoup trop d'objets qui ressemblent à ceux du monde d'où je viens pour que ce soit un simple hasard. Il est bien possible que cette lune rouge ait amenée un certain nombre d'objets de chaque univers par hasard en même temps que les gens, vous ne croyez pas ? Surtout qu'il y a beaucoup de personnes de chez moi qui sont présentes ici. »

**Invité**

Un dictaphone. C'est vraiment ce dont Ophélie aurait cruellement besoin. Pour retranscrire ce genre de témoignage sans avoir à se fier à sa mémoire ou aux notes prises à la volée sur un carnet dont les pages commençaient à furieusement se noircir à mesure que le Docteur précisait des choses nouvelles.

- Deux coeurs, vraiment ... ? Et le reste de votre anatomie, vous ressembliez à quoi ?

Vu que le docteur se décrit comme un extraterrestre, Ophélie n'imagine évidement pas qu'il puisse ressembler à un humain ordinaire.

- Vous disposiez au moins d'un système vasculaire, si il nécessitait la présence de coeurs ...

Les interrogations du Docteur sur l'anatomie humaine lui font esquisser un sourire.

- Je peux vous conseiller des manuels d'introduction à la biologie humaine si vous désirez.

Même si son Musée n'est pas vraiment spécialisé dans les sciences de la vie ou l'histoire naturelle, elle en repertorie beaucoup d'ouvrages vulgarisateurs pour justement pouvoir par la suite les conseiller aux visiteurs intéressés. Elle sait au moins vers quelles collections de livres elle pourrait diriger un extra-terrestre curieux.

- 1200 ans ... des siècles de savoir.

Murmure t'elle après que le docteur ait livré son âge. Elle semble impressionnée mais rebondit à ce propos, toujours focalisée sur la résolution de l'énigme de leur présence ici.

- Et dans toute cette période, vous n'avez jamais entendu parler ou été témoin de phénomènes comme celui qui nous touche aujourd'hui ... ?

Mais évidement elle sera déçue. Elle écoutera l'avis du Docteur sur la nécessité d'étudier les documents qu'ils ont à leur disposition et adresse un mince sourire approbateur.

- Oui. L'étude et l'archivage. C'est la clef de toute compréhension et de toute transmission de savoir.

Des méthodes desespérément longues et trop lentes au goût d'Ophélie. Mais la jeune feme est une cartésienne convaincue. Elle est persuadée que le travail de fourmi qu'elle mène a un sens. La petite pierre à l'edifice qu'elle apporte servira à d'autres et pourra contribuer à un jour trouver une solution. Même si ce n'est pas elle qui la trouvera. Elle espère juste que ca ne mettra pas des siècles, comme elle le craint ... Elle finit donc par soupirer et une fois encore acquiescer aux propos du Docteur.

- Oui ... très dommage.

L'avantage du Docteur, c'est qu'il ne faut pas le forcer beaucoup pour qu'il parle. Heureux d'avoir un auditoire attentif, il commente, fait part de ses reflexions. Beaucoup d'entre elles font naître un assentiment chez Ophélie qui hoche la tête, preuve que son écoute est attentive. Elle aussi admet qu'il est nécessaire de comprendre le phénomène qui se passe en Ville avant de pouvoir penser à une solution. Mais elle n'a rien de plus à ajouter sur le sujet. En revanche lorsque celui ci évoque la possibilité que des objets aient été apportés en même temps qu'eux depuis leur monde, elle fronce les sourcils.

- Il y a des personnes qui ont été amenées avec des objets, c'est un fait ...

Elle pense à tout un tas de trucs qui trainent dans son Musée. Les artefacts electronique du docteur n'en sont qu'un exemple parmis tant.

- Mais ca n'a pas l'air systématique. Je n'ai pas encore trouvé quoi que ce soit qui vienne d'Anima par exemple.

Elle reste pensive, nez baissé sur ses notes.

- Vraiment, vous avez d'autres seigneurs du temps avec vous ... ? Peut-être que tous ensemble vous saurez trouver une solution.

Si quelqu'un peut réussir à affronter le phénomène qui les touche tous, c'est bien des entités millénaires qui maîtrise le voyage inter dimensionnel et temporel, non ?

- Si vous avez besoin de ... et bien ... d'éléments ou d'accès à des documents qui pourraient vous aider dans vos recherches, n'hésitez pas ... D'une part le Musée est fait pour cela et ... d'autre part à titre personnel, j'éprouve un grand intérêt à vouloir comprendre tout ce qui se passe ici.

Un intérêt, il l'aura bien compris, qui dépasse largement la pure curiosité scientifique. Voilà des années que sous des allures placides, Ophélie bouillonne intérieurement de rentrer chez elle ou à défaut de flanquer une correction bien sentie à l'entité responsable de tout ça, si tenté qu'elle existe.

▿ Date de naissance : 13/05/1984

L'inventaire du Docteur.

