Cela fait presque deux heures que tu te tournes et retournes dans ton lit sans arriver à trouver le sommeil. Morphée t’a clairement laissé tomber. Cela fait plusieurs nuits que ton sommeil est complètement perturbé. En fait, c’est depuis ta rencontre avec Alucard et les découvertes que tu as faites ce jour-là. Entre ça et les révélations d’Hadès, tu te poses beaucoup de nouvelles questions. Tu n’en avais parlé à personne jusqu’ici. Tu n’avais pas voulu le faire avec Rose. Ta belle avait bien assez à penser avec sa blessure. Quant à Edwin, tu craignais de l’affoler et qu’il te rejette s’il le découvrait, sans y être préparé, tes nouvelles capacités et tu refusais de le perdre pour quelques raisons que ce soit. Sans savoir pourquoi tu ne supportais pas l’idée d’être séparé de lui.

Tu as tout essayé pour dormir. Courir pendant des heures avant de te coucher, tenter de t’épuiser en t’entraînant avec Duncan, tu avais même tenté les combats illégaux enchaînant les combattants les uns après les autres sans pour autant arriver à dormir sereinement en rentrant. Tu t’écroulais sous le coup de l’épuisement au petit matin pour te réveiller au milieu d’un rêve ou d’un cauchemar quelques heures plus tard. Ce soir ne faisait pas exception à la règle. Chaque imperfection du plafond de ton studio, n’avais plus de secret pour toi à force de l’observer. Rien ne servait donc de s’acharner à essayer de dormir. Il faut que tu discutes de tout cela avec quelqu’un de confiance. Tu quittes, ton lit, te rhabille et hésite à envoyer un SMS à Ben pour lui dire que tu vas passer, avant de ranger de téléphone dans la poche arrière de ton jean en te disant que vu l’heure tardive, cela serait plus facile d’aller frapper à sa porte et de voir s’il était chez lui.

Ben dors peu, un peu comme toi en ce moment, mais pour lui cela semble habituel, donc s’il est chez lui et pas parti enquêter sur tu ne sais quelle affaire, il y a de fortes chances que tu le trouves réveillé. Tu attrapes un pack de bière du frigo et remontes à pied les deux blocs qui te séparent de l’appartement de ton ami. Le quartier n’est pas des plus sûrs, mais tu n’y fais vraiment plus attention, avec ta carrure, personne n’ose venir t’agresser. Tu montes en courant les escaliers de l’immeuble avant de venir frapper à la porte

« Ben c’est moi»

Annonces tu au travers de la porte avant de t’appuyer négligemment sur le battant de la porte pour attendre qu’il vienne t’ouvrir s’il est là et lui tendre le pack de bière quand la porte s’ouvre.

« J’espère que je ne t’ai pas réveillé ? Je n’arrivais pas à dormir et je me suis dit que je serais mieux a savoureux une bière fraîche en ta compagnie.»

Tu repères tout de suite la compresse sur son bras quand il ouvre la porte. Tu ne cherches pas à savoir ce qui lui est arrivé, tu comprends le besoin de ne pas partager avec d’autres ou d’attendre le bon moment pour le faire. Ce serait demandé à ton pote de faire l’inverse de ce que toi, tu fais. Tu proposes juste ton aide s’il le désire.

«  Tu veux que je te soigne ? »


C’est toujours plus facile de le faire quand on a les deux mains libres. Tu n’agiras que s’il t’en donne l’autorisation, tu n’es pas là pour t’imposer et ne le feras jamais. Ce respect mutuel est la base de votre amitié et c’est ce qui fait que tu lui fais autant confiance et qu’il est celui vers lequel tu te tournes cette nuit pour te confier. Posé dans le canapé face à lui, tu lui tends une bière fraîche s'il en veut et en ouvre une pour boire un peu. Tu gagnes surtout un peu de temps pour rassembler tes idées et chercher par où commencer. Tu sais qu’il ne craint pas les blancs dans la conversation et qu’il ne va pas chercher à te faire parler plus vite que tu en as besoin, mais à un moment, tu vas devoir te lancer.

