D'où venions-nous ? Que faisions-nous ici ? Qui était mon compagnon d'infortune ?
Les questions s'entrechoquaient et malgré mes dons, quelque chose semblait coincer quelque part.

En équilibre sur une surface verte qui semblait être une plante immense (à moins que je n'aie encore une fois été miniaturisé par je ne savais quel tour de passe-passe ?) et en présence d'un jeune homme que je ne connaissais pas.
Ce végétal n'avait pas l'air d'avoir de racines quelque part... quand je jetai un oeil vers le bas, je ne vis rien de très intéressant... cela semblait même plutôt vite et bien vide.

« Grimpez. »
Il n'y avait pas d'autre option, de toute manière. J'étais immortel et j'étais un dieu, ce qui faisait que j'avais la responsabilité de protéger l'autre personne. Du moins, c'était comme cela que je voyais les choses.
Il fallait avancer. Nous n'avions pas le choix.

J'attrapai une tige, pour me hisser sur une feuille plus haute, et ainsi de suite, encore et encore, je jouais à l'ascensionniste comme si a vie en dépendait.

Et puis une feuille en entrainant une autre, voilà que nous atteignîmes la cime de la plante, un sommet dans les nuages. Rien de comparable avec le mont Olympe, mais mettre pied à terre était tout de même bien plus agréable que de grimper sur des plants de haricot géant. D'ailleurs, cette variété m'était inconnue. En Grèce, il y avait bien les "gigantes", mais là, on en était loin, tout de même.

Je tendis la main vers mon comparse d'infortune pour l'aider à monter ici, puis, une fois tous deux au sol, mon regard se porta sur la demeure immense qui siégeait un peu plus loin. Une maison si grande que même moi je la trouvais démesurée.

« Avons-nous le choix ? » Je n'avais pas l'impression que c'était une possibilité, à vrai dire. Il n'y avait pas d'issue et je savais que le ciel était plus vaste que n'importe quelle demeure immense. Si nous voulions retrouver notre vie, il allait falloir que nous nous rendions à l'intérieur de cet endroit.  

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L’autre personne qui se trouvait avec moi sur cette plante gigantesque me suivit dans mon ascension et, bientôt, nous arrivâmes tous deux sur cette plateforme nuageuse.
L’autre me parla de quelque chose que je ne connaissais pas. Cybertronien. Je connaissais les Troyens. Mais pas ce que je supposais être un peuple primitif d’un monde autre que le mien.

« Aucune idée. Même sur l’Olympe, on ne fait pas dans les demeures au milieu des nuages. C’est un peu surfait. »

D’ailleurs, en parlant de demeure… Soit les gens qui vivaient là étaient immenses, soit ils avaient un sacré complexe de supériorité.
L’autre se présenta. Jack. Un prénom qui n’avait aucune consonnance grecque mais qui, dans ce monde, me semblait plus courant que mon prénom.
« Zeus. »Nous nous mîmes à marcher vers l’immense habitat, mais je sentis bien vite quelque chose, comme une aura.
Ce n’était pas un sixième sens, ni même une intuition. En tant que dieu, j’avais quelques facilités pour détecter les pièges de toutes sortes ou les intentions d’autrui. Et là où Jack me semblait être de mon côté, je devais reconnaître que les habitants de la demeure gigantesque ne m’inspiraient pas confiance.
« Pas trop vite… J’ai un pressentiment… »

J’avais pour habitude, dans ma nouvelle vie, de ne pas révéler trop vite mes particularités et mes dons… Surtout depuis qu’Integra Hellsing m’avait parlé de personnes qui utilisaient leurs pouvoirs à mauvais escient. Je voulais rester un protecteur, un atout pour le Bien… et pour cela, certaines choses devaient être tues durant un temps avant que je ne puisse révéler la vérité.
« A voir la taille de ce bâtiment, nous avons là des géants… S’ils sont hostiles, il vaut mieux avoir une bonne stratégie avant de nous approcher. »

Moi, j’étais immortel. Mais lui ? Mieux valait se montrer prudents.

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J’étais tombé sur un bavard. Oh, en soi, ça ne me dérangeait pas outre mesure, mais dans notre situation, il me semblait qu’il valait mieux ne pas se montrer trop bruyant… et ne pas se montrer du tout, en fait.
Je ne renchéris pas sur cette histoire de demeure démesurée. Après tout, il y avait des gens que ça amusait de voir tout en grand. J’étais de ceux-là, d’ailleurs, mais plutôt au niveau professionnel. Dans la vie privée, je me contentais de choses simples, la plupart du temps. Du moins, c’était l’impression que j’avais.

