( Halloween ) L'orage ✧ Poe & Finn

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Halloween · L'orage

L'orage ▿ le temps est parfait en cette période sombre et angoissante que doit être Halloween. La journée a été sombre, la soirée l'est davantage. Il n'y a que les éclairs pour éclairer l'intérieur de ton chez toi. L'électricité est coupée depuis quelques minutes. La pluie cogne contre les vitres. Le vent souffle et crée des bruits inquiétants. L'orage gronde. Et, pour couronner le tout, un brouillard épais et inquiétant a gagné ta rue. C'est amusant comme tout à coup tout prend des airs de films d'horreurs. Tu entends ces bruits à l'étage ? C'est forcément ton imagination qui te joue des tours à cause de l'ambiance et ça te fait rire, non ? C'est vrai, c'est amusant. Presque autant que cette ombre que tu viens d'apercevoir du coin de l'oeil dans le miroir, n'est-ce pas ? Non ? Quel dommage ! Peut-être trouveras-tu plus amusant ce rire qui provient de la pièce juste à côté ? Non plus ? Alors tu préfères le bruit de ces ongles qui grattent la porte derrière toi ? La main qui t'attrape la cheville sous ton canapé, peut-être ? Non plus ? Tu es bien compliqué, mais qu'importe. La générosité de la ville n'a pas de limites. Elle t'offre tout ça en même temps. Amuse-toi bien !

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Halloween · L'orage @Poe Dameron ♡ La journée avait été éreintante. Finn resta toute la matinée au refuge afin de remplir son rôle de soigneur animalier qu’il aimait toujours autant. De jour en jour, sa familiarité avec la Force s’accroissait et il le remarquait notamment au travers de sa connexion profonde avec les animaux dont il s’occupait ainsi qu’avec tous les êtres qui l’entouraient. Ainsi, il comprenait mieux à quel point cet aspect de la Force était aussi merveilleux qu’éprouvant et dangereux — tout ressentir, c’était aussi emmagasiner et produire un tas d’émotions qui n’étaient pas forcément toutes bonnes à prendre. Un bon exercice pour Finn afin d’acquérir la maîtrise de ses sentiments et éviter de tomber dans l’excès. Le détachement était le but ultime à atteindre. Toujours désireux de se perfectionner, il filait au temple à la fin de sa matinée de travail. Avalé par la frénésie de ses habitudes, l’ancien soldat avait oublié une chose nettement plus importante et surtout un jour qu’il attendait avec impatience depuis un an : aujourd’hui, c’était Halloween. Alors, pour fêter les choses dignement, des activités étaient organisées au temple pour satisfaire petits et grands. S’était-il mêlé à la chasse aux bonbons avec les enfants ? Bien sûr ! Avait-il participé à la séance de maquillage effrayant avec les petits ? Totalement ! Avait-il conté des histoires d’horreur aux enfants placés en demi-cercle autour de lui, une lampe torche allumée sous son menton ? Absolument ! En le voyant ainsi, on se demandait même qui était réellementl’adulte entre lui et le groupe de bambins autour de lui avec lequel il ne se lassait pas de s’amuser. Mais l’heure tournait et son fiancé l’attendait. Il tardait à Finn de le retrouver, comme toujours, même s’il quittait le temple avec un peu de regret.

Halloween était l’une des fêtes que Finn appréciait le plus depuis qu’il était dans ce monde. Ayant souffert d’une existence entière sous l’égide de l’Empire, il ignorait si une fête équivalente existait dans son monde. Il en doutait, même si, statistiquement, il devait y en avoir une dans une planète perdue de la Bordure Extérieure. En tout cas, il n’avait jamais entendu Poe ou Rey parler d’une telle chose — uniques références pour Finn puisqu’il estimait qu’ils avaient bien plus vécu que lui, en liberté. Il aimait tout le folklore et l’esthétisme autour de cette fête ainsi que le traitement de la mort et de l’occulte. Sans peine. Sans crainte. Avec sérénité. Il croyait à la légende de l’affinement de la barrière entre le monde des vivants et celui des morts pour qu’ils coexistent et ne forme plus qu’un le temps d’un jour et d’une nuit. Cette idée se rapprochait après tout du lien que certains Maître Jedi aguerris avaient avec leur défunt Maître qui leur apparaissait sous forme de Fantôme de Force. Bon… En dehors du mysticisme, Finn était principalement et surtout attiré par les friandises qu’il pouvait récolté en quantité astronomique lors de cette célébration. D’ailleurs, il avait sous le bras un pot rempli, un sceau que Poe et lui allaient probablement dilapider dans la nuit devant un film, plusieurs… ou autre. Finn ne savait jamais vraiment ce qu’une soirée avec son amant lui promettait. En général… C’était agréable.

