(terminé) (Halloween) Duo de cauchemars|| ft. Emma Swan
Invité
Sam 29 Oct - 0:01
Duo de cauchemars
Regina sentit de la moquette sous sa joue et grogna. Était-elle tombée du lit durant la nuit ? Mais la mauvaise qualité de ce qui lui servait d’oreiller ne correspondait pas à sa demeure. Elle ouvrit les yeux. Bon sang, elle était à nouveau ailleurs ! Est-ce qu’il y avait moyen de passer une nuit correcte tranquillement chez soi dans cette putain de ville en ce moment ? Elle se frotta les yeux et se redressa. Bon, au moins, il y avait de la lumière cette fois-ci. Pour ce que cela lui était utile. Rien de ce qui l’entourait ne lui permettait de se situer. Elle se trouvait dans un couloir neutre. La moquette était d’une laideur finie, d’un beige sale et usée. Les murs avaient dû être blancs un jour mais viraient au jaune vieilli. Il semblait ne pas avoir de fin et des portes absolument identiques et d’un banal de bureau des années soixante-dix s’y succédaient dans une régularité et une symétrie presque effrayante de banalité. Elle jeta un coup d’œil derrière elle mais il n’y avait qu’un mur nu. La première porte sur sa gauche portait en son centre un numéro 1 d’un doré écaillé, ce qui lui sembla étrange si l’on considérait qu’elle tournait le dos à un cul-de-sac. De l’autre côté, sur sa gauche, la porte était en tous points identique à la première si ce n’était qu’elle portait le numéro 2.
Elle tenta d’avancer vers le bout du couloir mais une force puissante la repoussa violemment contre la première porte qui s’ouvrit en grinçant sous le choc. Quelque peu sonnée, elle se frotta l’épaule en grognant et décida d’entrer. Après tout, ça ou autre chose… A peine avait-elle franchi le seuil que la porte se referma d’un coup sec. Elle tenta de la rouvrir mais en vain. Elle observa la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle ressemblait à l’hôpital de Storybrooke. Il y avait un lit au fond, caché par un rideau. Elle s’approcha et le tira. Derrière, une petite forme humaine, de la taille d’un enfant était recouverte d’un drap, en totalité. De très nombreux appareils de réanimation l’entouraient mais ils étaient tous débranchés. Un frisson lui glaça le cœur. Elle resta paralysée à deux pas du lit. Elle refusait de voir ce qu’il y avait sous ce drap. Sans qu’elle s’en rende compte, des larmes avaient commencé à couler sur ses joues. Tout lui rappelait trop ce jour où Henry était mort l’espace d’un instant. Et nulle Emma à l’horizon cette fois-ci. Elle devait sortir de là !
Elle se précipita vers la porte qui s’ouvrit violemment au même moment, l’envoyant buter contre le lit. En tentant de se rattraper pour ne pas chuter trop durement, elle tira le drap à elle. Sans qu’elle put s’en empêcher, elle leva les yeux et aperçut le cadavre d’Henry, les lèvres déjà bleues. Elle se mit à hurler sans se rendre compte qu’elle n’était plus seule dans la pièce et que la porte s’était à nouveau refermée.
Le froid. Le vent. L’obscurité. Tout l’entourait d’une manière tellement oppressante que la jeune femme eu de la misère à respirer. Emma pris sa tête entre ses mains, tentant de se raisonner, mais quelque chose l’en empêchait. Elle avait l’impression d’être prisonnière de ses propres émotions. Elle avait l’impression de rêver pourtant tout avait l’air tellement réel.
Les murs gris. Des cris. De la douleur. La panique. Pendant un moment qui lui paraissait une éternité, le décor avait changé. La pièce était rendue d’un blanc immaculé. Comment était-elle arrivée ici? Pourquoi était-elle ici? Prise de panique elle tentait d’analyser ce qui se trouvait autour d’elle, mais l’information ne semblait pas se rendre jusqu’à son cerveau. Tout était trop blanc, des personnes semblaient se tenir devant elle, lui parlaient, mais elle ne comprenait pas ce qu’ils lui disaient.
Puis, elle ressenti une douleur intense au niveau du ventre. Mais personne ne semblait vouloir intervenir, comme si la scène qui se déroulaient devant leurs yeux étaient tout à fait normal. Emma hurla de douleur avant de regarder au sol. Une marre de sang s’était formée. La panique, qui n’avait pas quitté Emma depuis qu’elle était arrivée dans cette pièce, l’étrangla encore plus.
Une fois de plus, Emma hurla, et tellement paniquée, elle finit par se réveiller. Sa respiration était rapide, le sang tambourinait contre sa tête, ne lui laissant aucun répit, ne lui permettant pas de reprendre ses esprits. Elle était encore terrorisée par le cauchemar qu’elle venait de faire.