Elle était étonnante, cette jeune personne, à essayer d'analyser tout ce qu'il lui disait. Une chose était certaine, elle ne s'arrêtait pas à la simple curiosité et s’efforçait d'en déduire tout ce qu'elle pouvait à propos de son interlocuteur. Le Docteur ne mentirait pas, c'était un comportement qui lui plaisait beaucoup. Il était lui-même pourvu d'une telle curiosité scientifique qu'il était intrigué, à chaque fois qu'il faisait face à quelque chose qu'il ne connaissait pas. Il voulait alors en découvrir tous les détails. Elle était un peu pareille et elle serait sûrement une compagne formidable à bord du TARDIS. Le Docteur oubliait-il dans sa réflexion le fait que dans le TARDIS, on était souvent obligé de courir pour protéger sa vie ? Disons que sa réflexion ne prenait pas en compte le fait que Ophélie n'en serait pas capable.

« Oh non, merci, je sais à peu près tout ce qu'il y a à savoir sur l'anatomie humaine. Je dis juste que cela me paraît bien compliqué de ne vivre qu'avec un cœur. Mais bien-sûr, c'est ainsi que vous fonctionnez. Pour ce qui est du reste de mon anatomie, je ressemble beaucoup à un être humain. Ou plutôt, ce sont les humains qui nous ressemblent, puisque nous sommes arrivé les premiers. »

On en apprenait tous les jours. La preuve, c'était que le Docteur découvrait régulièrement de nouveaux endroits et de nouveaux concepts qu'il ne connaissait pas avant cet instant. S'il n'avait jamais été coincé dans une ville pendant aussi longtemps sans trouver de solutions pour son extirper, il avait vécu des expériences relativement similaires, du moins, à un certain niveau. Mais l'exemple le plus parlant n'était pas vraiment réconfortant pour ceux qui l'entendaient. Après tout, elle faisait montre de quelque chose de dangereusement inquiétant tel qu'un garde-manger.

« Il m'est déjà arrivé d'avoir l'impression d'être coincé dans un endroit. Mais les choses étaient différentes. Et la première chose à savoir, c'est que je m'en suis toujours extirpé en très peu de temps. Par exemple, je me suis retrouvé coincé dans un endroit qui ressemblait à un hôtel et qui avait l'air de fonctionner en système fermé que l'on ne pouvait pas ouvrir. Mais j'ai fini par trouver comment en à peine quelques heures. Nous étions la nourriture d'un monstre qui se nourrissait de foi. Curieuse nourriture, n'est-ce pas ? Toujours est-il qu’ici, j'ai passé toute une année à chercher une sortie à la ville. J’ai cherché des réponses et des solutions et je n'ai rien trouvé. Si une entité nous garde ici, je n'ai pas encore réussi à en observer la trace exacte, en dehors de notre simple arrivée ou de notre départ, et de certains pouvoirs ou caractéristiques qui reviennent ponctuellement. »

Elle semblait penser que l'étude et l'archivage des objets était le seul moyen pour prendre réellement connaissance de tout ce qu'il y avait de répertorié dans le musée et de toute la signification que cela pouvait avoir pour des personnes de ce monde. C’était logique, mais c'était clairement quelque chose dont le Docteur n'aurait pas la patience. Il était fasciné par la curiosité et la capacité à faire preuve de patience de Ophélie. Il semblait évident qu’elle faisait les choses à un niveau étonnamment supérieur pour ce qui était de compiler des informations. Au moins, il saurait à qui s'adresser pour en obtenir.

« Et vous êtes le seul musée de la ville ? Il n'est pas possible que les objets de votre monde aient été envoyés ailleurs quelque part ? Ce serait quand même dommage si ce monde les avait envoyés dans la maison de quelqu'un dans laquelle vous ne pouvez pas rentrer parce que vous ne saurez jamais et vous pensez toujours qu'il n'y a rien de chez vous alors que ce n'est pas vrai j'espère que ce n'est pas le cas pour vous. »

Elle n'avait pas très bien compris ce qu'il avait voulu dire et il ne put s'empêcher de sourire en constatant qu'elle ne s'imaginait pas de quoi il parlait exactement. Ce n'était pas seulement d'autres Seigneurs du Temps qui se trouvaient ici et qui pouvaient l'aider à changer le monde, c'était d'autres versions de lui-même et c'était avec lui-même qu'il pouvait œuvrer pour réussir à faire de ce monde un endroit moins mystérieux. Elle lui proposa également de fouiller autant qu'il le voudrait dans tout ce qu'il y avait dans le musée pour trouver des réponses et il était évident qu'elle espérait qu'il accepterait de partager ses réponses avec elle.

« Je ne parlais pas simplement d'autres Seigneurs du Temps, mais d'autres versions de moi-même. Voyez-vous, les Seigneurs du Temps sont capables de se régénérer lorsque leur temps est venu de mourir. Nous prenons alors une autre apparence et nous repartons pour un grand nombre d'années avant la prochaine régénération, à moins d'un accident. Je suis la onzième version de moi-même, mais j'ai rencontré la dixième, la douzième et là quatorzième. Cela fait beaucoup de Docteurs n'est-ce pas ? En tout cas, je ne suis pas venu ici pour consulter vos archives aujourd'hui, mais je me rappellerai votre offre. Je pense que c'est une étude qui va être intéressante de faire si nous voulons percer les mystères de ce monde¬ »

**Invité**

Que le docteur affirme que les humains aient été créés à l'image de ces soit disant seigneurs du temps ne fais pas particulièrement réagir Ophélie qui se contente de noter stoïquement. Cette affirmation est possiblement vraie dans l'univers d'où il vient. Le Multivers est suffisamment vaste pour ne rien exclure. Mais ca l'amène tout de même à poser une question.

