e temps des Elfes était bel et bien révolu. L'immortalité ne lui était plus acquise, de même que la grandeur des Elfes. Mais Galadriel était restée Galadriel, comme elle l'avait elle-même prédit. Elle n'était plus Elfe, mais humaine. Elle appartenait donc au Temps des Hommes. Pour un temps, du moins. Les années s'étaient écoulées, plus lentement qu'elle ne les percevait du temps où elle séjournait en Terre du Milieu ou au Valinor. Et pourtant, malgré la perte de son immortalité et de sa grandeur elfique, la perte des siens, Galadriel était restée sereine, acceptant ce changement d'état comme elle aurait accueilli l'immortalité de son essence au Valinor. Mais cette sérénité n'avait pas duré. Car, visible par tous, s'étalait l'opulence et l'orgueil de cette entreprise dont les desseins auraient dû faire frémir tous les habitants de cette ville. Aux yeux de tous, Mordor Industries gagnait de l'ampleur. Préparant le terrain pour les deux hommes qui en étaient à la tête. Deux hommes qui portaient deux noms honnis : Morgoth et Sauron, son serviteur. Par sagesse, Galadriel s'était dans un premier temps abstenue de les confronter directement, préférant placer son argent où elle l'estimait judicieux pour freiner les progrès de Mordor Industries. Mais au bout de quelques mois, force était de constater que cela ne suffisait plus. Et que pour mieux affronter un ennemi et préparer une résistance, il était préférable de savoir précisément à quoi ou à qui l'on devait faire face, tôt ou tard.
Mordor... Un nom éloquent pour quiconque avait vécu en Terre du Milieu. Un nom destiné à railler toute personne pour qui ce nom avait la plus funeste des significations. Galadriel se tient devant l'immense édifice, tête haute, air grave. Elle est parvenue à obtenir un entretien avec nul autre que le PDG, et ce après des semaines d'attente. Mais qu'étaient les semaines, face à la menace d'une éternité de Noirceur ? Rien. Alors Galadriel avait patienté. Et ce jour-ci, elle s'avance, pénètre dans le bâtiment et se présente, refusant de dissimuler son nom. Elle est conduite à un bureau, à la porte duquel la personne l'ayant accompagnée frappe avant de la laisser. Galadriel remarque la tête basse de cette jeune personne, qu'elle fixe sans doute un peu trop longuement, mais à qui elle ne s'adresse pas.
Il ne lui faut attendre que quelques secondes avant d'entendre une voix masculine de l'autre côté de cette porte close, qu'elle ouvre avec calme. S'avançant dans le bureau, c'est avec ce même calme pratiqué durant des millénaires qu'elle referme la porte derrière elle avant de faire face, réellement faire face, à Celui contre qui elle avait tant lutté, une éternité plus tôt.
- Voici donc le visage adopté par Morgoth, commente-t-elle en le dévisageant avec un mélange de crainte révérencieuse et de défiance hautaine.
Un visage à l'humanité trompeuse. Un corps à l'apparente fragilité, que Galadriel n'ose considérer comme véritable tout temps qu'elle n'en sait pas davantage sur les capacités de son adversaire de toujours. Comme elle, a-t-il perdu ce qui faisait sa Grandeur, ou se contente-t-il de dissimuler cette dernière sous une humanité illusoire ?
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Invité
Lun 28 Nov - 9:08
Meeting the great foe
Le temps précieux de Morgoth ne saurait être consacré qu’aux plus hauts desseins. Pour cette raison, escompter obtenir le moindre rendez-vous avec lui personnellement (il préférera déléguer tous les rendez-vous qu’il peut – ceux qui ne sont pas fondamentaux – à ses subordonnés, qui doivent se rendre utiles, et se mettre à sa disposition chaque fois que l’occasion se présente. Oui, le temps précieux de Morgoth ne saurait être employé en vain, par conséquent, il a tendance à refuser tous les rendez-vous qu’il n’aura pas fixés lui-même… celui auquel il a fini par consentir aurait pu ne pas faire exception, si du moins le nom de la personne qui avait demandé à le voir ne l’avait pas à ce point interpellé.
