Halloween - Une nuit de trop | ft. Zeus

Je n’avais pas souvent mis les pieds dans les cimetières. Ce n’était pas vraiment le genre d’endroit où je me sentais utile, moi qui avais toujours régné sur les dieux et sur les vivants… j’avais laissé les lieux plus glauques et moins peuplés d’âmes à d’autres, notamment à mon cher frère Hadès. Il se complaisait tant à se plaindre de sa situation que j’avais essayé plusieurs manières de le comprendre, sans succès. Soit parce que mon empathie a son égard était plus limitée que je ne le pensais, soit parce que mon frère, à force de râler et se plaindre, avait réussi à me lasser. C’était peut-être, à la réflexion, un mélange de ces deux possibilités, aussi…
Pourtant, depuis que cette île m’avait mis face à mon ainé dans des circonstances un peu étranges, une part de moi cherchait toujours à améliorer les choses. Entre Hadès et moi, c’était toujours aussi tendu que la corde de l’arc d’Artemis, mon frère était toujours aussi grincheux et sa jalousie à mon égard semblait suinter par tous les pores de son incarnation humaine. Cependant, nous avions eu à œuvrer ensemble pour nous tirer tous d’eux d’une sorte de piège tendu par une puissance extérieure inconnue. De mon point de vue, une telle collaboration pouvait mener à une discussion moins houleuse voire à une certaine entente, au moins partielle… mais Hadès partageait rarement mon point de vue. Peut-être d’ailleurs par pur esprit de contradiction, à vrai dire, je n’avais jamais essayé de comprendre pourquoi il prenait systématiquement le contrepied de tout ce que je pouvais dire ou suggérer.

Que faisais-je ici, alors ? Eh bien, il m’avait été donné de constater que dans cette époque, les morts bénéficiaient de plus d’égards et d’attentions que durant l’Antiquité. Les personnes actuelles ne séparaient pas le corps et l’âme comme tout le monde le faisait auparavant. Je me souvenais fort bien des paroles de Platon, ce philosophe toujours bien connu, qui affirmait que le corps n’était qu’une prison qui retenait l’âme enfermée, que l’âme, immortelle, tombait dans un corps, mortel, destiné à flétrir et périr. Seule l’âme importait alors…
Ma curiosité me poussait à chercher à comprendre. La façon dont les humains percevaient le corps aujourd’hui avait parfois quelque chose d’excessif… d’aucuns, même, parlaient de « culte des corps », à travers la publicité, la mode, le mannequinat, la chirurgie esthétique et que savais-je encore… comment pouvait-on accorder autant d’importance à quelque chose qui pouvait tomber malade ? qui était appelé à disparaître ? … Avec le recul, j’avais l’impression qu’un juste milieu semblait ô combien plus logique et plus sage. Considérer l’être humain comme un tout indissociable, envisager que le corps et l’âme n’étaient rien l’un sans l’autre… et vivre en fonction, sans débordement…

Les cultures humaines avaient des points de vue assez divers sur le sujet, mais je trouvais qu’un cimetière était un endroit idéal pour se rendre compte de ce qu’il convenait de penser de tout cela.
Un lieu calme, tranquille… un lieu aussi mort que ses habitants, en quelque sorte… je m’attendais presque à voir surgir…

« Hadès ? » Ma voix s’était faite entendre en réaction à un bruissement au niveau du sol, parce que je m’attendais à voir surgir mon frère ou l’un de ses proches… mais quand je regardais autour de moi, rien ici ne me faisait penser que mon aîné se trouvait dans les parages.

Je plissai les paupières pour scruter l’endroit d’où venait le bruit… et c’est alors que je vis l’impensable. Le genre de choses qui aurait très bien pu venir de mon cher grand frère, mais si cela avait été le cas, il m’aurait suffi d’invoquer mon statut de roi des dieux pour faire cesser cela… Or, je pressentais que ce ne serait pas le cas. Peut-être parce que cela aurait été trop simple, trop facile… Cette île m’avait déjà plusieurs fois montré que la facilité n’était pas vraiment quelque chose de très présent par ici…
Alors je fis un pas vers la chose. Cela rampait, cela produisait des sons assez écoeurants, parfois des craquements, des râles… des bruits désagréables.

« Nom de moi, mais qu’est-ce que cela ? »

Jamais je n’avais vu d’êtres humains dans un tel état. Esthétiquement, il n’y avait pas grand-chose à en dire… mais l’odeur de putréfaction qui émanait de par là me donna un léger haut-le-cœur. Je n’aimais guère les parfums de ce genre… et le fait d’être moi-même passé par le statut d’humain avait rendu mon nez assez sensible.

