(Terminé) Cold in the heart [Flashback]- feat. Senua

L’hiver s’entamait pour de bon. La ville se paraît de blanc, revêtant son manteau hivernal.  La neige crissait sous la semelle de ses chaussures. Ben avançait avec lenteur, le regard attaché à ce ciel chargé de flocons. Il avait rarement vu de tels spectacles. C’était peut-être ce qui le poussait à braver la basse température. La morsure du froid l’étreignait, rougissait son nez, rendait sa respiration difficile. Pourtant, il continuait sa progression. Ben remontait le col de son manteau afin de s’en protéger. Il s’éloignait de la civilisation, rejoignait la forêt. Ses pas laissaient des traces dans la neige. Nul ne semblait s’être aventuré par ici depuis la formation de cette couche immaculée. Aucun promeneur ne croiserait sa route. Voilà ce que Ben en déduisait. Il défiait le mercure sans hésitation. Le jeune homme refusait de rester cloîtrer entre les quatre murs de son appartement. Il avait ressenti le besoin impérieux de s’aérer. Par moments, Ben tenait difficilement en place et devait s’activer d’une façon ou d’une autre. Il était ainsi depuis l’enfance. Une chose que ses parents n’avaient pas su comprendre et gérer. Songer à eux provoquait toujours ce même pincement au cœur, soulevait cette vague de culpabilité. Il habitait dans ce monde depuis plusieurs mois déjà. Cela ferait bientôt un an. Ben vivait au jour le jour. Peu à peu, il se créait sa propre routine, trouvait ses marques. Solo apprenait à se mêler aux autres. Il fallait bien en passer par là. Il ne pouvait demeurer dans son coin. Il avait beau le nier, Ben avait besoin de contacts extérieurs. Il s’isolait encore du reste du monde. La solitude lui faisait pourtant horreur. Elle l’avait rongé jusqu’à l’os, poussé vers le côté obscur. Négligé par ses parents, trahis par son oncle, il s’était tourné vers la seule personne lui ayant tendu une main, Snoke. Ben comptait sa part de responsabilité. Sa vulnérabilité d’alors n’excusait en rien ses choix et ses actes. Il avait commis plus d’une erreur. Aujourd’hui, il en payait le tribut. Ben portait le poids de ses crimes, un fardeau qui ne s’en irait jamais. La solitude demeurait, ainsi que les blessures du passé.  Il était peut-être retourné à la lumière, mais la route s’avérait longue et sinueuse. Il devait encore se trouver. Ici, il n’était le fils de personne. Ce monde le libérait des entraves de son ancienne vie. Mais les souvenirs, eux, persistaient et continuaient de le hanter.

Ben se frayait un chemin entre les arbres dépourvus de leurs feuillages. Seuls les résineux conservaient leurs aiguilles. Une odeur de sapin flottait dans l’air. Le paysage se voulait moins féérique sous le couvert d’une lumière déclinante. Le soleil se couchait bien plus tôt, désormais. Et l’après-midi se trouvait déjà bien avancé. Ben envisageait de faire demi-tour. Il ne tenait pas vraiment à rentrer à la nuit tombée. Son regard s’attardait sur cette ville, mais le cœur n’y était pas. Certains jours, Ben détestait cet endroit, cette prison. Il avait tracé son chemin. Il avait choisi de mourir, voulant retourner auprès des siens. Au lieu de quoi, il errait dans un monde inconnu, duquel il ne pouvait s’extraire. Était-ce une punition, un purgatoire ? La colère grandissait en lui, brûlante. Il sentit sa main se serrer. Un bref instant il perdit le contrôle, son poing heurta le tronc le plus proche. L’écorce portait la trace de son coup. Ses jointures rougirent, puis quelques gouttes de sang perlèrent, avant d’atteindre le sol. La honte le submergeait, face à son geste. Son bras tremblait. Ben prit une profonde inspiration dans l’espoir de se calmer. Soudain, il entendit le craquement d’une branche. Il se retourna promptement et rencontra le regard d’une jeune femme. Ben n’était donc pas seul. Il ramena sa main blessée contre lui, détaillant le visage de l’inconnue. Quelque chose dans son regard capta son attention, une ombre trop familière. Sans s’en rendre compte, il fit un pas en avant. « Désolé, je pensais être seul… » Il jeta un coup d’œil à l’arbre qu’il venait de frapper. « J’espère ne pas vous avoir effrayée. J’étais… je ne sais pas… »

