Nous valserons ensemble, macabre débutante [Mélanie & Emily]
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Lun 27 Fév - 23:00
Nous valserons ensemble, macabre débutante
feat. Emily
Un papier peint violet aux motifs démoniaques, des couloirs constamment hantés par une mélodie mélancolique et lancinante, des meubles délabrés, des lustres qui n'éclairaient plus et des bougies qui éclairaient trop peu, tel était le décor qui accueillait Mélanie Ravenswood depuis… des lustres. Et pourtant, elle avait cru que les choses avaient changé. Brièvement. N'avait-ce été qu'un songe ? Oh, pourtant… Elle se souvenait de la chaleur du soleil sur sa peau, aussi légère qu'une caresse, aussi réconfortante qu'une étreinte. Mais les étreintes, cela faisait une éternité qu'elle en était privée. Elle se souvenait avoir quitté le manoir et avoir découvert… une ville qu'elle ne connaissait pas. Mais tout ceci n'avait-il été qu'une invention de son esprit meurtri par les décennies de solitude et d'errance ? Dans un recoin de son esprit, elle savait qu'elle n'inventait rien. Comment l'aurait-elle pu, sans n'avoir connu quoi que ce soit d'autre que l'intérieur lugubre du manoir durant tout ce temps ? Et pourtant… Parfois, il était réconfortant de penser qu'elle n'avait jamais quitté Thunder Mesa, et qu'il restait un espoir pour que son fiancé disparut lui revienne… Mais… Comment se nommait-il, déjà, ce beau fiancé ? À quoi ressemblait-il ? Plus elle y songeait, plus elle était frappée par la funeste évidence : les souvenirs s'entremêlaient dans son esprit pour former un tout confus et cauchemardesque.
Mélanie savait donc, sans vouloir l'admettre consciemment, qu'elle ne se trouvait plus dans sa demeure d'antan. Mais il s'agissait bien d'un manoir ressemblant, à quelques détails près, au sien, qu'elle hantait quotidiennement. Elle avait pourtant retrouvé ce qu'elle apparentait à la vitalité. Les parfums lui revenaient, les sensations étaient présentes, et le temps passait, lentement, bien plus lentement qu'autrefois. Elle était vivante, elle le sentait à son cœur battant la chamade chaque fois qu'elle entendait les voix des visiteurs qui venaient lui rendre visite, encore et encore… Sans jamais la voir, ou si rarement. Lorsqu'ils l'apercevaient, c'était pour repartir aussitôt, après avoir souri de sa détresse. Elle les voyait, ces sourires goguenards, elle les entendait, ces voix qui imitaient piètrement le chant qu'elle répétait, encore et encore, seul compagnon qui lui restait pour accompagner ses jours mornes. Elle était vivante, donc, et elle se trouvait ailleurs… Les réponses à ses multiples questions, elle ne les détenait pas, et il était plus confortable, d'ailleurs, de ne pas les détenir. Du moins était-ce ce qu'elle pensait farouchement. Mais le plus clair indice lui indiquant qu'elle ne se trouvait plus dans son manoir se catégorisait par l'absence : l'absence du personnel qu'elle avait connu mais, surtout, l'absence de cette présence fantomatique qui n'avait cessé de la tourmenter, lui rappelant jour après jour, nuit après nuit, qu'elle était condamnée à ne devoir se contenter que de sa seule présence, meurtrière et cruelle. Le Fantôme était absent, oui. Et, lors de ses grands moments de faiblesse, Mélanie songeait que cela lui manquait quelques fois.
Les visiteurs circulaient entre les couloirs du manoir, comme à leur habitude. Mélanie, ce jour-ci, avait décidé de les ignorer, car trop agacée par leur présence éphémère qui lui brisait le peu qu'il lui restait de cœur à chaque passage. Les lumières s'étaient brièvement éteintes. Une voix, venue d'outre-tombe, avait mentionné la présence de facétieux revenants qui auraient interrompu les visites… Mais elle n'en avait cure. Elle s'était enfoncée dans les tréfonds du manoir, et s'était installée près du piano qui jouait sempiternellement des airs qui alternaient entre la cruauté d'une marche nuptiale et la mélancolie de ces airs d'opéra qu'elle se plaisait à chanter pour exprimer son désespoir. Assise au bord d'un sofa, elle observait les touches du piano s'abaisser sans qu'il n'y ait de pianiste pour les caresser, comme si une présence fantomatique occupait ce rôle. Elle écouta durant de longues minutes, puis décida finalement de joindre le chant à la musique, et fit entendre sa voix, claire, contenant toute la tristesse du monde, cherchant à la fois à attirer les visiteurs les plus audacieux dans son manoir et à les repousser de par l'infini chagrin qu'elle exprimait.
Se prenant au jeu, partagée entre onirisme et réalité, elle n'entendit pas les pas qui, pourtant, faisaient grincer le plancher, quelques mètres derrière elle. Mais elle perçut, en revanche, une présence. Et celle-ci la fit sursauter, et interrompre son chant d'un hoquet de surprise. Se tournant brusquement vers l'intruse, elle n'eut le temps que d'apercevoir une chevelure sombre et des traits élégants avant de se détourner de cette vision qui était à la fois angoissante et attirante.
- La sortie se trouve derrière vous, mademoiselle, souffla-t-elle de sa voix mélancolique, semblant davantage s'adresser au tapis sous ses pieds qu'à l'inconnue.
