Après mon entretien avec Stark et les entretiens pour la table ronde, j'ai décidé de faire une pause et de retourner seul dans la forêt. Guenièvre aurait pas été capable de m'suivre toute façon. Mais j'm'entête à chercher un nouveau portail. P'têt qu'on est juste pas tombé dessus la première fois. Alors j'décide de prendre un autre chemin et de m'aventurer seul. C'est que l'début de la journée et je prévois large au cas où j'me perdrais. Je marche quelques heures durant, perdu dans mes pensées. Beaucoup de personnes se sont déjà présentées. Ca ne fait aucun doute sur quelles personnes choisir. Ce qui m'embête c'est que certaines d'entre elles pourraient se montrer redoutables. A commencer par le gamin avec les Dragons. Et son grand-père là.. Il connaît vraiment Guenièvre?!
Et Karadoc et Perceval.. ces deux débiles. Comment est-ce que j'me suis démerdé pour pas tomber sur eux avant ça? Je souffle longuement à ces pensées et m'arrête subitement devant une tente érigée dans la nature. Je fronce les sourcils et dégaine lentement Excalibur qui ne brille toujours pas sans faire de bruit. Je suis seul dans un endroit inconnu à proximité de personnes que je ne connais probablement pas. Je m'approche à pas de loup de la tente et jette un œil à l'intérieur. Elle est modeste. Il y a deux matelas, de quoi faire du feu et surtout beaucoup de viande partout. D'ailleurs une odeur de saucisson se dégage de cette dernière et je comprends lentement qui semble vivre ici lorsque des pas s'approchent de moi. Je me retourne dans un léger sursaut et met une main sur ma poitrine. Décidément ces deux débiles n'ont pas fini de me faire tourner en rond.
- Mais c'est pas vrai!! C'est là que vous créchez depuis l'début vous deux??
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Jeu 5 Jan - 20:06
Ft. Arthur et Perceval
Il y avait quand même pas mal de monde qui s’était présenté à Arthur à l’auberge l’autre jour. Ca fait une sacré floppé de chevalier, se disait Karadoc. Il faisait pas confiance à grand monde, surtout pas au type avec son dragon. Il était trop louche à son goût…
Après la réunion, ils étaient retournés en forêt, chez eux. Parce qu’honnêtement, même après trois ans, Karadoc n’arrivait toujours pas à se faire à la vie moderne. Même s’il avait appris à ne plus avoir peur des voitures comme ils appelaient ça ici, il trouvait la ville toujours aussi grise et insupportable. Ça manquait de verdure et d’espace. De toute façon, il était bien mieux en forêt, au calme, au moins il était sûr de pas se faire déranger. En explorant la forêt un peu plus, il avait découvert que Perceval et lui étaient pas les seuls à y habiter, puis qu’il avait vu une maison avec des moutons plus loin. Il saurait pas dire exactement ou, et ça lui tentait pas de le savoir non plus. Pour l’avoir vu vite fait, la dame qui habitait là-bas avait pas l’air très commode, et il avait préféré la laisser tranquille.
Karadoc était parti un peu plus loin pour aller se soulager derrière un arbre lorsqu’il avait entendu du bruit proche de sa tente. Au début, il s’en foutait pas mal, pensant que c’était Perceval qui avait décidé de se lever lui aussi. Pourtant sur le chemin, il l’avait croisé, mais les bruits proches de la tente n’avaient pas cessé. Son épée était restée dans la tente, personne n’osait vraiment s’aventurer dans ce coin-ci du bois. Alors qu’il se dirigeait vers la tente, il avait ramassé un gros morceau de bois, prêt à en découdre.
- Bah Sire ? Qu’est ce que vous faites là ?demandait Karadoc, balançant le morceaux de bois un peu plus loin.Beh oui, c’est là qu’on crèche depuis le début. C’est cool non ? Comment vous avez fait pour nous retrouver ? C’est une bonne planque hein ? Karadoc était vraiment fier de leur petit coin. Bien sûr c’était pas Kaamelott, mais au moins, ils réussissaient à bien vivre ici. Et ils étaient pénards !
Bon, Perceval n’allait pas dire le contraire, il avait été ravi de retrouver son bon roi. Il n’avait pas eu l’air aussi ravi qu’eux de les retrouver, lui et Karadoc, mais comme c’était la tête qu’il faisait plus ou moins toujours quand ils les voyaient, le Gallois avait pris l’habitude de ses dire que ce devait être sa tête contente secrète pour que les autres ne sachent pas à quel point il les préféraient. Histoire de pas faire de jaloux quoi. C’était un roi vachement sympa avec tout le monde, Arthur. Il pensait toujours aux autres comme ça. C’était pour ça que Perceval l’aimait et lui serait à tout jamais fidèle. Il avait été trop malheureux de ne plus être à ses côtés durant trois ans. Juré, désormais, il ferait toujours gaffe à savoir où il était. Peut-être même que ça vaudrait le coup d’aller s’installer avec lui et Guenièvre. Vrai, un roi avait besoin de ses chevaliers à ses côtés tout le temps, une garde rapprochée quoi. Au cas où.
Mais bon, pour l’instant, Perceval était bien content d’être retourné en forêt avec son pote Karadoc parce que la ville, c’était définitivement pas son truc. Il détestait par-dessus tout les bidules roulants en métal que les gars de là-bas appelaient des voitures. D’abord, c’était faux. Une voiture, c’était un truc en bois. Pis le plus souvent, ça se tirait avec les bras. Ça roulait pas tout seul comme ça, comme si c’était habité par le diable. Si ça se trouve, c’étaient toutes des Graals dissimulés. La preuve, en plus, c’est que la nuit, elles devenaient incandescentes toutes seules, sans feu !
Bref, Perceval était en train de tremper ses pieds bien fatigués par des heures de marche avec ses nouvelles bottes quand il crut entendre la voix de son bon roi. Pas possible, Arthur, chez eux ? Il se précipita sans penser à remettre ses bottes. Ben y’a pas à dire, le sol gelé, même avec une bonne dose de corne, ça picote sous les pieds, hein. Il arriva donc en sautillant d’un pied sur l’autre, comme s’il marchait sur des braises. Et vous imaginez pas comme parler et sauter en même temps, c’est un compliqué.
Mon attention se porte sur le piètre bout de bois que Karadoc tenait dans ses mains, certainement pour s'défendre. Quelque part j'me réjouis qu'il soit tombé sur moi et je soupire de soulagement. Autrement il s'rait déjà probablement bien froid. Mais bon, que voulez-vous? La vie les a pas gâté à ces deux glandus. C'comme ça et pas autrement. Déjà, il n'aura pas essayé d'attaquer avec un morceau de saucisson. C'est dire le progrès. Le chevalier s'exclame devant moi que sa tente est géniale. Pas étonnant venant de la part d'ce petit génie. Il sait se contenter de peu. Sauf pour la bouffe. Là, c'est aut'chose.
-Si c'est bien planqué?? C'est peu dire même quand on sait qu'j'vous est cherché pendant près de trois ans! TR-OIS-ANS! Heureusement que j'ai lancé un aut'recrutement pour les chevaliers, autrement j'vous aurais jamais retrouvé. D'ailleurs j'vous ai pas trouvé, je suis tombé sur vous par hasard.
Je tourne la tête vers Perceval qui débarque à cloche-pied. Il est pieds nus et saute sur un pied pour une raison que j'ignore. Je lui hoche la tête pour qu'il aille chercher ses bottines. - Allez-y, allez-y. Certainement encore une technique de bataille débile ou n'importe quelle stupidité qu'ils auraient encore inventé. Je tâche d'me détendre un peu. Malgré la surprise j'ai beaucoup de questions à leur poser. Alors je rengaine Excalibur et attend que Perceval nous rejoigne. Certes j'étais pas fier des têtes qui peuplaient ma table ronde aut' fois mais revoir des visages connu, ça fait pas tant d'mal.
-Pourquoi est-ce que vous piaulez dans la forêt? Il y a tout ce que vous avez b'soin en ville. En partant de la nourriture et boisson à volonté en passant par le confort d'un vrai lit et d'une vraie piaule chauffée. Kaamelott vous manque à vous aussi?
Je réfléchis l'espace d'un instant à Guenièvre qui, sur certains aspects a du mal à se détacher de sa vie d'avant. Alors le reste me fait tilt dans la foulée.
-Vous êtes arrivés tous les deux ensemble? Réfléchissez.. Y'avait personne d'autre avec vous? Comme mes beaux parents, le père Blaise ou encore Lancelot par exemple?! Est-ce que vous avez aussi vu cette lune rouge?
Ils sont peut-être pas totalement des génies mais ça ne veut pas dire que je peux en tirer aucune réponse pour autant.
Invité
Dim 8 Jan - 4:51
Ft. Arthur et Perceval
Y avait pas à dire, il faisait vraiment froid dehors. Il y avait des fois, comme aujourd’hui ou le confort qu’offrait Kaamelott manquait vraiment beaucoup à Karadoc. Et il fallait dire aussi qu’au moins à Kaamelott, il pouvait aller bouffer dans la cuisine un peu plus souvent que maintenant. Mais heureusement qu’il avait son stock de jambon et autres joyeusetés de ce genre dans sa tente. Au moins avec ça, il allait pas encore mourir de faim.