Morgoth n’a jamais eu directement affaire à l’Elfe Galadriel. Malgré tout, et puisqu’il s’est largement renseigné sur l’histoire d’Arda, quand il foulait encore la Terre du Milieu de ses pieds, et même ensuite, après sa condamnation au Vide, grâce à l’aide de Sauron, qui sut lui communiquer toutes les connaissances complémentaires dont il avait le plus grand besoin afin d’être fixé sur l’histoire de son sujet le plus loyal et fidèle (et mettre le doigt sur les raisons de ses insubordinations répétées qui lui font parfois douter de ses réelles ambitions). Un jour, il en est convaincu, ils reviendront en Arda. En attendant, il leur faut s’accommoder de ces lieux singuliers, et Morgoth éprouve une certaine satisfaction à découvrir que leurs ennemis sont voués aux mêmes contraintes, aux mêmes entraves qu’eux-mêmes.
Oui, Morgoth n’a jamais rencontré Galadriel, du Lothlorien, mais il a entendu parler d’elle. Leur monde d’origine ne leur aura pas permis de faire connaissance l’un avec l’autre, mais ce monde, en revanche, leur en donne la pleine opportunité. L’Elfe a été la première à la saisir, le Valar a accepté cette confrontation, sans appréhension – en dépit du déséquilibre qui existera peut-être entre eux (Morgoth n’a pas retrouvé ses pouvoirs, mais qu’en est-il de Galadriel ? Le premier Seigneur sombre l’ignore).
C’est la curiosité avant tout qui motive cet entretien, une curiosité que Morgoth devine partagée. Eh bien soit. Il lui donnera du grain à moudre. Pour peu qu’il la laisse réchapper indemne de cette entrevue – et à ce sujet, rien n’est certain encore. Il sera plus simple pour lui de savoir à quoi s’en tenir quand il se sera entretenu plus longuement avec elle. Toute âme est corruptible, même celle que l’on croirait la plus pur. Modeler à sa guise la personnalité, les aspirations, la volonté des âmes qu’il estime plus faible est un jeu pour lui. Un jeu utile.
"Galadriel." Un léger sourire étire les lèvres de Morgoth, hypocrite, bien sûr, quoi qu’il ne soit pas mécontent de faire sa connaissance, enfin. "Il me tardait de faire enfin votre connaissance." Il la détaille des yeux, alors que l’Elfe se contente de commenter au sujet du visage qu’il a adopté. "Déçue ?" se contente-t-il de suggérer en lui adressant d’un geste une chaise disponible face à son bureau, avant de prendre lui-même place assise. "Je vous écoute. Vous avez réclamé cet entretien. Qu’en espériez-vous ?"
on accueil est exemplaire, mais tout aussi trompeur qu'il est exemplaire. Galadriel ne réagit pas au sourire qu'il lui adresse, mais continue de le dévisager avec intensité, clignant rarement des yeux. Elle s'imprègne de chaque détail, de chaque ombre ou ride d'expression. Ce n'est pas tant de l'animosité qui assombrit son regard, pourtant, que de la curiosité. Une vive curiosité, qui l'a incitée à le contacter. Mais une curiosité qu'elle veut croire réciproque, preuve en est qu'il a finalement accepté de la rencontrer. Elle devine, aisément, qu'il la connaît de réputation, certainement grâce à son serviteur, Sauron. À sa pensée, les sourcils de Galadriel se haussent, subtilement, révélateurs pourtant du mépris qui traverse son esprit en songeant au Seigneur sombre qu'elle a connu de plus près. Quoi qu'il en soit, ils se connaissent, par les récits de tierces personnes. Il était temps qu'ils se rencontrent, qu'ils confrontent leur volonté respective.
Conservant le port altier dont elle a toujours été doté, Galadriel prend place dans le siège désigné, d'apparence aussi sereine que s'ils étaient de vieilles connaissances qui se retrouvaient pour une conversation cordiale.
- Connaître le regard du Grand Ennemi, répond-elle calmement.
Le soutenir. En réchapper, par orgueil. Le narguer, par fierté, par défiance... Mais surtout, savoir à quoi il fallait s'en tenir. Estimer l'ampleur de sa menace, quitte à s'y brûler les ailes. Connaître la couleur de ses yeux, la malveillance dont ils sont imprégnés... n'est qu'un détail, sans doute, pour les Hommes. Pas pour elle.
