▿ Métier : Chef secret de SPECTRE et de QUANTUM ▴ Comptable ▴ Criminel international ▴ Joueur de poker mondialement connu ▴ Directeur et propriétaire du « Casino Royale », — un établissement très VIP dédié aux jeux d’argent et aux plaisirs des plus riches de la ville
Leurs derniers échanges par téléphones interposés ont été particulièrement brûlants. Des sextos, comme disent les jeunes de ce nouveau monde. « Je t’envoie l’adresse. » C’est ce qu’elle lui a dit, après qu’ils se soient conjointement fait jouir. Bien sûr, Perséphone le regrettera sans doute quelques jours plus tard. Elle, qui a passé des mois à fuir Hadès et ne lui donner aucune nouvelle. Elle, qui a particulièrement bien veillé à ce qu’il ne découvre jamais son nouveau lieu de vie, de peur qu’il ne vienne chambouler son existence une fois encore. Qu’il la kidnappe, qu’il la harcèle sur le pas de sa porte ou du balcon de sa fenêtre, qu’il guette ses allées et venues dans une voiture aux vitres sombres garée dans un coin d’une rue protégée par quelques arbres centenaires aux feuilles tombantes. Elle fuit Hadès. C’est sa résolution de janvier dernier. Elle le fuit, et elle vient de tout foutre en l’air. Divulguer l’adresse de sa mère… à Hadès, qui plus est. Quelle erreur de débutante. Il l’a littéralement embobinée, charmée par ses doux mots d’amour et de sexe débridé à distance. Elle s’est laissé embarquer dans une voie sans issue. Hadès a parfaitement su lui faire miroiter des retrouvailles enflammées, dans l’intimité et l’obscurité de l’appartement de la déesse Demeter, situé à Hogwarts Place, non loin de la galerie d’art. Perséphone se remet avec peine de ses caresses intimes. Elles ont été si violentes et l’ont laissée presque sur sa faim. Il lui faut une proximité physique réelle, maintenant. Elle s’est faite jouir si fort entre les draps de satin de son grand lit, mais pas assez fort à son goût. Pas lorsqu’Hadès s’occupe d’elle. Lorsqu’Hadès la caresse et lui fait l’amour, lorsqu’il l’a fait jouir de toutes les manières possibles et imaginables, elle a presque l’impression d’atteindre le sommet de l’Olympe. La masturbation n’est pas une pratique si… surprenante, la connaissant, depuis au moins un an. Privée d’Hadès, privée des mains de son mari, elle a dû se renouveler. Elle s’est efforcée de maintenir une sexualité plus ou moins normale, afin de s’épargner la douloureuse tentation de retourner le voir en quête d’un contact physique plus approfondi. Perséphone soupire d’aise, les yeux mi-clos, en essayant de calmer les battements frénétiques de son palpitant dans sa poitrine. Elle glisse sa main humide de son excitation encore fraîche le long de son déshabillé en dentelle rouge, jusqu’à sa poitrine qu’elle a précédemment dénudé sous les recommandations écrites de son époux. Elle écoute le rythme de son cœur malmené. Ses longs doigts fins et manucurés d’un très beau noir de Jais sont encore imprégnés de ses fluides translucides, chauds de sa jouissance fulgurante. Si fulgurante, que les muscles de son corps, maintenant relâchés, s’en souviennent encore. Elle tremble, son être tout entier est secoué de doux tremblements et de spasmes d’après-plaisir particulièrement agréables et électriques.
Quelques minutes seulement après avoir envoyé par message l’adresse de l’appartement de Demeter, la jeune déesse soupire lascivement en joignant ses cuisses l’une contre l’autre. Elles sont encore brûlantes et prêtes à se laisser meurtrir. Perséphone relève ses jambes, tout en écartant les draps le plus loin possible. Chauds et trempés. Comment faire ? L’émotion lui a fait céder aux avances d’Hadès. Une part d’elle le regrette quelque peu, en devinant ce qu’en seront les conséquences futures. Une autre part meurt d’envie de le voir frapper le pas de sa porte et la prendre dans l’obscurité de l’appartement sur le premier meuble à portée de main. Comme un voleur, par surprise, sans cérémonial. Du sexe violent, passionné et sauvage. Elle veut qu’il la retourne sur le canapé, exactement comme dans ses messages. Qu’il lui fasse perdre son souffle, qu’il la fasse hurler jusqu’à s’en briser les cordes vocales. Elle veut jouir si fort, beaucoup plus fort que ce qu’elle vient de se faire de ses doigts intrusifs. Elle a longuement imaginé Hadès, pendant cette partie de masturbation. Elle l’a imaginé avec elle, dans les draps du lit que lui a prêté sa mère pendant sa fugue. Elle l’a imaginé en train d’embrasser sa poitrine parfaitement galbée, mordiller ses mamelons rouges de vie jusqu’à la folie. Lorsqu’il lui a affirmé embrasser ses seins, elle a fermé les yeux et a laissé ses doigts remplacer les lèvres, la langue et les dents de son amant, à défaut de l’avoir réellement auprès d’elle. Elle a ensuite guidé ses mains entre ses cuisses, introduisant ses doigts jusqu’au plus profond de son être, pour se laisser envahir par le plaisir pur et charnel. Bien que cet orgasme l’a dévastée et laissée haletante, gémissante, dans son lit, Perséphone en garde un goût amer. Un goût d’insatisfaction. Ce n’est pas assez. Jamais assez. Elle a besoin de lui. Maintenant plus que n’importe quel autre soir. Les instants qu’ils ont pu voler, ces dernières semaines ont été merveilleux, ils lui ont rappelé à quel point Hadès lui manque.
