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Is God laughing at me? [Lucy]

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Sam 7 Jan - 17:27



Is God laughing at me?



feat. Lucy



Au sein de l’imposante salle de réception, Salieri déambule, se prêtant à ce jeu tout simple mais accaparant qui occupe son esprit et le distrait de tout le reste. Lucy Harris sera présente, ce soir, et se produira devant l’assistante. Ce jeune prodige de la musique a composé son premier concerto à 7 ans, son premier opéra à l’âge de 11 ans. Un jeune prodige, une compositrice si exceptionnelle que son sexe n’avait pas fait barrage à sa réussite, chaperonnée par un père directif, mais qui au moins avait encouragé son talent, chose que le père d’Antonio n’avait jamais su faire.

Un talent brut tel que le sien, divin pourrait-on dire, doit tout naturellement se voir, n’est-ce pas ? Alors il la cherche. Il la cherche sans la trouver, il la cherche sans deviner, ne serait-ce qu’un seul instant, que cette femme aux mœurs légères, qu’il avait surpris dans les cuisines en train de s’abandonner à de quelconques frivolités avec un garçon de cuisine, pouvait être celle qu’il était si curieux de connaître.

L’orchestre commence à jouer sans elle, avant que finalement, elle ne se précipite à son poste, afin d’orchestrer d’une main de maître une courte mais sublime composition que Salieri ne peut écouter qu’avec la plus grande admiration. Il n’en revient pas… Comment cette femme certes charmante mais débraillée et insolente, peut-elle être ce véritable génie que Salieri lui-même n’a pu que reconnaître comme tel, ému aux larmes par sa musique ?

Ce mystère, il est incapable de le comprendre, il le fascine autant qu’il l’enrage, tant Salieri déteste constater l’ampleur de sa méprise, qui remet en question le moindre de ses préconçus. Il sait qu’il doit lui parler en personne néanmoins, ne serait-ce que pour se faire une meilleure idée de la personne à qui il a affaire. Le bénéfice du doute qu’il lui adresse reste léger, mais il se l’autorise néanmoins au moment de s’introduire auprès d’elle, sans admettre le trouble qu’il ressent face au charme naturel qu’elle dégage. Lucy Harris est impressionnante de beauté et de charisme, mais Salieri sait qu’il ne doit pas se laisser abuser par ce seul constat… Pas plus que par la qualité objective de ses œuvres.

« Mademoiselle Harris ? » Salieri se présente en bonne et due forme auprès d’elle, un sourire de circonstances, et manquant donc de sincérité, aux lèvres. « Antonio Salieri, compositeur de la cour », se présente-t-il, agacé de devoir le faire comme si tout ceci ne devrait pas couler de source. Salieri se saisit de sa main afin d’y déposer un baise-main, comme la situation l’impose tout naturellement. « Enchanté de faire enfin votre connaissance », ajoute-t-il en relevant le regard pour le plonger, presque malgré lui, dans celui, bouleversant, dans la remarquable compositrice, qui, loin de le laisser indifférent, le mettrait plutôt ans tous ses états.

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Dim 8 Jan - 20:41

Is God laughing at me?Cheveux en bataille, le corset de travers, Lucy tente de se rendre présentable tout en se précipitant dans la salle de réception pour rejoindre l'orchestre qui, comble des combles, a commencé à jouer sans elle. Elle se fraie un chemin dans la foule, saluant distraitement son hôte avant d'orchestrer cette composition qui devrait lui ouvrir toutes les portes d'Autriche, et même d'au-delà. C'était du moins ce que lui avait assuré son père. Pourtant, l'enjeu social de cette représentation lui échappe tandis qu'elle se perd dans sa propre musique, comptant les temps et semblant vibrer avec chaque mouvement qu'elle exécute pour accompagner les notes. Quelques instants plus tôt, elle gloussait entre les bras d'un garçon de cuisine qui lui avait plu, jouant avec le feu, mais y prenant un malin plaisir. Mais en cet instant, elle est concentrée, ne se laissant distraire ni par les regards hautains, ni par le souvenir de l'indécence de ses activités précédentes. Sa musique est sa seule et éternelle maîtresse.

Loin de se douter de l'effet qu'elle fait à un autre compositeur, à quelques mètres de là, Lucy s'intègre à cette même foule qui la regardait de haut lorsqu'elle était arrivée en retard. Elle échange quelques mots avec les uns, sourit aux autres et finit par se faire interpeller par un homme à qui elle ne rend pas son sourire, mais qu'elle dévisage avec intérêt. Entendant son nom, son visage s'illumine tandis qu'elle associe ce nom à ses connaissances.

- Ah, maestro Salieri. J'ai longuement entendu parler de vous. Et de vos compositions.

Sur ces dernières, elle ne fait aucun commentaire, mais lui adresse enfin un sourire affable. Les notes déchiffrées avec aisance sur les dernières partitions du maestro Salieri lui viennent à l'esprit, un air qu'elle entonne doucement, afin qu'eux seuls puissent l'entendre. Son sourire s'élargit. Elle paraît plus détendue, rassurée à l'idée qu'ils soient tous deux compositeurs, car intimement persuadée qu'ils se comprennent grâce au plus sublime des arts : la musique.