Quelle nuit de chiotte! Déjà qu’elle s’était retrouvée dans un hôtel miteux, elle se retrouvait maintenant à faire des cauchemars plus vrais que nature. Non pas qu’elle n’en ai pas fait dans le passé. Les cauchemars étaient devenus sont lot quotidien, elle était rendu habituée et rares étaient les fois ou elle n’en faisait pas… Mais celui-là avait quelque chose de différent. Il paraissait tellement… réel.
Habituellement, elle finissait toujours par se calmer et se rendormir, mais pas cette fois-ci. La panique était telle qu’elle n’arrivait pas à se raisonner. Comme dans son rêve, elle n’arrivait plus à se situer, et la panique recommença à la gagner, coupant son souffle une fois de plus…
Dernière édition par Emma Swan le Mar 22 Nov - 0:34, édité 1 fois
Invité
Sam 29 Oct - 15:29
Duo de cauchemars
Quand une main se posa sur son épaule, ses cris s’étranglèrent dans sa gorge. Elle se retourna et vit Emma qui la regardait avec haine. - Vous êtes contente, Madame la maire ? Vous avez obtenu ce que vous vouliez ? Je ne pourrai plus vous voler votre fils, maintenant que vous l’avez tué. - Non, non, non, il n’est pas mort ! Vous pouvez le ramener à la vie ! Vous l’aimez, vous aussi ! Donnez-lui un baiser, cela le ramènera ! - J’ai déjà essayé, c’est fini, il ne reviendra plus. Regina eut l’impression que le sol s’ouvrait sous elle pour l’engloutir. Elle n’arrivait même plus à crier tant sa souffrance était forte. Roulée en boule sur le carrelage, elle gémissait des excuses à Henry, à Emma, à tous ceux qu’elle avait pu faire souffrir. Elle priait le ciel, le destin, toute entité qui aurait pu l’entendre de la prendre à la seconde et de redonner vie à son fils.
Tout à coup, dans le brouillard flou de sa vision à travers les larmes, elle aperçut la porte qui s’ouvrait. Les jambes coupées par la douleur, elle rampa vers la sortie. Quand elle parvint à franchir le seuil, la porte se referma et elle resta longuement au sol, sur la misérable moquette beige, à sangloter toutes les larmes de son corps tant les émotions ressenties dans la pièce avaient été réelles. Elle ne sut combien de temps il lui fallut pour parvenir à se convaincre que ce n’était pas la réalité. Enfin, elle se releva et tenta à nouveau de se diriger vers l’autre bout du couloir. Mais la même force la renvoya violemment contre la seconde porte cette fois-ci. Elle était loin d’être idiote, le message était clair. Dans un vertige, elle regarda toutes les portes qui l’attendaient. Elle ne survivrait pas à une telle quantité sans y perdre sa santé mentale. Elle allait rester là, dans ce couloir, et attendre que quelqu’un d’autre arrive ou que cet enfer prenne fin de lui-même, comme les autres. Mais au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient, elle se rendit compte qu’elle avait de plus en plus de mal à respirer. Quand elle sentit qu’elle commençait à perdre connaissance, la porte numéro 2 s’ouvrit d’elle-même. Elle n’avait pas le choix, elle s’y engouffra.
Pliée en deux, elle reprit son souffle en haletant. Elle n’osait pas relever la tête, trop inquiète de ce qui l’attendait dans cette nouvelle pièce. Un premier choc lui arracha un gémissement. Son bras droit pulsa brusquement sous la douleur qui venait d’y naître et elle vit une pierre rouler à ses pieds. Elle regarda devant elle : une foule indistincte mais bien connue se pressait à quelques mètres, les habitants de Storybrooke. Elle entendit tout à coup les cris de haine, les appels à la vengeance et observa inquiète les poings se lever, serrant des pierres, des bâtons ou des épées selon leur ancien rang dans la Forêt enchantée. Une nouvelle pierre partit, la heurtant à la jambe cette fois-ci. Elle gémit à nouveau et un filet de sang coula le long de son tibia. Comment un rêve pouvait-il la blesser ? Elle s’empressa de guérir sa plaie au bras et les repoussa au loin d’un coup de vent violent. Ils n’eurent pas l’air effrayés par la présence de sa magie et ils étaient trop nombreux. S’ils décidaient de s’attaquer à elle tous ensemble, elle ne pourrait sans doute pas faire face bien longtemps.
