(AU Phantom of the Opera) That voice which calls to me and speaks my name [Lucy & Salieri]

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That voice which calls to me and speaks my name…Ses débuts en tant que rôle principal d'Hannibal avaient été un succès. Lucy avait accueilli chaque applaudissement du public avec un sourire reconnaissant, une mine réjouie, et les salutations d'usage. Mais son esprit, lui, avait été ailleurs. Lorsqu'elle chantait, elle était imperturbable. Mais dès que la chanson prenait fin, c'était vers celui à qui elle devait tout que ses pensées se tournaient. Celui qui, chaque nuit, s'immisçait dans ses songes, dans sa loge, pour lui enseigner la musique. Pour faire de sa voix un don des cieux.

C'était à son bienfaiteur, à son Ange de la musique qu'elle songeait alors même que son ami d'enfance quittait sa loge. Elle était terrifiée à l'idée que son Ange puisse se faire les mauvaises idées quant à la présence de ce jeune homme, terrifiée à l'idée qu'il la rejette. Alors, lorsque vint le moment fatidique où il annonça sa présence, sans manquer de manifester son mécontentement, comme elle l'avait craint et pressenti, elle l'implora de se révéler à elle, enfin. Pas seulement en songes, pas seulement en tant qu'ombre incertaine, ni murmure envoûtant qui ne cessait de la hanter et d'appeler son nom. Elle voulait le voir, lui, en chair et en os.

« Viens à moi, ange obscur. »

Et son vœu fut exaucé. Elle ne vit d'abord que son reflet dans le miroir, craignant qu'il ne s'agisse d'une présence fantôme dans son dos. Mais le miroir s'écarta pour révéler cette silhouette vers laquelle elle se dirigea sans hésitation, en y songeant à peine. Comme si elle cette voix, dont il usait pour l'appeler, l'hypnotisait bel et bien…

Enveloppée par les ténèbres, enveloppée de cette présence envoûtante pour laquelle elle éprouvait ce curieux mélange d'effroi et d'admiration, et qui la lui rendait irrésistible, elle s'avança encore et encore, à travers ce labyrinthe dont il avait fait son domaine. Une part d'elle luttait, une part d'elle doutait… Mais, d'un geste délicat, d'un murmure, il la rappelait à lui, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle s'enfonce toujours plus loin dans ces ténèbres dont elle avait de moins en moins envie de réchapper. Elle ne se sentait ni piégée, ni captive, dans cet endroit. Elle se sentait… à sa place. Auprès de lui. Auprès de son guide et gardien, de cet ange de la musique qui n'avait eu de cesse, depuis qu'il s'était présenté à elle, dans l'ombre, d'affoler son imagination et de partager avec elle une même passion dévorante pour la musique.
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That voice which calls to me and speaks my name…

feat. Lucy

Elle est son Ange à la voix pure. Tout comme il était le sien. Son protecteur, son professeur de l’ombre, celui qui faisait entendre sa voix mais jamais ne dévoilait sa silhouette. Elle est une merveille, un diamant brut qu’il se plaît à façonner au gré de ses enseignements. Lucy est exceptionnelle, Lucy l’émeut à chacune de ses prestations sur scène, tandis qu’il l’observe dans le confort de sa loge réservée, en hauteur et à l’abri des regards, le visage à moitié dissimulé derrière un masque blanc comme neige. Il aime à la voir, il aime à l’écouter, elle incarne une perfection troublante, une beauté déroutante.

Il s’attendait, comme tous les soirs, à lui apprendre la musique, dissimulé à sa vue, mais ce soir-là, quelque chose a changé. Elle n’était pas seule. Il l’a entendu, ce jeune homme encombrant, qui soustrayait son Ange à sa compagnie, et même si cette dernière le congédia rapidement, Salieri eut le temps de sentir la colère gronder en son sein… Une colère que sa présence saurait peut-être apaiser… Il n’en sait rien. Ce soir est le soir, quoi qu’il en soit. Quand il demande à ce qu’il vienne à elle, il accepte, enfin, il s’offre à son regard, en même temps qu’il l’invite de son chant gracieux et hypnotique de le suivre.

