(abandonné) I can do better than him | Palpatine

-1 BBY. SALLE DU TRÔNE. PALAIS IMPÉRIAL. CORUSCANT CITY.


Sheev Palpatine se joue de cette rivalité qui oppose deux de ses plus loyaux (ahem ahem ahem) sujets. Son apprenti et sa main. Le Sith et la Main de l’Empereur. Son sabre et sa porte-parole. Deux armes judicieusement choisies, maltraitées et entraînées pour former une escouade toute particulière, capable de rivaliser face au meilleur de ses ennemis. Satanés Jedis qui résistent encore à ses derniers ordres. Malgré la proclamation de l’Ordre 66, ces hommes et ces femmes dévoués au côté lumineux de la Force et aux vestiges de l’Ancienne République grapillent toute son attention, rampent sous les coups de ses armées, et s’efforcent de survivre en se réfugiant dans d’autres planètes de la galaxie. Loin de sa voix entêtante répétant l’Ordre ultime d’élimination massive, loin de ses ténèbres. Palpatine exerce un véritable génocide de tous ses détracteurs politiques et des sensibles à la Force membres de l’Ordre des Jedis. Il lui arrive d’être agacé par la lenteur de ces tueries de masse. Certains Jedis résistent encore et persistent à vouloir s’accrocher à la vie, au lieu de simplement succomber à sa dictature depuis bien plus d’une décennie maintenant. L’Ordre 66 a été proclamé en -19 BBY, et nous voilà en -1. Encore à ce jour, quelques survivants ou survivantes existent aux confins des systèmes planétaires. Sheev Palpatine est agacé, pas suffisamment pour être désorienté, mais copieusement dérangé par le fait de devoir, encore à ce jour, faire acte d’autorité. Pourquoi se rebellent-ils toujours, alors que l’Ancienne République est belle et bien enterrée de sa propre main ? Alors que leurs fils et filles, leurs frères et sœurs, leurs pères et mères sont six pieds sous terre depuis des années ? L’esprit de vengeance, l’espoir d’une rébellion. Palpatine s’en amuse, en un certain sens. Il meurt d’envie de pulvériser leurs maigres espoirs d’un coup ses fameuses foudres de Force. Un jour, il n’y aura plus aucun Jedi dans cette galaxie. Seuls les Siths règneront. Les Siths et leurs alliés. Palpatine ne fait que perpétuer les traditions anciennes de son culte obscur, comme ce que son maître, Darth Plagueis lui a scrupuleusement enseigné. Le « Grand Plan des Siths ». Un enseignement dont Darth Plagueis a hérité de son prédécesseur, avant de le tuer. L’élève surpasse toujours le maître un jour ou l’autre. Palpatine a surpassé Darth Plagueis. Parfois… Palpatine laisse ses pensées vagabonder vers son propre disciple, Darth Vader. Un jour… Un jour sera-t-il capable de le surpasser, lui aussi et revendiquer la cape noire de son maître, – comme l’exige la tradition de la règle des deux Siths ?

Avoir un apprenti est amplement suffisant. C’est ce qu’il ne cesse de répéter à sa très jeune protégée, Mara, depuis qu’elle fut en âge de comprendre ses enseignements. Elle ne comprend pas ses choix. Elle ne comprend pas pourquoi… il se montre si peu enclin à lui laisser « exister » autrement qu’en tant que garde du corps, espionne et assassine. Pourquoi il ne fait pas d’elle son apprentie. Sheev pourrait – Mara recèle une sensibilité à la Force exceptionnelle. Mais ce n’est nullement dans son intérêt de le faire. La former et prendre le risque qu’elle veuille honorer un jour la règle des deux est une pensée bien insoutenable pour cet homme qui, contre toute attente, s’est attaché à un autre être que sa propre petite personne. Une trahison de sa part est un blasphème. Une trahison de la part d’un apprenti, tel que Darth Vader ou Darth Maul est bien plus acceptable, presque « naturel » en fin de compte. Aucun lien émotionnel ne les lie véritablement, malgré tout ce qu’il a bien pu leur chanter comme louanges, comme paroles rassurantes et faussement paternalistes. Aucun d’eux ne compte vraiment pour lui. Aucun d’eux ne lui importe. Tous sont remplaçables. Un apprenti se remplace. Maul a été remplacé par Vader. Vader sera probablement remplacé par le jeune et talentueux Skywalker. Mara Jade, en revanche… n’est pas son apprentie. Elle n’est pas une Sith à part entière. Elle lui appartient toutefois, dans tous les sens du terme. Mais elle n’est pas corrompue. Parce qu’il tient à elle. Sincèrement. Le peu d’émotions dont il est capable se focalise sur elle et gravite autour des bons sentiments qu’elle éprouve pour lui, – cette dévotion exceptionnellement attirante. Jamais Sheev ne peut s’en lasser. Jamais, cela ne doit cesser. Mara restera à sa place. A ses côtés. Mara Jade est comme sa fille, à quelques choses près. Sur le papier, du moins. Il l’a recueillie enfant, tout comme Darth Maul. Il l’a élevé, en lui inculquant ses propres valeurs, sa philosophie et sa doctrine cruelle et fasciste. Elle est la meilleure version de lui. Une version féminine, pleine de douceur et de pureté. Cette innocence est ce qui l’empêche de la corrompre définitivement du côté obscur de la Force.