Alors que Karadoc avait lancé son bout de bois un peu plus loin lorsqu’il s’était aperçu qu’il s’agissait de leur roi, il s’était retourné quand il avait entendu son pote Perceval revenir à la tente en sautillant. Probablement qu’il devait être allé à la rivière pour aller baigner ses pieds. Il disait que les bottes qu’il avait chaque jour aux pieds c’était de la merde. Karadoc ne pouvait que lui donner raison en plus, ces bottes c’est tellement d’la merde!
- Nan, mais faites pas attention Sire, les bottes à Perceval c’est d’la merde. En même temps, leurs godasses d’aujourd’hui c’est dla merde tout court hein…
Il s’était rapproché de sa tente et, alors que Perceval enfilait ses bottes, il avait sorti une baguette avec un peu de jambon.
- Vous voulez pas une p’tite tartine?Demandait Karadoc à Arthur.
Il s’était assis à la table de fortune qu’ils avaient récupérer, se préparant un petit casse dalle pendant qu’Arthur leur posait tout un tas de question.
- Bah la forêt c’est mieux que leur ville là. Ca pue, pis y a trop de monde aussi. Au moins à Kaamelott on était bien hein Sire? Perso, j’aime pas la ville, y a beaucoup trop de bruit. Et en plus, y a leur trucs en métal qui font du bruit, c’est dla merde, y a pas de bœufs pour tirer! C’est sur une vrai piaule c’est vraiment cool.
Arthur était venu s’installer à table avec lui et Perceval les avait rejoints quelques instants plus tard.
- Ouais, on est venus ensemble. On a pas trop compris hein Perceval? A un moment on était à Kaamelott dans les souterrains pis tout d’un coup, bah on s’est retrouvé ici. Mais on a pas vu les autres, hein Perceval? Tu les a vu les autres toi quand t’allais en ville? Pis Guenièvre elle est avec vous aussi? C’est quoi cette affaire de lune rouge? Est-ce que ça te dit quelque chose Perceval?
Perceval ressortit de la tente avec des chaussons roses à tête de nounours. C’est vrai que la couleur n’était pas sans lui rappeler les tenues de combat des Burgondes mais ils étaient hyper confortables et chauds. Franchement, quand vous créchez sous une tente de merde en plein hiver, il y a des priorités. Il se serait bien déplacé avec uniquement ça aux pieds mais ils avaient la fâcheuse tendance à se tremper hyper vite quand on marchait dans la neige avec. Après, non seulement il se caillait les orteils mais en plus ils pesaient vachement lourds et ils faisaient des bruits dégueulasses à chaque pas. Il les gardait donc uniquement pour leurs moments au campement.
Perceval relança le feu qui était devant leur tente avec difficulté, en se cramant les doigts à quelques reprises au passage. Puis il s’assit les jambes écartées, les genoux en l’air pour que les flammes lui réchauffent l’entrejambe avant de répondre à l’invitation d’Arthur. - Ah ben je sais pas. Sûr que ce serait bien de plus avoir à se geler les grelots tous les jours. Mais la vie en ville, c’est pas trop mon truc. Il a raison, Karadoc, ça pue, y’a trop de bruit. Pis trop de gens aussi, j’aime bien les gens gentils avec moi et là, je sais pas, sont trop nerveux tout le temps. Tu sais pas un truc, tu leur demandes poliment. Ben ils te regardent comme si tu leur demandais de venir chercher le graal avec toi et ils passent leur chemin. Ou ils te traitent de débile. Des fois même ils font venir des mecs en bleu pour te foutre en taule. Pas ma faute, moi, si leurs auberges du M sont mal foutues et qu’il y a personne pour prendre ta commande.
Perceval marmonna dans son absence de barbe au souvenir de leur sortie à l’auberge du M avec Karadoc et des heures qui avaient suivies. En même temps, ils avaient passé la nuit au chaud pour une fois. Mais il n’aimait pas ce nouveau monde, non, pas du tout. Kaamelott lui manquait. - Ouais, j’y comprends rien moi à ce fichu monde et à cette lune toute rouge là. C’est pas normal. Si ça se trouve on a été enlevés par des extraterrestres et on le sait pas. Si ça se trouve, mon bon roi,, excusez, hein, mais vous êtes un extraterrestre et on le sait pas. Et p’têtre même que nous on en est aussi !
A ces mots, Perceval commença à soulever tous ses vêtements pour s’examiner sous toutes les coutures à la recherche d’un élément qui lui prouverait qu’il était bien lui.
Karadoc m'répond avec une certaine simplicité qui m'aide pas à oublier d'où ils viennent, ces deux lézards. Mais ça n'empêche que j'ai tendance à oublier que ça n'les empêche pas de ressentir la douleur comme tout le monde. Il me parle dans un premier temps des bottes de Perceval. Bien sûr qu'elles sont pas aussi bonnes que celles qu'on avait à Kaamelott. Parce qu'ici, la qualité et le cuir, ça coûte la tête d'un dragon. Et qu'ils ont pas l'air de rouler sur l'or. D'ailleurs j'me demande comment ils s'débrouillent pour trouver autant de nourriture pour Karadoc. Manger comme un ogre et vivre dans la forêt, ça va généralement pas ensemble. Pendant un instant, l'idée que Karadoc se mette à voler la nourriture pour survivre me paraît plausible. Alors je refuse poliment son offre de me faire une tartine mais me rapproche un peu du campement pour me mettre à leur modeste table. Autant lui laisser son stock pour lui pour l'instant. Je l'observe préparer la sienne de tartine, en m'disant que sa condition le rend pas moins généreux quand même. C'est une qualité, chez lui. Il m'explique ensuite que l'adaptation est compliquée. Ce que j'peux comprendre. Guenièvre et moi étions effrayés à nôtre arrivée par ces mêmes voitures. Maint'nant ça va mieux même si j'pige pas tout à la "technologie". J'hoche la tête à Karadoc en guise de réponse. La réalité c'est que j'suis trop préoccupé par mes pensées. J'observe du coin de l'œil Perceval sortir de la tente avec de grosses pantoufles roses et j'comprends qu'en fait, ils sont pas du tout équipés pour la vie en forêt. C'est pire quand j'le vois approximativement faire son feu. D'ailleurs j'remarque que les flammes sont trop faibles et que dans quelques minutes, il risque de s'éteindre. J'écoute les arguments de Perceval un autre instant et sa dernière phrase me fait finalement tiquer, me sortant d'mes pensées.
- AH NON HEIN! ÇA VA PAS R'ECOMMENCER?! J'me remémore Guenièvre qui s'en prend à moi parce qu'elle pense que j'suis pas vraiment moi. C'est quoi votre délire bizarre là de "Vous êtes pas Arthur, j'le sais", là?! Ça va bien maint'nant ! Entre vous et Guenièvre j'sais pas c'qui vous faut! Excalibur à ma ceinture c'est du flan, peut-être?! J'suis pas un extraterrestre et vous non plus.
Je soupire et retrouve mon calme rapidement. Parce que même s'ils s'expriment pas bien, les deux péq'nauds, j'peux comprendre leur ressenti. Et on s'retrouve dans le même bâteau. Je finis par répondre aux questions de Karadoc.
- Guenièvre est avec moi, oui. Nous sommes arrivés sur cette île ensemble. Pour la lune rouge, j'sais pas vraiment. J'pense que ça a un lien avec le fait qu'on soit là.
[size=19]Je m'approche finalement du feu qui continue de s'éteindre progressivement. Je prends un morceau de bois équivalent à une semi bûche et interpelle Perceval qui a besoin de plus de concentration que Karadoc. Ce dernier lui, sait écouter et faire attention tout en mangeant. Est-ce que j'suis là raison pour laquelle ils sont tous là si les dieux m'ont vraiment lâché ? Est-ce que ce serait d'ma faute? J'ose espérer qu'Excalibur refonctionnera un jour. Juste pour pouvoir les ramener à Kaamelott.
- Faut pas mettre le bois comme ça. Regardez. Je pose le bois délicatement sur la base du feu et rajoute un peu de paille. -Il faut y aller douc'ment et poser sur la base. Sinon ça va étouffer les flammes et le feu s'éteindra. Il fallait remettre un peu d'paille aussi pour que la flamme soit assez chaude et vienne sécher vot' morceau d'bois. Sinon ça prend pas. Puis comme ça, vous vous brûlez pas les doigts.
Je rajoute un peu de petit bois pour redonner de la puissance à leur feu. Ils se sont plutôt pas mal débrouillés quand même, visiblement. Mais pour une raison qui m'échappe, j'me sens un peu mal pour eux. Peut-être parce qu'ils sont probablement dans cette situation par ma faute. Et Perceval semble être le premier à souffrir du froid. Alors j'retire mon manteau et le lui tend.