« Je ne dors plus très bien ces derniers jours. J’ai fait des découvertes et pour moi qui cherchais qui j’étais, ce que j’étais cela a été une vraie révélation, mais cela à soulever des tas de questions. Je n’en ai parlé à personne jusqu’ici. »



Même si ta confiance en Ben est sans faille, tu as du mal à cracher, tellement tes découvertes sont complètement dingues.

« Tu vas peut-être me prendre pour un dingue, mais je tiens à dire que je n’ai pas bu avant de venir, ni pris aucune substance interdite. »

Tu fais attention à ta forme physique, sans être comme ses sportifs que tu rencontres en salle qui ne font jamais aucun écart, tu fais attention à ton alimentation et as ce que tu bois. Et jamais, au grand jamais, tu ne prendrais quelque chose qui te ferait perdre tes repères et pourrait d’affaiblir.

«  Il y a quelques jours, j’ai été pris dans une bagarre et je me suis fait tirer dessus. En plein ventre. J’ai accusé le coup et ne me demande pas comment, mais je n’ai plus une seule trace de la blessure par balle. »

Tu soulèves ton tee-shirt pour lui montrer ton ventre sans aucune trace.

«  Et ça ce n’était que le début »

Tu restes sans rien dire, tu préfères vérifier qu’il ne va pas te jeter dehors en te disant que tu es complétement dingue et que tu devrais aller voir un psy. Ben est ton ami, mais tu as peut-être dépassé ses limites avec cette info.

Tu te doutais de sa réponse et ne t’en formalises pas. Vous vous connaissez assez bien pour cela. Tu t’installes et prends une gorgée de ta bière pour mettre de l’ordre dans tes pensées avant de lui parler de ce qui t’empêche de dormir. Cela a beau être une bonne nouvelle - qui ne rêverais pas d’être immortelle et de pouvoir se régénérer tu te dis qu’il n’y a que lui qui ne te prendras pas pour un dingue quand tu vas lui révéler tout cela. Tu souris quand il ne s’émeut pas le moins du monde à ton annonce et te demande juste plus de précision. Tu te doutais qu’il allait prendre cela avec beaucoup de stoïcisme, mais pas à ce point même si son attitude te convient parfaitement.

« La vache. C’est tellement bon de voir que tu ne prends pas pour un dingue.»

Et cela fais fait partir, d’un seul coup, toute cette pression qui t’empêcher d’avancer correctement depuis ta découverte

« Non, je ne suis pas mort et pourtant, je le devrais. Les balles de ce gars m’ont traversé le ventre. J’ai été projeté vers l’arrière et cela m’a fait un mal de chien quelques instants puis la plaie s’est mise à se refermer.»

Tu dirais bien comme par magie.

« Le gars m’a même retiré dessus en visant le cœur cette fois et je me suis quand même relevé. »

Tu te souviendras toujours de cet énorme trou qu’il t’avait fait à la place dans le torse et dont tu n’aurais jamais dû te relever.

« Ce qui fait que non seulement, je me régénère. Ce qui est déjà cool en soi, mais je pense aussi que je suis immortel. Bon, je n’ai pas testé de me faire tirer dans la tête ou dans l’entrejambe, il y a des parties de corps que je préfère préserver »

Rajoutes-tu en souriant, et même si tu te doutes que l’effet soit le même que sur le reste du corps, tu trouves que tu avais assez pris de risque comme cela face à un inconnu, qui lui, semblait s’en donner à cœur joie.

« Il y a aussi eu, cet incident dans la bibliothèque. Je ne suis pas sûr que cela est un lien, mais je préfère t’en parler. »

Tu pouvais avoir rêvé ou juste imaginer la force que tu avais déployée à ce moment-là. Cela pourrait aussi bien juste venir d’une poussée d’adrénaline. Tu avais fait quelques recherches sur un ordinateur. Cela t’avait pris des heures, tu es toujours aussi peu doué avec ces engins de malheur, mais tu fais des efforts pour essayer de les apprivoiser et ces recherches t’avaient montré des mères qui arrivaient à soulever une voiture pour déloger leur enfant coincé en dessous et en danger alors pourquoi pas toi ?