Toutefois, sur le chemin du retour, un orage éclata. Si Finn laissait la pluie s’abattre sur lui, il tenait cependant à protéger avant tout son butin sous sa veste. Afin de limiter les dégâts sur lui, il termina le trajet en courant puis s’engouffra dans son immeuble. Il était complètement trempé et frigorifié. Dès qu’il passait le pas de la porte de son appartement, il allait bien évidemment saluer son fiancé comme il se devait en l’embrassant et en faisant attention à ne pas trop le mouiller. Ils échangèrent des banalités, tandis que Finn se déshabillait, pour savoir ce que l’un et l’autre avaient fait de leur journée. Finn se montrait très enthousiaste bien que son maquillage d’Halloween ait coulé et que certains de ses bonbons soient spongieux. En tout cas, on pouvait dire qu’il était rentré au bon moment. En effet, le ciel offrait au monde un spectacle d’une violence inouïe, laissant les armes de Zeus pourfendre sa voute avec toute la barbarie dont il était capable. Pourtant, Finn n’y prêtait pas attention. A aucun moment. L’orage ne lui avait jamais fait peur. Il n’avait pas de fascination particulière non plus pour ce phénomène météorologique. Il avait été confronté à bien pire, après tout — certaines planètes de sa galaxie étaient purement et simplement capricieuses. Poe pouvait en témoigner pour avoir sillonné le ciel de certaines. Le temps n’était alors qu’une simple anecdote dans leur soirée… Pour le moment. « Je vais prendre une douche pour me débarbouiller, je reviens. Choisis un film en attendant, tiens ! Halloween est pas fini. » Énième baiser, sourire en coin. Finn fit danser ses sourcils sans perdre de son air charmeur avant qu’il ne file. Rien ne pourrait entacher cette fin de journée. Rien. Du. Tout.

C’était sans compter sur le sadisme de l’île.

Les premiers phénomènes se produisirent lorsque Finn était sous la douche. Il n’y prêtait pas attention : il vivait en appartement, tout et n’importe quoi, mais surtout n’importe qui pouvait être à à l’origine de ces petits bruits subtils. Ça pouvait même être Poe. Ou BB-8. Il semblait brièvement céder à la panique quand il tira brutalement le rideau de douche après avoir cru apercevoir du coin de l’œil une ombre furtive passer devant. Mais rien. Il secouait la tête, mettant cela sur le compte de la fatigue. Très cartésien, Finn n’était pas le genre à s’emballer et à se laisser séduire immédiatement par l’explication surnaturelle chaque fois qu’un événement étrange se produit dans son existence. Tout avait une explication rationnelle. Surtout ce genre de futilité. Or, un bruit assez inquiétant contrecarrait cette rationalité et attirait davantage son attention. Finn dut même couper l’eau brièvement pour être sûr que ce n’était pas le fruit de son imagination ou tout simplement l’écoulement qui provoquait un tel son. Il penchait l’oreille. Ce n’était pas la douche. Mais plutôt un grattement. Dans le mur. Finn en était sûr, ce n’était absolument pas la fatigue qui lui jouait des tours. Son cœur manquait quelques battements : il était un peu stressé. Il y avait une raison à cela. En effet, ce bruit distinctif lui rappelait une histoire — The Moving Finger de Stephen King. Cette nouvelle publiée dans les années 90 avait tenu Finn en haleine au début du mois et l’avait absolument terrifié. Elle raconte l’histoire d’un type qui, du jour au lendemain, entend gratter dans le tuyau de son lavabo. Intrigué, il découvre dans le siphon un doigt qui gratte d’abord l’intérieur du tuyau puis l’émail de sa vasque. Ce bruit le rend tout bonnement fou et se débarrasser du doigt vire à l’obsession. Forcément, comme dans chaque histoire de King, tout se passe dans une effusion de sang, surtout que le type de l’histoire n’arrive pas à se débarrasser du fichu doigt — il revient toujours. Sachant tout ceci… On comprenait l’état de Finn. Les ressorts stylistiques d’un des maîtres l’horreur avaient si bien fonctionné sur lui qu’il avait refusé pendant une semaine de faire la vaisselle et il se douchait/se brossait les dents uniquement dos à son lavabo ou à sa douche de crainte d’y trouver un doigt. Puis, c’est en souvenant des railleries de Poe que Finn pensait alors que ce grattement dans le mur était une plaisanterie de sa part. Après tout, le mur de la salle de bain était collé à celui de leur chambre. Facile pour Poe de gratter au mur ! Finn riait, entrant dans ce qu’il pensait être le jeu de son fiancé en surjouant totalement. « AH ! AH ! AH ! Très drôle chéri. Bouhouh j’ai peur ! Mon dieu ! » Énième rire. Orage qui gronde. Les grattements persistaient, plus subtils, comme s’ils se déplaçaient. Finn s’en moquait : ça ne pouvait qu’être Poe. N’est-ce pas… ?

