The new tale of Lothlórien [Galadriel]

The new tale of Lothlórien

feat. Galadriel

Quand Melian ouvre les yeux, elle ne prend pas immédiatement conscience de cette différence pourtant remarquable qui distingue son environnement de celui qu’elle a quitté quelques secondes plus tôt, au moment d’éprouver la caresse d’un vent moins agressif… Le murmure des arbres, le chant des oiseaux, les bruits infimes du monde, qui lui apparaissent soudainement avec une netteté incomparable, sont pourtant par  bien des aspects différents de ceux auxquels elle s’était accoutumée sur cette île mystérieuse où, par la forces des choses, elle a fait son nid près de quatre années durant. Elle ne comprend pas ce qu’elle fait ici, elle éprouve un profond sentiment de familiarité, et en même temps, l’intuition étrange de plonger dans l’inconnu.

Melian se redresse et abandonne le lit d’herbe fraîche dans lequel elle semblait s’être si confortablement endormie que ses rêves ne sont que coton, un flou incertain. Elle ne prend pas la peine de lisser les plis de sa robe longue, ni de la débarrasser des quelques restes d’herbes qui ont laissé un sillage vert le long de son dos. Melian cherche des réponses du regard. Sur où elle se trouve, sur quand elle se trouve. Elle le ressent au plus profond de ses chairs sans savoir l’expliquer de façon plus claire et plus évidente : Melian la Maia est de retour en Arda. L’énergie qu’elle sent se diffuser en elle est unique, remarquable, et elle est vraiment capable de le comprendre. A distance, elle entend le mélodieux chant des elfes sylvains, et petit à petit, en rassemblant ses propres connaissances et celles qui lui furent confiées par Galadriel, elle comprend se trouver en Lothlórien, qui fut la demeure de Galadriel, qui en devint, main dans la main avec Celeborn, la dirigeante et la protectrice. Elle doit être ici, cette pensée occulte ses interrogations les plus viscérales et la réconforte. Quoi qu’il arrive, peu importe ce qu’elle fait ici, elle retrouvera Galadriel.

L’Elfe et la Maia se retrouvent toujours. Dans tous les mondes et dans toutes les dimensions. Cette fois ne fait pas exception. Et plus que la curiosité, voire même l’inquiétude, c’est l’impatience qui lui étreint le cœur, tandis que la Valar fait le choix de laisser ses pas la guider, convaincue du fait que la direction qu’ils lui feront prendre la mèneront à elle, quoi qu’il arrive. Avec une douceur proche de la dévotion, elle laisse reposer sa main contre le tronc gris argenté, repose ses doigts contre l’écorce lisse, comme si elle espérait entendre ainsi battre le cœur de cet arbre légendaire. Elle savoure la présence d’un organisme naturel et complexe qui lui procure cet étrange sentiment, plus éprouvé depuis longtemps : celui d’être chez elle dans un lieu pourtant presque étranger.

Après plusieurs longues minutes d’une contemplation silencieuse, elle entend des pas se rapprocher dans son dos. Un sourire s’esquisse sur ses lèvres alors qu’elle pense reconnaître le pas léger et sûr de celle qu’elle espérait bien trouver ici.

« Je t’attendais », fait-elle en se retournant pour finalement faire face à Galadriel. Belle, inchangée. « Comptes-tu me souhaiter la bienvenue en ton domaine ? »

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feat. Galadriel

Un sourire tendre étire les lèvres de Melian quand Galadriel lui assure qu’elle est ici chez elle. Galadriel n’avait guère besoin de le lui affirmer pour que la Maia le ressente, en effet, au plus profond d’elle-même… Oui, elle n’a jamais eu l’occasion, du temps où Arda était encore sa terre (l’est-elle à nouveau ? Elle ne saurait le dire tant cette situation échappe à sa compréhension pour le moment), mais elle sait qu’elle est la bienvenue ici. Elle le ressent dans la terre qu’elle foule respectueusement de ses pieds nus, elle le ressent dans le mouvement à peine perceptible des arbres… Elle a trouvé un foyer, et elle se sent heureuse autant que fier de savoir qu’ici fut la demeure de Galadriel… Son amour et son respect profond de la nature y trouvent l’un et l’autre un réconfort total et absolu, qu’elle doit également à la présence de celle sans qui ce tableau idyllique serait naturellement incomplet.