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Mar 28 Fév - 19:02
Nous valserons ensemble, macabre débutante
feat. Emily
Emily n’est pas une grande amatrice de ces parcs d’attractions grandiloquents, grands espaces artificiels où tout paraît atrocement faux. A peine y a-t-elle mis un pied qu’elle a presque aussitôt été tentée de rentrer. Mais arrêtée par le prix d’un billet d’entrée onéreux et par l’insistance de l’homme qui l’accompagnait, elle avait bien voulu faire un (moindre) effort. Elle n’aurait pas dû accepter ce rendez-vous pour commencer, en réalité. Ce jeune homme, pianiste lui aussi, qu’elle avait rencontré au cours d’un concert de charité, était certes très sympathique et joli garçon, mais elle ne ressentait rien pour lui qui s’apparente de près ou de loin à autre chose qu’une très vague affection. Son expérience malheureuse avec Victor (et précédemment avec Lord Barkis, mais devait-on seulement prendre la peine de le mentionner ?) avait au moins eu un mérite, celui de lui ouvrir les yeux sur ce que l’amour est véritablement, et si les concessions qu’il ne faudrait jamais faire sous le prétexte de redouter la solitude, ou de vouloir être aimée à tout prix… Enfin, elle a presque retenu sa leçon, disons plutôt. Pas assez pour refuser d’entrée de jeu un rendez-vous inconfortable, suffisamment pour éconduire le pauvre pianiste au moment pour ce dernier d’avoir cherché à l’embrasser sur l’une de ces embarcations qui filait sur une eau calme au beau milieu de paysages de contes de fées. La fin de l’attraction avait été terriblement longue, une toute petite minute qui avait semblé en avoir duré des dizaines, et le soupirant éconduit mais certainement pas insistant (c’est déjà ça)… et susceptible par-dessus le marché, avait décidé de l’abandonner là, au beau milieu de ce parc qui, bien qu’il semblait donner le sourire à tous ses visiteurs, lui paraissait à elle particulièrement inhospitalier.
Elle avait tout d’abord envisagé de repartir, mais son attention avait finalement été attirée par une bâtisse charmante et ancienne, qui ressemblait à s’y méprendre à la demeure qu’elle occupait jadis avec ses parents, avant de prendre la fuite un beau jour, vêtue de la robe de mariée de sa mère, pour ne plus jamais être en mesure de revenir auprès des siens… Se sentant comme appelée par cette demeure aux murs gris, elle avait donc choisi de se mêler à la foule qui montait lentement les marches jusqu’à l’entrée de la bâtisse. Elle eut l’occasion de capter au vol quelques bribes de conversation çà et là, elle comprend que ce manoir faussement hanté a sa petite réputation parce qu’une femme à l’allure égarée aurait pris pour habitude d’y errer et de hanter les lieux de manière très concrète. Tout le monde a l’air de s’en amuser. Emily, de son côté, aurait plutôt tendance à trouver cela particulièrement triste… Qui est cette jeune femme ? Pourquoi en est-elle arrivée là ? Apparemment, tout le monde s’en moque… Mais peut-être qu’ils s’en moquent pour une bonne raison, va savoir. Peut-être que les gérants de leur attraction ont trouvé une manière intelligente de la vendre en engageant une actrice et en lançant cette rumeur ? Toujours est-il qu’Emily se voit bien assez intriguée pour voir cette étrangeté de ses propres yeux.
A l’intérieur, son regard s’égare partout, ébloui et surpris par la multitude de détail qu’il lui est donné d’y trouver. Où que se pose son regard, elle découvrait de nouvelles spécificités, de nouvelles singularités, qu’elle trouvait aussitôt fascinantes… Elle ne sait pas quelle part de réel et quelle part d’artificiel il y a dans tout ceci, mais une chose est certaine, c’est qu’elle se laisse prendre au jeu… Après quelque temps d’exploration fascinée, voilà soudain que toutes les lumières s’éteignent. Emily sursaute légèrement au moment d’entendre une voix caverneuse signaler une panne temporaire de l’attraction – d’une manière imagée, bien entendue. Cette voix a aussitôt le don de rompre le charme… Emily, sans trop savoir où se diriger, suit son intuition et se rapproche d’une pièce qui n’était pas prévue dans la visite, attirée bientôt par une voix, douce, accompagnant un air au piano qu’elle n’a jamais entendu. Si Emily n’est pas capable, tout d’abord, de savoir d’où celle-ci provient, elle découvre, en se rapprochant, la silhouette d’une jeune femme transpirant la mélancolie. Il se dégage d’elle une étrange aura de tristesse qui tout de suite touche Emily en plein cœur.
« C’est une très belle chanson… », répond Emily avec un léger sourire d’excuse, s’approchant plutôt que de regagner la sortie, comme son interlocutrice le lui suggère. « Et c’est un très beau piano… », ajoute-t-elle en se rapprochant d’un nouveau pas, jusqu’à pouvoir toucher l’instrument du bout des doigts. « Je n’ai jamais vu un piano jouer tout seul », constate-t-elle, pensive. « Vous êtes cette femme dont tout le monde parle. » Elle marque une pause, hésitante. « Vous vivez vraiment ici ? »
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Mar 28 Fév - 21:18
Nous valserons ensemble, macabre débutante
feat. Emily
Elle n'osait y croire, et pourtant… L'inconnue ne s'en allait pas. Elle s'approchait au contraire, ce que Mélanie observait du coin de l’œil. Perplexe, partagée entre le désir de la voir partir et celui, bien plus viscéral, de la voir rester, elle ne répondit rien, dans un premier temps. Elle était embarrassée que l'on ait entendu sa chanson, mais… le compliment lui plaisait, aussi. Elle ne s'attendait pas à ce que la jeune femme reste, et ce fut parce qu'elle décida de rester que Mélanie trouva le courage de se tourner plus franchement vers elle. Intriguée malgré elle, celle qui errait dans cet endroit non pas maudit, mais toujours solitaire, prit le temps de détailler son interlocutrice avant de reprendre la parole :
- Que dit-on sur moi ? Que je pleure constamment ?