- Tenez, prenez ça. Vous en aurez plus besoin qu'moi. Je lève les yeux vers les deux zigotos. - Écoutez, j'vous promets que j'vais chercher un moyen de vous ramener à Kaamelott. Vous, et Guenièvre. C'est pour ça que j'réunis des chevaliers. En attendant, j'vais faire mon maximum pour reconstruire l'royaume ici. Et quand ce s'ra fait, vous serez les bienvenus à Kaamelott Bis. J'dis pas que ce s'ra exactement pareil mais vous aurez déjà l'confort de la piaule. Ça va aller jusque là?
Invité
Jeu 12 Jan - 0:45
Ft. Arthur et Perceval
Karadoc hochait la tête, alors qu’il se découpait un morceau de jambon sec quand son pote expliquait à Arthur qu’ils se gelaient les miches. A ça, pour se geler les miches, ils se les gelaient! Mais Karadoc était quand même fier qu’ils aient pu tenir trois ans dans une tente aussi merdique que celle qu’ils avaient récupérer. - Ouais c’est vrai Sire, les mecs en bleu ça rigole pas! Pas moyen de parler avec eux en plus! Pis Perceval il a raison, l’auberge du M, c’est vraiment dla merde. La taverne à Kaamelott était beaucoup mieux pis au moins le tavernier il venait discuter avec nous. C’est pas comme ici ou il y a des trucs bizarre avec des images dessus et personne pour commander. C’est dla connerie moi jvous dit! Faut pas y aller Sire!
Après, ça avait eu du bon leur petite escapade à l’auberge du M. Ils étaient venus comme ils étaient, et ils étaient repartis comme ils étaient, mais ils ont au moins passé la nuit au chaud. Après Karadoc avait flippé un peu aussi, parce que ça lui rappelait quand même le cachot quand il avait été emprisonné par les Romains pendant une semaine et qu’il avait manqué de bouffe. Il avait quand même gueuler pour qu’on lui laisse ses précieux saucissons. Personne touchait à ses saucissons, c’était précieux! Nan mais, c’est vrai quoi!
Karadoc avait sursauté quand Arthur avait commencé à engueuler Perceval. Il avait même manqué de s’étouffer avec son morceau de pain. En même temps, faut dire aussi qu’il était plus habitué à entendre leur roi gueuler de la sorte. C’était bien calme. Trop calme, finalement. C’était bien mieux quand leur roi était là. Il lui avait manqué pis il savait aussi que le roi avait manqué à Perceval aussi. Ils s’en étaient parlé des fois, le soir, quand ils arrivaient pas à dormir, s’il y avait quelqu’un d’autre qu’eux qui était arrivé dans cette satanée ville.
Karadoc aimait beaucoup les pantoufles de son pote. Lui quand il avait trop froid, il avait une grosse couette arc-en-ciel. Pis il avait aussi des grosses pantoufles en forme de licorne, avec la corne aussi, parce qu’il trouvait ça vraiment cool. Ca lui faisait penser qu’il avait envie de les mettre ses pantoufles, parce que ses godasses lui serraient un peu. Pis il commençait à avoir froid au pied. Il avait profité qu’Arthur s’occupait du feu pour aller dans la tente et aller chercher sa grosse doudou pis mettre ses pantoufles. Il était vraiment beau à voir, avec plein de couleur, il était fier de montrer ça à Arthur.
- Vous nous avez manqué Sire, y a pas a dire. Pis c’est vraiment gentil de nous proposer de venir à vot’ deuxième Kaamelott, on va y aller, hein Perceval?
Perceval sursauta tellement fort aux cris d’Arthur qu’il se foutit un coup de coude dans la tronche. Oh, purée, il avait perdu l’habitude. Il avait le cœur à trois-cents mais d’une certaine façon, il était rassuré, c’était bien son bon roi en face de lui. Après trois ans seul dans la forêt avec Karadoc, Perceval sentit des larmes lui monter aux yeux. Et il éclata carrément en sanglots quand Arthur lui donna son manteau et les invita à rejoindre le futur Kaamelott. Trempé de larmes et morveux, il se colla dans les bras d’Arthur.
- Vous êtes trop bon avec nous, mon roi ! Snif, snif, Vous l’avez tellement manqué ! Et là, là, là, tout ce que vous nous dites, j’ai l’impression que vous nous aimez vraiment et ça, et ça, et ça me fait tout drôle. Houiiiiin, c’est comme si j’étais enfin considéré comme teeeeeeel !
Perceval sortit de sa poche un mouchoir interminable qui ressemblait très fortement à un drap pour enfant vus les motifs d’un drôle de personnage en collant rouge et bleu aux yeux couverts de blanc. Il se moucha si bruyamment que quelques oiseaux et un lapin détalèrent des buissons alentour.
- Au cas où vous vous poseriez la question, mon bon roi, oui, c’est un drap. Il est flippant, pas vrai ? C’est censé être un truc pour les enfants en plus et ils dorment à un par lit. C’est des coups à faire des cauchemars ça. Au moins, les nôtres, quand on les emmenait aux exécutions publiques, ils étaient en famille, pas tous seuls dans le noir. C’était sympa les exécutions publiques pour faire des rencontres. Y’a rien ici pour faire des rencontres. Les gens y sont toujours trop pressés ici, y prennent pas le temps.
Le fidèle chevalier se décida enfin à lâcher Arthur. Le truc cool, c’est qu’il ne parlait plus du Graal. Reconstruire Kaamelott, c’était une bonne idée ça. Peut-être qu’ils pourraient filer un coup de main avec Karadoc. Ils étaient devenus plutôt bons en construction à force de creuser des galeries pendant des années.
- Ah ça, c’est trop gentil, mon bon roi. Si vous voulez, vous nous dites où vous comptez reconstruire et nous, pendant ce temps, on creuse une galerie pour y aller. Comme ça, si l’autre serpent se repointe, on aura déjà une entrée secrète pour l’avoir par derrière. Fin, ou par devant s’il est pas encore dans le château. Quoique, attendez… Je m’embrouille encore. On va en faire plusieurs des galeries, comme ça on pourra l’avoir de partout. Ce sera mieux en plus pour les changements de nord.
Ah, mais des tanches pareilles, on devrait les mettre sous verre, hein! Ft Karadoc & Perceval
Les hommes en bleu? J’devine que ce sont les forces de l’ordre. En effet, ça donne pas envie d’les cotoyer. Même si j’sais que Karadoc peut devenir sacrément violent quand on touche à sa bouffe, ça n’excuse pas de brutaliser deux débiles juste parce qu’ils sont débiles. En tout cas il a compris la leçon et n’y retournera pas. C’est pas plus mal quand on connaît la valeur des dettes qu’ils laissent à tour de bras aux restaurants. La question de la nourriture me revient donc à l’esprit pendant quelques instants alors que Perceval saute dans mes bras, visiblement ému par la proposition que j’leur ai faite. J’suis pas encore sûr de tout comprendre mais j’sais que ça les apaise au moins un peu que j’sois là. Je grimace et tapote de petits coups hésitants le dos de Perceval.
- Allez, ça suffit là, hein? J’suis pas bon avec vous. J’vous rend c’que vous méritez. Et même si j’le regrette souvent, très souvent même, pour pas dire tout l’temps.. j’vous aime quand même. Je regarde Perceval dérouler la couverture et reste sans voix. En même temps, qu’est-ce que vous voulez répondre à ça? - En même temps j’ai jamais compris vot’ dévouement pour les exécutions.
Je lève les yeux vers Karadoc qui est beaucoup moins tactile et tant mieux.
- J’dois vous poser la question parce que ça m’trotte dans la tête, là, depuis tout-à-l’heure. La nourriture vous l’avez trouvé où? Comment vous vous êtes débrouillé pour en avoir autant?
J’appréhende la réponse mais je pose la question, on sait jamais. Perceval quant-à-lui recommence avec ses théories sur les galeries, les ennemis et les entrées secrètes.
- Non, allez pas vous embêter avec ça. J’embaucherai des gens, j’me démerderai pour le faire par quelqu’un d’autre. Puis j’ai même pas décidé où j’allais construire le royaume, encore. Non, vous savez quoi? Vous compterez les pierres qu’ils vont mettre dans l’château. J’ajoute. Il serait totalement capable d’le faire en plus, le bougre. J’préfère qu’il soit utile ailleurs.
Karadoc avait de la peine pour son pote, parce que clairement, il était tellement heureux de retrouver leur roi. Au point qu’il en avait pleuré. En même temps, il pouvait bien le comprendre, lui aussi était vraiment content de retrouver Arthur, même s’il le montrait un peu moins. Il était pas vraiment doué pour montrer ses émotions, à moins qu’il ne s’agisse de bouffe. Personne touchait à sa bouffe, c’était sacré et il fallait que la personne en face de lui soit sacrément spécial pour qu’il la partage. Au final, il n’y avait qu’avec Arthur pis Perceval qu’il voulait partager sa nourriture. Pas avec personne d’autre.