« Un seul apprenti, c’est la règle », répète-t-il avec sagesse, en accompagnant ses mots d’un sourire en coin. Par le passé, lorsque Darth Maul est revenu d’entre les morts (il nous l’a fait à la Lyra aussi celui-là) pour revendiquer sa place de disciple à ses côtés, Palpatine l’a cruellement moqué et combattu. Vader a pris la relève. C’est amplement suffisant. Les Siths fonctionnent de cette manière depuis la nuit des temps. Un maître et un apprenti. Un maître qui inculque les vieilles traditions et le savoir Sith. Un apprenti qui reçoit ledit savoir et se renforce au prix de lourds sacrifices, de souffrances, d’humiliations, de moqueries et d’une éducation manquant cruellement d’empathie. Un apprenti qui, un beau jour, revendiquera la cape noire de son maître. Tous les binômes de Siths ont connu le même destin. Darth Plagueis, son maître, a tenté de s’en échapper. Palpatine a honoré cette noble et illustre tradition – plus par esprit de vengeance que par réel conservatisme, cela dit. Darth Plagueis l’a détruit, manipulé dès son plus jeune âge. Quelque chose qu’il n’avouera jamais. Personne ne le sait. Personne n’a connaissance de son sinistre passé. Du massacre de sa famille entière sous les bons conseils de Darth Plagueis, qui a su placer ses ficelles au bon moment. Darth Plagueis a abusé de la colère d’un garçon désorienté, jeune et haineux. Il l’a poussé à massacrer toute sa famille, alors que sa haine ne l’a toujours conduit qu’à défier un jour son propre père. Tous ont pris pour les péchés du géniteur. Palpatine a conservé en lui, enfoui bien profondément, cette rancune, alors que Plagueis lui a appris à rompre tous ses liens affectifs et émotionnels pour le bien de sa formation. Palpatine fut un élève modèle, le meilleur d’entre tous depuis des générations. Son sang est puissant, son esprit est vif, sa haine est sans pareille. Avant de tuer Plagueis, il lui dira cette vérité brutale, il partagera avec lui la douleur sourde qui lui lacère encore maintenant le cœur. Il l’a utilisé, abusé de lui, torturé. Il lui a fait massacrer sa famille pour son bon plaisir. Ils auraient pu être utiles. Sa mère, ses frères et ses sœurs. Il n’y avait que son père… qu’il haïssait si viscéralement au point de convoiter sa mort depuis son plus jeune âge. Les autres… n’étaient pas supposés subir ses foudres. C’est sa faute, mais Sheev a préféré garder pour lui le peu d’émotions et de liens qui lui restent. Un Sith doit masquer ses émotions, qui ne sont que faiblesse. Tandis que les Jedis abusent des bons sentiments, d’amour, de famille et d’amitié, les Siths parient sur la haine, la colère et la rupture des liens.

