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Lun 6 Mar - 1:02
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Elle se ramollissait… elle le sentait. D’ordinaire, elle se savait capable de ruiner la journée de quelqu’un en quelques commentaires bien placés un bon matin, et cette blessure qu’elle causait lui faisait l’effet d’un café serré bien apprécié. C’était ce même plaisir, cette même sensation d’exister… Mais depuis peu, elle se lassait de cette sensation. Ce n’était pas bien, quoi que ce bien signifiait.
En fait, elle se rendait malade. Ce qui était un bon signe, d’après le professeur Xavier. Comme quoi le changement se faisait parfois avec ce genre d’accrocs. Est-ce que ça la rendait gentille ? Il ne fallait pas rêver. Mais est-ce qu’elle cessait d’être un cauchemar ambulant pour ses pauvres victimes comme Jane ? … peut-être. Elle se contentait maintenant de les ignorer, et en retour, on l’évitait. Un bon deal, finalement. Manon ne souhaitait pas sociabiliser avec des humains, et cela n’avait pas changé.
Ses écouteurs sur les oreilles, elle n’avait pas vraiment à se soucier de ce qui l’entourait. Le campus était bien rempli aujourd’hui, une affluence qui la rendait nerveuse et facilement irritable… Cette table sur laquelle elle s’était installée avait le mérite d’être un petit peu à l’écart, avec l’avantage d’être également à l’ombre. On avait beau n’être qu’en mars, le soleil était très mauvais pour sa peau. Son MacBook ouvert, un thé à côté d’elle, elle n’avait qu’à ignorer le reste du monde et continuer sa rédaction. Ça devrait être simple.
Sauf qu’elle eut le malheur de relever les yeux.
Alexander Claremont-Diaz…
Elle le fixa un moment, lui et son grand sourire, son gobelet Starbucks dans la main, sa jambe chevauchant déjà le banc face au sien. Le seul humain qui arrivait encore à la regarder et qu’elle tolérait dans son espace vital, allez savoir pourquoi. Il y avait quelque chose chez lui qui la rendait incapable de le détester.
Peut-être était-ce à cause de cette fois, il y a quelques semaines. Il avait dit quelque chose, ce n’était même pas adressé à Manon, mais… il l’avait fait rire. Ridicule, non ? Elle se trouvait ridicule en tout cas.
« Tu as l’air d’excellente humeur, Claremont-Diaz. » lui dit-elle simplement. Elle ignorait pourquoi ils commençaient à avoir ce genre de rencontre, ce n’était pas la première fois qu’il débarquait sans prévenir. « J’ai appris que tu avais encore eu la meilleure note de ta promotion… tout le monde en parle, sur twitter. » Évidemment, le garçon populaire, intelligent, il était l’un des sujets favoris de discussions sur les réseaux. Pour être tout à fait honnête, Manon l’enviait pour ça.
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Ven 10 Mar - 10:21
Comme à son habitude, Alexander était surbooké et courait partout, cela lui empêchait de penser, penser à ce qu'il avait perdu, ses proches, mais surtout : la personne dont il était fou amoureux, la même personne qu'il avait détesté un bon nombre d'années parce que leur première rencontre ne s'était pas bien passé. Il rêvait du prince la nuit, il l'imaginait parfois à ses côtés dans le lit, retraçant ses courbes, passant sa main dans ses cheveux blonds soyeux qu'il adorait tant, touchant du doigt cette petite ligne pincée au bord des lèvres. Il se souvenait de Henry comme si c'était hier, les moindres détails qu'il avait mémorisés encore et encore, tout cela était maintenant tellement douloureux. Il ne savait même pas s'il arriverait à le revoir un jour, mais il n'arrivait pas à laisser tomber, à se faire une raison. Tout comme il n'avait pas pu accepter les deux fois où il l'avait ghosté.
Ce matin, il s'était réveillé un peu à la bourre, s'étant endormi sur son bureau alors qu'il planchait sur un devoir comme si ça en dépendait, alors que clairement pas. Il avait toujours d'excellentes notes voir les meilleurs, mais cela ne le satisfaisait même pas, il n'avait personne à impressionner, personne à rendre fier, il était juste content à l'idée qu'il aurait largement de quoi valider ses années et qu'il pourra enfin commencer la vie active. Parfois, il se prenait à rêver qu'il gagnerait tellement bien sa vie qu'il pourrait faire construire une villa de luxe, ainsi quand il retrouvera Henry, il pourra lui offrir tout ce qu'il désire. Il s'était préparé rapidement et avait réussi à passer au Starbucks pour avoir de quoi se réveiller avant de se pointer en amphi. Mais à peine était-il installé qu'on lui adressa la parole, il se tourna alors vers Manon, ne pouvant réprimer un sourire amusé.
- Tu sais, tout le monde m'appelle Alex, tu devrais essayer.
