Un deuxième verrou descellé. Tu devrais trouver ça encourageant, Mal. Mais pas spécialement, au fond. Parce que les calculs sont plutôt angoissants. Angoissants pour toi. Il t'a fallu un petit temps pour comprendre les règles de ce jeu sordide, mais à présent que c'est le cas... tu es certes mieux armée pour y faire face, mais d'autant plus angoissée. Quatre défaites contre deux victoires. Encore quatre verrous à déverrouiller et il ne te reste plus que deux vies... t'es dans la merde, Brooke. Dans une merde noire... et même si tu dois réussir à dévérouiller cette fichue porte, même si tu arrivais à échapper à ce monstre dont tu ressens la présence constamment, et qui a déjà eu raison de toi à bien trop de reprises, tu ne sais pas ce qui t'attend derrière sa porte. Probablement rien. Rien de bien engageant, en tout cas.
Tu ne sais pas comment tu as atterri ici. Tu t'es réveillé la tête lourde de questions, et tu as à peine eu le temps de prendre conscience de l'endroit où tu te trouvais, une pièce sobre aux murs blancs semblable à une chambre d'hôpital, que déjà tu sentais le souffle fétide de la créature, de cette chose au creux de ton cou... Ton premier essai a vite été foiré... Mais t'es pas vraiment morte. Tu t'es réveillée, et c'était reparti pour un tour. Chaque erreur de ta part te renseignes sur ce que tu peux faire ou ne pas faire, mais six essais c'est peu, bien trop peu pour espérer t'en sortir indemne.
Quoi qu'il en soit, tu ne lâcheras rien, Mal... même si tes pouvoirs te manquent atrocement en cet instant, sans lesquels tu te sens impuissante au possible. Les poings serrés, l'oreille dressée, t'es à l'affut de la moindre information, de tout ce qui pourrait éventuellement te renseigner sur l'endroit où tu te trouves et sur les risques que tu encoures. Tu es à l'affût du moindre mouvement, et quand t'entends comme des pas dans ton dos, tu te retournes brusquement, prête à sévir... mais la personne que tu bouscules alors avec brusquerie n'a rien à voir avec l'esprit auquel tu cherches à échapper depuis plusieurs heures déjà... Ton regard le toise avec défiance. Ami ou ennemi ? Tu l'ignores pour le moment.
"Vous êtes qui, vous ?"
PrettyGirl
Invité
Mar 1 Nov 2022 - 12:57
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La boucle temporelle
Elle était là. Lucifer la sentait. Partout et nulle part à la fois. Cette présence le poursuivait sans relâche depuis son réveil dans cette pièce vide aux murs d’un blanc immaculé. Elle se jouait de lui, se moquait de ses vaines tentatives pour desceller les foutus verrous condamnant la seule issue possible. Seulement deux s’étaient ouverts, trop peu pour les heures qu’il venait d’y passer. Si seulement il avait ne serait-ce qu’un millième de ses pouvoirs, cette saleté d’entité serait déjà un lointain souvenir et il serait libre depuis longtemps. La frustration mettait ses nerfs à vif, il n’en pouvait plus de recommencer cette boucle sans fin, de se sentir impuissant et démuni. Son souffle glacial vint s’écraser sur sa nuque une fois de plus. Lucifer ne put réprimer un frisson. Ce corps ne cessait de le trahir dans les pires moments. Montrer sa peur revenait à tendre le bâton pour se faire battre, c’était ce que cherchait sans doute cette créature.
Lucifer comprenait le mécanisme tordu de ce jeu machiavélique. Six verrous, six étapes, six chances de sortir de cette pièce et de retrouver la liberté. Un jeu d’enfant sur le papier qui s’avérait bien plus complexe qu’il n’y paraît. Cette créature devenait plus puissante au fil de son avancée, comme si celle-ci se nourrissait des émotions négatives. Aucun doute que les derniers verrous s’annonçaient bien plus difficiles que les précédents. Au fond, il savait déjà ce qui l’attendait s’il venait à échouer à ouvrir cette porte, mais il préférait ne pas y penser. L’idée de se retrouver prisonnier de cet endroit lui donnait des sueurs froides. Il avait déjà grillé deux cartouches le temps de réaliser ce qui lui arrivait à son réveil. Hors de question d’en gâcher une autre.