C’est tout naturellement que les doigts de Galadriel s’entremêlent à ceux de l’Elfe, comme ils se cherchent tout jour, comme elles doivent toujours se retrouver, peu importe où elles décideront de se rendre. Elles s’y rejoindront toujours, et trouveront leur place en présence de l’autre. Avec une infini douceur, Melian rend à Galadriel le tendre baiser que cette dernière lui adresse avant de lui souhaiter la bienvenue en Lothlórien. Elle ne la corrige pas quand elle l’appelle « ma reine », pourtant, Melian n’a en rien le sentiment de l’être. Elle ne se sent pas reine en ces lieux, et ce constat, loin de lui déplaire, a quelque chose de profondément réconfortant, un réconfort qu’elle ne néglige pas le moins du monde, et sait apprécier à sa juste valeur. Galadriel lui promet de lui faire découvrir chaque recoin de son domaine avant même que de lui donner l’occasion de lui adresser cette inévitable requête. Melian hoche la tête, curieuse et approbatrice, mais avant toute chose, l’Elfe souhaite lui montrer quelque chose.

Au cours de leur existence commune, Melian aura servi de guide à Galadriel, elle aura partagé avec elle ses connaissances, elle aura, avec elle, parcouru tout le royaume de Doriath, elle aura partagé avec elle sa pensée philosophique, elle lui aura appris autant la magie que l’amour. Aujourd’hui, c’est elle qui se laisse guider, et elle y prend le plus grand plaisir. Elle n’estime plus rien avoir à apprendre à Galadriel, quoi qu’il en soit, et depuis longtemps. Cette dernière a déjà largement su faire ses preuves et prouver sa valeur, de bien des manières qui ne cesseront jamais de l’éblouir et de lui plaire. Elle se laisse donc conduire jusqu’à un bassin à l’eau argent.

« Je n’en avais jamais vu de tel », fait-elle avec curiosité en présence du Miroir de Galadriel. Melian n’avait guère besoin d’un tel objet pour bénéficier de visions très souvent justes et précises, elle n’en est pas moins heureuse de découvrir cet objet. « Peut-on l’interroger sur les raisons de notre présence ici ? J’en doute n’est-ce pas ? Nous ne choisissons pas… »

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feat. Galadriel

La réponse de Galadriel n’est pas une surprise pour Melian, elle savait que c’était ce que l’Elfe allait lui dire. On ne choisit pas ce que l’on aura l’opportunité de voir, et c’est en réalité tout l’intérêt de ce qu’elle s’apprête à expérimenter. S’il était possible de contrôler quoi que ce soit de cette situation, elle perdrait non seulement son mystère mais également son intérêt. Alors Melian accepte de se faire guider, elle l’accepte avec évidence. Elle avait longtemps été celle qui guidait l’autre, mais cette inversion des rôles n’est pas pour lui déplaire, bien au contraire, et Melian prend un plaisir certain à la découverte. Ses connaissances remarquables et infinies ne l’ont pas préservée d’une ignorance relative sur certains points particuliers, et loin d’y voir une tare, Melian en est, à vrai dire, ravi. Tout ce qu’elle ignore lui offre l’opportunité d’en découvrir davantage. Et quel intérêt aurait-on à vivre si l’on savait déjà tout. Melian est de nature trop curieuse pour apprécier une chose pareille.

« Ce sera un grand privilège et un immense plaisir », assure Melian à son interlocutrice quand Galadriel lui tend la main afin de l’inviter à se rapprocher de son fameux miroir.

Il y a toujours un risque à contempler, que ce soit les abysses et son reflet, il faut savoir se préserver des images que l’on découvre et de ce qu’elles pourront nous apprendre, sur les autres ou sur nous-mêmes. Pour autant, Melian n’est pas inquiète. Elle éprouve même une certaine sérénité. Car galadriel est à ses côtés quoi qu’il en soit.

Melian se concentre et consent donc à contempler le miroir qui bientôt lui révèle les contours de structures modernes, qui tranchent radicalement avec le décor simple et naturel qui leur offre ici et maintenant un cadre si agréable et si rassurant. Sans reconnaître le haut bâtiment qui se dresse en évidence dans un ciel ombrageux, elle perçoit immédiatement une menace profonde, redoutable… Elle ne peut interpréter avec certitude toutes les images qui s’imposent à lui à présent, mais elle les prend toutes avec un immense sérieux. Elle laisse les secondes s’écouler sans détourner son regard fasciné du spectacle qui se joue son regard, avant de finalement relever le regard.

