Good team! [ft. Ben and Robin]

Une douce matinée commençait dans la forêt. Ni trop chaud, ni trop frais, le calme absolu offrait un cadre plaisant. Comme il en avait l’habitude, le garde forestier sortie juste couvert d’un t-shirt blanc et d’un pantalon, pour s’accouder à la balustrade de son petit balcon en bois. Une tasse de café chaud à la main, il dégusta savoureusement l’arôme qu’il découvrait depuis peu, avec un nuage de lait et un morceau de sucre. L’étendue d’arbre formait une longue cape de verdure qui s’étendait à perte de vue. Jusqu’où allait cette forêt ? Robin étant un peu expert, avait explorer en long et en large ce royaume sauvage et comprit rapidement que quelque chose clochait avec elle. C’était comme si elle était vivante, devinant ses pensées, l’empêchant de fuir le faisant tourner en rond ou le renvoyant là où il désirait comme chez lui, tant que ce n’était pas pour fuir l’île. Idée absurde, mais qui semblait appuyer par ce qu’il voyait.
Une légère brise fit flottée la cime des arbres et caressa la peau du forestier. Cela le ramena à la réalité. Cet endroit était bien plus grand que Sherwood, il avait donc tout un royaume plus vaste pour lui. Mais son ancienne forêt et ses habitants lui manquaient. Parfois, il avait le sentiment que celle-ci, tentait de le consoler ou bien le torturer en copiant des endroits de sa forêt natale. Sans doute une illusion provoquée par ses vagues de nostalgie.

Une alarma sonna quelques secondes. Le signal qu’il fallait se lancer au boulot. Robin termina donc sa tasse d’une traite et l’abandonna dans levier avant de finir de se changer. Il se recouvrit d’une chemise et d’une veste en cuir vertes, hommage à sa tenue légendaire. Et bien entendu, il attrapait son carquois et son arc pour les enfiler sur son dos avant de sortir. Pour cela, il posa son pied sur une marche en bois et décrochant un levier, il descendit le long d’une corde pour atterrir au pied d’un grand arbre qui soutenait et veillait sur sa maison et poste de surveillance. Il trouvait ce système plus pratique qu’un camp à même le sol où il était vulnérable à ses ennemis.

Une fois que son pied fit craquer les brindilles et les feuilles, il ajuste son paquetage et débuta sa ronde. Comme si la nature se réveillait, il entendit le bruit de différends animaux sur son passage, où chaque créature saluait le protecteur des bois. Pic-vert, renards mêmes, et d’autres oiseaux animait sa ballade. Robin ne remarqua aucun soucie ici. La forêt était en paix, il salua de son sourire charmeur les rares promeneurs qu’il croisait, juste un couple qui se baladait, et même s’ils furent étonnés de voir un arc, rendirent le beau salut au jeune homme.

Robin s’écarta à un moment des sentiers. Veiller sur les chemins officiels était une chose, mais souvent le danger qui était malin, se cachait au plus profond des bois, loin des sentiers battus. Il écarta quelques branches sur son chemin, écrasa les bras tordus des buissons pour s’enfoncer là où la forêt cherchait un peu d’intimité. Il vit un peu plus loin ce qui ressemblait à une clairière. Mais ce qui l’alerta surtout, fut ces cris et ce bruit de quelque chose tapant autre chose. Robin avait assez d’expérience pour reconnaitre la musique d’un combat, et son visage curieux, devient celui de l’inquiétude.
Il resta cacher à la lisière, derrière un arbre pour surveiller. Là, il aperçut un homme et une femme se livrant duel ici, faisant claquer leur arme contre l’autre. Il fallait comprendre que Locksley passait la plupart de son temps en forêt et s’habituait lentement à la vie moderne de ce monde. Il gardait encore cet esprit d’esprit de son siècle avec ses instincts. Ignorant donc des subtilités existant donc à notre époque, il attrapa une flèche dans son carquois, visa, respira et tira un trait et tout cela en à peine deux secondes seulement.
Il n’avait rien perdu de son adresse, s’entrainant tous les jours depuis son arrivé pour ne pas perdre la main. Des efforts encore récompenser quand le trait siffla et se planta entre les deux combattant pour les obliger à s’écarter l’un et l’autre.

