(AU) All shall love me and despair. [Dark!Galadriel & Melian]

All shall love me and despair.

feat. Galadriel

Melian a toujours admiré de Galadriel le tempérament, elle a toujours aimé sa force de caractère, elle a toujours apprécié cette pensée, que le temps avait confirmé, et qui lui laissait entendre que l’Elfe accomplirait de grandes choses… Mais quiconque peut être appelé à faire le plus grand bien sait être intrinsèquement capable du plus grand mal. Galadriel ne fait pas exception… Même, elle en est probablement plus capable que quiconque. Il y a toujours eu en elle une part de ténèbres, qui la guidait naturellement vers celles des autres. Elle était contenue, dominée, utilisée au meilleur des escients, mais un rien pouvait être susceptible de faire pencher la balance dans une autre direction… Ce rien en question pouvait aussi être quelque chose de grand, d’irrésistible, de remarquable… D’indomptable. Ce rien avait pris ici la forme d’un Anneau, puissant, dangereux… Quiconque se retrouverait en sa possession aurait naturellement à redouter une influence trop grande pour y résister. Melian elle-même se serait probablement laissé corrompre par l’influence de l’Anneau unique… mais ce n’est bel et bien d’elle qu’il est question, mais de la dame du Lothlorien, dans le royaume de qui elle a fait le choix de se rendre.

Sera-t-elle capable de changer quoi que ce soit à l’inéluctable ? Elle en doute malheureusement, mais elle ne peut s’empêcher de songer être peut-être la seule à savoir faire entendre raison à cette femme qu’elle n’aura jamais cessé d’aimer, peu importe le temps qui les aura séparées de leur dernière rencontre, et la distance qu’elles auront laissé entre elles. Alors qu’elle se rapproche d’elle, elle peut déjà deviner que leurs cœurs battent à l’unisson, ainsi qu’ils l’ont toujours fait, qu’elles soient ensemble ou non. D’un pas prudent, elle se rapproche. Elle la découvre à côté de son miroir, qui lui a peut-être déjà tout dévoilé de ce que Melian a découvert elle-même, dans ses visions.

« Tout dépendra de ce que nous nous dirons », répond Melian avec prudence quand Galadriel suggère qu’elle est ici pour lui faire ses adieux. Ce pourrait être le cas, oui, mais il n’en est rien. « Je t’ai vue en rêve. J’ai su que tu avais besoin de moi. » Elle baisse le regard sur l’anneau qui brille au doigt de l’Elfe, et elle sent un long frisson longer sa colonne vertébrale. Elle peut en sentir l’influence à cette distance. L’influence qu’il pourrait avoir sur elle, bien sûr, mais l’influence qu’il a sur Galadriel plus encore. « Il n’est pas encore trop tard… », souffle-t-elle doucement sans clarifier son propos.

Mais elle ne pense pas que clarifier son propos soit réellement nécessaire. Son interlocutrice doit tout naturellement savoir ce dont il retourne. Elles se trouvent à la croiser des chemins, mais il leur est encore possible de se rendre l’une et l’autre dans la même direction. Il n’est pas encore trop tard.

All shall love me and despair.

feat. Galadriel

Non, il n’est pas trop tard pour sauver Arda, de quiconque se laissera dévorer par l’obscurité que Sauron déploie sur son passage, et à l’abri de laquelle nul ne saurait se tenir, y compris Galadriel, et ce en dépit de toute sa meilleure volonté. L’hypocrisie latente dans la réponse de l’Elfe n’échappe pas à la Maia qui fait mine pour autant de ne pas l’entendre. Ce n’est pas Arda qu’elle veut sauver, mais Galadriel, uniquement elle. Toute égoïste soit cette information, tout ce qui lui importe, en cet instant, c’est elle… Bien sûr, se soucier d’elle et la ramener, qui sait, à la raison, c’est probablement protéger de nombreuses autres vies, mais ce n’est définitivement pas ce qui motive son geste et sa pensée. Bien au contraire, même. En cet instant, elle n’a de pensée et d’inquiétude que pour la femme qu’elle aime, et qu’elle découvre en cet instant si semblable et différente en même temps. Elle ne pourrait pas prétendre ne pas reconnaître la femme qu’elle a en face d’elle. Galadriel reste Galadriel quoi qu’il en soit, mais cette part d’elle, sans devoir être étouffée, si elle n’est jugulée, ne fera pas que menacer l’équilibre déjà si fragile d’Arda… il la détruira, purement et simplement.