- "Enfin", répète-t-elle après un temps de silence destiné à reporter son attention sur leur conversation plutôt que sur les compositions de son interlocuteur. Vous attendiez ma venue ? s'étonne-t-elle avec une émotion proche de la candeur, quoique teintée d'une insolence malicieuse.
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Lun 9 Jan - 18:31



Is God laughing at me?



feat. Lucy



« Oh vraiment ? En bien j’espère », fait Salieri du ton de la politesse quand Lucy lui assure avoir longuement entendu parler de lui et de ses compositions.

Il est toujours agréable d’être reconnu par un confrère, et en tant que compositeur de la cour, Salieri n’en attendrait pas moins de la part de son interlocutrice, néanmoins, il reste particulièrement intrigué par l’opinion que peut avoir plus spécifiquement la jeune femme au sujet de sa musique… Force lui est de l’admettre à présent, ils ont tous les deux de la musique une approche très différente, de même que leurs compositions ne sont pas nécessairement comparables. Veut-il cependant s’entendre faire une réflexion qui ne sera peut-être pas aussi laudative qu’il ne le voudrait ? Pas vraiment. Salieri tire un orgueil tout particulier de sa musique, et ce faisant, pourtant, il admet une faiblesse vis-à-vis de l’œuvre de sa consoeur. Le génie s’exprime à travers ses notes… Le travail acharné à travers celui de Salieri, et le résultat ne saurait en être que très différemment.

Dans l’attente de sa réponse, Salieri commet l’imprudence de détailler des yeux son sourire, un sourire charmant, révélant toutes ses dents blanches… Salieri avait été conquis par la beauté de ses œuvres, déconcerté et déçu par son tempérament… il se découvre bassement conquis par son apparence. Il se reproche mentalement de se laisser distraire par une si basse considération, qui ne doit en aucun cas influencer leurs rapports, qui resteront quoi qu’il en soit strictement professionnel. Qu’il puisse ne serait-ce qu’envisager autre chose est déjà indigne. C’est de trop, et il en a bien conscience, mais il semblerait que ce soit plus fort que lui, en réalité.

« Pensiez-vous arriver à Vienne dans le plus grand secret ? » l’interroge Salieri d’un ton affable. « Comme beaucoup d’autres de nos confrères, j’étais très curieux de vous rencontrer enfin. J’ai pour votre œuvre et votre parcours un immense respect. »

Ce qui est une manière de ne pas lui apprendre qu’elle a été son idole… Elle a été le modèle qu’il brûlait de suivre, lui que rien ne prédestinait à une si brillante carrière dans la musique, mais qui s’est donné, néanmoins, les moyens de réussir. Comme il aurait voulu, à l’âge qu’avait Lucy à l’époque pouvoir se targuer des mêmes exploits musicaux qu’elle… Certes, sa carrière avait au final été rapide et fulgurante, mais il garde à l’esprit tout ce qu’elle aurait pu être et ne sera jamais, et ce constat se révèle particulièrement frustrant.

« Je reconnais humblement que je vous imaginais différemment. »

Voilà des propos qu’il aurait probablement dû garder pour lui, mais il est trop tard pour les retirer à présent, alors il se contente de les accompagner d’un fin sourire, comme si cela suffisait à les justifier autant qu’à les excuser.

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Mar 10 Jan - 0:18

Is God laughing at me?La curiosité de son interlocuteur est légitime et pourtant, elle ne s'y était pas préparée. Elle tente alors de noyer sa gêne passagère dans une gorgée d'alcool, son regard fuyant le sien le temps qu'elle trouve une réponse correcte à lui donner. A-t-elle entendu parler de lui en bien ? Parfois. Le plus souvent, il s'agissait surtout de railleries et de jalousies, comme chaque proche de l'empereur est voué à en recevoir.

- Vous avez une réputation d'homme rigoureux et fier. C'est une personnalité que je retrouve dans vos œuvres.

C'est plus de subtilité et de formes qu'elle n'en emploierait habituellement, mais Lucy éprouve un certain respect pour son confrère. Non seulement pour son poste de compositeur à la cour, mais également pour son parcours, bien qu'elle en sache visiblement moins à son sujet que lui à son propos.  

Peu douée pour les conversations mondaines, c'est un ricanement qui révèle son soulagement à l'idée de changer de sujet lorsqu'il l'interroge ensuite. S'attendait-elle à venir à Vienne en grande anonyme ? Non, bien sûr que non… Elle y avait veillé, indirectement, et son père y avait également veillé, bien plus assidument. Mais si elle voulait rencontrer l'empereur et obtenir un poste qui lui permette à la fois de nourrir les siens et de composer confortablement, il lui avait fallu s'annoncer et laisser les rumeurs circuler à son sujet. Ainsi donc, il avait attendu sa venue, non seulement lui mais leurs confrères également. Et très certainement ces autres hommes de pouvoir qui agissaient dans l'ombre pour favoriser les uns et rabaisser les autres dans ce domaine hautement capricieux qu'était la musique.