- Votre réputation vous précède, bien sûr. En ce qui me concerne, je la connais depuis des lustres. C'est mon oncle, Fëanor, qui créa les Silmarils.
À défaut de pouvoir obtenir la lumière de ses cheveux, selon les rumeurs. Par trois fois, Galadriel lui refusa une mèche, par trois fois, elle provoqua sa colère et son besoin de s'approprier la lumière des Arbres du Valinor qui imprégnait également sa chevelure.
- Vous lui ressemblez, observe-t-elle froidement.
Il ne s'agit pas d'un compliment. Fëanor lui avait toujours inspiré de la méfiance, voire de la répulsion, raisons de ses trois refus. Elle avait perçu chez lui la même noirceur que celle que son interlocuteur actuel lui inspire très naturellement.
- J'ai suivi son combat, et le vôtre, bien avant que les Deux Arbres perdent leur éclat.
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Invité
Mar 20 Déc - 16:56
Meeting the great foe
Morgoth réagit à la réponse, aussi calme que directe, de son interlocutrice, par un très fin sourire. Galadriel se révèle fidèle à sa réputation, pour le peu qu’il avait eu l’occasion d’apprendre d’elle… ce qui n’est bien sûr pas assez pour s’en faire une idée plus précise. La curiosité, la nécessité d’une confrontation qui ne serait qu’indirecte, voilà ce qui motive la présence de Galadriel… Une démarche qui a tout d’orgueilleuse. Il n’y a rien de l’innocence et tout de la fierté dans l’attitude presque hautaine de l’Elfe qui semble vouloir lui laisser entendre que ce n’est pas tant elle qui vient trouver le Grand Ennemi, mais elle plutôt qui se présente comme l’ennemie qu’il devrait vouloir abattre à tout prix. Il comprend en effet qu’il ne devra pas la sous-estimer, mais ce qu’il découvre dans ce regard l’invite à plus de curiosité que de défiance… celle-ci lui est déjà acquise, quoi qu’il en soit.
Bien sûr, Morgoth se souvient de Fëanor. Après le vol des Silmarils, il avait cherché à obtenir réparation… au péril de son existence. Le combat entre les forces de Fëanor et ses Orques avait été acharné, mais les hommes de Fëanor avaient rapidement été mis en déroute. Quant à Fëanor lui-même, le seul regret, infime néanmoins, que le sombre seigneur conserve à son sujet, c’est celui de ne pas l’avoir tué de sa propre main, lui qui périt de celle du seigneur Gothmog.
"Et vous vous êtes donc lassée d’observer. Vous souhaiteriez participer au prochain combat, c’est ce que vous cherchez à me signifier ?" demande Morgoth d’un ton presque amusé. "Il vous faudra connaître le même sort que votre oncle, j’en ai peur."
Il laisse passer un temps de silence, durant lequel il se permet de jauger celle qui ici a peut-être perdu tous ses pouvoirs d’Elfe, de bas en haut, de haut en bas. Difficile de deviner d’un seul coup d’œil l’ampleur de la menace qu’elle pourrait éventuellement représenter pour lui. Tout comme elle pourrait difficilement estimer en retour quelle menace il serait susceptible de représenter non seulement pour elle, mais pour ce monde qu’il escompte bien, tôt ou tard, contrôler, aux côtés de son serviteur le plus loyal.
"Vous vouliez donc me voir. Est-ce que ce que vous voyez est à la hauteur de ce que vous attendiez ?" demande-t-il en prenant soin, bien sûr, de soutenir son regard. "C’est fascinant…", ajoute-t-il d’un ton des plus détachés. "Ce que la curiosité parvient à justifier."
Un besoin de confrontation, peut-être, a motivé sa présence, mais au-delà de cela, il y a autre chose, Morgoth ne peut en être certain, mais il apprécie de s’en convaincre, quelque chose qui tient de la curiosité morbide, purement et strictement, et qu’il est plaisant de découvrir dans les yeux accusateurs de son interlocutrice, qui ne peut attendre grand-chose de plus de cet entretien, si ce n’est de lui faire face. Juste ça. Lui faire face.
ans doute est-ce la fierté des Noldor qui s'exprime à travers Galadriel, sans doute est-ce cette même fierté qui lui fait considérer son interlocuteur, son adversaire, avec défiance. S'est-elle lassée d'observer ? Indéniablement. Le fait est qu'à l'échelle de toute une vie, à l'échelle de son immortalité d'antan, l'Elfe n'a finalement passé que très peu de temps à endosser le rôle de l'observatrice passive. Elle avait été générale, guide, protectrice… Elle avait activement participé, parfois dans le secret, parfois au grand jour, toujours attentive à la moindre avancée des ténèbres. Mais cela avait majoritairement concerné un autre adversaire, celui-là même qui était né de la corruption de l'être qui lui fait face en cet instant.