Ben gardait le poing serré, faisant abstraction de la douleur. Il avait connu pire souffrance. Tirs de blaster et sabres laser avaient mutilé sa chair. En un temps peu éloigné, son corps portait les stigmates de nombreux combats, témoin de ses échecs comme de ses réussites. Il se souvenait d’une longue cicatrice au visage donnée par Rey, une fêlure ostensible, la marque d’un garçon brisé. Puis l’auteur de cette blessure l’avait effacée, au jour de sa renaissance, sur Kef Bir. Rey avait soigné son enveloppe charnelle, lui insufflant une part de son énergie vitale pour lui éviter le trépas. Pourtant, quelqu’un était bel et bien mort sur l’épave de la seconde Étoile de la Mort, Kylo Ren. Le corps était sauf, mais les maux de l’âme subsistaient. Sa main le brûlait et il fut contraint d’y poser son regard. Une profonde entaille lui apparut. L’écorce de l’arbre avait réellement entamé sa peau. Venait-il de s’infliger sa première cicatrice ? Qu’en dirait Rey ? Serait-elle mécontente ? Elle n’en penserait rien, car Rey n’était pas ici, mais parmi les vivants… Quelque part, au sein de cette lointaine galaxie où il n’avait plus sa place. Ben abimait tout ce qu’il touchait, y compris lui-même. Le sang continuait de couler, le froid le piquait davantage. Il serra momentanément les dents.

Il y avait cette autre personne, une jeune femme. Elle s’était approchée, avant d’arrêter sa marche. L’avait-il effrayée ? Elle l’observait, à quelques mètres de là. Ben ne savait quoi dire ou faire. Doucement, il releva le menton. Il ne pouvait soutenir son regard, c’était comme contempler son propre reflet. Et Ben ne supportait pas de se regarder dans un miroir, il se détestait bien trop pour cela.  Son geste semblait l’avoir apeurée. Ben opta donc pour l’immobilité. Il remuait ses poches, à la recherche d’un bout de tissu, n’importe quoi. Quelque chose qu’il pourrait utiliser comme point de compression, afin de stopper le saignement. Lentement, il se laissa choir sur un tronc coupé, retombant sur son séant. La douleur ne faisait que renforcer la vague de mal-être qui le submergeait.  Sans tergiverser, il plongea son poing meurtri dans la neige glacée, espérant atténuer l’incendie qui se propageait. « Vous auriez un mouchoir ou un bout de tissu pour ma main ? » demanda-t-il, le regard dans le vague. Qui était-elle ? Que faisait-elle seule au beau milieu de la forêt, à la nuit tombante ? N’avait-elle pas un père ou une mère pour veiller sur elle ? Ce fut alors qu’il se souvint que l’on ne pouvait pas toujours compter sur ses parents, à l’instar de sa propre enfance marquée par la solitude. Ben avait souvent été laissé seul, livré à lui-même et aux voix obscures qui encombraient son esprit. « Où sont vos parents. Vous devriez rentrer chez vous, vous mettre à l’abri, au chaud. »

Il se trouvait face à une jeune biche effarouchée. L’inconnue restait sur ses gardes, Ben pouvait le sentir. Pourtant, elle ne fuyait pas. Elle restait là, à l’observer. Il se demanda alors qui des deux était véritablement l’animal effrayé. N’était-il pas la proie et elle le chasseur ? Son regard pesait sur lui, le clouait sur place. Il neigeait à gros flocons. Son manteau se couvrait d’une fine pellicule blanche. Le froid le gagnait pour de bon. Il marchait depuis trop longtemps. Ben s’était montré imprudent par cette longue promenade. Quelle importance ? Nul n’attendait son retour. Il pourrait disparaître, personne ne le remarquerait. Son bailleur finirait bien par s’interroger, attendant le versement du loyer, mais rien de plus. Quel était le but de cette