Mara Jane s’est absentée de très longues semaines, suite à un ordre de mission de sa part. Elle est partie jusqu’au pénitencier de Kuat enquêter sur les traces de la mystérieuse Jedi qui lui fait encore de la résistance. On la surnomme la femme sombre, mais son véritable nom est An’ya Kuro. Elle est l’une des rares rescapées de la Grande Purge. Parfois, il lui vient à l’esprit de communiquer avec sa protégée. D’autre fois, il s’en abstient pour ne pas troubler son travail. Toute distraction est exclue, même entre eux. Il réalise bien souvent être un peu trop… paternaliste ou possessif à son encontre. Il s’inquiète plus que les autres. Elle est clairement privilégiée. Palpatine ne s’inquiète pas du sort de ses apprentis, ou de ses soldats. Qu’ils perdent la vie au combat, il trouvera toujours un nombre incalculable de remplaçants. Tout le monde peut être remplacé, même le créateur de la Death Star. (adieu Krennic) Ils servent à un instant de leur vie le glorieux et saint Empire, avant de disparaître en héros à titre posthume. Mara Jade n’est pas considérée, selon lui, comme une chose remplaçable. Il lui épargne certains risques. Il s’inquiète lorsqu’elle ne donne pas de nouvelles en temps et en heure. Il se retient tout simplement d’afficher son inquiétude, pour que jamais la pensée d’une quelconque faiblesse puisse lui être reprochée. Même par elle. Il doit rester fort et impitoyable. Confiant en ses capacités. Au fond, il l’est. Mara Jade n’échoue jamais. Encore une fois, elle revient de mission avec le sourire. Comme il aime la voir sourire de la sorte. Elle s’approche de la salle du trône, et avant même qu’elle ne pénètre dans le haut lieu sacré, décoré de tentures et de tapis couleur bordeaux, il sent sa présence dans la Force. Il sent sa joie, sa fierté et son impatience à l’idée de le retrouver. Quant à lui, il bloque ses émotions. Il est tout autant impatient, mais il préfère lui donner l’illusion du contraire, afin de susciter encore plus de dévotion et d’efforts de sa part dans l’espoir de l’impressionner et de se l’attacher davantage. Se jouer d’elle, de cette manière, est particulièrement vicieux, mais Palpatine est d’humeur joueuse. Une fois qu’elle entre, elle ne peut dire quoi que ce soit, car l'aura de Darth Vader la précède de quelques minutes. Tous les deux dans la même pièce. Palpatine demeure installé sur son trône, immobile et stoïque comme une statue de glace. Ses yeux clairs dévisagent l’un et l’autre, avec un rictus. L’air ambiant est devenu électrique. Presque meurtrier. La tension pesante les embaume, elle accapare toutes leurs pensées. Cela l’amuse, oui… Il est inutile de lire leurs pensées les plus secrètes pour savoir ce qu’ils éprouvent. Tant de ressentiment, de jalousie, de compétition… C’est grisant, véritablement grisant. Sheev s’en nourrit jusqu’à l’étouffement, jusqu’à l’intoxication. Il aime susciter ce conflit entre eux de maintes manières. Il le fait délibérément, par pur plaisir malsain et sadique.

Palpatine reste en retrait, une fois avoir distribué ses nouveaux ordres, pleinement focalisé sur Darth Vader. Il ignore délibérément Mara, devant lui. Elle revient d’un lourd périple, victorieuse, mais il ne lui accorde que quelques coups d’œil furtifs. C’est dans un but précis, provocateur. Il veut la faire enrager, exploiter toute l’ampleur de sa jalousie. Il veut sentir ses émotions violentes dans la Force. Pour lui, rien que pour lui. Elle se battra jusqu’à la mort pour lui et c’est une pensée bien jouissive. Palpatine décide que Vader traquera et éliminera la femme sombre en lieu et place de Mara Jade – quoique cette dernière en dise. Que du mal, en tout cas. Elle ne dit pas grand-chose, prétextant simplement être la Main de l’Empereur. Elle parle de responsabilité qui lui incombe. Palpatine demeure perplexe, certes, elle a conduit un travail de traque exceptionnel. Ses interrogatoires sont toujours très propres, qui plus est. Mais… Il préfère que Vader y aille. Vader est mieux armé. Il a le côté obscur de la Force avec lui. Une fois seuls, lui et Mara, il compte mentalement les secondes, avant d’entendre les premières intonations du désespoir. « Mara, ma chère. » souffle-t-il, d’une voix paisible et douce, en se levant de son trône pour venir longer l’immense tapis rouge qui drape le centre de l’immense pièce circulaire. « Garde ta colère pour ta prochaine mission. Cette haine est ton arme la plus précieuse contre tes véritables ennemis, ce que n’est pas, contrairement à tes pensées confuses, Vader. » C’est bien plus facile à dire qu’à faire. Il se positionne devant elle, à quelques centimètres et la jauge d’un air suffisant, derrière ses cils. « Qui plus est, je ne t’apprendrai rien en te répétant les propos de Lord Vader. » Un fin sourire se niche au coin de ses lèvres minces, tandis qu’il prend un plaisir à justement les lui répéter : « Seul le pouvoir du côté obscur sera en mesure de la détruire. » Ce que Palpatine affirme a parole d’Évangile. « Pourquoi lui, me demandes-tu, ma chère enfant ? » s’étonne-t-il, cynique. « Parce qu’il est mon apprenti. Je l’ai initié au côté obscur, il est de son devoir d’éliminer des Jedis de l’envergure de cette… femme sombre. » Du bout des doigts, il vient prendre le menton tremblant de colère de sa pupille entre l’index et le pouce. Calmement, et avec autorité, il l’incite à apaiser ses ardeurs en sa présence. La colère n’est pas nécessaire devant lui. Il la veut fraîche et patiente. Après un court silence, anormalement pesant, Palpatine soupire un peu théâtralement. Il lui concède un compliment. Il veut la rassurer et non pas la briser sur ses compétences. Ce ne sont pas elles qui le font rejeter toute idée de la corrompre davantage. « Je ne doute pas de tes capacités d’épéiste, loin de là, Mara. Tu le sais mieux que quiconque. Je crois en ton potentiel. Je t’ai appris tout ce que je sais… » Sauf tout ce qui a trait au côté obscur de la Force. Il s’est efforcé de maintenir Mara dans un « entre-deux » durant tellement d’années… « Mais, ma chère, ce n’est pas encore l’heure. »