Il ne comprenait pas pourquoi elle s'entêtait à l'appeler par son nom de famille, à part si c'était pour mettre une certaine distance entre eux, mais dans ce cas, pourquoi lui parler ? Manon était plutôt une solitaire, de ce qu'il avait pu voir, elle évitait les autres et les autres le lui rendaient bien, il n'avait jamais vraiment cherché pourquoi, il n'aimait pas trop se mêler des histoires des autres. Par contre, il ne fallait pas s'attendre à ce que lui se mette à éviter quelqu'un, il n'avait franchement pas que ça à penser et il ne voyait réellement pas l'intérêt. Il n'avait rien contre Manon, il semblait même être la seule personne qui pouvait l'approcher sans être aussitôt fusillé du regard. Il prit une longue gorgée de son Starbucks avant de commencer à sortir ses affaires alors que Manon lui indiquait qu'on parlait de lui, comme toujours.
- Ah oui ? Je vois que dans ce monde aussi, on se préoccupe trop de la vie des autres, au moins une chose qui ne change pas de mon monde.
Mais c'était quand même pas au même point, ici, il n'était plus le fils de la présidente et il ne faisait plus la couverture des magazines.
Petruccio Auditore
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Sam 11 Mar - 14:22
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« Tu sais, tout le monde m’appelle Alex, tu devrais essayer. » Manon ne put s’empêcher de faire une légère moue. L’éventualité qu’elle le fasse était… relativement faible, mais elle se voyait mal dire ouvertement : Je sais que je devrais, mais ce serait te donner trop de proximité avec moi et je ne suis pas sûre de me sentir assez en sécurité et en confiance pour l’envisager. Ce n’est pas contre toi, en réalité je t’apprécie assez pour que j’ai envie d’essayer, mais j’ai beaucoup de problèmes que je devrais sans doute régler avec un psychologue. Cependant comme il n’y a pas de psychologue mutant sur cette île, ce n’est pas quelque chose sur lequel je peux travailler pour l’instant. Alors elle se contenta d’hausser les épaules. « Il y a beaucoup d’Alex. Au moins, avec ton nom, tu es unique. » Surtout les noms composés comme ça. D’autant qu’il en semblait fier, d’ordinaire.
Comme elle s’en doutait, il s’installait avec toute l’aisance du monde, prenant bien le temps d’apprécier son Starbucks.
« Ah oui ? Je vois que dans ce monde aussi, on se préoccupe trop de la vie des autres, au moins une chose qui ne change pas de mon monde. » Elle ne saurait dire si ce n’était qu’une observation ou si ça lui pesait vraiment. Même en le fixant, elle ne pourrait pas décoder ce qu’il en pensait… C’était le don de son jumeau, pas le sien, et elle avait toujours été mauvaise à comprendre les sentiments des gens qui l’entouraient.
« Tu étais si populaire que ça dans ton monde ? » demanda-t-elle finalement, commençant à être un petit peu… intriguée. « Dans le mien, on n’appréciait pas les progénitures de présidents. Personne ne les suivait vraiment, encore moins sur les réseaux. Les gens avaient… d’autres problèmes. »
Et puis, après avoir remis son nez sur sa feuille word pendant une seconde, elle le reposa une nouvelle fois sur Alex. Elle cherchait vraiment à comprendre maintenant. Au début, elle l’avoue, l’idée de se retrouver en face d’un gars si jeune mais si proche du pouvoir américain l’avait réellement repoussée. En d’autres circonstances, il avait été un maillon crucial dans l’oppression des gens comme elle… peut-être… en réalité, qui sait ce qu’il aurait fait s’il avait été fils de présidente dans son monde à elle. Maintenant, disons que Manon s’accordait à lui donner le bénéfice du doute et c’était une grande étape pour elle.
« Les gens se relayaient vraiment tes résultats de partiel sur twitter ? Pourquoi ? »
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Mar 11 Avr - 20:28
Lorsque Manon évoqua la raison pour laquelle elle continuait de l'appeler par son nom de famille, Alex ne put s'empêcher d'afficher une mine dubitative. Il n'était pas le genre de personne qui gobait les mensonges facilement, c'est pour ça qu'il n'avait pas pu accepter sa rupture avec Henry alors qu'il était plus qu'évident que leur relation était une mauvaise idée sur tous les points et que ce serait une sage décision de se séparer. Néanmoins, Alexander n'avait pas cru qu'il ne l'aimait pas ni qu'il voulait vraiment se séparer de lui, il l'avait poussé dans ses retranchements jusqu'à ce qu'il craque. Il l'avait mis en face de ses sentiments, parce qu'au final, ils étaient deux idiots amoureux et il ne pouvait pas supporter l'idée de le laisser vivre dans le mensonge juste à cause d'une couronne.
- C'est vraiment à cause de ça ?
