(terminé) The midnight [feat. Edwin Danforth]

L'université... ce n'était là, pas un lieu que Satoru fréquentait, mais aujourd'hui il s'y rendait. Non, il n'avait pas non plus l'intention de reprendre des études. Sa vie actuelle lui convient. Sa présence était simplement le fait de rumeurs qu'il avait entendu au sujet de la bibliothèque des lieux. Des personnes auraient entendu des murmures, vus des choses étranges et parfois pire, il y aurait même un soupçon de disparition, mais ça, ce n'était pas confirmé. Bref, un lieu qui l'intriguait car ça pourrait être le repère d'un ou plusieurs fléaux. Les lieux comme les écoles n'y échappaient pas. Même l'université avec un niveau plus haut. Les fléaux naissants des émotions négative, quoi de mieux qu'un lieu d'étude. Entre ceux qui ont peur de rater, l'angoisse et le stresse que ça pouvait provoquer, sans compter le comportement de certains élèves envers d'autres. En gros, voici un endroit rêver pour le mal de s'y installer.

Derrière ses lunette noire, personne ne pouvoir voir son regard, le verre fumé, quasi pas transparent, mais ça ne le gênait pas. En général, il avait les yeux bandés, mais pour la ville et ne pas avoir l'air suspect, il utilisait des lunettes, bien plus passe partout. Mains dans les poches, il entra dans le domaine de l'université et partit à la recherche de la bibliothèque, des panneaux l'aidèrent à trouver les lieux. Étrangement, il semblait y avoir moins de monde vers cette zone, comme si les étudiants la fuyait. Les rumeurs auraient-elles le dont de faire peur aux autres ? Un bon point si jamais il doit se battre.

Poussant les immenses portes de la bibliothèque, il se retrouva entre les rangées d'étagères remplies de livres. Calme, silencieux et sombre, tout ce qu'on attend de ce genre d'endroit, sombre peut être le dernier point. Satoru soupira, pour le moment, il ne voyait rien d'étrange, mais il sentait que quelque chose clochait, tout n'était pas net dans cet endroit. L'exorciste continua de chercher jusqu'à tomber dans une allée devant un jeune homme. "Excusez moi, vous venez souvent ici ? Vous avez déjà vu ou entendu des trucs bizarres ?" Inutile d'y aller par quatre chemins, il voulait des réponses, pas jouer à question pour un champion.

Déambulant dans les allées, l'exorciste n'avait pour le moment rien vu de marquant. Aucune présence de fléau, même pas de faible puissance. L'endroit était grand, peut-être qu'il allait devoir tout explorer pour trouver ce qu'il cherchait. Ce qui était sûr, c'est que l'endroit n'était pas commun. Pour une bibliothèque, c'était obscure, loin d'un endroit digne des connaissance et du savoir. Bon, il se peut qu'il se soit fait une certaine image dans sa tête de ce type de lieu. De grandes étagères en bois claire, de grandes fenêtres en hauteur pour baigner l'intérieur de lumière histoire d'en faire un lieu rassurant ou on aurait envie d'étudier. Hors, ici c'était tout l'inverse. Des fenêtres plutôt petites, quasi inexistante que la lumière semblait fuir telle la peste, des étagères assez sombre et s'il n'y aurait pas d'électricité tout serait éclairé à la bougie. Quoi que les quelques ampoules éclairant les lieux semblait être moins lumineuse que le lueur d'une bougie. Bref, ça ne sentait pas le havre de paix pour étudier. Drôle de bibliothèque, c'était le cas de le dire.