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« Il suffirait alors que vous m’y initiez également. » Pourquoi est-il encore surpris par certaines réflexions de sa protégée ? Mara Jade s’obstine encore et toujours à contredire les décisions les plus importantes concernant sa formation à ses côtés. Elle ne semble pas comprendre les raisons qui poussent l’Empereur à refuser de la laisser pénétrer définitivement dans le côté obscur de la Force, – c’est pour son bien, ne cesse-t-il de scander, avec ce léger sourire charmeur et sûr de lui. « Mara, Mara, Mara… » chuchote-t-il dans un soupir las, en venant caresser la chair tendre du menton de sa protégée avec ses longs et fins. Palpatine la dévisage alors avec son habituel regard dur, mais bienveillant. « Nous en avons déjà discuté un nombre incalculable de fois… Tu connais mes raisons. » Doit-il vraiment les lui rappeler maintenant ? « Ce n’est pas encore l’heure. » répète Sheev, en détachant prudemment ses mots pour leur apporter l’intensité qu’il désire. Ce ne sera jamais l'heure, ma chère. Autoritaire et chaude. Palpatine ne laisse aucune place à la négociation. Il n’a pas décidé de sauter le pas avec elle, et il en sera ainsi pour toujours, en réalité. Bien que sur ce dernier point, Sheev s’abstient de lui faire part de ses réelles pensées. Mara serait si déçue, au point d’envisager peut-être de ne plus le porter en si haute estime. L’Empereur tient par-dessus tout à entretenir ce rapport insidieux entre eux, qui lui octroie tous les droits sur elle.

Lorsque Mara Jade poursuit, en affirmant que Palpatine lui a tout appris, ce dernier se contente d’acquiescer d’un hochement de tête, avec une mine exprimant une certaine sévérité. Sur un ton presque grave et solennel, Sheev corrige l’impertinence de sa protégée : « Je suis émerveillé par le fait que tu en aies conscience, chère Mara. Comme du fait que ta place se trouve à mes côtés, avec les connaissances que je désire bien volontiers te donner, en temps et en heure. » Il ne s’emporte pas, ne s’énerve pas. C’est inutile. Elle comprendra. Palpatine sourit enfin. Amusé par cette insolence qu’il assimile à la fougue insouciante de la jeunesse. Cette insolence ne le dérange pas outre mesure, elle est même… rafraîchissante. Mara Jade est si enthousiaste, passionnée. Un diamant brut. Elle l’interroge ensuite sur le moment qu’il considérera le plus opportun pour lui distiller l’ensemble de son savoir sur la culture Sith. Sheev soupire alors longuement, fataliste. « Je suppose que ton enthousiasme est extrêmement flatteur, mais… Tu es encore bien jeune, Mara. Tu ne peux recevoir le même enseignement que certains de tes semblables. » Il ne le nomme pas, mais le visage de Darth Vader s’impose naturellement dans son esprit. Un esprit qui ne fait qu’un avec Mara Jade. L’Empereur lui fait partager ses pensées, pour qu’elle comprenne ce à quoi il fait référence. « Il a raison. » C’est un coup dur pour elle. Sheev emploie son timbre de voix le plus doux, afin que le message s’imprègne dans l’esprit de la jeune femme le plus gentiment possible.