Alex était loin d'être idiot, enfin ça dépendait à quel sujet, mais pas pour le coup, il voyait bien que Manon voulait juste mettre de la distance entre elle et les gens. Pourquoi ? ça, il n'en savait rien. Il ne pouvait pas tout comprendre non plus, il ne lisait pas dans les pensées et il ne savait pas non plus pourquoi tout le monde semblait se prêter au jeu et l'évitait, à part s'il savait manquer une information essentielle. Pourtant, Manon n'était pas méchante et il leur arrivait de discuter comme ici, il n'avait pas franchement besoin de plus ni qu'on lui fasse part de rumeurs dont il se fichait de toute façon. Tout comme il se fichait qu'on partage ses résultats sur twitter, peut-être que fut un temps où il aurait été fier, mais là, il était comme anesthésié de ce genre de choses.
- Oui, comme une star, avec ma sœur, on avait un jeu sur le nombre d'apparitions qu'on faisait dans les magazines, c'était assez drôle.
Il imaginait qu'ailleurs, ils avaient effectivement d'autres chats à fouetter et il n'allait jeter la pierre à personne, surtout qu'il y avait effectivement plus important que sa vie à suivre et il avait un peu souffert de sa popularité, bien que c'était probablement Henry qui en avait le plus souffert. Mais comment était-il censé savoir que l'opposant politique de sa mère attendait qu'il passe à la faute ?
- Je ne sais pas exactement, pourquoi le font-ils ici ?
Petruccio Auditore
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Jeu 6 Juil - 21:15
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« C’est vraiment à cause de ça ? » Direct. Classique, venant de lui. Manon releva la tête vers Alex, jaugeant son air perplexe et confus derrière son sourire joueur. Il était bruyant et très expressif, mais il n’était pas un idiot. Loin de là. Surtout quand cela concernait les gens. « Non… » avoua-t-elle après un temps, décidant de répondre avec franchise. Elle ne voulait pas lui mentir et inventer une excuse facile…
Mais ils étaient en public, trop exposés pour que Manon vienne se confier à cœur ouvert sur ses raisons alors elle préférait en rester là.
Et Alex… changeait de sujet.
Elle aimait ça chez lui. Il pouvait débarquer comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, mais il restait délicat, et il comprenait quand il ne fallait pas insister. Il était à l’écoute, tout simplement, et il n’avait pas besoin de plus de signes pour savoir quand le sujet était sensible ou non.
Il respectait le silence. C’était important pour elle. Ça la touchait.
Un léger sourire amusé traversa son visage en l’imaginant sur tout un tas de magazines, comme un jeu, une compétition avec sa sœur et ses amis. « Hm ça doit dépendre des magazines, non ? Lesquels te mettaient à la une le plus souvent ? Vogue, Closer ou The Economist ? Portant du sur-mesure, par les plus grandes maisons de couture du monde. » Elle lui adressa alors un regard joueur, tout en posant son menton dans le creux de sa main. « Je t’envie, j’aurais voulu être sur des magazines aussi. Je pense que je suis assez belle pour ça. » Elle se redressa, et passa une mèche blanche derrière son oreille gracieusement, comme si elle voulait illustrer son propos. Oh elle savait qu’elle était belle : elle n’avait pas une routine de skincare en plusieurs étapes matin et soir pour rien ! Et elle était également importante : la protégée de Charles Xavier en personne, l’homme qui représentait la population mutante, l’un des deux guides de leurs semblables. Son influence était tant sociale que politique, dans son monde il parlait d’égal à égal avec les présidents. À ce titre, elle était presque socialement du niveau d’Alex. Presque.
Mais elle n’aura pas son portrait à la une. Elle est une mutante, elle ne ressemble pas aux canons de beauté. Elle ferait peur, au lieu de susciter l’admiration.
« Ta popularité te manque ? » demanda-t-elle un petit peu plus doucement. Lui aussi avait le droit de ne pas répondre, si la question le dérangeait. Elle ne s’en offusquerait pas.
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Jeu 27 Juil - 15:48
Il est vrai qu'Alexander pensait savoir cerner les gens, la plupart du temps, à quelques exceptions. Et bien que Manon entretienne son mystère, il n'était pas si difficile de la comprendre par certains aspects, encore fallait-il prendre le temps de lui parler, ce que la plupart des gens ne faisaient pas, quel dommage, car elle n'avait rien d'une méchante ou même d'une garce, contrairement à pas mal d'autres filles. Elle était probablement considérée comme bizarre, et peut-être pensaient-ils qu'elle était malade avec la couleur de sa peau, mais depuis qu'il lui parlait, rien ne lui était arrivé, c'était donc bien qu'il n'y avait pas à s'en faire. Parfois, Alexander était un peu insouciant, mais il n'était pas dans son éducation de mettre quelqu'un de côté, encore moins si c'est à cause de son apparence.
- Je ne sais plus très bien, mais c'étaient plutôt des magazines people et un peu de politique aussi.