Les murs se resserraient, ou était-ce son esprit qui lui jouait des tours ? Lucifer ignora cette sensation désagréable d’étouffement qui compressait sa poitrine et recula, sur ses gardes. À tout moment, elle pouvait lui sauter dessus. Des bruits de pas se firent entendre dans son dos. Il eut à peine le temps de se retourner que quelqu’un le bouscula. Par réflexe, Lucifer saisit son poignet et leva le poing, prêt à décocher une droite à la monstruosité. Quelle ne fut sa surprise de constater la présence d’une jeune femme aux cheveux violets. Faisait-elle partie du jeu ? Il fronça les sourcils d’incompréhension, son poing toujours en place au cas où elle se révélait de mèche avec la créature.
Pas commode ce type... A tout instant, tu t'attends à voir le coup venir et t'atterrir en pleine tronche... mais ce n'est pas ce qui se passe. Le type interrompt son geste, et toi, Mal, tu ne sais pas sur quel pied danser... Tu devines que le gars se retrouve dans le même bourbier que toi... c'est pas pour autant que tu ne restes pas sur tes gardes... Ce serait quand même franchement con de crever une nouvelle fois dans des conditions aussi absurdes alors que tes chances et tes possibilités sont clairement comptées.
"Ah ah, très drôle", tu t'exaspères quand cet homme t'affuble du surnom de Barbie.
T'as pas à te demander pourquoi il te choisit ce sobriquet, alors que ton visage de poupée et tes cheveux violets t'ont déjà valu de nombreux surnoms du style, et certains moins élégants que celui que ton interlocuteur a choisi.
"Je m'appelle Mal...", tu daignes te présenter quand même, parce que pour le coup, ça servira à rien de vous renvoyer la balle non stop alors que vous êtes littéralement en danger de mort. "Vous êtes là depuis longtemps ?"
Même si tu acceptes de l'écouter, t'es pas totalement sereine. Tu t'ôtes pas de la tête le fait que le type te mène peut-être en bateau... c'est un truc que tu peux pas occulter, que tu dois pas occulter, et que tu le sais pertinemment. Faut absolument que vous trouviez une solution, et pour ce faire, y a pas mille manières de procéder, va falloir analyser la situation... et si vous êtes à deux dans cette galère, autant vous épauler plutôt que de vous tirer dans les pattes. Vous savez pertinemment que ce serait contreproductif... Enfin, toi tu le sais, et parce qu'il est plus âgé que toi, tu te dis qu'il doit le savoir aussi, même si ça ne veut pas forcément dire grand-chose. T'as besoin d'un soutien, d'un appui, de ne pas affronter ça toute seule, en réalité. Toutes les informations qu'il pourra t'apporter sera utile, parce que pour le moment, toi, t'es rien d'autre que paumée.
"Vous savez comment on est arrivés là ?"
Probablement que non, et s'il sait quelque chose, c'est pas forcément rassurant... Mais bref, t'essaies de donner du sens à une putain de situation qui n'en a pas, alors en partant de là...
PrettyGirl
Invité
Sam 3 Déc 2022 - 21:12
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La boucle temporelle
La tête penchée sur le côté et les yeux plissés, il l’observa attentivement, il y avait quelque chose qui le dérangeait sans trop savoir quoi. Pas le temps de s’attarder sur elle, la Créature ne tarderait pas à venir. Il relâcha sa prise sur la jeune femme puis croisa les bras sur le torse. Il n’était pas d’humeur à faire un brin de causette, mais s’il voulait trouver un moyen de s’échapper de cet étrange endroit il était obligé de coopérer avec Barbie. En d’autres circonstances, Lucifer lui aurait renvoyé une pique cinglante, aussi se contenta-t-il d’un sourire amusé lorsqu’il nota son affliction au surnom dont il l’avait affublée. Il haussa un sourcil à l’entente de son véritable nom, lui qui pensait que le sien était dur à porter, il devait bien avouer que certains parents avaient une imagination débordante pour nommer leur progéniture.
« Enchanté, Malabar, moi c’est Lucifer et oui, je suis le vrai. » Se sentit-il obligé de préciser avant d’avoir la moindre remarque. « À vrai dire je n’en ai aucune idée, j’étais un peu trop occupé à survivre pour faire attention. » Soupira-t-il.