Quand ses yeux se posent sur Galadriel, son cœur s’apaise immédiatement. Sa présence la rassure aussitôt. Rien de tout ceci ne peut être si grave tant que Galadriel se trouve ici, présente à ses côtés.

« Est-ce que tu as vu ? » demande-t-elle, devinant pourtant ce que doit être la réponse.

Galadriel n’aura rien vu, et sans doute lui laissera-t-elle le soin de choisir : voudra-t-elle lui confesser ce qu’elle a vu ou non ? La réponse est évidente à ses yeux : elle ne se verrait pas tenir Galadriel à l’écart de ses visions ou encore de ses pensées.

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feat. Galadriel

Melian esquisse un fin sourire, partagé entre le soulagement de pouvoir partager ses inquiétudes avec Galadriel sans même avoir à concrètement les exprimer, et la tristesse de devoir affronter encore des ennemis qui trouveront toujours, en tout lieu et en tout temps, l’occasion, de surgir des cendres en lesquelles ils semblaient s’être dissous. Galadriel aura probablement deviné la vision qui s’est imposée à la vue de la Maia au moment de jeter un regard dans son miroir. Il ne tient qu’à elles à présent de faire le meilleur usage de cette même vision. Le visage de Melian ne révèle aucune inquiétude apparente, mais Galadriel sait lire entre les lignes, elle peut traduire d’un regard l’ampleur de sentiments qu’elle n’affiche que rarement, pas par orgueil mais parce qu’elle s’est toujours refusé à se laisser dominer par ce que tout ceci pourrait révéler de plus négatif en elle-même. Melian s’est toujours distinguée par sa bonté d’âme, la justesse de ses décisions, et une profonde sagesse, elle a bien l’intention de rester fidèle à cette réputation en toute circonstance.

Galadriel lui apprend, pour sa part, ce qu’a été sa vision la dernière fois qu’elle s’est servie de ce même miroir. Il s’était assombri, et l’œil de Sauron l’avait alors contemplé de toute son intensité avant de lui laisser entrevoir l’ampleur de ses ambitions destructrices. Melian devine que Galadriel a dû savoir, néanmoins, accepter cette vision pour ce qu’elle était.

« Je ne m’inquiète pas pour ta sécurité, ni pour celle de ton peuple. Ni ici, ni maintenant », confirme Melian en adressant à l’elfe son regard le plus tendre et le plus bienveillant.

Elle est convaincue, oui du fait que la Lothlórien saura faire office de refuge pour elles. La conviction de Galadriel suffit à forger la sienne. Elle peut le ressentir dans l’herbe qu’elle foule de ses pieds, dans la terre, dans tout ce qui respire autour d’elle, elle sait qu’en ces lieux, rien de grave ne peut arriver. Galadriel en est la protectrice avisée, et sa confiance n’est ni folie, ni orgueil, elle est la réponse la plus juste aux questionnements les plus inquiets.

« Mais nous ne demeurerons pas en Lothlórien. »

Ce n’est pas une supposition, c’est une certitude. Elle ne peut plus en douter après ce qu’elle a vu. Ce n’est cependant pas à observer comme une dangereuse ou terrible fatalité. C’est un fait, simplement, et qu’il leur faut accepter pour l’apprivoiser au mieux et savoir apprécier à sa juste valeur cette intermède qui ne durera qu’un temps.

« Nous avons donc tout intérêt à apprécier notre présence ici tant que nous nous y trouvons. »

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Melian confirme les propos de sa tendre amie d’un hochement de tête quand cette dernière confirme qu’elle lui doit une visite en ces terres. Rien ne l’y oblige, bien sûr, mais puisque cet endroit sera hors de sa portée bientôt, et puisqu’elle doute d’avoir l’opportunité d’y revenir plus tard, la Maia préfère savoir apprécier chaque instant de cette situation, dusse-t-elle n’être qu’un heureux concours de circonstances et rien d’autre. Elle sait que c’est une opportunité qui ne se représentera pas. Elle revêt peut-être des atours plus sinistres qu’il n’y paraît, mais sur ces derniers également, Melian refuse autant que possible de se concentrer. Elle ne s’intéressera qu’à Galadriel, à ce moment échangé, à cette occasion unique de partager quelque chose de si crucial dans son existence, et qui avant cet instant avait pourtant été hors de sa portée.