Il haussa les épaules et lui sourit alors qu'il voyait son regard joueur, presque comme si elle avait rêvé toute sa vie d'être en couverture et d'avoir autant de popularité que lui. Ce qui se révéla plutôt exact dans ce qu'elle annonça par la suite, alors Alexander se pencha vers elle et remit une de ses mèches blanche derrière son oreille.
- Tu es magnifique, ce n'est pas parce que tu ne corresponds pas aux "critères de beauté" décidé par un troupeau de moutons que ça y change quelque chose.
Lui répondit-il sur le ton convaincu de l'évidence même. Manon était unique en son genre, alors oui, les gens préféraient se moquer, la garder à distance, mais la vérité, c'est qu'ils étaient jaloux, car ils ne pourraient pas lui ressembler de près ou de loin. Tant pis pour eux. S'ils en avaient peur, ça les regardait, pour sa part, il préférait l'admirer, même si elle avait sans doute du mal à croire ses paroles. Il retira finalement sa main pour boire à nouveau une gorgée de café, il se demandait parfois pourquoi Manon avait cette apparence, mais n'avait jamais eu les bons mots pour lui demander sans que ça paraisse insultant, et puis après tout, est-ce que ça le regardait vraiment ? Si Manon voulait lui en parler, elle le ferait elle-même.
- Hmm... Non. Des choses qui me manquent de mon monde, ce n'est certainement pas la popularité qui me vient à l'esprit. Ça m'a compliqué la vie, pour certaines choses. Et puis, c'est mieux d'avoir le choix dans la vie, de ne pas être ce qu'attendent les autres.
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Ven 4 Aoû - 0:33
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Manon ne réagit pas tout de suite quand elle le vit se rapprocher d’elle comme ça. C’était… un geste inattendu, soudain, d’autant qu’il vint même remettre une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle restait figée à l’observer, sa respiration presque arrêtée. Alex ne savait pas combien les contacts physiques n’étaient pas quelque chose de naturel pour elle. Elle n’avait jamais eu de famille qui puisse l’étreindre, et quand on connaissait ses pouvoirs, même ses propres semblables trouvaient judicieux de rester à distance raisonnable.
S’il savait, lui aussi garderait ses distances.
Il n’y avait rien de triste dans cette observation, c’était simplement logique et prudent. Raisonnable, même.
« Tu es magnifique. » Oh ça, elle ne s’y attendait pas. « Ce n’est pas parce que tu ne corresponds pas aux “critères de beauté” décidés par un troupeau de moutons que ça y change quelque chose. »
« C’est… pour le moins une déclaration audacieuse, » fut la première chose qu’elle parvenait à articuler.
Et puis finalement un sourire confiant se dessina au coin de ses lèvres, relevant son menton sans la moindre retenue. « Évidemment que je suis jolie. Je le sais. » Elle n’en avait jamais douté, et personne n’avait jamais osé se moquer de son apparence devant elle. À raison. Parce que Manon n’aurait aucune pitié. Elle n’était pas le genre d’ennemi qu’on aimait se faire, et elle avait déjà prouvé dans le passé ce qu’il en coûtait de se trouver sur son chemin. Peut-être était-elle aujourd’hui plus calme et plus diplomatique… mais par le passé, elle avait été intraitable. Elle avait été un scorpion. Un serpent. Une nature qu’elle n’avait pas peur de retrouver si le besoin s’en faisait sentir. « Je ne disais ça que du point de vue des humains. Je n’ai vu qu’une seule fois des mutants sur les couvertures de magazine, et c’était sur celui du Hellfire. Qui porte sur un évènement centré sur les mutants. Ce n’est pas chez Vogue que je pourrais poser un jour, ou même publier un article. »
À peine avait-elle prononcé ces mots qu’elle sentit l’amertume la gagner. Devoir se freiner à cause des barrières anti-mutantes n’était pas digne d’elle… Ce n’était pas Anna Wintour qui se serait arrêtée à ces petites formalités, si ? Et on ne devenait pas Anna Wintour en acceptant ses limites.
Non, mieux.
On ne devenait pas Emma Frost en acceptant ses limites.
« Tu parles de la popularité comme si ça te fermait des portes… Tu préfères être un anonyme ? Après avoir connu le feu des projecteurs ? C’est… une curieuse approche. »
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Ven 27 Oct - 15:11
Alexander n'avait jamais eu peur de Manon et ce n'était pas près d'arriver, il avait appris à la connaitre au-delà des apparences et il n'allait certainement pas changer d'avis juste en apprenant qu'elle avait des pouvoirs ou d'autres trucs dans ce style, ce n'était pas sa façon de faire ni sa façon de penser, il aimait les gens pour qui ils sont et il n'avait vraiment aucune raison d'avoir ne serait-ce qu'un peu peur de Manon, à dire vrai, c'était Manon qui semblait plutôt avoir peur du reste du monde. Elle avait certainement ses raisons, et elle finirait sans doute par comprendre qu'elle n'avait pas besoin de douter de lui. Il esquissa un sourire en voyant qu'elle était plutôt surprise par sa phrase.