J’eus un léger sourire à son constat concernant mon prénom. Effectivement, ce n’était pas un nom qu’on attribuait très souvent à la naissance d’un enfant… sans doute à cause de moi, d’ailleurs. Qui donc aurait l’audace d’appeler son fils du nom du dieu des dieux ?
« Je vois ça comme une chance. »
Au moins, on ne me confondait pas avec je en sais combien d’homonymes à travers la ville ou à travers l’île.

L’autre homme analysait les nuages et j’arquai un sourcil. La densité des nuages, le fait qu’il veuille faire les mêmes… C’était assez étrange, même pour moi.
« Cela peut ne rester si compact que pour un moment. Imaginez si tout s’étiole d’un coup de vent… »

Entre le plant de haricot géant et la maison géante, il me semblait que le bâtiment était plus stable.
« Je ne sais pas vous, mais je pense que je préfère essayer d’aller voir chez ces gens pour qu’ils nous aident à comprendre ce qu’on fait là. » Peut-être même qu’ils pourraient nous indiquer le chemin pour rentrer chez nous, sait-on jamais…

Alors je me mis en marche dans cette direction. Mon compagnon d’infortune était peut-être bavard, mais il n’avait pas l’air idiot. Nous allions trouver une solution vite fait bien fait.
Mais mon pressentiment se faisait plus fort. Comme si nous allions au-devant de quelque chose…
« Vous avez des qualités particulières si nous sommes amenés à combattre ?» Je posais la question par curiosité plus que pour faire la conversation. « Depuis que je suis arrivé sur l’île, j’ai eu affaire à des créatures étranges, des morts-vivants, des poupées géantes et maléfiques, un blob immense et la Mort en personne… Alors je peux vous dire que je m’attends à tout ici ! »

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Ses paroles me donnèrent une étrange impression. L’évocation de plusieurs milliers d’années, sans nul doute. Pourtant, il ne semblait pas être très aguerri… je ne le sentais pas aussi expérimenté que ce qu’il aurait pu (ou dû ?) être… mais je pouvais me tromper. Mes talents divinatoires n’étaient pas exceptionnels et mon don d’omniscience ne fonctionnait pas sur tout ni sur tout le monde.

« Des défis scientifiques… comme de pouvoir expliquer et prouver par la science que ce château tient debout alors que c’est concrètement fort peu probable ? »

Je lui tendais une perche mais la densité des nuages ne pouvait pas être la seule explication. Nous étions forcément dans un lieu chargé de magie.
Aucun plan de haricot ne pouvait pousser jusqu’au ciel, même pas les plants de gigantes et ils sont encore moins capables de supporter les poids de deux hommes… il suffisait de voir des plants de haricots ployer sous leurs production de fèves pour se rendre compte que ce n’était pas des plantes très costaudes.

Quoi qu’il en soit, nous avancions de pair et voilà qu’il évoqua quelque chose qui m’était totalement inconnu. De l’Energon. Apparemment, avec cela, mon compagnon pouvait être plus fort et plus puissant. Plus grand, aussi.

« Je n’en ai pas la moindre idée. » Je n’avais jamais entendu parler de ce cristal bleu. Ni de ses propriétés.
L’homme d’affaires en moi songea un instant au chiffre que pouvait générer une telle chose, mais pour cela, il fallait pouvoir en trouver ou en produire. « Cet énergon, ça fait de vous un géant ? Un titan ? »

Que ce soit l’un ou l’autre, j’en avais déjà vaincu par le passé. C’était des êtres puissants, mais pas invulnérables. Était-il de ceux-là ?
Peut-être que je devais lui ouvrir les yeux sur ma nature. « Je pense pouvoir métamorphoser un objet en votre cristal bleu, mais mes pouvoirs ne sont pas aussi puissants ici que dans ma vie d’avant… »
Trente minutes, environ, tout comme sa métamorphose à lui.

Mais puisqu’il n’y avait pas son cristal dans les parages, autant avancer. Et ce bâtiment immense était désormais notre but.
Si l’on récapitulait… un haricot géant, une bâtisse dans les nuages, des fenêtres et des portes de taille très importante… on pouvait entendre les « cot cot cot » d’une poule… ce qui me semblait aussi étrange que rassurant. Rassurant dans le sens où si les gens qui vivaient ici élevaient des gallinacés, cela faisait d’eux des personnes à peu près normales… mais étrange dans le sens où si la poule avait une taille proportionnelle à celle de ses maîtres, ce devait être une autruche, ou à peu près.