Connaître le même sort que son oncle ? Une esquisse de sourire sibyllin se dessine au coin de ses lèvres. Elle s'était toujours méfiée de Fëanor, elle avait même découvert la défiance et le mépris avec lui. Ne pas connaître le même sort que lui n'est qu'une motivation supplémentaire à participer à la chute des Ténèbres, une fois de plus.
- Cette même curiosité qui vous aura incité à accepter de me rencontrer ? rétorque-t-elle posément. Cette faute est mienne, je vous l'accorde. Quant à ce que je vois, je ne m'y fierai pas.
L'homme qui lui fait face n'a rien de sa grandeur passée, condamné qu'il est, comme chacun dans cette Ville, à une existence humaine. Mais Galadriel n'a aucun mal, pourtant, à présumer de sa dangerosité, même sous cette forme… Possède-t-il ne serait-ce qu'une ébauche de ses capacités d'autrefois ? Elle ne saurait le dire. L'Elfe sait, toutefois, que ce serait une réaction mal avisée que de le sous-estimer. Les suppositions de son adversaire ne sont pas fausses, à son grand dam. Il y a bien quelque chose qui tient de la curiosité morbide dans sa volonté de le rencontrer. Quelque chose qui tient tout naturellement de l'orgueil… Mais tout cela n'est rien comparé à l'envie de s'assurer que même cet être infâme, le Grand Ennemi, devait s'accoutumer du même sort que tous les êtres retenus captifs de cette île. Cette observation là est une lueur d'espoir que Galadriel s'engage silencieusement, et en conservant un fin sourire au coin des lèvres, à entretenir.
- Le Serviteur et le Maître sont réunis, n'est-ce pas ? présume-t-elle finalement, revenant à des interrogations plus concrètes.
Sauron et Morgoth, de nouveau associés… Les Hommes auraient en effet de quoi frémir.
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Invité
Jeu 9 Fév - 14:36
Meeting the great foe
Une fine esquisse de sourire étire les lèvres de Morgoth quand son interlocutrice lui signifie que la curiosité qui l’a poussée à obtenir un rendez-vous avec lui n’est pas bien différente de celle qui a fait accepter au premier seigneur des ténèbres ce même rendez-vous. En effet, c’est bien la curiosité qui a encouragé cette décision. Il avait eu envie de la rencontrer pour satisfaire à cette dernière, pour la jauger en chair et en os, pour analyser son attitude, également. Peut-être aussi afin de déterminer quel rôle il pourrait bien lui confier dans les projets qui sont les siens. Le rôle les plus évidents, et celui qu’elle veut lui imposer, est celui d’ennemi, bien évidemment, mais Morgoth observe ce même rôle avec une certaine réserve qui lui semble toute indiquée. Les pions sont là, mais la partie n’a pas encore été réellement engagée, de même que les règles du jeu n’ont pas été tout à fait fixées. Par conséquent, il n’est pas encore si évident de savoir quel rôle tout un chacun choisira de tenir, même si certains s’imposent avec une plus grande évidence que d’autres.
"Ce sera très sage de votre part, en effet." Il continue de la détailler du regard tout en reprenant la parole. "Nous devrions nous réjouir tous deux, en quelques secondes à peine, nous nous sommes déjà trouvé un premier point commun : notre insatiable curiosité." Ces paroles s’accompagnent d’un léger rictus, un rien moqueur. "Vous voyez… nous ne sommes pas si différent, tout compte fait, vous et moi."