Elle sentit alors un courant d’air dans son dos. La porte s’était à nouveau ouverte. Elle voulut sortir mais une personne l’en empêcha. C’était à nouveau Emma. La porte se referma sans qu’elle ait pu s’échapper. Elle leva des yeux inquiets vers la Sauveuse. Allait-elle l’attacher et aider les habitants à se débarrasser d’elle comme dans un précédent cauchemar ou allait-elle lui venir en aide comme elle l’avait fait lorsque le sort avait été brisé ?
Dernière édition par Regina Mills le Lun 7 Nov - 0:01, édité 1 fois
Invité
Dim 6 Nov - 19:14
Duo de cauchemar
Il y avait quelque chose dans cet endroit qui rendait ses cauchemars encore plus réels. Il lui arrivait d’en faire, comme tout le monde, mais le mot « cauchemar » prenait une tout autre définition ici. Elle ne savait pas comment elle avait fait pour se retrouver ici. La première pièce ou elle s’était retrouvée avait fait ressurgir en elle un trauma qu’elle n’aurait jamais pensé vivre.
Pour une raison qu’Emma ignorait, la porte s’était ouverte. Elle se releva et sorti rapidement, espérant que cette pièce allait être la seule et qu’elle allait être capable de sortir de peu importe l’endroit ou elle se trouvait. Elle n’avait pas nécessairement envie de revivre d’autres cauchemars. Pourtant, son espoir fut de courte durée, car au lieu de trouver une porte de sortie, elle se retrouvait plutôt dans un long couloir qui lui semblait sans fin, avec plusieurs portes de chaque côté. Plusieurs questions fusaient dans son esprit. Comment avait-elle atterri ici? Était-elle seule ici? Alors qu’elle s’apprêtais à trouver la sortie, une force invisible la propulsa dans la pièce la plus proche. A l’intérieur, une foule en colère faisait face à une Regina qui faisait peine à voir. Un filet de sang coulait le long de son tibia. Emma jeta un coup d’œil à la foule qui leur faisait face et reconnu quelques visages familiers, avant de poser son regard sur Regina. Elle n’était pas sûre de la réaction appropriée à avoir. Pourtant lorsque la foule recommençait à s’approcher de Regina, lançant toutes sortes d’atrocités, Emma ne put s’empêcher de se placer devant Regina avant de s’adresser à la foule.
- Hey! Peu importe ce qu’elle vous a fait, elle ne mérite pas le traitement que vous lui réservez! Laissez-là tranquille!
La foule ne paraissant pas encline à vouloir écouter Emma, bien au contraire. Elle semblait plus avide de vengeance plus qu’autre chose. Emma jeta un coup d’œil à Regina, essayant, du mieux possible en tout cas, de lui faire comprendre qu’elles allaient s’en sortir. Elle regarda à nouveau sa blessure à la jambe.
- Est-ce que votre jambe ne vous fait pas trop souffrir? Il faut trouver un moyen de sortir de cette pièce…
Les yeux de Regina s’agrandirent quand Emma prit sa défense. Elle semblait vraiment être l’Emma Swan dont elle avait gardé le souvenir. Elle n’osa pourtant y croire. Qu’est-ce que la Sauveuse viendrait faire ici, dans ses cauchemars ? Ce devait être un nouveau piège de ce lieu Elle était apparue pour la défendre afin d’abaisser ses défenses pour mieux la jeter ensuite à la vindicte populaire. Mais la foule ne la regardait même pas, c’est comme si elle n’avait pas été là pour eux, comme si seule Regina la voyait. Curieusement, cela donna plus de réalité à la blonde aux yeux de Regina. Si elle était perdue dans un cauchemar qui lui était propre, alors il était logique que ceux qui y étaient présents n’aient pas conscience d’un être de chair pour qui ils n’étaient rien. - Miss Swan ? C’est bien vous ? osa-t-elle murmurer, comme pour ne pas attirer l’attention sur cette alliée inattendue.
A la question de la blonde sur sa blessure, elle jeta un coup d’œil à sa jambe dont le saignement était en effet plus abondant que ce qu’elle pensait. Pas au point de l’empêcher de se déplacer comme elle le souhaitait cependant, elle fit donc signe à l’autre de se désintéresser de la chose. La foule qui continuait à avancer vers elle en grondant lui paraissait autrement plus préoccupante. Elles allaient bientôt se retrouver prises au piège dans un coin de la pièce. Elle pouvait presque sentir les souffles brûlants de haine sur sa peau et une sueur froide la prit. Elle ne pouvait pas se laisser faire, pas encore une fois, pas par ces ingrats qu’elle avait sauvés de la misère (même si ça n’avait pas été son intention première), pas devant la Sauveuse. Un sursaut de fierté la secoua. Elle se redressa et hurla de toutes la forces de ses poumons. - Arrière ! Reculez tous ! J’en ai plus qu’assez de vos gémissements et de vos plaintes ! N’avez-vous pas tout ce qu’il vous faut à Storybrooke au lieu de trimer toute votre vie pour des rois et des reines qui se moquent éperdument de votre devenir ? Je n’ai peut-être pas été la meilleure souveraine qui soit mais j’ai été une sacrément bonne maire ! Alors dégagez de là et laissez-nous sortir !