Hadès lui manque. Oui… C’est la réflexion qu’elle se fait, en remettant sa petite culotte en dentelle rouge. A quoi bon, Hadès la lui arrachera sans doute à l’instant même où il passera le pas de la porte de l’appartement. Elle veut qu’il la lui enlève. Elle veut sentir sa force. Alors elle la remet correctement, et plisse son élégant déshabillé pour qu’il recouvre ses hanches fines. Le tissu lui arrive au niveau des cuisses, suffisamment loin pour que l’on ne crie pas à la vulgarité mais à la sensualité. Une déclaration d’érotisme. Hadès aimera. Hadès aime déjà ce déshabillé, comme tous les autres, mais particulièrement celui-là. Perséphone se sent sourire, malgré elle. Amoureuse, oui, elle l’est. Depuis longtemps. Hadès lui a rappelé ce soir la puissance de ses sentiments. Il l’a confrontée… au plus odieux des sentiments : la jalousie. En prétendant vouloir divorcer et s’être remis avec Minthe, son ancienne concubine, le sang de la déesse n’a fait qu’un tout dans ses veines. Elle a pesté contre son téléphone, maudit cette satanée nymphe séductrice qu’elle a par le passé transformée en plante de menthe. Satanée nymphe. Satanée amante. C’est elle, sa femme. C’est elle, sa beauté. C’est elle, qu’il aime avec tant de possessivité. Elle veut être la seule. La seule d’entre toutes. Hadès éveille en elle toujours le pire. Sa noirceur. Alors que Demeter, sa mère, appelle à sa bonté et à sa lumière. Hadès est sien. Elle sait qu’il s’est caressé ce soir en pensant à son corps, – à eux en train de se ravager mutuellement. Hadès lui appartient, même à distance.
Perséphone attrape un peignoir en soie rouge qu’elle noue autour de la taille jusqu’à comprimer ses veines, en quittant sa chambre avec empressement. Le regard fixe, déterminé, elle doit préparer quelques petites choses pour son arrivée. Elle n’a jamais été plus excitée qu’aujourd’hui à l’idée de le revoir et de lui sauter dessus. Alors qu’elle se dirige vers les grandes fenêtre du salon, Perséphone pianote quelques touches sur son smartphone. « La porte sera grande ouverte. » Dans tous les sens du terme. Son sourire s’allonge, une fois qu’elle termine son message. Il est là. Elle glisse une main le long d’un épais rideau en lin blanc, pour apercevoir la voiture d’Hadès, garée dans l’allée en face de son immeuble. Il pleut dehors, mais elle parvient à reconnaître la marque du véhicule encore chaud, avec les phares allumés. Il vient tout juste d’arriver. « Je vis au quatrième étage, porte gauche. Le code de la porte de l’immeuble est le 02 15. » lui précise-t-elle, pour qu’il trouve facilement son chemin. (quelle bonne idée, maintenant il ne la lâchera plus du tout, tranquille il a l’adresse, le code de l’immeuble, l’étage et la porte, c’est bon il peut emménager pépère) Elle le veut tellement, elle s’est laissée si violemment prendre par la jalousie qu’elle en oublie qu’Hadès reste profondément psychotique. Elle en oublie tout ce qu’il lui a fait subir. Au fond… C’est ce qu’elle aime aussi. Sa violence, sa folie, son amour obsessionnel. Pendant qu’il claque la portière de sa voiture, Perséphone en profite pour détailler sa silhouette parfaite sous les gouttes de pluie. Son long manteau foncé d’hiver, sa chevelure argentée et parfaitement bien coiffée, sa démarche élégante et pleine d’assurance, alors qu’il traverse la rue en jetant quelques regards à droite et à gauche. Son cœur s’emballe, au même moment, elle se précipite vers la porte d’entrée pour déverrouiller les deux verrous, et l’ouvrir quelque peu. D’ici une petite dizaine de minutes, Hadès sera là. Elle en profite pour mettre une petite musique d’ambiance dans le salon, très smooth jazz.