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La présence d’une vie était perceptible, en ce lieu de mort, mais je m’étais rendu compte que mon frère n’était pour rien dans ce qui se passait ici : je ne voyais sa marque de fabrique nulle part et il n’était pas suffisamment humble pour ne pas signer ses œuvres…

Pourtant, l’atmosphère, ici, était chargée. Haleines pestilentielles de cadavres… mais un autre parfum planait par ici, un parfum bien plus vivant et bien plus ragoûtant. Parfum de femme. Et de femme de caractère, qui plus est. Je ne pouvais pas faire autrement que remarquer ce genre de choses.
Elle ne pouvait être une simple femme humaine, en détresse, dans un cimetière peuplé de répugnants êtres rampants. J’avais envie de comprendre, mais il me semblait que l’intérêt des humains pour les cimetières n’était pas une question de fascination morbide ou de déprime mortifère… Il y avait des hommages, bien sûr, et même des prières, je pouvais les sentir… mais quand la voix s’éleva, évoquant des choses qui ne faisaient pas partie de mes habitudes… et puis, cette voix s’accompagna d’un bruit sourd, celui d’un choc en bonne et due forme…
Et elle approcha. Une voix, un corps… et le parfum remarquable. Je levais le pied droit et écrasai d’un coup le talon de l’une de mes chelsea boots sur le crâne du mort qui était là. J’aurais sans doute pu avoir un peu plus d’estime pour la qualité de mes chaussures et de celle de mon pantalon… mais j’avais un excellent teinturier.

« Il n’y a aucune armée invincible… » Mais il fallait aussi que je me rende à l’évidence : non seulement cette femme sortie de nulle part tenait des propos étranges, mais face aux immondes cadavres vivants qui sortaient de leurs tombeaux pour essayer de venir nous arracher les chairs. « Si vous êtes davantage concernée, peut-être auriez-vous besoin d’un petit coup de main ? »

Quand je l’entendais parler, j’avais envie de lui montrer que l’on pouvait se débarrasser de ces créatures et que je n’étais sans doute pas le dernier des ignares. La manière dont elle avait parlé me donnait un peu l’impression qu’elle me prenait pour tel. Mais je ne pouvais supporter la simple idée d’être mal perçu. Ma réputation, j’y tenais. Et pas qu’un peu.

« Des tombeaux Sith ? Vous êtes dans le plus humain des cimetières humains… »
Je ne savais pas ce qu’étaient les Sith, mais les prières que j’avais senties ici étaient chrétiennes, juives, musulmanes… et d’autres confessions que je ne connaissais pas plus que cela. Mais la religion Sith n’était pas du tout dans ce dont j’aurais pu entendre parler…

« Regardez-les… ils sont de plus en plus nombreux… »

Quelques morts-vivants sortirent de leurs tombes pour tenter de s’approcher et, vu comme ils rampaient, l’idée me traversa l’esprit de trouver un lieu plus en hauteur, le temps de pouvoir s’organiser.
Mon regard se posa sur le toit d’un mausolée. « Là-haut. » Je devais peut-être aider cette femme à s’y rendre. « Donnez-moi la main. »
Je pouvais nous amener là-haut ou plus haut encore en un clin d’œil. Mais je ne forçais pas les femmes à accepter mes propositions, quelles qu’elles soient. C’était du passé, ça.

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Les cimetières avaient la particularité de n’être jamais des endroits très colorés ou bruyants. En général, il y avait une sorte d’accord tacite sur l’idée que l’on ne venait dans ces lieux que vêtus sobrement et qu’il fallait respecter une forme de silence ou, à tout le moins, de calme.
Je ne sentais pas de réelle animosité de la part de la femme qui était là, mais elle était méfiante et sur le qui-vive, ce qui pouvait se comprendre, compte tenu des êtres rampants qui grouillaient un peu partout.

Des êtres aussi abjects tenteraient-ils de s’en prendre à un homme tel que moi ? Avec la récupération de mes pouvoirs, j’avais également pu retrouver une aura qui n’était pas anodine. Serais-je une cible de choix ? Je ne répondis que par un léger sourire.
« Qu'ils portent leur animosité à mon encontre plutôt qu'à votre égard, si cela peut illuminer votre journée. »
J’avais toujours tendance à vouloir faire en sorte que les humains puissent vivre mieux, en sécurité et sans manquer de rien… J’étais un dieu protecteur sur l’Olympe, et il y avait des habitudes qu’on ne pouvait changer aisément…

Tendre la main, être un soutien… C’étaient là des choses que je faisais régulièrement. Rien d’étrange, donc, dans mon geste. Quand elle accepta de me donner sa main, je la saisis et en un clin d’œil, nous nous retrouvâmes au sommet d’un mausolée du cimetière. C’est là, sur ce toit, que je lui répondis.