Au bout d'un moment, il tomba sur une première âme vivante / errante à qui il put s'adresser histoire d'en savoir plus. Bingo ! Il était tombé sur le bibliothécaire, une bonne pioche, un élève ne lui aurait pas été très utile. Par contre, quel rabat joie, il fallait soit disant se présenter avant d'entrer. Bon sang, quel genre de bibliothèque, surtout dans une université, imposante qu'on annonce sa présence. N’étant pas élève, il n'était pas au courant et puis... rappelons une chose, les règles et Satoru, ça ne fait pas bon ménage. "Au diable les règles, c'est une bibliothèque, c'est pas comme si j'allais vous voler un bouquin..." Satoru n'est pas un idiot, mais ce n'est pas non plus le genre de personne à prendre un livre et livre. Disons que niveau savoir, il détient déjà le pouvoir de l'infini et le troisième, il est pas mal à ce niveau là. Bref, pour la suite, le fameux Edwin posait des questions sur ce qu'il entendait pas bizarre. "Eh bien... quelque chose qui sortirait de l'ordinaire ! Vous travaillez ici, vous ne vous sentez pas plus fatigué ou déprimé qu'il y a quelques mois par exemple ? Ou ça pourrait être le cas de personnes venant ici !" Quant un fléau s'accroche à quelqu'un, il lui pompe son énergie, ça se traduit à la longue par de la fatigue, la dépression, de la tristesse... Voir même l'impression d'avoir mal à un endroit, en général là ou la chose est accrochée. Comme les humains, du moins la plupart, sont incapables de voir les fléaux, ils ne comprennent donc pas ce qui leurs arrivent pensant à une fatigue passagère, qui ne passera pas, sauf s'il la créature c'en va ou qu'un exorciste lui règle son compte. "Ça pourrait être... des bruits bizarres, des murmures, des livres qui tombent... Des choses inhabituels !" C'était toujours assez vague, mais c'était quelque peu plus explicite.

Tout comme le bibliothécaire, Satoru remarque l'ombre plus loin, un nouveau venu peut-être, à moins que ce ne soit un fléaux. "Vous devriez songer à mettre une pancarte pour que les gens sachent qu'il faut se présenter en arrivant !" remarque t'il pour le moment tout en restant sur ses gardes prêt à agir si besoin.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que cet endroit n'avait pas l'air ordinaire. Le fait de devoir se présenter à son arrivée était peu commun des bibliothèques. Certes, ce n'était pas le genre d'endroit que Satoru fréquentait, mais il pouvait sentir qu'il y avait quelque chose qui clochait clairement. Quoi c'était justement là qu'il devait trouver la réponse.

Continuant ses investigations auprès de Edwin, il allait avoir des réponses à son questionnement. Pour savoir si un ou plusieurs fléaux avaient trouvé refuge au milieu des livres, il devait savoir si l'homme ou des personnes venant ici se sentait bizarre. D'après ce qu'il répondait, rien de bizarre, du moins pour lui, il était comme d'habitude, tant mieux pour lui. Ce qui était sûr c'est qu'il ne voyait aucun fléau accroché à lui. Cependant, il parla d'un artiste qui avait vu des statues de la bibliothèque dans ses cauchemars. Plutôt étrange, mais ça n'avait pas vraiment de rapport avec un fléaux. N'importe qui pourrait mal dormir et avoir des cauchemars, mais ça c'était surtout si une de ces créatures s'accrochaient à eux. Et puis, il n'y aurait pas de rapport avec un objet.

Cet endroit ne respirait clairement pas la gaieté. C'était plutôt sombre, comme si une grisaille constante l'englobait pour le plonger dans une ambiance lourde et pesante. A écouter le bibliothécaire, on dirait que l'endroit était vivant voir même hanté. D'après ce qu'il disait, Gojô s'attendrait presque à voir un livre courir jusqu'à une autre étagère, aussi normalement qu'un magicien sortirait un lapin de son chapeau. "A vous entendre, on dirait que la bibliothèque est vivante..."L'endroit avait l'air ancien, ça pouvait faire marcher l'imagination des plus créatifs ou plus fragiles. On a tous entendu des histoires de château hanté, alors pourquoi pas un endroit comme celui-ci. En tout cas, c'était bien assez intriguant pour que l'exorciste s'intéresse à tout ça de plus près. Disons que ça pourrait vraiment faire penser à la présence du type de créature qu'il extermine. Peut-être pas un très puissant, mais plusieurs ça serait suffisant pour créer une sorte de chaos ici.