Cette situation se corsait, Mal semblait toute aussi perdue, si ce n’était plus, que lui. Ses yeux reflétaient l’appréhension, la méfiance et la peur. Un cocktail mortel pour celui inapte à pouvoir le contrôler et vue son jeune âge, il doutait qu’elle soit assez mûre pour gérer ce jeu aux allures démoniaques. Tout reposait donc sur ses épaules. Il hésitait presque à la laisser aux mains de la Créature pour conserver une tentative supplémentaire à son actif, mais ce serait prendre un risque. Il était possible que le fait de se retrouver ici les mette dans la même équipe aux yeux de la mystérieuse Entité. Sa dernière question sonna presque comme une plainte, elle aussi voulait des réponses, malheureusement, il ne pouvait lui en fournir aucune.
« Je crains ne pas pouvoir te répondre, mais ça n’a pas d’importance, ce qui compte c’est de trouver un moyen de sortir. »
Lucifer se voulait rassurant. Pourquoi ? Telle était la question. Il n’avait aucun intérêt de se préoccuper du sort de Mal, et pourtant, il ne pouvait se résoudre à la laisser se faire prendre dans la gueule du loup.
« Il doit bien y avoir un indice quelque part. Maintenant qu’on est deux, l’un de nous peut chercher pendant que l’autre surveille la Créature. Je te laisse le choix, même si je me doute déjà de ta réponse. »
Ce plan était risqué, mais ils n’avaient pas vraiment d’autre alternative pour l’instant. Lucifer voulait en profiter pour observer la silhouette obscure et trouver un potentiel point faible.
Mais c'est que t'as affaire à un sacré boute-en-train, dis donc ! "Malabar", on te l'avait jamais faite, celle-là... et c'était tant mieux, parce que clairement, tu feras ce qu'il faut pour que plus jamais personne en ce bas monde n'entende ne serait-ce que parler de ce surnom proprement déshonorant.
"Le vrai, hein ?" tu grimaces sans conviction quand il se présente sous le nom de Lucifer, l'air parfaitement sceptique. "Va falloir faire la queue pour diriger les enfers alors parce que la place est déjà prise", tu ajoutes en faisant bien sûr référence à ton père qui a tes yeux est le seul maître légitime du monde des morts... Mais ça, c'est oublier un peu vite que ce monde comprend pas moins de deux Lucifer et de deux Hadès... autant dire que oui, si quelqu'un veut vraiment récupérer son fameux titre, il va falloir se bousculer au portillon, et pas qu'un peu.
Faut tout de même que tu reconnaisses ça, Mal, c'est pas en vous envoyant des piques constantes comme vous êtes en train de le faire que vous allez aller très loin tous les deux. Si vous voulez vous sortir de ce merdier, il va falloir faire un truc pour lequel tu peux être douée quand tu y mets un peu du tien (donc clairement pas maintenant), c'est-à-dire communiquer. Donc la première chose que tu demandes à ton interlocuteur, c'est depuis combien de temps il est là. Seul petit (très léger) problème : lui-même n'en sait rien... Vous êtes pas sortis du lac... Il était trop occupé à survivre. Bah toi aussi.
"Le grand patron de l'enfer serait donc un simple mortel ?" tu lui demandes en le jaugeant avec quelque chose qui ressemble à s'y méprendre à du mépris. "Vous m'en direz tant."
Allez, on a dit que tu allais faire des efforts, Mal, tu te souviens ? Donc... Donc donc donc... Ni lui ni toi ne savez ce que vous faites ici. Toi, tu penses qu'en comprenant comment vous êtes arrivés, vous aurez plus de chances de savoir comment partir, mais puisqu'il n'en sait rien, et toi non plus, faut bien que tu l'admettes... Vous pouvez pas faire grand-chose sinon vous serrer les coudes dans l'espoir d'un résultat à la hauteur de vos attentes (probablement démesurées).
"Vous voulez dire que l'un doit allez au casse-pipe pendant que l'autre fouine tranquillement à la recherche d'un indice ? Un choix difficile, vraiment", tu fais avec un sourire. "Je vous laisse gérer la chose... Mais me la faites pas à l'envers, d'accord ?"
PrettyGirl
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Invité
Sam 14 Jan 2023 - 22:21
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La boucle temporelle
Sa réponse le prit quelque peu au dépourvu. Il n’appréciait que moyennement l’implication de ses mots. Cela voulait dire qu’il n’était pas le seul représentant des Enfers sur l’île. Bonne ou mauvaise nouvelle, c’était à voir suivant les homonymes qu’il était susceptible de rencontrer.