C'était ce que les habitants de Thunder Mesa disaient d'elle avec un rire dans la voix, ou en levant les yeux au ciel. Elle les voyait et les entendait lors des rares fois où elle parvenait à s'aventurer hors du manoir, le plus souvent en errant dans le cimetière situé en contrebas. Au fil des ans, elle était devenue un sujet de moquerie, voire un sujet d'agacement. Ici, la situation n'avait pas réellement changé, semblait-il. La question pouvait sembler brusque, sans doute l'était-elle. Mais elle l'avait posée avec un fin sourire au coin des lèvres, de ces sourires tristes qui tentaient, pourtant, d'en rassurer les destinataires.
Vivait-elle ici ? La question était délicate. Vivait-elle tout court ? Elle aurait tendance à répondre par la négative, tout en sachant que des preuves concrètes contredisaient son impression de vide et d'absence.
- Cet endroit est tout autant une demeure qu'une prison, pour moi, répondit-elle enfin, avec une franchise teintée de fatalité. C'est le seul que je connaisse…
Elle s'y était enfermée elle-même, cette fois-ci. Elle ne subissait plus les décisions d'un fantôme tyrannique, ne subissait pas davantage les railleries de spectres qu'elle aurait préféré ne jamais connaître. Mais le poids de son passé tourmenté et confus continuait de peser sur ses épaules, encore et toujours. Poussant un soupir, elle se leva et s'approcha du piano, actionnant un mécanisme qui mit fin à l'air qui se jouait, semble-t-il, tout seul. Tous les artifices de cette attraction, elle les avait découverts lors de ses nuits d'errance. Quelques fois, elle s'imaginait pourtant que tout ceci était bien réel, autant qu'autrefois. Et d'autres fois, son aspiration à la liberté prenait le dessus, et lui faisait prendre conscience (toujours trop brièvement) qu'elle se berçait d'illusions et que sa peine, ce n'était non plus un fantôme mais elle-même qui se l'infligeait.
- Comment vous appelez-vous ? reprit-elle en caressant la surface lustrée du piano pour se tourner, une fois de plus, vers son invitée inattendue.
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Jeu 2 Mar - 18:06
Nous valserons ensemble, macabre débutante
feat. Emily
« Non », répond Emily peut-être un peu trop rapidement pour être totalement honnête quand Mélanie lui demande si l’on dit d’elle qu’elle pleure constamment. « Ce n’est pas ce qu’on dit sur vous. »
Si, cela faisait partie des choses qu’elle avait entendues, mais ce n’est certainement pas ce qui avait retenu son attention. On avait surtout dit qu’elle était complètement folle et que sa place serait probablement dans un hôpital psychiatrique. Certains semblaient sincèrement concernés par son sort, mais beaucoup la considéraient comme un phénomène de foire, pour ceux qui ne sont pas juste convaincus du fait qu’elle serait plutôt une actrice.
« Même si c’était le cas… il n’y a pas de mal à pleurer quand on est triste », ajouta-t-elle avec un fin sourire mâtiné d’une tendresse presque intuitive, que lui inspire naturellement cette jeune femme qui lui donne envie autant que possible de la protéger.
Pourquoi pleurait-elle ? Qu’avait-elle vécu de si terrible pour en arriver là ? Loin de juger son comportement, Emily est surtout inquiète de le découvrir, curieuse d’en apprendre et d’en comprendre la teneur… Elle la rend curieuse, et elle la rend empathique, aussi. Cette jeune femme lui inspire une sympathie et une compassion toutes naturelles, qu’elle ne pourrait certainement pas empêcher, même si elle devait le vouloir. Elle la fixe, les sourcils légèrement froncés, comme si elle pouvait parvenir à comprendre et à intégrer sa situation juste en posant les yeux sur elle… Mais c’est fort peu probable…
« Et vous n’êtes pas curieuse de ce qui se trouve en dehors de ces murs ? » l’interroge-t-elle avec douceur.
C’est le seul endroit qu’elle connaisse… Ce serait donc par familiarité qu’elle reste ici. Est-ce une mauvaise raison de se rendre quelque part ? Emily ne le pense pas le moins du monde. Cette jeune femme fascinante a une histoire, cela se sent, cela se voit tout de suitE… Et Emily ressent immédiatement le besoin de la connaître. Quand la femme se rapproche, c’est pour actionner le mécanisme qui permettait aux touches du piano de se mouvoir toutes seules. Emily a le réflexe de poser distraitement ses doigts sur les touches de l’instrument, mais elle ne produit aucun son.
« Je m’appelle Emily », se présente-t-elle en déposant un doux sourire sur ses lèvres. « Et vous ? Je peux connaître votre nom ? »
Le ton qu’elle emploie laisse suggérer qu’elle a tout à fait le droit de poser des limites, de ne pas lui répondre si elle ne le veut pas… ce même si Emily a très envie d’en entendre davantage au sujet de cette jeune femme mystérieuse qui, en hantant ces lieux, a fait un choix aussi étrange que captivant.
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Jeu 2 Mar - 21:38
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feat. Emily
Une expression fugace passa sur le visage de Mélanie, qui ressemblait à une forme d'amusement teinté de résignation.
- Peut-être vaut-il mieux que je ne connaisse pas le portrait que l'on dresse de moi, supposa-t-elle sagement.
Elle s'attendait à ce que la conversation prenne fin. Ce n'était pas ce qu'elle souhaitait, pourtant. Cette femme s'était perdue, elle le comprenait bien, mais… elle faisait le choix de rester à présent. Mélanie peinait à s'imaginer les raisons d'une telle bienveillance, mais elle l'appréciait grandement. Un cœur aussi meurtri que le sien, une âme aussi fragile que la sienne, ayant été privée durant tout ce temps de douceur et de considération aspirait à une compagnie qui ne soit ni brutale, ni malveillante. Et c'était ce qu'elle pressentait, chez cette femme. Une douceur et une tendresse qui, alors qu'elle ne faisait que les effleurer, lui faisaient déjà le plus grand bien.