- C'est la simple vérité.
Ce n'était pas pour lui une grande révélation, c'était juste un fait et Manon en faisait ce qu'elle voulait, ce n'était en rien une tentative de drague ou quelque chose comme ça, après tout, il avait toujours quelqu'un en tête, sinon peut-être bien qu'en d'autres circonstances, il aurait tenté sa chance... mais on ne refait pas le monde avec des et si, n'est-ce pas ? être amis étaient déjà un bon départ en soi, pas besoin de chercher la petite bête. Il espérait toujours que Henry finisse par pointer le bout de son nez, mais il commençait un peu à perdre espoir. Il rit légèrement alors qu'elle prend un peu plus confiance et indique que oui, elle est jolie. Il tique finalement quand elle parle de mutant et hausse un sourcil. Il réalise enfin qu'elle est, apparemment, une mutante. Il ne sait pas exactement à quoi ça correspond dans le monde de Manon et qu'est-ce que ça change ?
- Une seule fois, c'est déjà un début, et va savoir comment ça se passe ici. Les cartes sont redistribuées.
Il hausse les épaules, après tout même si tout le monde a l'air humain, il sait que c'est loin d'être le cas, donc au final, qui est vraiment en danger ici ? Il ne sent pas en danger bien sûr, mais il sait qu'il peut se cacher autre chose derrière toute personne qu'il rencontre et c'est une sensation un peu particulière. Tout comme le fait que personne ne sache qu'il était le fils de la présidente des États-Unis dans son monde et ce n'est pas plus mal. Il observe Manon alors qu'elle ne semble pas comprendre pourquoi les feux des projecteurs ne semblent pas lui manquer.
- Tu as déjà goûté à la popularité ?
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Mer 22 Nov - 0:41
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Une seule fois, c’est un début, disait-il avec tout son optimisme. Comme si c’était suffisant. Comme s’il y avait vraiment une notion d’égalité. Manon le toisa sévèrement du regard. Il n’y avait pas d’égalité entre humains et mutants, pas tant que les humains seront la race la plus présente sur la terre. Elle savait bien qu’elle ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir ce genre de réflexion, que les mutants n’étaient probablement pas connus dans son monde à lui… mais en réalité, ça ne l’enrageait qu’encore plus. Dans chaque monde, il y avait des humains. Elle n’avait même pas besoin de tous les connaître pour en être certaine ! Des humains, des humains partout. Mais pas de mutants. Ça, c’était spécifiquement chez elle. Même sur cette île mystérieuse, c’était comme si tout était fait pour lui montrer que ce combat reviendrait encore et encore.
« Tu es naïf, » grinça-t-elle entre ses dents, plus froide qu’elle ne l’aurait vraiment souhaité.
Il restait Alexander, malgré tout. Parmi les humains, il était le seul qu’elle tolérait.
Si seulement elle pouvait oublier qu’il était humain.
« Tu as déjà goûté à la popularité ? »
Elle haussa un sourcil, perplexe.
« Tout dépend de ce que tu entends par là. »
On ne pouvait pas avoir un visage comme le sien et vivre dans l’anonymat. Sa peau était blanche comme la neige, d’une pâleur qui n’avait rien d’humain. Il n’y avait même pas de petites pommettes roses, des veines violettes qui lui traversait les poignets. Comment le pourrait-elle ? Son sang était noir, il ne pouvait pas lui donner de joues rougies, même quand elle était gênée ou avait de la fièvre. Ses cheveux étaient de ce même blanc sans nuance. Et si cela ne suffisait pas, ses yeux étaient si noirs qu’elle avait déjà entendu qu’elle était possédée par le diable.
Une fille comme elle ne pouvait pas traverser une rue sans sentir des regards sur elle. Ce n’était tout simplement pas possible, à moindre d’être aveugle ou de venir d’un monde où ce genre d’apparence est la norme.
« D’où je viens, il suffisait d’allumer la télévision pour tomber sur un reportage effrayant sur les mutants. Il y en avait tout le temps, sur toutes les chaînes. On se demandait s’ils n’étaient pas des terroristes, s’ils méritaient la nationalité… s’ils étaient même dignes d’être considérés comme des êtres humains. On parlait des mutants comme des victimes d’une maladie, on favorisait l’avortement des femmes quand on découvrait que le fœtus était mutant, dans certains États il était même légal de tuer un mutant à vue. Et moi, je ressemble à ça. »
Elle désigna son visage, encore une fois. Être dans la rue, ou dans n’importe quel autre espace public était un danger pour elle… Ce n’était pas comme si elle n’avait jamais été attaquée de sa vie.