Elle a raison, en effet, de ne pas se fier des apparences, en ce qui le concerne, de même qu’elle devra tout naturellement se méfier de chaque parole qu’il pourra prononcer. Ce qui semblera honnête pourra n’être qu’un mensonge crédible destiné à faire vaciller ses convictions, ce qu’elle prendra pour un mensonge flagrant pourrait bien être une vérité déguisée, qu’il aura si bien su travestir en présumée duperie qu’elle pourrait n’y voir que du feu. Bien sûr, il se doute que cette femme est trop intelligente pour être dupe de manipulations classiques, de celle qu’il sert avec ce qui ressemblerait presque à de la lassitude à tous ces humains si facilement impressionnables. Mais elle a ses failles. Tout le monde en a… lui compris, même s’il regrette d’avoir à l’admettre.
"En effet. Comme cela aurait toujours dû être", confirme Morgoth, sans trouver d’intérêt à lui mentir quant à ses retrouvailles avec Sauron. Ni l’un ni l’autre n’en font un secret, d’ailleurs, et si Galadriel s’est un tant soit peu renseignée sur cette entreprise et ceux qui la dirigent (et il ne fait aucun doute que c’est effectivement le cas). "Ces nouvelles terres sont moins exaltantes que celles qu’il nous a fallu quitter, mais elles ne manquent pas d’un certain potentiel."
Un potentiel à exploiter, des terres à dominer. Leurs objectifs, ici comme en Arda, restent les mêmes. Ils devront attendre, probablement, d’avoir retrouvé leur plein potentiel, mais Morgoth ne doute pas un seul instant de leurs chances de vaincre.
eur curiosité est un point commun indéniable, mais c'est avant tout le seul qu'elle tolère. L'Elfe est certes réfléchie, mais elle est avant tout orgueilleuse. Être associée, ne serait-ce que faiblement, à un être aussi sombre, elle qui a si longtemps été associée à la lumière la plus brillante qui soit, aurait de quoi l'insupporter. Quant à savoir s'ils sont plus similaires qu'ils ne le pensaient de prime abord ? Absurde.
- J'en doute.
À la moquerie de cet homme, elle oppose une expression imperturbable, continuant de le guetter de son regard scrutateur. Il aurait été sot de le sous-estimer et de ne pas lui adresser la méfiance qu'il lui inspire naturellement. Mais il aurait été plus sot encore que de s'arrêter à cette méfiance et de se laisser impressionner. Il n'est, selon elle, qu'un vestige du passé qu'il est nécessaire d'abattre. D'anéantir, serait un terme plus juste. Galadriel s'était acharnée à protéger ses terres, par le passé, usant pour cela des enseignements de Melian, qui elle-même avait défendu son royaume des assauts de son interlocuteur. Mais avant de posséder son propre royaume, elle n'avait pas rechigné à affronter les forces de ce Seigneur obscur, son cœur se faisant chaque fois plus lourd de chagrin, et sans y prendre aucun plaisir… mais certaines nécessités ne pouvaient s'accomplir sans un minimum de force et de riposte. Elle avait assisté à la dévastation d'Arda, autrefois… Cette fois-ci, il était hors de question qu'elle attende avant de réagir pour empêcher Morgoth et son serviteur de dominer ces terres.
Quant à Sauron… Melian continuait d'avoir de l'espoir pour le Mairon qu'elle connut, ce que Galadriel respectait. Mais son espoir, à elle, était moins vibrant. Elle n'avait connu que le sombre Seigneur qu'il avait été et en gardait certains a priori contre lesquels elle s'efforçait de lutter au quotidien, mais qui dans ces circonstances, ne lui semblaient pas être exagérées. Elle espère, pourtant, que Melian saura retrouver l'ami qu'elle avait connu jadis. Car sans Sauron, les forces de Morgoth en seraient drastiquement diminuées. Ces deux individus sont liés, qu'il s'agisse de pragmatisme ou de sentimentalisme.
- Quelle pauvreté est celle de l'être qui ne voit en ces terres que conquête et pouvoir, observe-t-elle placidement.
Mais cela expliquait l'occupation de ces deux hommes. L'armement… quoi de plus destructeur, en effet.