- J'aurai moins de raisons de pleurer, ce soir, souffla-t-elle, un rien malicieusement.
Il lui suffisait de peu de choses, finalement… Un peu d'attention, un peu de contact humain… La chaleur naissant dans le creux de son ventre en posant les yeux sur le sourire esquissé par cette femme. Son humeur en était déjà allégée, comme si cette présence, plutôt que de l'oppresser, lui permettait au contraire de mieux respirer.
Détournant le regard, elle songea à la question de son interlocutrice. Ses yeux s'étaient perdus dans le vide, là où, elle le savait, elle serait susceptible d'apercevoir le monde extérieur, si ces murs possédaient des fenêtres.
- Je ne saurais pas par où commencer.
C'était un aveu honteux, qui la fit soupirer. Elle avait passé suffisamment de temps à l'extérieur de ces murs pour comprendre que les femmes de ce temps étaient, pour la majorité, bien plus libres et indépendantes qu'elle ne l'avait été. Aussi libres qu'elle avait aspiré à l'être, lors de sa fougueuse jeunesse. Mais le temps de sa bravoure était révolu. Elle enviait ces femmes. Elle les admirait, aussi, parce qu'elle se sentait incapable d'en faire de même. Elle était démunie, sans repère, et s'était elle-même condamnée à l'errance et à l'isolation, par peur de finir à la rue. Elle était devenue précisément ce qu'elle avait toujours redouté d'être. L'ombre d'elle-même.
- Je m'appelle Mélanie, répondit-elle doucement, rendant son sourire à son interlocutrice, qui avait la profonde gentillesse de ne pas fuir sa présence. Vous mentionnez ma chanson, tout à l'heure… Chantez-vous également ?
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Mar 7 Mar - 19:12
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feat. Emily
Emily esquisse un fin sourire mais ne répond rien quand son interlocutrice déduit de ses paroles cryptiques qu’il est sans doute préférable qu’elle ne sache rien des bruits qui se murmurent à ce sujet. C’est probablement on ne peut plus vrai. Il est tentant de rester à l’affût des on-dit, et d’accorder à la parole d’autrui une importance bien trop grande, mais cela ne mène nulle part. Emily en a la confirmation sous les yeux, d’ailleurs… il aura suffi de quelques secondes de conversation seulement pour que la jeune femme découvre en sa mystérieuse interlocutrice bien plus de substance et de complexité que n’auraient su lui en conférer tous les quolibets qu’elle devait encaisser. « Elle est folle. » « Sa place est à l’asile. » Toutes ces paroles d’une vulgaire arrogance ne suffisent certainement pas à définir pleinement une personne. Emily tient à en apprendre bien plus au sujet de son interlocutrice… elle s’en rend compte… Il y a quelque chose dans son regard qui fait irrésistiblement écho à sa propre personne. Il y a des fantômes dans ses yeux… et en la matière, Emily a une petite expérience.
Le sourire d’Emily s’agrandit légèrement quand Mélanie ajoute qu’elle aura moins de raisons de pleurer ce soir. Il y a de la malice dans sa voix, et cette légère malice la rend tout à fait… charmante. Oui, c’est le mot : charmante.
« Je chante un peu. Pas avec une aussi belle voix que la vôtre », répond Emily en ayant le réflexe de laisser glisser ses doigts sur les touches du piano, comme une manière de garder une prise certaine quoi qu’infime sur une situation inédite, et dont elle ne comprend pas tout à fait la teneur, en réalité. « Je suis pianiste, c’est comme ça que je gagne ma vie », complète-t-elle sans perdre son léger sourire.
A son arrivée dans ce monde, assez démunie, il a bien fallu qu’elle gagne sa vie, elle s’est alors naturellement tournée vers le domaine dans lequel elle se savait naturellement douée. Au point d’en faire un choix de carrière ? Elle n’aurait pas forcément parié là-dessus, mais elle n’a finalement pas été déçue.
« Vous savez… si vous vouliez sortir un peu et découvrir le monde alentours, je pourrais toujours vous accompagner », suggère-t-elle très naturellement.
Elles ne se connaissent pas, Mélanie n’a aucune raison de lui faire confiance ou de vouloir partager ce temps avec elle, mais la suggestion est venue naturellement à l’esprit d’Emily. Et pourquoi pas, après tout ?
« Je sais ce que ça fait, d’être totalement déraciné. D’oublier… ce que cela fait que de pouvoir contempler la lueur de la lune, la caresse du vent sur son visage… »
Elle en dit trop, elle-même ne sait pas vraiment pourquoi elle lui dit tout ça, mais voilà qui est chose faite à présent.
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Mer 8 Mar - 20:34
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feat. Emily
L’attention que Mélanie portait à sa visiteuse commençait à se fondre en fascination. Elle était fascinée par la beauté de cette femme, aussi bien physique que mentale. Ce qu’elle devinait de son caractère, ce qu’elle constatait, chez elle, de bienveillance et de patience la lui rendait plus belle encore. Mais elle était, surtout, fascinée par cette aura de mystère qui l’entourait. Certes, une jeune femme hantant les couloirs d’un manoir, ce n’était pas commun. Mais une jeune femme prête à rester avec un tel personnage et à engager la conversation avec elle, c’était cela, le véritable mystère.
Une pianiste, donc. Mélanie n’était pas surprise. Elle devinait, chez cette femme, cette sensibilité particulière qu’elle associait aux artistes. De nature curieuse, elle baissa le regard sur les doigts d’Emily, qui caressaient les touches du piano. Elle avait les doigts fins, leur position était élégante. En effet, elle l’imaginait parfaitement jouer les plus beaux airs qui soient.