« Toi tu es populaire… dans le bon sens. Les gens t’aiment. Ils t’admirent, ils veulent ton attention. Et tu dis que ça te complique la vie… non vraiment, je ne comprends pas. »
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Ven 15 Mar - 17:00
Malgré tous les efforts du monde, Manon avait raison, Alexander ne la comprendrait jamais tout à fais car ils n'étaient pas passés par les mêmes choses. Même si ce qu'avait traversé Manon ressemblait au racisme ou à l'homophobie en fin de compte, c'est juste que les choses avaient évolués pour eux, mais il y a toujours des inégalités. Alex ne se faisait pas d'illusion, il savait que ce n'était pas comme si les mutants étaient traités de la même manière que les humains, même si pour lui ça ne faisait aucune différence. Seulement, il était évidemment optimiste, les humains avaient toujours peur de ce qui étaient différents mais finissaient à la longue à plus ou moins d'habituer, alors qui pouvait dire si dans quelques décennies, les mutants ne seraient pas aussi commun que les humains ? Cependant, autant il ne pouvait pas comprendre Manon, l'inverse était aussi vrai. Il haussa les épaules à sa réponse.
- Simple question de point de vue. Il faut toujours un premier pas pour que les choses changent tu sais...
S'il ne pensait pas ainsi, qu'est-ce qu'il aurait fais dans la politique ? Bon, il n'était plus trop dans ce monde et espérait rester dans l'anonymat et que plus personne ne braque de projecteur sur lui, il restait cependant à l'aise en public, il voulait juste que cette fois, sa vie privée reste privée et ne concerne que lui et l'éventuel partenaire qu'il pourrait retrouver. Manon avait-elle déjà eu un compagnon ? Elle semblait ne même pas avoir d'amis - en dehors de lui ? - alors un compagnon, difficile à dire. Il aimerait avoir les mots qu'il faut mais il n'est pas sûr de les avoir, il essaie juste de faire du mieux qu'il le peut. Il est peiné d'entendre ce que Manon lui raconte, il aurait aimé être là et la soutenir, lui montrer que tous les humains ne veulent pas sa mort. Il secoue doucement la tête.
- Tu ressembles à toi. La différence ne devrait pas être considéré ainsi, au contraire, ce devrait être une chance de ne pas ressembler au copier/coller des magazines. Ils se ressemblent tous et manquent considérablement de personnalité, toi, personne ne peut te ressembler. Alors oui, j'imagine que ça n'a pas dû être facile, surtout si les mutants étaient persécutés, et c'est bien dommage parce que vous ne méritez pas ça, mais ça ne veut pas dire que personne ne peut voir la personne que tu es vraiment.
Comme lui, en ce moment. Il eut un petit rire alors que Manon ne comprenait pas pourquoi ça l'embête qu'on l'admire, pour quelqu'un qui a été méprisé toute sa vie, c'est sûr que ça pouvait paraitre déroutent.
- Il n'y a rien chez moi qui mérite vraiment que l'on m'admire et la célébrité m'a vraiment embêté lorsque j'étais le fils de la présidente des états-unis et que j'ai couché avec le petit fils de la reine d'angleterre.
Il ne savait cependant s'il pouvait lui confier cela sans qu'elle se mette à le détester, mais il ne pouvait pas non plus éternellement marcher sur des oeufs.
Petruccio Auditore
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Alexander était optimiste, Manon n’en avait jamais douté. Avec son sourire rayonnant, ses yeux toujours ouverts sur les autres, elle pouvait voir d’ici ses espoirs d’un futur où mutants et humains vivraient en paix les uns avec les autres, laissant toutes leurs différences et hostilités derrière eux. Un futur radieux, plein de promesses et d’opportunités. Un discours que quelques mutants partageaient, notamment le professeur Xavier. Le combat de sa vie... Cependant ce n’était pas ce que pouvait voir Manon. Pas après ce qu’elle avait vécu. Pas même après ce qu’elle avait fait.
Ce qu’elle désirait, ce n’était pas la paix. C’était la justice. Et la justice n’était pas une notion pacifiste...
Seulement, elle ne désirait pas assombrir cette discussion qui, finalement, lui faisait du bien. Alexander était l’une des rares personnes à la tolérer à peu près, ce qui était déjà bien mieux que tous les autres humains et même les mutants de son âge.
« Est-ce que tu es en train de me dire que je suis plus belle que des mannequins professionnels, et mieux habillée que de hautes maisons de couture ? » elle haussa un sourcil, amusée. Oh elle appréciait le compliment, c’était certain ! Mais elle craignait qu’il soit loin de la réalité…
Rien ne l’attendait vraiment à entendre ce qui pourrait venir après. Ces confidences...
« … Pardon ? »
Elle releva les yeux vers lui, les sourcils aussi, de ce regard concerné et décousu. Et puis vint la désapprobation.