« Zeus. » Je me contentai de donner mon prénom, même si en temps normal j’y aurais ajouté ma carte de visite. « Je dirige une société de holding. »

C’était ainsi que je devais me définir dans ce monde. Je ne pouvais pas révéler être une divinité grecque dans un univers où on trouvait toutes sortes de personnes issues de toutes sortes de mondes.

« Et vous ? »

Je n’avais pas lâché sa main, mais je ne la regardais pas. Pour l’heure, j’avais les yeux rivés sur la progression des rampants. Selon toute apparence, j’allais devoir apprendre à neutraliser des morts-vivants.

Dans mon autre main, je concentrais mon énergie en une sorte de boule de lumière bleutée, éblouissante. Le tonnerre craqua et, plissant les paupières, je repérais une zone où poser le portail. Il suffirait ensuite de pousser les cadavres à être acculés et à devoir emprunter ce chemin-là, pour qu’ils aillent se perdre dans les limbes à tout jamais.

« Vous avez une arme ou quelque chose ? »

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Nox… Voilà un nom à consonnance latine qui me fit penser à quel point le grec et le latin avaient pu nourrir les langues actuelles. Nox, la nuit. Zeus, quand on y pensait, était un nom qui provenait de la même racine que le mot « dieu », lui-même assez proche, mine de rien du dies, diei : le jour.
Ainsi, d’une certaine façon, nous étions deux opposés. Et à plusieurs égards, qui plus est. Mortelle et immortel. Nuit et jour. Femme et homme. Jeune et mûr… A nous deux, nous formions un duo assez improbable, somme toute, un peu comme un oxymore dans un texte classique… mais sa manière de se présenter soulignait son rang et son importance au sein de cet empire que je ne connaissais pas.

« Eh bien, je suis enchanté de faire votre connaissance, Darth Nox. »

Qu’aurais-je pu dire de plus ? La situation n’était clairement pas la meilleure pour se lancer dans de grandes discussions, mais puisque nous étions tous deux aux prises avec ce contexte pour le moins désagréable, un minimum de connaissance de l’autre était de rigueur.

L’entendre pester sur l’absence de pouvoir me poussa à vouloir être un peu rassurant, bien que j’aie parfaitement conscience que mes mots ne serviraient pas à grand-chose, comme mon propre frère me l’avait démontré lors de nos retrouvailles.
« La lune rouge vous les rendra. Patience. » Je parlais en connaissance de cause, ayant moi-même vécu la situation à mon arrivée ici. « Mais vous pouvez compter sur moi pour vous aider et courir vos arrières. C’est difficile d’être humain quand on a été bien plus que cela.»

Certains vivaient la situation avec aigreur et ressentiment, d’autres en profitaient pour apprendre des choses humaines, des choses de mortels.

« J’accepte d’être votre arme pour faire retourner ces choses de là où elles viennent. Je dois reconnaître, que je n’ai jamais vu de telles créatures. »

Mettre mes pouvoirs au service d’une mortelle, ce n’était pas quelque chose que je faisais tous les jours. Mais une fois n’était pas coutume et je me disais que si nous pouvions nous en sortir tous les deux, alors je pourrais peut-être en apprendre davantage sur cet empire qu’elle avait évoqué et sur cette vie d’avant qui semblait bien différente de la mienne. Car oui, j'étais curieux, j'aimais savoir un maximum de choses sur les domaines qui m'étaient inconnus. J'avais une soif de connaissances que l'évocation de la Sphère des Savoirs Ancestraux avait aguichée.

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L'atmosphère ici n'était pas vraiment quelque chose dont j'avais l'habitude. Les morts, c'était plutôt l'affaire de mon frère, Hadès. Lui, il se serait sans doute bien plu, ici, peut-être aurait-il même trouvé la situation admirable ou simplement belle...
Moi... eh bien, je ne trouvais pas grand-chose d'admirable ou de beau dans le fait de voir des morts sortir de leurs tombes et ramper comme des vers sur le sol. Non, en fait, heureusement que cette femme était là, car elle, au moins, valait le coup d'oeil. Mais elle avait aussi un caractère qui sortait du ton, qui semblait être assez trempé et plutôt costaud.

« C'est d'accord, Darth Nox. » Ne pas la protéger, ne pas la prendre en pitié... c'était possible, mais je ne pouvais pas imaginer rester là sans rien faire. Ce n'était pas mon genre.
Cela dit, je pouvais comprendre si elle avait déjà vécu une situation où elle s'était sentie mal ou dans une position délicate, il me semblait normal qu'elle ne veuille pas revivre cela. C'était donc un peu à moi, tout de même, de lui éviter cela.
C’était comme cela que l’idée d’être son bras m’était venue. Au fond de moi, il y avait quelque chose d’assez excitant dans l’idée d’être, pour quelques instants, ce que j’avais presque envie d’appeler un « homme-objet ». Moi le bras, elle la tête. C’était une bonne manière de travailler ensemble.