De sa main gantée, il l’invite à la suivre. Il l’entraîne dans les ténèbres, dans ses ténèbres. Son royaume sous-terrain, à travers les sous-sols labyrinthiques de l’opéra. Il est temps de lui faire découvrir son antre, son sanctuaire. Est-elle prête ? Lui ressent qu’il l’est. Il a attendu beaucoup trop longtemps, il ne se sent pas capables d’attendre davantage.

« Je te présente mon antre », souffle-t-il tandis qu’il laisse aux yeux de la belle Lucy le temps de s’habituer à la pénombre. L’obscurité est brisée par des bougies accumulées autour d’une estrade dont un piano aux touches usées semble être l’élément central. « Je t’ai menée ici car ce royaume pourrait être le tien. Un temple dédié à notre musique. »

Il lui parle à une légère distance, n’osant guère la laisser l’approcher de trop près, quand bien même il brûle de caresser son visage de ses doigts tremblants. A-t-elle seulement idée des tourments qu’elle lui inspire ? Il l’admire et la désire. Il l’adore et voudrait la faire sienne, maintenant et de toute éternité. Et il fera tout ce qu’il faudra pour cela. Loin, très loin de ces entraves extérieures et dangereuses qu’il ne saurait tolérer.

« Dès l’instant où je t’ai vu, Lucy, j’ai voulu t’emmener ici. J’ai attendu que tu sois prête », ajoute-t-il avec douceur.

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That voice which calls to me and speaks my name…Les sous-sols labyrinthiques de l'opéra se découvraient à son regard, lui permettant d'exprimer silencieusement sa curiosité, ses yeux cherchant à défier les ténèbres pour déceler toujours plus de détails. Son attention fut aussitôt attirée par le piano, et par la sensation de ses doigts sur ceux de son Ange, cette sensation subtile et pourtant vertigineuse qui s'était emparée d'elle lorsqu'elle avait accepté sa main tendue pour découvrir non pas un être immatériel, mais bien au contraire fait de chair et de sang. Sa main avait été douce et chaude, malgré le gant qu'il portait. Lucy ne savait sur quel détail porter en priorité son attention, pas plus qu'elle ne savait expliquer rationnellement cette situation. Et pourtant, c'était une situation qu'elle comptait bien vivre aussi passionnément qu'il insufflait de passion dans sa musique.

- C'est ici que vous vivez ?

Une question davantage à tromper le silence qu'à réellement l'interroger. Bien sûr qu'il vivait ici. Tout portait son empreinte. Le piano aux touches usées, ces ténèbres si profondes, si froides, uniquement percées par la lueur des bougies… Elle était dans l'antre de son professeur de chant, et elle en ressentait une certaine appréhension, une certaine timidité également, qui ne valait pas, pour autant, sa fascination et la nature dévorante de sa curiosité…

Perdue dans ses pensées, elle se recentra, comme toujours, en entendant sa voix. Ce royaume qui pourrait être le sien… Un temple dédié à leur musique… Tout ceci ressemblait fort à une proposition. Et cette dernière était alléchante, délicieusement tentante, même… S'effacer, oublier le monde extérieur, oublier la lumière à la surface pour ne plus devenir qu'une voix, dédiée à la musique. Cette musique qu'il lui faisait découvrir chaque soir et par laquelle il l'envoûtait si bien qu'elle buvait chacune de ses paroles, même les moins chargées de sens.

- C'est ici que vous souhaiteriez me voir rester.

Dans cette pénombre… Dans cet endroit si froid, dissimulé au reste, dissimulé au restant de l'espèce humaine. Le constat aurait eu de quoi l'effrayer. Et il l'effrayait un peu, sans doute. Mais à cette crainte, légère, se mêlait un certain sentiment de flatterie. L'envie irrépressible de lui accorder tout ce qu'il exigeait, car elle était l'élève, car elle se dévouait corps et âme à cette passion qu'ils partageaient pour la musique.

- Suis-je réellement prête, selon vous ? l'interrogea-t-elle dans un souffle.
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That voice which calls to me and speaks my name…

feat. Lucy

« C’est mon royaume », confirme le fantôme tout en laissant à sa captive et protégée le soin de découvrir ces lieux certes ténébreux, mais en même temps chaleureux, dans le moindre détail.