Melian ne répond pas quand Galadriel affirme connaître les raisons de sa venue. Bien sûr qu’elle les connaît. Galadriel la connaît par cœur, elle savait pertinemment de quelle manière elle réagirait face à cette situation, c’est même évident. Et de quelle autre manière pourrait-elle réagir au passage ? Elle ne peut que vouloir la dissuader de s’engager sur la voie bien trop ténébreuse où elle semble caresser l’intention ferme de s’aventurer… Elle ne pourra que s’y perdre, tout naturellement, et dans le même temps perdre cette lumière, qui est ce qu’elle possède de plus fascinant et de plus beau.

« Tu ne peux pas résister Galadriel. Nul ne le peut. Je ne le peux pas plus que toi », répond Melian avec autant de prudence et de douceur qu’elle peut en être capable alors que l’émotion de voir la femme qu’elle aime ainsi lui est à ce point douloureuse… à un point même inexprimable.

Elle ne se laisse pas abuser par son ton enjôleur. Bien au contraire, même, le sourire qu’elle lui adresse l’inquiète d’autant plus. C’est un sourire destiné à la séduire. Mais Galadriel n’avait jamais eu besoin de la séduire, elle l’avait toujours fait naturellement. Dans son esprit, s’insinue une question, posée avec la voix de Galadriel. Pour quelle raison est-elle venue ? Lui déclarer son amour en cet instant la sauverait-elle de ses démons ? La Maia en doute plus que fortement. Les passions les pluis intenses peuvent aussi mener aux réactions les plus violentes. Et Melian est loin de l’ignorer. Elle a vu par le passé la bonté s’effacer au profit d’un désir brutal et obsessionnel de pouvoir – elle ignore si elle saura l’endurer une seconde fois. Plutôt que de répondre à sa question, elle rebondit donc sur les propos que Galadriel avait formulés à voix haute.

« Tu es déjà tout ce qui tu étais vouée à devenir. Etouffe cette ambition, tu n’as guère besoin d’être une autre. L’Anneau doit être détruit, et au fond de toi, tu le sais pertinemment. »

All shall love me and despair.

feat. Galadriel

Melian adresse à Galadriel un regard sceptique mais aussi… déçue… Elle ne veut pas entendre les arguments de l’Elfe, car à ses yeux, ils n’en sont pas. Galadriel se réfugie derrière des prétextes qui lui permettent de justifier ce qui ne l’est pas. Oui, elle portait déjà un anneau de pouvoir auparavant, mais elle-même le sait, celui qu’elle porte à son doigt à présent n’a à voir avec celui qu’elle étrennait auparavant qu’au sens où il serait capable de le contrôler. Certes, il faut une remarquable force de caractère pour parvenir à s’associer un anneau de pouvoir, mais celui-ci… celui-ci ne lui appartient pas, et peu importe l’orgueil dont Galadriel fera montre au moment de prétendre être en mesure de le contrôler, l’Anneau unique n’a qu’un seul maître. Il répandra les ténèbres dans le cœur de Galadriel, et l’étendra tout autour d’elle… Et cela, c’est une chose que Melian n’est pas en mesure de supporter. Elle sait qu’elle est dans l’obligation d’intervenir tant qu’elle est encore capable d’apercevoir la part de lumière qui siège dans le cœur de celle qu’elle aime plus que tout au monde, et qu’elle voudra protéger de tout, et avant tout d’elle-même.

« Tu ne peux pas résister au pouvoir de l’Anneau, pas plus que je n’en serai capable. Pour annihiler le Mal en Arda, il faut le détruire, pas le porter fièrement à ton doigt. Ne te laisse pas consumer par ton orgueil, je t’en supplie, Galadriel… »

Et son regard, en effet, est suppliant. Rares sont les occasions dans lesquelles Melian se montre réellement impuissante, mais cette occasion en est une… Elle ne veut pas en arriver aux extrêmes où elle devine que cette situation va naturellement la précipiter, et cette pensée lui arrache le cœur.

« Tu ne rends service ni aux Hommes, ni à la Terre du Milieu, ni à quiconque, pas plus que tu ne te rends service à toi-même. Son pouvoir va te consumer et tu le sais… Il te consume déjà… Galadriel, je t’en conjure, au nom de ce que nous sommes l’une pour l’autre, au nom de tout ce qui nous lie, renonce à cette folie. »

Mais Galadriel ne l’écoutera pas. Melian veut en appeler à son bon sens et à sa raison car elle refuse par-dessus tout un conflit qu’elle estimera naturellement violent si elles doivent en arriver là. Non, cette pensée lui est insoutenable. Pour rien au monde elle ne voudra se battre contre elle. Autrefois, elle a vu l’obscurité ronger le cœur de Mairon au point qu’il devienne tout sauf reconnaissable. Elle refuse catégoriquement d’assister à ce spectacle une seconde fois, impuissante. Cette fois, elle agira, elle interviendra avant qu’il ne soit trop tard, et ce peu importe de quelle manière. Galadriel s’avance d’un pas. Droite comme un I, Melian ne bouge pas et contemple celle qu’elle aime et ne cessera jamais d’aimer avec un mélange de tristesse et de défi.