- Comment expliqueriez vous que les humains semblent être "la référence" ici dans la Ville ? Tous ceux qui arrivent ici ont les traits humains, qu'ils soient animaux, extra terrestres ou robots ... Pensez vous qu'on puisse imaginer que les règles qui régissent la Ville soient d'origine humaine ... ?

Ce qui est pratique avec le Docteur c'est qu'il n'a pas besoin d'être beaucoup encouragé pour parler. Le seul revers de tout ça est que Ophélie doit noircir à toutes vitesses les notes de son carnet pour tenir la cadence. Plus que jamais elle se dit qu'acheter un magnétophone sera un prochain achat très pertinent ...

Elle reagit à un moment en demandant.

- La nourriture d'un monstre qui se nourrit de foi ... ? Ca ne parait pas idiot du tout non.

L'hypothèse que les divinités se nourrissent de foi pour se développer a souvent été évoquée par le passé.

- En dehors de l'enfermement, ça semble heureusement assez anodin pour les victimes ...

Elle ne peut pas manquer de faire une analogie avec ce qui leur arrive tous ici.

- Par curiosité, comment avez vous réussi à déjouer ce piège là et vous échapper ... ?

Après ces digressions, le docteur s'intéresse aux Musées de la Ville. Il interroge la jeune fille qui, malgrès la tournure tarabiscottée de la phrase, y voit l'occasion de reposer un peu sa main mise engourdie par cette prise de note efreinée. Elle répond d'un ton incertain.

- Oh non en effet il y a de nombreux Musées. Dont un musée d'histoire naturelle dont je vous recommande également la visite.

Elle hausse les épaules d'un air d'impuissance.

- Je ne saurais quoi vous dire. Il est évident que je n'aurais jamais l'occasion de faire l'inventaire de tout ce qui transite par cette Ville. Mais je suis en relation avec mes collègues des autres institutions culturelles de la Ville et je ne suis pas encore tombée sur des objets venant de mon univers.

Elle aimerait. Mais non. Elle s'est fait une raison.

La conversation continue. Ophélie entend le Docteur parler d'autres seigneurs du temps et suggère qu'ils mettent à profit leurs talents pour réussir à les sortir de là. Elle était tout sauf prête à entendre l'explication donnée par la personne en face d'elle.

Elle cligne des yeux, remonte ses lunettes et parait un instant étonnée.

- Des versions différentes de vous mêmes ... ? Je vois ...

Ca ne parait pas saugrenu sur le principe. Elle sait bien qu'il existe plusieurs versions de Terre Originelle. Mais qu'il affirme que le phénomène soit "normal" même dans son Univers d'origine la dépasse un peu.

- Enfin qu'importe. Vous et vos doubles pourrez venir me trouver si jamais l'accès à des archives vous intéresse. L'Histoire de cette Ville est ...

Elle cherche le mot adapté pendant quelques secondes.

- ... étrange. Presque artificielle. Comme si des choses qui datent d'avant notre arrivée il y a 5 ans ont été placées là pour le décor ...

Ven 15 Mar 2024 - 2:49

L'inventaire du Docteur.

Ce qu'il y avait de certains avec cette fille, c'était qu'elle était capable d'adopter un raisonnement logique qui était à la hauteur de la situation. Évaluer que puisque tout le monde était transformé en humain, les règles qui régissaient ce monde avait sans-doute était orchestrées par un humain avait du sens. En revanche, ce n'était peut-être pas le seul sens à lui accorder. En effet, il était possible que transformait tout le monde en humain soit nécessaire parce que quelqu'un avait besoin de se nourrir d'humains. Dans ce cas, c'était inquiétant.

« C'est une possibilité, qui n'est pas dénuée de sens et qui montre votre capacité à raisonner. Malheureusement, il en existe une autre beaucoup moins rassurante. Nous avons peut-être affaire à une entité qui a besoin d'êtres humains pour quelque chose de particulier et c'est pourquoi il transforme tout en humain. Ce qui me paraît curieux dans cette théorie, c'est que nous semblons retrouver qui nous sommes au bout d'un moment. Peut-être la technologie mise en place s'affaiblit-elle après quelques temps, mais c'est très difficile à dire. »

Ophélie n'avait clairement pas compris les conséquences de la nourriture de cette créature qui ressemblait à un minotaure. Il s'agissait effectivement de se nourrir exclusivement de foi, mais cela n’empêchait pas la destruction de l'hôte, d'autant plus que la façon de procéder le menait doucement et tranquillement à la folie. Non, ce n'était pas une situation enviable que d'être la proie de cette horrible créature. Tout ce que l'on pouvait espérer, c'était de ne jamais être choisi pour lui servir de rôti mais elle avait désiré mourir et c'était une autre des créatures dont le Docteur avait exécuté le vœu.