D’ailleurs, quand Finn le rejoignait dans leur chambre après sa douche, il l’accueillait avec sourire taquin. « Tu crois vraiment me faire peur ? JE suis le roi d’Halloween, j’ai passé mon après-midi à effrayer des gosses, tu m’auras PAS, Poe Dameron ! » Persuadé que Poe était l’auteur de cette blague, Finn ne cherchait pas d’autres explications. Nullement effrayé, il ignorait encore et doublement l’orage incontrôlable, la pluie qui fouettait les carreaux et le vent qui s’engouffrait là où il le pouvait, créant des sifflements lugubres sur son passage. C’était tellement cliché ! Et pendant ce temps, Finn s’était glissé dans les bras de son amant, s’y blottissant à son aise avant de poser la question suivante : « T’as choisi quoi alors ? Pas un truc de chochottes j’espère ! » Pas le temps d’attendre la réponse de Poe : les plombs venaient de sauter, plongeant l’appartement dans le noir complet. Si cela avait surpris Finn au départ, il laissait sa tête retomber contre son oreiller dans un soupir las, voire presque légèrement irrité. Pas de film pour ce soir. « Non mais c’est une blague ? » Il jetait un regard à Poe, à moitié hilare. « 'Manque plus qu’un fantôme sous un drap blanc et c’est bon là. On a la totale. » On ne pouvait vraiment pas faire plus cliché… Si seulement. La seule lumière là pour eux désormais était ces stries créées par les éclairs toujours plus barbares dans ce ciel agité.

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L'orage

feat. Poe

La période d’Halloween est étrangement une période assez chargée pour Poe. Etrangement, car le temps ne se prête pas toujours au vol, mais semble-t-il que dans cette période où il est de bon ton de se faire peur, beaucoup sont tentés par les initiations à la voltige. Ce qui arrange bien le pilote, au passage, qui trouve bien davantage d’intérêt aux retournements, décrochages et descentes en piquet qu’à ces petits tours plan-plan de cette île dont on a bien trop vite fait le tour, sans espoir d’y voir autre chose. Ce jour-là, Poe avait enchaîné trois sessions, et s’était mis un bon petit pactole dans la poche au passage, qu’il met de côté dans l’intention de faire l’acquisition d’un nouvel avion en bonne et due forme – rien ne se perd. Une bonne journée, en somme, mais qu’il a tout de même eu hâte de voir se terminer, car tout ce temps durant, il n’a pensé qu’à la perspective de retrouver Finn qui, il le sait, s’impatiente de célébrer Halloween avec lui. Cette fête n’a pas tant d’intérêt aux yeux de pilote, mais elle redouble d’intérêt quand il constate à quel point son fiancé se montre enthousiaste à cette perspective. Poe doit reconnaître trouver lui aussi un certain amusement dans la manière dont le commun des mortels, d’ordinaire si inquiets de leur condition de mortels, justement, décidaient de faire des pieds-de-nez à la mort et à leur terreur pour les exorciser en même temps que les célébrer. C’est remarquable. Et c’est fascinant, surtout.

Poe était rentré avant que Finn n’ait achevé son entraînement au temple. Le pilote ne tarde pas à constater qu’il a eu de la chance, concernant le temps, car les lourds nuages gris qui accompagnent son trajet jusque chez lui ne lui disent vraiment rien qui vaillent. A l’évidence, un orage est sur le point d’éclater. Poe est parvenu à passer entre les gouttes, mais pas Finn, qui lui revient détrempé et frigorifier. Ça n’empêche pas franchement Poe de venir recueillir à même ses lèvres la pluie dégoulinant de son visage au moment de le voir passer la porte de leur appartement, simplement heureux de le retrouver. Ils se racontent alors leurs journées, l’air de rien, comme ils en ont l’habitude, et au moment d’entendre Finn évoquer les activités organisées à l’occasion d’Halloween, Poe ne peut s’empêcher de sourire plus largement. La candeur affichée de son interlocuteur, qui dissimule parfois sa si redoutable intelligence, lui plaît terriblement, et une part de lui aurait voulu le voir jouer les grands enfants et se gaver de friandises.