« Oui, le vrai. » Répond-il, une pointe de vexation dans la voix. Certes sans ses ailes et les éclairs habituels sa présentation laissait croire qu’il était aussi inoffensif que n’importe quel autre humain, mais tout de même, il s’attendait à une autre réaction. On ne rencontrait pas le diable tous les jours, si ? En tout cas cela n’impressionnait pas la jeune fille, au contraire. « Plus pour longtemps. » Maugréa-t-il, à défaut de pouvoir faire une démonstration de sa puissance. Une fois sortit d’ici, il ne manquerait pas de rendre visite à celui qui s’octroyait son titre pour lui montrer qui était le véritable seigneur des mondes souterrains.
Le reste de ce jeu s’annonçait bien compliqué si elle continuait à l’irriter ainsi. Il commençait déjà à perdre patience et à s’imaginer repeindre les murs en rose bonbon. Malabar ne fit aucun effort pour améliorer son humeur. Elle avait l’air décidé à lui faire perdre son sang-froid. Son regard s’assombrit. « Je te conseille de ne pas trop me chercher si tu ne veux pas finir sur ma liste noire. Mortel ou non, je reste le diable et j’ai d’autres moyens de faire de ta vie un enfer. » Et il pesait ses mots. Il venait tout juste de retrouver sa capacité de parcourir le monde des rêves, il ne lui en fallait pas plus pour prévoir une excursion dans le sommeil paisible de la jeune fille une fois leurs chemins séparés.
Son impertinence lui faisait presque regretter de lui avoir laissé le choix. Trop tard pour faire machine arrière. De toute façon, elle ne ferait pas long feu contre la créature, pas qu’il dure bien plus longtemps, mais il n’était pas tout à fait dépourvu de ressources. « Ne t’en fais pas je m’en charge. Contrairement à ce qu’on dit de moi, je tiens toujours parole, princesse. » D’une main, il saisit le couteau glissé à sa ceinture. Il n’avait pas eut le temps de le dégainer jusqu’à présent, poursuivi inlassablement par la créature. Cela le fit tiquer. C’était bien trop calme depuis quelques minutes…
Une main surgit de derrière le dos de Mal, prête à saisir son épaule. Lucifer réagit en une fraction de seconde, sa main saisissant le poignet de la jeune femme pour la tirer hors de portée de la créature. « Fouille, vite ! » La voix pressante, il ne lui accorda pas même un regard, focalisé sur la silhouette obscure. Il était temps de tester sa première théorie. Était-il possible de blesser cette chose, ou était-ce une sorte d’esprit insaisissable ?
Tu prends un léger plaisir à faire remarquer à son interlocuteur que s'il s'imagine être le seul et unique maître des Enfers, il allait devoir faire face à la concurrence. De ce que t'en vois, on ne peut se nommer Hadès ou Lucifer sans avoir un melon stratosphérique, ça ne leur fera probablement pas de mal d'accepter la concurrence... même s'ils se battent pour un trône qui n'existe peut-être plus du tout (même si tu penses très souvent que l'Enfer, c'est définitivement cet endroit). Son "plus pour longtemps" n'est pas très rassurant, tu voudrais pas qu'un éventuel psychopathe remonte la trace de ton père parce que t'auras été trop bavarde, Mal... mais c'est un peu tard, maintenant, pour songer à tout ceci.
De toute façon, tu dois y aller mollo sur la provoc, tu l'as bien compris. T'as pas envie de te laisser abuser par le discours de ton interlocuteur, mais tu ne vas pas non plus prétendre estimer avoir le dessus sur cet homme, d'autant plus que tu n'as pas tes pouvoirs. Sans eux, t'es démunie. Oui, t'as une grande bouche et tu peux pas t'empêcher de l'ouvrir, mais y a des moments où il faut apprendre à se calmer. C'est un de ces moments. T'estimes que ta vie est déjà un enfer, t'as pas spécialement envie de le voir en rajouter une couche non plus.
Vous devez surtout vous concentrer, dans tous les cas, sur votre capacité à sortir de là. Forcément, t'es pas totalement folle ou naïve, et tu préfère le laisser partir en éclaireur. Tu commentes pas en le voyant dégainer un couteau de sa ceinture, mais ça te rassure pas. T'y songes mais tu le dis pas : et si le plus grand danger que tu devais rencontrer ici, c'était lui ?