« Le petit fils de la reine d’Angleterre ? Mais… pourquoi ? »
Qu’il soit le fils de la présidente, elle avait déjà commencé à soupçonner quelque chose dans le genre – et elle l’avait digéré, quand bien même elle détestait tout ce qui se rapprochait du pouvoir des États-Unis – et qu’il ait couché avec un homme n’était pas le problème... Elle avait vécu une partie de sa vie à l’Institut Xavier : rares étaient ses pensionnaires à être hétérosexuels et cisgenres.
Par contre, que cela concerne la famille royale anglaise… Un petit frisson lui prit le dos.
« Alexander, mon cher… tu mérites tellement mieux… » lui dit-elle doucement, d’une voix désolée.
Parce qu’elle l’était. La famille royale – dans son monde du moins – était l’exemple parfait de la famille conservatrice, qui n’existait que pour apparaitre en public, qui buvait l’argent public et qui n’admettrait jamais qu’un homme puisse être avec un autre homme sous leur toit. Sans compter qu’elle était française : même sans souvenir et sans réelle culture du pays de l’autre côté de la Manche, elle avait un certain standard.
Certes, comme beaucoup de gens, Manon rêvait parfois d’un prince pour elle – ou peut-être d’une princesse – mais eux, ils étaient exclus de tous les choix qu’elle pourrait faire.
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Mer 3 Avr - 22:20
Il est vrai qu'Alexander ne savait pas vraiment de quoi il parlait et était probablement idéaliste, mais ne fallait-il justement pas une vision toute neuve extérieure à tout cela pour que les choses bougent enfin dans le bon sens ? C'est lorsque tout espoir est éteint qu'on ne peut plus rien faire. Alex n'était pas ce genre de personne, sinon sa mère n'aurait jamais pu remporter le Texas, son état qui n'avait alors jamais été remporté par son parti, et aussi l'état qui lui avait fait gagner un deuxième mandat. Bien entendu que s'il avait eu l'occasion, il aurait soutenu Manon et aurait tout fait pour lui montrer qu'il y avait encore de l'espoir. C'est un peu ce qu'il faisait à sa hauteur, dans ce monde, en l'acceptant tout simplement comme elle est.
- Je dis surtout que ça ne sert à rien de se comparer aux autres, tu as ton propre charme, et oui, aux yeux de certaines personnes, tu es belle ! Tout comme certains trouvent les mannequins moches ! Tu ne devrais vraiment pas te soucier de ça.
Il haussa les épaules, évidemment qu'il la trouvait plus belle que les femmes des magazines, et il comprenait aussi que ce n'était pas aussi facile, que la beauté était quelque chose de très apprécié dans leur monde, pratiquement un jugement de valeur, mais les gens beaux sont rarement des gens bien, c'est tout ce qu'il avait retenu. C'est peut-être pour ça aussi qu'il avait si longtemps pensé que Henry était juste un mec qui prenait les autres de haut comme tant d'autres. Heureusement, il avait eu l'occasion de découvrir d'autres facettes de sa personnalité, à l'inverse de Manon dont la réaction le fit rire.
- Oh, crois-moi, j'en suis le premier surpris... disons que nous ne sommes pas vraiment partis sur des bonnes bases... et puis, au mariage de son frère, un gâteau de 75 000$ nous est tombé dessus.
Il rit en se remémorant la scène comme si c'était hier. Il comprenait Manon et sa réaction, il aurait probablement réagi de la même façon avant que sa relation avec le prince change et que quelqu'un lui avait dit sortir avec ce coincé. Mais les choses avaient changé depuis, et si Manon connaissait ne serait-ce qu'une partie de leurs échanges d'emails, elle comprendrait elle aussi.
- Maintenant, j'attends de le retrouver.
C'était pour lui comme une évidence, il n'avait qu'Henry en tête.
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« Tu es gentil… mais ce n’est pas ce que je veux dire, » avoua-t-elle, tout en cherchant les mots qu’elle voudrait employer. Manon n’avait jamais manqué de confiance envers elle-même, c’était même plutôt le contraire. Elle avait besoin de s’assumer telle qu’elle était, car sinon elle prenait le risque de disparaître. « Ce n’est pas mon propre regard qui est important… je sais que je suis belle. » Elle haussa les épaules, faisant un geste de la main pour se désigner. Les traits de son visage, sa peau, la forme de ses yeux, son nez, même sa morphologie… elle n’était absolument pas assez humble pour se persuader que seule la beauté intérieure comptait. Non : elle était jolie, c’était évident. Elle travaillait sur son physique, elle prenait soin de sa peau et de ses cheveux, s’habillait avec goût, personne n’aurait rien à redire là-dessus. « Cependant les critères de beauté existent pour une raison, et cette raison est… disons… marketing. Si j’apparaissais sur ces magazines, ils ne seraient pas vendus. »
C’était un fait. Un fait qu’elle méprisait au plus haut point, mais qu’elle ne pouvait pas nier.