- Je vous remercie, répond-elle après un temps de silence, sans orgueil excessif. Pour tout vous dire, j'étais pressée de venir à Vienne. J'ai déjà le sentiment d'y être plus… libre.

D'un geste inconscient, elle replace distraitement l'une de ses mèches de cheveux roux, songeant au garçon de cuisine rencontré précédemment, et qu'il lui faudrait très certainement retrouver… Mais l'heure n'est pas à la frivolité. C'est un léger rire qui vibre désormais dans sa gorge, dès l'instant où Salieri admet l'avoir imaginée différemment. Amusée et terriblement curieuse, elle se penche vers lui d'un air de connivence et l'interroge alors avec légèreté :

- Comment m'imaginiez-vous, Salieri ? Ma musique vous a-t-elle déçu ?

Cette fois-ci, un sérieux passager passe dans le ton de sa voix, qui s'efface dès l'instant où elle retrouve son sourire un peu trop effronté.
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Mar 10 Jan - 18:42



Is God laughing at me?



feat. Lucy



Une fine esquisse de sourire crispé (comme quoi, il sait sourire, mais jamais de la bonne manière) se dépose sur les lèvres de Salieri en même temps qu’il accueille un compliment qu’il estime ne pas en être tout à fait un. Rigoureux et fier, bien sûr qu’il l’est, mais dans les lèvres de cette femme, ces propos paraîtraient presque insultants… De la rigueur, pourtant, et de la méthode bien sûr, n’en faut-il pas au centuple quand on se targue d’être de grands compositeurs, comme c’est leur cas ? Mais dans ce qu’il devine du tempérament de cette jeune femme, Salieri n’entrevoit en effet aucune forme de rigueur, rien qui s’en rapproche, ni de près ni de loin, et l’Italien admet en ressentir, pour la peine, une forme de frustration que le reste de leur conversation ne viendra à coup sûr qu’exacerber. Aucun commentaire à ce sujet, donc, si ce n’est un rictus poli accompagné d’une légère inclination de la tête… Il fera mine de prendre cette remarque pour la politesse qu’elle n’est pas.

« Cela se constate »,
répond Salieri d’un ton faussement affable quand la jeune femme affirme se sentir d »jà plus libre, à Vienne, qu’elle ne l’était semble-t-il à Salzbourg.

Qui sait ce que fut son comportement ailleurs, mais ici, il est évident que son manifeste laisser-aller frôle singulièrement l’indécence. La joie qui émane d’elle serait séduisante, pour ne pas dire irrésistible, si Salieri n’était pas à ce point occupé à s’en irriter. Il devine silencieusement que la jeune femme doit cette liberté à l’absence d’un père oppressant, qui avait contrôlé sa carrière d’une main sévère depuis son tout jeune âge sans même lui laisser le loisir de quitter l’enfance. Salieri ne devrait probablement pas lui envier cette jeunesse terrible. Ainsi que son propre père – cet inutile – le lui répétait, elle avait été exhibée comme un phénomène de foire… Mais Salieri n’aurait pas hésité un seul instant à échanger son enfance contre la sienne si l’occasion lui en avait été donnée.

« L’Empereur se chargera probablement très vite de vous inviter à cette rigueur que vous me prêtez », reprend-t-il d’un ton évasif.

Comment l’imaginait-il ? Différent. Très différent. Une version plus accomplie de lui. Une envoyée de Dieu. Face à quoi se trouve-t-il ? Une femme sulfureuse qui ressemblerait davantage à ses yeux à ce qu’il se figurerait être l’incarnation même du péché si ce dernier devait aborder des traits féminins.

« Votre musique, très chère, est la plus belle que j’aie jamais entendue. Elle ne m’a en rien déçu. »

Ce qui pourrait passer pour de la flatterie excessive n’en est pas. Sa musique ne lui a pas simplement plu, elle l’a bouleversé. La beauté faite son, composée par des mains indignes… Comment cela peut-il être possible ? Par orgueil et par facilité, il aurait même envie de la taxer de tricheuse, ne serait-ce que pour lui faire payer l’effronterie (charmante) de son sourire. Mais il n’en fait rien.

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Lun 16 Jan - 18:08

Is God laughing at me?L'Empereur se chargerait-il réellement de l'inviter à cette même rigueur ? Elle en doute sérieusement. Et si ce devait être le cas, elle se ferait un plaisir d'ignorer cette requête. Ce n'est pas certainement pas un homme ne possédant pas une once d'oreille ou de sensibilité musicale qui lui dicterait quoi que ce soit sur ses compositions, Empereur ou pas.

- L'Empereur saura très certainement reconnaître les différences entre nous, maestro. Vous savez comme moi que la musique est sa propre maîtresse et qu'il serait ridicule de songer à contester la moindre note de mon oeuvre. Chacune trouve sa place dans mes compositions, qu'importe à quel point elles sont jugées fantaisistes ou dérisoires.