Elle eut envie de lui demander de jouer pour elle. Mais la proposition d’Emily survint à cet instant et la prit de court. Interloquée, Mélanie la fixa comme si elle cherchait à deviner la nature de ses pensées. Ou la nature de ses intentions. La proposition était d’une bienveillance telle qu’elle en était impossible à croire, pour elle. Qu’est-ce qui avait bien pu motiver son invitée involontaire à suggérer une telle chose ?
Mais pendant qu’elle s’interrogeait sur les raisons de cette proposition, son esprit s’imaginait parallèlement l’apparence d’une telle escapade. Elle les imaginait, toutes deux, éclairées par la lune. Leur peau, si pâle, en paraîtrait opalescente. Elle était certaine que le regard de cette jeune femme serait sublime, sous les rayons de la lune.
Tout cela relevait pourtant de son imaginaire, un imaginaire qui lui avait déjà fait défaut par le passé. Troublée, surprise, elle ne sut d’abord comment répondre, et se réintéressa donc à son envie première, suggérant dans un souffle :
- Il me plairait grandement de vous entendre jouer.
Le simple fait d’avoir réussi à reprendre la parole sans s’effondrer lui redonna du courage. Se passant une main sur le visage, délicatement, elle porta son index à ses lèvres, caressant celles-ci d’une manière distraite. Elle était songeuse, son regard fixant un point invisible. Les informations ajoutées par Emily achevèrent de la convaincre. Elle parlait de ces sensations oubliées comme si elle-même y avait été sujette. Elle ne cessait de se révéler comme un être mystérieux à mesure qu’elle se dévoilait. Cela avait de quoi la charmer.
- Et j’aimerais beaucoup découvrir un peu de ce monde… à vos côtés, ajouta-t-elle avec, dans la voix, une tendre forme de vulnérabilité.
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Ven 10 Mar - 18:56
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feat. Emily
« Est-ce que ce piano se joue quand il ne s’amuse pas à jouer seul ? Je serais ravie de vous faire écouter quelques notes, si vous le souhaitez », répond Emily avec un sourire sincère quand son interlocutrice lui affirme qu’il lui plairait grandement de l’entendre jouer.
Emily n’avait longtemps joué que pour elle-même, que ce soit dans le monde des vivants, où seul son professeur de musique et parfois ses parents avait le privilège de l’entendre, ou dans celui des morts, où laisser courir ses doigts sur les touches du vieux piano usé était une manière de décharger sa détresse et sa mélancolie. Ici, puisqu’elle a fait du piano sa profession, elle a dû s’habituer au fait d’avoir un public. Sans s’y être habituée vraiment. Quand elle joue, elle s’enferme dans une bulle.
Elle joue pour elle-même, et elle accepte le fait que, incidemment, d’autres personnes puissent l’entendre. Si elle devait jouer en présence de Mélanie, ce serait différent, Emily le comprend immédiatement… Elle voudrait que Mélanie l’entende, qu’elle l’écoute, qu’elle apprécie sa musique… Elle voudrait qu’elle puisse s’approprier sa musique et qu’elle sache apaiser sa douleur… Elle a d’office une profonde empathie à l’adresse de cette femme. Elle voudrait être capable de l’aider, d’une manière ou d’une autre, sans être réellement certaine de pouvoir y faire quoi que ce soit, en vérité.
« Quand vous vous sentirez prête, alors… je vous conduirai hors de cet endroit. Je pourrais vous montrer mes lieux préférés. »
Elle n’en a pas tant que ça. Même si elle s’est petit à petit habituée à ce monde et a apprivoisé cette ville au point de s’y forger des habitudes… Elle n’en est pas moins nostalgique de la ville qui l’a vue grandir, et même parfois du monde des morts, mais elle a pris ses marques, elle a trouvé des… havres… en quelque chose.
« Si la compagnie du plus grand nombre vous incommode, je connais quelques endroits où vous pourrez apprécier la beauté de la ville sans vous y confronter », suggère-t-elle ensuite.
Il n’y a pas besoin d’être très observateur pour comprendre que cette femme est quelqu’un de très solitaire. Cela ne veut en rien dire, bien sûr, qu’elle aime la solitude, et la simplicité avec laquelle elles se parlent, toutes les deux, pourraient même prouver qu’elles savent être sociables quand elles le décident… mais elle ne veut pas la brusquée. Elle ignore si sa présence sera susceptible de l’encourager ou de la réconforter en quoi que ce soit mais elle ressent, d’instinct, le besoin d’être là pour elle. Elle ne veut pas inviter son interlocutrice à s’épancher sur son histoire, au risque de la mettre mal à l’aise, mais elle a tout de même envie de la comprendre en tant que personne.
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Sam 11 Mar - 12:28
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feat. Emily
La jeune femme inclina doucement la tête pour acquiescer, sans pour autant cesser de détailler Emily du regard. Plus elles conversaient, moins elle parvenait à détourner son regard d'elle. Comme si cette femme faisait l'objet d'un sortilège charmant quiconque posait les yeux sur elle. Mais en vérité… c'était la vie qui attirait tant Mélanie. Les visiteurs suffisamment braves pour rester auprès d'elle se faisaient rares. Son interlocutrice était la seule à se montrer aussi aimable. Naturellement, Mélanie ne pouvait qu'y prendre goût. Leur proximité lui permettait de sentir, à travers leurs vêtements, la chaleur d'un corps qu'elle rêvait de garder près d'elle.
- Ce piano jouera pour vous, assura-t-elle doucement. Vous constaterez même qu'il est miraculeusement accordé.
Parmi toutes les étrangetés de ce lieu, celle-ci était sans doute la plus frappante. Hormis sa propre présence, bien sûr. Mais même s'il n'avait été accordé, elle aurait insisté pour l'entendre jouer… Pour qu'elle reste, encore un peu.