- C’est correct mon poto, maintenant notre bon roi est là pis on va retrouver notre Kaamelott,dit Karadoc en tapotant l’épaule de Perceval.Tu veux un ptit morceau de saucisson pour te remonter le moral? Faut bouffer un peu mon pote, jveux pas que tu meures de faim non plus hein?
Karadoc coupe un gros morceau de saucisson et donne un morceau de pain à Perceval en plus du saucisson. Il n’avait jamais été doué pour consoler son ami, mais au moins il essayait de faire de son mieux. Et il espérait que ça suffisait. Il n’était pas vraiment tactile non plus. Il y avait de quoi qui l’angoissait dans le contact humain, il savait pas trop dire quoi exactement… Karadoc hausse des épaules quand Arthur lui demande comment est-ce qu’ils font pour avoir autant de nourriture en stock.
- Beh on le vole Sire. Parce que ben honnêtement, bouffer de l’herbe tous les jours, ça me fait plus chier qu’autre chose. Pis on a remarqué qu’il y avait des pièges un peu partout dans la forêt aussi, pis y a souvent des animaux qui sont pris au piège là, alors des fois on les pique. Mais jpense qu’on doit pas être les seuls à habiter dans la forêt Sire. Y a une madame qui vit un peu plus loin, mais elle est flippante, j’ai pas envie d’aller la voir. Les pièges ça doit être à elle, mais après jpeux me planter aussi hein…
Karadoc écoute leur roi alors qu’il leur explique qu’il ne savait pas encore ou construire Kaamelott.
- Vous pourriez le faire ici en forêt? Qu’est-ce que vous en pensez Sire? Et toi poto, qu’est-ce que t’en penses? Ce serait cool hein? Comme ça on aura pas à retourner dans cette ville maudite ou y a des cubes carrés qui puent et qui font des bruits bizarres… Sire, est-ce que je pourrais m’occuper de la bouffe? Hein? S’il vous plait! Dites oui, dites oui, dites ouiiiiiii!
Perceval ne savait pas trop quoi répondre à son roi. Lui-même ne savait pas trop pourquoi il aimait les exécutions publiques. Ses parents l’y avaient emmenés depuis qu’il était tout petit parce que c’était un peu le seul rassemblement public dans leur coin paumé en pleine campagne. Il en avait pris l’habitude. - Ben, je sais pas trop, mon roi. C’est juste que ça me rappelle des moments sympas de quand j’étais petit. Ma grand-mère préparait toujours un pique-nique. Et pis mes parents laissaient la ferme pour quelques heures. En fait, je crois que c’est les seuls moments dont je me souviens où on faisait quelque chose en famille. Alors après, quand j’ai grandi, je me suis dit que c’est là qu’il fallait être pour rencontrer des gens si on voulait fonder une famille. Parce qu’on est tous censés fonder une famille quand on devient adulte, à ce qu’il parait. Vrai, maintenant que j’y pense, ça me manque pas tant parce que je ne vois pas trop à quoi ça sert de se marier. Pis je ferai quoi d’un gosse ? Les gosses, ça pose des questions tout le temps et faut y répondre. Pis d’abord, vous non plus vous z’en avez pas des gosses, ça veut bien dire que c’est pas un truc cool. Le vieux chevalier eut tellement honte quand Arthur leur demanda pour la nourriture qu’il laissa d’abord Karadoc répondre. Il finit quand même par se dire que ce n’était pas sympa de laisser son meilleur pote prendre sur lui les aveux. - Mais on fait pas que voler, hein, not’ bon roi. Ils ont des grandes caisses où ils laissent plein de bouffe près des endroits où ils vendent de la bouffe par ici. Elle est encore emballée et super bonne alors on s’est dit que ça devait être des caisses laissées exprès pour les pauvres et on va se servir régulièrement dedans aussi. Bon, des fois, y’a des trucs plutôt bizarres dedans. Une fois, j’ai récupéré des pots d’une espèce de pâte vert pâle. Ben j’ai cru qu’on avait foutu le feu à ma bouche. J’ai tout balancé vite fait. C’est pas une mauvaise idée qu’il a le copain de construire le nouveau château de Kaamelott en pleine forêt. Au moins, y’aura du bois. Le truc, c’est qu’il faudrait de la pierre. Ils devraient plutôt aller du côté des montagnes. Il est un peu déçu que le roi ne soit pas tenté par leurs galeries parce qu’ils étaient devenus foutrement bons pour en creuser à force. – La forêt, c’est une bonne idée mais on devrait se rapprocher des montagnes pour avoir de la pierre. Pis je pourrai vous calculer le nombre de pierres en fonction de la taille que vous voulez pour le futur château. Pis on pourrait creuser des grottes à la place des galeries. C’est chouette les grottes, même s’il faut faire gaffe qu’il y est pas d’ours qui s’installent dedans. P’t’être même qu’on pourrait faire carrément un tunnel sous les montagnes ? P’t’être qu’on arriverait à sortir d’ici comme ça ? Vous en pensez quoi, mon roi ?
Ah, mais des tanches pareilles, on devrait les mettre sous verre, hein! Ft Karadoc & Perceval
- Le mieux serait de l'construire en forêt mais c'est facile de s'y perdre. Alors j'aime autant pas. On trouvera un autre endroit. Comme ça pas b'soin de construire des tunnels n'importe où.
Le sujet de discussion dérive et nous aussi. J'remarque qu'ils ont une façon bien à eux de percevoir la famille. Peut-être parce qu'ils ont été éduqués comme ça. C'est absurde de se rendre compte à quel point les enfants peuvent mettre de côté les choses les plus cruelles et les accepter à partir du moment où ce qui compte le plus pour eux, les parents, sont présents pour leur faire oublier. J'sais pas vraiment comment c'est possible mais j'vois chez Perceval et Karadoc des parts de leur personnalité que j'avais jamais repéré auparavant. Ils ont beau être débiles, les choses les moins évidentes de leur vie leur passe pas sous le nez pour autant. Du moins pas totalement. Quand le chevalier comprend pas à quoi ça sert de fonder une famille, moi j'comprends pas l'inverse en retour, de ne pas vouloir le faire. P'tet justement parce que pendant un temps j'ai été éduqué à vouloir la fonder. Puis que la rencontre avec ma première femme et les promesses m'ont poussé à me faire à l'idée que j'en aurai jamais. Ça m'a laissé le temps de réfléchir très longtemps à la question et surtout de me rendre compte que c'était l'une des choses que j'voulais le plus au monde. Pas pour le trône, pas pour ma mère ou le royaume mais juste pour moi. Et plus encore.
- On peux se marier par amour. Comme vous avec Angarad par exemple. Puis on peux fonder une famille pour le bonheur de le faire. D'avoir la fierté de se dire que cet enfant, c'est le nôtre, qu'il nous ressemble. Et lui transmettre la joie de découvrir le monde. Qu'il soit bien ou pas. C'est ça qui est bien dans le fait de fonder une famille. Qu'on peut transmettre tout c'qu'on sait à quelqu'un qui saura en faire quelque chose de meilleur que c'que nous, on a accompli.
P'tet qu'à ce niveau-là, les deux pignoufs auront compris que si j'ai pas d'enfants c'est pas par choix. P'tet même que j'aurai utilisé des mots trop compliqués pour eux et qu'ils auront rien pigé. Dans tous les cas, cette discussion me ramène dans des souvenirs qu'j'aime pas et j'aime autant pas l'afficher alors j'me renferme un peu plus dans mes pensées jusqu'à ce que la discussion reprenne sur le sujet de la nourriture. Karadoc avoue carrément la voler et ma main vient essuyer mon visage, comme si j'étais déjà épuisé. Mais j'me ressaisi et j'me dis que c'était pour leur survie. J'remet un peu de bois dans feu pour maintenir la puissance des flammes. La description de Perceval m'écoeure lorsque je comprends qu'il fouille les poubelles. Je soupire et relève a nouveau les yeux vers eux. La forêt c'est dangereux et la ville aussi.
- Ça aussi c'est terminé. J'veux plus vous voir voler la nourriture à qui qu'ce soit ni à voler les poubelles. À partir de maintenant, j'me débrouillerai pour vous ramener ce dont vous avez besoin. Au moins tous les jours ou tout les deux jours. Et ce en attendant que Kaamelott soit reconstruit et que vous puissiez rev'nir. Ça vous convient? Par contre faudra juste me dire c'que vous voulez à manger. Je précise en passant mes mains devant le feu pour les réchauffer à leur tour.
Arthur et Perceval avaient commence à parler de famille. C’était vrai que Perceval avait pas eu d’enfant. Il avait pas vraiment compris pourquoi d’ailleurs il en avait jamais eu d’ailleurs. Après tout, c’était un bon gars, c’était son meilleur pote, celui avec qui il aimait aller à la taverne. Ils en avait vécu des trucs ensemble et il racontait de sacré bonnes histoires aussi. Après il lui avait bien parlé d’Angarad, mais les femmes ça pouvait tellement être compliqué parfois. Il avait jamais vraiment si elle avait eu de l’intérêt pour lui, mais il fallait bien qu’il se l’avoue. Il voyait bien que son poto en pinçait pour la dame.