Lucy atténue son arrogance d'un sourire avenant, empreint de la bienveillance narquoise de ceux qui se savent maîtres de leur sujet de conversation. Mais même si sa fierté est criante, dans son attitude, elle considère pas son interlocuteur comme un adversaire, bien au contraire. Elle veut croire que Salieri est capable de comprendre ses propos et de tomber d'accord avec elle. Elle n'a aucune envie de l'offenser, bien au contraire. S'il pouvait être pour elle un alliée, elle en serait honorée.

Le compliment qu'il adresse d'ailleurs au sujet de sa musique la satisfait grandement. N'esquissant qu'un sourire en coin, elle incline doucement la tête, accueillant presque humblement son commentaire - parce que ce commentaire lui plait. Elle aurait été bien moins silencieuse et conciliante s'il avait émis la moindre critique à l'égard de ses compositions, qu'elle défendrait toujours comme s'ils étaient la chair de sa chair.

- Vous m'en voyez ravie, mon ami.

Une familiarité qui lui échappe, mais qu'elle ne songe pas un seul instant à corriger. À vrai dire, maintenant qu'il a prononcé les mots qu'elle souhaitait entendre, Lucy se montre bien plus abordable. Trempant les lèvres dans son verre d'alcool, elle ne détache cependant pas son regard du sien, ou qu'à peine, le temps de le dévisager d'un air pensif.

- Dites-moi, Salieri, reprend-elle après avoir bu sa gorgée. Que devrais-je savoir sur Vienne et son public ?
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Mar 17 Jan - 21:19



Is God laughing at me?



feat. Lucy



Les différences entre les deux compositeurs sont palpables. Il n’est même pas nécessaire de les entendre jouer ou de comparer leurs compositions pour en avoir la certitude. Il suffit de les observer face à face, l’une fière et volubile, l’autre terriblement rigide. La seule chose qui les caractérise peut-être, c’est non seulement un goût prononcé par la musique, mais aussi et surtout un orgueil qu’ils drapent de prétextes plus honnêtes. Sur ce point, il n’y en a définitivement pas un pour envier quoi que ce soit à l’autre. L’impertinence de Lucy Harris n’a d’égal que l’orgueil bafoué d’Antonio Salieri, qui ne veut bien évidemment pas l’admettre.

« Ce sera à l’Empereur d’en décider. Vous en aurez la confirmation ou l’infirmation bien assez tôt »,
affirme Salieri avec une politesse trop appuyée pour être complètement honnête quand son interlocutrice affirme que l’Empereur sera en mesure de reconnaître son talent.

En réalité, Salieri n’en est pas convaincu, mais s’il s’autorise à penser ainsi, ce n’est certainement pas parce qu’il considère que la jeune femme qui lui fait face manquerait du talent dont elle se targue, mais bien parce que l’Empereur n’a pas la moindre oreille musicale et se révèle incapable de faire montre de ne serait-ce qu’un peu de bon goût musical. Cela a toujours été une frustration pour Salieri (à ajouter à la longue liste de ses frustrations), c’en sera probablement une pour la talentueuse compositrice également. Il constate de façon malsaine combien il sait se réjouir à l’idée de la voir bousculée dans des certitudes dont le fondement est pourtant bien réel. Il faut être fou, ou idiot, pour ne pas constater à quel point sa musique est ce qu’il y a de plus sublime.

Si sublime qu’il ne sait finalement que l’admettre en sa présence. Il est légèrement décontenancé quand son interlocutrice utilise ces termes, « mon ami », pour s’adresser à lui, mais sans doute l’enfant de Salzbourg a-t-il l’habitude de se montrer à ce point familier avec tout le monde. C’est là encore une habitude qu’il finira à coup sûr par perdre, d’une manière ou d’une autre.

« Le public viennois est, je dirais, sophistiqué. » Plus sophistiqué que ce lui dont il a dû avoir l’habitude, a-t-il envie de prétendre en pure mauvaise foi, mais il s’abstient tout de même de le faire. Ce serait chose injuste que d’affirmer ceci alors qu’il n’en est, en réalité, rien du tout, Mozart a rencontré plus de publics que Salieri n’en côtoiera jamais, et il le sait. « Il ne jure que par les tragédies anciennes et la musique enlevée. »

Ce n’est pas vrai, mais c’est ce qu’on a eu pour habitude de lui offrir, faute de permettre au moindre vent de nouveauté de souffler sur le paysage musical viennois.

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Dim 5 Fév - 4:30

Is God laughing at me?Ah, le rigide Salieri. Lucy en a longuement entendu parler, et a passé plus de temps encore à étudier ses œuvres, voire à composer quelques variations sur celles-ci. Les réponses de son interlocuteur sont brèves, légèrement trop laconiques, en fait. Lucy ne saurait dire s'il s'agit d'animosité, de défiance, ou d'une froideur naturelle. Quoi qu'il en soit, elle prend le parti de répondre à sa sobriété par un sourire. Il a entamé la conversation, il ne doit donc pas tant la mépriser que cela, n'est-ce pas ?