Elle était tant et si bien obnubilée par le désir de la voir rester qu'elle en oublia, un instant, la nature de leur discussion. Sortir, oui… Il était question de sortir. À ses côtés. Elle trouvait l'idée aussi charmante qu'effrayante.
- Vos lieux préférés ? répéta-t-elle aimablement. Oui… Les connaître me plairait beaucoup. J'aimerais comprendre pourquoi vous les catégorisez ainsi.
Son intention de la connaître se faisait de plus en plus ferme et évidente. Mélanie était un être qui aspirait à la compagnie, dès que sa méfiance naturelle s'estompait. Elle avait dépéri de solitude, autrefois… Ce n'était pas une situation qu'elle souhaitait revivre, même si son isolement semblait indiquer le contraire. Cette jeune femme vivait avec ses contradictions chaque jour. Attirée par la chaleur humaine, mais trop effrayée de s'aventurer hors de ces murs, certes angoissants, mais également familiers.
La proposition suivante d'Emily lui arracha un sourire. Il y avait de la timidité dans ce sourire, mais de l'intérêt dans son regard.
- Vous êtes bien prévenante. Pour le moment, je préfère éviter les foules, en effet. Mais… découvrir la beauté de cette ville, avec vous, voilà un programme fort tentant.
Ses paroles auraient semblé audacieuses, autrefois. Mais elle préférait faire des efforts de sincérité, estimant qu'elle lui devait son honnêteté, pour la bienveillance dont elle faisait preuve à son égard. Elle se sentait proche d'elle, sans pouvoir se l'expliquer, sans doute un peu hâtivement.
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Mar 14 Mar - 21:45
Nous valserons ensemble, macabre débutante
feat. Emily
Le regard de Mélanie, insistant, devrait peut-être la dérouter, ce n’est pas le cas. Il y a quelque chose de chaleureux dans ce regard. D’aspect froide et rigide, elle est capable de poser sur elle un regard qui s’assimile à un intérêt à tendre. C’est comme si elles se comprenaient au-delà des mots et de longues heures passées à faire connaissance. C’est un sentiment déroutant, certes… mais c’est également un sentiment des plus plaisants, et qu’elle n’a pas envie de voir se dissiper. Elle apprécie l’idée que cette discussion puisse durer longtemps, le plus longtemps possible. Elle n’a certainement pas envie d’y mettre un terme tout de suite. Elle sourit quand son interlocutrice lui assure que ce piano jouera pour elle… Parfaitement accordé… Emily sourit et, en guise de réponse, elle laisse couler ses doigts sur les touches du clavier et apprécie ces sensations familières. Elle joue un air répété cent fois si bien que son cerveau l’a intégré sans qu’elle ait besoin de véritablement s’intéressant au positionnement de ses doigts, lui permettant de poursuivre la conversation comme si de rien n’était.
« Ce sont des endroits où j’aime me ressourcer. Parce que j’en apprécie la beauté ou… » Elle baisse les yeux sur son piano. « … parce que j’ai l’impression d’être chez moi », ajoute-t-elle, une esquisse de sourire tendre étirant ses lèvres dans le même moment.
Peut-être que ces endroits ne parleront absolument pas à Mélanie et qu’elle les trouvera sans le moindre intérêt, mais elle aime l’idée de pouvoir l’entraîner sur cette plage isolée, à proximité d’Hogwarts Place, quand le soleil se couche et dépose des fragments de lumière partout à la surface de l’eau, ou bien se promener avec elle dans ces bois agréables où elle avait pris ses marques. Tous ces endroits trouveraient peut-être une lumière différente si Mélanie décidait de s’intégrer au décor. Alors oui, la requête peut sembler particulièrement intrigante, voire même sortie de nulle part (elles ne se connaissent pas, après tout), mais c’est avec le cœur qu’Emily s’exprime, et elle n’a pas la moindre envie de déroger à cette attitude, si déplacée soit-elle, sous le prétexte que Mélanie ne serait qu’une inconnue, voire même une « folle » aux dires de certains. Après tout, on aurait pu dire la même chose d’elle également, et pourtant, on lui avait tendu la main.
Alors oui, elle se montre prévenante, et peut-être donnera-t-elle l’impression de faire ça avec n’importe qui, mais ce n’est pas le cas. Elle ne fait pas ça en temps normal… Et Mélanie n’est pas comme les autres. Même si Emily ne saurait précisément dire ce qui la mène à penser ainsi, elle ne le pense pas moins malgré tout.
« Je ne veux pas vous brusquer. Nous irons quand vous le voudrez… » Elle suppose que si elle est restée enfermée ici pendant aussi longtemps que ne le disent les rumeurs, il ne sera pas si simple pour elle de changer ses habitudes. « En attendant, je pourrai vous retrouver ici. » Elle sourit doucement. « Et je pourrais vous contacter, peut-être… ? »
Elle devine la réponse : Mélanie n’a probablement pas de portable, tout comme Emily a mis du temps à en acquérir un.
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Dim 2 Avr - 21:30
Nous valserons ensemble, macabre débutante
feat. Emily
« Chez moi ». Le terme était doux, évocateur de bien des souvenirs à Mélanie. Mais s'était-elle réellement sentie chez elle au Manoir ? Force était de constater que oui, puisqu'ici encore, elle avait choisi de s'y réfugier plutôt que d'explorer ce monde qui n'était pas si vaste que cela et de donner du sens à sa nouvelle existence. Peut-être avait-elle réellement séjourné parmi les esprits et les fantômes, en avait été un elle-même, et s'était éveillée un beau jour, après une éternité, vivante, assistant tragiquement à l'évolution nécessairement trop rapide d'un monde en mouvance constante. Quoi qu'il en soit… Elle ne se sentait à sa place nulle part, en vérité. Autrefois, lorsqu'elle était jeune fille, elle s'était sentie protégée par les siens. Sa mère, son père, le personnel du manoir… Mais tout ceci n'avait été que trop bref, en définitive.