« Vous pensez qu’on a quelque chose à accomplir ici ? Sauver cette poule, peut-être, avant qu’elle ne finisse en vol-au-vent ?»

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Il parlait de choses étranges qui m’étaient inconnues. Cette histoire de voyages interdimensionnels, par exemple… Si c’était bien ce que je pensais, je m’imaginais mal passer d’un monde à un autre, comme ça, en empruntant des chemins que je ne voyais pas souvent… Passer de l’Olympe au monde des humains, dans un sens ou dans l’autre, cela me semblait comparable, mais il parlait certainement d’autre chose, car il n’avait rien d’un dieu, je l’aurais senti, autrement.

« Et vous faites ces voyages grâce à vos cristaux bleus ? » Cela me semblait plausible. Les êtres non divins avaient besoin de toutes sortes de subterfuges et d’artifices pour tenter de se hisser à des niveaux un peu supérieurs. « La magie peut être là où on ne la soupçonne pas… »

Mes certitudes sur la vie, sur l’île, sur les autres… tout cela avait-il vraiment de l’importance ? J’avais été un dieu très autocentré par le passé, je vivais ici comme une chance de m’améliorer… Alors je ne réagis que par un haussement d’épaule.

« Personne ne peut être sûr de rien dans ce monde. » Voilà la seule vérité dont j’étais certain.
Quand ce n’était pas l’île qui nous jouait des tours, c’était des mondes qui s’entremêlaient, s’entrecroisaient comme si c’était normal… mais ça ne l’était pas.

Il m’expliqua alors ce qu’était ce cristal bleu, l’énergon, et les images qui se formèrent dans mon esprit me rappelaient des choses que j’avais vécues sur cette île. Les zombies, cela avait été l’occasion de faire la connaissance de la belle Hallia… La toxicité me rappelait cette brume étrange d’où avait surgi une créature puissante et féroce… quant aux explosions… c’était sans doute l’aspect le plus courant et le moins étrange.
Et ce fut ensuite son tour de m’interroger sur mon ancienne vie. Je n’avais pas vraiment l’habitude que l’on ne comprenne pas plus rapidement qui j’étais. Mais visiblement, ce jeune homme venait d’un monde où mon panthéon était inconnu.

« Enfant d’un autre monde, je suis Zeus, souverain des dieux antiques. Mon règne s'étend sur les vastes cieux et la terre féconde. Les éclairs qui illuminent le firmament sont mes messagers, et le tonnerre qui gronde est le reflet de ma puissance. Mon nom est porteur de légendes et de mythes, tissés au fil des temps anciens. » J’avais parlé d’une voix ferme, en me tenant bien droit, mettant en valeur mon profil grec.

Mais devais-je m’attendre à une réaction normale venant de quelqu’un qui ignorait que les peuples de la Terre se nourrissaient d’animaux ?

« Vous ne connaissez vraiment pas les us et coutumes de ce monde, vous. »
Ce n’était qu’un simple constat. J’avais suffisamment fréquenté les mortels pour en analyser les comportements mais visiblement, ce n’était pas son cas.

Je le vis alors se mettre en route pour, en longeant les murs, tenter de se lancer dans un sauvetage de gallinacé.
Il se déplaçait le plus silencieusement possible, tâchait de rester discret et de ne pas se faire repérer. Pourquoi ? Peut-être juste parce que sauver cette poule équivalait à la voler.

« Vous êtes un voleur de volaille ? »

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Un être qui ne serait fait que de technologie… Technologie basique ou non, je n’allais pas en juger, je n’étais pas assez connaisseur de ce genre de domaine. Mais, oui, je voulais bien croire à ces mots. Il avait tout l’air d’un être humain, mais avec cette île, avec ce qui nous avait tous amenés ici, ce n’était pas étonnant qu’il soit aussi humain que je l’avais été au début de ma présence ici.
D’ailleurs, c’était une drôle d’expérience de devenir humain après avoir été un dieu… et pas n’importe quel dieu, puisque j’étais le dieu des dieux…

« Les humains sont belliqueux faute de sagesse. Il leur manque toujours quelque chose et rien ne leur convient jamais. Alors ils envient ce qu’ont les autres et qu’eux n’ont pas. C’est sans fin. »

Du moins, c’était généralement comme cela que ça se passait durant la grande époque du panthéon olympien.
Mais ce monde était différent, il obéissait à ses propres règles et n’avait pas grand-chose à voir avec ce que l’on connaissait ou ce que l’on avait connu. Ainsi, le retour à la vie de cadavres était quelque chose que j’avais eu l’occasion de voir.