« Ne croyez pas cela. Évidemment, on ne peut pas le savoir mais lorsqu'elle se nourrit de votre foi, vous n'existez plus ensuite, vous êtes vide de tout. Je l'ai vaincu en… disons que j'ai détruit la foi de quelqu'un qui croyait en moi plus que tout. Je lui ai montré qui j'étais vraiment et quand elle a perdu sa foi, le monstre a pu mourir en paix. »

Le Docteur allait devoir faire le tour de ses musées pour finir son inventaire. Mais il n'était pas question qu'il reparte dans ses projets d'inventaire avant d'en avoir fini avec Ophélie et d'avoir fait le point avec elle sur tout ce qu'il voulait. Elle avait l'air d'une personne plutôt intelligente et il y avait sûrement encore des choses à en dire. Il n'était pourtant pas surpris qu'elle soit en contact avec ses homologues dans les autres musées. Il avait cru comprendre qu’elle était remplie de curiosité pour tout ça et qu'il était évident que, s'il y avait des réponses à obtenir, elle les aurait.

En tout cas, il n’hésiterait pas à rappeler à ses homonymes qu'ils avaient quelqu'un ici qui était capable d'associer les informations pour trouver des réponses cohérentes et que même si toutes les réponses n'étaient pas disponibles, ils auraient quelqu'un pour les chercher avec eux. Il était certain que d'avoir des alliés pourrait leur permettre de trouver davantage de réponses. Ce qu'elle disait à propos de cette ville, en tout cas, avait un certain sens par rapport à ce qu'il avait lui-même découvert mais il était incapable de dire si cela pourrait les aider à trouver des réponses qui leur permettraient de reprendre le contrôle de leur vie.

« Comme un endroit fictif, virtuel, où nous serions enfermés depuis cinq ans. Hum étrange.

**Invité**

Oui, définitivement, il faudra que Ophélie s'achète un dictaphone. Ou magnétophone. Ou un on sait pas quoi de technologique qui finit en "phone" et qui permet d'enregistrer une conversation pour pouvoir la réécouter au calme par la suite.

Les choses finissent un peu par partir dans tous les sens quand elle discute avec le Docteur et la jeune femme se sent frustrée à l'idée que des éléments de leur discussion finisse par se perdre au milieu des anecdotes et circonvolutions locutoires de l'homme (qui possiblement n'en est pas un).
Il faut qu'elle se contente des notes prises à la volée sur son carnet déjà noirci et raturé à plusieurs reprises et ce n'est pas une mince affaire de s'y retrouver.

Sourcils froncés, elle est sur le point de demander des précisions sur cette histoire de monstre dévoreur de foi. Elle est sur le point de lever son index ganté et d'ouvrir la bouche pour l'interrompre mais elle se ravise. L'histoire, toute intéressante qu'elle soit, n'a finalement pas d'application directe dans le problème global qu'ils évoquent.

Elle pourrait préciser que, fortuitement, elle connait une déesse qui possiblement se nourrit de foi et ne semble pas particulièrement vider ses fidèles de leur énergie (au contraire) mais bon ... mais là encore elle pressent un risque élevé de digressions pas nécessairement essentielles.

Non, l'essentiel c'est de garder contact avec l'homme. Il pourrait n'être qu'un farfelus. Mais qui pourrait aussi être d'une grande utilité pour aider à comprendre les mécanismes de la ville. C'est 50 / 50 au stade où on en est. Un scientifique de schrödinger en quelque sorte. Est il fou ? Est il sain d'esprit ? L'analogie d'Ophélie trouve ses limites en ne tenant pas en compte que la personne en face d'elle est probablement un peu des deux en même temps. RIP l'analyse quantique de la santé mentale du Docteur, il s'agit d'un état ondulatoire plutôt que stable.

Bref. C'est pourquoi elle demande.

- Est-ce que vous pourriez éventuellement me laisser vos coordonnées ... ? Je serai ravie de vous recontacter à l'avenir pour vous faire part de choses notables. Voire de solliciter votre analyse puisque vous semblez avoir une certaine expérience du ...

Elle hésite quelques instants avant de trouver le terme adéquat.

- ... de la notion de multivers.

Oui c'est clairement un domaine de compétence qu'à priori on peut lui reconnaître.

La toute dernière suggestion faite par le Docteur suite à leurs échanges fit grimacer et lentement hocher la tête à Ophélie.

- Oui ...

Souffle t'elle, dérangée par l'impression lancinante que la manière dont il décrivait les choses était beaucoup trop proche de son ressenti pour être confortable à ses oreilles.

- Comme si en effet, nous vivions dans un endroit fictif et virtuel ... dont nous aurions du mal à apprécier les limites, les règles et les contours.

Voilà qui donne furieusement envie de se replonger dans la littérature d'anticipation écrites par plusieurs auteurs venus de Terre Originelle. Ophélie, en lectrice compulsive, a eu entre les mains à peu près tous les styles de livres. Il doit bien y en avoir un ou deux qui traitent de ces sujets là, en tant que "fiction" évidemment, imaginée par leurs auteurs. Mais si effectivement les entités qui président à leurs destinées ici en ville sont de près ou de loin humaines, il est possible que tout ce concept découle d'idées qu'ils auraient pu piocher ici et là. La notion d'idéosphère n'est d'ailleurs pas totalement étrangère à Ophélie qui, curieuse de tout, a suivi les hypothèses et analyses de certaines sommités en ville qui constatent qu'assez curieusement, l'idéosphères de beaucoup d'univers différents ont malgré tout tendance à se rejoindre. Bref, toutes ces notions complexes tournent dans la tête d'Ophélie qui reste plusieurs secondes silencieuses avant de se rendre compte que le Docteur continuait de la regarder.