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Invité
Ven 28 Avr - 11:48
Meeting the great foe
Morgoth ne répond rien de plus, mais son regard, insistant et moqueur, parle à sa place, il est convaincu des points communs que tous deux peuvent avoir… Pas suffisamment, bien sûr, pour que leurs personnalités, leurs desseins et leurs opinions soient un jour conciliables, c’est vrai, mais suffisamment pour susciter l’intérêt de l’un chez l’autre, suffisamment pour que l’autre soit considéré comme un adversaire digne de ce nom… même si Morgoth, trop orgueilleux, ne sait considérer Galadriel comme une menace. Il croit sans mal dans ses convictions et dans son ambition forcenée de l’empêcher de nuire, mais les bonnes intentions sont loin de suffire, et Morgoth, qui a toujours eu tendance à se croire au-dessus de tout, pense une fois de plus qu’il n’est rien que la dame du Lothlorien puisse faire contre lui. C’est d’une évidente dangerosité que de raisonner ainsi, évidemment, surtout à l’heure où il n’a retrouvé aucun de ses pouvoirs… Sans oublier bien sûr que connaître le Vide et ses tourments aurait probablement dû lui apprendre l’humilité… Mais Morgoth est ce qu’il est et ne cessera jamais d’être. Une entité impétueuse, avide de ténèbres… Rien ne saurait changer cela, et aucune lumière ne sera jamais suffisamment brissante pour apaiser l’appel si puissant de l’obscurité, qui fait partie de son essence même.
« Quelle pauvreté est celle de l’être qui ne possède rien car il ne veut pas prendre conscience de ce qu’il pourrait conquérir », répond Morgoth en soutenant le regard de son interlocutrice.
Bien sûr, il sait parfaitement qu’elle désapprouve autant ses ambitions que la manière dont lui et Sauron (car Morgoth entend bien le garder à ses côtés, peu importe les natures des manœuvres et manigances de Melian pour rappeler à Mairon celui qu’il fut… Et ne sera plus jamais… c’est impossible, quoi qu’elle puisse en penser), mais il n’en éprouvera pas le moindre scrupule. Morgoth n’est pas homme – ni Valar – à se remettre en question. Loin de là. Sa soif de conquête et de pouvoir est ce qui a donné à son existence son essence même. Déparé de ces considérations, il ne serait plus rien d’autre qu’un ersatz de lui-même, et sa puissance, bien que diminuée dans ce monde, n’aurait plus guère d’intérêt. Morgoth est né pour accomplir, il est né pour dominer, il est né pour détruire. Il n’a pas la moindre intention de se laisser détourner de ce qui n’est jamais rien d’autre qu’une constituante bien trop importante de sa personne et de son identité.
« Tu pourrais être quelqu’un d’exceptionnel, Galadriel. Si tu n’avais pas choisi la voie de la médiocrité. Encouragée dans tes choix par un quelconque code moral qui n’a jamais précédé aucun être vivant. » Il marque une pause. « Nous décidons au nom de ce qui est le mieux. Pas au nom de ce qui est juste. La justice est une invention tristement mortelle. »
Et Morgoth n’envisagerait pas d’y souscrire lui-même. Ses projets de domination sont très claires, et il les assume avec une suffisance insupportable.
aladriel soutient le regard de Morgoth, passant outre le mépris qui émane de lui. Elle est habituée à ce genre de provocations, et la suffisance de l'ancien Valar ne l'impressionne pas outre mesure.
« Né pour détruire et pour dominer. Mais quel vide cela laisse dans ton existence, Morgoth. La grandeur réside dans la capacité à créer, à protéger, et à évoluer. Regarde autour de toi, vois la beauté et la diversité de ces terres. Elles méritent d'être chéries et préservées, pas ravagées par les ténèbres que tu représentes. »
L'opposition farouche de son interlocuteur n'est, pour l'Elfe, qu'une motivation supplémentaire à se faire entendre. Alors, continuant de soutenir son regard, c'est en relevant le menton qu'elle poursuit :
« Tu parles de médiocrité, mais c'est de discernement qu'il s'agit. Je ne suis pas ici pour te convaincre de changer, car je sais que ton cœur est voilé par les ténèbres que tu as embrassées depuis trop longtemps. Je suis ici pour protéger ces terres, pour empêcher ta domination et celle de ton serviteur Sauron. Vous n'êtes que des ombres du passé, des vestiges d'une époque révolue. Peut-être ne puis-je pas te détourner de ta voie, mais je peux et je vais te résister. Je ne te sous-estime pas, Morgoth, mais ton arrogance n'est que fumée. Tu es démuni, sur ces terres. »
Fière, Galadriel se redresse, continuant de le toiser avec ce qui ressemble ouvertement, cette fois-ci, à du dédain.