Mais ce n'est pas de l'Empereur qu'elle tient à parler. Elle aura l'occasion de le rencontrer bien assez tôt, et se présentera à lui pour qu'il se fasse sa propre opinion d'elle. Et ce, qu'importe ce qu'en dira un autre compositeur trop fier ou tout autre homme de la cour. Non, ce qui l'intéresse réellement, c'est d'avoir l'avis d'un autre musicien sur le public viennois, un public qu'elle ne connaît pas encore mais qu'elle compte bien charmer. C'est avec un grand intérêt qu'elle écoute l'opinion de Salieri, qu'elle estime de par son expérience. Le résumé qu'il en fait la satisfait assez, en ce qu'il correspond à ses attentes.

- Il est temps que le public viennois entende quelque chose de nouveau, dans ce cas.

Elle est visiblement très enthousiasmée par cette idée, son esprit déjà en ébullition. C'est un nouveau départ, pour elle, et sa créativité n'en est que plus intense. Les tragédies anciennes ? Vu, vu et revu. Ils ont besoin d'entendre quelque chose de plus vibrant, des œuvres si inspirantes qu'ils en redemanderont plus, encore et encore, et lui permettront d'ouvrir la voie à une nouvelle ère pour la musique. Sa musique.

S'extirpant de ses pensées, elle reporte son attention sur son interlocuteur et lui adresse un sourire affable, ravie de pouvoir passer quelques instants avec un collègue.

- Sur quoi travaillez-vous, en ce moment ? Quelle tragédie fera prochainement frissonner le public viennois ?
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Lun 6 Fév - 18:09



Is God laughing at me?



feat. Lucy



La réflexion de Lucy fait serrer les dents de Salieri, tandis qu’elle exprime si légèrement son intention de faire entendre au public viennois quelque chose de neuf… Pour ce qui est de leur offrir de la modernité et de la nouveauté, il est certain que la jeune femme saura y faire… et Salieri est loin d’y trouver matière à s’en extasier. C’est même tout le contraire, en réalité. Salieri est l’incarnation la plus brute et manifeste du traditionalisme et du conservatisme dans ce qu’il a de plus étouffant.

Il est évident qu’il ne saurait prendre la modernité incarnée par son interlocutrice que comme une menace à sa propre musique. Leurs travaux se présentent en opposition totale, et si Salieri veut croire qu’une oreille aussi peu musicale et alerte que celle de l’Empereur le privilégiera malgré tout, rien ne lui assure que Lucy n’emportera pas le cœur du public… et si ce doit être le cas, alors que lui restera-t-il ?

« Je travaille actuellement sur une œuvre qui, je pense, emportera un succès public mérité », affirme Salieri, se drapant pour l’occasion de cette remarque d’un orgueil qui, estime-t-il, n’est pas excessif.

Salieri a beau envier le talent brut de Lucy Harris, cela ne l’empêche pas de tenir son propre travail en très grande estime, et pour cause, il y travaille d’arrache-pied. Les heures que Salieri consacre à ses compositions, à recommencer, raturer, réécrire, jusqu’à obtenir ce qui se rapprochera au plus près de la perfection à ses yeux (sans jamais l’être) sont nombreuses. Alors oui, chacune de ses œuvres a vocation à rencontrer un succès public qu’il estimera mérité. En tant que compositeur de l’Empereur, qu’attendrait-on d’autre de sa part, n’est-ce pas ?

« Une tragédie lyrique intitulée les Danaïades. » Il l’observe, tentant de lui opposer, faute d’autre chose, l’étendue d’une culture littéraire qu’il a façonnée au gré de toutes ces années passées au sein de la cour. « Je suppose que vous êtes familière avec l’œuvre de Ranieri de’ Calzabigi ? » suggère-t-il.

Salieri affiche tout naturellement un air de supériorité excessif. Il veut opposer à Lucy une culture plus grande et plus élevée, faute de pouvoir réellement compter sur le talent dont il n’avait été que partiellement affublé au profit de la femme qui se tient face à lui, convaincue qu’elle pourra partir à la conquête de Vienne sans aucun besoin de rendre de comptes à qui que ce soit… A raison ou à tort ? Seul l’avenir l’apprendra au compositeur italien… Mais il pense d’ores et déjà en avoir une idée un peu trop… sûre.


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Jeu 9 Mar - 22:37

Is God laughing at me?L’assurance de son interlocuteur la rendait curieuse. Lucy tourna vers lui un regard attentif, l’invitant silencieusement à poursuivre, attendant de voir si son orgueil était justifié ou non. Elle appréciait l’œuvre de Salieri, même si elle y avait régulièrement trouvé quelques petites retouches à faire. À sa manière, elle attendait beaucoup de lui. Mais son regard se teinta d’une lueur de déception quand il lui donna plus de détails, avec une suffisance qu’elle jugeait très malvenue, étant donné le thème choisi.

- Une tragédie italienne. Bien sûr, répondit-elle d’une voix trop neutre pour ne pas laisser transparaître sa déception. Nul doute, en effet, qu'elle saura ravir le public viennois.