Melian se laisse donc guider à travers les bois. Sans l’ombre d’une surprise, elle trouve un plaisir certain à se retrouver ici. La proximité avec la nature ne peut tout naturellement que la ravir. Impossible pour Melian de ne pas y trouver une forme certaine et totale d’épanouissement, qu’elle ne demande qu’à partager avec celle qui l’accompagne. C’est à deux, et en toute quiétude, qu’elles peuvent progresser ici, et c’est un bonheur total pour Melian, qui en apprécie profondément chaque instant. Melian rit doucement à l’anecdote que l’Elfe lui adresse quand elle apprend de cette dernière que les nains l’avaient affublée du surnom de sorcière des bois.

« Il est vrai que tu es ensorcelante », répond la Maia avec légèreté. « Difficile de le leur reprocher », reprend-t-elle avec douceur, appréciant le léger rire de cette femme exceptionnelle, qu’elle sent si naturellement épanouie en ces terres dont elle est souveraine, et dont elle peut en effet se sentir fière tant il est évident qu’elles semblent avoir existé uniquement pour qu’elle s’y établisse – et pour qu’un jour, peu importe les circonstances, elles s’y retrouvent.

Galadriel lui fait ensuite découvrir ses appartements. Melian prend le temps de tout observer avec un regard aussi avide que curieux, en quête de tout ce qui serait susceptible de l’interpeler. S’être laissé guider jusque dans la chambre de Galadriel ne la dérange guère, bien au contraire. Quoi de plus naturel que l’inviter dans cet espace qui a probablement été le plus intime entre tous… Ce ne serait qu’une visite incomplète, fragmentaire, s’il lui manquait ce point tout naturel, qui amuse doucement Melian alors qu’avec naturel et élégance, elle vient s’installer sur le lit de Galadriel avant d’inviter d’un geste l’Elfe à s’y asseoir comme si ce lit était également le sien.

« Penses-tu que Celeborn soit ici ? »

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feat. Galadriel

Melian hoche doucement la tête tandis que Galadriel lui confirme l’intuition qu’elle avait elle-même, et qui confirme autant la singularité de cette situation que sa certitude qu’elle ne sera que de courte durée. Elles sont seules ici. Comment est-ce possible ? Doivent-elles s’inquiéter de l’absence de ceux qui devraient se trouver ici ? Sans doute, mais il est tout autant possible que tout cela ait au fond bien moins d’importance que ne le laissent présumer les apparences. C’est un souci qui ne doit pas être le leur. Ce moment leur appartient, et in n’appartient qu’à elle. Elle ne devrait pas nécessairement se sentir soulagée d’avoir la confirmation que l’époux et la fille de Galadriel sont absents, c’est pourtant le cas. Elle aurait accepté leur présence, mais elle apprécie davantage leur absence. Ce fait n’a rien de bien valorisant pour elle, et elle ne l’assume pas sans un certain agacement d’elle-même, mais c’est un fait malgré tout.

Quand Galadriel affirme que Celeborn et elle ne sont pas voués à se retrouver, Melian ne fait aucun commentaire, mais elle pense la même chose. Peut-être le considère-t-elle par possessivité, c’est un fait qu’elle ne saurait exclure, mais elle le pense tout de même sincèrement. Certaines histoires ont eu leur début et leur fin, elles n’ont pas besoin d’autre chose. Pour cette raison, Melian ne caresse pas nécessairement l’envie de revoir Thingol, en dépit de l’immense tendresse qu’elle à pu ressentir à l’égard de son époux. Mais son histoire avec Galadriel, elle, avait été loin d’être finie encore, et méritait qu’elle se poursuivre, peu importe de quelle manière et dans qu’elle monde… Et Melian n’est guère pressée d’en découvrir le termpe. Melian peut néanmoins comprendre le sentiment de Galadriel à la pensée de ne jamais retrouver aucun des siens. Elle ne peut, tout naturellement, que ressentir une réelle et profonde empathie envers elle. Les émotions de Galadriel sont tout naturellement les siennes également. Il en a toujours été ainsi, il en sera toujours ainsi, quoi qu’il puisse advenir.