« Je suis allé rejoindre Edwin un soir à la bibliothèque, comme je le fais assez souvent et ce soir-là, il n’était pas dans son état normal, il psalmodier dans un coin et je n’arriverais pas à avoir son attention, comme si il était parti dans ses pensées, tu vois ? Enfin bref, j’ai pas mal paniqué et sous le coup de l’énervement, j’ai tapé dans les étagères d’une des bibliothèques et au lieu de faire tomber une planche ou deux, j’ai fait s'écrouler toutes les étagères. Et crois-moi, j’ai vérifié discrètement après le bâtiment est ancien et les meubles qui le composent sont en bois massif. Il a fallu une force de dingue pour faire cela. »

Tu n’oses pas dire herculéenne, mais tu le penses fortement.

« C’est un peu comme si mon corps se souvenait de moi avant mon esprit et ce qu’il me montre donnerais du sens à ce que m’a raconté cet homme qui se dit être mon oncle. »

Mais ça, c’est la suite de l’histoire et tu préfères lui laisser le temps d’en placer une au milieu de toutes ces explications.

Tu parles, tu parles, tu ne peux pas t’arrêter. Tu gardes tout cela pour toi depuis trop longtemps, et même si tu aimes Rose, Eurydice ou Edwin et que tu sais qu’ils auraient gardé ton secret si tu leur avais demandé, tu ne te voyais pas te confier à eux comme tu le fais avec Ben. Tu sais qu’il ne t’interrompra pas. À l’inverse de toi, il parle peu et ne se perd pas dans de longues litanies comme tu es en train de le faire et c’est aussi cela que tu aimes en lui. On dit que les contraires s’attirent et c’est exactement ce qui s’est passé avec ton ami. Vous avez deux manières d’être, complètement différentes, mais vous vous rejoignez sur les grands principes de la vie comme la protection de ceux qui en ont besoin.

Il ne cille pas. Il te laisse prendre ton temps. Tu sais qu’il attend patiemment que tu finisses pour te poser des questions qui l’aideront peut-être à mieux comprendre et finalement à te rassurer, car c’est aussi cela que tu es venu le voir. Pour te faire confirmer que tu n’es pas un monstre et que ce qui t’arrive n’est que la révélation, par ton corps, de qui tu étais.

« Si j’en crois mon oncle, tu as raison. Je suis ce demi-dieu cité dans les livres d’histoire. »

Et tu trouves cela vraiment classe et la fierté d’être ce héros légendaire, se lit sur ton visage.

« Ah oui, avant de te raconter cela, je dois te parler de mon oncle Hadès, tu as raison ! »

Tu prends une gorgée de bière, car toutes ces révélations t’ont donné soif.  

« Tu sais que j’ai des flashs par moments. Des scènes sans queue, ni tête qui passent en bouclent dans mon esprit et qui doivent être des rappels de mon passé. Il y a quelques semaines, j’étais dans un restaurant pour signer un contrat avec une cliente et je ne pouvais pas quitter des yeux un des clients présents à une table voisine. »

Et pour une fois, pas parce que tu le trouvais sexy ou attirant, mais il y avait en lui quelque chose qui t’attirait.

« Après avoir quitté ma cliente, je l’ai interpellé. Lui semblait me connaître. Il me révélait qu’il était mon oncle Hadès. Que je faisais partie d’une famille venant de la mythologie. Il m’a annoncé aussi que mon père Zeus, serait lui aussi sur l’île. »

Cela avait été beaucoup d’information à assimiler d’un seul coup et tu n’avais pas encore tout digérer.

