Il fut un temps où je pouvais voguer librement sur les mers avec un objectif bien défini. Celui de m'occuper de la malédiction de mon père pour le ramener à nos côtés. Et comme le Turner que je suis, ça a été difficile de me faire lâcher prise. À tel point qu'à l'aide de Carina, nous y sommes parvenu. Mais désormais, je suis coincé, comme elle, dans cette gigantesque ville. Sur une île encore impossible à quitter pour une raison qui m'échappe. Et quatre ans, loin de ses proches dans ces circonstances là.. j'ai vécu nombre de choses mais je ne me suis jamais aussi senti perdu. C'est au bout du désespoir de les retrouver que je suis tombé nez à nez avec ma mère. Beaucoup de choses se sont passées pour elle comme pour moi. Nous nous sommes quittés à des moments de nos vies différents pour une raison que j'ignore. Elle est beaucoup plus jeune et en ce qui me concerne, je suis plus vieux qu'attendu.
L'île est impossible à quitter et pourtant pas si grande qu'elle n'y paraît. Il faut dire que le tour est vite-fait. Du moins, c'est ce que je pensais lorsque je suis tombé sur une boutique que je n'avais jamais croisé auparavant. Des épées de toutes les époques y sont représentées et la nostalgie m'envahit. Car d'après les récits de ma mère, cette dernière n'avait jamais croisé aussi bon épéiste que mon père. Et pourtant, ils avaient eu l'occasion d'en rencontrer un bon nombre. J'étais en capacité aujourd'hui d'attester de tout ça. Alors j'hésite pas beaucoup plus et me décide à rentrer. Je suis assez impressionné par le style de toutes les épées. Elles ont beau être différentes, le coup de main laisse une signature qui ne peut appartenir qu'à une seule et même personne. Ça doit se démarquer sur le marché. Du moins j'imagine, je ne suis pas aussi impliqué et passionné que mon père dans ce domaine. Mon intuition refait surface et un étrange sentiment parcours ma colonne vertébrale. Je relève la tête vers le gérant de l'atelier qui finit par faire son apparition et je reste bouche bée. À vrai dire j'essaie d'articuler quelques mots mais seules des syllabes à peine perceptibles veulent bien se glisser au milieu du brouillon qui se forme dans ma tête. Je reconnais immédiatement William Turner, mon père. Il n'a pas changé d'un pouce, comme ma mère. Je sais que rien n'est impossible. Je l'ai vu, en le sauvant et en discutant avec sa femme, sur cette plage. Elle ne s'attendait pas à me retrouver si vieux. La pensée que lui non plus ne parvienne pas à me reconnaître traverse mon esprit. Je m'interroge alors que nos regards se croisent et je fais un signe de tête en guise de bonjour. Et si je ne lance pas la conversation, alors il n'y a aucune chance qu'il avoue me reconnaître ou non. Dans le doute, je ne souhaite pas tout remuer brutalement comme avec ma mère.
-Elles sont toutes de bonne qualité, ces épées. Il n'y a qu'un maître forgeron capable de tout ça.
Je lui adresse avec un sourire qui se veut paraître moins affectueux qu'il n'en a l'air. Ma mère a supporté le choc, je sais qu'il en est capable aussi mais ses derniers souvenirs remontent à la fois où il est devenu le capitaine du Hollandais Volant. Et d'après les dires de ma mère, il ne m'avait pas encore rencontré. Alors j'imagine seulement le choc de rencontrer un fils de vingt-cinq ans sans même avoir le temps de réaliser qu'on en a un.
Les journées à l'atelier se ressemblent et en même temps, elles sont si différentes. Aussi, il n'a pas le temps de s'ennuyer. Will a toujours aimé son métier et se montre particulièrement méticuleux dans la finition de ses épées. Au début, lorsqu'il a ouvert son atelier, il craignait d'avoir perdu la main après plus de 10 ans d'arrêt. Fort heureusement, il n'en a rien été. Il est toujours aussi naturellement doué et c'est comme ça que son petit business s'est lancé. Après tout, il n'y a pas un second atelier comme le sien dans le coin et aussi étonnant que cela puisse paraître, la demande est plutôt haute. Travailler à son atelier lui permet d'autant plus de ne pas ressasser le passé, en particulier à sa malédiction. S'il en est libéré depuis qu'il vit dans cet étrange monde, Will craint cependant du jour au lendemain qu'elle lui retombe dessus. Cela serait si cruel pourtant, maintenant qu'il a retrouvé une vie d'être humain normal et qu'il a également eu le bonheur de retrouver Elizabeth. Sa joie est d'autant plus forte que cette dernière lui a appris qu'ils ont un fils, Henry. Si Will ne l'a jamais connu, il n'en éprouve pas moins pour autant une grande joie. En revanche, il n'a jamais ressenti son absence, étant donné qu'il a vécu en ignorant son existence jusqu'ici.