comédie ? Sa place n’était pas ici. Ben se le répétait encore et toujours, en une sorte de mantra. Mais il s’y tenait, désespérément vivant… Son cœur tapait de toutes ses forces contre sa poitrine, ses poumons se chargeaient d’air, ses tempes battaient, ses oreilles sifflaient. Il devrait pourtant être mort. « Il n’y a pas la mort, il y a la Force. » Les préceptes de ce foutu code Jedi, quelle ironie… Ils lui revenaient en tête, ajoutant à sa colère. Ils les détestaient, les méprisaient plus que tout. « Personne n’est jamais vraiment parti. » aimait à répéter son oncle Luke. En ce cas, où se trouvait sa mère, son père ? Pourquoi était-il seul ? Ben resserra son poing blessé. Une vive douleur le traversa, tandis qu’il grimaçait. La colère le consumait. Colère ou chagrin ? Il y avait-il une réelle différence ? Ben focalisait son attention sur la ramure d’un arbre, évitant tout contact visuel. Pas de chez elle ? Ben fronça les sourcils. « Nous sommes aux portes de la ville. Vous ne vous y êtes jamais rendue ? » lui demanda-t-il. D’un mouvement de tête, Ben lui indiqua la sortie de la forêt. Quelques grattes-ciel étaient visibles, par-delà les résineux. Depuis combien de temps se trouvait-elle ici ? Ben releva le menton et rencontra son regard. Étrangement, il crut y lire une certaine compréhension. Vint alors une question. « Non, je ne suis pas perdu. Enfin si, d’une certaine façon. C’est compliqué. » Ben retira sa main de la neige. Elle était engourdie et rougie par le froid. L’entaille nécessiterait peut-être quelques points. Ben avait tout gagné. Dans l’une de ses poches encore inexplorées, il trouva finalement un mouchoir blanc. Habilement, il banda sa main et noua le tissu. Ben devait bouger, il ne pouvait rester ici. Il allait se transir, s’il demeurait ainsi. Lentement, le jeune homme se releva. « Depuis combien de temps êtes-vous dans cette forêt ? Où vous abritez-vous ? » Ben cherchait à en savoir plus, incertain quant au fait de pouvoir la laisser seule ici.

« Peu importe, ça ne vous regarde pas. » Le ton employé était plus sec qu’il ne l’avait souhaité. Le jeune homme émettait une fin de non-recevoir. Qu’il fût perdu métaphoriquement ou non. Il était la seule personne concernée. Ben ne comptait pas s’étendre sur la question, à plus forte raison, devant une parfaite inconnue. Elle s’imaginait peut-être le comprendre. D’aucuns avaient eu cette prétention, Snoke, Palpatine, sa mère, son père, Luke… Nul n’avait pu saisir. Tous se trouvaient alors dans le faux. Il ne fuyait plus son regard, à présent. Il la toisait, ses yeux couleur noisette reflétant son agacement. Chercher la colère ? « Qu’est-ce que vous en savez ? » Ses paroles l’irritaient un peu plus. La souffrance, il s’en était servi afin de renforcer sa colère. Lors de ses combats, Kylo Ren ravivait la douleur de ses blessures pour s’imprégner davantage du côté obscur, espérant effacer toute trace de lumière. Mais elle le poursuivait.  Il en avait toujours ressenti l’attrait. Aujourd’hui, il n’y avait rien de semblable. Tout était d’un gris froid, insipide, creux. L’obscurité ne l’appelait plus, mais il ne ressentait pas davantage la lumière. C’était comme être piégé dans un entre-deux. Son cœur battait, oui, mais il n’éprouvait plus rien. La colère était le seul sentiment encore réel. Ben se sentait anesthésié, fermé au monde, plus rien ne l’atteignait. Il respirait, mais il était mort à l’intérieur. La douleur le ramenait pour un temps dans le monde des vivants. Son poing se serrait encore. Le sang tachait, souillait le tissu d’un blanc immaculé. Autrefois, la souffrance nourrissait sa colère. Désormais, il en usait pour échapper à ce feu intérieur. Il était prêt à tout accepter, culpabilité, honte, dégoût, chagrin, solitude, pourvu que sa colère s’estompe. Il n’y aurait jamais de paix pour lui. La douleur était préférable à la colère. C’était un sentiment destructeur, qu’il n’avait jamais su maîtriser. « Chercher la colère ? vous ne savez pas de quoi vous parler. Ce sentiment est mauvais. Je ne veux rien de tel. » Pourtant, elle montait, se précisait un peu plus à chaque seconde.  