« J’ai ressenti comme toi la solitude de cet endroit. »

Elle observe un instant Galadriel. Elle n’évoquera pas la jalousie évidente qui ne cessera sans doute jamais de l’étreindre quand il est question de Celeborn. Elle ne trouve pas d’intérêt à exposer cette faille que Galadriel lui connaît déjà, cela ne ferait sans doute que renforcer ces émotions négatives que Melian veut plutôt étouffer autant que possible. Elle n’est néanmoins pas malhonnête dans sa réponse, ses propos ne sont pas mensongers pour autant. Elle pense bel et bien ce qu’elle dit. Oui, elle a ressenti la solitude de cet endroit, et il peut tout à fait être normal que Galadriel en ressente une certaine tristesse, ou à tout le moins une certaine nostalgie, qui aurait bien sûr tout de légitime.

« Il aurait été naturel que tu veuilles les chercher et les revoir, tu sais. »

Si elle retrouvait Doriath, ne serait-elle pas habitée des mêmes pensées ? Si, évidemment. Sans le moindre doute.

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Melian se contente de hocher doucement la tête à l’évocation de la fille de Galadriel, qui n’aurait pas été heureuse de se trouver ici. Le bonheur d’autrui comptera toujours davantage que leur présence, c’est une chose dont la Maia elle-même a toujours été convaincue. Elle aurait été ravie de poser les yeux sur cette jeune elfe qui devait être aussi merveilleuse et brillante que ses deux parents, mais elle est tout aussi ravie de pouvoir profiter de ce moment de découverte sans qu’il ne soit interrompu d’autres présences. Cela la conforte dans le sentiment que ce moment leur appartient, à elles et à elles seules… Elles doivent à présent en profiter autant que nécessaire. Melian se sent sourire sous la caresse agréable des doigts de celle qu’elle aime tout contre sa joue, une caresse aussi délicieuse que réconfortante. Et elle sourit plus largement encore au moment d’entendre Galadriel lui affirmer qu’ici aussi, elle n’a pas manqué de tenir sa promesse, avec une lueur de malice dans le regard.

Melian n’avait pas un seul instant douté du fait qu’elle aurait honoré cette promesse. Il ne lui est pas venu à l’esprit qu’il puisse en être autrement. Elle aussi a chanté, souvent, au nom de celle pour qui ses sentiments ne se sont jamais altérés, bien au contraire, au fil du temps. Tout comme Melian n’a jamais cessé d’aimer Galadriel, même après que les circonstances les ait séparées, même après que le décès de son époux l’ait conduite à des siècles d’errance incertaine. Elle se sont aimées d’où qu’elles se soient trouvées.

« Je l’ai ressentie à chaque instant », répond Melian avec la plus totale sincérité et la plus grande douceur. « La force de ton amour a accompagné chacun de mes pas et a allégé mon cœur d’un poids qu’il n’aurait guère pu endurer. Je t’ai toujours sentie auprès de moi, même quand des distances infinies nous séparaient… » A son tour, elle caresse doucement la joue de l’Elfe, le regard toujours plongé dans le sien.« Et je n’ai jamais cessé d’entendre ta voix. »

C’est avec douceur et naturel que Melian rend à Galadriel le baiser que cette dernière lui offre, avant de lui demander ce qui lui traverse l’esprit. Peu de choses, en réalité, tant Galadriel occupe pleinement l’espace de ses pensées, si bien que tout le reste semble n’exister que de façon infime et à peine perceptible.

« Ces lieux sont à ton image, aussi ne puis-je les aimer que profondément. »

Elle ne le dit pas un seul instant dans l’intention de flatter l’ego de Galadriel, mais parce qu’elle le pense réellement. Elle aime cet endroit, elle l’aime totalement et sincèrement, parce qu’il l’attache encore davantage à Galadriel.

« Montre-moi tout ce qu’il y a à voir. Je ne veux rien manquer de cette occasion. »

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feat. Galadriel

« Ma foi en toi peut bien être aveugle, puisqu’elle est totale », répond Melian avec la plus grande douceur, autant que la plus grande sincérité, quand Galadriel lui fait comprendre que pour la suite de la visite, il faudra qu’elle accepte de se laisser guider aveuglément.