Tu réprimes un cri d'angoisse au moment de sentir la présence de la chose dans ton dos. Il s'en est fallu de peu, mais Lucifer te saisit par le poignet et tu échappes au pire. Le coeur battant, t'as pas le temps de dire merci, tu hoches juste la tête et tu fouilles les lieux du mieux que tu le peux. Un indice, un indice... Facile à dire... Mais comment savoir quoi trouver quand on ne sait pas exactement quoi chercher ? T'as le coeur en vrac, il bat tellement fort... Tu cherches, tu cherches... T'évites de regarder ce qu'il y a derrière toi, tu préfères ne pas te laisser déstabiliser par cet éventuel combat sanglant.
"Je crois que j'ai trouvé quelque chose !" tu cries en direction de Lucifer alors que tu découvres des sortes de symboles creusés à même le mur.
PrettyGirl
Invité
Lun 23 Jan 2023 - 19:03
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La boucle temporelle
Lucifer perçut son trouble quand il menaça de dégager celui qui avait repris le titre de Seigneur des Enfers en ville. Cela demandait à être creusé, mais ils n’avaient pas vraiment le temps de jouer au jeu des 20 questions avec elle. Il se promit tout de même de l’interroger dès que l’occasion se présentera, si tant est qu’ils arrivent à sortir et se retrouvent au même endroit le cas échéant. Sa menace fit son petit effet, car elle ne pipa mot et s’abstint tout commentaire quand il dégaina son arme. Un silence bienvenu qui lui permit de se mettre en mode survie.
Il ne s’expliqua pas si c’était la panique dans le regard de Mal ou son instinct qui lui dicta d’agir, en tout cas, il l’avait sauvée d’une mort certaine. Le pouls affolé sous ses doigts l’inquiétait dans la mesure où la peur pouvait parfois embrouiller la réflexion. Il osait espérer qu’elle avait la tête aussi froide qu’elle le prétendait car tout reposait sur elle. Lucifer n’attendait aucun remerciement, mais il comptait toutefois lui demander une information en échange de ce sauvetage in extremis. La créature lui sauta dessus et il s’engagea alors dans un combat enragé. Il se trouvait affreusement lent sans ses pouvoirs, une vraie tortue qui se tortillait tant bien que mal pour ne pas finir en charpie.
« C’est pas trop tôt », pesta-t-il en esquivant une attaque furtive de la créature. « Tu crois ou t’es sûre ? » Il fit l’erreur de jeter un œil vers elle et se fit lacérer la chemise, il eut le réflexe de bondir en arrière à temps pour éviter de se faire ouvrir le bide façon Kinder Surprise. « Décris-moi ce que t'as trouvé ! » Peu importe si c’était un faux espoir à ce stade, il voulait en finir au plus vite car le corps qu’il habitait n’était pas endurant pour un sou. Un point de côté se formait, l’adrénaline ne le protégerait pas longtemps de la douleur, il fallait l’affaiblir avant que son corps l’abandonne.
Nouveau coup de griffes, cette fois-ci, il réussit à planter son couteau dans le bras vaporeux de la créature et fut satisfait de constater qu’elle était vulnérable. Son sourire s’effaça sitôt qu’une brûlure intense se propagea dans son bras. Cette saleté avait réussi à l’atteindre sans même qu’il le sente. Il serra les dents et retira sa lame d’un coup sec avant de s’écarter, une main pressée sur ses plaies. La créature se rétracta et disparue. Sur ses gardes, il serra son couteau un peu plus fort et se rapprocha imperceptiblement de Mal au cas où elle serait ciblée.
"Je suis sûre", tu répliques, qui parviens à lever les yeux au ciel d'exaspération dans une situation qui inspire pourtant davantage l'angoisse que l'agacement... Mais la réalité, c'est que sous pression, et de crainte de voir son compagnon d'infortune se faire déchiqueter sous ses yeux, elle aura toujours tendance à céder à ses émotions les plus négatives, comme une manière de garder une certaine contenance, si c'est réellement possible. "Ce sont des symboles, des pictogrammes", t'expliques quand ton interlocuteur te demande ce que tu as trouvé. "Creusés à même le mur. Il y a... une sorte de soleil, des croix, des... J'en sais rien ! Si c'est une langue ancienne, bah je la connais pas."