« Il m’a donné beaucoup d’information pendant cet échange. Il a beaucoup insisté sur ma relation avec mon père. Ou plutôt sur ma non-relation d’après lui. Je ne sais comment dire ça, mais je trouve qu’il a beaucoup insisté là-dessus. J’en suis venu à me demander si je devais tenter de revoir mon géniteur ou pas. Et maintenant, voilà l’apparition de ces capacités. Cela fait beaucoup d’un seul coup. »

Même si tu trouves cela très cool d’avoir pu en apprendre autant sur toi et d’avoir des pouvoirs aussi badasses, comme diraient les jeunes que tu coaches.

« Tu ferais quoi toi a ma place ?»

Tu as une entière confiance en son jugement et tiens à savoir ce qu’il en pense.

« Et dis-moi. Pourquoi n’es-tu pas plus étonné que cela par mes aveux sur mon immortalité et ma régénération ? Tu as déjà rencontré des personnes qui avaient eu aussi des pouvoirs ? »

Car tu trouvais quand même étrange qu’il ne bronche pas face à de telles révélations.

Tes pouvoirs, ton oncle, les révélations qu’il t’a faites, ce qu’il t’a fait découvrir, tu avoues tout à ton ami et au fur et à mesure de la conversation tu te sens mieux. Comme si dire tout cela à voix haute et une personne de confiance te libérait d’un poids que tu portais depuis un long moment. Tu n’avais jamais osé te confier à personne, car comment dire à quelqu’un que l’on soupçonne d'être un demi-dieu sans passer pour un fou ou un vantard. Il n’y avait qu’avec lui que tu pouvais te permettre ce genre de chose. Lorsqu’il évoque les révélations de ton oncle, tu prends le temps de te remémorer ce qu’il t’a dit avant de lui répondre.

« Non rien. Il n’a fait que me parler de mon père, de son caractère. De m’expliquer comment il ne m’avait pas élevé et juste abandonné à mon sort. Rien de plus. »

Quand tu y repenses, il n’a fait qu’être négatif et insisté sur le côté sombre de ton père et tu ne sais pas quoi en penser.

« Tu as sûrement raison, Zeus ne dois pas être un homme discret, mais pour le moment, je n’ai pas trouvé comment le contacter. Tu accepterais de chercher pour moi ? Si tu as un peu de temps bien sûr. Je sais que tu es très demandé comme privé. »

Tu soupires car il a entièrement raison, tu as de plus en plus de flashes et à des moments inopinés.

« Ça a déjà commencé. Les flashes sont plus violents depuis que j’ai retrouvé mon oncle. Comme si une porte s’était ouverte et que les informations commencées à vouloir sortir, mais en force. Une fois le choc passé, les images qui en ressortent sont plus nombreuses et claires même si parfois, je ne comprends pas bien ce que je vois. Attends… Attends, tu as des pouvoirs ? Classe ? C’est quoi ? Cela vient de ta vie d’avant ? Il faut que tu me racontes ca petit cachotier. »

Tu as bien vu que des tas de gens récupèrent des capacités dans la ville et tu n’as jamais cherché à savoir pourquoi et s’ils les avaient déjà avant d’être amené ici, mais tu n’avais jamais interrogé ton ami sur son passé. Il n’en parlait pas de lui-même et tu ne voulais pas le forcer à le faire, mais là, il ouvrait une porte que tu ne pouvais pas laisser se refermer comme cela. Tu étais heureux d’en apprendre plus sur lui.

« Je ne suis pas fan de ces trucs méditatifs, mais tu es la deuxième personne qui m’en parle. Eurydice aussi pense que ce  serait une bonne idée de tenter ça ou l’hypnose. Je l’envisage de plus en plus. Il n’y a peu de personnes en qui j’ai vraiment confiance pour assurer mes arrières, tu le sais bien. Tu fais partie de ce cercle restreint, mais je ne veux pas te faire courir de danger. Qui sait ce que je pourrais faire dans un état second et avec la force que j’ai récupéré, je pourrais te blesser gravement ou plus et je ne me le pardonnerais jamais. À moins que tes capacités, te permettent de me contrôler ? »

Comme tu ne sais pas encore ce qu’il a comme pouvoir, tu ne voudrais pas lui faire prendre de risque.