Ce jour-là, l'ancien pirate travaille à son atelier. Il est en pleine confection d'une nouvelle épée. Il espère la réussir aussi bien que celle qu'il a autrefois conçu pour le Commodore Norringhton. Quand il y repense, Will a l'impression que cela appartenait à une autre vie, tant ça lui paraît loin. À cette époque, il ignorait encore tout de son héritage de pirate, et lui, se contentait de fabriquer les armes pour son patron, le vieil ivrogne Brown. Parfois, il songe à engager un assistant pour le seconder dans sa tâche et l'aider dans son travail. Il gagne suffisamment pour se le permettre. Cependant jusqu'à présent, il n'a encore trouvé personne qui pourrait convenir au poste. Travailler lui permet également de vider son esprit et de ne pas penser à la mer, car en vérité bien qu'il ne soit plus maudit, il ressent toujours l'appel de la mer. Quoi qu'il fasse, le besoin de retourner vers la mer se fait ressentir presque quotidiennement et Will refuse d'être à nouveau prisonnier des eaux. Il est peut-être un pirate, mais sa place et son futur se trouvent sur terre aux côtés d'Elizabeth et de leur fils qu'il espère rencontrer prochainement.
Alors qu'il se trouve à l'arrière de l'atelier, en plein travail, il entend la clochette de la porte d'entrée. Will repose alors avec soin l'épée qu'il est en train de polir et se dirige vers son client. Il l'accueille avec un sourire. Will finit par percevoir comme une sorte de malaise de sa part, sans qu'il ne sache pourquoi. Mais, il relève assez rapidement un détail. Ce jeune homme lui ressemble de manière frappante. Bon dans cette ville, rien n'est réellement surprenant. Il a déjà, par exemple, rencontrer le sosie d'Elizabeth soit qu'elle ne soit liée à elle. Aussi, il ne se pose pas davantage de questions.
- Je vous remercie. J'ai en effet toujours à cœur de présenter un travail correct. Il faut dire aussi que j'ai été formé depuis un âge assez jeune. Et manifestement, je m'en sors plutôt bien. Alors, est-ce que vous recherchez quelque chose en particulier ?
Dernière édition par William Turner le Sam 29 Avr - 16:40, édité 2 fois
Invité
Jeu 9 Mar - 14:39
Do you have a sword? @William Turner
- À vrai dire, je ne recherche rien du tout.
L'envie irrésistible d'avouer tout le reste me torture. Mais ce serait trop violent. Du moins, probablement. Il me faut y aller progressivement et même si je dois revenir à plusieurs reprises pour pouvoir le faire correctement, je le ferai. Le tout c'est de ne pas gâcher ce qui a déjà été entrepris.
- Je suis désolé. Je crois que c'est la nostalgie qui m'a mené ici. Pour être honnête, mon père aussi était forgeron avant de voguer à sa vie.
Mon regard se bloque dans le sien. Loin de moi l'idée de lui faire perdre son temps. Et en voyant qu'il arrive de l'arrière de la boutique, je l'imagine y travailler. Il ne se doute même pas que ce que je cherche n'est pas une lame. Et que je l'ai trouvé. A les voir, c'est comme si lui et ma mère s'étaient figés dans le temps. J'essaie de tâter le terrain. C'est irréaliste d'avoir retrouvé mes deux parents sur un coup de chance et pourtant nous y voilà. Je n'ai pas envie de laisser passer ça. Et il n'y a aucun doute, ça ne peut être que lui. Les lames, ce qu'il raconte brièvement sur son passé et sa façon de parler.. Ça m'étonnerait qu'un sosie aille jusqu'à copier entièrement sa vie. - Et pour être encore plus honnête, vous lui ressemblez comme deux gouttes d'eau. Je finis par avouer à demi-mot.
Je sais que ma mère lui a parlé de moi. Mais j'ignore si elle a pu lui parler de notre rencontre. Et de ce qui en découle. Alors je reste attentif à sa réaction. Un peu trop attentif même. Depuis quand je n'ai pas relevé de défis? Je m'approche à nouveau des lames. Une idée me vient en tête et j'en saisis une au hasard. Enfin, pas vraiment. Je prends la plus fine mais la plus robuste à mes yeux et je lance un regard bien plus joueur à mon père, accompagné d'un petit sourire. Je le défie, même. Ce n'est pas comme si je savais me battre, moi aussi. Alors, dans l'optique de voir si on est sur la même longueur d'onde, je me mets en garde. Et j'espère qu'il sera réceptif à ma demande. Autrement il n'aura qu'à me le faire savoir.
- Mon père est aussi bon épéiste que forgeron, aux dires de ma mère.