La dévotion de Mara Jade est sans doute ce qui lui donne envie encore et toujours de ne pas céder à ses avances. L’attirer définitivement dans le côté obscur de la Force, c’est prendre le risque inévitable qu’elle finisse par se lasser de sa personne et désirer un jour ou l’autre le renverser. La règle des deux de Darth Bane demeure encore dans son esprit, à chaque instant de sa vie. Il ne peut s’y soustraire, malgré tous ses efforts. Son maître, Darth Plagueis l’a espéré, mais l’a payé de sa vie. On ne peut régner à deux. Il ne peut y avoir deux maîtres Sith. Il ne peut y en avoir qu’un. Un maître pour enseigner et un apprenti pour recevoir ledit savoir, et un jour ou l’autre, le renverser ou échouer dans cette tâche et être aussitôt remplacé par un nouvel apprenti. Palpatine regarde Darth Vader avec un angle de pure méfiance depuis peu. Il refuse que Mara Jade, sa plus belle création, soit la prochaine à vouloir défier son autorité. Il refuse de lui donner envie de plus de pouvoir, de plus de magie, de plus de noirceur. Il refuse de perdre ce diamant brut qui ne brille que pour ses beaux yeux, envers et contre tout. Le narcissisme de l’Empereur atteint généralement son paroxysme, lorsqu’il est question de Mara Jade.

« J’en ai bien conscience. » dit-il enfin pour toute réponse, après un court instant de réflexion. Sheev guide ensuite ses doigts le long du cou pâle de la jeune femme, caressant sa peau frémissante sous sa pulpe. Lentement, il vient dessiner la ligne parfaite de sa jugulaire. « Je ne doute pas un seul instant de ta loyauté, Mara. Il n’a jamais été question de remettre en cause ce que tu es capable de faire au nom de ma doctrine. » En son nom. Au nom de l’Empire. « Tu n’as pas besoin de toute cette noirceur. Elle… détruirait tout ce que j’ai construit avec toi. Elle ternirait la magnifique fleur que tu es devenue, entre mes mains, Mara. » Il la craint par-dessus tout. Mara ne doit pas être ternie par elle. « Que je te mette à l’épreuve ? » répète Sheev Palpatine, stupéfait par l’audace de la jeune femme. Il hausse un sourcil, tout en levant le visage en affichant un air particulièrement hautain. Un vieux réflexe aristocratique. Ainsi, elle tient à être mise à l’épreuve comme n’importe quelle apprentie Sith. Mara n’a pourtant pas reçu cet enseignement. Mara sous-entend pouvoir tout faire. Il devine l’ampleur de cette affirmation, et cela le fait même négligemment sourire. Sheev sait, mais désire l’entendre de sa bouche parfaite. Il veut être bercé par la voix pleine de conviction de Mara. Il veut tout entendre. « Précise ton intention ? Qu’attends-tu exactement que je t’ordonne d’accomplir ? » Elle exige des choses, sans les préciser. Elle prétend pouvoir tout faire pour le contenter, qu’elle le prouve, donc. Qu’elle prenne les devants, qu’elle en ait vraiment l’audace. « Que prétends-tu pouvoir faire pour me satisfaire ? »

Tout en parlant, d’une voix plus basse et grave, Sheev vient caresser du bout de son pouce la lèvre inférieure charnue de la jeune femme. Son souffle chaud effleure chaque pore de la peau du visage de sa lieutenante. L’expression de son visage change mystérieusement. Il ferme les yeux, quelques secondes seulement, et l’instant d’après, son corps se met à prendre l’apparence de ses débuts au sommet de l’Ancienne République. Un visage et un corps plus humain, moins traumatisé par les séquelles de son récent passé. (oui vaut mieux parce qu’au secours, bonjour le cauchemar sinon, il fait peur pépé) Une illusion, malheureusement, qui n’est pas le reflet de la réalité, mais qui permet momentanément de la tronquer dans certaines occasions. (je tousse, vive la magie sith) « Mets des mots précis sur tes promesses, si tu espères me faire changer d’avis. » murmure-t-il, si proche de son oreille, et pourtant si loin. Il joue, oui… Mara est si impulsive, si dévouée. C’est un réel plaisir que d’éveiller ses sens. « Et des actes. » Sur ces derniers mots, Palpatine prend le soin de les articuler gravement, tout en plantant ses orbes froids dans les siens. Au même moment, ses doigts interrompent leur course sous ses clavicules, sans descendre plus bas, mais sans se retirer toutefois. La peau douce de Mara Jade se révèle sous la pulpe de ses doigts, le col de son uniforme étant légèrement échancré.