« Les jours sombres ont touché les terres que nous avons connues par le passé, et ils reviendront peut-être. Mais à chaque fois, la lumière a triomphé. Elle est une force bien plus puissante que la tyrannie et l'obscurité. Tu te complais dans tes ténèbres, Morgoth, aveuglé par ton désir de domination et de destruction. Tu ne peux pas comprendre la véritable essence de la lumière et de la bonté, car tu es plongé dans l'abîme de ton propre orgueil. Ton soi-disant appel de l'obscurité n'est qu'une prison que tu t'es créée toi-même, et tu as oublié ce qu'est la véritable liberté. Tu commettras une erreur, et je ne serai pas la seule à m'en réjouir. »
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Invité
Mer 9 Aoû - 11:42
Meeting the great foe
Le vide, Morgoth l’a connu, le vrai, celui qu’on ne sait conceptualiser tant qu’on ne l’a pas si viscéralement expérimenté. Il sait ce qu’il représente, il sait également qu’il doit le fuir à tout prix. Le vide, Morgoth ne le rencontre pas dans sa vie à l’heure actuelle. Galadriel ne le comprend pas, l’esprit entravé par un cheminement de pensée aux antipodes de celui qu’il serait lui-même capable de poursuivre. Morgoth et Galadriel ne se comprendront jamais… et c’est préférable. La beauté, la diversité de ces terres ne l’émeut guère, il trouve ridicule, pour ne pas dire pathétique, que l’on dépense tant d’énergie à vouloir se battre pour elle… encore qu’il n’est pas tant convaincu que beaucoup cherchent effectivement à se battre au nom de ces terres. De ce que le sombre seigneur a constaté, beaucoup ont tout simplement abandonné, baissé les bras, livré leur terre à sa propre destruction avec un esprit nihilisme qui forcerait presque le respect.
« Je vois la même chose que toi, je n’ai pas la sensiblerie en revanche d’y trouver quoi que ce soit d’exceptionnel. »
Morgoth ne veut pas s’entendre dire qu’il manquerait de discernement. Enivré d’orgueil, il est convaincu de tout le contraire, il est convaincu du fait que seule sa voix mérite d’être entendue, et qu’il se doit de la porter plus fort et plus loin que toutes les autres. Que cela soit injuste pour tous ceux qu’il enveloppera de ses ténèbres, pour tout ce qu’il détruira sur son passage… cela ne l’émeut pas davantage. Morgoth est un être impure, violent et destructeur… Et il entend le prouver.
« Si vraiment tu ne me crains pas, si vraiment tu penses que je ne représente aucune menace, Galadriel, alors dis-moi ce que tu fais ici ? Si tu ne doutes pas, si tu es sereine, explique-moi pourquoi tes pas t’ont menée jusqu’à moi ? » rétorque-t-il, piqué à vif, parce qu’elle a tristement raison. Il ne feint pas l’orgueil, l’orgueil fait partie de sa nature. Mais c’est un fait, pourtant : sur ces terres, il est effectivement démuni… Privé de son aura, de ses compétences, de ses pouvoirs… il n’est plus que l’ombre de lui-même, ne lui en déplaise. Oui, Morgoth veut promettre à ce monde des jours sombres. Puisque Sauron a retrouvé ses pouvoirs, puisqu’il les met entièrement à son service (faut-il l’espérer, alors ses désirs de domination ne seront pas vains mais renontreront bel et bien cet accomplissement nécessaire et tant escompté. Il n’est pas prisonnier, il sait comment être libre, et c’est ce monde qui l’emprisonne.
« Tu me connais si peu… C’est fascinant comme tu te méprends à mon sujet. » Il sourit, mauvais. « Ma foi, je m’en réjouis. Tu connais le dicton, n’est-ce pas ? Connais ton ennemi… » Il la toise et son regard brûlant semble vouloir l’incendier sur place. Elle le tient peut-être pour orgueilleux, mais il estime qu’elle ne manque pas non plus de vanité. Et il trouverait ô combien satisfaisant qu’elle soit perdu par ce qu’elle espoir voir le perdre. « Je pense que je suis tranquille en ce qui te concerne. »
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Meeting the Great Foe [Galadriel & Morgoth]
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