Lorsque le jeune homme lui répond qu'il ne recherche rien du tout, Will fronce les sourcils, surpris par cette réponse. En général quand une personne vient à son atelier, c'est qu'elle a besoin d'un service ou qu'elle recherche une arme. Sa curiosité étant piquée, Will croise les bras derrière le dos et attend que le jeune homme s'explique. Ce dernier ne tarde pas à le faire, lui apprenant qu'il vient ici par nostalgie parce que son père tenait également un atelier comme celui-ci. Attendri, Will esquisse un sourire, en imaginant le jeune homme face à lui jouer dans l'atelier de son père. Et quelque part, il l'envie parce que lui n'a pas eu la chance de vivre auprès de son père. Il a été formé par un vieil homme qui l'a pris sous son aile à son arrivée. Bien sûr, Will n'est pas à plaindre, il a eu une belle vie même s'il a pendant longtemps ignoré ses véritables origines et qu'il a mis des années avant de retrouver son père.
- Ça devait être merveilleux de grandir dans cet environnement. Moi-même, j'ai grandi dans un atelier comme celui-ci où j'ai tout appris.
Will offre un nouveau sourire au jeune homme, tandis que celui-ci plonge son regard dans le sien. À cet instant, l'ancien pirate a comme un drôle de pressentiment. Il ne saurait l'expliquer. Il se rappelle alors les mots d'Elizabeth concernant leur fils et durant un instant, Will songe à lui. Mais, il préfère ne pas se faire de faux espoirs, alors il chasse aussitôt cette pensée. Il doit rester fort. Leur fils est là quelque part et le moment venu, ils le retrouveront. Il le sait parce qu'il a retrouvé Elizabeth. Et même s'il ignore complètement à quoi il ressemble, Will ne doute pas qu'il saura le reconnaître le moment venu. C'est d'ailleurs son instinct qui le pousse à croire que le jeune homme face est peut-être ce fils qu'il ne connait pas.
Et alors que Will se reconnecte au présent, le jeune homme reprend la parole. Ce qu'il dit le cloue littéralement sur place. Il affirme sans détour qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau à son père. Non, cette fois ça fait bien trop de coïncidences. Son coeur, plus vivant que jamais, manque un battement tandis qu'il retient sa respiration, totalement stupéfait par ce qu'il apprend.
Mais Will n'a pas le temps de formuler la question qui lui brûle les lèvres, parce que le garçon s'empare d'une de ses meilleures lames et se positionne pour l'affronter. Il veut un duel. Ou plutôt, il veut se mesurer à lui pour probablement s'assurer que c'est bien lui, son père. À ce stade, Will n'a plus aucun doute. Cependant, au lieu de lui révéler qu'il a percé son secret, il relève presque aussitôt son défi. Il attrape à son tour une bonne épée et après l'avoir salué, se met également en position d'attaque.
- J'espère que tu as été bien formé, car je ne compte pas te faire de cadeaux. annonce-t-il tandis qu'un fier sourire se dessine sur ses lèvres.
Merveilleux? J'analyse ses dires et pense que, en effet, ça aurait été merveilleux de grandir avec mon père dans son atelier. Mais la vie en a fait autrement et ça n'est pas de sa faute. Être capitaine du Hollandais Volant a dû être une tâche particulièrement contraignante et c'est pour cette raison précise que je me suis mis à la recherche du moyen de le libérer. Et contre tous les avertissements de mon paternel qui, à l'époque, avait flairé mon ambition et tenté de me convaincre que c'était trop dangereux. En vain, car comme l'a souligné ma propre mère, je suis le digne fils de mes parents. Ne pouvoir le croiser qu'une journée tous les dix ans était une véritable malédiction. Autant pour lui que pour nous. Alors je ne le blâme pas et je suis ravi d'avoir insisté pour être parvenu à le ramener parmi nous. Mais ça, il n'en sait encore rien. Je sais qu'à cet instant, il ignore encore mon identité et quand il la découvrira, nous aurons certainement beaucoup de choses à nous dire. À commencer par son passé à lui. Je ne sais que vaguement que mon grand-père était pirate. Alors ça m'étonne de l'entendre parler d'un autre atelier de forgeron de son enfance. Mais pour l'instant, le jeu se prête plus au défi que je lui ai lancé qu'à la conversation. Et je ne saurais expliquer ce qu'il se passe entre nous, mais l'impression que nous avons toujours eu ce type de relation m'envahit. Je sais pourtant de ma mère qu'il n'est qu'à peine au courant de mon existence et que tout ce que j'ai connu dans la mienne ne leur ai jamais arrivé.
- Autant le choix de la lame a son importance, mais le mental de l'épéiste compte tout autant. Par chance j'ai été élevé par une femme, très, très têtue.