Je considérais le jeune homme quelques instants. Les questions qu’il me posait… j’imaginais que beaucoup d’autres avaient dû et pu se les poser.
« Je connais quelques dieux venus d’ailleurs… mais Primus, ça ne me dit rien. » Enfin, si, mais si je comprenais le sens de son nom, en latin, cela ne signifiait pas pour autant que je le connaissais lui.

Mais quand j’entendais ce qu’il me racontait de son monde, je ne pouvais m’empêcher de trouver cela assez bizarre. Il y avait un peu de tout dans l’univers, j’en avais bien conscience, mais des êtres qui se « nourrissaient » de « recharges », c’était assez inédit pour moi.
« Mais sur l’île… vous vous nourrissez de ces recharges également ? »

C’était plus simple de lui poser directement la question.
Au moins, si c’était le cas, la fameuse poule aux œufs d’or ne risquait pas de finir à la casserole. Même s’il reconnaissait avoir parfois eu recours au vol.

« Quel est votre plan, exactement ? » En tant que dieu du ciel, je pouvais sans doute nous faciliter l’accès vers la sortie, mais… « Pour quelle raison sommes-nous ici, d’après vous ? »

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Ainsi, sur d’autres planètes, les êtres vivants, même faits de pure technologie, pouvaient se retrouver à agir comme des humains ? C’était étonnant… J’avais longtemps trouvé que les mortels devaient sans doute leur manque de sagesse au côté éphémère de leur vie… mais visiblement, la mort n’avait pas grand-chose à voir avec cela.

« Qui pourrait se vanter d’être d’une espèce meilleure qu’une autre ? Même nous, sur l’Olympe, nous avions des conflits parfois assez bassement terre-à-terre, si je puis dire… » Des conflits pour des territoires, des domaines, des richesses ou des femmes… Finalement, je n’étais pas certain de pouvoir dire à ce jeune homme que les dieux étaient mieux que ce qu’il m’expliquait.
Bien sûr, tout ceci était d’une autre sphère et, ici, n’avait sans doute rien à voir avec ce qui nous occupait.

Il me reprit quant à ce qui concernait leur nourriture. Et ses paroles me donnèrent l’impression que tout être vivant arrivant sur cette île avait la même condamnation alimentaire.

« Désolé. Je ne connais pas la différence et je ne sais rien de votre monde. » Oui, je m’excusais, comme l’aurait fait n’importe qui… Mais je ne pouvais pas m’empêcher de réagir comme cela, c’était sans doute parce que j’avais connu les mêmes difficultés que lui, au fond, et que ce changement de vie m’avait aussi changé. « Mais je comprends. J’ai vécu la même chose… Pas d’ambroisie par ici, pas même le moindre petit nectar… Mais les mortels se débrouillent plutôt bien avec ce qu’ils ont. »

Il fallait parvenir à se laisser surprendre, à apprendre à apprécier… ce n’était pas évident au début, mais il y avait des découvertes à faire et ça, ce n’était possible que dans un monde comme celui-ci.

Au fur et à mesure, je n’arrivais pas à savoir si oui ou non nous étions là pour sauver une poule ou pour autre chose. Je ne savais pas non plus comment il fallait que nous gérions la situation, mais il devait bien y avoir un moyen.

« S’il y a besoin d’une échappatoire, je peux aussi bien vous emmener ailleurs en un clin d’œil. Mais je voudrais être sûr que nous ne nous trompions pas d’objectif… »
Sauver une poule… Était-ce une mission à la hauteur de mes possibilités ? Ou des siennes ? N’étions-nous pas capables de plus et de mieux ? J’étais légèrement perplexe.
« Va pour la poule, alors. »

Je ne savais pas trop comment m’y prendre pour sauver une poule. J’avais plutôt tendance à utiliser mes pouvoirs pour ce genre de choses.
« Il y a au moins deux géants dans cette bâtisse. Si vous voulez sauver la poule, il faudra être très discret. » Et puis, comme je n’avais pas d’autre idée sur le moment… « Je devrais pouvoir vous rendre invisible durant un court laps de temps. On pourrait tenter cela, qu’en dites-vous ? »

J'écoutai les paroles de Jack, ce mortel qui se tenait devant moi, cherchant des réponses dans un monde qui semblait aussi étranger pour lui que pour moi-même. Sa naïveté quant à l'ambroisie et au nectar m'arrachait un sourire amusé, réminiscence d'une époque où les simples plaisirs de la vie étaient bien différents. Je me souvenais des banquets sur l'Olympe, des mets délicats et des breuvages divins qui n'avaient d'égal que la splendeur des dieux eux-mêmes.