Elle évoqua alors les rituels que pratiquaient ses « semblables » dans un autre monde. Une façon de créer des morts-vivants. Chose que je ne maîtrisais pas à la base, mais j’étais persuadé que ma puissance était assez forte pour parvenir à détruire ce genre de créatures. Mais ce qu’elle disait éveiller des questionnements. S’il fallait de la puissance pour tenir un tel sort aussi longtemps, alors nous avions là l’œuvre de quelqu’un d’assez fort.
Je sentis un changement dans sa voix tandis qu’elle m’expliquait les choses.
Et elle connaissait les rituels. Elle pouvait donc sans doute les briser. J’eus un hochement de tête.

« Tout est possible… c’est de l’aérokinésie. Je peux me déplacer comme je veux, tant qu’il y a de l’air.» Il y avait des avantages à être un dieu en adéquation avec des éléments comme ceux du ciel.

Son idée était plutôt bonne. J’aimais cette façon de me donner des consignes tout en expliquant les choses. Bien sûr que j’allais être rapide et précis. Rapide comme l’éclair, bien sûr, c’était logique quand on était moi.

« Bien, je foudroierais ceux qui s’approchent. Les runes doivent être tracées dans un ordre particulier ? »
Cette forme de magie m’étant inconnue, il me fallait disposer du plus possible d’informations sur le sujet. Et quand j’eus la réponse, je lui adressai un sourire avant de me mettre au travail.

Sur le Mont Olympe, j'incarnais l’un des plus puissants dieux grecs, et je siégeais majestueusement sur mon trône d'or. Mais c’était bien la première fois que je voyais des hordes de zombies, animées par un sortilège maléfique, qui terrorisaient les innocents.
J’avais décidé d'intervenir et d'aider les humains en acceptant la mission de Darth Nox, celle de réaliser un cercle parfait, au sein duquel j'apposerais des runes magiques. Grâce à mon pouvoir d'aérokinésie, je pourrais me déplacer rapidement pour accomplir cette tâche cruciale.
Je m’envolai bientôt et puis, ayant le trajet parfaitement ancré dans mon esprit, je commençais à accomplir ma tâche. Je traçai avec soin un cercle parfait, incrustant des runes magiques dans le sol, chacune renfermant une parcelle de mon pouvoir divin. Ce cercle serait la clé pour briser le sort qui avait donné vie aux zombies et ramener la paix sur Terre.

Les bras levés vers le ciel, j'invoquai la force des vents célestes, leur demandant leur puissance pour me permettre de me déplacer à une vitesse fulgurante à travers le cercle.

« Par les vents célestes, que votre énergie m'envahisse ! Accordez-moi la vitesse et le pouvoir nécessaires pour accomplir ma quête ! Que mes pas se hâtent vers la délivrance des mortels, et que les runes scellent la fin de leur errance ! »

Les vents répondirent à mon appel, m'enveloppant de leur énergie. Tel un éclair, je m'élançai à travers le cercle, ma silhouette devenant floue alors que je me déplaçais à une vitesse inimaginable. Les runes brillèrent d'une lueur éblouissante, amplifiant la magie divine de leur créateur.
À chaque pas, je rapprochais un peu plus le salut des mortels en détresse. Je traversai ce cimetière, mon pouvoir d'aérokinésie me permettant de maîtriser les éléments pour me mouvoir sans entrave. Dans ma course effrénée, j'effaçai les traces du maléfice et restaurai la paix sur mon passage. Mais soudain, une sombre présence se manifesta, une entité malveillante cherchant à s'opposer à ma tâche de libération des mortels.

« Qui ose s'opposer à ma volonté divine ? Qui défie la puissance qui est la mienne ? Viens te confronter à la colère de Zeus ! Face à mon courroux, nul ne peut se défendre ! »

Les éclairs se rassemblèrent autour de moi, étincelant comme des joyaux divins. Je me tenais prêt à faire face à l'adversité, prêt à protéger les mortels de cette nouvelle menace.