Je rétorque un sourire aux lèvres et j'entame une première attaque qui se veut vive mais ouverte à la réplique puisque j'avance un coup en direction de son épaule pour le déstabiliser. Juste assez pour ne pas le blesser puisque ce serait aller à l'encontre de mes intentions. Bien sûr que ma mère est têtue. J'en ai hérité un bon gros morceau. Et sans ça je n'aurais jamais rencontré Carina et encore moins annulé la malédiction en sa compagnie. Alors je suis conscient et reconnaissant des origines de cette partie de mon caractère. En ce qui concerne le reste, c'est encore à voir. Mais je sais que je suis bien moins bon combattant que mon père. Je suis déjà probablement beaucoup plus lent que lui dans mes mouvements et peut-être un peu perturbé par cette rencontre. Alors je cesse de me perdre dans mes pensées et tente désespérément de m'accrocher à la réalité. La concentration, c'est peut-être pas trop mon fort non plus.
Depuis qu'il a appris de la bouche d'Elizabeth qu'ils ont un fils, rencontrer ce dernier est devenu sa préoccupation première. Malheureusement jusqu'ici, ni lui ni elle n'ont réussi à retrouver sa trace. Bien que sachant que sur cette île tout peut arriver, comme le fait qu'Henry ne soit tout simplement pas encore là, Elizabeth et lui n'ont eu de relâcher de poursuivre leurs recherches. Contrairement à sa femme, Will ne ressent pas le manque de son fils dans sa vie puisqu'il ne l'a jamais connu. En revanche, il éprouve une vive impatience et curiosité à son encontre. D'après Elizabeth, il aurait beaucoup hérité de lui. Cela n'a fait accentuer son désir de le rencontrer. Après quatre années à avoir vécu seul, Will s'est dit qu'il peut bien attendre encore un peu. Son fils peut surgir à tout moment tout comme ne jamais point le bout de son nez avant encore des années. Mais Will n'est pas du genre à renoncer pour si peu. Contenant son impatience, il s'était fréquemment joint à Elizabeth pour le retrouver, tout en maintenant son travail à son atelier. Il n'aurait cependant jamais pensé que ce serait finalement son fils qui viendrait à lui.
N'ayant pas eu le temps de lui dire qu'il a compris son identité, Will avait naturellement relevé le défi que lui lance son fils. Lui-même est assez impatient de découvrir à quel point il est doué à l'épée. Même s'il n'a pu l'élever et lui apprendre l'art du combat, il ne doute pas un seul instant de ses compétences. Elizabeth est elle-même est une bonne épéiste pour avoir été un pirate durant quelques temps. Et puis, il a ça dans le sang naturellement. Il est le petit-fils et le fils de pirates après tout. Et même s'il a une foule de questions à poser à son fils, Will est suffisamment patient et enjoué par ce duel pour attendre. Il esquisse un grand sourire d'ailleurs lorsqu'Henry lui dit qu'une certaine femme très têtue lui a enseigné que le mental joue un grand rôle dans un combat. Il n'est que vrai. Même un excellent épéiste peut perdre face à un adversaire dont le mental est dur du fer, si ses agissements sont calculés.
- Quel chance dis-moi d'avoir une telle mère. répond Will tout en continuant de sourire à son fils.
Immédiatement après cela, Henry passe à l'attaque. Un très bon point pour lui. La meilleure défense réside dans l'attaque, chacun le sait même le plus novice des combattants. L'attaque d'Henry vise à le déstabiliser, mais son expérience dans le combat est bien trop élevée pour qu'il fasse avoir ainsi. Parant son attaque, Will se contente cependant de le repousser. Il ne cherchera nullement à le blesser et pour cela, il songe que le laisser attaquer est préférable. Sans compter que la joie de rencontrer finalement son fils risquerait de le faire s'emballer.
- Pas mal. Mais n'oublie pas que tu peux aussi anticiper les mouvements de ton adversaire en observant attentivement son jeu de jambes.
Dernière édition par William Turner le Lun 22 Mai - 20:26, édité 1 fois
Invité
Dim 7 Mai - 17:54
Do you have a sword? @William Turner
Je ne daigne pas répondre au sujet de ma mère. Je sais que nous la portons tous les deux dans notre cœur à notre manière. Puis la pression est d'autant plus déstabilisante que de savoir mon père ignorant sur mon sujet. Comme elle l'a été autrefois. De manière écrasante. Ces angoisses ont vite été éradiquées par les objectifs de vie que je me suis attribué, à l'époque. Aujourd'hui, c'est différent. Je ne suis plus un enfant et je n'ai plus le droit à l'erreur. Je ne suis plus en capacité de me construire comme lui l'aurait certainement souhaité s'il m'avait éduqué. En plus d'avoir manqué ma naissance et mes premiers pas, il a raté une décennie supplémentaire en comparaison du père que j'ai pu connaître à mes dix ans. Je n'ose imaginer les dégâts que cela a pu avoir sur lui. À croire que les malédictions suivent notre famille, d'une manière ou d'une autre.
