Companions always help each other. feat Rory Williams

Être dans un état pareil, ce n’était pas la joie, mais il s’y habituait, un coup il était en fauteuil roulant, un coup avec des béquilles. En fait il essayait de se forcer un peu à marcher, mais généralement il était rappelé à l’ordre. Aujourd’hui il avait rendez-vous pour faire le point, sans doute quelques radios, quelques questions et un peu de rééducation. Ce ne serait peut-être pas une partie de plaisir, mais il n’avait pas le choix. Il était venu en taxi, il ne voulait pas embêter sa femme aujourd’hui, déjà qu’elle devait s’occuper beaucoup de choses en ce moment à cause de son état à lui, il se sentait quand même un peu coupable, mais si ce n’était pas sa faute. Il était arrivé dans les premiers et par un pur hasard, il se trouve que c’était Martha qui allait s’occuper de lui, ça faisait un moment qu’il ne lui avait pas parlé. Il faut dire que l’infirmier n’avait pas trop évoqué son accident, il ne voulait pas que les gens s’inquiètent et le plaigne. Il l’avait donc suivi avec ses béquilles, il arrivait quand même à bien avancer, les premiers temps ça avait été compliqué, il avait même réussi à faire un vol plané, en y pensant c’était assez drôle, mais quand même un peu douloureux.

« Salut Martha, content de te voir. » Il s’installa sur la banquette qu’elle lui avait indiqué. « Il y a quelques semaines, je me suis fait renverser en allant travailler, je te laisse deviner la suite. » Entrer dans les détails n’était pas forcément utile. « La douleur est moins présente qu’au début, je suppose que je dois remercier les cachets. » Même s’il n’en abusait pas trop, il ne tenait pas à être stone. « Il faut que je fasse un peu de rééducation et quelques tests pour voir si mon cas s’améliore, je n’en peux plus de ces béquilles. » Il avait bien le droit de se plaindre un peu, Martha était une collègue et une amie, il s’en voulait un peu de ne pas l’avoir prévenue, mais bon c’était trop tard maintenant.

« Oui, ils l’ont attrapé, quelqu’un qui avait un peu trop bu d’après ce que j’avais compris. » Se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, Rory connaissait trop bien ce genre de situation, et souvent il manquait d’y rester, voir mourir, avant de revenir à la vie par miracle. S’il racontait ce genre d’histoire à un inconnu il passerait sûrement pour un dingue. « De la codéine, je ne veux pas non plus être drogué, j’ai un peu peur que la morphine à trop grande dose ait des conséquences. » Il n’avait pas envie de finir à moitié drogué, malgré ses quelques os cassés, le repos et quelques cachets de base serait sans doute suffisant, ainsi que la rééducation. « Ne t’inquiète pas, ma femme veille à ce que je ne force pas trop, tu sais elle sait se montrer autoritaire. » Puis il l’avait promis à Amy. En tant qu’infirmier, il savait ce dont il avait besoin s’il voulait s’en remettre. Il n’avait pas non plus envie de se faire sermonner, c’était quelqu’un de responsable. « Tu sais on insiste souvent pour que les patients se reposent, on les trouve têtu, mais quand ça nous arrive, je crois qu’on n’est pas mieux. » Tant qu’on n’a pas vécu la situation, on ne sait pas.

« C’est toi la professionnelle, tu peux y aller. » Rory était en confiance avec elle, ils avaient appris à se connaître, ils étaient collègues. Martha était également plus qualifiée que lui, après tout, il était seulement infirmier, il n’était pas devenu docteur et ça lui convenait très bien. « J’espère que tu vas m’annoncer de bonnes nouvelles. » Même s’il se doutait qu’il n’était pas près d’être guéri, même si son état s’était sans doute amélioré depuis qu’il s’était fait renverser.