Avec un toussotement d'excuse, elle remonte ses lunettes et explique.

- Pardon ... j'étais dans mes pensées. Je me disais que relire certaines oeuvres de science fiction traitant du sujet pourrait être instructif ...

▿ Date de naissance : 13/05/1984

L'inventaire du Docteur.

Le Docteur avait l'habitude qu'on l'écoute plutôt qu'on essaye de lui faire part de son savoir. Pour autant, il était capable d'écouter quand cela lui semblait important, voire nécessaire. Les explications d'un membre de UNIT sur un phénomène curieux et impliquant une compréhension très peu développé de la part du Docteur, il les écoutait et les analysait avec beaucoup de soins, tout particulièrement lorsqu'il était avec un compagnon ou une compagne qui manifestait sa curiosité en posant de nombreuses questions desquelles il était curieux de connaître la réponse que la personne de UNIT en ferait.

Mais cette fois, il avait en face de lui une personne qu'il écoutait avec beaucoup d'attention et qui prenait des notes sur ce qu'il était en train de dire. C’était le genre de chose qui flattait le Docteur et sans le savoir, elle venait d'ouvrir la boîte de Pandore que pouvait devenir la bouche du Docteur. Il était heureux qu’elle ait limité ses questions et ses demandes de précision ou les échanges auraient pu durer encore des heures sans que cela ne dérange nullement le Seigneur du Temps. Il était particulièrement évident en le voyant que c'était un être qui aimait se donner en spectacle. Il fronça légèrement les sourcils quand elle lui demanda ses coordonnées.

« Eh bien, si vous voulez me joindre à n'importe quel moment, il faut que je vous donne un téléphone provenant du TARDIS lui-même. Il pourra me joindre que je sois dans la forêt, à la maison, à l'université ou même dans un autre univers. Enfin, en réalité, je ne suis pas certain qu'il pourrait me joindre dans un autre univers. C’est à dire que je n'y ai été qu'une fois et que je n'ai pas vraiment eu le temps d'être appelé au téléphone, mais il me semble que la frontière entre les univers dépasserait les compétences du TARDIS même s'il est parvenu à nous sortir de cette faille-là. De toute façon, on ne peut même pas sortir de la ville, alors pensez, un autre univers… »

Voilà qui répondait à la question qu'elle se posait concernant les connaissances du Docteur en termes de multivers. Il avait expérimenté ça dans son propre monde en découvrant une version alternative des parents de Rose qui ne l'avaient jamais mise au monde. Malheureusement, la Jackie de ce monde avait été transformée en cyberman, ce qui avait rendu son mari veuf lorsque tous les cybermen avaient été anéantis. Du moins, c'était ce que le Docteur avait pensé avant de découvrir qu'il n'en était rien. Cependant, les choses n'avaient pas été si mal puisque les deux familles des deux univers avaient fini par n'en former plus qu'une.

En tous les cas, la théorie que le Docteur venait de valider mais qui était celle de la jeune fille ne semblait pas vraiment plaire à cette dernière. Il était évident qu'elle n'appréciait pas vraiment l'idée d'être coincée dans un monde auquel elle n'appartenait pas. Le Docteur n'acceptait pas l'idée d'être enfermé tout court, quel que soit l'univers concerné. Ils étaient donc les partenaires idéaux pour essayer de remédier à cette situation et cela expliquait clairement pour quelles raisons la jeune femme pouvait vouloir garder le contact avec lui.

« Peut-être que le but est simplement celui de faire se rencontrer des personnes comme vous et moi. Cela dit, je ne crois pas qu'ils auraient amené autant de personnes dans ce monde, simplement pour que vous et moi nous rencontrions. »

Il était un peu orgueilleux et assez autocentré mais pas à ce point. Elle se perdit dans ses pensées et il ne la dérangea pas car il était lui-même plongé dans les siennes. Mais lorsqu'elle reprit conscience de ce qui se passait, il la regarda avec curiosité alors qu'elle lui disait qu'elle trouvait que cette situation ressemblait à certaines réalités de fiction imaginés par des auteurs spécialisé dans la science-fiction. Ce n'était pas faux, mais il ne pouvait rien dire à ce sujet sans évoquer le fait que bien des ouvrages avaient trouvé naissance ou écho dans les expériences qu'il avait vécues en voyageant à travers le temps et l'espace.

« En réalité, il existe une partie de la science-fiction qui est de la science pour d'autres culture plus avancées ou pour la même culture, quelques siècles plus tard. Tout n'est pas forcément scientifiquement réaliste mais un certain nombre de choses le sont lorsque la science ouvre des portes supplémentaires. En sachant qu'il y a ici des personnes qui semblent venir de mondes particulièrement différents, il ne serait pas étonnant que certaines choses ressemblent à de la science-fiction et soit pour autant tout à fait réaliste, même s'il y a des choses qui ne le sont pas. »

Comme le Père Noël ou la magie par exemple.