Ce bruit qui s'était fait entendre refit des siennes et étrangement, une sorte d'ombre, informe s'approcha. Qu'est-ce que c'était que ça ? Personne ne semblait être à l'origine de cette dernière et surtout sa forme était inexistante, pas humaine, ni animal. Bon, on dirait bien qu'il est en présence de quelque chose de bizarre. Ceci lui faisait plaisir, ça ne devrait pas, mais il allait se faire un malin plaisir à nettoyer cet endroit, ça va être du gâteau ! Edwin, le fit bouger pour que l'ombre ne l'atteigne pas. En plus c'était dangereux ? Encore mieux ! "Vous semblez avoir quelques problèmes ici... Cette chose n'est pas la seule qui "hante" les lieux ?" demande naturellement Satoru en fixant cette ombre. Il avait fortement envie de s'approcher. De toute manière, elle ne pourrait pas le toucher, il était protégé par l'infini qui l'entourait. Rien, ni personne ne pouvait l'atteindre. "Vous voulez bien tenir ça," demande t'il en donnant son sac à l’employé.

Sans prévenir plus, il s'aventura dans l'obscurité de cette ombre, visiblement mouvante. Dès qu'il pénétra à l'intérieur, elle sembla vouloir l'attraper. Mais son emprise se perdait dans l'infini. Entre Satoru et le reste du monde, existait une sorte de "couche de protection", un espace infime, l'infini, empêchant quiconque de le toucher réellement quand ce pouvoir est activé. C'est pour ça qu'il peut encaisser des coups, car ces derniers ne l'atteignent pas. Jogo en avait fait les frais dans son monde, ne comprenant pas pourquoi l'exorciste était toujours debout et aussi frais qu'un gardon alors qu'il lui avait balancé tout ce qu'il pouvait. L'exorciste avait alors expliqué le pourquoi du comment en demandant à son ennemi de poser sa main contre la sienne. Là, il avait pu constater l'infini, sa main se stoppa à un centimètre de celle de Satoru, bloqué par son pouvoir. Parfois, c'était à se demander qui était le monstre, les fléaux ou lui...

Cette chose, cette "ombre" semblait s'acharner sur lui, incapable de pouvoir lui faire du mal. Se rendant surement compte qu'elle ne pourrait rien faire et que l'homme était plus fort qu'elle, l'ombre disparu, comme si elle avait potentiellement eu peur ou afin de mieux préparer la contre-attaque. "Mouais... pas terrible ce truc. Vous en avez d'autre comme ça ? Vous feriez mieux de vous en débarrasser si vous ne voulez pas que les gens qui viennent ici voient un malheur leur arriver..." Il disait ça très naturellement, sans peur, comme si c'était normal pour lui. Ce qui était effectivement le cas. A voir comment Edwin allait le prendre.

Dire d'un endroit qu'il était vivant était plutôt inhabituel, même pour Satoru qui est exorciste et qui avait vu des choses étranges dans sa vie. En fait, chez lui, les fléaux pouvaient en quelque sorte prendre possession d'un endroit, le modifier, le rendre labyrinthique, lui faire perdre la notion du haut et du bas... Mais ça n'avait rien à voir avec le fait qu'il soit vivant. C'était le pouvoir de la créature qui pouvait influencer un endroit, mais ça donnait une impression que l'endroit n'était pas "inerte". Vu la réponse du bibliothécaire, ce n'était pas ça, mais plutôt le savoir qui l'animerait. C'était surement encore plus bizarre comme réponse, mais rien de très étonnant. Quand on connait les fléaux, tout était possible, non ? "Je n'ai jamais entendu parler de "savoir" capable de s'animer," déclare Gojô tout en réfléchissant. Chez lui, c'était forcément l’œuvre d'un monstre.