- Alors il me tarde de découvrir cet aperçu de… « chez vous ».
Elle disait cela avec un sourire aux lèvres. Elle était sincère, dans sa démarche, même si elle redoutait l'imminence de ses angoisses et de ses doutes, bien capables de la tétaniser lorsque viendrait le jour d'allier à l'action à ces belles paroles. Car la volonté ne suffisait pas toujours… et que la peur était redoutable, surtout lorsqu'il s'agissait de réduire à néant tout espoir qu'elle avait d'aller de l'avant et d'améliorer sa condition.
Emily ne voulait pas la brusquer, et Mélanie lui en était reconnaissante. Mais elle redoutait, dans le même temps, que le choix de lui laisser la décision ne soit terriblement mauvais. Car si elle s'écoutait, viscéralement… elle ne quitterait jamais ces murs. Elle n'affronterait pas le monde extérieur, même en compagnie amicale. Or, ce qu'il lui restait de raison savait pertinemment que plus elle se réfugiait dans cette routine aussi nocive que réconfortante, moins elle parviendrait à s'en sortir. Si c'était seulement possible.
- Je n'ai…
Elle s'humecta les lèvres, ne trouvant pas les termes appropriés. Embarrassée par son manque de connaissances, et par son manque de solutions, elle faillit bien s'écarter d'elle, de gêne, et mettre un terme à cette conversation. Mais elle s'abstint, et reprit, après avoir pris une longue inspiration :
- Je ne sais pas comment vous pourriez me contacter, mais… J'attendrai chacune de vos visites avec enthousiasme, promit-elle doucement. La prochaine fois, si vous revenez, je… j'aimerais tenter de vous accompagner. À l'extérieur.
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Lun 3 Avr - 18:17
Nous valserons ensemble, macabre débutante
feat. Emily
Le sourire de Mélanie a un effet remarquable sur Emily, celui de la faire sourire elle-même presque aussitôt et sans aucun effort. Elle éprouve un sentiment à la fois de triomphe et de douceur à l’idée de parvenir à soustraire un peu de sa mélancolie à cette jeune femme charmante que la vie n’avait à l’évidence pas épargnée, et qui en avait perdu par conséquent le goût de vivre… ou en tout cas de vivre parmi les vivants. Chez elle, c’est partout où elle se sent bien, c’est davantage un sentiment qu’un endroit, à bien y réfléchir, de même que quand elle suggère une telle chose à son interlocutrice, ce qu’elle recherche, ce n’est pas tant à lui montrer ce coin de plage légèrement ombragé où elle aime à regarder les éclats de lumière du soleil couchant se déposer sur le vagues tantôt calmes tantôt agitées, mais plutôt de lui faire ressentir ce sentiment qu’il n’est pas si simple d’acquérir. Son détour par le monde des morts a depuis longtemps fait comprendre à Emily qu’être chez soi, c’est bien souvent une notion autrement plus compliquée que ce que l’on pourrait bien soupçonner.
Parce que Mélanie lui inspire une sympathie toute naturelle, proche d’inexplicable tant elle est instinctive, elle veut lui faire comprendre que les mots qu’elle lui adresse ne sont pas que des paroles en l’air. Elle regretterait de ne pouvoir la trouver qu’ici. Certes, cet endroit a un certain charme, et ce piano même pas désaccordé est de ceux auxquels elle se verrait jouer sans problème des heures durant, laissant ses doigts courir sur les touches noirs et blanches avec une aisance aveugle, mais elle veut offrir bien davantage à Mélanie… Elle veut lui offrir… Bien plus que tout ce qu’elle se serait imaginée vouloir offrir à qui que ce soit.
Mélanie lui apprend qu’elle n’a aucun moyen de la contacter. Au fond, Emily n’est pas surprise. Si elle-même a mis un temps fou à se familiariser avec la technologie moderne et à savoir se servir d’un téléphone portable, il fallait s’attendre à ce que la jeune femme n’en dispose guerre… d’autant plus que c’était bien ce qu’indiquait la pancarte à l’entrée, pas vrai ? Que les appareils électroniques devaient rester éteints ? Qu’importe. Si la seule solution doit être de venir la voir, eh bien qu’il en soit ainsi, Emily viendra la voir avec un sincère plaisir.
« Promis, je reviendrai aussi souvent que nécessaire. »
Elle est légèrement prise de court quand Mélanie ajoute que la prochaine fois, elle essaiera de l’accompagner dehors. La prochaine fois. Emily a envie de répondre un « pourquoi pas tout de suite ? » enthousiaste, mais elle a bien trop peur de la braquer.
« La prochaine fois. D’accord. Quand ? » Elle lui adresse un sourire rassurant. « Je peux venir n’importe quand. »
Et venir la libérer de cette forteresse de solitude qui lui serre tant le cœur.
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Mar 8 Aoû - 0:41
Nous valserons ensemble, macabre débutante
feat. Emily
Le regard de Mélanie s'illumina. L'espoir s'immisçait peu à peu dans son cœur, chassant quelque peu les ombres qui l'avaient enveloppée pendant si longtemps. Elle était touchée par cette volonté de l'aider et de la soutenir dans sa quête de reconnexion avec le monde extérieur. Les appréhensions de Mélanie étaient toujours présentes, mais… elles pesaient bien moins sur son cœur que quelques instants plus tôt.