« Mon cher, l'ambroisie et le nectar, pour nous divinités, sont bien plus que de simples jus de fruits. Ce sont les essences mêmes de la vie éternelle, des délices réservés aux immortels. » J'observai un moment les alentours, pensant à ses mots.
« Quant à votre question, en effet, il serait aisé pour moi d'user de mes pouvoirs pour récupérer cette poule. Mais parfois, la simplicité n'est pas le chemin le plus sage. »

Je contemplais l'idée de me transformer pour cette quête, mais quelque chose en moi résonnait avec son hésitation.
« Vous avez raison, Jack. L'apparence n'est pas tout. Il y a toujours un risque, même pour un dieu, à se métamorphoser. Cela pourrait attirer des attentions indésirables. »
Je pris une profonde inspiration, sentant la brise légère caresser mon visage.

« Nous devons agir avec prudence et intelligence. Utiliser mes pouvoirs pour vous rendre invisible pourrait être une stratégie judicieuse. Mais comme vous le dites, un plan parfait est nécessaire. Nous devons envisager toutes les possibilités, prévoir chaque issue.»
Je regardai Jack, mes yeux pénétrants sondant son âme.
« Vous dites ne pas être un leader, juste un soldat. Mais sachez que même le plus humble des guerriers peut se révéler un stratège hors pair dans les moments les plus critiques. Je vous ferai confiance pour établir ce plan. Je serai votre guide et votre protecteur, mais c'est votre esprit humain qui nous mènera à la victoire. »

Je me redressai, la détermination illuminant mon visage.
« Ensemble, nous allons sauver cette poule. Ensemble, nous déjouerons les pièges de cette île mystérieuse. Et ensemble, nous trouverons un moyen de repartir d'ici. Votre instinct est un atout précieux, Jack. Écoutez-le, et laissez-moi vous assister dans cette épreuve. »

Je tendis la main vers lui, un geste symbolique d'unité et de force.
« Alors, comment allons-nous procéder ?»
Mon regard était empli d'une confiance inébranlable, celle d'un dieu prêt à affronter n'importe quel défi aux côtés d'un mortel courageux et résolu.

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Alors que Jack, cet être de mystères, parlait de lui-même comme d'un robot aux années innombrables, une lueur d'étonnement illumina mes yeux divins alors qu’il évoquait les merveilles d'un univers inconnu. Il me révéla sa nature de robot, une existence millénaire, et je ne pus m'empêcher d'être émerveillé.

« Un robot, dites-vous ? Fascinant...» murmurai-je, ma voix résonnant de la sagesse des éons. « Mille fois plus ancien que bien des créatures de cette terre, et pourtant, doté d'un esprit vif et ingénieux. C'est une rareté, même pour un dieu tel que moi. Vous êtes un témoignage de l'ingéniosité d'un monde au-delà de ma compréhension. Votre expérience en tant qu'ingénieur pourrait être la clé de notre quête..»

Je me rapprochai de lui.
« Votre essence métallique est un témoignage de la créativité sans bornes des mondes lointains. En cela, votre rôle d'ingénieur nous est précieux.»

L'idée de Jack, celle d'utiliser la poule comme monture, était pour le moins originale. J’avais chevauché de nombreuses créatures, mais une poule ? jamais jusqu’à présent.
« Une monture aviaire... » dis-je avec un sourire. « J'ai chevauché des nuées et des éclairs, mais jamais une créature telle que celle-ci. Quant aux graines, elles seront parfaites pour attirer notre monture. »

Je me baissai à ses côtés, aidant à ramasser graines et miettes.
« Une sage décision que d'attirer à nous cette poule plutôt que de nous aventurer dans l'inconnu.»

Evidemment, à l’intérieur de ce château, je pressentais la présence de nombreux pièges à déjouer. Chaque quête qui menait au bien était liée à des difficultés qui dépassait parfois l’entendement.

« Et votre… Tink, votre assistant, peut-être ? bien que son absence soit regrettable, n'oubliez pas que vous avez à vos côtés un allié de taille, un dieu qui a affronté tempêtes et époques. » Je me relevai, scrutant l'horizon. « Votre plan est ingénieux. Nous utiliserons ces graines pour guider la poule. Une fois apprivoisée, nous pourrons parcourir ces terres avec la vitesse des oiseaux.»