Chagrin ou colère ? Une fois de plus, la question se frayait un chemin dans son esprit. Mais il l’enterra avec promptitude. La jeune femme semblait aller et venir, une nouvelle âme égarée. Cette ville en comptait plus d’une. Elle aussi, elle venait de nulle part. Voilà que cette inconnue lui rappelait quelqu’un, une pilleuse d’épave perdue sur planète désertique des Confins Occidentaux et qui comptait les jours sur pan de tôle calciné. Elle ne pourrait pas se terrer éternellement dans cette forêt. C’était lui qui pensait ça… Quel paradoxe, considérant le fait qu’il y passait le plus clair de son temps. C’était sa cachette, son échappatoire.  « La ville… Vous voulez la voir ? » lui demanda-t-il tout à coup, sans trop savoir ce à quoi il s’engageait.  Il ne pouvait demeurer plus longtemps ici, par ce froid.

« Je ne connais rien de plus efficace. » Peut-être parce qu’il se souvenait uniquement de cela. Snoke l’avait conditionné pour éprouver peur et souffrance, rien de plus. Ces deux sentiments renforçaient le côté obscur. Les vieux réflexes ont la vie dure. Ben devait réapprendre et tout effacer pour échapper à la doctrine de son ancien maître. Il n’était pas certain d’en avoir la force, ni même la capacité. Snoke avait toujours été là, à semer le doute et à attiser ses craintes. Il n’avait jamais connu la liberté, avant aujourd’hui. Une paix toute relative. Sa souillure demeurait, ainsi que l’écho de sa voix. Snoke l’avait marqué de façon durable. Le sentiment de quiétude, éprouvé à son retour à la lumière, n’avait été qu’éphémère. Il paraissait solide alors, sûr de lui-même et de la direction qu’il souhaitait emprunter. À présent, tout se brouillait. En définitive, même la Force semblait l’avoir abandonné. Il ne méritait rien de plus. Une fraction de seconde, il revit le regard si plein d’amour de son père sur Kef Bir. Il avait cru à la perte de ses parents. Snoke avait voulu qu’il pense ainsi.  « Ils se fichent pas mal de toi. - C’est trop tard pour toi. Ils ne voudront plus jamais de toi. » Il entendait la voix de Snoke aussi clairement qu’autrefois.  La puissance de son souvenir le tétanisa, l’espace d’un instant. La tentation était forte, celle de resserrer un peu plus la prise de son poing. La douleur l’aiderait à reprendre le contrôle. C’était la solution de facilité, le chemin qu’il ne devait surtout pas emprunter. Précisément parce Kylo Ren aurait procédé ainsi. Ben prit une profonde inspiration, rouvrant les yeux. S’il ne la sentait plus, la Force n’avait pas disparu. Elle était en tout chose et même en lui. Il inspira profondément, puis expira. Qui la forêt devenait une impérieuse nécessité. Il fut surpris de recevoir l’approbation de la jeune femme. Elle désirait voir la ville. Ben médita sa réponse. « Alors, suivez-moi… » Sans réfléchir, il fit un premier pas chancelant. Ses jambes le portaient difficilement. Il était transi de froid et se sentait ensommeillé. La marche aurait le mérite de le réveiller. S’il pouvait trouver un lieu fermé où se réchauffer. Ses chaussures crissaient sur la neige. Il ne prit pas la peine de se retourner, à elle de le suivre, si elle souhaitait vraiment. Il avait desserré son poing et le gardait contre lui. Il atteignit la lisière du bois. Les contours de la ville lui apparaissaient plus nettement. Ben réfléchissait à une destination. Sa plaie pouvait-elle attendre ? Elle ne paraissait pas si méchante. Il connaissait un petit café, à un ou deux kilomètres de là. La perspective d’une boisson chaude le rasséréna quelque peu. « Vous avez soif ? » demanda-t-il à la jeune femme, sans trop savoir si elle le suivait.

