What the detective story is about is not murder but the restoration of order.

J'attendais dans un bar. Bien qu'au départ, j'avais convenu d'un rendez-vous dans les locaux de Pacification, je l'avais modifié à la dernière minute, ne pouvant m'empêcher de tester celui que je venais d'embaucher. Enfin... Avec qui j'étais entré en contact dans l'espoir d'une embauche prochaine. On allait mettre les formes avec un détective. Père m'avait appris à toujours me tenir sur mes gardes face à quelqu'un dont le principal talent était la déduction. Drake aussi m'avait appris à ne pas faire de conclusion trop hâtive. Donc, plutôt que de me fier à sa bonne réputation, je préférai le voir de mes propres yeux. Certes, j'étais le fils du meilleur détective de notre monde, j'étais capable de mener moi-même cette enquête, mais je n'étais pas encore capable d’ubiquité. Je ne pouvais pas gérer toutes mes affaires en même temps. J'avais besoin de personnel compétent pour cela. Malheureusement, j'avais peur que le personnel, surtout le compétent, soit une arme à double tranchant. Néanmoins, ne valait-il mieux pas une lame à double tranchant qu'un couteau émoussé ? C'était bien ce doute que j'espérais dissiper, alors que j'étais assis à une table, regardant non sans un certain dégoût les cacahuètes que l'on m'avait apporté afin de rendre plus agréable l'attente.

J'étais en simple chemise verte avec un pantalon noir. La chemise épousait la forme de mes bras. Elle était faite sur mesure, car rare étaient les chemises élégantes qui étaient taillées pour des justiciers dont la principale occupation était de perfectionner leur corps afin de perfectionner leur action pour la justice. Heureusement, la chemise n'était pas collante au point qu'on puisse clairement distinguer les cicatrices que des années de combats à l'épée dès le plus jeune âge pouvaient laisser. J'étais parfaitement rasé et bien coiffé, ce qui détonnait un peu ici, où l'odeur avait la même odeur que le vocabulaire employé, tournant rarement au-dessus de ce que l'on pouvait trouver sous la ceinture. Ah non. Une autre odeur pouvait être sentie. Celle d'une herbe dont la légalité était plus que discutable. Oui, définitivement, Marie-Jeanne ne devait pas être très loin. Soit les toilettes, soit à l'extérieur. Au moins, ça changeait de l'odeur de bourbon mal essuyé qu'il y avait sur la table. Quelqu'un dont les sens étaient développés serait perturbés par toutes les stimulations visuelles, sonores et olfactives du lieu. Cela me donnait presque envie d'inviter un kryptonien à l'intérieur. Heureusement, ici, tout le monde était humain. La preuve parfaite de la sagesse populaire. Heureux les simples d'esprit. Or, le commun des mortels était sacrément simplet. À une lettre près du bonheur, dommage.

Tout chez moi transpirait un certain mépris de ce qui m'entourait. Pourtant, malgré ce mépris, j'avais aussi cette volonté de les protéger, souvent contre eux-mêmes. Tel était le but de la croisade de père et de mère. Or, pour cette raison, afin de pouvoir les protéger, j'avais besoin que quelqu'un pour découvrir où se cachait ce fumier de vendeur de drogue. Je n'arrivais pas à mettre la main dessus, et même avec le trafic d'armes, il était hors d'atteinte. Il devait préférer les opérations à coups de machette ou d'arme de poing. Or, aucun des deux n'était ma spécialité. Si je voulais l'arrêter ou le pousser dans une guerre des gangs, je devais avoir des informations sur lui. Un point faible. Une localisation. Je ne pouvais pas juste éradiquer ses trafiquants. Ils repoussaient comme de la mauvaise herbe. Ils me faisaient penser à une hydre. Dès qu'on lui coupait une tête, deux en repoussaient, encore plus volontaire. Or, je réservais la chute de la tête à celui qui avait le cerveau. Ainsi, même si deux têtes en prenaient la place, il était peu probable qu'elles soient dotées d'un cerveau. Je relisais le dossier. Martin Dawn. Poétique pour un trafiquant.