T'es agacée... Contre toi-même, en réalité. Tu n'aimes pas te sentir impuissante. Et le fait est que tu l'es... Tu l'es très clairement. Tu te sens agacée d'être à ce point incapable de maîtriser une situation qui te rend complètement folle. Tu détestes voir les choses se passer ainsi... D'une manière qui t'échappe... Et qui met en danger les personnes autour de toi. Tu ne peux pas prétendre savoir quoi que ce soit de ton interlocuteur, c'est un fait. Mais tu ne peux pas prétendre non plus vouloir le voir mourir, quand bien même il ne t'est pas exactement sympathique.
Tu te tournes vers lui le temps de constater que l'homme a réussi à faire fuir la créature... Temporairement... Elle repartira très probablement à la charge rapidement. Et si ce n'est pas cette horrible créature, c'en sera une autre... Vous n'avez pas de temps à perdre... Bon sang, ce que tu te sens frustrée de ne plus avoir tes pouvoirs ! Tu ne sais pas si tu parviendrais à tout résoudre en un sortilège, mais t'aurais un peu moins le sentiment d'être impuissante comme c'est le cas en cet instant. Et il faut le dire, c'est proprement insoutenable.
"Votre bras...", tu fais en baissant les yeux sur le bras blessé de ton interlocuteur, qui a été sévèrement blessé. Tu sens ton coeur se serrer. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a clairement pas été épargné. "Est-ce que ça va aller ?"
Mais même si ça ne va pas... Il n'y a pas grand-chose que tu puisses faire contre ça, pas vrai ? Tu seras malgré tout impuissante face à la douleur de ton interlocuteur.
PrettyGirl
Invité
Sam 11 Fév 2023 - 0:42
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La boucle temporelle
Mal répliqua aussitôt avec la même pointe d’agacement. La pression les mettait tous deux à fleur de peau, l’impuissance était un désagrément qu’ils partageaient sans même le savoir. Lucifer priait presque – presque – pour retrouver au moins sa grâce pour rendre le combat plus égal. Au lieu d’un signe divin, il ne reçut que la description tout sauf précise de ce que voyait la jeune femme. Des pictogrammes. Ce n’était donc pas de l’Enochien, dans tous les cas, il devrait être apte à déchiffrer cette indication. « Attends, j’arrive pour venir voir ça. » Enfin, s’il ne se faisait pas empaler avant d’atteindre l’autre bout de la pièce. Ce qui n’était pas si sûr.
Lucifer s’efforçait de ne pas laisser paraître son incertitude quant à l’issue de son combat. La jeune femme semblait déjà assez anxieuse pour ne pas lui rajouter le poids d’une éventuelle mort sur la conscience. Et il ne comptait pas tester sa théorie de l’épreuve commune, car si c’était le cas, s’il mourrait, elle y passerait à coup sûr. Leurs dernières chances étaient trop précieuses pour être gaspillées. Il ignorait d’ailleurs où son score tablait, peut-être était-elle à un pas de définitivement perdre la partie… Cette pensée lui donna un regain d’énergie qu’il utilisa pour blesser la créature.
Forcément, il ne pouvait s’en sortir indemne. Le sang s’écoulait à un rythme régulier, mais pas assez pour représenter une possible menace. Toutefois, cela l’affaiblissait pour un éventuel nouveau combat. Il s’activa à déchirer un pan de sa chemise et entreprit de l’enrouler autour de son biceps meurtri tout en s’approchant d’elle. Un sourire rassurant prit place sur ses lèvres quand son regard croisa le sien, impuissant et emplit d’une compassion qui le mettait quelque peu mal à l’aise. « Ne t’en fais pas pour moi, j’ai connu pire. Tu peux m’aider à faire un nœud ? » Il l’aurait bien fait lui-même, mais il voulait jeter un œil à ses fameuses inscriptions avant que leur adversaire apparaisse à nouveau.
Une fois qu’elle se mit à nouer le tissu, il se concentra pour déchiffrer les symboles. Il murmura dans une langue incompréhensible. C’était pire que ce qu’il craignait. Ses yeux trouvèrent les siens et il posa une main sur son épaule. « Mal, surtout ne panique pas, pour sortir d’ici, on doit vaincre ces créatures, mais pas comme tu le crois. » Il omit sciemment de lui spécifier que s’ils échouaient, leurs âmes seraient bloquées éternellement dans cette boucle sans fin pour ne pas ajouter à sa détresse. « Elles se nourrissent des émotions négatives de leurs victimes, autrement dit, plus tu es agitée, plus elles deviennent puissantes, surtout si elles t’ont eue plusieurs fois. Si tu veux m’aider, contrôle tes émotions et ça devrait les affaiblir assez pour que je puisse les tuer. » Lucifer espérait son ton assez assuré et confiant pour la convaincre.