« J’espère que tu as quand même gardé un peu de place pour le dîner, on commande, ce soir », décide Poe d’autorité, ignorant la météo déchaînée à l’extérieur. La tempête les avait rattrapés si brusquement que Poe aurait tout à fait pu se trouver encore dans les airs sans avoir le temps de gérer un atterrissage en bonne et due forme… il l’avait échappée belle… En espérant quand même que ce vent fourbe et ces éclairs, qui paraissent terriblement proches, n’engendrent pas de dégâts matériels… Bon, il ne veut pas penser à ça. Après tout, le tonnerre et la tempête, ce n’est pas si mal, ça les met dans l’ambiance. A croire que la météo s’était mise d’accord pour leur proposer une petite ambiance digne de ce nom. « Tu es sûr que tu ne veux pas de compagnie ? » suggère malicieusement Poe quand Finn lui apprend qu’il va prendre une douche, avant de lui suggérer de leur trouver un film.

Mais non, Poe se montre sage – ça lui arrive. Alors que Finn se dirige dans la salle de bains, Poe fait défiler sur l’écran de leur télévision les suggestions de films d’horreur proposée par leur plateforme de streaming. Lui, il n’y connaît définitivement pas grand-chose, il a bien entendu parler de quelques films, vite fait, mais il est loin d’être un expert en la matière. Il se fie rapidement aux résumés, aux notes, et aux quelques extraits qu’il voit. Tellement concentré, il ne prête pas attention à cette ombre dans son dos. S’il capte du mouvement, il l’associe à BB-8, qui a pour habitude de déambuler à sa guise dans l’appartement et de faire sa vie à sa guise, plus libre et moins renfrogné depuis qu’il s’est habitué à la présence de Finn sous leur toit. Il comprend – sans totalement le comprendre non plus – que quelque chose cloche au moment d’entendre la voix de Finn résonner depuis la salle de bains. Poe jette un regard en direction de la porte fermée, sourcils froncés, mais renonce à comprendre et retourne à sa recherche du film idéal quand il se laisse surprendre par un éclair si violent que Poe aurait presque l’impression qu’il était passé à quelques centimètres seulement de leur immeuble.

« Je n’ai pas la moindre idée de ce dont tu parles, mais si tu tentes la psychologie inversée en tentant de me faire croire que tu as vu des trucs inexplicables, sache d’avance que tu perds ton temps, tu ne m’auras pas », réplique Poe – qui bientôt se découvrira beaucoup trop serein pour les circonstances –, tout en passant son bras au-dessus de l’épaule de son fiancé pour lui offrir de se blottir contre lui. « Un film sur un type cinglé coincé dans un hôtel avec sa famille et qui sombre dans la démence jusqu’à vouloir les massacrer, ça te semble bien ? » suggère Poe avec un sourire.

Mais à peine a-t-il dit ça que la lumière s’érteint, la télé se coupe. Les plombs ont visiblement sauté.

« Eh merde », soupire Poe. « Fallait s’y attendre, avec un temps pareil… Je vais jeter un œil au compteur électrique », fait-il en tirant son portable de sa poche pour en activer la fonction lampe de poche avant de se redresser à contrecoeur. « On peut oublier la livraison, je pense… Je crois qu’on est bons pour manger des pâtes crues, ce soir. A moins que tu aies eu la bonne idée de voler une réserve de bonbecs à ces chères têtes blondes », dit-il, faisant porter sa voix depuis l’entrée tandis qu’il examine le compteur électrique.

Il s’affaire à la tâche, mais malheureusement, rien ne se passe : la panne de courant est probablement généralisée. Un regard à l’écran de son téléphone lui apprend par ailleurs que le réseau n’est plus disponible… Autant dire qu’ils ne sont pas sortis de l’auberge. Dans la semi-pénombre, Poe voit une forme se rapprocher mais n’y prête pas particulièrement garde.

« Y a rien à faire à part attendre. Tu sais, t’étais pas obligé de te lever je g… »

Mais quand il se tourne en direction du couloir où il s’était convaincu que Finn se rapprochait, il ne voit rien. Bon. On ne va pas psychoter. Mais un peu quand même.

« FINN ? T’es encore dans le salon ? » l’appelle-t-il pour être sûr que son imagination ne lui joue pas des tours.

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