Il est certain que ce n’est pas réellement ainsi que l’on choisirait de définir ce royaume, mais Salieri n’a jamais rien connu d’autre, d’aussi loin qu’il s’en souvienne. C’est sa demeure, et son art tout comme son talent se sont épanouis dans l’obscurité. La beauté peut jaillir de l’horreur, de la laideur… La plus belle des fleurs pourrait peut-être s’épanouir dans l’obscurité… C’est ce que Salieri veut pour Lucy, il veut qu’elle soit en mesure d’aimer cet endroit, puisque cet endroit fait partie de lui… Aimer cet endroit et l’aimer lui… C’est ici qu’il vit… C’est ici qu’elle pourrait vivre également… il suffirait qu’elle le décide, il suffirait qu’elle s’abandonne à un destin qui lui serait entièrement consacré.

« Cela vous plairait-il ? » demande Salieri en prenant sa main dans la sienne, laissant tout de même entre eux une distance de sécurité, afin que l’attention de la jeune femme ne se porte pas trop sur le masque qui recouvre la moitié de son visage.

Il essaie de trouver dans son regard, dans sa voix, dans son comportement, dans tout, quelque chose, n’importe quoi, un indice susceptible de l’éclairer sur la pensée de son interlocutrice. Il n’est pas tout à fait sûr de savoir identifier son sentiment, mais il veut croire que, sans être entièrement convaincue, elle est du moins, tentée, fascinée.

« Tu es prête. Tu l’es depuis longtemps, en réalité… Je voulais… j’attendais que tu me comprennes. »

Est-ce le cas ? Que pourrait-elle comprendre de lui ? Il lui en a dit si peu sur lui, en réalité… et il ne compte pas lui en dire davantage par ailleurs… Pas plus que ce qui pourra être nécessaire… Mais il s’est vu gagner sa confiance et son attention, petit à petit… Et sur ce point, il a besoin de croire qu’il ne s’est pas trompé.

« Tu n’as qu’un mot à dire… »

Elle n’a qu’un mot à dire, oui, et elle pourrait faire de lui le plus heureux des hommes. Elle n’a qu’un mot à dire et elle pourrait le briser tout aussi facilement sans lui laisser la moindre chance de répit. De répit, il n’en a quoi qu’il en soit plus depuis longtemps, pas depuis le jour où il a entendu sa voix pour la toute première fois… dès lors, il a su… Il a su que son cœur et son âme et son cœur lui seraient attachés pour toujours, quoi qu’il advienne.

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That voice which calls to me and speaks my name…Les mots de Salieri flottaient dans l'air, empreints d'une intensité qui ne pouvait être ignorée. Lucy faisait face à une décision qui pourrait potentiellement bouleverser sa vie. L'obscurité ambiante, tout comme la présence du masque de Salieri, ne parvenaient pas à étouffer l'élan émotionnel qui montait en elle. Son cœur battait plus rapidement, portant les échos de sa passion pour la musique et de l'aura envoûtante de cet homme. Cet homme qui, à lui seul, était si sublimement musical, si passionné, qu'il était impossible de ne pas se sentir délicieusement envoûtée par sa seule présence…

Les yeux fixés sur le visage partiellement dissimulé de Salieri, Lucy sentait que chaque parole, désormais, serait cruciale. Que chaque geste serait observé, interprété… Et qu'elle-même ne manquerait pas de s'attarder sur chaque détail, avec une attention presque obsessionnelle. Les ténèbres et la beauté étrange de cet endroit semblaient refléter l'ambiguïté de sa propre décision. Elle ne pouvait ignorer la connexion profonde qu'elle ressentait pour la musique, la manière dont Salieri avait éveillé en elle des émotions et des harmonies qu'elle n'aurait jamais cru possibles. Il était son mentor, son guide… et tellement plus que cela.

Elle tentait de mettre de l'ordre dans ses idées et ses sentiments. L'idée de plonger dans ce monde de ténèbres et de musique, de s'abandonner à cette passion dévorante, était à la fois effrayante et exaltante. Elle sentait l'attraction magnétique de son Ange de musique, la promesse d'une vie dédiée à l'art, à la musique, à lui. Mais en même temps, elle ne pouvait ignorer la part d'inconnu, la part d'obscurité qui accompagnait ce choix. Une obscurité qui l'attirait mais qu'elle ne parvenait pas à apprivoiser pour autant.