Je me tournai vers lui, mes yeux emplis d'une lueur bienveillante.
« Vous dites ne pas être un stratège, mais vos idées témoignent du contraire. En chaque ingénieur réside un stratège, en chaque être, un potentiel inexploré. Vous êtes la preuve que même les êtres faits de métal peuvent posséder une âme d'aventurier. »

Je pointai le ciel du doigt, le ciel lointain, duquel nous n’étions même pas à mi-chemin, posés ici sur ces nuages.
« Là-haut, peut-être trouverons-nous nos réponses, des secrets dissimulés parmi les nuages. Avec votre ingéniosité et ma puissance divine, rien ne pourra nous arrêter. »

Je me tournai vers le château, d’où une poule de taille très conséquente, grandiose dans sa simplicité, venait de surgir comme pour aller picorer quelques vers et quelques miettes dans le jardin des habitants de cette immense bâtiment.
« Commençons. Utilisons ces graines pour guider notre monture vers l'inconnu, avec prudence mais audace.»
Puis, je posai solennellement ma main sur son épaule métallique.
« Faites-moi confiance. Ensemble, nous écrirons une histoire qui traversera les âges, une aventure digne des dieux et des héros. »
Certes, nous étions loin du lion de Némée ou du sanglier d’Erymanthe, mais une poule… pourquoi pas ?
Ainsi, dans cette alliance improbable entre un dieu et un robot, une nouvelle page de l'histoire commença à s'écrire, portée par les vents du destin et la volonté de ceux qui osent défier l'ordinaire.

Je portais la main près de ma bouche et, tout doucement, en un souffle divin aussi doux que délicat, j’envoyais les graines et les miettes dans la direction de la poule, laissant ma maîtrise du vent tracer le chemin le plus direct vers nous.

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Alors que Jack, cet être d'origines lointaines et mystérieuses, exprimait sa perplexité face aux capacités de vol d'une poule, un sourire amusé se dessina sur mon visage divin.

« Dans le vaste univers, chaque créature détient ses propres mystères. Une poule, bien que terrestre, possède des ailes, et avec elles, le potentiel de s'élever, même brièvement. Comme vous, elle a un potentiel inexploré. »
Je le regardai avec bienveillance, conscient de son étonnement devant le geste simple de souffler les graines.
« Vous voyez, même les dieux trouvent joie dans les gestes les plus humbles. La grandeur réside souvent dans la simplicité. »

La curiosité de Jack sur les croyances humaines et la cohabitation des divinités m'amena à réfléchir.
« Les croyances humaines sont aussi variées que les étoiles dans le ciel. Chaque culture a ses propres dieux, ses propres légendes. Mais la vérité, c'est que nous, les dieux, sommes nombreux et divers. Chacun d'entre nous règne sur un aspect de l'existence. Je suis un parmi beaucoup, et pourtant, unique en mon essence.» Et je ne parlais même pas des peuples monothéistes et de leur dieu unique qui contenait, en son sein, les essences des dieux multiples…

Je m'approchai de lui, posant une main paternelle sur son épaule.
« Votre curiosité est un trésor. Elle est la lumière qui guide votre chemin, tout comme ma foudre illumine les cieux.»

Soudain, j'entendis les bruits de pas que Jack avait perçus. Mon regard s'intensifia, scrutant les alentours.
« Nous ne sommes pas seuls, » annonçai-je. « Il semble que notre quête attire l'attention, des amis ou des ennemis, qui sait? Restez sur vos gardes. »

Dans un mouvement fluide, je me levai, tendant la main vers le ciel. Un éclair jaillit de mes doigts, illuminant brièvement les environs, révélant les ombres qui se mouvaient dans la pénombre.
« Regardez. Les créatures de ce monde ne sont pas les seules à répondre à l'appel de notre aventure. Nous avons attiré des êtres curieux, peut-être même des êtres qui pourraient nous aider, ou qui cherchent à entraver notre chemin. » Je me tournai vers lui, mon regard plein de sagesse antique. « Vous avez dit être un ingénieur, un bâtisseur de mondes. Votre savoir sera essentiel pour comprendre ces nouveaux venus. Ensemble, nous pouvons faire face à tout défi. »
Je fis un pas en avant, déterminé.
« Maintenant, observons cette poule s'approcher des graines. C'est le début de notre voyage, un voyage qui nous mènera vers des vérités cachées et des terres inexplorées. Et concernant ce que vous cherchez… une ficelle ou un ruban, faisons confiance à votre ingéniosité.»
Je scrutai la poule qui picorait les graines, un sourire plein d'anticipation sur les lèvres.
« Peut-être que cette poule, dans sa simplicité, nous mènera vers des réponses que même un dieu comme moi cherche encore.»