**Invité**

Tardis, Tardis. Un mot qui n'arrête pas d'être mentionné dans la conversation. Le contexte et la manière dont en parle le docteur laisse penser à la jeune femme qu'il doit s'agir d'une espèce de vaisseau spatial. Ca ferait sens avec les propos tenus par le Docteur plus tôt.

- Eh bien heuh ... oui. N'importe quel moyen de contact fera l'affaire je suppose. Tant que je puisse vous joindre avec la technologie à ma disposition du moins ...

Téléphone, internet. Même si elle n'est pas aussi douée que d'autres avec ces appareils, ca fait quelques années maintenant qu'elle les pratique. Quant à l'idée qu'elle puisse le joindre dans un autre "Univers" ... Ah ! Elle n'y croit pas non plus. Mais ce serait un sujet passionnant à aborder et développer. Réussir ne serai-ce qu'à trouver une piste pour contacter leurs univers, faire passer le message "je suis vivante, tout va bien pour moi !" a sa famille ce serait ...

...

Porteur de beaucoup d'espoir pour être moralement acceptable. Non, vraiment. Ophélie a fait son deuil de sa famille depuis des années. Se remettre à croire en des sornettes pareilles ne ferait que la refaire plonger encore plus bas que terre.

Ophélie était restée silencieuse ainsi pendant quelques secondes, le visage neutre mais ses émotions transparaissant à travers plusieurs variations dans les couleurs de ses verres de lunettes. Elle s'essuie discrètement l'oeil qui devenait un peu brillant, du bout de son index ganté. Emporté par son exhuberrance et lancé dans ses bavardages, il y a peu de chance pour que le Docteur ait remarqué quoi que ce soit. N'écoutant que d'une oreille vague le bavardage incessant du Docteur, Ophélie répond d'un ton distrait.

- Non, probablement pas ... Il y a nécessairement un autre but ...

A moins que tout ceci ne soit qu'une farce gigantesque. Une téléréalité cosmique dont ils seraient tous les protagonistes pour une poignée d'individus curieux. Elle ne peut imaginer à quel point cette image est peut être proche de la réalité ... Ils évoquent la science fiction pour parler de ce qu'ils vivent et ... ils ont probablement raison de le faire. Même si la manière dont le Docteur aborde la question est plus que confusante, il y a une vérité derrière tout ça.

- J'imagine qu'il faut garder l'esprit ouvert si on veut espérer faire des avancées ...

Suffisamment ouvert pour écouter et prendre notes des élucubrations d'un original qui débarque au milieu d'un musée et se prétend être un extra terrestre millénaire ayant voyagé à travers le temps et l'espace. C'est l'ouverture d'esprit qu'il faut pour espérer avancer dans cette Ville de fous, oui ... Il faut persister à y croire, même si il y a une chance sur deux pour qu'un ambulancier finisse par entrer dans son musée et annonce d'un ton navré. "Ah il est là ! Désolé, il faut qu'on le reconduise à sa chambre. Il a pas toute sa tête vous savez".

▿ Date de naissance : 13/05/1984

L'inventaire du Docteur.

La plupart des habitants du monde moderne dans lequel le Docteur avait évolué savait se servir d'un téléphone. Mais il fallait reconnaître que ce n'était plus tout à fait vrai dans cet endroit étrange où il y avait des gens qui pouvaient venir de différents endroits tous plus bizarres les uns que les autres. Dans certains d'entre eux, il n'y avait pas de technologie et les habitants ne voulaient pas forcément profiter de celles qu'il découvrait dans cette nouvelle ville. Apparemment, la demoiselle avait au moins un minimum d'informations sur l'usage qu'on faisait d'un téléphone ordinaire.

« Je passerai vous le déposer dès que possible », promit-il.

Il savait qu'il était important dans son monde. Il l’était même pour ceux qui ne le connaissaient pas, la seule chose, c'était que ces personnes ne le savaient pas, qu'elle ne savait pas pour quelles raisons certains dangers avaient fini par disparaître et par se régler. Il ne savait pas pour quelles raisons les manifestations dont ils avaient été le témoin n'avaient pas provoquer l'annihilation des humains. Mais s'il devait être reconnaissant à quelqu'un, c'était le Docteur. Pour autant, il doutait que sa présence ici soit due à sa célébrité, ou bien, il n'y avait pas que ça et il y avait un mystère sous-jacent.

« Quel joli mot que sous-jacent, vous ne trouvez pas ? » demanda-t-il sans se rendre compte qu'elle n'était pas dans sa tête et qu'elle n'aurait donc pas la moindre idée de la raison pour laquelle ils disaient cela.

Ouvrir son esprit aux possibilités était une chose que le Docteur savait bien faire, mais trouver la possibilité exacte et la réponse à la question que tout le monde se posait, voilà qui demeurait plus compliqué, surtout quand son esprit se mettait à fonctionner dans tous les sens et à imaginer toutes sortes d'hypothèses qui n'avaient pas toutes le sens qu'on aurait pu espérer. Mais il demeurait convaincu qu'il se passe et quelque chose et qu'il fallait absolument qu'il découvre de quoi il retournait.