« Il n’y a pas si longtemps, quelqu’un comme toi non plus, n’aurait pas fait vendre beaucoup de magazines. Tu vois ce dont je veux parler. Et pourtant, tu es beau. »
On lui aurait préféré ces jeunes hommes blancs aux cheveux blonds, comme le prince d’Angleterre apparemment.
Et puis elle soupira, lâchant l’affaire. « Tu vas me parler d’espoir, je sais. Je ne tiens pas à avoir ce débat maintenant, si tu permets… J’ai l’impression de tourner en rond. » Du bout des doigts elle arrangea une de ses mèches de cheveux, écoutant les désastreuses circonstances du début d’histoire avec son prince. Un gâteau de $75 000, c’était indécent ! Mais la chute était insolite, Manon imaginait d’ici le scandale dans les médias…
Cependant, ce n’était pas le genre d’histoire qui pouvait l’émouvoir. Un gâteau et un scandale, ça ne faisait pas un bon début. Et depuis au moins… combien de temps ?
« Tu l’attends depuis cinq ans ? » articula-t-elle, fronçant ses sourcils de peur de comprendre. Une ombre passa sur son visage : elle connaissait bien ce sentiment d’attendre quelqu’un qui ne venait jamais, mais comment comparer cette absence avec celle de Maxime ? « Tu devrais passer à autre chose… Cinq ans, c’est trop long, » finit-elle par dire, d’une voix plus basse et moins assurée que tout à l’heure. « Je te l’ai dit, tu mérites mieux. S’il devait être là, il serait déjà présent. Excuse-moi d’avoir à te dire ça mais… il fallait que tu l’entendes de quelqu’un. »
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Dim 21 Juil - 16:57
En vérité, Alexander comprenait bien ce qu'elle essayait de dire, mais il ne voyait pas comment lui expliquer que le regard des autres n'était pas si important. Ce n'est pas parce qu'on est traité comme quelqu'un de différent qu'on l'est forcément, dans chaque être il y a un cœur qui bat, des sentiments, c'est tout ce qui devrait compter, et oui la beauté et subjective tout comme les critères vont changer d'une époque à une autre sans qu'il y ait forcément de raison à cela, qui en décide franchement ? Il avait fait beaucoup de une des magazines, mais c'était de la presse à scandale, il ne se souciait pas d'apparaitre dans des magazines de modes ou ce genre de choses, il n'en avait d'ailleurs pas envie même s'il avait déjà été dans le top des personnes les plus sexy, comme quoi, ça n'avait rien à voir.
- Tu sais, fût une époque où les personnes enrobées étaient perçues comme "belle" mais c'était juste parce qu'à l'époque, c'était synonyme de richesse. Je pense que les personnes qu'on voit dans les magazines, c'est plus des effets de "modes" que réellement de la beauté. Tu dis que c'est Marketing, oui, mais s'ils n'étaient pas si obtus, peut-être bien que les gens s'arracheraient un magazine avec toi, parce que tu es unique. Maintenant si tu choisis d'ignorer cette option, ça je ne peux rien y faire, je ne fais que te dire ma façon de penser.
Il haussa les épaules et reprit une gorgée de café avant de constater avec regret qu'il n'en avait plus. C'était la fin des haricots, et peut-être bien la fin de cette conversation, néanmoins le sujet dériva sur son petit ami, parce qu'il le considérait toujours ainsi, il avait toujours espoir de le retrouver, quoiqu'il arrive. Ils avaient traversé trop de choses pour qu'il puisse l'oublier simplement parce qu'ils étaient séparés à cause de ce changement de monde, pour une fois que ce n'était pas Henry qui l'avait fui ! Dire qu'ils avaient enfin trouvé une façon d'être ensemble et voilà qu'il y avait ça... ce n'était franchement pas juste. Et il était borné, autant que Henry, donc il avait bon espoir de le retrouver, même si pour la plupart des gens, c'était peine perdue.
- C'est gentil de te soucier de moi, Manon. Mais tu ne sais pas notre histoire, ce qu'on a vécu ensemble par la suite, et c'est... lui. Je ne saurai pas vraiment t'expliquer, ça a toujours été lui et ça le sera toujours, même en admettant que je tourne la page, personne ne sera jamais à sa hauteur et à celui de nos sentiments. Donc ne t'inquiète pas, je ne me rends pas malheureux pour autant, je fais ma vie, et je sais que je finirai par le retrouver.
Ou peut-être pas, mais il préférait penser le contraire, il n'avait de toute façon aucune intention de mettre le prince de son cœur derrière lui, c'est pour ça qu'il portait toujours sa chevalière d'ailleurs. Manon ne connaissait qu'une toute petite partie de l'histoire, il ne s'attendait pas à ce qu'elle comprenne, mais en tout cas, elle fera bien avec. À moins évidemment qu'elle voulait tenter sa chance ? Dans d'autres circonstances, Alex n'aurait pas été contre.
- Et sinon, tu faisais quoi avant que je vienne t'embêter ?
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