Finalement, elle prit une profonde inspiration, destinée à se donner le courage de prendre une décision.

« Mon Ange, mon maître… », murmura-t-elle d'une voix tremblante d'une émotion à peine contenue. « La tentation est presque irrésistible. La passion que vous avez insufflée en moi, cette musique qui éveille chaque fibre de mon être… »

Elle ne pouvait pas nier l'attraction que tout ceci exerçait sur elle. Ici, dans ce labyrinthe sombre, il aurait été simple, si simple, d'oublier le monde extérieur pour ne plus s'abandonner qu'à leur Art. Elle fit une pause, laissant ses pensées se clarifier davantage, avant de poursuivre d'une voix plus assurée :

« Mais une part de moi est effrayée. Par l'obscurité, par l'inconnu, par la possibilité que je puisse me perdre en suivant ce chemin. J'ai besoin de comprendre, de savoir ce que cela signifierait vraiment. Si je devais faire ce choix, si je devais plonger dans cette obscurité à vos côtés, que cela impliquerait-il ? Comment pourrais-je trouver mon propre équilibre entre la lumière et l'obscurité ? »

Ses yeux ne quittaient pas ceux de Salieri, cherchant des réponses dans son regard masqué. Elle avait besoin de plus de clarté, d'une compréhension plus profonde de ce que cela signifierait de rester ici avec lui, dans ce royaume de ténèbres et de musique.
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That voice which calls to me and speaks my name…

feat. Lucy

Son regard la couve d’autant de tendresse que de possessivité. Il veut entendre sa réponse, et il espère de tout cœur que cette dernière lui sera favorable, qu’elle n’entrera pas en contradiction avec tout ce qu’il souhaite par-dessus tout lui offrir, avec ce qu’il espère pour elle, pour eux. Mon ange, mon maître. Ces mots tout particuliers sont terriblement doux à son oreille, mais ils pourraient bien devenir ce qu’il aura entendu de pire, de plus inacceptable. Tout dépend de ce qui suivra. La tentation est presque irrésistible, dit-elle. Alors qu’elle n’y résiste pas, surtout pas… Il n’est pas nécessaire de résister à ce qui est finalement si bon, si vrai… ce quelque chose qui les transporte tous deux vers des cieux différents.

Non, elle ne doit pas résister, non, elle ne doit pas être effrayée. L’inconnu et l’obscurité peut peut-être faire peur… mais pas avec lui… Il doit être sa lumière. Son ange. Il doit être tout ce qui lui apportera un bonheur qu’il n’est pas capable, pour sa part, de connaître sans elle.

« Ne trouves-tu pas un équilibre suffisant, avec moi ? Ne te sens-tu pas complète à mes côtés ? » demande-t-il troublé, désemparé, la voix légèrement tremblante, alors qu’elle admet ne pas être certaine de ce que tout ceci implique, alors qu’elle reconnaît ne pas être certaine de ce que cela signifie véritablement. Il voudrait qu’elle n’ait pas à se poser tant de questions, que tout soit naturel, limpide à ses yeux, qu’elle n’ait aucun doute, rien que des certitudes, mais comment en attendre tant de la part de celle qui peut tout avoir, de celle qui serait en mesure d’obtenir bien plus que ce qu’il ne sera jamais capable de lui offrir, ce peu importe le cœur qu’il y mettra lui-même. « Je n’ai besoin que de toi, tu seras ma lumière et je serai la tienne, et l’obscurité n’aura plus l’air d’exister », suggère-t-il en se saisissant de sa main, tremblant, hésitant, comme si d’un geste pourtant si tendre, il pouvait être capable de briser ses si jolis doigts.

Il ne veut pas avoir besoin de la convaincre. Elle veut qu’elle accepte parce qu’elle admettra d’office que toute autre alternative serait absurde et sans intérêt. Elle ne peut l’y contraindre, bien sûr, mais elle le voudrait tellement, en réalité. Oui, il voudrait n’avoir gère besoin de la contraindre, car la notion même de contrainte n’existerait pas. Mais il est impossible, bien sûr, de tant en demander. Ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent, jamais.

« Ne pense pas aux ténèbres, ne pense qu’à moi. Dis-moi oui. » Il l’observe avec davantage d’intensité, à travers son masque. « Dis-moi oui ou disparais de ma vie pour toujours. »

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