Mais avant que je puisse agir, d'autres forces obscures apparurent, se joignant à la première pour me prendre pour cible. Leur but était d'éteindre la lumière qui les aveuglait, mettant en péril ma mission et l'espoir des mortels.
Mon destin, en tant que gardien du cercle de runes, que je devais absolument terminer de tracer, s'annonçait bien plus périlleux que prévu. De multiples défis m'attendaient alors que je me dressais contre ces ennemis, déterminé à défendre le monde des vivants jusqu'à mon dernier souffle divin. Dans cette lutte sans merci, le sort des mortels reposait entre mes mains puissantes et celles de ceux qui m'épauleraient dans mon combat.

Je levais les yeux vers ma compagne d'infortune. Elle devait savoir ce dont j'allais avoir besoin... Elle qui connaissait le terrain, les créatures, les runes, les rituels...
J'envoyais un éclair sur l'un de ces affreux monstres, puis j'appelais la femme : « Je fais au plus vite ! »

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Mes pouvoirs étaient particulièrement utiles pour vaincre ces êtres nuisibles qui pullulaient dans le cimetière. Je me faisais un devoir de réaliser ma tâche de la manière la plus efficace et la plus rapide possible, afin que Darth Nox puisse se rendre compte de la facilité avec laquelle nous pouvions nous débarrasser de ces parasites.

Mais quelque chose se présenta bientôt, comme si les cadavres qui bougeaient n’étaient que le début… Quelque chose de plus sombre, de plus fort… Mes sens en alerte, je me dirigeai vers ce nouvel adversaire en faisant naître un nouvel éclair dans la paume de ma main pour m’en servir comme d’une lame.
Face à l'urgence de la situation, je contemplai la menace qui se dressait devant nous. Mes yeux, flamboyants d'un éclat divin, analysaient le danger. L’atmosphère autour de nous se chargeait d’une énergie surnaturelle, et chaque souffle que je prenais était imprégné du poids de la destinée.
« Darth Nox, crains-tu réellement cet être ? »  dis-je en élevant la voix, laissant le vent porter au loin la résonance profonde de mes mots. « Je suis Zeus, souverain de l'Olympe ! Rien ni personne ne peut égaler ma puissance, pas même toi, esprit des ombres ! »

Sans attendre la réponse de ce sombre ennemi, je levai ma main en direction de l'esprit maudit. Des éclairs puissants jaillirent de mes doigts, illuminant le ciel d'une lumière aveuglante. Le tonnerre grondait avec une intensité rare, tandis que la puissance de l'Olympe, ma puissance, se déchaînait pour faire face à cette menace.
« Esprit impur ! » m'écriai-je avec force, tandis que les éclairs foudroyaient l'entité. « Tu oses te mesurer à un dieu ? Sache que ma colère est sans égale ! »

Tandis que ma puissance s'abattait sur lui, je sentis une résistance, une force sombre cherchant à me contrer. Cela ne faisait qu'alimenter ma détermination. Dans un élan divin, je concentrai toute mon énergie et lâchai un éclair d'une intensité sans précédent en direction de l'ennemi.
« Disparais de ma vue ! » ordonnai-je.
Les éclairs se firent plus forts, plus nombreux, jusqu'à ce que l'esprit fût submergé par la lumière. La bataille faisait rage, le ciel s'embrasait, et l'avenir de ce monde était en jeu. Mais j'étais résolu : cette menace serait éradiquée, coûte que coûte.

Alors que le ciel s'obscurcissait, je sentais la tension et l'électricité se charger autour de moi. Les nuages se formèrent en un tourbillon menaçant, reflétant la gravité de l'affrontement imminent entre moi et cet esprit venu des abysses du temps. De mon être, des éclats d'énergie pure fusaient, créant une aura de puissance qui résonnait à travers la nuit.

Avec mon bras levé haut vers les cieux, je déchaînais des éclairs d'une puissance inégalée, chacun frappant avec la fureur d'un dieu contre cet esprit ténébreux. Mais, à ma surprise, cet esprit semblait s'en nourrir, absorbant leur puissance et renvoyant des tentacules d'ombre cherchant à me lier, à me drainer de ma force divine.

La terre tremblait sous la force de notre combat. Les vents hurlaient, les arbres étaient déracinés, et les zones d’eau s'élevaient en geysers tumultueux. Je sentais l'univers entier derrière moi, prêtant sa force à son roi dans cette bataille épique.

Face à ses incantations, je rugissais avec toute la fureur du ciel. La pluie se déchaînait, tentant de laver la terre de sa présence vile et indésirable. Et bien qu'il m'ait envoyé des éclairs d'énergie noire, cherchant à atteindre mon cœur divin, je tenais bon.

Dans une ultime explosion de puissance, je canalisai toute ma force et, avec une lumière éblouissante, je lançai l'éclair le plus puissant jamais créé. Il frappa l'esprit avec une telle intensité qu'il commençait à se désintégrer.