Je me tournai vers les bruits de pas, prêt à faire face à tout ce qui pourrait survenir.
« Restons vigilants. Votre esprit ingénieux et mon pouvoir divin sont une combinaison redoutable. Peu importe ce qui nous attend, nous sommes prêts à l'affronter. »

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Surplombant le monde des mortels depuis les hauteurs de mon existence divine, j'observais Jack avec une curiosité renouvelée. Ses paroles, teintées d'une sagesse et d'une éternité qui rivalisaient avec celles des dieux eux-mêmes, me firent esquisser un sourire empreint d'une profonde admiration.

« Jack, votre essence traverse les âges, tel le firmament qui enveloppe notre monde. Plus vieux que cette Terre sur laquelle nous nous tenons, vous incarnez un mystère que même les plus anciens parmi nous cherchent encore à comprendre. Votre mention de Primus, le cœur créatif de votre monde, éveille en moi un écho de reconnaissance. Comme lui, je façonne, je crée, je donne vie à l'existence même. » Du moins, c’était ce que je faisais lorsque j’étais encore sur l’Olympe.

Je m'avançai, le regard brillant d'une lumière céleste, reflétant non seulement le pouvoir qui m'habitait, mais aussi une profonde empathie envers cet être d'un autre univers.

« La créativité est le souffle même de l'univers, Jack. Chaque étoile, chaque planète, chaque créature est une note dans la symphonie de l'existence. Vous, qui avez voyagé au-delà des dimensions, comprenez mieux que quiconque la beauté et la complexité de cette mélodie éternelle. »

Ses interrogations sur les croyances humaines m'amenèrent à réfléchir à la diversité des perspectives divines.

« Les religions de ce monde, tout comme les étoiles dans le ciel, sont innombrables. Elles cohabitent, s'entremêlent, et parfois, s'affrontent, dans une quête incessante de compréhension. Mais au-delà de cette diversité, il existe une vérité universelle : la recherche de sens. Vous et moi, nous sommes des éclaireurs de cette quête, des guides pour ceux qui cherchent à comprendre les mystères de l'univers. »

Je ris doucement à sa question sur les poules volantes, un son qui semblait faire vibrer l'air lui-même.

« Une poule, mon cher, peut s'envoler, mais ses vols sont courts et hésitants. Elle est, en cela, semblable à bien des êtres : dotée d'un potentiel qu'elle peine à réaliser pleinement. Mais ne sous-estimez jamais le potentiel caché, car même dans la créature la plus humble, il peut y avoir des leçons à apprendre. »

Son rire, bien que doux, portait en lui la promesse d'aventures sans fin, un écho de sa nature intrépide.

« Votre âme d'aventurier est un feu qui ne demande qu'à être attisé. Les voyages entre les dimensions, les mystères des univers entrelacés, sont autant de terrains de jeu pour un esprit aussi vif et curieux que le vôtre. Et quant à rentrer chez vous, c'est… un mystère de plus à résoudre. »

Je le suivis du regard, observant sa réaction alors qu'il scrutait les alentours, cherchant l'origine des bruits mystérieux qui nous entouraient. Mon expression se fit plus sérieuse, marquée par la gravité de la situation.

« Ces pas que nous entendons  sont le présage d'une rencontre, peut-être d'un défi à relever. Dans ce monde et au-delà, il y a toujours des forces en mouvement, certaines bienveillantes, d'autres malfaisantes. Ensemble, nous sommes préparés à affronter ce qui vient, armés de votre ingéniosité et de ma puissance divine. »

Je levai la main, la paume ouverte vers le ciel nocturne, invoquant un vent doux mais ferme, destiné à guider la poule vers les graines de manière plus efficace. C'était un petit geste, mais il symbolisait notre capacité à influencer le monde qui nous entoure, à modeler notre destinée.
« Quant à la ficelle ou au ruban, faisons confiance à l'univers pour nous fournir ce dont nous avons besoin. Parfois, les réponses viennent à ceux qui savent attendre, et observer. » Je me tournai vers Jack, mon regard empli de l'assurance des dieux. « Restons unis dans notre quête, Jack. Votre histoire, tout comme la mienne, est loin d'être terminée. Ensemble, nous explorerons les secrets de cet univers et peut-être, au-delà. La clé de notre voyage réside dans notre capacité à comprendre et à apprendre, l'un de l'autre, et de tout ce qui nous entoure. »[/b]

Dans cette ambiance chargée de mystère et d'anticipation, je savais que notre aventure ne faisait que commencer. Que ce soit face à des alliés ou à des adversaires, notre alliance serait le fondement sur lequel nous bâtirions notre chemin vers la découverte et, éventuellement, vers la compréhension ultime de nos existences entrelacées.