A son grand étonnement, la porte s’ouvrit. Apparemment, il y avait moyen d’échapper aux cauchemars de ce lieu autrement qu’en étant écrasée par eux. Les affronter et les vaincre semblait aussi mener à la libération. Encore tremblante et avec sa jambe affaiblie, elle tituba vers le couloir désormais familier en espérant qu’Emma, si c’était bien elle, aurait la bonne idée de la suivre. Si d’autres joyeusetés comme celle-ci l’attendait encore en cette charmante nuit, elle n’avait rien contre le fait de ne pas les vivre seule.
Une sorte de nouvelle confiance en elle ressurgit lorsque Regina s’opposa à la foule. Le fait qu’elle ai pris sa défense devant la foule n’avait probablement pas eu l’effet qu’elle avait initialement prévu, mais il avait permis à Regina de reprendre ses esprits et de vaincre peu importe la crainte qu’elle avait pu avoir. Une once de fierté aussi devant la répartie de la brune s’était mélangée à sa confiance. Elle voulait en profiter même si c’était pour un cours instant car dieu seul savait quelles horreurs allaient encore leur tomber dessus dans les prochaines salles. Car elle se doutait bien qu’elles n’allaient pas sans sortir comme ça.
Regina avait raison. Elle avait été une bonne maire, peu importe ce que les habitants puissent penser. Sa réponse à la foule eu pour effet d’ouvrir la porte et leur permis de sortir. La blessure à la jambe de Regina ne semblait pas la déranger plus que de raison dans ses déplacements, même si le saignement ne voulais pas s’arrêter. Elle lui avait fait signe de ne pas s’en inquiéter, mais ce n’était pas dans sa nature. Suivant Regina, elles se retrouvèrent à nouveau dans le couloir. Emma ne savait pas combien de temps elles allaient avoir d’ici à ce qu’elles soient aspirées par la prochaine salle, ni si elles allaient être aspirées ensemble comme ça avait été le cas avec cette salle-ci.
- Regina, commença Emma. Est-ce que ça va? Tout cela lui paraissait tellement irréelle. Elle qui pensait être enfermée seule dans cet endroit, elle se sentit un peu soulagée de ne pas avoir à vivre cette nuit seule. Pourtant, avant même qu’elles n’aient pu reprendre correctement leurs esprits, elles se retrouvèrent aspirés dans une nouvelle pièce. Cette pièce lui était étrangement familière. C’était la chambre qu’elle occupait à l’orphelinat. Elle se revoyait dans cet orphelinat avec ses valises. La famille qui l’avait accueilli jusqu’à ses trois ans était là aussi. Cette même famille qui l’avait ramenée à l’orphelinat alors qu’ils accueillaient leur premier « vrai » enfant.
Sa mère adoptive se dirigea vers Emma, un sourire mauvais sur le visage avant de s’adresser à elle.
- Tu pensais sérieusement qu’on allait garder une môme comme toi?
- Ta propre mère n’a même pas voulu de toi, reprit le père, avec le même sourire que sa conjointe. Personne ne veut de toi Emma.
Paralysée et choquée, elle ne se sentit pas capable de répliquer. Ses parents adoptifs commencèrent à rire à gorge déployée, ne se souciant pas de leur présence. En plus de ces anciens parents adoptifs, deux garçons qu’elle avait connu pendant son long séjour à l’orphelinat firent également leur apparition, lui lançant de la nourriture au visage.
- Quand est-ce que tu vas te rendre compte que tu ne sers à rien Emma? Que tu n’es qu’un poids pour le monde, personne ne va jamais vouloir de toi. Sinon ça fait longtemps que tu aurais été adoptée. Même tes parents adoptifs n’ont pas voulu de toi, tu ne crois pas que tu aurais dû avoir saisi le message ?
Par réflexe, elle tentait de trouver la main de Regina, espérant que cela allait l'aider à revenir à la réalité. Ou plutôt un semblant de réalité. Elle avait tellement souffert de se sentir abandonnée, qu'elle s'était forgée une carapace, mais il semblerait que cette carapace se soit complètement volatilisée. Sans qu'elle ne s'en rende compte, des larmes coulaient sur ses joues.