Pour le moment. Jusqu'à ce qu'elle intervienne et leur fasse découvrir des oeuvres plus… stimulantes. Toujours les mêmes histoires… toujours les mêmes personnages, toujours les mêmes thèmes. Il était grand temps de révolutionner l’opéra. Elle tirait une certaine fierté du fait d’être la première à exprimer ce souhait, mais elle était frustrée, également, de constater que les autres compositeurs, eux, s’attachaient à un traditionalisme poussiéreux qui étouffait toute possibilité d’évolution dans ce domaine pourtant propice à l’ouverture d’esprit qu’était la musique.

Mais, n’oubliant pas le ton qu’il avait employé pour l’interroger, Lucy mit un terme à sa réflexion silencieuse et reprit avec légèreté :

- J’en ai assez de l’italien. Et asez des tragédies grecques. Mes intérêts sont plus… actuels. Plus exotiques, et plus originaux.

Au jeu de l’orgueil, ils étaient en effet en sérieuse concurrence. Son sourire s’élargit, prenant des allures d’insolence. Il se pensait supérieur grâce à ses connaissances, elle se savait brillante grâce à ses idées nouvelles et inattendues. Tous deux se vautraient dans leur orgueil, mais cet orgueil naissait d’une source différente, à l’opposée, même. Dans sa naïveté, Lucy eut le malheur de s’amuser de cette opposition, estimant qu’elle était, au fond, dérisoire, d’une puérilité distrayante, sans pour autant songer au sérieux de la situation. Elle commettait l'erreur de considérer cela comme une compétition amicale, teintée d'orgueil, certes, mais qui restait suffisamment aimable.
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Sam 11 Mar - 19:25



Is God laughing at me?



feat. Lucy



Il y a de la déception – et presque du mépris – dans la voix de son interlocutrice quand cette dernière commente le choix de livret de Salieri d’une façon qui laisse transparaître son dédain envers ces tragédies italiennes dont le public viennois s’avère pourtant si friand. Sur ce point, il est évident que tous deux ne sauraient en aucun cas s’entendre. Salieri ne jure que par ces œuvres remarquables, élevées, transcendantes, de celles qui font une véritable différence. Les tragédies sont à ses yeux les œuvres les plus nobles, car elles exaltent des sentiments forts et élevés. Quant à l’italien, c’est non seulement sa langue d’origine mais surtout, selon lui, la langue la plus à même à favoriser ces mêmes émotions. Oui, il est tout à fait fier de ces décisions, de même qu’il veut être fier de son œuvre.

Il se sent attaqué directement, bien sûr, quand son interlocutrice lui apprend être las de l’italien, de même que des tragédies grecques. Salieri l’écoute et doit déployer des trésors de contrôle de soi pour ne pas sembler trop irritée par ce qu’elle ose lui soutenir sans ciller et surtout sans redouter d’insulter son travail et toutes ses compositions. C’est une chose qu’il a très vite compris au sujet de cette compositrice certes brillante, mais irrévérencieuse. Elle n’est certainement pas capable de se taire quand la situation l’exigerait, ou de souscrire aux règles de bienséance les plus élémentaires, qui leur profiteraient pourtant à tous les deux. Elle ne fait preuve ni de tact, ni de considération, et à l’évidence, elle n’éprouve pas vraiment de scrupule à cracher sur son travail.

« Pourtant, ces tragédies que vous conspuez sont intemporelles, elle plaisent depuis des siècles, elles plairont encore les siècles qui suivront. »

Et c’est ce que veut Salieri, il veut parler au public viennois, certes, mais aussi à tous, il veut que son oeuvre soit éternelle, et digne de rendre honneur à Dieu, à cette sorte de perfection divine si difficile mais en même temps si nécessaires à atteindre. Oui, son œuvre a du sens, il veut croire et penser qu’elle en a, et surtout il ne veut pas en démordre – surtout pas.

« L’exotisme et l’originalité par seul souci de distinction pourrait presque passer pour un caprice », remarque-t-il d’un ton faussement poli, déposant sur ses lèvres un sourire tout aussi faussement aimable.

La vérité, c’est que Salieri est en mesure d’admettre – mais en son for intérieur seulement – que la musique de son interlocutrice est… sublime… et peut-être cela tient-il du fait qu’il sait, mieux que personne, faire preuve d’une audace et d’une inventivité que Salieri, de son côté, réfute catégoriquement.

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Dim 9 Avr - 20:42

Is God laughing at me?Sans associer son discours aux possibles vexations qu'elle faisait subir à son collègue, Lucy écouta ses arguments, les balayant presque aussitôt d'un revers de la main imaginaire sans manquer de lever les yeux au ciel. Plaire, plaire depuis des siècles… À quoi bon ?

- La répétition plait, mon ami, mais qu'invente-t-elle ? Rien. Répéter, répéter, toujours répéter… Qu'apportent de plus ces répétitions ? Les tragédies se transmettent de public en public, mais à force de les entendre, plus personne ne les comprend, leur sens et leur valeur se perdent, alors à quoi bon ? Laissons donc ces œuvres du passé, laissons le public s'en faire sa propre idée, et laissons la place aux idées nouvelles, à ces chefs d'œuvres qui n'attendent que d'être révélés.