Profitant de la confusion, Robin encocha une seconde flèche et se dévoila, s’approchant de tous les deux, visant tantôt l’un tantôt l’autre, usant de son ton autoritaire.

"Je vous conseille d'arrêter cela rapidement . Et de m'expliquer ce que vous faites dans ma forêt ?"

Son « attaque » eut l’effet escompter, stoppant les deux individus. La jeune semblait prendre retraite derrière l’homme qui lui, avait un regard mauvais, sombre. Robin avait visé le sol entre les deux jeunes gens, mais pour une raison qu’il ignore, son projectile s’était planté dans un arbre. Pas le temps de réfléchir sur le pourquoi du comment. En tout cas, vue la proximité des deux jeunes gens, l’idée qu’il puisse s’agir d’un règlement de compte fut facilement balayer. Mais peut-être que l’arrivé du garde forestier força chacun à oublier sa rancune pour un instant, face à un danger commun ? En tout cas, face à la frustration de l’homme, Robin ne baissa pas de suite son arme.

"Je possède bien mieux que cela croyez-moi."

Robin pouvait se prétendre de bien des choses, mais il avait, pour une fois dans ce monde, l’appuie juridique de ses dires. Sinon, on ne le laisserait pas patrouiller depuis tout ce temps dans la forêt arc à la main. Il fallait voir la mairie, quand ils virent entrer cet énergumène, armer de son arme dire chercher du travail et que garde forestier lui plairait. Ces gens n’ont fait aucune opposition à ce projet. Bien sûr, Locksley s’était demander si ces gens savaient des choses sur sa raison d’être ici, mais ils semblaient aussi paumés que lui. Mais là, nous abordions une autre histoire qui mériterait d’être conter une autre fois. Il serait plus intéressant de revenir à celle qui nous intéresse maintenant.
La situation restait tendue entre Robin et l’étrange couple. Cela pouvait éclater à tout instant, et même si l’archer était du genre diplomate, il resta sur ses gardes. Prudent, mais compréhensif. Quand il comprit de quoi s’agissait cet affrontement, c’est là qu’il commença à baisser son arc. C’était la première fois de sa mémoire, à voir quelqu’un sur cette île s’entrainer à l’épée. Dans son monde, c’était monnaie courante, mais ici si peu commun qu’il crut à un vrai combat.

"Vous attaquer n’était pas dans mon ambition. Pas de suite en tout cas. Je voulais surtout arrêter ce que je pris pour un duel en bon est du forme."

Un meurtre en forêt, cela arrivait, mais si Robin en était témoin et ne fit rien, on vous laisse imaginer les conséquences. Imaginez justement que vous vous amusiez dans la rue, faites semblant de vous battre et qu’un policier passait par là. Mais ça, on ne pouvait deviner les intentions de Robin qui avec son accoutrement, ressemblait peu à ses confrères dans la profession. C’était un choix de notre ami, et il pouvait comprendre la confusion. Voilà pourquoi, en très bonne partie rassurer, il rattraper cette formalité qui sans doute, ferait baisser la tension.

"Je suis garde forestier. Mon rôle étant de protéger cette forêt, aider les promeneurs et calmer ceux venant mettre le bazar."

Un rôle qu’il prenait toujours à cœur chaque jour. Depuis son exil, chasser par le Shérif et ses sbires, Robin vivait en forêt. Et comme il l’avait avoué à Isabella, sa dernière grande romance, il ne pouvait imaginer une autre vie, habituer à celle de la forêt et à toujours se battre. Une situation qui aurait put s’améliorer et aider Robin à une reconversion, si cette dernière n’était pas devenue folle. Mais ça, c’était encore une autre histoire. Pour l’heure il accomplissait un devoir qui lui plaisait et dont il ne comptait pas se laisser aller.

"Vous vous entrainez souvent ici ?"