Quand la poussière retomba, je restais debout, épuisé mais indompté. L'esprit n'était plus qu'une ombre évanescente emportée par le vent. Une fois de plus, j'avais démontré la supériorité de la lumière sur les forces des ténèbres. Le monde pouvait de nouveau respirer, sachant que son protecteur veillait sur lui.

Était-ce le fait d’avoir été humain quelque temps qui me donnait cette fatigue que je n’avais jamais connue avant d’arriver sur cette île ? ou bien avais-je combattu bien plus longtemps que je ne l’aurais cru ?

Le souffle court, je portai mon regard vers le mausolée au sommet duquel Darth Nox était aux prises avec les cadavres rampants quelques instants plus tôt. Avait-elle eu raison de penser que l’esprit maléfique devait être le premier à être vaincu ? Était-ce bien son énergie sombre et néfaste qui animait ces corps censés être sans vie ?
Mes questionnements ne pouvaient obtenir une réponse de là où je me trouvais, aussi dus-je me déplacer jusqu’au pied du mausolée.
Je me permis alors d’interroger ma compagne d’aventures :

« Darth Nox ! Est-ce que tout va bien pour vous ? » Elle avait eu l’air de s’y connaître assez bien dans ce genre de situation, c’était pour cela que je lui avais prêté ma puissance pour réaliser cet enchaînement de runes qui ne signifiaient rien du tout pour moi… mais elle m’avait aussi donné l’impression d’être plus fragile que ce qu’elle aurait voulu. Mon côté protecteur était plus fort que moi, je me devais donc de venir aux nouvelles.

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Dans les ombres du mausolée, je discernais la figure de Darth Nox, son aura empreinte d'ambition et de force, mais aussi d'une incertitude palpable. Son regard, un mélange de défi et de fascination, me transperçait, comme si elle tentait de percer le mystère de mon essence divine.

« Darth Nox, tu questionnes ma nature, un mystère aussi ancien que le cosmos lui-même » commençai-je, ma voix tonnant avec la force des cieux. « Je suis le fils de Cronos, celui qui a renversé son propre père pour libérer ses frères et sœurs des entrailles du temps. Je suis le souverain de l'Olympe, le maître des cieux, celui qui commande au tonnerre et à la foudre. Mais, avant tout, je suis un gardien, un protecteur de l'ordre naturel des choses, veillant à ce que ni les hommes ni les dieux ne dévient du chemin que le destin a tracé pour eux. »

Je marchai lentement vers elle, mes pas résonnant sur le sol de pierre. Je m'arrêtai, levant les yeux vers le ciel nocturne où les étoiles scintillaient comme autant de témoins de notre conversation.
« Tu as vu ma puissance, tu as été témoin de la force qui réside dans les cieux. Tu sais qu'il existe une puissance bien au-delà de la portée des simples mortels… et, je le vois dans tes yeux, ton ambition est ardente…  »

Je me retournai vers elle, un éclair illuminant brièvement mon visage.
« Mais même les dieux ont leurs limites. Nous sommes liés par les fils du destin, tout comme les mortels. La véritable puissance ne réside pas seulement dans la domination et le contrôle, mais dans la sagesse et la compréhension de ces limites.»

Je fis une pause, contemplant son visage, cherchant à y lire sa réaction.
« Tu aspires à une puissance qui dépasse l’entendement des mortels, Darth Nox, je le vois dans tes yeux, dans ta posture, dans chacun de tes gestes… Tu désires ce pouvoir, je le sens. Tu convoites la maîtrise des cieux, une ambition que même certains dieux pourraient envier. Mais à quel prix ? »

Cette nuit, j’avais mis mes pouvoirs à son service, parce qu’elle avait une connaissance de nos ennemis que je n’avais pas et parce qu’elle maîtrisait le sujet.
« Le chemin des dieux est semé d'épreuves et de sacrifices. Ce que tu désires pourrait te mener à une grandeur inimaginable, ou te précipiter dans un gouffre de désespoir. »

Je levai les mains, l'énergie des cieux dansant entre mes doigts.
« Regarde autour de toi, Darth Nox. Cette île, ce mausolée, ces cadavres qui furent animés par une force maléfique... Tout cela n'est qu'un reflet de la lutte éternelle entre l'ordre et le chaos, entre la lumière et les ténèbres.  »

Je baissai les mains, mon regard se fixant à nouveau sur elle.
« Aspire-tu réellement à égaler les dieux, ou cherches-tu quelque chose de plus profond, de plus personnel ?»