Elle s'exprimait passionnément, faisant fi des curieux qui s'attardaient près d'eux dans l'espoir de saisir au vol ce qu'elle pouvait bien assurer avec autant de conviction. Et faisant fi, au passage, de la possibilité d'être précisément en train d'insulter celui qu'elle voulait convaincre, et donc celui dont elle admirait les prouesses, malgré tout. Plaire au public était une chose, l'élever réellement en était une autre.

- Il n'est pas question de distinction ou de caprice, Salieri, mais de création. D'inventivité, et d'ambition. Je recherche la perfection, en musique. La mienne. Pas celle empruntée aux illustres d'autrefois.

Elle s'enflammait, elle en parlait avec passion, mais après avoir marqué une pause de quelques secondes, elle sembla retrouver son calme, lui adressant un sourire étonnamment sincère. La seule chose qui surpassait le fait de parler de sa musique, c'était de la composer et de la diriger. Elle estimait que cette discussion n'était qu'une discussion entre collègues, elle estimait que, plutôt que d'offenser son interlocuteur, elle était au contraire en train d'avoir l'une des conversations les plus passionnantes de sa vie, loin des convenances et des fausses amabilités de la cour. Salieri connaissait la musique, il savait ce dont elle parlait, et ne se contentait pas de faire semblant comme tous ces amateurs qui prétendaient juger la qualité de sa musique.
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Mar 11 Avr - 19:05



Is God laughing at me?



feat. Lucy



Salieri refuse catégoriquement de souscrire aux propos de son interlocutrice. Et pour cause, le simple fait de se l’autoriser serait déjà contrevenir à un trop grand nombre de ses convictions les plus profondes, et c’est à ses yeux une chose intolérable. Pourquoi changer ce qui est parfait. L’on peut sublimer le réel, l’élevé, le tragique, le romanesque, la réinvention ne saurait qu’être gage d’erreur et d’imperfection, n’est-ce pas ? Oui, il en est convaincu. Et quand il regarde son interlocutrice, d’ailleurs, il ne manque pas de constater que cette dernière, selon ses propres standards du moins, brille justement par les imperfections qui sont les siennes.

Et pourtant… pourtant, que dire de sa musique ? Nulle autre n’a jamais su le transporter et le toucher à ce point… N’est-ce pas une preuve par l’exemple de ce que sa rivale veut lui prouver ? Oui, c’est le cas. Mais Salieri conspue de telles observations… Faire face à leur réalité exige de sa part un requestionnement dont il ne se sent définitivement pas capable. Salieri se sent insulté… Profondément insulté car ce sont, en cet instant, ses convictions les plus fermes et les plus intimes que son interlocutrice se permet de pointer du doigt… Et ça, c’est intolérable à ses yeux. Non, il ne peut tout bonnement pas l’accepter.

« Ce sont nos valeurs les plus ancrées et les plus pures qui se perdent si nous laissons libre cours au jeu et à la vulgarité où n’ont leur place que les œuvres les plus élevées… Nous nous devons de faire exemple, pas de choquer ou de provoquer… surtout si telle est là notre seule intention. »

Salieri la coupe immédiatement dans son élan, pourtant, une part de lui se découvre fascinée par la manière dont elle sait parler de son art… Elle semble porter haut et clair une opinion certes aux antipodes de la sienne, mais avec une force de conviction telle qu’elle en deviendrait séductrice… Dangereusement séductrice. Son discours est puissant, délicieusement enflammé. Tout ce que Salieri se retient d’être. Peut-être tout bonnement parce que, à la vérité, il n’en est pas capable.

« Il n’est rien de plus ambitieux que de rendre grâce à ces récits millénaires, et il existe mille façons de raconter une même histoire. Ceux qui manquent d’inventivité sont à coup sûr ceux qui n’en voient qu’une seule. »

Cette pique est excessive, et Salieri devrait probablement s’épargner de formuler un tel discours, mais voilà, le compositeur, piqué à vif dans son orgueil, ne sait faire autrement que d’y réagir le plus viscéralement du monde.


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Mer 9 Aoû - 2:00

Is God laughing at me?Lucy observa Salieri avec, dans les yeux, un mélange d'intérêt et de défi alors qu'il rejetait catégoriquement ses propos. Elle écouta attentivement sa contre-argumentation, remarquant la passion avec laquelle il défendait son point de vue. Les émotions de Salieri étaient palpables, et elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe d'admiration pour sa ferveur. Pour sa part, elle prenait un grand plaisir à entretenir cette conversation avec lui. Il stimulait son esprit bien plus efficacement que ne le faisaient les nobliaux qui s'amassaient d'ordinaire autour d'elle dans l'espoir de lui plaire.