- Oulala, bébé Emma a de la peinereprit le deuxième garçon le plus sarcastiquement possible.Qu'est ce que tu vas faire maintenant? Tu veux aller voir ta mère? Oh non attends... tu n'as pas de mère, elle t'as abandonné parce qu'elle ne t'aimais pas
Regina regarda d’abord avec une certaine curiosité ce qui se déroulait sous ses yeux. Elle ne reconnaissait rien de son passé ou de ses cauchemars. Elle comprit rapidement qu’étant désormais accompagnée par Emma, elle était tombé dans un des cauchemars ou souvenirs malheureux de son ancienne shériffe. Elle commença donc par s’en désintéresser. Après tout, cela ne la concernait pas. Mais une légère culpabilité lui monta à la gorge quand elle vit ce qui se déroulait devant elle. Elle ne pouvait s’empêcher de reconnaitre que c’était en partie de sa faute si la jeune femme avait vécu cet enfer enfant. Bien sûr, rien n’obligeait ces idiots de Charmant à fourguer leur gosse à peine née dans un tronc d’arbre pour l’envoyer vers l’inconnu. Mais sans sa rancune tenace, ils n’en auraient jamais éprouvé le besoin. Et puis, en dehors même de cette triste histoire de leur passé commun, elle devait aussi admettre que la Sauveuse était à de multiples reprises venue à son secours. Y compris pas plus tard qu’il y avait quelques minutes. Le moins qu’elle puisse faire serait d’agir de même pour elle. Soit, cela l’agaçait prodigieusement mais sans doute pas autant que le petit merdeux qui se moquait d’Emma à l’instant même.
- Oh mais elle a une mère, espèce de petit rat d’égout. Et un père. Et un fils. Et qui l’aiment tous profondément. Tu as quoi toi, à part ta sale tête qui explique sûrement pourquoi la tienne t’a abandonné. Allez, zou, de l’air ! Miss Swan, reprenez-vous ! Vous n’êtes plus cette enfant abandonnée et misérable. Vous valez bien mieux que tous ces idiots.
Son discours avait dû fonctionner, au moins sur la Sauveuse car la porte s’ouvrit et elles se retrouvèrent à nouveau dans le couloir avant d’être une fois de plus aspirées par la porte suivante. Cela commençait à devenir lassant. Si elle avait bien calculé, elle allait donc se retrouver confrontée à l’un de ses cauchemars. Elle examina ce qui l’entourait et eut vite fait de comprendre. Elle était dans le palais de son enfance, face à sa mère qui semblait être en train de l’agonir d’insultes dégradantes, comme à son habitude. Si ses souvenirs étaient juste, et tous les cauchemars que ces scènes avaient entrainés, ce déluge allait sûrement être suivi d’une ou l’autre des tortures magiques favorites auxquelles Cora aimait la soumettre quand elle l’avait déçue, ce qui était quasiment quotidien.
En effet, les lèvres de sa génitrice se pincèrent bientôt alors que ses mains se levaient. Ah, elle avait choisi de l’étouffer cette fois-ci. Elle tenta de se défendre mais sa magie ne semblait pas fonctionner contre celle de sa mère et elle commençait à sérieusement manquer d’air. Sa colère face à une mère qui ne l’avait jamais aimée et avait été la cause première de sa vie misérable se muait petit à petit en peur. Et ce n’était pas bon dans les circonstances actuelles.
Dernière édition par Regina Mills le Lun 14 Nov - 23:32, édité 1 fois
Invité
Sam 12 Nov - 21:35
Duo de cauchemar
La colère montait en elle alors qu’elle s’en voulais d’avoir laissé parler ses émotions. Pourquoi après tant d’années ce sentiment d’abandon était toujours là? Elle avait retrouvé ses parents, ils avaient réussi à passer un peu de temps avant… Avant d’être séparés à nouveau… Elle essuya rapidement ses larmes tandis que Regina envoyait paître la famille et les deux morveux, reprenant ses esprits. Regina avait raison, elle n’avait pas à se rabaisser à leur niveau et elle avait effectivement une famille qui l’aimait plus que tout.
A peine sorties de la pièce qu’elles furent déjà aspirées par la porte suivante. Cette fois-ci, ce fut au tour d’Emma de ne pas reconnaitre l’endroit. Elles devaient sûrement se trouver dans la forêt enchantée, devant une femme qu’Emma reconnu assez facilement, l’ayant déjà rencontrée alors qu’elle y avait fait un bref séjour avec sa propre mère. Cora. Après un flot d’insultes, toutes plus dégradantes les unes que les autres, Cora avait entrepris de l’étouffer avec sa magie. Outrée qu’une mère puisse avoir ce genre de comportement avec son enfant, Emma se jeta sur Cora, lui assénant un coup de poing dans la figure. Agissant ainsi, cela dû fonctionner puisque la porte s’ouvrait déjà pour les laisser sortir.