Pour la Maia, c’est loin d’être un problème. Elle s’exempte sans la moindre difficulté de toute préoccupation quand il est question de Galadriel. Elle l’écoute, et ne cessera jamais de l’écouter, sans jamais remettre en question aucune de ses paroles, de même qu’elle saura toujours apprécier chacune de ses initiatives sans pour autant les remettre en question. Quand il est question de l’elfe qui, jadis, avait volé son cœur pour ne jamais le lui rendre, la moindre de ses certitudes était ce qu’il y a de plus absolue, et rien au monde n’était susceptible de la faire douter. Absolument rien.

Elle sourit doucement quand Galadriel extirpe d’un meuble une bande de tissu blanc afin de couvrir son regard. Melian aurait fermé les yeux sans discuter, mais ce jeu l’amuse bien assez pour qu’elle s’y prête de bon cœur. Elle ferme les yeux en même temps que Galadriel resserre le tissu autour de sa tête. Elle n’entend plus que sa voix, cette voix qui la rassure et lui affirme que ce ne sera pas long. Cela pourrait bien durer des heures qu’il ne viendrait pas pour autant à Melian l’idée de se plaindre. Au contraire, elle est tout à fait curieuse, et tout à fait confiante. Les deux, en cet instant, font parfaitement bon ménage, et Melian est tout à fait ravie de s’adonner à ce jeu qui n’en est pas tout à fait un, mais en conserve quelques précieux atours.

Melian sent les mains de Galadriel dans les sienne, elle veille à chacun de ses pas tandis qu’elle se laisse entraîner jusqu’au lieu que l’elfe est si déterminée à lui montrer. Elle se laisse guider en toute confiance, persuadée qu’elle ne le regrettera pas un seul instant. L’elfe et la Maia marchent ainsi quelques minutes, et Melian peut sentir le souffle agréable de son amante au creux de sa nuque.

Quand Galadriel retire son bandeau à Melian, cette dernière doit s’habituer à la fois à la lumière qu’elle redécouvre et à la beauté de tout ce que touche son regard… En effet, Galadriel avait raison de lui en réserver la surprise. Melian se sent d’office terriblement émue, elle en tremblerait presque tant la beauté de ce qu’elle aperçoit semble toucher à son âme même.

« Je n’ai aucun mal à comprendre tout l’attrait que tu trouves à cette vision… J’ai rarement vu quoi que ce soit d’aussi beau, d’aussi pur… Ni quoi que ce soit qui te représente aussi bien. »

C’en est presque troublant. La seule chose qu’elle ait connue de plus belle, c’est la vision inégalée du visage de la femme qu’elle aime.

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feat. Galadriel

Melian apprécie chacun des mots que lui adresse Galadriel. Elle décide d’y trouver une mélodie singulière, un sens profond et remarquable. La Maia ne se contente pas de l’écouter, elle cerne en profondeur chacun de ses dires, et quand Galadriel lui affirme avoir souvent pensé à elle durant le temps qu’elle avait passé en Lothlorien, elle n’a aucun doute quant au fait que la chose est bel et bien réel. L’opinion de Melian a toujours compté pour l’elfe, et c’est une chose que Melian sait. Pour cause, elle a voulu l’entretenir au sujet de tant de choses, lui ouvrir les yeux sur tant d’aspects de l’existence et d’Arda elle-même, qu’il était bien normal que les choses se passent ainsi. Melian ne peut qu’espérer que Galadriel recherche son approbation, pas parce qu’elle veut bénéficier de ce pouvoir sur elle, mais parce qu’elle-même, de son côté, n’aura jamais laissé aucun de ses actes être dictés par autre chose qu’une considération sincère, une envie véritable de la rendre fière et heureuse en retour.

« Est-ce que ma réaction est à la hauteur de ce que tu imaginais ? » se permet-elle de lui demander non sans une lueur de sincère malice dans le regard.

Si elle est fière d’elle en détaillant ces lieux du regard ? Ce n’est rien de le dire en effet. Melian a toujours éprouvé une profonde fierté, toujours sincère et jamais orgueilleuse, vis-à-vis de celle à qui elle avait voulu tout apprendre. Elle ne se laisse pas de constater qu’elle aura su entendre le moindre de ses enseignements et toujours en tirer le meilleur des profits, que ce soit dans son attitude, dans son parcours ou dans ses choix, mais cet endroit est probablement, oui, la consécration absolue de ce constat, et affirmer que Melian est fière de Galadriel, c’est encore être en-deçà de la réalité… Elle se sent honorée d’avoir une telle place dans la vie d’une femme à ce point honorable. Il n’y a rien, chez Galadriel, que Melian n’admire tout naturellement. Galadriel a acquis de longue date son respect absolu en même temps que sa tendresse et son admiration… Le tout ne formait bien sûr qu’un tout des plus harmonieux.