Perséphone se dépêche ensuite de récupérer quelques bougies de couleur rouge, rose et blanche, qu’elle dissémine aux quatre coins du salon, le long du couloir qui donne sur les chambres, ainsi que dans la sienne. Au sol, sur les meubles. Toutes sont allumées. (on va foutre le feu) Toutes sont le reflet du brasier ardent qui sommeille en sa chair encore éprouvée par le plaisir tout récent qu’elle s’est elle-même prodigué. Perséphone emporte au passage une bonne bouteille de champagne, afin de fêter leurs retrouvailles dans le plus grand secret de Demeter. Une bouteille qu’elle ouvre dans la précipitation, en renversant de la mousse un peu partout sur le trajet. Un pop sonore lui fait fermer les yeux par réflexe. Elle sent le liquide mousseux couler le long de la bouteille, et venir s’imprégner sur ses doigts, avant de s’écrouler sur le parquet de sa chambre. Pendant que Perséphone rempli deux coupes de champagne, le bruit de la porte de l’appartement claque. Elle entend peu après des pas. Des pas d’homme. Le sourire sur ses lèvres s’agrandit de plus belle. Hadès… Même à quelques pièces de distance, elle est capable de reconnaître sa démarche et l’odeur de son eau de Cologne. « Dans ma chambre. » tape-t-elle sur son téléphone portable comme unique indication. (c’est un jeu de piste) « Couloir de droite. Porte du fond. Suis les bougies. » Mains moites, cœur battant à tout rompre, Perséphone est sur le point de défaillir. Le revoir après tout ce temps, surtout dans ces circonstances, après de tels aveux la met dans un état de nervosité et d’excitation extrême. Comme un enfant ayant abusé du sucre en début de soirée.
Il arrive, elle peut l’entendre depuis son lit. Quelques minutes après avoir déposé deux coupes sur la table de chevet, la porte de la pièce s’ouvre en grand pour laisser place au dieu des morts. « Bonsoir Hadès. » souffle la déesse, d’une voix chaude et séductrice. Ses lèvres s’étirent en un sourire carnassier. Elle est prête et lui aussi. Perséphone se tient devant lui. A genoux sur le lit. Habillée d’une petite nuisette et d’un peignoir en soie, dont la ceinture s’est négligemment délassée au niveau de sa taille fine. Elle tombe insidieusement jusqu’entre ses cuisses. « J’ai pensé… qu’en mémoire du bon vieux temps… nous pourrions les utiliser… » souligne-t-elle en agitant une paire de menottes dans sa main gauche, avec un petit sourire suggestif. (de mieux en mieux, ça y est, attache-là, elle pourra plus jamais se barrer) En mémoire du bon vieux temps… Perséphone fait allusion à ses débuts sur l’île, sa séquestration sordide imposée par Hadès. Il est vrai que dans un premier temps, il a été contraint d’entraver ses mouvements. Elle semble ne pas en avoir gardé de séquelles, bien au contraire. Elle en est même nostalgique. (bah parfait, elle va retourner sagement dans sa cave du coup) « Tu parlais de m’attacher dans tes messages. » précise la déesse des moissons, en lui offrant un léger clin d’œil.
Le cœur encore battant de leurs ébats par écran interposé, le souffle court, Hadès contemple l’adresse venue s’afficher sur son téléphone comme s’il n’y croyait pas tout à fait, comme s’il était encore victime des heureux et enivrants vertiges d’une jouissance qu’elle seule est capable de lui inspirer si fort, même à distance. Combien de fois a-t-il cherché à mettre la main sur cette satanée adresse ? A partir du moment où il avait localisé la galerie où Perséphone était exposée, il avait cru que tout serait plus simple, mais Déméter est maline, elle ne le laissera pas si facilement remonter la piste de sa progéniture… à moins que sa charmante fille ne se trahisse elle-même. Bien sûr, en prétextant avoir renoué avec une ancienne conquête qui n’avait pourtant guère d’importance pour lui, en faisant mine d’envisager de divorcer d’elle (comme si cette option pouvait avoir quoi que ce soit de crédible), Hadès s’était joué de son épouse, il ne pouvait en rien prétendre le contraire, mais il l’avait fait pour une bonne raison. Il devait la pousser dans ses retranchements pour la conduire à lui confesser ses sentiments, il devait l’obliger à parler pour entendre enfin de sa part cette vérité qu’elle avait trop longtemps niée quand il voulait pourtant la croire certaine (sans quoi il n’y survivrait probablement pas). Perséphone l’aime aussi passionnément qu’il l’aime… Être ainsi séparés, cela n’a aucun sens, cela ne doit en avoir aucun, et il est temps que cela cesse. En lui confiant son adresse, Perséphone lui confie dans le même temps l’autorisation tacite de l’enlever à nouveau, cette fois pour de bon… et quelle satisfaction ce sera, pour Hadès, que de l’enlever sous le toit même de cette mère possessive (l’hôpital qui se fout de la charité) qui s’imaginait sans doute qu’elle pourrait le priver d’elle. Hadès brûle d’impatience et de désir. Il la prendra, dans ce lit qu’elle n’aurait jamais dû occuper tant de nuits, et il la ramènera chez eux… et tout, enfin, rentrera dans l’ordre.