- Bordel, moi qui pensais que c’était la merde de grandir sans parents, je veux bien réévaluer ma perception des choses,dit Emma alors qu’elles sortirent dans le couloir.
Pourtant, cet endroit ne leur laissait pas vraiment de répit. Déjà elles se faisaient absorber par une autre pièce. Cette pièce lui était trop familière, puisqu’elle y avait passé 18 mois de sa vie. Au détour d’un couloir, elle aperçu Neal, le père d’Henry apparaître avec sourire mauvais. Il lui racontait à quel point il était heureux que ça soit Emma qui ai purgé sa peine de prison pour lui, qu’elle l’avait mérité, parce que de toute manière, elle n’accomplirait jamais rien de la vie. Ses anciennes codétenues avaient également fait leur apparition, se joignant à Neal.
Neal ne faisait que lui répéter qu’il ne l’avait jamais aimé et qu’il s’était servi d’elle jusqu’à la fin pour fuir la justice et qu’elle avait été naïve de croire qu’ils auraient pu avoir un futur ensemble.
Regina se frotta le cou avec un gloussement sans chaleur, un son à moitié étranglé, perdu entre le rire et les larmes. Ses yeux regardaient sans les voir les murs d’un blanc sale du couloir infernal. Elle ne savait pas ce qui était le pire, en effet. Mais elle savait, au fond d’elle, que les Charmant ne se seraient jamais comportés avec leur fille comme Cora avec elle. Il était incontestable qu’ils aimaient leur fille même s’ils avaient commis un certain nombre d’erreurs avec elle, au moins ne l’avaient-ils jamais sciemment et longuement faite souffrir dans le seul but d’obtenir plus de pouvoir et d’influence.
Mais ce lieu maudit interrompit ses pensées. Elles avaient à nouveau été propulsées dans une autre salle où elle reconnut l’homme présent comme étant le géniteur d’Henry, même s’il paraissait plus jeune. D’après leur tenue, elle déduisit que les autres personnes présentes devaient être d’anciennes codétenues de la Sauveuse. Elle eut d’abord un peu de mal à trouver comment défendre Emma. Parce que, sur le coup, elle avait été bien naïve en effet. Puis elle se souvint d’elle au même âge. N’avait-elle pas naïvement cru qu’elle pourrait échapper aux griffes de sa mère et vivre une vie simple et heureuse avec Daniel ? - Hé, les greluches ! Et toi, l’eunuque qui laisse une jeune fille payer à sa place ! Débarrassez le plancher ! Elle n’est peut-être pas le couteau le plus affuté du tiroir mais elle a plus de courage, de loyauté et de cœur que vous tous réunis !
Là encore, elle n’eut pas le temps de voir comment réagissait Emma avant qu’elles ne soient toutes les deux entraînées dans le couloir puis dans une nouvelle salle avant même d’avoir eu le temps de reprendre leur souffle. Regina leva la tête à une vitesse qui faillit lui provoquer un torticolis quand elle entendit un ricanement qu’elle ne connaissait que trop bien, et pour cause, il s’agissait du sien. Ou plutôt de celui de la Méchante Reine. Elles étaient mal parties pour s’en sortir sans égratignure. Pour garder une note positive, sa part de ténèbres était sans doute son plus grand cauchemar. Avec un peu de chance, cela voulait peut-être dire qu’elles approchaient de la fin de cet interminable enfer ?
Évidemment, cette femme ne cessait de la surprendre. « Elle n’est peut-être pas le couteau le plus affutée du tiroir » … Emma ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, mais au moins cela avait eu pour effet de les sortir de cette salle. Toute cette histoire commençait sérieusement à peser sur le moral d’Emma. Elle était habituée à faire des cauchemars, elle en avait quasiment chaque nuit.
Elle avait l’impression que ses cauchemars avaient été amplifiés dans cet endroit, et le fait de les revivre avait de quoi d’insupportable. Essentiellement c’était toujours les mêmes qui revenaient. Le thème principal n’était pas difficile à trouver, et elle n’avait pas besoin d’un psy pour lui dire qu’elle gardait des cicatrices béantes de son abandon et qu’elle reproduisait le même schéma avec toutes les personnes qu’elle rencontrait dans sa vie. Si ce n’était pas elle qui se faisait abandonner, c’était elle qui abandonnait, préférant se protéger que de risquer encore une fois de se faire rejeter.