« Il faudrait sans doute que je retourne à mon inventaire. Je pourrais vous demander la liste de tout ce que vous avez ici, mais je ne crois pas que je retrouverai mes affaires de cette façon. Vous comprenez, je doute qu'une tête de cyberman soit enregistré dans vos dossiers sous le nom de tête de cyberman. Il sera marqué tête de robot bizarre et ça ne va peut-être pas m'aider dans mes recherches. Qu'en pensez-vous ? »

**Invité**

Définitivement, l'excentrique à qui elle a affaire a un comportement singulier. Ophélie n'est pas certaine, à l'heure où elle parle, que l'homme ne soit pas un illuminé affabulateur ou un cintré. Surtout quand celui ci digresse soudainement à propos d'un mot qui, pour autant qu'elle puisse le remarquer, n'a pas été prononcé au cours de leur échange. Un peu surprise, elle cligne des yeux, remonte ses lunettes colorées et répond avec prudence.

- La langue que nous parlons est en effet intéressante.

Elle n'est pas certaine de bien comprendre où le Docteur souhaitait en venir en lançant cette remarque de but en blanc. Est-ce que la prise de parole avait seulement un but ? La remarque pourrait la pousser à rebondir sur la singularité de la langue "commune" que toutes les espèces sentientes semblent savoir parler et comprendre ici en Ville mais elle craint que ne les emmène au cœur d'un échange certes passionnant, mais largement hors sujet.

Dans tous les cas, le docteur semble comprendre que même s'il pense reconnaître des objets lui appartenant dans la collection du Musée, il n'est pas en droit de s'en emparer directement. C'est bien suffisant pour l'heure. Avec un sourire aimable, Ophélie l'informe.

- Oui c'est tout à fait cela. Je peux vous fournir des inventaires précis de ce que le Musée expose ... ou même ce qu'il possède au sein de ses réserves. Mais comme vous dites il est fort probable que l'identification de ces objets ne soient pas correctes.

Anticipant peut être à tort les réactions du docteur à ces annonces, elle poursuit ses explications.

- En attendant, l'accès aux collections est libre et ... si vous souhaitez accéder aux réserves, j'imagine que cela pourrait être possible. Il y a des demandes officielles à effectuer en remplissant les formulaires adéquats et évidemment ca risque de prendre quelques jours pour obtenir l'autorisation.

Du moins elle l'imagine. Le cas ne s'est pas encore présenté pour elle ! La bureaucratie de la Ville est un flou artistique pour elle et pour beaucoup de gens. Elle ne sait même pas exactement comment elle a été embauchée ici ...

- Vous pourriez, j'en suis sûre, faire valoir votre qualité d'expert pour aider à l'identification de pièces inconnues. Ils ne pourront pas vous refuser ça !

Surtout pas si Ophélie joint au formulaire une lettre de recommandation. Son avis d'apprentie Archiviste doit quand même compter un peu, non ... ?

@Doctor Eleven

▿ Date de naissance : 13/05/1984

L'inventaire du Docteur.

Le cerveau du Docteur n'était pas programmé pour aller dans le bon sens et se cantonner à un seul problème. Le résultat bien évident était qu'il faisait des digressions à de nombreuses occasions. Ces digressions pouvaient sembler surprenantes, mais il lui était difficile d'y échapper, compte-tenu du nombre de choses qui passaient dans sa tête au même moment. La plupart de ses compagnons n'y prêtaient même plus attention et se contentait de sélectionner dans ses propos ce qui serait vraiment important pour régler le problème dont ils étaient en train de discuter dans l'instant. Mais la jeune fille n'était pas encore habituée à ce genre d'attitude et elle était donc perturbée.

« N'est-ce pas ? Et la multiplicité des langues rend les choses encore plus incroyables. Cela dit, on peut remarquer que la barrière des langues est largement franchie dans ce monde étrange. Peut-être que cette ville dispose d'un traducteur universel comme le TARDIS ou peut-être qu'il ne s'agit pas de technologie. Vous savez que je n'avais jamais rencontré la véritable magie avant de venir ici ? Je crois que ça n'existait pas dans mon monde, mais maintenant je suis obligé d'y croire parce que dans un mélange à l'univers de cet ordre, tout devient possible. »

Il s'était complètement écarté du sujet de base et il ne semblait même pas en tirer une quelconque honte où s’en montrer perturbés de quelque manière que ce soit. Il avait l'habitude de son cerveau qui fonctionnait à une vitesse excessive comparée à celle de n'importe qui. C'était peut-être ça d'être onze dans sa tête. En attendant, il fallait qu'il continue son inventaire et qu'il sache tout ce que cet endroit recelait qui provenait de son monde, que cela lui ait appartenu à un moment donné ou pas. Il trouvait ça important de savoir ou se trouvaient les choses, même s'il ne les récupérait pas. De toute façon, il n'aurait sûrement pas l'utilité de la plupart des bricoles qui avaient fini dans ce musée.