« Je suis immensément fière de toi, Galadriel », lui confirme Melian en déposant une douce caresse au creux de son dos.

Est-ce seulement nécessaire de le préciser tant cela semble évident aux yeux de Melian ? Peut-être bien que non, mais un compliment ne fait jamais de mal, et elle comprend bien l’exaltation que Galadriel peut ressentir à la perspective d’avoir offert à Galadriel très précisément ce que cette dernière pouvait bien attendre.

« Cet endroit te ressemble par de nombreux aspects… Je ne l’aurais définitivement pas imaginé d’une autre manière que celle-ci. Tu imprègnes ces lieux comme s’ils faisaient partie de toi. Je te reconnais partout, ici. »

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feat. Galadriel

Melian adresse à Galadriel le plus tendre des sourires, quand cette dernière lui confirme être sincèrement touchée par sa réaction, et s’imprégner du moindre de ses sourires et du moindre de ces mots. Si sa fierté est un trésor qu’elle veut chérir, alors elle peut s’estimer infiniment riche, en réalité, car pas un seul instant Melian ne s’est sentie autre chose que fière de Galadriel. Cette dernière a fait tant de chemin, elle a tant réussi ! Elle peut être fière d’absolument tout ce qu’elle a accompli. Melianpour sa part, ne cessera jamais d’admirer et d’estimer le moindre de ses succès et d’apprécier le moindre de ses accomplissements. La Maia l’avait su dès que leurs regards s’étaient croisés, qu’elle avait ici affaire à une femme exceptionnelle et on ne peut plus digne de respect. Cette situation ne fait jamais que le confirmer.

Elle aime la façon dont Galadriel s’exprime au sujet de cet endroit, estimant que chaque élément qui le compose serait à la fois le fruit de leur amour et de tous ses enseignements. D’aucuns pourraient estimer que tout ceci n’est jamais que flatterie, rien d’autre, mais la Maia est tout à fait convaincue du contraire. Elle connait bien assez sa très chère Galadriel pour savoir que cette dernière ne feint pas, pas plus qu’elle ne ment, non. Elle pense chacun des mots qui s’échappent de ses lèvres. Sa volonté de voir cet endroit être imprégné de sa personne, de leur affection, et de ses enseignements est réel… et Melian le sait, parce qu’elle le ressent.

« Cet endroit ne pouvait qu’être beau, parfait, puisqu’il s’est imprégné de tout ce que tu me décris. » Elle sourit avec tendresse. « Je l’ai immédiatement ressenti », confesse-t-elle avec sincérité. « Combien cet endroit ne pouvait m’être que familier, puisqu’il est à la fois tout ce que tu es… et tout ce que nous sommes. »

Elle peut contempler ces paysages et y trouver beaucoup de sa personne et de ses propres aspirations. Bien sûr que c’est tout naturellement le cas ! Au cœur d’une nature si foisonnante, elle ne pouvait se sentir qu’accueillie, elle ne pouvait qu’avoir le sentiment d’être chez elle. Ce n’est pas trompeur… Rien ici n’est laissé au hasard, et tout semble rayonner de la force sincère et totale de leur amour inextinguible.

« Et dire qu’il m’aura fallu si longtemps pour me retrouver ici », ajoute-t-elle d’un ton songeur, à la lumière de tout ce que sa belle amie ne tarde pas à lui expliquer, avec un enthousiasme et une gratitude qui ne manquent pas de la toucher terriblement. Au fond, il fallait probablement cet endroit pour que Galadriel sache vivre sans elle, puisque cet endroit était imprégné de ce qu’elle était. Melian n’aura pas été capable de la même chose… Mais tout ceci n’a plus d’importance, à présent, puisqu’elles sont ensemble, et que la Maia est bien déterminée à faire le nécessaire afin que leurs chemins ne se séparent plus jamais, Conviction qu’elle scelle silencieusement du long et tendre baiser qu’elle vient alors déposer sur les lèvres de Galadriel.