A peine sorties de cette salle-ci qu’elles furent déjà happées par une autre salle. Leurs cauchemars semblaient s’alterner et cette fois-ci elles se retrouvèrent face au double de Regina. Au vu de l’expression de la brune, Emma su que celui-là allait être particulièrement ardu à combattre. Regina avait toujours dû se battre contre sa part d’obscurité, ce n’était pas un secret. Aussi, Emma se tenait prête à faire front, peut importe ce qui allait se passer. Les pouvoirs que possédait Regina lorsqu’elles étaient encore à Storybrooke étaient puissant, elle n’osait pas imaginer jusqu’à quel point cette version d’elle allait être puissante. Elle regarda Regina, incertaine de ce qui allait se passer par la suite…
La Reine la regarda avec un mépris non dissimulé. - Ainsi donc, voilà ce que je suis devenue. Un être humain comme tous les autres, empêtré dans ses peurs et ses désirs, qui n’ose rien et tente vainement de se racheter une conduite. Pathétique. Tu n’es plus rien, tu ne vaux plus rien ! Tu avais tout à portée de main, le pouvoir sous toutes ses formes et tu l’as abandonné pour quoi ? Pour l’ombre d’un enfant qui t’as craché dessus et que tu n’as même plus avec toi aujourd’hui ? Dis-moi, cela en valait vraiment la peine ? Et te voilà prête à recommencer en plus !
- Tais-toi, hurla Regina. Cette femme qu’elle se refusait encore à reconnaître comme une part d’elle-même connaissait ses moindres pensées et elle n’avait aucune envie qu’elle révèle quoi que ce soit de compromettant devant Emma Swan, particulièrement devant elle. Tu n’est qu’un monstre sans cœur ! Il t’a apporté quoi à toi, le pouvoir ? Tu es allée jusqu’à tuer ton père pour lui ! Et tu en as retiré quoi ? Des décennies de solitude absolue ! Tu en as même perdu ta magie ! N’as-tu pas compris que tout cela n’était qu’un piège ? Tu étais si aveuglée que tu t’es faite utilisée comme la première des débutantes ! Alors, oui, peut-être que tu as l’impression que je ne vaux rien parce que j’ai un jour décidé de remplacer cette quête vaine de pouvoir par celle de l’amour en adoptant Henry. Mais moi, au moins, je n’ai jamais eu à regretter ma décision. Parce que même quand il m’a rejetée, même maintenant que je suis loin de lui, je l’ai aimé, je l’aime encore, j’ai eu la chance de l’aider à grandir pour devenir un être humain formidable et je peux me dire que c’est grâce à moi. Et ça, personne, surtout pas toi, ne pourra me le retirer ! Viens, Emma, dit-elle en se retournant vers la Sauveuse, on sort de là !
Et la porte s’ouvrit devant elles. Regina la franchit sans un regard en arrière. Même si elle ne pourrait jamais rien y changer, le passé était derrière. Elle avait encore un bout de chemin à faire pour apprendre à vivre avec mais elle refusait désormais de rester coincée dedans.
Emma fut surprise par la détermination avec laquelle Regina s’était lancée dans sa réponse. Jamais elle ne l’avait connue aussi déterminée et convaincue de ce qu’elle disait. Alors qu’elle avait commencé à hurler à son alter-ego, la jeune femme sursauta. Elle n’avait pas souvenir l’avoir déjà entendu hurler de cette manière.
Emma comprit assez rapidement que Regina faisait face à, probablement, sa plus grande peur. Celle que la personne qu’elle avait été par le passé revienne en elle et que tout ce qu’elle avait bâti depuis qu’elle avait Henry dans sa vie soit réduit à néant. Emma ne put s’empêcher de ressentir une pointe de fierté alors qu’elle l’écoutait débiter tout ce qu’elle avait sur le cœur. Elle avait la confirmation que Regina avait aimé son fils. Emma n’aurait fort probablement pas trouvé meilleure mère que Regina pour son fils. Oui, elle avait été stricte avec lui, mais la structure qu’elle avait mis en place pour lui, lui avait permis de devenir le merveilleux garçon qu’il était à présent. Elle se devait de se le rappeler. Et l’en remercier.
Certes, le reste n’était pas plus plaisant pour autant. Elle avait indirectement confessé avoir tué son père par amour du pouvoir et la jeune blonde ne su pas vraiment comment procéder à cette information. Un haut le cœur la pris devant cet aveu, n’imaginant même pas à quel point il avait fallu que Regina soit obsédée par le pouvoir pour en arriver à tuer son propre père.
La porte s’ouvrit peu de temps après, et Regina lui intima de s’en aller. Sans un regard en arrière, elle suivit la brune a l’extérieur. Il y avait de quoi de différent cette fois ci. Au travers des différentes salles qu’elles avaient faites ensemble, Emma avait pu voir une autre facette de Regina qu’elle n’avait pas encore connu. Déjà qu’elle trouvait cette femme très belle, et qu’elle soit également, l’une des seules à être capable de lui tenir tête ne fit que renforcer les sentiments qu’Emma éprouvait envers Regina. Même si elle n’était pas prête à en tirer quelques conclusions que ce soit, elle voulait définitivement garder cette femme dans sa vie, et ce, même si leur fils n’était pas avec eux.