« Je vous remercie. Je vais continuer à faire le tour des collections disponibles déjà. Mais je vous promets que je ne prendrai rien. Je veux juste savoir que c'est là, mais je n'ai pas besoin de les récupérer, enfin, sauf si c'est un objet qui m'est absolument nécessaire, mais je pense que vous comprendrez et que vous ne pourrez me donner les nom des personnes avec qui je pourrais négocier. »

Elle se proposait même de lui trouver le moyen d'accéder aux réserves en lui donnant un statut d'expert qu'elle pourrait appuyer de son nom. C'était vraiment très aimable à elle et même s'il était habitué à avoir de la considération, le Docteur ne considérait jamais que c'était quelque chose qui lui était dû. Il avait donc tendance à s'en montrer reconnaissant, même si cette reconnaissance n'impliquait pas d'admettre que c'était bien trop généreux. Le Docteur avait de grande qualité, mais la modestie n'en avait jamais fait partie, même si c'était le cas pour la gratitude et la bienveillance envers les personnes qui l'entouraient.

« Si vous pouviez faire ça, je vous en serais extrêmement reconnaissant. En échange, je vous propose de vous faire un retour sur les informations que j'aurais sur des éléments présents dans votre musée. Vous pourrez les répertorier ainsi. »

**Invité**

Est-ce que le docteur est capable de lire dans les pensées ? A moins que lui et Ophélie aient le même genre de schéma de pensée, ce qui n'est pas forcément quelque chose de rassurant pour la jeune apprentie archiviste. En tout cas les remarques prononcées par l'homme font écho aux pensées de la jeune femme qui ne peut qu'avoir une grimace d'approbation en les entendant.

- Oui ... le sujet a fait couler beaucoup d'encre.

Elle pourrait sans peine conseiller quelques auteurs qui ont tenté d'expliquer le phénomène sous différentes approches. Philosophiques, scientifiques, métaphysiques. Rien qui ne parvienne à aller plus loin que la théorie hélas.
Le fait qu'il évoque la magie fait évidemment tiquer Ophélie qui prend le temps de remonter ses lunettes de son index ganté avant de répondre avec prudence.

- Je dirais que ... tout dépend ce qu'on veut bien mettre sous le terme de "magie". J'ai peur qu'il s'agisse d'un terme fourre-tout dans lequel on classe tout ce que la science ne parvient pas à comprendre ...

Elle écarte les mains, paumes en l'air, en signe d'impuissance.

- Il ne faudrait surtout pas qu'on arrête d'essayer de comprendre les phénomènes qu'on qualifie de "magiques" ... Après tout, nos ancêtres lointains ne considéraient ils pas que le feu ou le lever du soleil comme de la magie ?

Scientifique jusqu'au bout des ongles en dépit de sa capacité à lire le passé des objets ou traverser les miroirs, Ophélie conclue avec un soupir.

- Je sais bien sûr que ca peut paraitre ironique de la part d'une personne qui vient d'un monde "magique" ...

Rationalité avant tout. Et c'est bien pour combler ce besoin que la jeune femme est ravie de conclure avec le Docteur un accord concernant l'accès aux collections de la Ville et partager ainsi les connaissances receuillies.

- Merveilleux ! S'enthousiasme t'elle Je ferai mon possible pour vous faciliter les démarches.

Restera à voir si la Ville, dans sa sournoise omniscience, ne fera pas son possible pour mettre des bâtons dans les roues de ce duo bien trop décidé à en percer ses mystères.

▿ Date de naissance : 13/05/1984

L'inventaire du Docteur.

Le Docteur était bien placé pour savoir à quel point la notion de magie pouvait être exagérée. Après tout, sa technologie pouvait apparaître magique pour la plupart des espèces de la galaxie quels que soient l'espace et le temps. Cela dit, il savait qu'il y avait une différence entre ce que l'on pouvait qualifier de magique et qui ne l'était pas dans un monde ordinaire, et ce qui existait dans certains univers représentés dans ce monde. Il ne s'agissait pas de quelque chose d'ordinaire et il était certain qu'il y avait là-dessous de la véritable magie, même s'il n'était pas sûr.

« Croyez-moi, je fais partie de ceux qui peuvent expliquer un grand nombre de phénomènes et je sais ce que je dis quand je parle de de magie. Cet endroit a donné vie à des contes de fées et à des rêves et il ne fait aucun doute qu'il y a de la magie là-dessous et que c'est réel. Je ne sais pas comment ça peut être présent mais ça fait partie des mystères de ce monde étrange. »

En attendant, le plus important consistait à distinguer ce qui tenait lieu de magie et ce qui causait des phénomènes comme celui de la lune rouge. Il ne savait pas s'il pouvait être certain qu'il n'y avait absolument aucune magie dans ce phénomène, puisqu'il faisait les distinguos entre les origines magiques et les origines plus ordinaires, mais il y avait une différence entre les phénomènes issu des mondes magiques que la lune avait amenés et le phénomène qui les avaient tous amenés ici. Il ne fallait pas confondre. Et il fallait se servir de ça pour trouver la réponse.

Au moins, il avait une alliée. Cette femme avait accès à un ensemble de matériel qui permettait d'analyser un peu ce qui avait été amené dans ce monde et pourquoi et le Docteur avait l'énergie et l'envie de se battre pour trouver ce que cela pouvait vouloir dire ensuite. Il n'avait aucun doute sur le fait que en s'entraînant, Il y aurait des réponses à trouver qui leur permettrait peut-être de comprendre ce qui était arrivé et de savoir comment faire les choses. Il voulait trouver des réponses en espérant que ça ne les empêcherait pas de choisir le chemin qu'il voudrait ensuite pour atteindre leur but.

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