« Je ne te reconnais pas, Galadriel. » Elle soupire doucement. « Ne m’oblige pas à te combattre. »

All shall love me and despair.

feat. Galadriel

Melian ne fait aucun commentaire, mais elle n’en pense pas moins, au moment d’entendre son interlocutrice lui faire remarquer que la supplication ne sied pas ç une Maia. Peut-être bien, et il est vrai qu’il n’est pas dans les habitudes de Melian de recourir en de telles méthodes. Elle peut se révéler particulièrement catégorique, en réalité, mais elle estime toujours l’être pour d’excellentes raisons, elle sait ce qui est bon, elle sait ce qui ne l’est pas. Non, rare sont les occasions où elle supplie, mais elles existent, quand elle ne veut plus être la Maia, mais une personne chère au cœur de l’individu qu’elle veut convaincre.

Par le passé, elle n’avait supplié qu’une seule et unique fois. Elle avait supplié Sauron, son ami d’alors, afin de le convaincre de ne pas rejoindre les rangs de Melkor. Il ne l’avait pas écouté, et elle avait vu Mairon sombrer dans l’obscurité. Elle ne tolérerait pas que la même chose advienne à Galadriel. Elle ne permettra certainement pas à un tel schéma de se reproduire. Melian a besoin de Galadriel. Terriblement besoin d’elle, et elle ne veut surtout pas laisser passer ce qui est peut-être la seule occasion qu’elle aura jamais de la renvoyer sur la juste voix.

Mais Galadriel fait la sourde oreille, et Melian comprend qu’elle n’aura pas le choix. Le discours de l’elfe résonne comme une menace à son oreille. Elle est prête à se battre contre elle, et convaincue de pouvoir en sortir victorieuse. Melian, qui a fait fièrement face à Morgoth en personne et en est sortie victorieuse ne l’entend certainement pas de cette oreille, bien au contraire… Elle ne veut pas se battre, mais elle le fera, au nom de ce qui est juste. Elle ne cèdera pas à l’appel de l’Anneau unique, si puissant soit-il, pas même par amour pour celle de qui elle se sent si proche et si puissamment amoureuse. Elle l’aime au-delà de la raison, certes. Mais la raison ne pardonne pas tout.

« Je ne peux pas te rejoindre, Galadriel », répond-t-elle avec tout de même une certaine douceur, sans trembler au moment de sentir la caresse des doigts de l’elfe sur sa joue. Comme elle voudrait que ce geste soit seulement tendre et non pas incitateur. « Tu me demandes la seule chose que je ne suis pas en mesure de faire pour toi. » Elle marque une pause. « Je pourrais tant accepter en ton nom… Mais je ne peux le faire au nom de la femme que tu deviendra si tu persévères dans cette voie ténébreuse. » Elle la fixe avec force et attention. « Je mettrai un terme à son règne de terreur avec toi. Mais ce n’est pas la voie à suivre, et tu le sais. »

All shall love me and despair.

feat. Galadriel

« Tu te trompes… », répond Melian, alarmée par les conclusions hâtives de la femme qu’elle aime, et qui sont sans rapport avec ses propres intentions.

Elle ne peut pas réellement reprocher à Galadriel de lui soupçonner de telles ambitions quand la Maia redoute que celles-ci ne dévorent sa chère et tendre… ou ne l’aient déjà complètement consumée, mais elle se sent néanmoins insultée, heurtée dans son ego. Elle ne veut que détruire cet anneau… Elle n’a jamais voulu plus de puissance que celle qu’elle possédait déjà, et qui n’avait rien d’anodine, elle refuse qu’on laisse suggérer quoi que ce soit d’autre… Elle est venue pour lui retirer l’Anneau, certes, parce que lui retirer l’Anneau, c’est également défaire Sauron, mais Galadriel ne l’entend pas de cette oreille… Elle veut s’approprier ce précieux trésor, et Melian comprend bien vite qu’elle aura grand peine à lui faire changer d’avis.