Alors je l'observe comme j'ai toujours analysé mon environnement pour mieux m'y adapter. Ses pieds, ses jambes, sa posture toute entière. J'attaque, et il me repousse aussitôt. De cette manière, j'ai pu tâter le terrain. Un peu comprendre d'où provient sa force et quelle en est son intensité. Il me donne quelques conseils et je les prend en compte en hochant la tête. C'est vrai que le jeu de jambes en dit long. Mais les épaules parlent un peu plus. Je le trouve d'ailleurs un peu trop détendu. Alors je prépare les miennes à être plus souples. Je les détends pour mieux les tendre le moment venu. Je positionne mes pieds de sorte à le tromper, quitte à perdre un peu de stabilité et j'attaque soudainement par le côté opposé pour tester ses réflexes. Je me sais un peu plus vulnérable s'il parvient à me parer, ce qui est pratiquement certain. Mais ce dont je ne suis pas certain, c'est la leçon qu'il souhaite en tirer. Alors la vulnérabilité ne me dérange pas en sa présence.
- Alors? Ai-je bien été formé? Je ne tiens pas à déclencher une dispute familiale si tu en viens à dire le contraire.
Je sais qu'à ce moment précis, ça ne fait pas de doute. Il sait, et je sais qu'il sait. Puis je lui adresse un léger sourire. Le message est passé, au grand cas où ce ne serait pas le cas.
Sa joie de rencontrer enfin ce mystérieux fils prend le dessus sur le reste. Il a évidemment une foule de questions à lui poser, mais pour le moment il se concentre sur ce duel que lui a lancé Henry. Il ne sait pas où il veut en venir, mais le désir de voir à l’œuvre son fils est une trop belle opportunité. Bien sûr, Will ne compte pas se battre sérieusement. Il ne connait pas le niveau de son fils après tout et c'est pourquoi, craignant de le blesser involontairement, le jeune homme tente d'ajuster son niveau. Il a peut-être tort et Henry pourrait bien le surprendre. La vérité, il n'en sait fichtrement rien. Tout est nouveau pour lui. Il est même particulièrement déstabilisant de relever qu'ils n'ont pas une grande différence d'âge. Si Will est désormais entré dans sa trentaine, il parait cependant avoir toujours la vingtaine, étant donné qu'à cause de la malédiction, il était devenu immortel et avait donc cessé de vieillir pendant une décennie entière. Henry et Will pourraient ainsi très facilement passer pour des frères, tant la ressemblance entre eux est frappante.
Parant la première attaque du jeune homme, Will se permet de lui donner un conseil personnel. Lui-même s'était beaucoup entraîné en observant longuement le jeu de jambes de ses adversaires, lui permettant de mieux anticiper ainsi ses mouvements. Bien sûr, cela ne fait pas tout. Il faut également avoir une bonne épée et savoir la manier correctement. Avoir les épaules détendues est aussi important et parlent d'elles-mêmes. Henry lance une seconde attaque, par le côté opposé, ce qui surprend effectivement Will. Néanmoins, il parvient à bloquer l'attaque, mais perd un peu de sa stabilité. À la fois curieux mais aussi quelque peu déstabilisé, Will décide de laisser cet avantage à son fils, pour tester ses compétences jusqu'au bout.
- Je dois dire que je ne suis pas déçu, en effet. Quant à la dispute familiale, je serai un bien piètre père si je me disputais avec toi dès notre première rencontre. répond Will avec amusement.
Elizabeth n'a pas menti. Cela ne fait quelques minutes qu'ils se sont rencontrés et pourtant il voit déjà énormément de similitudes entre eux. Il est encore trop tôt bien sûr pour l'affirmer, mais il a l'impression qu'il est presque une copie conforme de lui, tout en possédant également l'entêtement et la force de caractère de sa mère. Il est vraiment bizarre d'avoir cette conversation avec le jeune homme. Ils se parlent comme s'ils étaient de vieilles connaissances qui se retrouvent autour d'un verre, alors que c'est leur première rencontre officielle entre père et fils. Enfin pour Will. Pour Henry, ce n'est pas la première fois qu'il le voit. Certes, il n'avait que 10 ans la dernière fois, mais c'est tout de même plus que lui. Restant concentré sur le duel, Will ne se laisse ainsi pas encore submerger par la joie de rencontrer son fils.
Dernière édition par William Turner le Mer 7 Juin - 16:56, édité 1 fois
Invité
Mar 30 Mai - 14:07
Do you have a sword? @William Turner
Entre deux coups, je prends quelques longues secondes pour l’observer. Je le sais, c’est mon père et pourtant il paraît si jeune. Dans sa carrure, sa façon de se tenir, son visage tout entier n’a pas été marqué par sa malédiction. C’est physiquement le même que celui que j’ai quitté et pourtant nous n’avons pas les mêmes souvenirs. Il n'a peut-être pas toutes les mêmes expériences non plus. Il m'est arrivé de me demander après ma rencontre avec ma mère s'ils étaient vraiment mes parents ou plutôt ceux de ce petit garçon que j'ai pu être autrefois. La réaction de ma mère m'a d'abord fait douter mais son amour en reste inchangé. C'est quelque chose que je peux ressentir au plus profond de mon instinct. Je suis peut-être tout simplement ce petit garçon qu'ils ont tant recherché.