« Je te remercie. Une fois que j’aurais tes informations, je demanderais à une amie d’aller voir sur les réseaux sociaux et tous ces trucs-là ce qu’elle peut trouver sur lui pour que je sache à quoi m’attendre. Elle est douée pour trouver les choses cachées en informatique tout comme toi quand tu pistes quelqu’un. »

Tu n’y connais pas grand-chose en nouvelle technologie et tu ne comprends absolument pas comme fait Lucy pour fouiller dans ces machins cryptiques, mais tu sais que s’il y a quelque chose à trouver, elle le trouvera, mais pas sans une bonne base d’information et tu n’as confiance qu’en Ben pour effectuer ce travail correctement et en profondeur. À eux deux, ils formeront une équipe parfaite. Tu t’étonnes de sa réponse concernant ses pouvoirs et la manière dont il les voit. Pour toi, la découverte de ton immortalité et de ta possibilité de régénération a certes été un choc au départ, mais en aucun cas, tu as pris cela comme une malédiction, tu avais même trouvé ça cool et t’en étais amusé. De son côté, il semble penser comme la jeune Nagini, comme si ces pouvoirs qu’il venait de récupérer allaient prendre le pas sur lui et le faire disparaître a jamais.

« Pourquoi une malédiction ? Tu m’inquiètes. Toi aussi, tu risques de disparaître au profit d’une entité qui prendra le contrôle de ton corps ? Ou tu n’aimes pas ce que tu étais avant ?»

Ton ami n’est pas très loquace et cela ne t’a jamais posé de soucis, tu es capable de parler pour deux, mais il compte énormément pour toi et tu aimerais comprendre et faire quelque chose pour lui si cela est possible. Tu ne le laisseras jamais tomber pour les bons comme pour les mauvais moments.

« Et vu ce que tu me décris, tu dois être badasse. J’ai une confiance en toi, je vais trouver un spécialiste et prendre rendez-vous. Je te filerais la date et l’heure du rendez-vous. Avec toi à mes côtés, je serais rassuré. »

Ce jour-là, tu lui demanderas de protéger coûte que coûte l’hypnothérapeute, même si tu sais qu’il en fera sa priorité, et qu’il n’hésite pas à l’amener loin de toi si tu pètes un câble, tu t’en voudrais de blesser qui que soit. Tu ne sais pas qui tu étais avant et comment tu te comporteras, c’est aussi une des raisons qui t’ont longtemps fait hésiter à passer par ce genre de solution pour retrouver ta mémoire.

« Tu as raison, je ne sais pas qui j’étais, ni comment je me comportais avant…. Avant cela. Je sais juste que Rose a pu remonter au jour de mon arrivée sur l’île et que j’avais toute ma mémoire d’après elle. Qu’est-ce qui s’est passé depuis ce jour-là, je n’en ai aucune idée, mais c’est peut-être un truc de grave. On a peut-être effacé ma mémoire pour m’empêcher de faire des choses horribles ou juste par accident. Tant que je n’en saurais pas plus, je préfère te savoir à mes côtés. Toi et tes capacités, quelles qu'elles soient. Tu as ma confiance pleine et entière pour faire ce qui sera juste.»

« Tant mieux parce que la fille à laquelle je pense n'a pas un avenir radieux devant elle. Elle se transforme en serpent sans aucun contrôle. Elle pense qu’elle disparaîtra au profit de la bête. »

Et tu ne souhaites cela à personne. Tu préfères savoir que ton BFF n’est pas dans ce cas la même si son histoire n’est pas cool. Il n’a rien demandé et s’est fait arnaquer par une déesse.