Je fis quelques pas en arrière, laissant le silence s'installer entre nous.
« La voie de la puissance est tortueuse et pleine de dangers. Mais sache que, quelle que soit la route que tu choisiras, le ciel veillera sur toi.» Le ciel… c’était une façon de parler de moi, bien sûr. Quand je croisais une jolie femme, veiller sur elle devenait un mot d’ordre pour moi. « L'histoire des dieux est remplie de chutes tragiques, de dérives causées par l'orgueil et la soif de pouvoir. Regardez Phaéton, qui, dans sa vanité, a tenté de conduire le char du Soleil et a été consumé par sa propre arrogance. Ou encore, Narcisse, qui, captivé par sa propre image, a fini par se perdre lui-même. »

Je ne voudrais pas qu’il arrive quelque chose à cette magnifique femme. Alors mes mises en garde, aussi désuètes pussent-elles sembler, étaient une manière pour moi de lui assurer de mon soutien dans son cheminement.
Avec ces mots, je lui offris un sourire énigmatique, un sourire qui contenait la sagesse des âges et la curiosité d'un être qui avait vu naître et mourir des étoiles. Mon regard s'attarda sur elle un instant, puis je me tournai pour contempler l'horizon, laissant Darth Nox avec ses pensées, ses questions, et le poids de sa quête inlassable.

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Oh elle connaissait ce genre de discours. L’harmonie, la sagesse, la compréhension des limites et les dangers de les ignorer. La conviction que toute chose avait sa place définie, et que tout faisait partie d’un rouage bien trop grand et surtout trop précieux pour le perturber. La seule différence qu’elle sentait dans ses mots avec ce qu’elle avait entendu de la bouche de nombreux Jedi était peut-être son absence d’hostilité. Un Jedi lui aurait répété tout cela avec dédain et méfiance, avant de tirer le sabre pour affronter ce qu’ils considéraient comme le Mal. Zeus, au contraire, abordait une posture calme, digne, et pacifiste. Ironique, quand quelques instants auparavant il déversait son pouvoir sur des créatures des ombres pour les réduire en cendres.

Il semblerait aussi qu’il l’ait percée à jour.

Certes, elle n’avait rien fait pour cacher ses intentions. Son simple regard sur les éclairs qu’il a générés avait été plus qu’explicite.

Ça ne l’empêchait pas de rouler des yeux avant de reposer sa main sur sa hanche, comme si elle aussi contrôlait parfaitement cette situation.

« Tu parles d’ordre et de chaos, de lumière et de ténèbres... mais ce n’est pas ce que je vois ici. » Nox s’avançait vers le bord, observant le cimetière sous le jour nouveau, et dénué de tous morts marchant. « Qui que soit celui, ou la créature qui a lancé ce sort, il a échoué. Il a été faible, et nous avons été plus forts, c’est pour ça qu’on existe encore et que ce n’est pas son cas. Par le pouvoir, j’ai la victoire. »

Par la victoire, je brise mes chaînes.

Maintenant et pour qu’une telle chose ne recommence jamais, il lui faudra alors étudier ce qui s’était exactement passé. Comment elle avait pu arriver ici, perdre ses pouvoirs, et créer une contre-mesure. Ce n’est qu’alors qu’elle pourra considérer qu’elle serait sortie de cette expérience plus puissante.

« Je ne nie pas que j’ai été impressionnée. Je ne comprends pas ta nature. Il n’existe pas de dieu, d’où je viens : juste des sièges vides prêts à être saisis par la ruse ou la force. Des sacrifices ont été faits, d’autres les suivront, c’est une voie que je connais. Je suis Sith, Zeus. Tu me demandes si je veux égaler les tiens ou si je poursuis une quête personnelle, je te répondrai que tout est personnel. »

Et lui ne faisait pas exception. Si un être a une volonté propre, alors quelles que soient ses intentions, tout est toujours personnel.

« Je n’ai ni besoin d’exemple ni de mise en garde. »

Elle fit une brève pause avant de reprendre.

« Et je n’ai rien à te prouver non plus. »

Il se proposait encore de la protéger, il lui parlait de ces gens – dont elle ne connaissait rien – qui s’étaient brûlés dans leurs ambitions comme si elle était encore une jeune apprentie, encore ignorante des dangers du pouvoir. Comme beaucoup, il doutait d’elle.

Après aujourd’hui, elle comprenait pourquoi : elle avait été impuissante, et le savoir ne pouvait pas compenser ça. Alors... elle lui accordait le bénéfice du doute.

« Celui qui vit par l’épée périra par l’épée, et je ferai en sorte que ça n’arrive pas de sitôt. Tu vois l’ambition comme une faiblesse ou un piège, je te répondrai que c’est ma force. L’ambition nourrit ma volonté, elle m’a élevée, m’a fait vaincre tous ceux qui avaient voulu m’abaisser ou m’utiliser. »

L’ordre naturel l’aurait abandonnée à sa qualité d’esclave sans nom, elle serait déjà morte, abandonnée quelque part, sa chair dévorée par les rapaces. Un sort indigne d’elle. C’était cela le précipice du désespoir... abandonner le combat avant même de le débuter...