T'aimerais avoir des réponses toutes faites aux questions que tu te poses, t'aimerais être en mesure de comprendre ce qui t'arrive, ce qui vous arrive. L'ennui, c'est que c'est pas le cas. Tu te sens paumée au possible, Mal, et sans l'appui de ton compagnon d'infortune, t'arriveras à rien. Est-ce qu'il sera plus en mesure que toi de décrypter ces pictogrammes ? T'en sais trop rien. Il te dit qu'il va te rejoindre, mais pour ça, il s'agirait de rester en vie le temps suffisant, et ça, rien ne le garantit spécialement, vu la merde dans laquelle vous vous trouvez à l'heure actuelle.
Il a l'air mal en point, il perd beaucoup de sang, et forcément, ça t'inquiète. Et ça t'agace, aussi, parce que si t'avais retrouvé tes pouvoirs de sorcière, t'aurais clairement pu l'aider. Un petit sort de guérison, et on en parle plus. Mais ici et maintenant... Putain, t'es aussi vulnérable qu'impuissante, Mal... Et bordel ce que ça peut t'agacer. A un point plus que considérable. Tu te reprends malgré tout. T'adresses à Lucifer un hochement de tête alors qu'il te demandes de fermer le noeud autour de son bandage. Tu t'exécutes, et tu n'y vas pas de main morte... Mais il faut bien serrer fermement, pas vrai ? C'est comme ça qu'ils font, dans les films.
"Comme ça, c'est bon ?" tu demandes en fixant son bandage improvisé.
Bon, c'est pas comme si vous aviez le temps de vous attarder trop longtemps là-dessus, ceci dit. Une chose te rassure, et te rassure nettement. C'est qu'il a l'air de réussir à décrypter ce langage ancien qui pour toi n'a ni queue ni tête. A moins qu'il se foute complètement de toi, mais ce n'est pas ce que tu penses.
Quand il reprend la parole, il a l'air de savoir quoi faire, mais il ne se montre pas très rassurant pour autant. Vaincre ces créatures, mais pas de la manière que tu crois ? Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? En toute honnêteté, Mal, tu te sens franchement paumée.
"Vous êtes sérieux ?" tu réponds quand il te parle du fait que ces créatures se nourrissent des émotions négatives... Des émotions négatives... il en a de belles, lui... Comment veux-tu que t'aies pas d'émotion négative dans ces putains de circonstances. "Je suis supposée faire quoi alors, transpirer la joie de vivre et la bonne humeur ?" T'affiches un sourire cynique. Bon, c'est pas le moment d'en rajouter... Tu dois faire un effort, ta vie en dépend. "OK, je vais me détendre. Vous avez une bonne blague ? Pour détendre un peu l'atmosphère ?"
PrettyGirl
Invité
Jeu 23 Mar 2023 - 18:32
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La boucle temporelle
Oui, il avait connu des souffrances qui allaient au-delà de tout ce qu’un humain était capable de supporter, quand il était un ange. Il était aujourd’hui soumis à la douleur, chose à laquelle il n’était pas encore tout à fait habitué, s’il arrivait à faire comme si ce n’était qu’une égratignure, c’était uniquement grâce à l’adrénaline. Lucifer n’ignorait pas que dès que l’hormone s’épuisera, il ne sera peut-être plus aussi clair d’esprit pour combattre. La douleur pouvait mener à prendre des décisions hâtives, encore plus que la peur. Il serra les dents quand la jeune fille referma le garrot improvisé autour de son bras, il testa la résistance du bandage et hocha finalement la tête.
« Ça fera l’affaire jusqu’à ce qu’on sorte d’ici. » Du moins l’espérait-il. La créature avait potentiellement endommagé une veine vue la quantité de sang formant une petit flaque à ses pieds. Il ouvrit et referma la main, testant un instant la fonctionnalité de son bras avant de se pencher sur les symboles.
Les yeux plissés, il prit conscience que la clé n’était pas celle qu’il pensait. Il se doutait que ses créatures devaient puiser leur énergie quelque part et qu’il suffisait d’anéantir ladite source pour s’en débarrasser. Plus facile à dire qu’à faire quand ce sont des émotions qu’il faut vaincre, des choses abstraites, volatiles et incontrôlables, surtout quand on est jeune. Mal était le talon d’Achilles de leur équipe, elle rayonnait de négativité, non pas qu’il illuminait la pièce de sa bonne humeur, mais Lucifer était capable de calmer ses craintes.