- Regina… commença Emma, se rappelant la promesse qu’elle s’était faite.Je sais que je ne te l’ai jamais dit pas le passé, mais merci. Merci d’avoir pris soin d’Henry alors que… tu sais…
Elle avait été incapable de finir sa phrase. Regina allait savoir de quoi elle parlait. Alors qu’elles étaient toutes les deux dans le couloir, une autre porte s’ouvrit. Cette fois-ci, au lieu de les aspirer à l’intérieur vers un autre cauchemar, elles étaient enfin capable de sortir de cet enfer.
Regina vit avec un soulagement certain que la porte devant elles s’ouvraient apparemment sur l’extérieur. Elles allaient enfin pouvoir sortir de cet enfer constitué de leurs pires cauchemars et, entre elle et la Sauveuse, il semblait y avoir vraiment l’embarras du choix. Elle avait compris depuis longtemps qu’elles avaient en commun beaucoup plus de choses qu’elle ne voulait bien l’admettre et, visiblement, des enfances et jeunesses plutôt chargées en démons faisaient partie du lot. Une étrange pensée lui traversa l’esprit. Elle se demanda ce qui se serait passé si elles s’étaient toutes deux rencontrées dans leur enfance, Emma l’orpheline baladée et maltraitée de foyer en foyer et Regina la mal-aimée et isolée par une mère tyrannique et cruelle. Elle n’aurait pas mis sa main au feu qu’elles se seraient autant détestée que leur versions adultes.
Envoyant aux oubliettes ces réflexions inutiles, elle se retourna vers l’Emma actuelle. Ce qu’elle lut dans son regard, fit se hérisser ses défenses naturelles. Si elle avait dû le définir, elle y voyait trop de tendresse et d’admiration mal dissimulées. Elle n’avait rien contre le fait de manipuler quelque peu la Sauveuse avec son sex-appeal. Cela faisait longtemps qu’elle avait remarqué les regards qui s’attardaient un peu trop sur certaines parties de son anatomie. Elle en était flattée et contente également de l’emprise que cela lui offrait sur la blonde. Mais si les sentiments s’en mêlaient, cela devenait trop compliqué et inconfortable pour elle. Elle avait toujours évité de s’interroger sur ce qu’elle pouvait ressentir pour Emma Swan en dehors d’un agacement plus que prononcé et d’une certaine gourmandise pour son délicieux petit corps.
- Merci, Miss Swan, mais je ne l’ai pas fait pour vous. J’aime Henry. Je l’ai aimé dès que je l’ai eu dans les bras et je ferai tout en mon pouvoir pour le retrouver un jour… Elle s’arrêta un instant, consciente de paraître un peu sèche alors qu’Emma venait enfin de faire un premier pas pour reconnaître sa place de mère dans la vie de son fils biologique. Et vous permettre de le retrouver également. Maintenant, si vous le permettais, je vais rentrer chez moi. La nuit a été pour le moins épuisante et j’aimerais me rafraîchir un peu et tenter de dormir quelques heures avant de me rendre au travail.
Elle allait s’en aller sans rien ajouter mais une dernière chose la retint. - Et, merci à vous aussi, Miss Swan, pour m’avoir aidée quand cela s’est avéré nécessaire au cours de cette malencontreuse aventure. Bonne nuit.
La nuit qu’elles venait de passer avait vraiment été rude. Revivre ses traumatismes n’était pas un exercice facile et certainement pas quelque chose dont Emma avait envie de refaire de sitôt. Emma se doutait bien que Regina était devenue la Méchante Reine sur un coup de tête, mais l’étendue de ce qu’elle venait de vivre avec elle lui apporta quelques réponses. Elle semblait avoir une enfance toute aussi merdique que la sienne, sinon plus, à voir la mère avec laquelle elle avait grandi. Il était même étonnant qu’elle ai pu s’en sortir pour devenir la femme qu’elle était à présent.
Elle se doutait bien que Regina n’avait pas élevé Henry pour elle. Mais elle était contente qu’elle l’ai élevé pareil. Malgré les traumas qu’elle ai pu vivre par le passé, elle était tout de même capable de prendre soin de quelqu’un d’autre qu’elle-même.
- Merci, Regina, encore une fois. On finira par retrouver Henry… répondit Emma.
Emma sourit lorsque Regina la remercia de l’avoir aidé lorsque cela s’était avéré nécessaire durant la nuit. Elle lui souhaita également bonne nuit avant de rentrer chez elle et se reposer un peu avant de recommencer sa journée de travail.