« Galadriel, si tu ne renonces pas à lui, tu me perdras pour toujours, tu comprends ? »

Elle est sincère dans ses propos. Elle ne supporte pas d’avoir à le présenter ainsi, et bien sûr que son cœur et son instinct lui dictent de sauver et de protéger Galadriel coûte que coûte, mais en sera-t-elle seulement capable ? Elle en doute fortement. Elle a plutôt l’intuition que rien de ce qu’elle pourra dire ou faire ne sera réellement susceptible de la sauver de ce qui la ronge profondément. Elle doit la sauver par le seul moyen qu’elle connaît, elle doit la sauver en l’affrontant. Cela va à l’encontre de toutes les valeurs pacifistes qu’elle voudrait porter haut et clair, malheureusement, elle ne sait que faire d’autre. Arrive toujours, tôt ou tard, un moment où l’on est obligé de faire un choix… Pour Melian comme pour Galadriel, ce moment est droit devant elle, et elles ne peuvent pas s’y soustraire, quand bien même cela leur est difficile, douloureux.

« Je ne veux pas te perdre, je t’aime plus que ma propre vie. Je t’aime profondément. Et c’est parce que je t’aime que je suis prête à détruire le mal qui te ronge, et à briser une part de toi, voire à te briser tout entière, pour éviter que le mal ne se répande en nos terres comme la nuit sur le monde », la prévient-elle.

Melian en reste au stade des menaces. Normal, elle n’a envie de mettre aucune d’entre elles en application. Elle est en lutte définitive contre elle-même, en étant en lutte contre la femme qu’elle aime, mais l’amour ne suffit pas à guérir tous les mots, pas quand l’ambition, la cruauté et la soif de pouvoir se joignent à la fête et ne vienne gâcher ce qui n’aurait dû qu’être beau.

All shall love me and despair.

feat. Galadriel

Est-ce qu’elle arrive vraiment trop tard ? Elle n’a pas envie de le croire, ni de l’accepter, mais au fond… une part d’elle le redoute en effet. Melian espère de tout cœur que l’Anneau et son pouvoir terrible ne suffiront pas à dépraver la si belle âme de Galadriel. Elle est plus forte que cela, elle est suffisamment forte pour savoir que oui, l’anneau a déjà corrompu une part d’elle, mais une part d’elle, ce n’est pas assez… Une part d’elle, cela signifie qui en existe une autre, qui est encore capable de lutter et de se battre… c’est cette part d’elle qui affiche une sincère tristesse, celle qui fend terriblement le cœur de Melian, qui ne peut tolérer d’abandonner celle qu’elle aime…. A un sort qu’elle-même ne veut pas, quoi qu’elle puisse en dire.

« Si ses ombres avaient totalement pénétré ton esprit, si elles et toi étiez devenues indissociables… tu ne m’en parlerais pas comme tu viens de le faire. Tu me prouves qu’il reste de l’espoir, tu me prouves que j’ai raison de me battre pour toi. Et je me battrai toujours, Galadriel, peu importe le temps et l’énergie que cela me prendra. »

Galadriel le dit elle-même, et Melian comprend à quel point elle est sincère. Elle ne veut pas perdre ce qu’elles sont. Ce qu’elles ont. Si elle a toujours conscience de l’amour qu’elle lui porte, de l’amour qu’elles partagent, alors elle ne la laissera pas tomber. Cet amour peut transcender même les plus terrifiantes ténèbres. Elle le croit. De tout son cœur, de toute son âme. De tout son être.

« Ne succombe pas à son appel, déleste-toi à ce fardeau. Puisque le porter t’est impossible, puisqu’il te ronge de l’intérieur…. Nous le confierons à d’autres, qui parviendront à le détruire, nous laisserons tout ceci derrière nous… »

Elle plante son regard dans le sien. Il y a de la tendresse, de la douceur, dans ses yeux. Une part d’elle a peur, oui… Mais elle n’a pas peur de Galadriel… elle a peur pour elle, et c’est une chose très différente.

Melian veut opposer la lumière de mes sentiments aux ténèbres auxquelles l’invite l’Anneau unique. Elle est forte, elle est si forte… et si capable. Elle peut réussir à se délester de ce fardeau, elle peut décider de tout reprendre de zéro… elle est une personne exceptionnelle, une bonne personne, qui veut lutter pour ce qui est bien, pour ce qui est juste. Melian sait qu’elle est toujours la même, elle sait qu’elle est toujours là, avec elle, ses peurs, ses doutes, ses réflexions et ses hésitations lui en donnent une preuve des plus formelles, dont il est impossible de douter.

« Tu en es capable… tu le sais, je le sais. » Elle fait preuve de toujours plus de chaleur et de tendresse… elle le sent, rien n’est perdu. Maintenant qu’elle a gagné cette certitude, elle ne renoncera pas, c’est même hors de question. « Fais-toi confiance. Fais-nous confiance. »