Quand cette drôle d'ombre c'était avancé, il n'avait pas prit peur. Ce n'est pas comme si quoi que ce soit pouvait l'effrayer de toute manière. Il était même entré volontairement dedans, avec confiance, même s'il ignorait la nature de cette chose. C'est qu'il croyait en sa force, en son pouvoir ! Que ce soit ici ou dans son monde, il restait le meilleur, non ? Vous pouvez penser cela présomptueux qu'il croit encore ça, mais jusqu'à la preuve du contraire, il continuera d'y croire dure comme faire. L'obscurité décida de le laisser, elle en avait probablement ras-le-bol, découragé de ne pas pouvoir s'attaquer à l'homme comme elle aurait voulu le faire. N'empêche, il se demandait ce que ça faisait à une personne différente de lui ? Est-ce qu'un humain normal pouvait se faire absorber par cette ombre mystérieuse ? Edwin ne tarda pas à lui expliquer ce que c'était, juste après que la chose soit partie. Une sorte d'entité provenant d'un artéfact, c'était donc lié à de la magie, une sorte de créature qui possédait un objet. Clairement, ça ne ressemblait pas à un fléaux, donc il n'était pas expert en la matière. L'homme enchaina pour lui demander de l'aide, afin de remplacer l'ampoule qui avait rendu l'âme. Ce jeune homme était plutôt vif d'esprit de lui demander de l'aide. "Personne n'a jamais essayé de détruire ou faire quoi que ce soit avec ce fameux artéfact ? Ce n'est pas un peu dangereux, que ce truc puisse sortir tranquillement et se balader dans la bibliothèque ? Que se passe t'-il si quelqu'un entre dans son ombre ?" demande t'il curieusement. Autant le savoir, ça pourrait être utile. "J'accepte de vous aider si vous m'expliquez tout ça." ajoute t-il avec le sourire. Ce n'était pas tellement de la négociation, mais disons qu'en apprendre plus l'intéressait beaucoup, une sorte de "déformation professionnelle". Sato était prêt à suivre l'homme jusqu'à l'endroit ou il rangeait les ampoules si besoin.

Toujours aussi vif d'esprit, Edwin s'interrogea au sujet de la réaction de Gojô qui était loin d'être ordinaire. Une personne normalement constituée devrait surement fuir ou avoir peur. Alors que lui était directement entré dans l'ombre pour voir. L'inconscience et l'insouciance correspondait plutôt bien à l'exorciste. "Disons que je suis plutôt coutumier des choses étranges. Je suis ce qu'on appelle un exorciste dans mon monde. Et vous voulez savoir..." il se rapproche un peu se montrant faussement discret, "je suis le plus puissant d'entre eux !" déclare t'il se fichant de ce que pourrait penser le bibliothécaire. "Vous pouvez m’appeler Satoru, Satoru Gojô," indique t'il en guise de présentation pour le jeune homme. "Je crois que je vais aimer votre bibliothèque ! Je pourrais vous être utile et vous débarasser de ces choses ?" demande Gojô.

Plus il était ici, plus il trouvait cet endroit bizarre. Ça pourrait faire penser à un lieu hanté, digne des films d'horreurs ou des contes qu'on pourrait raconter aux enfants pour les effrayer et faire en sorte qu'ils se tiennent à carreau. Avoir ce genre de phénomène ici, ça lui semblait toutefois risqué, surtout si du monde, voir même du public non averti pouvait entrer pour consulter des livres de la bibliothèque. Qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer si un lecteur croisait de manière totalement infortunée cette ombre ou même autre chose ? Lui, de part ses pouvoirs étaient une personne forte, apte à se défendre et surtout il pouvait voir le danger venir. Mais quelqu'un de lambda ? Est-ce qu'il se ferait attraper et emporter dans les ténèbres ? Déchiqueter en petits morceaux ? Absorber par l'ombre ? Les possibilités étaient infinies étant donné qu'il n'avait pas la moindre idée de ce que cette chose pouvait faire. Pour avoir affronté nombre de fléaux chez lui, il savait que le résultat pouvait parfois être très moche pour les humains n'ayant pas de chance. Edwin indiqua les effets de cette chose non palpable. En soit, rien d'aussi dangereux qu'il aurait pu penser. Mais quand même... ça rendait cette bibliothèque malsaine pour quiconque incapable de se défendre. Garder cette chose sous prétexte qu'il faut conserver le savoir, surtout que les études n'avaient pas été fini... il trouvait ça absurde. Faut croire que c'était le côté exorciste et combattant de Satoru qui ressortait, le mal, lui, il l'extermine ! "Dans ce cas, si les études n'ont pas été terminé, pourquoi conserver cette "chose" dans un endroit ou elle peut s'attaquer à du monde ? Vous n'avez pas peur que ça puisse justement la renforcer, la rendre plus forte et par conséquent... un jour mortel ?" demande t'il. Les monstres ont en général pour capacité de pouvoir devenir plus fort. Admettons que cette ombre en soit au stade de "bébé", attaquer ses proies pourraient la renforcer, la faire grandir et la rendre dans un futur plus ou moins proche dangereuse...