J'attaque une seconde fois avec la volonté de le surprendre et même moins bien anticipé, il parvient à la parer. Je sais que j'ai encore beaucoup à apprendre et il me tarde de le faire à leurs côtés. Mais j'observe mon père se remettre en place après avoir été légèrement déstabilisé sans répliquer, comme s'il attendait un peu plus de moi que ça. Je le sais mais je n'ai pas envie de prolonger l'expérience. Je préfère profiter de lui pleinement et autrement. Il n'est pas déçu, il m'a reconnu contre toute attente le reste viendra avec le temps. Je baisse ma garde et range mon épée. Elle appartient après tout à son magasin et je ne tiens pas à détruire tout ce qu'il a construit.
- Ce que tu dis est vrai. Comme si tu avais un jour dit quoi que ce soit de faux. Je réplique aussi avec amusement. - Tu n'as pas changé. Enfin, pour moi. Je me souviens de ce que m'a dit ma mère. Je sais qu'il n'a pas le même vécu que moi et comme avec elle je suis prêt à tout lui raconter.- Je suis un bien mauvais fils pour te pousser à te battre dès notre première rencontre. On devrait discuter plutôt autour d’un verre, si ça te dit. Tu dois avoir beaucoup de questions, après tout.
Pour Will qui n'a jamais eu la chance de connaître son propre fils, cette rencontre est tout bonnement une bénédiction du ciel à ses yeux. Contrairement à Elizabeth qui a vécu 10 ans à ses côtés en l'élevant, pour lui c'est l'inconnu total. Aussi, il n'a hélas jamais connu de manque vis-à-vis de lui. D'ailleurs, cela ne fait quelques semaines qu'il a appris qu'Elizabeth et lui sont parents. Pendant les 10 ans qu'il lui a fallu rester en mer à bord du Hollandais Volant, il n'a pensé qu'à elle. En sachant cela, Will ne peut s'empêcher de ressentir une certaine culpabilité tout en sachant que ce n'est pas de sa faute, car il n'en savait rien. Mais désormais en rencontrant son fils, ou plutôt en croisant l'épée avec lui de manière amicale, ce sentiment disparaît immédiatement. Et même si c'est un peu étrange qu'ils aient pratiquement le même âge, Will a vraiment hâte d'apprendre à le connaître. Bon grâce à ce petit défi, il sait déjà que son fils est destiné à devenir un épéiste tout aussi bon que lui.
Après quelques mouvements, Henry décide que cela suffit amplement et met fin à ce duel amical. Will le gratifie alors d'un sourire, avant de légèrement s'incliner face à lui. C'est encore très étrange pour lui tout cela. Il a beau savoir que le jeune homme en face lui est son fils, il ne peut s'empêcher de penser qu'ils pourraient presque être des frères dans ce monde. Will n'a que 33 ans après tout et à cause de la malédiction qui l'a lié au Hollandais Volant pendant une décennie, il a toujours l'apparence d'un jeune homme au début de la vingtaine. Jusqu'ici, il n'a avait jamais réellement songé à cela, mais maintenant qu'il se trouve face à son fils qui lui paraît presque plus âgé que lui physiquement, il réalise à quel point cette fichue malédiction a perturbé sa vie. Reposant l'épée qu'il avait choisi, Will reporte bien vite son attention sur Henry qui lui dit qu'il n'a jamais rien dit de faux. Will laisse alors échapper un petit rire amusé. Son fils poursuit en lui disant qu'il n'a pas changé. Sur ce point, il ne peut qu'être d'accord.
- Je ne suis pas certain d'être omniscient, tu sais. Mais cela me fait plaisir que mon fils ait toujours cru en moi. En revanche, je ne peux qu'être d'accord avec toi pour mon apparence physique. dit-il d'une voix légèrement ému.
Henry s'excuse ensuite, en quelques sortes, pour l'avoir provoqué en duel dès leur première rencontre. Bien évidemment, Will ne lui en tient absolument pas rigueur. Au contraire, cela lui a beaucoup plu de croiser le fer avec lui. Et tandis que son fils lui propose qu'ils aillent boire un verre pour discuter de manière plus sereine, Will finit par franchir la distance qui les sépare et vient le serrer doucement dans ses bras.