Son cœur s’était serré quand il avait parlé des pendaisons pis que c’était la seule fois ou il faisait une activité avec ses parents en dehors de la ferme. Pis qu’il pensait que c’était là qu’on rencontrait le monde, aux pendaisons. C’est compréhensible quand on a connu que ça… Et il s’était mis à penser à sa propre femme Mevanwi et ses gamins. Il aurait jamais pensé que ses gamins allaient lui manquer autant. Il se demandait parfois ce qu’ils étaient devenus. Pis Mevanwi aussi, mais un peu moins que ses gamins. Il l’avait aimé, mais lorsqu’elle était parti, il lui en avait voulu. Pas de l’avoir quitté, mais d’avoir fait ça à leurs enfants. Il les aimait plus que tout ces gamins mine de rien.
- Mes gamins me manquent,dit Karadoc, plus pour lui-même que pour les autres.Qu’est-ce que je redonnerai pas pour les revoir un jour d’ailleurs hein. Ils ont bien dû grandir depuis qu’on est arrivé ici. J’espère au moins qu’ils sont bien là ou ils sont… Peu importe ou ils sont…
Karadoc se perdit dans ses pensées, jouant avec de la mie de pain qui trainait sur la table, ne se sentant plus le cœur de manger. La réaction de leur Roi lorsqu’il lui avait dit qu’ils volaient de la nourriture, pis même qu’ils allaient en chercher dans les poubelles le faisait sentir encore un peu plus mal. Visiblement, d’un point de vue extérieur, ils semblaient être tombés bien bas… Comment pouvait-il en être autrement? Ils avaient fait de leur mieux au vu des circonstances. Ils avaient essayé de s’intégrer en ville, mais la ville n’était pas fait pour eux.
- Vous avez appris à conduire les trucs carrés qui puent et qui font prout prout prout? C’est dla grosse merde cette affaire Sire, faut faire gaffe quand même. Parce que ça passe par en arrière et PAF, ça vous rentre dedans comme un sanglier en colère, jvous le dit!
Leur roi était vraiment beaucoup trop aimable. Des fois il se demandait comment il faisait pour les supporter…
- Vous êtes un bon roi, vous le savez ça Sire hein? Vous savez que j’aime la nourriture autant que vous aimez Kaamelott. Mais je veux pas que ça vous cause du trouble Sire…
Karadoc continue de jouer avec sa nourriture, et prends le temps de réfléchir quelques secondes. Après tout, pourquoi pas… ça leur permettrait de revoir leur roi un peu plus souvent.
- Mais après tout, pourquoi pas, hein? Vous pourrez nous ramener du jambon? Beaucoup de jambon pis du pain aussi. Et dla viande aussi, et du fromage. Au moins de quoi faire un bon croque monsieur Sire. J’ai envie d’un bon croque-monsieur. Pis si vous pourriez nous rapporter de quoi boire aussi, ce serait cool hein! Du bon vin, Sire, ça nous manque ça Karadoc bavait déjà à l’idée de manger son croque-monsieur…
Le vieux chevalier est un peu déçu que le roi ne veuille pas construire le château en forêt ou près de la montagne. Y’a pas à dire mais après avoir passé des années à creuser dans la terre, ça lui manque. Des fois, ça lui prend en pleine journée, une envie de se mettre à faire un trou dans le sol pour s’y enfouir. Il s’est d’ailleurs creusé une petite tranchée à l’arrière de leur campement et, quand la nostalgie le prend, il s’y allonge et se recouvre de terre. - Ok, mon roi, ben vous nous direz quand vous saurez. Sûr que je pourrai compter les pierres si y’a besoin mais le mieux ce serait que je vous fasse les plans. Comme ça, je vous mettrai des passages secrets là où il faut. C’est important les passages secrets. Karadoc, il dit que le plus important, c’est celui qui va des chambres aux cuisines mais un qui va des geôles à l’extérieur des remparts, ça peut être pratique aussi, des fois qu’on se ferait mettre en prison par des ennemis qu’on aurait pas vus venir.
Perceval n’aime pas l’air triste que prend son roi en évoquant les enfants. Personnellement, il n’en voit pas l’intérêt. D’abord, il faut les faire et vu son succès auprès des femmes, c’est mal barré. Puis, une fois nés, ça crie tout le temps, ça se fait caca dessus et il leur faut tellement d’années avant d’être capables de se débrouiller tous seuls. Déjà, Perceval sent bien parfois qu’il a du mal à se gérer lui-même alors. Imagine, il aurait un mioche là, en pleine forêt, il en ferait quoi ? Bon, au moins, il aurait des draps pour lui avec ses mouchoirs mais ils lui filerait sûrement des cauchemars. Et sûr, si le môme se réveille en pleine nuit en hurlant, il se mettrait à hurler de trouille encore plus fort que lui, ça l’aiderait pas des masses. Non, clairement, c’est pas pour lui. Mais ça l’attriste quand même que son roi qui semble en vouloir n’en ait pas. – Je sais que c’est pas pareil, mon roi, mais si vous voulez, on est là, nous.
Et voilà que son pote s’y met aussi à être triste en pensant à ses filles. Lui aussi, il les aime bien les deux gamines. Surtout qu’elles sont plus des gamines maintenant et que, heureusement, elles sont moins connes que leur mère. Il était un peu leur tonton dans la troupe des semi-croustillants. Et là, c’est trop pour le vieux chevalier. Il se remet à sangloter bruyamment et ressort son mouchoir-drap pour se moucher avec des bruits de trompette à l’agonie. Il se lamente avec des sons si aigus qu’on entend bientôt un chien lui répondre du fin fond de la forêt.
Ses pleurs s’arrêtent instantanément quand Arthur évoque la bouffe. Quoi ? Il veut leur amener à manger ? Ici ? Ils n’auront plus à se soucier de trouver ce qu’il faut et, en plus, ce sera de la vraie boufftifaille immédiatement identifiable ! – Ouais, je veux la même chose que Karadoc ! Et des saucissons ! Et faudra vraiment pas oublier le vin, ça réchauffe. Pis ce qui serait chouette, ce serait une petite grille qu’on puisse se faire griller la viande sur le feu. Vous êtes un bon roi, vous prenez tellement bien soin de nous. Vous voyez, mon roi, qu’on est un peu vos enfants finalement, puisque vous vous chargez de nous nourrir. Heureusement qu’on est déjà grands et que vous n’avez pas à nous torcher le cul, hein ? ajoute-t-il en éclatant de rire.
Ah, mais des tanches pareilles, on devrait les mettre sous verre, hein! Ft Karadoc & Perceval
Comme d'habitude, le chevalier aux cheveux blancs balance des débilités à tout va. Je l'apprécie hein, mais des fois j'apprécierai encore plus lui foutre une tarte dans la gueule.
- J'sais que des fois vous l'faites pas exprès. Qu'ca part d'un bon sentiment. Vraiment. Mais vous vous entendez parler des fois? Parce que mettre des passages secrets juste à côté des geôles c'est inviter les prisonniers à s'enfuir gratuitement j'vous f'rais dire. Et puis J'sais même pas si on aura des geôles. Comme vous l'avez remarqué, on vit plus à la même époque. Les tortures et les exécutions publiques c'est terminé. Même que j'dois plus avoir l'droit d'arrêter des gens.
Je sais que malgré son esprit de clampin qu'est pas vraiment voulu, il veut juste être là pour moi. Et c'est pas à Rome que j'ai trouvé autant de gens aussi attentionnés qu'ici. C'est l'affection que j'ai envie d'rendre quand j'entends Karadoc s'plaindre que ses enfants lui manquent. C'qui est compréhensible puisqu'il ne les a certainement pas vus depuis quatre ans déjà. C'est juste un père qui s'inquiète pour ses gosses. J'peux pas m'empêcher de compatir à sa douleur même si j'connais pas ça et que j'le connaîtrai sûrement jamais.
-Ça va aller. Peu importe où elles sont, elles doivent s'inquiéter aussi pour vous. Puis j'dois vous rappeler quand même qu'elles se sont bien débrouillées pendant la résistance contre Lancelot, hein. Elles sont fortes. Comme leur père. Je suis sûr qu'elles vous cherchent aussi. Elles savent se dépatouiller alors j'suis sûr qu'elles vont bien.
J'ajoute pour tenter de lui remonter le moral. J'suis pas super doué pour ce genre de choses. J'peux faire que d'mon mieux. D'ailleurs Perceval ne mesure pas à quel point j'suis heureux de pas avoir à leur torcher le cul. Même si des fois on s'en retrouve franch'ment pas loin. Ce que j'manque pas de lui faire remarquer.
- Vous savez, quand vous m'posez des questions débiles sur des trucs que vous êtes déjà supposés savoir faire, j'me demande si c'est vraiment si différent qu'ça que d'vous torcher l'cul. Ici y'a pleins d'écoles et de trucs que moi j'ai pas eu l'temps d'faire construire à Kaamelott. Ça vous intéresserait pas d'essayer d'apprendre des trucs?