Bref, il suivit le bibliothécaire qui lui connaissait bien ce dédale d'étagères remplit de livres. C'était vaste, mais aussi très sombre, du moins pour une bibliothèque. Cependant, un certain charme était à noter, tout comme cette ambiance un peu particulière. Gojô pouvait facilement imaginer que certaines personnes ne se sentiraient pas à l'aise ici. Par chance, ce n'était pas son cas. Tout en marchant, Edwin répondit à sa question, le jugea inutile pour ce lieu. Pourtant, cette ombre ne lui avait rien fait, il n'est pas si inutile que ça, si les entités de ce lieu ne pouvait rien lui faire. La suite l'intrigua, il parla de la directrice de l'université et d'une section armée. Depuis quand une université a une armée ? Décidément, cet endroit commençait à lui plaire et un large sourire étira ses lèvres. Le jeune homme lui proposait donc de transmettre ses coordonnées, il n'y voyait aucun inconvénient. "Je peux vous donner ça. Si vous trouvez un papier et un stylo, je vous noterez mon numéro de téléphone. Vous me rendez curieux !" répond t-il, s'il pouvait obtenir un peu d'action, il n'allait pas dire non.

Le bibliothécaire parla un peu de l'ombre, mais ses connaissances sur le sujet étaient assez limité. On dirait bien qu'un vrai mystère planait autour de cette "chose". Ce qu'il retint de l'histoire, c'est que cette chose provenait d'une église et qu'elle aurait autrefois fait des dégâts. Ça ressemblait à une légende voir même un conte. Bien souvent, ce genre d'histoires ont toujours une part de vérité. D'ailleurs, les voilà arrivés devant la maquette de l'église. Elle semblait insignifiante. Une maquette d'une petite église, ancienne dans un style architectural qu'il ne lui était pas du tout familier. Peut-être gothique ou quelque chose dans ce genre là. L'ombre proviendrait donc de cet objet. Satoru se pencha pour l'observer de plus près. Son sixième œil semblait percevoir quelque chose, mais difficile de le distinguer clairement ou de l'identifier. Cela était peut-être du au fait que ce n'était pas un fléaux, mais autre chose. Le jeune homme avait récupéré une ampoule neuve, pleine de symbole. C'était de plus en plus étrange. "Je crains ne rien connaitre aux runes. Qu'est-ce que ça signifie ?" demande t'il en montrant la fameuse ampoule gravée. L'exorciste était curieux, tout ceci était intriguant et nouveau. S'il risquait de rencontrer de nouvelles menaces, il préférait se tenir au courant, juste au cas où, histoire d'être prêt. On est jamais trop prudent !

L'idée de Satoru n'était peut être pas bête. Enfermer cet objet "possédé" -ou qu'importe comment ça devait nommer- afin d'éviter que cette ombre maléfique ne puisse s'attaquer voir même engloutir qui que ce soit. Dans un lieu public comme cette bibliothèque, ça lui semblait vraiment dangereux de laisser une sorte d'entité pouvoir se balader librement et faire ce qu'elle veut. Après, il n'était pas le directeur ou celui qui organisait cet endroit. Donc ce n'était pas à lui de décider. "Votre directrice est au courant pour cette ombre baladeuse ? J'imagine que oui, mais ça ne rend pas les lieux très sécuritaire, non ?" demande t'il simplement. L'homme se demandait quel genre de personne était cette femme, ça devrait même être intéressant de la rencontrer.