- Ce sera avec grand plaisir de boire un verre de rhum avec mon fils, mais avant cela... je suis sincèrement heureux de te rencontrer enfin, Henry Turner. Ta mère m'a beaucoup parlé de toi et j'aurais aimé être celui que tu as connu, mais pour moi, c'est la première fois que je te rencontre, mon fils.
Dernière édition par William Turner le Sam 24 Juin - 16:44, édité 2 fois
Invité
Jeu 8 Juin - 21:30
Do you have a sword? @William Turner
La discussion revient sur son apparence physique. Et si nous sommes proches l’un et l’autre mentalement, physiquement nous le sommes encore plus. Je m’y étais habitué auparavant et ça ne me dérangeait plus. J’ai passé quelque temps avec mon père après l’annulation de sa malédiction. Mais lui non. J’ai des souvenirs et des expériences qu’il n’a pas. J’ai été à sa place et ça doit être particulièrement perturbant. Même plus pour lui. Il me rencontre à peine et je ne suis même pas sûr qu’il ait été au courant de mon existence avant très récemment. Le choc ne peut être qu’énorme. Ça ne change rien pourtant à notre lien. Il est comme intacte. Il brise comme j’ai brisé la malédiction le peu qui nous séparait. Et son étreinte, j’en savoure toutes les secondes comme si c’étaient les premières et les dernières. Elle m’est familière, comme celle de ma mère.
- Tu es celui que j’ai toujours connu.
Je rétorque, me voulant rassurant. Je lui rends son étreinte dès lorsque le contact se fait et j’entends à sa voix qu’il est touché. J’ai entendu nombre de fois dans les rangs des marins que les émotions étaient une faiblesse. Et pourtant je n’ai jamais connu plus sentimental ni plus fort que mon père. Sur le terrain, il les terrasse tous sans aucun mal. Et les faiblesses qu’il a appris à contrôler, j’ai tenté d’en faire de même, même si à mon tour je ne l’égalerai jamais de la même manière.
- Aussi étrange que ce soit, je suis heureux de te revoir. Heureux que cette rencontre ait finalement lieu. Mère a eu l’occasion de m’expliquer. A vrai dire je me sens désolé que vous n’ayez pas les mêmes souvenirs, ni eu les occasions qui allaient avec.
Par là j’entends de ne pas m’avoir vu grandir. Ma mère m’a prévenu. Elle en est au même point que lui, à un point que j’ai connu dans le passé mais que lui n’a pas eu l’occasion de vivre. Si je me sens désolé, c’est plus pour lui que pour moi. Mes souvenirs sont intacts. Mais eux n’ont pas eu le temps de créer les mêmes. Je profite pendant de nombreuses secondes de son odeur, de toute sa présence. J’en ai jamais eu autant besoin que maintenant. Je finis par relâcher l’étreinte sans pour autant rompre le contact.
- Tu es sûr de pouvoir laisser ta boutique comme ça? On va avoir beaucoup de choses à rattraper.
Pour Will, tout cela est nouveau et il navigue avec Henry pour être honnête sur des eaux inconnues, mais il se fit à son instinct ainsi qu’à celui d’Elizabeth et maintenant à celui de son fils. Il est vrai que Will ne connait pas Henry, mais ce dernier en revanche possède quelques souvenirs de lui. Il en sait donc plus à son sujet que lui, ce qui facilitera tout de même leur relation. Cette étreinte, même si elle n’est pas encore naturelle et quelque peu étrange pour lui, est néanmoins sincère. Contrairement à Elizabeth et Henry, Will n’a jamais ressenti le manque de son fils dans sa vie. En revanche, il est ému de faire face à ce beau et grand jeune homme qui s’avère être son fils. Avec la vie qu’il a mené dans son monde, Will n’a jamais réellement espéré fonder une famille, enfin si mais c’était avant de devenir le nouveau capitaine du Hollandais Volant et d’être forcé à naviguer éternellement sur les eaux pour n’avoir que chaque 10 ans une seule journée sur terre. Avant cela, il avait en effet rêvé de quitter avec Elizabeth le monde de la piraterie pour fonder avec elle leur famille. Malheureusement, la vie se déroule rarement comme on l’avait imaginé. Mais Will n’a jamais eu du ressentiment envers quiconque. Affronter Davy Jones, c’est un risque à prendre et il l’a payé de sa vie. Alors, comment pourrait-il seulement en vouloir à Jack de lui avoir sauvé la vie ? Oui, il l’avait condamné à devenir maudit éternellement, mais c’est beaucoup mieux qu’être mort. Et aujourd’hui, Will n’est plus maudit et peut enfin espérer avoir cette vie simple, mais heureuse aux côtés de sa famille qu’il avait imaginée une fois.
- Dans ce cas, je vais rester fidèle à moi-même. répond le jeune homme avec un sourire.