D'ailleurs, j'comprends mon erreur quand j'propose aux deux chevaliers de me dresser une liste de ce qu'ils veulent. Autant ce ne sera pas un soucis pour Perceval mais Karadoc c'est au't chose. C'est un gouffre à lui tout seul. Mais ça ravive leur bonne humeur et j'retrouve les deux débiles que j'avais à Kaamelott. Alors j'écoute leurs recommandations et hoche la tête.
-D'accord pour le vin, la grille et le saucisson. Pour le reste j'vais voir c'que j'peux faire. Parce que j'ai pas encore appris à conduire les boîtes dont vous parlez, Karadoc. D'ailleurs ça s'appelle des voitures. Vous êtes un peu loin à pied de la civilisation alors tout prendre d'un coup et tout ramener risque d'être compliqué. Mais j'le ferai en plusieurs fois.
Une idée me traverse l'esprit.
- J'ai rencontré un aut' Merlin que l'notre. Il sait utiliser la magie c'lui-là, la vraie magie. Si j'arrive à l'convaincre de venir ici, vous m'promettez de pas lui sauter dessus comme des sauvages?
Dernière édition par Arthur Pendragon le Ven 3 Mar - 17:31, édité 2 fois
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Mer 22 Fév - 0:03
Ft. Arthur et Perceval
Bien qu’il n’aimait pas particulièrement le faire, Karadoc jouait un peu avec sa nourriture. Il se sentait un peu honteux d’avoir avoué à leur roi qu’ils avaient volés la nourriture en plus d’être allés en chercher dans les poubelles. Mais au moins, ça leur avait sacrément aidé depuis qu’ils étaient arrivés ici… Délaissant un peu sa nourriture l’espace d’un instant, il écoute son pote raconter qu’il aimerait construire des passages secrets. Il était bien d’accord avec ça, alors il s’empressait d’hocher la tête alors qu’il se découpait une autre tranche de saucisson.
- Il a bien raison Sire, c’est important les passages secrets. Surtout ceux qui vont des cuisines aux chambres, parce que je veux pas me faire pincer par les servants quand je vais aller me prendre mon casse dalle de la nuit! Enfin… Mes casses dalles quoi…
Lorsque Perceval commence à pleurer, il se rapproche de lui et lui tapote le dos, essayant de lui remonter le moral du mieux qu’il pouvait. Il était pas doué pour remonter le moral des gens. Lui, son sujet de prédilection, c’était la bouffe. Et pour s’y connaître, il s’y connaissait, y avait pas plus fort que lui. Mais il avait quand même à cœur le bonheur de son pote, parce qu’ils avaient vécus beaucoup d’aventures tous les deux. Même si la plupart de leurs aventures impliquaient la taverne de Kaamelott, ça en restait pas moins des aventures! Il ne peux pas s’empêcher de rire quand Perceval dit à Arthur qu’au final, c’est comme s’ils étaient les enfants d’Arthur. Le torchage du cul en moins, cela va sans dire…
- Mais Sire, comment ils font maintenant pour punir les gens s’il y a plus d’exécutions publiques? Hein? Est-ce qu’ils restent en prison comme nous on l’a été quand on a fait nos conneries à l’auberge du M?
Quand Arthur mentionne ses filles, Karadoc sent les larmes lui monter aux yeux. Bon dieu que ses gamines lui manquaient. Elles étaient des adultes maintenant, pis il était vachement fier de ce qu’elles étaient devenues, il fallait bien se le dire. Elles étaient clairement moins connes que leur mère. Après tout, elles devaient sûrement retenir de leur bon vieux père. Arthur avait raison, elles avaient beaucoup aidé quand Lancelot avait pêté sa crise pis qu’ils s’étaient lancés dans la résistance. Les Semi-Croustillants avaient été à leur meilleurs à ce moment-là, y avait pas à dire… Il s’approcha de leur roi, le regarda le regard ému et les yeux plein d’eau avant de le prendre dans les bras. Il n’était pas vraiment le genre de personne a faire preuve de démonstration d’affections. Elles étaient rares, mais quand il en faisait preuve, c’était toujours sincère.
- Merci mon bon Roi, dit Karadoc, encore totalement ému par la situation.Y a pas à dire, vous avez vraiment le cœur sur la main hein. Pis vous avez raison, mes filles c’est pas des connes, elles doivent s’être débrouillées comme des cheffes. Le jour ou je les retrouverais, pour autant que je les retrouve, je leur dirais Sire. Je leur dirais que je suis vraiment fier d’elles. Karadoc se décollait de leur roi, reniflant bruyamment alors qu’il s’essuyait le nez avec sa manche. Il devait vraiment faire pitié à voir en ce moment, mais il s’en fichait pas mal. Tout ce qui comptait, c’était qu’ils étaient réunis, tous les trois, pis que tout allait être pour le mieux. Surtout s’il avait trouvé un Merlin beaucoup plus doué que le leur…
- On vous remerciera jamais assez Sire pour tout ce que vous faites pour nous hein! On vous repayera ça quand vous allez faire votre Kaamelott ici. Pis promis, on va pas sauter sur vot’ nouveau Merlin, surtout si vous dites qu’il est meilleur que celui qu’on avait à Kaamelott. D’ailleurs, il s’appelle Merlin lui aussi? Pis il a la barbe blanche et toussa toussa aussi?
Perceval baisse la tête sous le sermon de son roi. Ben si, il sait bien qu’il en dit des conneries des fois mais il est tellement content de ce petit moment avec lui qu’il se laisse un peu aller. Pis il n’est pas si gêné que ça par les remontrances d’Arthur, ça lui fait du bien de temps en temps qu’on lui montre à nouveau là où il merde, il peut s’améliorer comme ça. C’est pas faux, en plus, qu’un tunnel près des geôles c’était pas très malin, il n’y a pas pensé sur l’instant. En même temps, si le roi n’a plus de prison ni le droit de faire des prisonniers, ça règle le problème. Plus d’exécutions publiques, c’est ballot quand même, c’était un spectacle sympa. Mais bon, là aussi, vu qu’il n’a pas de famille, il ne pourra pas y emmener ses enfants de toute façon alors, ça perd de son intérêt. Faudra juste trouver d’autres trucs à faire, parce qu’il se fait un peu chier en forêt là toute la journée.
Mais bon, de là à aller à l’école. Il a passé l’âge. Pis ils seraient foutus de vouloir lui apprendre des trucs. Comme la fois où un gosse a essayer de lui expliquer une nouvelle fois les histoires de nord et de sud là. Ce sont des conneries tout ça, tout le monde le sait, pas besoin d’aller à l’école pour ça. Il sait compter, et bien en plus, ça suffit. Après, c’est vrai que ça pourrait être utile de savoir lire et écrire, ça manque un peu des fois. Comme avec la bouffe qu’ils trouvent dans les poubelles, ça serait bien pratiques de savoir ce qu’ils avalent quand même. – Je sais pas, sire. Je suis un peu vieux pour aller à l’école, non ? Ils vont se foutre de moi, les mômes. Pis je sais pas si j’aimerais rester toute la journée posé sur mon cul à entendre un mec déblatérer sur je sais trop quoi. Après, c’est vrai, on s’fait bien chier ici. Vous auriez pas un truc à nous faire faire en attendant de reconstruire Kaamelott ? Je sais pas, la formation des petits nouveaux ou un truc du genre. J’aime bien les trucs du genre, ça change de l’ordinaire.
Quand Perceval voit les larmes aux yeux de son pote, il se met à chialer lui aussi. C’est pas faux qu’elles sont chouettes ses mômes, vachement plus que leur mère. Elles lui manquent à lui aussi, il était un peu leur tonton. Même si des fois, il voyait bien qu’elles se moquaient un peu de lui, c’était jamais méchant. Il ne résiste donc pas au plaisir d’un câlin général et se précipite lui aussi sur leur roi pour se coller à lui et Karadoc. Il a plus de mal à se décoller que son pote cependant mais doit bien s’y résoudre quand il entend son roi se mettre à gronder sourdement. Vrai, faut pas trop abuser avec les câlins avec leur roi.
Perceval est si content de toutes ces bonnes nouvelles qu’il est prêt à faire toutes les promesses que demande son roi, même bien accueillir le nouveau Merlin. – Pas de souci pour le Merlin que vous avez trouvé, sire, on va le faire se sentir comme à Kaamelott. Fin, non, mieux, c’est ça ? Pourra pas être plus nul que le précédent de toute. Mais la vraie magie, c’est pas un peu dangereux comme truc ? On risque pas de se retrouver avec la tête à la place du cul si on le fâche ? Nan parce que je ne sais pas pourquoi mais je fâche souvent les gens sans le vouloir moi alors ça me fout un peu la pétoche s’il a des vrais pouvoirs. Au moins, l’autre, on pouvait se foutre de sa gueule sans risque.
Ah, mais des tanches pareilles, on devrait les mettre sous verre, hein! Ft Karadoc & Perceval
Je prends en compte littéralement tout c'qu'ils disent. Mais j'irai pas jusqu'à mettre des sous-terrains secrets pour que Karadoc puisse se prendre des casse dalle comme il le veux. Il fera comme avant, il planquera sa réserve dans sa baraque.