« Merci, Emily, » murmura-t-elle, un léger sourire aux lèvres. « Je suis vraiment reconnaissante que vous soyez prête à revenir ici autant de fois que nécessaire. Cela signifie beaucoup pour moi. C'est une gentillesse que je ne pensais pas connaître un jour, ni même mériter, pour être honnête. »
Les yeux de Mélanie brillaient d'une lueur nouvelle, celle de l'excitation. La prochaine fois, elle se devait de l'accompagner dehors, même si cela lui demandait un effort surmontable. Elle se rendait compte qu'elle ne pouvait pas continuer à se cacher derrière les murs du Manoir, aussi réconfortants soient-ils. Emily lui offrait une main tendue vers le monde extérieur, et elle ne pouvait pas laisser passer cette chance.
« Je vais essayer de me préparer mentalement pour la prochaine fois, » reprit-elle d'une voix douce, se promettant à elle-même de surmonter ses craintes.
Mélanie savait que ce ne serait pas facile. Les démons du passé et les angoisses du futur pouvaient être écrasants, mais elle sentait que la présence d'Emily pourrait être un baume réconfortant pour son âme tourmentée. Elle songeait à la logistique, son regard se perdant occasionnellement dans le vide, le temps d'une pensée qui lui faisait imaginer ses futures sorties.
« Peut-être pourrions-nous commencer par quelque chose de simple, » suggéra-t-elle timidement. « Une petite promenade dans les jardins du Manoir, peut-être ? »
La jeune femme déglutit, réalisant qu'elle avait déjà du mal à envisager cette sortie. Cependant, elle savait que c'était un premier pas nécessaire pour surmonter ses peurs et ses doutes. Elle fixa Emily avec une lueur d'espoir dans les yeux, espérant que cette dernière comprendrait la fragilité de son état d'esprit et la guiderait avec patience dans cette nouvelle aventure. Qui sait, si tout se passait bien et qu'elle reprenait confiance… elle oserait peut-être aller jusqu'aux rues voisines.
« Il est peut-être un peu tôt pour cela, mais je vous fais confiance, Emily. Et je suis prête à essayer, même si cela me terrifie, » confia-t-elle avec sincérité. « Votre amitié et votre soutien me donnent la force d'aller de l'avant. Alors, quand vous serez prête à revenir, je serai là, prête à vous suivre. »
Mélanie sentit un poids se soulever de ses épaules en prononçant ces mots. Elle avait fait le premier pas vers une nouvelle vie, guidée par la main bienveillante d'Emily. Les défis étaient encore nombreux, mais elle savait qu'elle ne les affronterait pas seule. Cette unique pensée était terriblement réconfortante.
Alors qu'elle attendait la réponse d'Emily, son regard se posa sur le piano dans un coin du salon. Une idée lui vint subitement à l'esprit.
« Peut-être pourrions-nous jouer un morceau ensemble la prochaine fois ? » proposa-t-elle avec un léger sourire. « La musique est une manière de communiquer sans mots, n'est-ce pas ? »
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Mar 8 Aoû - 19:32
Nous valserons ensemble, macabre débutante
feat. Emily
Il y a une lueur nouvelle dans le regard de Mélanie. Quelque chose de plus doux, de moins désespéré… Elle semble si sincère, pétrie d’une réelle gratitude, quand elle la remercie… Emily est convaincue de sa sincérité…. Peut-être parce qu’elle est capable de comprendre, mieux que quiconque, cette peur d’être seul, ce besoin de retrouver l’autre, à tout prix. Elle l’a éprouvé également, elle l’a éprouvé après sa mort, alors qu’elle attendait désespérément la venue d’un prétendant qui n’arrivait jamais… avant Victor. Oui, elle est reconnaissante, mais pour Emily, c’est normal… elle n’a pas envie d’abandonner cette jeune femme, c’est même hors de question.
« Que les gens ont dû être cruels avec vous pour que vous pensiez ne pas mériter ce que je vous propose », commente-t-elle, émue. Pour elle, c’est la moindre des choses.
Emily sourit avec douceur alors que Mélanie complète son discours en affirmant qu’elle essaierait de se préparer mentalement pour la prochaine fois… elle ignore ce qu’il est judicieux de faire pour se préparer à de telles retrouvailles mais ce qu’elle sait, c’est que pour sa part, elle prendra plaisir à la revoir. Elle ressent une sorte de connivence naturelle, entre cette femme et elle. Ce n’est pas quelque chose qu’elle a besoin de forcer, ce n’est pas une chose à laquelle elle a besoin de réfléchir… ce n’est absolument rien d’autre qu’inné… et c’est particulièrement agréable à ses yeux.
« Les jardins du manoir ont l’air très jolis, oui », commente Emily, comprenant qu’elle devra y aller petit à petit, avec Mélanie, et a bien l’intention de faire preuve de toute la patience nécessaire. Un seul regard à son adresse lui laisse observer combien elle est émue mais aussi décidée, décidée à faire ce premier pas à l’extérieur, en dépit de ses peurs. Elle lui fait suffisamment confiance pour cela… comment ne pas se sentir automatiquement et naturellement touchée par de tels propos ? « Je reviendrai à la fin de la semaine, et on ira aux jardins ensemble, si vous vous sentez prête à ce moment-là… Et sinon… ça me va aussi de vous voir à l’intérieur, vous savez. » Elle baisse les yeux sur le piano, ce piano étrange qui semble susceptible de jouer tout seul. « J’adorerais jouer un morceau avec vous… Quel style de musique jouez-vous ? »
Elle ne peut qu’être d’accord concernant le fait que la musique est une excellente manière de conversation sans mots. Elle en sait définitivement quelque chose. C’est par exemple sans rien se dire, juste en jouant un morceau à quatre mains (dont une détachable), qu’elle s’était réconciliée avec Victor… C’est peut-être en laissant ses doigts courir sur les touches qu’elle achèvera d’en apprendre davantage au sujet de la si fascinante Mélanie Ravenswood.
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