« J’ai l’air de plaisanter ? » Rétorqua-t-il en levant les yeux au ciel. Ce n’était pas le moment de s’agacer sur le pourquoi du comment, mais il comprenait qu’elle puisse avoir du mal à trouver de quoi se réjouir dans leur situation. « Ne rends pas les choses plus compliquées, s’il te plaît. Je sais que c’est difficile, mais si tu veux survivre il va falloir que tu te calmes. » Mal se résigna finalement et lui demanda de la faire rire. « Je doute que mon humour te convienne, mais on peut essayer. » Lucifer se creusa les méninges quelques secondes, cherchant la meilleure blague dont il se souvienne, sauf que toutes impliquaient d’une manière ou d’une autre ses pouvoirs, il avait le sens du gag de situation, mais il n’était définitivement pas le roi du stand-up. Toutefois, il se rappelait une boutade qu’il avait entendu en Enfer. « Tu n’as jamais remarqué que ‘je suis désolé’ et ‘je m’excuse’ ont la même signification, sauf quand ils sont dits à un enterrement ? » Son sourire faiblit quand il remarqua que cela ne prenait pas, il appréciait toutefois ce trait d’esprit et ajouta donc : « L’humour noir c’est comme la nourriture, ça ne peut pas être au goût de tout le monde. On va adopter une autre stratégie, pense plutôt à des choses positives, des proches, des souvenirs, n’importe quoi, tant que ça te fait te sentir bien. »
T'aurais voulu être capable de t'improviser infirmière et savoir faire un bandage parfait. Tu ne saurais pas trop dire si ton compagnon d'infortune t'est réellement sympathique ou non, ce que tu sais en revanche, c'est que tu n'as pas envie de le voir tourner de l'oeil... Ne serait-ce que, parce que reconnaissons-le tout de suite, Mal, toute seule dans ce merdier, tu seras incapable de t'en tirer à bon compte. Et même comme ça... C'est clair que si les créatures en présence se nourrissent de votre négativité, ils ont trouvé un buffet à volonté chez toi... Mais il est bien gentil, le Lucifer... Tu vois pas vraiment, toi, comment tu pourrais faire exactement pour voir cette situation sous un angle positif. C'est pas que t'aies pas envie faire d'efforts (enfin si, en vrai, un peu quand même), mais tu ne peux pas t'improviser boute-en-train en deux coups de cuillère à pot, surtout dans une situation potentiellement mortelle pour toi.
Enfin bon... il va bien falloir que tu fasses un effort, parce que t'as clairement pas envie d'y passer, t'as certainement pas envie de laisser ta peau dans cette putain de situation. Tu dois t'en sortir... Il faut que tu t'en sortes. Et donc... tu dois tenter de l'écouter... Il t'a tapé sur le système plusieurs fois en un temps record, mais il essaie vraiment de t'aider. Il fait vraiment des efforts pour te décoincer, ça tu peux pas dire le contraire. Il veut te dérider avec une blague... T'as pas le sentiment que ça va fonctionner, mais bon, tu le laisses parler et t'attends de voir.
"J'adore l'humour noir, c'était ta blague qui était pas drôle", tu prétends avec un léger sourire une fois ;la tentative de Lucifer achevée.
Non, en vrai, elle était pas si mal.
"Penser à des proches ou à des souvenirs, c'est pas une bonne idée, ça va me faire bader encore plus", t'affirmes sans détour, parce que c'est vrai. Tes amis sont loin de toi, introuvables, tes bons souvenirs appartiennent au passé... Y a rien ici qui soit capable de te rendre le sourire. Enfin, y a ton père, auquel ce Lucifer te fait un peu penser, mais pas dit que ce soit suffisant. "Bon, attends..." Tu réfléchis et t'improvises. "Un homme creuse tranquillement dans son jardin. Tout à coup, sa pelle cogne contre quelque chose de dur. C'est un coffre au trésor ! Hyper-enthousiaste, le gars se précipite à l'intérieur pour annoncer la bonne nouvelle à sa femme... Sauf qu'il la trouve pas. C'est en revenant dans le jardin qu'il se rappelle pourquoi il creusait pour commencer."
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La boucle temporelle (Lucifer)
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