Arrivé à l'endroit ou se trouvait la maquette de l'église, ils purent constater qu'en effet, l'ampoule qui devait maitriser cette ombre ne marchait plus. Une chose qui arrivait, une panne normal au bout d'un moment, ce type d'objet ayant une durée de vie limitée. Qui sait, cette chose exerçait peut-être une forme de pouvoir ou force sur l'ampoule qui pourrait réduire sa durée de vie. Ne connaissance pas ce type de... créature ? Chose ? Monstre ? C'était difficile pour lui de déterminer l'effet que ça pouvait avoir. Edwin alla récupérer une ampoule pleine de symboles, des runes pour être plus exact. Ceci ne disait rien à Satoru qui ne connaissait pas du tout ce qui était inscrit dessus. Ce n'était pas de son monde, il ne pouvait pas tout connaitre et ça lui confirmait que ce n'était pas l’œuvre d'un fléau. "Vous voulez dire que vous n'avez jamais testé une ampoule "runique" sur cet objet ? Aussi bien ça va marcher, aussi bien ça sera un échec si je comprends bien," résume t'il en regardant l'objet. Ce n'était pas un reproche mais une constatation. Gojô n'était pas contre les expériences, ça pourrait même être amusant ou catastrophique. Quoi qu'il arrive, il ne craignait rien, il n'avait pas peur comme à son habitude.

Le bibliothécaire lui proposa de remplacer l'ampoule, ça ne le dérangeait pas de la faire. Ainsi, il accepta l'objet et grimpa sur l'escabeau pour retirer l'ancienne qui était devenu noire et mettre la nouvelle. Quel effet ceci aura ? Il n'en avait pas la moindre idée. "Espérons que ça ne m'explose pas à la figure," ironise t'il en finissant de viser l'ampoule, puis il descendit pour retrouver le plancher des  vaches et laisser Edwin allumer la lumière. La luminosité avait tout d'une ampoule classique, tirant plus vers le jaune que le blanc. Et les runes inscrites dessus dessinaient des formes autour d'eux. "Est-ce que ça marche d'après vous ?" demande t'il. L'ombre n'était pas là, surement tapis dans sa maquette et l'ampoule toujours bel et bien "vivante". On peut donc conclure pour une réussite ?

Cet endroit demeure un parfait mystère pour Satoru, qui a du mal à comprendre comment on peut laisser le public y entrer, alors que des choses pas net s'y passent. Pour lui, ça semble dangereux de laisser une ombre bizarre se balader, surtout quand cette dernière est capable de s'attaquer aux personnes présentes. Qui plus est, à des personnes qui ignorent surement tout et qui pourraient facilement se faire avoir. Du coup... il se dit que ces gens -ceux qui gèrent les lieux- sont un peu fou ou qu'ils se fichent pas mal de leur responsabilité. Dans son monde, dès qu'un fléau apparait, les exorcistes étaient tout de suite mobilisé pour éliminer ce dernier, afin de protéger la population. Cette bibliothèque semblait faire tout l'inverse. Certes, ce n'était peut-être pas des entités/manifestations mortelles... mais quand même, il trouvait ça plus que bizarre.

Poser des questions lui semblait... presque anecdotique à présent. Ce lieu étrange semblait vivre et évoluer selon son propre désir sans avoir de réelle explication. Même Edwin lui semblait ignorer le réel fonctionnement de cet endroit. Satoru trouvait ça donc inutile d'essayer d'en apprendre plus, car il se doutait que les réponses seraient flous. Alors va pour l'ignorance pour le moment. Déjà, sa mission du moment était de mettre cette ampoule couverte de runes à la place de l'ancienne et de voir si ça avait un quelconque effet. Que risque t'il ? Dans le fond, il sait qu'il demeure l'un des types le plus puissant de ce monde... Oui, il a toujours un sacré égo ! Bref, il vissa la nouvelle ampoule et descendit de l'échelle, son travail était fait. Pour l'heure, pas besoin de soin, il n'était pas tombé, l'ombre ne l'avait pas attaqué, rien ne lui avait explosé à la figure, une tâche parfaitement accompli. "J'imagine que c'est le moment de tester votre ampoule magique," suppose Gojô en attendant que Edwin appuie sur l'interrupteur.