- Les passages secrets, c'est pas important pour ça déjà. C'est important pour pouvoir fuir au cas où on se fait attaquer. Par exemple quand on s'fait assiéger pendant plusieurs semaines, ça peut être utile de pouvoir rejoindre secrètement l'extérieur et récupérer de l'aide, des informations et de la nourriture. Ou alors tout simplement aider tout le monde à s'enfuir.
Je sais pas trop pourquoi je m'en-tête à vouloir leur expliquer mais j'dois m'dire que ça en vaut p'tet la peine. J'pense que tout le monde peut évoluer. Et j'en suis témoin en les voyant tous les deux aux pieds de leur feu. Karadoc me pose des questions sur les prisons d'ici et à vrai dire j'en sais pas grand chose. Il a même plus de réponses que moi, au vu de son expérience. Perceval lui, est plus buté à l'idée qu'on se moque de lui plutôt que de vouloir apprendre. Je sais qu'il vient d'une famille de pequ'nauds mais qui ne tente rien n'a rien.
- Mais qu'est-ce que vous avez glandé, d'abord? J'crois que c'est ça, ils restent en prison un moment si pas toute leur vie. Ça dépend des crimes. C'est pour ça que j'veux pas que vous voliez. Puis vous savez Perceval, on est jamais trop vieux pour apprendre. J'aurais aimé rendre la connaissance accessible à Kaamelott. Si j'pense qu'il y a quelque chose d'aussi énorme que le Graal, c'est ça. Mais si vous voulez vraiment m'aider.. Je suis à la recherche des autres. Guenièvre est avec moi. Mais hormis vous deux.. J'sais pas où est notre Merlin et s'il est même là. Faites leur passer le mot si vous les croisez, que ma porte est toujours ouverte. Vous avez beau être tous débiles, on est tous dans le même bateau.
Je me lève dans l'idée de pas tarder à lever les voiles. Mais la discussion sur les filles de Karadoc le pousse à se jeter dans mes bras, contre toute attente. C'est pas du tout son genre, et si j'ressens sa peine, j'ressens aussi un malaise. Je tapote doucement son épaule que je parviens à peine à atteindre, toujours étreint fortement contre ma volonté à presque en étouffer. J'sais que ça a une signification pour lui mais j'm'en passerais bien pour autant. Il se décolle en me remerciant et je me frotte l'épaule pleine de ses larmes.
- Je suis sûr qu'elles savent aussi que vous êtes fier d'elles. Elles ont quasiment l'étoffe d'être des chevaliers, elles en seraient même si c'étaient pas des femmes.
Je rajoute, sincère. Faut dire qu'elles s'étaient montrées courageuses. La discussion dérive sur le nouveau Merlin et l'idée qu'ils se retrouvent changés en n'importe quel animal ou p'tit vieux me fait sourire.
-Alors c'est pas dit qu'ils vous jettent pas d'sorts si vous l'emmerdez. Mais vous devriez pouvoir y arriver? Il s'appelle aussi Merlin. Je sais c'est bizarre. C'est compliqué mais c'est aussi son nom. Il est beaucoup plus jeune par contre. Du moins en apparence. Il est brun et a pas d'barbe. Mais c'est un bon Merlin de c'que j'ai pu voir. Lui il sait faire de vrais sorts.
Ce serait un peu plus difficile de rentrer dans les détails avec ces deux là mais au moins ils avaient les informations importantes.
Karadoc écoute leur Roi, pis il se dit qu’il est quand même vachement content de l’avoir retrouver. Au moins, maintenant avec Perceval, ils sont plus tout seuls dans cette forêt. Pis en plus, il va recréer un deuxième Kaamelott, alors c’est d’autant plus cool. Au moins, une fois que ce sera construit, ils auront au moins une piaule ou dormir au chaud. Ils seront à l’abri des intempéries, et ils auront plus à voler. Dire que ça avait été facile pendant les trois dernières années, avec le vol de nourriture, leur petit séjour en cabane, autant dire que c’était totalement perpendiculaire, parole de Karadoc! C’était juste dommage qu’il veuille pas mettre de souterrain pour les casses dalles, mais bon, il pouvait comprendre. Enfin… Il pensait comprendre, dans la limite du possible aussi… Il se contentait d’acquiescer lorsqu’Arthur lui expliquait que les sous-terrain servaient, entre autres, pour la fuite.
- Mais Sire! On avait juste brisé une affaire à l’auberge du M parce que le tavernier voulais pas nous expliquer comment ça fonctionnait. Après les hommes en bleus, bah, ils ont vu qu’ils avaient à faire à deux intellectuels, bah ils ont décidé de nous relâcher le lendemain. Qu’est-ce qu’on a eu de la chance d’ailleurs hein! Mais d’accord, promis on va plus voler Sire.
Il avait vaguement conscience que le fait qu’il prenne leur roi dans les bras l’avait pris par surprise. Après tout, ce n’était pas vraiment dans ses habitudes de se montrer très affectif. Il ne l’avait jamais été avec sa femme, même avec ses enfants, et il prenait un peu tout le monde par surprise en offrant un câlin à leur roi. Mine de rien, il avait été ému lorsque leur Roi lui avait dit qu’elles auraient pu être des chevaliers aussi si elles n’avaient pas été des femmes.
- Merci Sire, ça me touche beaucoup ce que vous me dites!
Mine de rien, Karadoc est quand même impressionné que ce nouveau Merlin puisse faire de vrais sorts. Au moins ça leur change de l’autre débile qu’ils avaient à Kaamelott!
Perceval écoute son roi leur expliquer l’usage des souterrains. Il est toujours admiratif de tout ce qu’il sait. Pas comme eux qui ont passé des années à creuser comme des taupes pour pas grand-chose. Quoique, quand on y songe, ils ont quand même réussi à rejoindre Kaamelott, hein ? Bon, plus par hasard qu’autre chose mais quand même. – Ça c’est sûr, mon bon roi, que si vous aviez été avec nous, on serait arrivés plus vite sous Kaamelott ! Je sais bien que vous voulez le meilleur pour nous mais comme vous le dites si souvent, on est quand même bien crétins alors je suis pas sûr que je pourrais vraiment apprendre quoi que ce soit à l’école. J’ai bien réussi à m’en sortir jusque-là, non ?
Le vieux chevalier est quand même un peu gêné de leurs vols. Il a l’impression d’avoir fait honte à son roi. Pis c’est vrai qu’ils vont quand même pas pouvoir glander toute leur vie sous une tente en forêt. Il avait bien proposé de former les nouvelles recrues du roi lors de la réunion dans la taverne mais, curieusement, Arthur n’avait pas eu l’air enchanté par l’idée. Ils ont des techniques assez uniques pourtant, lui et Karadoc. Sûr que personne arriverait à les comprendre ni à les imiter. C’est bon ça pour se battre d’être inimitables, ça vous perche un homme. Il est donc ravi que leur roi leur fasse assez confiance pour une mission d’envergure. Retrouver tous leurs compagnons, c’est pas rien ça.
Perceval aurait presque à nouveau envie de serrer Arthur contre lui mais il a bien senti que celui-ci avait atteint ses limites côté câlin. C’est qu’il a du nez à propos de son roi, il sait presque toujours comment il va se faire recevoir. A 65,6%, il les regarde comme des ahuris finis mais ça c’est juste sa technique pour vérifier s’ils sont droits dans leurs bottes. A 31,2%, il leur gueule dessus mais, là aussi, c’est juste parce que c’est un vrai chef de guerre et qu’il sait qu’il doit pas laisser ses troupes se reposer sur leurs réussites. A 3,1%, il a l’air de vouloir pleurer. Mais c’est juste un air, il est imperturbable en fait, notre roi, sauf des fois avec sa belle-mère mais ça peut se comprendre avec elle. Le 0,1% qui reste, il est ok pour les câlins. C’est clair, c’est pas beaucoup mais ça donne de la valeur à la chose.
– C’est d’accord pour moi, mon roi. On va vous les trouver les copains. Et, si par hasard, on arrive à mettre la main sur le reste de la famille, vous êtes sûr que vous voulez qu’on vous ramène tout le monde ? Parce que j’avoue que je me ferais bien un petit 0,1% si notre quête est fluctuante et je suis pas sûr que vous serez dans le bon état d’esprit si je vous ramène les parents de votre femme. Et si on trouve not’ Merlin, y sera pas trop vexé d’avoir été remplacé, vous croyez ? S’agirait pas d’avoir une nouvelle bataille des mages. Une ça a suffi.