Robin arpentait ces bois de nombreuses fois, reconnaissait les habitués et avait dans sa mémoire de nombreux sentiers. Mais la forêt étant comme « enchantée », elle changeait constamment, sans prévenir comme la ville, formant un piège vert. Elle semblait se jouer de tout le monde, devinant leurs intentions et les privant de toute fuite ou les tourmentant parfois. Mais elle pouvait se montrer aussi clémente, aidant à retrouver son chemin. Donc, s’il n’a jamais rencontré avant ces gens-là, ceci serait totalement plausible.

La situation n’était pas détendue on pouvait le dire. Chacun se méfiait de l’autre et avait une raison de réprimander son prochain. Robin ne s’en souciait pas vraiment. Il était là pour son travail et rien d’autre. Il faisait attention à ne pas provoquer de rixe, mais il ne cherchait pas à se faire ami avec tout le monde. Surtout que là, il crut à un véritable règlement de compte comme on en avait l’habitude de voir de par chez lui et où l’issue finissait par un abandon et quelques blessures dans de rares cas. Locksley jugea donc la réaction de chacun, vérifia si tout n’était bien qu’un malentendu ou si on cherchait à cacher les réels motifs de cette altercation. En attendant, la femme du groupe, soit mut par un respect profond des règles ou par petite tentative de vengeance, demanda un justificatif de la fonction de Robin.

"Bien entendu."

Abaissant son bras, le garde forestier attrapa un vieux portefeuille en cuir dans lequel se trouvait aussi bien sa carte et une vieille plaque accrochée démontrant bien ses fonctions. Pour ceux aimant les détails anodins, on pouvait voir Robin faire une drôle de tête comme gêner sur sa photo. Le monde moderne était encore nouveau pour lui, et les appareils photographiques une étrangeté. Il voulut bien croire en la science ayant fait naître ces machines, mais leurs flashs et leurs prouesses à copier à la perfection un visage, plus qu’un peintre ou un graveur, surprenaient encore l’archer.

L’homme expliqua venir ici souvent, Robin acquiesça sans demander plus d’information. On lui remit donc la flèche qu’il avait décocher et planter entre eux deux à travers un geste pacifique. Locksley inclina légèrement la tête "Je vous remercie." avant de la ranger dans son carquois. Effectivement, de plus près on pouvait constater qu’ils ne s’agissaient ni d’épées ou de sabres mais surtout des bâtons plus ou moins bien tailler.
Robin n’étant du genre à s’enfoncer dans une veine tentative pour sauver les apparences, et que pour lui, le plus important étant qu’il eut plus de peur que de mal, il pouvait faire un pas ou deux vers une forme de réconciliation. Son ton se fit donc moins autoritaire, un peu plus doux.

"Fausse alerte alors, tant mieux. Veuillez m’excuser, on ne sait jamais."

Robin avait vu tellement de combat dans sa vie. Tant de gens occis par le fil de l’épée. Ayant vécu la guerre, les croisades, sans parler de ses raids dans la forêt de Sherwood, le garde forestier voyait facilement la violence autour de lui, la volonté de mettre à mort l’autre. Traumatisme ? Plutôt une question d’habitude. Mais autre chose dérangeait le jeune homme, et il ne se priva pas pour en parler au duo, question de sécurité.

"Je vais donc vous laisser continuer tranquillement. Mais restez cependant sur vos gardes. On note une augmentation d’attaques dans le coin. Je préfère vous prévenir. Si vous remarquez quelque chose de louche, n’hésitez pas à le signaler."

Une nouvelle qui pouvait inquiéter, mais Robin jugea plus intelligent de prévenir du danger et de s’en préparer, que de se taire et laisser les promeneurs prendre des risques. Après, il ne fallait pas sombrer dans la psychose, néanmoins la vigilance était mère de vertu. Et si ces deux jeunes gens leur arrivaient malheur sans que Locksley ne leur est prévenu de quoi que ce soit, il serait retenu pour responsable également. Mais ce n’était pas pour son cas que l’archer s’inquiétait, mais le bien être de tous les habitants. Il tenta tout de même une petite parole de se montrer rassurant sur la fin, avant de les abandonner.

"Mais rassurez-vous, rien de bien grave. Surtout l’attaques d’animaux sauvages ou la présence de chasseurs sans permis."