Après une longue étreinte, Will finit par se reculer et pose une main un peu timide sur la joue de son fils, tandis qu’il le regarde attentivement. Il éprouve déjà énormément de fierté pour lui et une part de lui commence à regretter de ne l’avoir jamais connu enfant. Le bonheur d’être parent, c’est de voir grandir son enfant, de le voir construire progressivement sa vie, achever des formations pour en commencer d’autres avant de trouver un travail et pourquoi pas l’amour également. Quelle a été exactement la vie d’Henry au cours de ses vingt de vie ? Comment a-t-il surmonté son absence ? A-t-il eu des amis ? A-t-il déjà rencontré l’amour ? Quel genre de personne exactement est-il ? Tant de questions qui d’un seul coup émergent dans sa tête.
Lorsqu’Henry lui dit qu’il est désolé qu’Elizabeth et lui n’aient pas les mêmes souvenirs, Will ne répond pas tout de suite. Est-ce qu’Henry connait vraiment toute l’histoire ? Probablement que oui, mais il ressent tout de même le besoin de le dire de sa bouche à son fils.
- Tu sais normalement, j’aurais dû mourir pour de bon sur le Hollandais Volant. Jones m’avait transpercé le cœur. Si je suis toujours en vie, c’est uniquement grâce à Jack qui a choisi de ma sauver la vie en faisant de moi le nouveau Capitaine du navire. Alors oui, j’ai perdu tant d’années à vos côtés, mais de l’autre, nous ne t’aurions jamais eu sans cela.
C’est pourquoi, il ne peut pas réellement ressentir de l’injustice. Il a eu sa seconde chance grâce à Jack.
Will propose ensuite à son fils qu’ils aillent boire un verre de rhum, comme il se doit entre pirates.
- Ne t’en fais pas. Je suis mon propre patron. Je peux bien me permettre de fermer plutôt une fois, car après tout, ce n’est pas tous les jours que je reçois la visite de mon fils unique. Alors, où veut-tu que nous allions ?
Depuis tout petit, je vois mon père comme un héros. Une légende, une personne assez sage et mature pour reprendre le fardeau qu’est le Hollandais Volant. Je suis également conscient des conséquences qui en découlent. Car malgré ma présence, ma mère s’est retrouvée seule à gérer sa grossesse mais aussi ma naissance. Sans compter sur mon éducation tout en essayant de ne pas faire face au manque que représentait l’absence de mon père dans sa vie. Le tout en m’expliquant à quel point je lui ressemblais depuis la naissance. Je n’ose imaginer toute la peine qu’elle a enduré pour ça. Et pourtant quand je me trouve proche de mon père, je vois cette petite lumière dans ses yeux. Cette lumière qui prouve à quel point il est impulsif lorsqu’il s’agit de l’aventure. Qu’il est prêt à relever n’importe quel défi. Qu’il est sûrement moins sage et plus impulsif que je le pensais. Je me reconnais pour la première fois en lui et je sais qu’à nous deux nous pourrions faire les quatre cent coups. Comme deux frères.
Mais la seconde d’après, la joie laisse place à une certaine inquiétude que je peux lire sur son visage. Il se perd dans ses pensées. Pourtant son toucher m’arrache un énième sourire. Pas que je n’y croyais plus mais la rencontre est arrivée de manière fortuite, sans qu’aucun de nous ne puisse la provoquer. C’est ce qui la rend encore plus incroyable. Je place une main sur son épaule. Elle se veut réellement complice et réconfortante. Je considère que la tristesse n’a plus sa place dans ma vie maintenant que je suis comblé par la présence des deux personnes que j’apprécie le plus. Une chance de nous réunir nous a été donnée puis arrachée sans vergogne la seconde d’après. Pour à nouveau nous être donnée sans explications. Alors quand il m’explique qu’il aurait dû mourir sur ce bateau, je me sens chamboulé par cette simple idée de le perdre à nouveau.
- Je comprends ce que tu dis. Et je suis reconnaissant envers Jack, envers toutes les circonstances de ces événements qui t’ont gardé en vie pour que je puisse te connaître.
Je me perds à mon tour dans mes pensées. Je me demande si mère a pu lui expliquer le cours des choses de ce que j’ai vécu de mon côté. Est-ce même une bonne idée de lui raconter? J’imagine qu’il mérite la plus grande transparence. Alors autour d’un verre je pourrai lui raconter. Il sera assis et moi sûrement bien plus détendu. Alors quand il m’explique qu’il est son propre patron, mon sourire réapparaît et je ne me fais pas prier pour lui proposer un endroit que je sais quasiment incontournable au vu de nos discussions.
- Nous pourrions rendre visite à Jack. Son rhum est particulièrement fort par contre..
Et je sais que je finirai probablement au sol à essayer de ne pas tanguer sur un bâteau qui ne navigue pourtant plus.
- J’ai tellement de choses à te raconter.
Je sors de la boutique, laissant le temps à mon père de terminer sa fermeture pour que nous puissions sortir.