Une fois appuyée, la lumière fut ! C'était une lumière normale, les runes projetaient simplement des ombres de leurs formes un peu partout. En dehors, il ne vit rien d'anormal. Est-ce que ceci pouvait être nommé comme une réussite ? Surement. Alors qu'il se tournait vers le bibliothécaire, il remarqua que ce dernier semblait se sentir mal. "Est-ce que ça va ?" demande t'il en se rapprochant un peu. "Vous n'avez pas l'air de vous sentir bien, venez vous asseoir," dit-il en posant délicatement sa main sur son épaule pour le guider jusqu'à une chaise qui trainait non loin. L'exorciste n'avait aucune idée de ce qui arrivait au jeune homme, un malaise ou autre chose. "Vous voulez que je vous trouve à boire ou à manger ?" Pensant d'un coup à une hypoglycémie, il sort de sa veste un petit sachet de bonbons de sa boutique. En général, il en a toujours avec lui, c'est qu'il adore les sucreries ! Il en propose donc à Edwin dans l'espoir que le sucre puisse lui redonner un petit coup de fouet et le faire se sentir mieux.

La pseudo mission de l'exorciste était terminée, il avait visé cette ampoule couverte de rune et à présent qu'elle était allumée, elle marchait très bien. L'effet sur l'ombre semblait agir, la gardant à l'intérieur de cette maquette. Mais l'effet eut l'air d'agir également sur le bibliothécaire qui fit une sorte de petit malaise. Ceci n'était peut être pas du à l'ampoule, mais ça pouvait être le cas vu les bizarrerie de ce lieu. Satoru voulu l'aider, hélas, il se fit plus ou moins rejeter par le jeune homme. Ça va, il ne le prit pas mal, se disant que son geste, même s'il n'avait pas été brut ou peut-être que l'homme avait un certain égo et que l'aide n'était pas une chose qu'il appréciait. Au final, il se fichait pas mal du pourquoi du comment. Edwin suivit son conseil et prit le temps de s'asseoir. Ça ne semblait vraiment pas aller fort et s'il y avait bien une chose qu'il ne savait pas faire, c'était aider et réconforter les gens dans un tel état. Pas sur qu'une blague puisse le faire se sentir mieux non plus... Alors, il resta juste là à l'observer en espérant que ça passe.

Finalement, au bout de quelques minutes et son paquet de bonbon miracle proposé, son interlocuteur sembla sortir de son malaise. Ses esprits visiblement retrouvés, c'était rassurant. Les runes semblaient agir sur lui, d'où le fait qu'il se soit sentit mal, étrange. Satoru lui n'avait rien ressentit. "Vous devriez aussi songer à vous reposer. Vous me semblez exténué, ça n'aide peut-être pas non plus." Simple observation, parfois, il faut que les gens en prennent conscience pour lever le mieux et s'accorder un peu plus de temps pour eux. Edwin semblait être une personne impliquée et consciencieuse, ça ne l'étonnerait pas qu'il passe beaucoup trop de temps dans ces lieux qui pompent peut être à leur manière son énergie psychique. Malgré tout, il le remercia, mais il n'avait pas fait grand chose, c'était normal d'aider un peu. Gojô finit par lui donner son sachet de bonbons. "Je n'ai pas fait grand chose, juste changer une ampoule. Tenez ! Vous pouvez garder les bonbons, vous en avez plus besoin que moi. D'ailleurs, si vous en voulez d'autres, passez à ma boutique," indique t'il en donnant sa petite carte de visite avec l'adresse de cette dernière. "Vous avez besoin de moi pour autre chose, si je peux encore vous rendre service, n'hésitez pas !" dit il au cas où. Dans le cas contraire, il va surement y aller, de toute manière, il sait qu'il va retenir voir cette fameuse Integra...