Ah, mais des tanches pareilles, on devrait les mettre sous verre, hein! Ft Karadoc & Perceval
Quand j'suis arrivé ici, j'ai eu l'espoir d'avoir semé mes démons. Pis j'me suis retrouvé avec Guenièvre et j'ai découvert que eux aussi m'avaient suivi. C'est drôle comme Perceval en est le reflet. C'est drôle comme lui particulièrement me renvoie cette image de l'enfant pour qui j'ai été absent. Celui que je n'ai jamais eu mais que j'ai laissé souffrir. J'ai eu une deuxième chance de reconstruire Kaamelott à Kaamelott. Chance dont j'ai pas pu pleinement bénéficier. Mais chance que je possède ici. Un moyen de rattraper mes erreurs. Si on peut les considérer comme rattrapables. Mais surtout un moyen de ne pas les recommencer.
- Pourtant vous avez pas eu besoin de moi pour atteindre Kaamelott? Vous y êtes arrivés tout seuls. Pis j'sais bien que j'vous dis tout l'temps que vous êtes des crétins. C'est le cas. Mais ça fait pas de vous des incapables. J'suis convaincu que tout l'monde peut apprendre. Pis vous avez déjà beaucoup appris depuis que vous êtes à Kaamelott. Ici, c'est pas pareil qu'au royaume de l'Ogres.. Les gens sont beaucoup plus évolués que nous. Et j'peux pas vous protéger comme avant. Je sais que vous vous en sortirez mais ça me rassurerait que vous soyez en sécurité.
J'finis par avouer. C'est pas agréable comme sensation. Mais quand j'repense à leurs débuts puis à maintenant, j'me dis qu'on peut peut-être considérer tout ça comme une évolution. Lente mais une espèce d'évolution quand même. J'entends la reconnaissance dans la voix de Perceval. Je suis content qu'on soit sur la même longueur d'ondes jusqu'à ce qu'il me perde encore, ce gros débile. De quoi est-ce qu'il parle? Un petit 0,1??? Fluctuante? Ah. Fructueuse. Même état d'esprit? Qu'est-ce qu'il braille? J'suis pas sûr d'avoir tout compris mais c'est l'cas d'au moins une partie.
- Si c'est ma mère et ma tante, même si elles sont en train de se droguer et de crever quelque part, vous pouvez les laisser là où elles sont. Par contre même si ça m'fait pas plaisir, vous pouvez ramener mes beaux parents. J'arrive pas à croire c'que j'vais dire. Je reprends mon souffle, soudainement bien plus agacé.- C'est déjà compliqué pour Guenièvre. Elle a besoin de sa famille. Alors si vous retrouvez ses parents.. Ramenez les. Je prends deux s'condes pour penser à Merlin et j'en viens à la conclusion que j'en ai rien à foutre de ses états d'âmes. - Ah mais j'espère bien que ça va pas lui plaire, tiens! Ça lui fera les pieds au moins. Il apprendra p'tet avec le nouveau Merlin à en faire des sorts. Puis c'est pas lui qu'on remplace. C'est l'autre acolyte. C'était quoi déjà son nom? Elias de je sais plus où, j'crois.
Karadoc était complètement perdu dans ses pensées. Il écoutait plus vraiment ce qu’il se disait autour de lui. Leur temps à Kaamelott lui manquait. Il y avait souvent des moments ou il voulait y retourner. Au moins là-bas, il n’avait pas à dormir dans les bois. Et il avait toujours de quoi se mettre de quoi sous la dent. Là, ils vivaient un peu sans trop savoir ce qu’ils allaient trouver le lendemain. Il avait assez hâte que Kaamelott bis soit construit.
Il entendait vaguement Arthur parler du royaume de l’Ogre et de leur évolution. Peut-être qu’ils avaient évoluer, il en était pas trop sûr. Mais au moins, il avait l’impression qu’il avouait à demi mit qu’il était inquiet pour eux. Ça le touchait quand même beaucoup de savoir que leur roi se soucait d’eux, mais il s’abstient de le dire.
Lorsqu’Arthur parle de sa mère et de sa tante, Karadoc étouffe un petit rire. Voilà au moins deux personnes qu’il était bien satisfait de pas avoir revu pendant les trois dernières années! Pis si leur roi leur a dit qu’il fallait les laisser là ou elles étaient, bah c’est ce que Karadoc allait faire.
- Promis, sire. Si on trouve vos beaux-parents, on vous les amène avec nous dans vot’ nouveau Kaamelott.
Le Elias qu’Arthur leur parle lui dit vaguement quelque chose. Il l’avait jamais vraiment blairé ce gars là. Il avait de quoi de louche, pis il avait l’impression qu’il entubait leur roi aussi par la même occasion à vouloir prouver qu’il était le meilleur. Alors probablement qu’il était déjà meilleur que Merlin, mais bon, fallait pas pousser mémé dans les orties non plus, hein? C’était quand même une drôle d’expression ça, pousser mémé dans les orties. Déjà, les orties, ça faisait vachement mal, mais la pauvre mémé, si elle avait pas de culotte, elle allait clairement avoir le derrière qui lui piquerait comme pas possible!
- C’est pas Elias de Kelliwic’h?lança Karadoc alors qu’il reprends un morceau de saucisson. Jamais pu le blairer lui…
Perceval se sent regonflé à bloc par les compliments de son roi. Bon, ok, il les traite toujours de crétins mais c’est affectueux chez lui. C’est un peu comme s’il appelait ses gosses mon chaton ou mon poussin. Bon, pas mon lapin quand même parce que son pote Bohort les aime pas alors par solidarité il ne les aime pas non plus. Sauf en civet, c’est trop bon le civet de lapin, surtout à la moutarde. Quoique, avec des pruneaux, c’est sympa aussi. Pis, bon, c’est utile le pruneau des fois, quand y’a des trucs qui fonctionnent pas bien par en bas. Encore que, quand vous vivez en pleine forêt avec un trou et des feuilles comme toilette et papier, ça peut se révéler problématique. Il parait qu’ils ont des pièces spéciales réservées à ça dans le monde moderne, avec l’eau courante et tout. A bien y réfléchir, ce pourrait être une bonne raison comme une autre de bouger de là.
– J’ai trop hâte que le château soit construit, mon roi, j’en ai un peu marre des feuilles. Faut que je fasse gaffe à pas manger trop de pruneaux et c’est con parce que c’est pratique les fruits secs quand on vit sous tente, ça se conserve bien.
Pendant que Karadoc répond à Arthur, Perceval songe à tous ces gens qui sont à retrouver. Cela pourrait leur faire une quête sympa à lui et son pote, de se mettre à leur recherche. Même si, en vrai, les parents de la reine ne font pas partie de ses humains favoris. Il faut quand même reconnaître que dame Sélin de Carmélide a la langue plutôt acide. Comme ses tartes d’ailleurs. C’est rare que Perceval dise non à de la bouffe mais les tartes de dame Séli, c’est pas de la bouffe. On sait pas trop ce que c’est d’ailleurs, mais c’est pas de la bouffe, c’est sûr. Mais bon, pour faire plaisir à son roi, il est prêt à tout. Attention, pas à manger les tartes de dame Séli, non, juste à la ramener. – C’est ok, sire se met tout à coup à gueuler le vieux chevalier, on va vous les trouver vos beaux-parents ! On ne remettra pas les pieds dans cette tente tant qu’ils ne seront pas au côté de la reine, je vous en fais la promesse ! Au moins, eux, ils sont pas dangereux comme le Graal. Fin, pas autant. Fin, c’est vous qui vivrez avec de toute. T’en dis quoi, mon poto, on y va ?
Ah, mais des tanches pareilles, on devrait les mettre sous verre, hein! Ft Karadoc & Perceval
Oui, c'est ça. Ellias de Kelliwic'h. Le mec était louche mais au moins, il faisait son boulot comme il le fallait. Merlin lui, était toujours bloqué sur ses recettes de grand-mère. Alors j'peux comprendre pourquoi Karadoc n'a jamais pu le blairer. Perceval ré-enchaîne sur sa volonté que Kaamelott soit construit rapidement. J'y travaille mais il faut encore que j'trouve une solution financière pour m'le permettre. Dans tous les cas, j'peux pas les laisser dans cette misère. Je secoue la main alors qu'il me donne des détails sur sa consommation de pruneaux. Ça me motive un peu plus à m'activer pour me débarrasser de l'image que ça me donne de cet abruti. J'm'en serais bien passé d'ailleurs.
- Ça va, j'ai compris. J'vous ramènerais du matériel pour vous aider à conserver votre nourriture en attendant que vos chambres soient reconstruites.
Un blanc se fait entendre alors que Karadoc se coupe du saucisson et que Perceval semble perdu dans ses pensées. J'en profite une dernière fois pour raviver leur feu. Je sursaute et lâche la bûche dans mes mains lorsqu'il se met à hurler qu'il retrouvera Dame Séli et Léodagan. Ça a pour conséquences de faire sauter quelques flammes hors du feu et je tombe en arrière, le cœur se remettant à peine de la petite frayeur. Je me tourne vers Perceval en soufflant de soulagement.
- Oui. Mais non. J'apprécie votre motivation Perceval, mais vous pouvez rentrer à votre tente quand vous voulez, entre deux recherches. Pas la peine de vous épuiser. Surtout tant que vous vivrez ici. Puis j'les héberge où? Kaamelott est pas encore reconstruit.