Ben étudia rapidement la suggestion de la jeune femme. Pour l’heure, sa blessure lui importait peu. Il ressentait uniquement le froid environnant. Sa main avait perdu toute sensibilité. Il maintenait le mouchoir sur sa plaie. Le tissu était rougi par la sang. La tache ne partirait probablement pas. Sa tête tournait et Ben éprouvait un besoin de chaleur. Il n’avait pas déjeuné. La conséquence se faisait connaître. Il en frissonnait un peu plu, nauséeux. Où voulait-elle qu’il soigne sa main ? Il ne comptait pas se rendre dans l’un de ces hôpitaux. Il n’avait pas de sécurité sociale pour payer les soins requis. Encore l’une des mauvaises découvertes qu’il avait pu faire. Nombre de formalités administratives régissaient ce monde. Les loyers, les factures, les impôts, les prélèvement mensuels, etc… C’était à croire que seul l’argent importait, ici-bas. Le capitalisme, il avait lu ce terme dans l’un des bouquins de la bibliothèque. Il pourrait peut-être trouver un dispensaire. Comme s’il en connaissait un… Tandis qu’il réfléchissait, il posa les yeux sur sa main blessée. Le fils Solo releva alors tout le sang. Ses pupilles se rétractèrent en tête d’épingle. Il eut un haut-le-cœur. La bile lui montait à la gorge, le brulant de l’intérieur. Son corps s’arqua et il dégurgita dans la neige. Ses jambes ployaient sous son propre poids. Ben trouva en lui suffisamment de force pour tendre un bras et s’éviter la chute. Autrefois, la vue du sang le laissait froid et indifférent. Aujourd’hui, Ben se sentait sale, souillé. Il voulait l’effacer. Il frémissait, ne parvenait pas à contenir ses tremblements. Le jeune homme était proprement pitoyable.  Le poing plongé dans la neige, Ben frotta énergiquement, en dépit de la douleur qui se réveillait. Le sang devait disparaître. Il fut secoué de quelques soubresauts. Allait-il encore vomir ? Non. Une larme roulait au coin de sa joue. Ben vint l’écraser d’un revers de manche. « Je connais quelqu’un. » balbutia-t-il, se souvenant soudain de la jeune inconnue. Il avait oublié jusqu’à sa présence. Lentement Ben se redressa. « Elle pourra recoudre ma main. » Avec un peu de chance, elle aurait aussi de quoi se sustenter. Il la rembourserait plus tard. L’idée de paraître devant elle dans cet état ne l’enthousiasmait pas. Toutefois, il n’avait pas vraiment d’autre option. « Suivez-moi. » Ben évita soigneusement son regard, craignant ce qu’il pourrait y voir. Il reprit la marche. Aloy habitait à deux blocs d’immeubles, ils y seraient avant longtemps. « Ben, je m’appelle Ben. » souffla-t-il par-dessus son épaule. Sa mère le lui avait appris. Il ne fallait jamais oublier de se présenter.