(c) princessecapricieuse

Dans le tissu même du conte qui nous enveloppait, je me tenais, figure imposante et sereine, face à Jack Wheel, cet énigmatique compagnon de quête dont les paroles semblaient tisser elles-mêmes une épopée à travers les âges. Son questionnement, porteur d'une gravité qui contrastait avec l'insouciance de notre environnement fantaisiste, résonna en moi, éveillant une réflexion profonde et ancestrale.

« Jack, votre interrogation porte en elle le poids des siècles, un fardeau que même les divinités contemplent avec un mélange de respect et de mélancolie. » Ma voix, telle la foudre lointaine, emplissait l'espace d'une autorité bienveillante. « Dans les annales de l'univers, le cycle de la vie et de la mort danse éternellement, entrelacé avec les destins de tous les êtres. Votre question, mon cher ami, révèle la quintessence même de notre voyage. »

Je fis une pause, laissant mes mots imprégner l'air d'une solennité presque tangible. Puis, avec une douceur inattendue dans le timbre de ma voix, je poursuivis :
« Les morts, Jack, peuvent en effet retrouver le souffle de la vie, à condition que le fil de leur destin ne soit pas définitivement tranché. Dans ce monde de magie et de mythes, où les haricots peuvent nous élever vers des royaumes inconnus, la mort n'est pas toujours une fin absolue. Si son essence demeure intacte, une personne qui vous était chère pourrait bien vous suivre de retour dans le monde des vivants, transfigurée par l'expérience de ce passage. »

Mon regard se porta vers l'horizon, là où le ciel nocturne se mêlait aux contours oniriques de notre environnement.
« Mais soyons vigilants, Jack. Les ombres que vous apercevez ne sont pas de simples illusions. Cet endroit, bien qu'enchanté, renferme des dangers aussi réels que ceux de notre monde. Les géants, bien que faits de chair, sont des adversaires redoutables, dotés d'une force qui défie l'entendement humain. »

Je levai la main, non pas pour invoquer une nouvelle manifestation de mon pouvoir, mais en un geste d'apaisement.
« Nous, cependant, ne sommes pas sans ressources. Ma force, bien que quelque peu bridée dans ce royaume de fables, reste puissante, et votre ingéniosité est un atout que nul ennemi ne saurait sous-estimer. Ensemble, nous pouvons faire face à ces titans, les convaincre de notre quête noble, ou, si le besoin s'en fait sentir, les affronter avec la ruse et le courage. »

Un sourire énigmatique effleura mes lèvres. J’avais déjà vaincu des titans par le passé, en faisant une alliance dont la réputation avait traversé les âges.
« Quant à votre question sur les autres divinités, sachez que l'Olympe regorge de figures aussi puissantes que diverses. Chacun de nous, dans sa singularité, détient une parcelle de l'immensité du cosmos. Et bien que nos chemins soient propres à chacun, l'union de nos forces pourrait bien être la clé pour dénouer les fils de ce mystère et trouver le chemin du retour. »

Je me rapprochai de Jack, réduisant la distance entre nous en signe de solidarité.
« Votre désir d'alliés dans cette entreprise est sage et prévoyant. Nous ferons appel à l'esprit de coopération qui réside en chaque créature de ce monde, y compris chez ces géants qui, malgré leur apparence intimidante, possèdent peut-être un cœur capable de comprendre et de sympathiser avec notre cause. »

Enfin, les choses semblaient claires et ma décision était prise. Nous ne nous contenterions pas de sauver cette poule… nous allions vaincre ces géants et changer la face de ce monde. Peut-être alors le chemin du retour se montrerait plus facilement. Les géants, les ombres, les mystères de ce monde ne seraient bientôt plus que des souvenirs lointains, des épreuves surmontées par la force de notre alliance.
« Une fois n’est pas coutume, je serai votre bras. Laissons votre ingéniosité nous servir de guide pour établir une stratégie digne des plus grands héros ! »

(c) princessecapricieuse