« Alors vu comme cela, je comprends que tu n’apprécies pas tes capacités et ce qu'elles t’ont fait voir et faire. Les déesses et les dieux ont souvent des idé….. »

Tu t’arrêtes en la bouche ouverte, incapable de prononcer un mot pendant quelques secondes qui te semble durer une éternité. Un de ses flashs, qui font désormais partie de ta vie, te laisse sans voix.

« La vache. Cette histoire de déesse vient de me ramener un souvenir. Dans la famille Déesse dingue, j’ai ma belle-mère. Héra. C’est elle. Oui, c’est elle qui a cherché à me tuer dès mon plus jeune âge. En revanche, je ne comprends toujours pas pourquoi mon géniteur l’a laissé faire » Rajoutes tu d’un ton rageur. «Si c’est ça être un dieu, ce n'est vraiment pas cool ni badass, comme je le pensais. Le seul point positif de cette histoire, c’est que tu pourras me retenir si je perds le contrôle.»

Tu reprends une grande respiration, car tu n’aimes pas ce que tu entends, ni ce que tu viens de retrouver comme souvenir. Cela ne fait que te conforter dans l’idée qu’il faut te méfier de Zeus. Entre les agissements de cette déesse qui a passé sa colère sur Ben, cette belle-mère meurtrière dont tu viens de te rappeler et ton oncle Hadès qui t’as laissé une mauvaise impression, ta méfiance ne fait qu’augmenter d’un nouveau cran. Tu es partie dans tes pensées négatives quand tu l’entends s’exclamer. Cela n’est pas dans son style et cela te fait rapidement revenir dans votre conversation.

« Euh non… Je ne lui en ai pas parlé. Je l’ai appris il y a peu et je t’avoue que tu es le premier à qui je le dis. Je l’ai gardé pour moi, ne sachant pas ce que je devais en penser. Si tu penses que cela peut m’aider à comprendre, tu as mon feu vert. Je peux demander à Rose de te contacter pour qu’elle te raconte en détail ce qu’elle a vu et quand ? Tu penses que cela pourrait t’être utile ? »

Tu savais que lui parler t’aiderais à mieux comprendre, à accepter ce que tu es et qui tu es et Ben venait de te prouver une fois de plus qu’il était un ami fidèle sur lequel tu pouvais compter quoi qu’il arrive. Il avait le don de te mettre devant les faits et de t’aider à remettre tes idées en place. Il avait un passé douloureux et sombre, une vision de la vie bien différente de la tienne qui lui permet de voir et de te faire comprendre tout ce qui te passait au-dessus de la tête. Cette soirée en était la preuve. Il avait su t’écouter, te conseiller et te proposer son aide dans tes recherches sans que lui demande.


« Tu as raison, je verrais bien qui il est et comment il réagira quand je le rencontrerais. Je veux juste être prêt et avoir un maximum de cartes en main avant d’y aller. J’ai besoin de me sentir prêt pour cette rencontre. »

Tu as besoin, d’un plan. D’une tactique, une stratégie. Tu ne peux pas dire pourquoi, mais tu sens que c’est important pour toi.

« Je donnerais tes coordonnées à Rose. Elle te racontera ce qu’elle a vu.»

Tu n’arrives pas à te faire à l’idée qu’elle ait voyagé dans le temps et elle sera plus à même de lui décrire ce qu’elle a vu et comment j’étais à ce moment-là.

« Ah oui, bonne idée les hôpitaux. Je n’y avais pas pensé. Je le signalerais à ma copine. Cela serait génial si elle trouvait une piste de ce côté-là. J’aimerais bien comprendre. Je déteste rester sans savoir. »
Alors autant dire que cette histoire d’amnésie te rend dingue. Tu vides ta bière avant de lui piquer une chips

«Super idée. Je te laisse choisir le film, je vais nous chercher de nouvelles bières dans ton frigo »

T’es pas partie pour dormir, alors autant en profiter pour passer un moment cool en sa compagnie. Tu attrapes de quoi boire et un paquet de crackers avant d’aller te réinstaller dans le canapé et de finir la nuit en sa compagnie devant un film ou deux.