« Vous parlez avec une telle intensité, mon cher Salieri, que même vos mots semblent mélodiques », rétorqua Lucy d'un ton calme mais teinté d'amusement. « Mais laissez-moi vous poser une question : les œuvres du passé n'étaient-elles pas, elles aussi, des ruptures avec la tradition de leur époque ? » Elle marqua une pause, lui laissant le temps de considérer ses paroles. « Je ne cherche pas à effacer ou à dévaloriser ce qui a déjà été accompli. Je respecte profondément les maîtres qui nous ont précédés. Cependant, je crois aussi en la capacité de l'art à évoluer, à repousser les limites et à explorer de nouveaux territoires émotionnels. Les répétitions peuvent être rassurantes, certes, mais l'innovation nourrit l'âme de la musique. »

Elle marqua une brève pause, le temps de reprendre un souffle qu'elle avait eu tendance à retenir à mesure qu'elle s'exprimait, une vive passion animant ses gestes et le ton de sa voix. Ses yeux étincelèrent d'une lueur déterminée alors qu'elle poursuivit :

« Imaginez si chaque compositeur avait craint de briser les conventions de son temps. La symphonie classique n'aurait jamais cédé la place au romantisme, et l'atonalité n'aurait jamais secoué les fondations de la musique moderne. Il y a de la beauté dans la tradition, mais il y a aussi de la beauté dans la transformation. Vous dites que ceux qui manquent d'inventivité ne voient qu'une seule façon de raconter une histoire. Mais je prétends que c'est précisément cette inventivité qui peut révéler de nouvelles facettes de ces histoires millénaires. La tradition peut être une source d'inspiration, mais elle ne devrait pas être une entrave à l'expression individuelle. »

Elle lui adressa un sourire empreint de respect. Son but n'était pas de l'offenser, bien au contraire. Elle prenait plaisir à connaître la moindre pensée de Salieri à ce sujet. Elle inclina donc la tête en sa direction, très calmement.

« Je sais que nos points de vue divergent, Salieri, mais je crois qu'il y a de la place pour nos deux approches dans le monde de la musique. Notre passion commune nous pousse à créer et à partager, même si nos motivations diffèrent. Ne croyez-vous pas que c'est cela qui enrichit la scène musicale, au lieu de la restreindre ? »
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Jeu 10 Aoû - 18:08



Is God laughing at me?



feat. Lucy



Les arguments de Lucy ne manquent définitivement pas de bon sens, en plus d’être imparables. Elle a raison, bien sûr. Les chefs-d’œuvre d’autrefois marquaient une rupture avec leur époque, c’est d’ailleurs probablement ce qui en a fait des chefs-d’œuvre… Ils avaient su apporter un souffle bienvenu de nouveauté sur un monde qui en avait cruellement besoin. N’est-ce pas là le propre de l’art ?

« L’innovation pour l’innovation est la mort de l’art, c’est tout ce que j’affirme », rétorque le compositeur, piqué à vif par des arguments qu’il n’est pas totalement capable de contester. « Quand l’excellence a déjà été atteinte, il est bon de l’observer, de la valoriser, de l’encourager… non pas de l’occulter à tout prix. »

Ses arguments ne peuvent en réalité être que de mauvaise foi, car si vraiment, la modernité des œuvres de sa rivale artistique lui déplaisaient ou le dérangeaient… il ne les admirerait pas à ce point. Mais s’il ne sait qu’afficher la plus vive des jalousies au sujet de cette exceptionnelle compositrices, il ne peut remettre son talent en question qu’avec une magistrale mauvaise foi. Il aime tout de ses œuvres et compositions, et il en aime aussi, c’est un fait, la modernité, ce qu’elles ont d’uniques, ce qu’elles transmettent d’émotions remarquables, hors du commun.

« Nous devrions nous employer à sublimer un art qui tend déjà au superbe plutôt que de le renier, ne croyez vous pas ? En tant que compositeurs, nous nous échinons à produire l’œuvre la plus parfaite possible. Nous inspirer de ce qui approche d’ores et déjà la perfection »

Ce débat ne saurait qu’être infructueux. Sur ce point, ils ne se rejoindront jamais… Ils ne se comprendront jamais… Salieri ne peut pas être partial quoi qu’il en soit puisque le ressentiment mêlé d’admiration qu’il ressent à l’adresse de son interlocutrice l’empêchent catégoriquement d’afficher réellement la meilleure attitude à son adresse. Il n’est pas capable de soutenir son point de vue ou d’entendre celui de son interlocuteur, car il ne peut au fond qu’avoir conscience de sa propre mauvaise foi. Dans une autre vie, où la jalousie n’aurait pas à ce point rongé son être, ils auraient peut-être pu s’entendre, qui sait. Ils auraient du moins pu avoir une conversation constructive au cours de laquelle Salieri ne ressentirait pas un tel besoin de défendre son honneur, au point d’afficher au passage une certaine forme d’orgueil mal placé. Lucy a pourtant raison. Il y a de la place pour leurs deux musiques dans le monde… Mais quand la musique de l’un semble étouffer celle de l’autre, comment le croire encore ?

« J’ai bien peur que votre musique n’éclipse la mienne sur quelque scène que ce soit, mademoiselle Harris », répond-t-il en s’inclinant poliment. Non, leurs musiques ne peuvent pas cohabiter, c’est ainsi.


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