Nox ferma les yeux un moment avant de les rouvrir vers cet horizon nouveau, déjà flouté et brumeux.

« Néanmoins, j’ai conscience de ton aide. Ton soutien a été précieux, et je n’oublie pas ceux qui sont de mon côté... Je me souviendrai de toi, Zeus. Puisse notre prochaine rencontre se passer en de meilleures circonstances. »

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Au milieu de la nuit, sous le voile étoilé qui drapait le ciel d'une majesté sombre et infinie, je pris le temps d'absorber les paroles de Darth Nox, de les retourner dans mon esprit, tel un sculpteur contemplant le marbre brut avant d'y donner forme. Ses mots, empreints de défi et d'une assurance indomptable, résonnaient dans l'air frais de l'île désormais silencieuse, les zombies ayant été réduits à néant par notre union de circonstance. Il était évident que cette femme ne manquait ni de courage ni d'ambition, et ces qualités, je devais l'admettre, m'inspiraient un respect non feint.

« Darth Nox », prononçai-je, ma voix portant la gravité des siècles, « ton esprit est aussi vaste que l'univers dont tu es issue, et ton ambition, aussi haute que l'Olympe. Là où d'autres voient des limites, tu vois des horizons à conquérir. C'est là une qualité que je ne peux m'empêcher d'admirer. »

Je fis quelques pas vers elle, chaque mouvement imprégné de la dignité et de l'autorité qui me caractérisaient. L'air autour de nous semblait vibrer, chargé d'une énergie ancienne, un rappel de la puissance que je détenais en tant que souverain des dieux.

« Tu parles de victoire, de chaînes brisées, d'ambition et de volonté. Des concepts qui ont guidé les mortels et les immortels à travers les âges. » Je marquai une pause, laissant mes paroles s'imprégner dans le silence nocturne. « Ce que j’ai appris avec le temps, c’est que la véritable force réside dans la capacité à reconnaître et à surmonter ses propres faiblesses, à transformer l'ambition en sagesse, le pouvoir en justice. »

Je levai un bras vers le ciel, où la lune, telle une sentinelle éternelle, éclairait notre rencontre. « Vois-tu, Darth Nox, dans chaque étoile, une leçon est inscrite pour ceux qui aspirent à la grandeur. Le cosmos lui-même est un témoignage de l'équilibre entre la lumière et les ténèbres, l'ordre et le chaos. »

Je me tournai de nouveau vers elle, mes yeux plongeant dans les siens avec une intensité qui semblait défier le temps lui-même.
« Ta quête de pouvoir n'est pas vaine, et ta volonté de surmonter les épreuves est louable. Mais rappelle-toi, le chemin vers l'ascension est pavé de discernement autant que de détermination. »

Un sourire énigmatique ourla mes lèvres, révélant une facette de ma nature complexe et parfois contradictoire.
« Darth Nox, je reconnais en toi un potentiel rare, une flamme qui pourrait soit éclairer le chemin vers de nouvelles vérités, soit consumer tout sur son passage. Ta force, ton ambition, ne sont pas des faiblesses, mais des atouts que tu dois manier avec prudence et respect. »

Je me rapprochai encore, jusqu'à ce que seule une fine brise nous sépare. « Ce soir, dans l'obscurité du mausolée, face à une menace commune, nous avons partagé un moment d'unité, une alliance forgée dans le feu de l'adversité. Je t'ai offert mon aide, et tu as prouvé ta valeur. »

Je reculai, geste à la fois de respect et de clôture de notre entente. « Darth Nox, je te souhaite que ton chemin soit éclairé par la sagesse autant que par l'ambition. Que ta soif de pouvoir ne te mène pas à l'égarement, mais à la grandeur. Et sache que, même si nos chemins devaient se croiser de nouveau, je me souviendrai de ton nom, de ta force, de ta détermination.»

Avec ces mots, je lui adressai un dernier regard, une promesse non prononcée d'une reconnaissance mutuelle, avant de m'éloigner dans la nuit, laissant derrière moi le mausolée, témoin silencieux de notre rencontre, et Darth Nox, figure d'ambition et de potentiel indéniable, à ses propres réflexions. La nuit s'étendait devant moi, vaste et insondable, mais j'étais confiant. Car même dans l'obscurité la plus profonde, je savais que les étoiles guideraient toujours ceux qui, comme Darth Nox, cherchaient à illuminer leur chemin avec la lumière de leur propre grandeur.

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