Il prend à peine le temps de se rhabiller avant que de quitter d’un pas pressé le manoir qui devrait être le leur et dans lequel il a passé bien trop de nuits solitaires (techniquement, ça ne changeait pas grand-chose vu que Perséphone dormait dans la cave, mais Hadès dispose d’une mémoire très sélective, apparemment), avant de finalement s’installer dans sa voiture et d’inscrire sur le GPS l’adresse indiquée par Perséphone. Et si c’était un piège ? Cette pensée l’assaille soudainement, une pensée qui ne l’avait certainement pas accaparé quand il se révélait définitivement trop concentré sur le fait de se faire le plus de bien possible, sans penser à quoi que ce soit d’autre ? Non, il connaît Perséphone, il veut même croire qu’il la connaît mieux qu’elle ne se connaît elle-même (le melon), il sait qu’elle le veut, elle le lui a prouvé. Peut-être regrettera-t-elle cet élan de faiblesse qui l’aura poussée à lui donner son adresse, mais il peut se fier à ses dires. Hadès doit en avoir le cœur net dans tous les cas. Ni une ni deux, il démarre le véhicule et se gare quelques minutes plus tard à quelques mètres à peine de ladite adresse. Sous une pluie battante qui ne l’incommode guère, il fait rapidement les quelques pas qui le séparent de la demeure de son épouse, en même temps qu’il suit à la lettre les instructions que la jeune femme lui envoie au fur et à mesure depuis son téléphone.
En effet, la porte de l’immeuble est grande ouverte. Et le code indiqué par Perséphone fonctionne à la perfection. Avec discrétion mais aussi le plus grand empressement, Hadès monte les escaliers qui mènent au quatrième étage. Depuis le couloir, il peut entendre une musique douce qui il le sait est destiné à l’attirer comme le ferait le chant des sirènes. Ça fonctionne à la perfection. Un rictus séduit et amusé étire ses lèvres quand il découvre au sol les bougies que Perséphone aura pris le temps d’y déposer. Leurs retrouvailles promettent d’être violentes, bestiales, et c’est pourtant Perséphone qui décide d’y apporter une touche de romantisme, c’est elle qui donne le ton, c’est elle qui admet le caractère sentimental de leur relation, au-delà de leurs manœuvres à n’en plus finir. Couloir de droite. Porte du fond. Suis les bougies. C’est ce qu’il fait, il suit les bougies, jusqu’à la trouver finalement, irrésistible dans son déshabillé en soie de la plus grande élégance, belle, si belle quand elle le salue de sa voix séduisante et chaude. Elle ne se contente pas de l’attendre et de l’accueillir, elle le provoque de mille manières : son regard aguicheur, son sourire carnassier, le choix de ses mots, ces menottes qu’elle agite devant elle. Elle met tous ses sens en émoi.
Hadès ne répond pas, il se précipite sur elle sans un mot, sans même prendre le temps d’enlever sa veste et de retirer ses chaussures. Il s’écrase littéralement sur elle, de tout son poids, la faisant basculer en arrière en même temps qu’il l’embrasse avec toute la fougue que sa présence et le manque d’elle lui fait ressentir, sa langue étreint la sienne et il ne songe plus à respirer. Il la possède de ses lèvres, désireux de ne plus jamais les quitter. Bon sang ce qu’il la désire ! Ce qu’il peut l’aimer. Plus que quoi que ce soit d’autre en ce bas monde. Ses mains impatientes explorent tout son cœur de caresses toujours plus possessives… Elles glissent depuis le bas de ses cuisses jusqu’à son ventre, soulevant le tissu mince de sa nuisette pour savourer le contact délicieux, incomparable, de sa peau aussi douce que du satin. Il aurait envie de lui dire de mille manières à quel point elle lui a manqué, mais c’est de cette façon qu’il l’exprime, avec force et exigence.
« Mes messages ne contiennent pas le centième des choses que j’ai l’intention de te faire », sourit-il, une lueur possessive dans le regard, tout en se redressant finalement pour se saisir des menottes et attacher sans douceur son épouse aux barreaux du lit. « Je veux t’entendre me le dire… », souffle-t-il en laissant ses lèvres courir le long de sa gorge offerte jusqu’à la naissance de sa poitrine. « Dis-moi que tu m’aimes. Dis-moi que tu m’appartiens. »